Terres de Mission reçoit Benjamin Blanchard, directeur général de l'association SOS Chrétiens d'Orient, qui vient nous annoncer la bonne nouvelle de la reconstruction de l'église Notre-Dame du Perpétuel Secours à Mossoul, ainsi que d'une école attenante. L'église avait été détruite et profanée par l'Etat islamique lors de la prise de Mossoul.
Puis, le jeune Paul nous présente Polis, une ambitieuse formation au bien commun et à la vision chrétienne de la politique à laquelle il participe, en partenariat avec L'Homme Nouveau.
Enfin, Guillaume de Thieulloy propose quelques pistes de lecture : "Cher Benoît XVI" d'Alexia Vidot (Emmanuel), journaliste récemment convertie au catholicisme ; "La liturgie dans l'histoire" de Marcel Metzger (DDB) ; "Le bien commun, joie commune", par le RP Jean-Dominique, op (Chiré) ; et "Entrer en religion au XVIIème siècle" de Marie-Claude Guillerand-Champenier (Saint-Léger).
Puis, le jeune Paul nous présente Polis, une ambitieuse formation au bien commun et à la vision chrétienne de la politique à laquelle il participe, en partenariat avec L'Homme Nouveau.
Enfin, Guillaume de Thieulloy propose quelques pistes de lecture : "Cher Benoît XVI" d'Alexia Vidot (Emmanuel), journaliste récemment convertie au catholicisme ; "La liturgie dans l'histoire" de Marcel Metzger (DDB) ; "Le bien commun, joie commune", par le RP Jean-Dominique, op (Chiré) ; et "Entrer en religion au XVIIème siècle" de Marie-Claude Guillerand-Champenier (Saint-Léger).
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00:40 Bonjour chers amis téléspectateurs, très heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition de Terre de Mission,
00:45 l'émission religieuse de TV Liberté. Au programme aujourd'hui, trois séquences comme d'habitude.
00:51 D'abord nous recevrons Benjamin Blanchard, le directeur général d'SOS Chrétien Orient qui vient nous annoncer une grande, une belle nouvelle.
00:58 Les diocèses de Mossoul viennent de reconsacrer une église qui avait été détruite par l'État islamique.
01:04 Église reconstruite grâce aux donateurs de SOS Chrétien Orient, donc on va parler de ça ensemble.
01:09 Puis je recevrai Paul, un jeune homme qui organise une formation qui s'appelle POLIS, comme la cité.
01:18 Une formation politique au service du bien commun, une formation donc de politique chrétienne au service du bien commun.
01:26 Et dernière séquence, je vous proposerai quelques livres à lire pour les semaines qui viennent.
01:32 [Musique]
01:48 Retour sur le bateau de Terre de Mission et j'ai le plaisir d'accueillir Benjamin Blanchard. Bonjour Benjamin.
01:52 Bonjour Guillaume Dutrignon.
01:53 Vous êtes le directeur général de SOS Chrétien Orient, association j'espère chère à tous les auditeurs de TV Liberté,
02:02 et en tout cas chère à mon cœur, à moi, parce que je trouve que ce que vous faites à SOS Chrétien Orient est une superbe œuvre,
02:09 d'envoyer des chrétiens d'Occident rencontrer des chrétiens d'Orient et travailler à leur service pour faire en sorte que les chrétiens d'Orient restent sur place.
02:16 C'est une mission magnifique, j'allais dire une mission française, parce que depuis Saint-Louis et peut-être même encore avant,
02:23 c'est l'usage de la France d'aider les chrétiens d'Orient à rester chez eux.
02:27 Mais vous venez aujourd'hui, pardon pour cette petite page de publicité, vous venez aujourd'hui parler d'une magnifique nouvelle.
02:35 Grâce notamment à l'investissement d'SOS Chrétien Orient, le diocèse de Mossoul en Irak vient de redédicacer Notre-Dame du Perpétuel Secours.
02:45 Vous pouvez nous dire un peu comment ça s'est passé cette histoire, qu'est-ce que vous avez fait là-dedans ?
02:50 – Merci déjà Guillaume de Tullois pour votre invitation à Terre de Mission.
02:54 – C'est une chose.
02:55 – Et oui c'est une très belle histoire, parce que comme le savent peut-être les téléspectateurs,
03:00 SOS Chrétien Orient a commencé à travailler en Irak en avril 2014, donc peu avant la prise de Mossoul
03:07 et la prise de la Plaine de Ligny par l'État islamique.
03:11 Et donc nous avons connu cette région avant Daesh.
03:16 – Et dévastée par Daesh.
03:18 – Dévastée par Daesh avec tous les déplacés internes à Erbil et à Douho que nous avons aidés pendant des années.
03:23 Puis ensuite nous avons connu la reconstruction de villages chrétiens de la Plaine de Ligny,
03:28 donc depuis 2018-2019, nous les avons accompagnés, nous avons été là.
03:33 Et c'était bien sûr une grande joie de vivre la fin de l'État islamique, le retour des gens, etc.
03:40 Mais Mossoul, toujours on attendait parce que c'est compliqué, c'est une grande ville,
03:45 tous les chrétiens étaient partis puis ils ne voulaient pas revenir parce que c'est dangereux,
03:49 ça reste très instable, etc.
03:51 Et je me souviens très bien de ma première visite à Mossoul, je crois que c'était en 2019 ou 2018,
03:56 je ne sais plus exactement, donc peu de temps après la libération.
04:01 Et je me souviens avoir visité une église très endommagée, Notre-Dame du Perpétuel Secours.
04:08 L'école athénante était complètement détruite, il ne restait plus rien,
04:11 l'église était pleine de trous et puis bien sûr profanée,
04:14 toutes les statues détruites, les peintures avec les yeux crevés.
04:18 Ça rappelle des souvenirs aussi puisqu'on peut voir aussi, en France on a connu ça avec la Révolution française,
04:23 ce n'est pas le monopole de l'État islamique.
04:25 – L'iconoclasme de l'État islamique n'est pas sans référence dans notre histoire à nous.
04:29 – Exactement.
04:30 Et quelques temps après, je crois en 2020, Mgr Najib,
04:35 l'archevêque de Mossoul et d'Akrad et Caldéen,
04:38 qui était lui-même dominicain auparavant, qui était bien connu,
04:42 parce qu'il avait sauvé toute une série de manuscrits,
04:45 il a créé le centre de numérisation des manuscrits orientaux à Erbil,
04:48 qu'il dirige toujours et nous avons travaillé longtemps avec lui avant qu'il soit archevêque.
04:53 Et là il nous contacte pour nous dire qu'il souhaiterait reconstruire cette église.
04:57 Alors au début nous étions un peu interloqués,
04:59 parce que pourquoi diable reconstruire une église à Mossoul où il n'y a pas un chrétien à l'horizon ?
05:03 Et son discours se tenait et nous nous avons tout de suite adhéré,
05:08 puisqu'il nous a dit si on laisse Mossoul sans église,
05:12 mais en fait l'État islamique aura gagné.
05:14 – Aura gagné, bien sûr.
05:15 – Même s'il a été défait militairement.
05:17 Et la reconstruction d'une église et d'une école à Tenand,
05:20 qui va être gérée par l'église avec des religieuses, etc.,
05:24 va constituer d'une part un pôle chrétien dans ce quartier,
05:28 puisqu'il va y avoir déjà des employés qui vont venir y vivre,
05:32 donc pour faire vivre l'église et l'école.
05:35 En plus à Mossoul, il y a quand même des familles de fonctionnaires
05:38 qui ont dû revenir parce qu'ils n'avaient pas le choix pour leur emploi repris.
05:42 Donc il y a quand même des chrétiens qui ont besoin d'un lieu de culte, déjà.
05:45 Ensuite il y a tous les gens qui habitent, qui ne sont pas revenus à Mossoul,
05:48 mais qui habitent dans les villages aux alentours,
05:50 dans les villages chrétiens de la plaine de Ninive,
05:52 et qui aiment bien pour les grandes occasions…
05:54 – Aller à Mossoul.
05:55 – Pour les baptêmes, les mariages dans l'église
05:58 dans laquelle eux-mêmes ont été baptisés, etc.
06:01 Et puis l'école, bien sûr, il y aura peut-être peu d'enfants chrétiens au début,
06:07 mais c'est tout à fait bénéfique pour les enfants musulmans
06:10 d'aller dans une école chrétienne plutôt que d'être soit dans les écoles du gouvernement
06:14 qui sont d'un niveau effroyablement bas,
06:16 soit dans les écoles religieuses musulmanes
06:18 qui sont bien sûr très différentes d'une école chrétienne.
06:21 Et nous, nous croyons que c'est mieux pour eux d'être dans une école chrétienne
06:25 et puis mieux pour l'avenir des chrétiens en Irak,
06:27 puisque un musulman qui est passé dans une école chrétienne,
06:29 peut-être sera-t-il plus ouvert d'esprit à la présence des chrétiens
06:33 qu'un musulman qui sera allé à l'école coranique.
06:37 Donc tout ça nous a convaincus et donc nous avons travaillé
06:41 à financer la totalité du projet, donc c'était autour d'un million d'euros.
06:46 – Donc un million d'euros pour l'église et pour l'école.
06:49 – Exactement. – D'accord, ok.
06:50 – Et en fait, pour cela, nous avons eu deux legs
06:52 qui sont arrivés au Fonds de dotation SOS chrétien d'Orient,
06:55 qui est présidé par notre ami Rodolf Hister,
06:58 qui est vraiment engagé depuis la première heure avec SOS chrétien d'Orient.
07:02 Et donc l'un c'est monsieur François Kirchhoff,
07:05 qui était du Var, retraité dans le Var,
07:07 et qui allait léguer sa maison et tout ce qu'il avait au Fonds de dotation.
07:11 Et puis une autre dame dont je n'ai pas retenu son nom,
07:16 mais à eux deux, donc l'un a financé l'église et l'autre l'école.
07:20 Et c'est aussi une belle histoire que ces deux personnes
07:23 qui étaient décédées sans enfants et qui donc ont légué tout ce qu'ils avaient.
07:28 – D'en faire, d'éduquer les enfants des chrétiens d'Orient.
07:30 – Voilà, pour ça.
07:31 Et donc pour l'occasion, nous avons monté une petite délégation
07:34 avec Rodolf Hister, le président du Fonds de dotation,
07:37 quelques personnes qui avaient travaillé à SOS chrétien d'Orient
07:41 et notamment l'équipe irakienne à cette reconstruction.
07:43 Et puis quelques donateurs que nous étions très heureux d'emmener avec nous
07:48 pour leur faire voir le travail réalisé.
07:50 Eux-mêmes étaient très contents depuis le temps qu'ils soutenaient l'association,
07:53 de voir, puisqu'ils sont restés une semaine,
07:54 nous avons fait le tour d'une bonne partie des projets de la mission en Irak.
07:58 – Alors peut-être, dites-nous un peu un mot sur la reconstruction de l'Irak,
08:01 parce que depuis que la guerre est finie, l'Irak est sortie de notre périmètre mental,
08:07 hélas si je puis dire, mais il n'empêche que c'est un peu la réalité.
08:10 Vous parliez tout à l'heure de la plaine de Ninive.
08:13 Ninive pour nous chrétiens, ça rappelle Jonas, ça rappelle,
08:18 et Saint Thomas l'apôtre, donc les premiers endroits où il y a eu des chrétiens
08:23 et peut-être même la première ville chrétienne du monde, bien avant Rome.
08:30 La plaine de Ninive, historiquement, c'est quand même fondamental
08:33 pour notre histoire à tous, et tous les chrétiens ont quelque chose,
08:37 ont une attache là-bas, mais ça en est où ?
08:41 Est-ce qu'il reste des chrétiens ? Est-ce qu'il y en a qui sont revenus ?
08:44 C'est quoi l'état actuel de la situation ?
08:46 - Alors en fait, il faut distinguer les villes ou villages
08:49 qui sont entièrement ou majoritairement chrétiennes
08:52 de ceux, des villes ou villages où les chrétiens sont une minorité.
08:56 Dans les villages où les chrétiens sont la totalité des habitants
09:01 ou la grande majorité, les chrétiens sont revenus.
09:04 Donc on peut dire Caracoche, Telescove, Caremles, etc.
09:08 Dans tous ces villages, ça s'est reconstruit, la vie a repris,
09:11 même s'il y a des difficultés, et je pourrais revenir notamment
09:14 des difficultés interchrétiennes.
09:16 Vous avez entendu parler de ce qui s'est passé avec le patriarche
09:19 Louis Raphaël des Chaldéens, qui a vu son décret lui donnant
09:22 certains pouvoirs retirés par le gouvernement,
09:25 mais alors tout ça, c'était des manœuvres interchrétiennes,
09:28 voire interéglises, etc.
09:30 Et donc tout ça perturbe énormément les habitants,
09:33 mais bon, quand même, ils sont revenus.
09:36 Et puis les villages où les chrétiens sont minoritaires,
09:38 et là, c'est extrêmement difficile.
09:40 Alors on peut parler de Barthéla, où nous avons un projet
09:42 avec l'Église de construction d'une grande salle des fêtes paroissiales
09:46 pour les mariages, les enterrements, les baptêmes,
09:49 puisque je ne sais pas si les téléspectateurs se souviennent
09:52 de cette salle qui a brûlé pendant un mariage à Caracoche
09:54 à l'automne dernier.
09:56 C'était des privés, peut-être liés à des milices,
09:58 peut-être liés à des milices pro-iraniennes,
10:00 qui étaient propriétaires, donc sûrement les règles de sécurité
10:03 n'étaient pas respectées, il y a de la corruption derrière.
10:05 Donc là, l'Église a dit "on va faire une grande salle
10:07 pour ne plus être dépendant de choses qui sont dangereuses".
10:09 Et donc nous soutenons ça, ça participe à réenraciner
10:12 les chrétiens, à leur permettre de rester.
10:14 Mais cette ville de Barthéla, les chrétiens sont minoritaires
10:17 parce que des chiites s'invadent, achètent tout, arrivent
10:21 et c'est très difficile pour les chrétiens de rester
10:23 parce qu'il y a une sorte de pression, et notamment militaire.
10:25 On a vu nous-mêmes pour visiter, on est restés bloqués
10:27 une demi-heure à l'entrée du barrage, et les miliciens
10:30 nous ont obligés à nous accompagner dans la ville,
10:33 jusque dans l'Église, alors que nous étions avec l'évêque.
10:36 Donc ça, c'est vraiment de la pression morale
10:38 pour montrer qu'ils sont là, ils dominent.
10:40 – Mais donc c'est surtout des chiites, parce que j'avais en tête
10:42 que la plaine de Nice était assez kurde.
10:45 – Alors ça dépend, au nord c'est kurde, sinon il y a des chiites
10:49 et puis aussi des sunnites par exemple dans Mossoul.
10:51 Et puis Mossoul, là non, ils ne reviennent pas
10:53 parce que c'est une grande ville.
10:55 – C'est trop gros.
10:56 – Et peut-être pour conclure, est-ce que vous pouvez nous donner
10:59 un petit aperçu, parce que SOS Chrétien Orient,
11:03 ça a commencé en Syrie, en Irak, mais maintenant vous êtes en Arménie,
11:07 vous êtes en Éthiopie, vous êtes partout, si je puis dire,
11:10 partout où il y a des Chrétiens d'Orient.
11:13 C'est quoi l'actualité de SOS Chrétien Orient ?
11:16 Est-ce qu'il y a des terrains chauds en ce moment ?
11:18 – Hélas, il y a beaucoup de terrains chauds.
11:20 Donc on peut parler de l'Égypte avec cette crise économique
11:23 qui a explosé suite à la guerre en Ukraine, avec une crise du blé,
11:27 mais qui a entraîné une crise de confiance sur la monnaie égyptienne.
11:30 Donc la crise économique qui est très rude en Égypte,
11:33 et donc là c'est plus une question économique.
11:35 Mais les Chrétiens pauvres souffrent particulièrement.
11:38 On peut parler du Liban avec cette crise politique interminable
11:41 qui n'en finit plus, plus la guerre entre le Hamas et Israël
11:46 qui impacte le sud du Liban avec des bombardements.
11:49 Donc le Hezbollah qui bombarde Israël, Israël qui bombarde le sud du Liban.
11:53 Donc nous, nous avons mis en place plusieurs tournées d'urgence
11:56 dans les villages du sud chrétien qui souffraient notamment
11:59 de problèmes d'approvisionnement en lien avec le ministère
12:02 des Affaires Sociales libanais.
12:04 – Et puis comment ne pas mentionner l'Arménie qui est toujours au bord du désastre
12:08 puisque les pressions de l'Azerbaïdjan ne font qu'augmenter contre l'Arménie.
12:12 Maintenant ils réclament des villages qui étaient…
12:15 – Donc de l'Arménie historique, pas plus du Haut-Karabakh ?
12:18 – Oui, de la République d'Arménie mais qui en fait,
12:20 selon les découpages de l'Union soviétique,
12:22 étaient des enclaves azeris au sein de l'Arménie.
12:24 Mais il y en avait aussi des enclaves arméniennes au sein de l'Azerbaïdjan
12:27 mais là bizarrement il n'est pas question de les rendre.
12:29 – Il n'est pas question de les discuter.
12:31 – Le Premier ministre arménien aurait accepté de rendre
12:34 deux ou trois villages à l'Azerbaïdjan et ça serait vraiment dramatique
12:37 parce que ça risque de couper des axes de communication majeurs.
12:40 Et puis bien sûr l'Éthiopie avec tous ses problèmes,
12:43 cette guerre civile entre interethniques avec un Premier ministre
12:48 qui a une politique centralisatrice qui ne plaît pas à tout le monde.
12:52 Et puis enfin la Syrie où les combats sont terminés depuis plusieurs années
12:56 mais qui n'en sort toujours pas d'une crise terrible.
12:59 – Oui, c'est complètement à l'arrêt,
13:02 notamment en raison des sanctions terribles qui pèsent sur le pays
13:05 et puis un État qui est complètement bloqué.
13:08 Donc hélas les terrains d'action ne manquent pas.
13:11 C'est vrai qu'après la chute de l'État islamique,
13:14 on avait entrevu une fenêtre d'amélioration pour la région.
13:17 Mais alors depuis ça va de nouveau de mal en pis,
13:20 depuis l'épisode coronavirus, puis après la guerre en Ukraine
13:23 et maintenant la guerre à Gaza.
13:25 Donc hélas je pense que les chrétiens d'Orient
13:27 et la guerre en Arménie ne voient pas le bout du tunnel.
13:30 – Écoutez, nos prières vous accompagnent
13:33 parce que vraiment l'œuvre de S.O.S. chrétien d'Orient est magnifique
13:36 et ça force l'admiration du vieux que je suis.
13:40 Franchement, non, plus sérieusement,
13:42 c'est vraiment, vous faites un boulot extraordinaire.
13:45 Et encore une fois, moi je trouve que c'est fondamental
13:48 de pas simplement soutenir de loin,
13:51 mais d'aller soutenir en envoyant des jeunes sur place
13:54 parce que c'est tout à fait différent d'être avec eux.
13:58 C'est pas la même chose que d'être condescendant
14:01 depuis notre Occident riche et bedonnant.
14:03 – Et d'ailleurs je dois dire que là actuellement,
14:05 nous avions un volontaire en Arménie qui vient de rentrer en France
14:08 et je viens de lire son témoignage et il est parti suite à un entretien
14:12 sur Terre de Mission que j'avais fait avec Jean-Pierre Beauchamp.
14:15 – Ah c'est bon, super.
14:16 – Donc voilà, merci à vous de nous inviter puisque ça porte des fruits.
14:20 – Merci beaucoup cher Benjamin et évidemment,
14:22 toutes nos prières accompagnent votre œuvre magnifique.
14:25 [Musique]
14:41 – Retour sur le plateau de Terre de Mission et j'ai le plaisir d'accueillir Paul.
14:44 Bonjour Paul. – Bonjour monsieur.
14:46 – Vous lancez dans les locaux de l'Homme Nouveau cet été je crois,
14:50 une formation intitulée "Police", je précise "IS" et pas "ICE",
14:56 "Police" comme la cité en grec. Pourquoi ?
15:01 – Alors effectivement, cette formation existe depuis septembre 2022
15:05 sous le format "Formation Police".
15:07 Donc elle a été créée à l'origine par trois personnes,
15:10 Philippe Maxence, directeur de l'Homme Nouveau, l'abbé Barthes,
15:13 prêtre diocésain et spécialiste des questions liturgiques
15:16 et Laurent de Capellis qui a dirigé la publication du livre
15:19 "Les catholiques peuvent-ils encore agir en politique ?"
15:21 Donc ça a été créé en 2022 et le format actuel de formation est le mercredi soir.
15:29 Donc un mercredi soir sur deux, nous nous réunissons effectivement
15:32 dans les locaux de l'Homme Nouveau pour traiter de la chose politique.
15:37 – Sous un angle catholique.
15:39 – Alors exactement, sous un angle catholique.
15:41 Alors on a en fait, l'idée c'est de traiter de questions relatives
15:45 à la chose politique de manière générale.
15:48 Donc on ne va pas être des spécialistes d'un domaine spécifique en particulier
15:51 mais on va vraiment voir les choses de manière générale.
15:53 Et on a quatre axes, on va dire quatre axes forts qui guident un peu cette formation.
15:58 Donc le premier ça va être l'analyse du système dans lequel on se trouve,
16:01 donc on va faire de la sociologie politique.
16:04 Le deuxième ça va être les leçons de l'histoire,
16:06 donc voir comment les catholiques ou les contre-révolutionnaires,
16:08 on va dire de manière plus générale, ont agi dans l'histoire
16:11 et quelles sont les sources d'inspiration,
16:14 quelles sont éventuellement les erreurs à ne pas répéter.
16:17 Le troisième axe ça va être tout ce qui est la doctrine politique,
16:21 donc doctrine politique réaliste du coup, donc Aristote, Saint-Thomas, Dacquin.
16:25 Et le quatrième axe c'est voir comment finalement on peut appliquer cette doctrine
16:30 à aujourd'hui, donc les pistes d'action qu'on pourrait mener dans la société actuelle.
16:36 Donc voilà, et ça c'est vraiment les quatre axes majeurs d'où découlent,
16:41 on va dire tous les sujets qui sont traités les mercredis soir.
16:45 – Et ça s'organise sur combien de séances ?
16:47 – Alors le programme, le cycle complet dure sur deux ans.
16:51 Donc encore une fois, on ne va pas être des spécialistes d'un sujet en particulier,
16:54 mais quand même deux ans c'est nécessaire pour pouvoir traiter
16:57 tous les sujets qui nous semblent importants.
16:59 – Deux ans en raison de deux heures par semaine ?
17:01 – Alors généralement on a un topo le mercredi qui va être une conférence
17:05 donnée par un intervenant où on va traiter d'un sujet,
17:08 par exemple je ne sais pas si sur les sons d'histoire
17:10 on va traiter l'action française ou du Sillon.
17:12 Et donc ça va durer à peu près une heure et demie.
17:14 À la suite de cette heure et demie, on va prendre un verre
17:17 dans un petit bar à côté, très sympathique, rue Vouillée.
17:21 Et deux semaines après, on a encore une réunion, une nouvelle conférence.
17:26 Alors ce n'est pas vraiment une conférence, c'est plus des travaux dirigés.
17:30 On va avoir des textes qu'on aura préparés en amont
17:34 et donc on va étudier ces textes durant cette session,
17:39 pendant également à peu près une heure et demie.
17:41 Donc ça c'est le format classique.
17:43 Et après on a aussi des week-ends de formation qui sont organisés dans l'année.
17:47 Donc on en a deux par an, en moyenne.
17:49 Et donc notamment on a un prochain en juin qui va être du 15 au 17 juin
17:56 avec pour thème "Peut-on encore penser l'État chrétien ?"
18:03 D'accord, joli thème.
18:05 Et on peut participer aux week-ends sans avoir participé aux réunions précédentes ?
18:10 Non, oui, en fait c'est accessible, on est assez ouvert.
18:13 Il n'y a pas besoin d'avoir assisté aux sessions précédentes.
18:17 Maintenant on peut prendre le train en cours de route dès maintenant
18:21 puisqu'on continue les sessions tous les mercredis.
18:24 Donc je sais bien d'avoir suivi des sessions avant
18:27 pour un peu déjà être au fait de certaines choses.
18:29 Le week-end de formation est un week-end qui permet aussi de lancer l'année.
18:35 Donc c'est toujours un bon moment pour commencer.
18:38 Et donc vous commencez l'année à la veille de la fin de l'année, si je puis dire ?
18:41 Oui, voilà, c'est ça.
18:43 Il ne faut pas faire comme tout le monde.
18:47 Et vous êtes combien à peu près ?
18:49 Alors à l'année on est une quinzaine de personnes qui se réunissent tous les mercredis.
18:55 Et après ça tourne un peu, ce n'est pas toujours les mêmes.
18:58 Et puis en fonction des contacts des uns des autres, de bouche à oreille, ça tourne un peu.
19:04 Donc ce n'est pas forcément très stable.
19:06 Ok, et pardon d'être un peu provoque, mais vous disiez tout à l'heure
19:12 que vous parliez de la doctrine catholique et plus largement contre-révolutionnaire.
19:18 Donc j'imagine que pour vous, un catholique ne peut pas être un révolutionnaire de strict observance.
19:23 Alors c'est justement un des sujets qui est abordé dans la formation.
19:27 Mais de fait, c'est une question qui a traversé tout le XIXe siècle et le début du XXe.
19:33 Ça m'a précipité.
19:35 Et effectivement, c'est une vraie question.
19:37 Est-ce que finalement, en tant que catholique, on peut s'insérer dans des mécanismes qui sont révolutionnaires ?
19:46 Derrière, il y a toute une idéologie, toute une mécanique, les droits de l'homme,
19:52 la promotion de la liberté individuelle.
19:54 Est-ce que finalement, ces principes-là sont des principes qui sont compatibles avec la doctrine catholique ?
20:01 Donc ça, c'est typiquement le genre de questions qu'on se posera,
20:04 notamment lors de notre session du 15 au 17 juin.
20:08 Et notamment, c'est le sens de cette question, peut-on encore penser l'État chrétien ?
20:12 Est-ce que finalement, notre système actuel de démocratie libérale
20:17 est satisfaisant pour un chrétien, pour un catholique ?
20:24 Est-ce que finalement, on ne peut pas trouver là-dedans tout ce qui est satisfaisant en matière politique ?
20:30 Ou est-ce qu'il faut penser à un autre système,
20:32 un système qui est fondé sur des principes chrétiens, sur le bien commun ?
20:37 Et là, c'est une autre question, c'est la question qu'on se pose,
20:40 et c'est la question de l'État chrétien.
20:42 – D'accord. Et sur la partie, j'allais dire "action concrète",
20:47 puisque vous disiez que le quatrième axe, c'était comment ça s'applique aujourd'hui.
20:52 Si je vous ai bien entendu, entre les lignes,
20:55 votre message était probablement que la démocratie libérale
20:58 posait deux, trois problèmes pour un chrétien,
21:00 et que donc à terme, il fallait viser de changer de système,
21:04 pour dire les choses poliment.
21:07 Et vous faites comment, si je puis dire ?
21:09 – Oui. Alors, en fait, dans un premier temps,
21:11 on peut dire que la devise de la formation police, c'est "se former avant d'agir".
21:16 Donc, ce qui va être d'abord important, c'est la formation,
21:19 pour vraiment avoir une solide assise doctrinale
21:21 et pas partir à la fleur au fusil dans toutes les directions.
21:24 Et donc, c'est pour ça qu'on prend deux ans pour vraiment bien intégrer les notions
21:29 et avoir suffisamment d'aisance pour ensuite aller sur le terrain,
21:32 en plus de l'action concrète.
21:34 Mais déjà, se former peut être considéré comme une première action importante,
21:38 mais qui évidemment n'est pas suffisante.
21:40 Et ensuite, il y a aussi la transmission de cette doctrine,
21:45 qui est un axe d'action très important.
21:48 Et effectivement, aussi la transmission de cette doctrine politique
21:53 permet aussi de mieux s'approprier derrière les concepts,
21:57 et ensuite être plus à l'aise pour peut-être envisager d'autres types d'actions.
22:01 – Et donc, une des missions des participants à cette formation,
22:06 c'est de former les autres.
22:08 – Voilà, par exemple, quand on a nos sessions,
22:13 il arrive une certaine fois que ce soit des membres de la formation police
22:16 qui préparent les sujets en amont,
22:18 et ensuite qui restituent sur la base d'une lecture.
22:22 – OK, et vos maîtres, j'ai bien entendu Aristote, Saint-Thomas,
22:28 vous avez des maîtres en politique ?
22:30 Si ce n'est pas indiscret, vous m'arrêtez si je suis indiscret.
22:34 – Après, nous, comme je dis, on a effectivement des maîtres,
22:40 Saint-Thomas d'Aquin, Aristote,
22:43 mais ensuite on a aussi toutes les leçons de l'histoire,
22:47 donc on va regarder contexte par contexte, en fonction des époques,
22:51 ce qui a été fait, et donc on essaie aussi d'avoir une vision un peu "empirique"
22:55 sur ce qui a été fait.
22:56 – C'est de l'empirisme organisateur adapté au moment moderne.
22:59 – Non, mais voilà…
23:00 – Pardon pour la provocation.
23:02 – Mais effectivement, par exemple, on va regarder sur le XIXe siècle,
23:08 la restauration, qu'est-ce qui a fonctionné, qu'est-ce qui a pas marché,
23:13 on va regarder, par exemple, le ralliement,
23:16 c'est une stratégie politique, est-ce que ça a fonctionné,
23:18 est-ce que ça n'a pas fonctionné, qu'est-ce qui a fonctionné,
23:21 qu'est-ce qu'il faudrait revoir, et puis pareil,
23:24 on va prendre la cité catholique, alors la cité catholique,
23:27 il y a effectivement des choses qui ont été très positives,
23:29 qui ont débouché sur plein d'actions d'engagement qui ont fonctionné,
23:33 et puis il y a peut-être d'autres choses qui ont été un peu moins…
23:36 Donc l'idée, ce n'est pas simplement d'avoir une approche un peu théorique,
23:40 mais aussi de voir aussi par l'histoire…
23:42 – Par l'histoire, de regarder l'action concrète des prédécesseurs
23:44 pour voir comment on peut se situer dans leur…
23:47 – Bah écoutez, bravo, bravo, c'est très utile.
23:51 Peut-être laisser des coordonnées pour qu'on puisse vous contacter, vous rejoindre ?
23:58 – Oui, tout à fait, alors, notamment, je pense que ce qui peut être intéressant
24:02 pour nos téléspectateurs, c'est de rejoindre effectivement
24:04 sur le week-end de formation en juin, parce que c'est un grand week-end de formation
24:08 qui va être dans un cadre très sympathique, donc à Loisy, c'est dans l'Oise,
24:12 au nord-est de Paris, 45 minutes en voiture, c'est un havre de verdure,
24:16 un lieu de tranquillité, c'est très sympathique,
24:18 et en plus on a l'habituality à côté,
24:20 donc on pourra programmer une petite visite le dimanche,
24:22 donc ça sera très convivial, et on a des intervenants de qualité,
24:25 on a également Thibaut Collin qui vient pour donner une conférence,
24:28 donc voilà, alors pour venir au week-end, il faut s'inscrire, c'est important,
24:32 ça permet pour nous de transmettre les détails pratiques,
24:35 notamment pour s'organiser pour les transports, les covoiturages et autres,
24:39 et donc pour s'inscrire, c'est très simple, il suffit d'aller sur le site
24:41 de la formation police, c'est www.formation-police.com,
24:46 donc là vous avez une rubrique événement, vous cliquez sur l'événement
24:50 "Peut-on encore penser l'état chrétien ?"
24:53 et là vous vous inscrivez, et ensuite c'est bon, vous êtes sur un groupe WhatsApp,
24:56 vous avez les informations, les détails et tout, donc c'est très simple,
24:59 et on a également une page Instagram, vous pouvez revoir un peu
25:01 à quoi ressemble la formation police, vous avez plus de détails.
25:04 – Merci beaucoup, cher Paul, et bon courage, et bonne réussite pour ce week-end.
25:08 – Je vous remercie.
25:10 [Musique]
25:25 – Retour sur le plateau de Terre de Mission, et comme je vous l'annonçais tout à l'heure,
25:29 je vais vous proposer quelques ouvrages à lire pour les semaines qui viennent.
25:34 Tout d'abord, Alexia Vido, chère Benoît XVI,
25:38 Alexia Vido est une journaliste à la vie,
25:42 donc hebdomadaire que vous connaissez sans doute,
25:46 hebdomadaire catholique plutôt réputée à gauche,
25:49 Alexia Vido est une journaliste qui s'est convertie au catholicisme,
25:54 et donc qui ne venait pas vraiment du monde réactionnaire, si je puis dire,
25:58 mais qui vient de publier, enfin qui a publié l'année dernière,
26:01 un livre qui s'appelle "Chers Benoît XVI" aux éditions de l'Emmanuel,
26:04 c'est un livre d'hommage filial, en quelque sorte,
26:08 tout à fait magnifique, que je vous conseille vivement,
26:12 c'est tout à fait touchant,
26:14 elle a découvert en fait que Benoît XVI n'était pas le Panzer cardinal
26:18 dont tout le monde parlait dans les médias,
26:20 mais que par ailleurs c'était un grand théologien et un grand pasteur,
26:23 c'est vraiment un livre qui mérite d'être lu,
26:26 donc Alexia Vido, "Chers Benoît XVI", édition de l'Emmanuel,
26:30 et c'est un livre qui coûte 20 euros.
26:32 Puis, deuxième ouvrage que je vous propose,
26:35 le père Jean-Dominique Dominiquin, qui a publié aux éditions de Chiré,
26:39 un livre qui s'intitule "Le bien commun, joie commune",
26:42 comme son nom l'indique, c'est un livre sur ce terme de bien commun,
26:48 grande expression de la science politique ou de la philosophie politique,
26:52 mais qui est souvent une expression mal connue, mal comprise,
26:56 donc ce Dominiquin propose une compréhension un peu plus approfondie
27:03 de ce que c'est que le bien commun,
27:05 et c'est tout à fait stimulant, intellectuellement stimulant,
27:10 donc c'est paru aux éditions de Chiré, c'est un livre qui coûte 21 euros.
27:15 Troisième ouvrage que je vous propose de découvrir,
27:18 Marcel Metzger, "La liturgie dans l'histoire",
27:22 c'est sous-titré de "La dernière scène" au Concile Vatican II,
27:25 évidemment comme vous vous en doutez, il s'agit de l'histoire de la liturgie,
27:31 Marcel Metzger est un grand spécialiste d'histoire de la liturgie,
27:35 qui a enseigné à la faculté théologique de Strasbourg,
27:39 qui est une des dernières universités concordataires de France,
27:43 et c'est un livre tout à fait intéressant,
27:47 que ce soit d'ailleurs pour les gens qui sont attachés
27:50 à la forme traditionnelle du mycèle romain,
27:53 ou à la forme rénovée, ou réformée comme vous voudrez,
27:56 c'est un livre qui met de l'histoire dans la liturgie,
28:00 et c'est tout à fait précieux, c'est paru aux éditions d'Eclette Brouvert,
28:04 et cela coûte 15,90 euros.
28:07 Et enfin, je vous propose un livre d'histoire religieuse,
28:11 très joli livre d'histoire religieuse,
28:16 Marie-Claude Guirand-Champenier,
28:19 pour ne rien vous cacher, je ne connaissais pas cet auteur,
28:22 mais cette dame a écrit "Un entrée en religion au XVIIe et XVIIIe siècle",
28:26 c'est tout à fait impressionnant de voir comment nos aïeux
28:31 vivaient l'entrée en religion,
28:34 le fait de devenir religieux ou religieuse en l'occurrence,
28:38 c'est tout à fait émouvant, et historiquement très instructif.
28:45 C'est un livre qui est paru aux éditions Saint-Léger,
28:48 et qui coûte 12 euros.
28:50 Voilà, ainsi s'achève notre émission.
28:54 Nous nous retrouvons la semaine prochaine,
28:57 qui sera le dimanche de la Pentecôte,
28:59 évidemment nous sommes en ce moment dans la Neuvaine du Saint-Esprit,
29:03 on demande la venue du Saint-Esprit à la Pentecôte,
29:06 nous prions les uns pour les autres pendant cette Neuvaine du Saint-Esprit,
29:10 et à dimanche prochain, et d'ici là, que Dieu nous garde.
29:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
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