• il y a 6 mois
Invitée de « L’Interview à la Une», l’entrepreneure et chroniqueuse Sophie de Menthon a fait décortiqué l’actualité et déclaré son soutien au maire de Cannes.
Sophie de Menthon est entrepreneure. Elle est aussi présidente du mouvement patronal ETHIC (Entreprises de taille humaine indépendante et de croissance), écrivain, chroniqueuse et anime une émission télé sur CNews. Elle aime l’entreprise, la défend bec et ongles.
De passage à Cannes pour le Festival, la dirigeante a commenté l’actualité lors de L’Interview à la Une, le grand entretien hebdomadaire de Nice-Matin mis en ligne hier. Le sommet Choose France, les élections européennes, la dette de la France, les congés menstruels, #MeToo dans les entreprises... Elle a réponse à tout. La langue de bois ? Elle ne connaît pas. Le politiquement correct, elle n’en a cure...

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'Interview à la Une, l'émission de la rédaction de
00:12Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Karine Wenger, c'est la
00:16chef du service économie de Nice Matin.
00:19Bonjour Karine.
00:20Bonjour Denis.
00:21Notre invitée aujourd'hui, Sophie Dementon, bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:28Sophie Dementon, vous êtes entrepreneure, présidente du mouvement patronal Ethic, entreprise
00:34de taille humaine indépendante et de croissance, vous êtes aussi chroniqueuse et écrivain,
00:38vous aimez l'entreprise et vous pratiquez assez peu la langue de bois, on va le vérifier
00:44lors de cette émission.
00:45On va commencer par l'actualité, l'actualité économique du début de la semaine, c'était
00:50le sommet Shoes France, 15 milliards d'euros d'investissement ont été annoncés en grande
00:55pompe.
00:56Est-ce qu'une vraie réussite et une victoire pour la France ?
00:59Je ne veux pas être défaitiste, ce n'est pas un échec.
01:05C'est vrai qu'on attire des entreprises, maintenant c'est beaucoup plus compliqué
01:11que ça.
01:12D'abord, on attire des entreprises qui rachètent des entreprises françaises, on a beaucoup
01:16racheté nos industries et on ne peut pas se réjouir qu'on rachète nos entreprises
01:20qui restent là un bout de temps, puis finalement le siège va ailleurs et puis finalement il
01:24y a moins d'emplois.
01:25Donc ça c'est quelque chose de certain, on a la vallée de Savoie qui a été complètement
01:31rachetée, les industries ont été rachetées et c'est bien dommage.
01:34Attirer, oui, les grands patrons pourquoi pas, mais il y a, j'ai envie de dire au
01:44moment où on parle tout le temps de discrimination, que les PME et les moyennes entreprises sont
01:49un peu discriminées.
01:50Les PME, elles choosent France, toutes, elles restent là.
01:54C'est surtout une opération pour les grands groupes, les multinationales.
01:58Oui, le président adore les grands groupes et les multinationales, ce que je peux comprendre,
02:02mais il y a beaucoup de problèmes en ce moment liés à ça.
02:05Donc d'abord je pense que les PME ne sont pas mises à l'honneur, je veux dire c'est
02:09stépéfiant.
02:10Sous les autres présidents, j'étais toujours invitée, il y avait une journée des forces
02:14vives etc.
02:15Rien.
02:16Donc bon, il y en a quelques-uns qui vont à des voyages présidentiels certainement
02:20et qui sont invitées.
02:21Donc il y a une forme peut-être basique de jalousie.
02:24Ensuite, il y a un autre problème qui est plus grave, c'est que nous sommes tous des
02:27sous-traitants de ces grands groupes que nous admirons et en tant que sous-traitants, nous
02:32sommes moins bien traités.
02:33C'est-à-dire que l'énergie pour les PME, c'est un problème terrible que les grandes
02:39entreprises arrivent à résoudre.
02:41Et très souvent, on est très pressuré sur les prix et c'est nos salariés qui y trinquent
02:50parce que les marches c'est important.
02:52Donc je pense qu'il y aurait quelque chose à équilibrer de ce point de vue-là.
02:55On ne se sent pas assez représenté ici, enfin peut-être, mais non, je pense qu'il faudrait
03:02miser beaucoup plus sur les moyennes entreprises et les petites entreprises.
03:06Terrible.
03:07Au début du mois de mai, EY a sorti une étude sur l'attractivité de la France qui montrait
03:11que le pays était le premier en Europe concernant l'attractivité.
03:16Qu'est-ce que vous en pensez ?
03:17Alors je suis, là aussi, vous savez, très mitigé.
03:22Je pense qu'on ne se rend pas compte de la chance qu'on a.
03:25On a un beau pays.
03:26On est terriblement assisté.
03:28Alors il y a peut-être des gens qui trouvent ça formidable.
03:30Les entrepreneurs qui financent intégralement le pays, qui d'autre gagne de l'argent sinon
03:36les entrepreneurs ? Donc ils sont, voilà, mitigés.
03:40Donc nous sommes, oui, très assistés.
03:42C'est extraordinaire.
03:43On travaille moins que les autres.
03:44On a la retraite plus tôt.
03:46Donc la France est certainement pour beaucoup un paradis.
03:51Je pense qu'en plus, ça dépend comment on s'est vu, mais l'entreprise qui se met,
03:58et là je vois bien parce que j'en interroge pas mal, l'entreprise en France est quand
04:03même une des plus « harcelées » avec tous les jours un nouveau décret, une nouvelle
04:09application, une nouvelle chance, comme la simplification de la feuille de paie, je ne
04:13commenterais pas.
04:15Donc tous les jours, c'est un happening.
04:17Alors c'est peut-être plus facile pour une entreprise étrangère de travailler en France.
04:24Mais oui, il faut arrêter d'être pessimiste et nous avons quand même un très beau pays.
04:28Nous pourrions faire beaucoup mieux.
04:29On est prêts à réindustrialiser, mais laissez-nous… là j'ai des industriels qui voudraient
04:35s'installer.
04:36Ils dérangent une grenouille, on a une serre poussée de 8 mois.
04:40Alors justement, comment rendre la France plus compétitive ?
04:44Alors, la France, elle a un vrai problème et je crois qu'il faudrait tout revoir.
04:49Donc je vais être très modeste, il faut revoir le rapport au travail.
04:53Le rapport au travail, le Président de la République nous dit « Travaillez plus, on
04:57est en guerre, il faut travailler plus ». Là-dessus, c'est le Premier ministre qui dit « Bon
05:01ben, on va essayer quand même de faire la semaine de 5 jours en 4 jours, et puis on
05:06va vous donner un peu plus de congés de maternité, on va vous donner un congé pour règles de
05:13douloureuse, on va vous donner… ». Alors même que le Premier ministre défend et prétend
05:20défendre la valeur travail.
05:21Mais je crois qu'il la défend honnêtement, la valeur travail, d'abord eux, ils bossent
05:24comme des dingues.
05:25Donc ce n'est pas eux, c'est des gens qui travaillent nuit et jour.
05:29Ce qui est assez étrange, c'est cette façon de vouloir récompenser les Français en leur
05:34disant « Vous allez travailler moins ». Là, je suis désolée, mais ce mois-ci, les ponts
05:38et les viaducs, c'est intolérable, on est content, mais le télétravail qui a été
05:43quand même imposé à la base par le gouvernement, par Elisabeth Borne, le télétravail est
05:49une déstabilisation terrible, non seulement pour certains salariés, mais pour les managers,
05:56pour les chefs d'entreprise.
05:57On ne dort plus, on n'y arrive plus.
05:58Pour autant, est-ce qu'on peut revenir en arrière sur le télétravail ?
06:00En France, on ne revient en arrière sur rien, ni sur les 35 heures, ni même la retraite
06:10à 60 ans, c'est limite, avec un peu de chance, on y est, mais je pense que le télétravail
06:18peut s'organiser si l'État lâche complètement le sujet.
06:24C'est entre les salariés d'une boîte, qu'elle ait 10 personnes ou 5 000, que ça
06:28se gère.
06:30On décide.
06:31En plus, vous êtes en train de créer quand même un déséquilibre fondamental entre
06:38des boîtes.
06:39Les agriculteurs sont des entrepreneurs comme les autres, ils adhèrent à Éthique d'ailleurs,
06:43et vous les voyez en 4 jours trahir les vaches ? Les infirmières, les médecins, les dentistes,
06:54comment voulez-vous, on va faire une France encore à deux vitesses ?
06:57Donc, revenir en arrière, probablement pas, et pourquoi pas si ça marche bien, il ne
07:03s'en met plus.
07:04Plus une loi, plus un décret, plus rien.
07:07C'est le patron qui décide avec les salariés.
07:09Et croyez-moi, pour garder ses salariés, le rapport de force a basculé.
07:14Le rapport de force, il est du côté des salariés.
07:17La France, on l'a vu, est plutôt attractive, mais elle est très endettée.
07:23Est-ce que c'est un énorme problème ?
07:25Alors, ce qui est un problème, l'endettement en soi, peut-être pas, ce qui est très grave,
07:32c'est ce que ça nous coûte en AGO, parce qu'on le paie cet endettement tous les jours,
07:37ce sont des milliards, enfin tous les jours, oui, ce sont des milliards par an qu'il faut
07:40rembourser.
07:41Donc c'est le coût de la dette qui est encore plus important que la dette elle-même.
07:44Oui, et puis alors, au-delà des milliards sur lesquels on peut balancer, ça ne veut
07:50plus rien dire pour personne.
07:52Ce qui est grave, c'est qu'on ne marche pas mieux pour autant.
07:55Alors oui, vous allez à la pharmacie, c'est un supermarché.
07:58Moi je dis non, je voudrais payer mon Doliprane, parce que je peux le payer.
08:02Donc tout est gratuit, on est d'ailleurs le plus grand consommateur de médicaments.
08:07Donc si vous voulez, c'est un ensemble de choses qui fait qu'on paie très cher ce
08:12qui ne fonctionne pas très bien.
08:14Pour cela, on fait trop de prélèvements, trop d'impôts, donc on grève la croissance.
08:20Et cette dette existe parce que le pays ne fonctionne pas comme il le devrait.
08:25C'est ça qui est grave.
08:26Est-ce que le gouvernement va réussir à tenir sa promesse de ne pas augmenter les impôts ?
08:33Vous y croyez, vous ?
08:37Donc qui va payer ?
08:41Je ne sais pas.
08:43De toute façon, je vais encore le répéter, il n'y a que vous et moi qui pouvons payer.
08:49Il n'y a que les salariés et les entreprises.
08:52Donc il va bien falloir, comme certains disent, trouver l'argent.
08:55Oui, il est.
08:56Je suis très inquiète, parce qu'on commence à loucher sur l'épargne française, ce
09:00qui est énorme.
09:01Les Français sont inquiets et ils épargnent au lieu d'investir dans les boîtes.
09:04Donc là aussi, il y a besoin de rétablir les choses.
09:08Et pourtant, le socle de confiance, il est dans l'entreprise.
09:12Ils ne croient plus en rien, sauf dans leur boîte.
09:14Vous avez invité récemment Nicolas Sarkozy à débattre avec 250 chefs d'entreprise
09:20et vous l'avez cuisiné, notamment sur la France, qui prétendument serait ingouvernable.
09:25Alors, qu'est-ce qu'il vous a dit ?
09:26Alors d'abord, je vais vous rassurer tout de suite, on ne cuisine pas Nicolas Sarkozy.
09:30Il est très bien tout seul.
09:36Non, c'était le sujet de base que je lui ai donné.
09:39La France est-elle ingouvernable ? Et curieusement, il n'a pas répondu à ça, pas directement.
09:47Alors, il a répondu indirectement.
09:50Il a répondu au fait qu'il fallait très bien s'entourer.
09:54Il a répondu au fait qu'il fallait aussi laisser les entreprises et les gens agir.
10:01Il a par contre affirmé très nettement, il y a des chefs d'entreprise qui disent
10:07mais nous, moi la première, je pense que quand l'État sait pas, il devrait nous demander.
10:12Alors ça, à la limite, il veut bien demander, mais il a dit ne rêvez pas.
10:15Moi, je ne sais pas gérer une entreprise, vous ne savez pas vous occuper d'un gouvernement ou de l'État.
10:19Donc, niet. C'est un métier, la politique.
10:22Contact. Ce qui peut être probablement vrai, d'ailleurs, les patrons ministres n'ont pas été très bons.
10:30En revanche, je l'ai dit à tous les ministres que je vois, j'avais même dit au président de la République,
10:35faites un groupe avant de lancer, de balancer dans la nature une décision sociétale même.
10:42Convoquez dix, au hasard, dix Français, faites les réfléchir trois heures.
10:48Ça veut dire quoi ? Quelles sont les conséquences ?
10:50Je vous assure que ça remet la tête sur les épaules.
10:54Vous avez créé, il y a un peu plus de 20 ans, le mouvement J'aime ma boîte.
10:57C'est le jour pendant lequel les salariés déclarent leur flamme à leur entreprise.
11:02Alors, est-ce que les Français aiment vraiment leur boîte ?
11:07La réponse est oui. Alors, évidemment, il y en a qui ne l'aiment pas.
11:12Mais globalement, depuis 22 ans cette année, on oscille entre 60 et le record, ça a été 75 %.
11:21Vous interrogez les Français. Vous ne leur demandez pas « est-ce que vous aimez l'entreprise ? ».
11:25Vous leur demandez « est-ce que vous aimez votre boîte ? ».
11:27Ce matin, en venant, vous dites « oui, j'aime ma boîte ». Bon, oui, ils aiment leur boîte.
11:31Et ce qui est beaucoup plus important, c'est que c'est maintenant, avec la famille, leur socle de stabilité.
11:40Ils n'ont plus confiance en rien. Ils n'ont plus confiance dans la politique.
11:44Ils n'ont plus confiance dans les mouvements extrémistes.
11:46Ils n'ont plus tellement confiance dans l'Europe.
11:49On les comprend parce qu'en ce moment, avec des guerres à nos portes et la violence montante,
11:55les Français sont inquiets.
11:57Et comme par hasard, je touche du bois, je vous signale que dans l'entreprise,
12:02on fait régner quand même une sécurité qui mérite d'être signalée, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs,
12:08avec une autorité partagée, mais une véritable autorité.
12:13Et donc, je vous dis, oui, ils aiment leur boîte et surtout qu'on n'y touche pas.
12:18On vous a tendu prendre la parole plus ou moins fortement contre les congés monstruels
12:26et récemment contre l'aménagement du travail à la Ménopause.
12:30Alors, nous allons préciser les choses. Je dis que nous sommes dans une période terrible.
12:36Les Français sont inquiets. On est vraiment angoissés.
12:38On ne peut plus écouter les infos entre le choléra, les révoltes. C'est terrible.
12:46Et on a l'impression qu'on a envie de se retourner vers le chef de l'État,
12:52avec son autorité sur les missions régaliennes, la sécurité, etc.
12:58Et là, de quoi se mêle-t-il ?
13:03Il décide qu'il va quand même aider les femmes qui ont des règles douloureuses,
13:06parce qu'on n'y avait pas pensé avant, depuis des millénaires,
13:08et que donc on va dire aux entreprises, vous allez leur donner un jour de congé
13:12quand elles ont des règles douloureuses.
13:14Je tombe sur la tête, parce que le sujet n'est pas de leur donner un jour de congé,
13:18parce qu'on a tous eu, moi j'ai eu des collaboratrices qui venaient dans mon bureau
13:21qui disaient, ça ne va pas aujourd'hui, je dis, rentrez chez vous.
13:24On sait tout ce que c'est, tout ce que c'est.
13:28Mêler l'État à ça, et ordonner aux entreprises de donner un jour de congé,
13:34ça me meurt de moi.
13:36À la limite, qu'ils nous disent, écoutez, qu'on communique avec les patrons,
13:40avec une lettre de la ministre de la Santé, excusez-moi,
13:44ou de la ministre de l'Entreprise, je trouve que c'est la même.
13:47Qu'elle envoie une lettre ou un mail au chef d'entreprise en disant,
13:52écoutez, on aimerait beaucoup que… très bien.
13:54Donc, je trouve ça scandaleux, ça fait encore un jour de moins.
13:58En plus, ça se mélange au télétravail.
14:02Je suis en télétravail, mais je vais le prendre parce que…
14:05Enfin, c'est pas supportable.
14:06Et le Président de la République est intervenu dans un interview à elle,
14:13qui m'a scotché, parce que là, il est allé plus loin,
14:16et il a dit, il y a la ménopause, c'est dur pour les femmes la ménopause.
14:20Oui, merci, on voit notre médecin, on est un peu au courant,
14:25entre femmes, on s'en parle beaucoup.
14:28Alors, à ne pas confondre, bien sûr d'ailleurs,
14:31avec une vraie maladie qui est la…
14:35Oui, absolument, là c'est complètement autre chose.
14:38Mais la ménopause, ben oui, en plus la ménopause elle est traitée,
14:42actuellement, de façon hormonale,
14:44par des génicaux qui vous le proposent immédiatement.
14:46Je ne vois pas, on a certes des déserts médicaux,
14:50mais enfin, toutes les femmes sont au courant de ça.
14:52Donc, ça n'avait pas lieu là-dessus.
14:53Mais, le pire de tout, c'est qu'il a demandé qu'à l'Assemblée Nationale,
14:57il y ait une mission pour traiter de la ménopause.
15:01Aujourd'hui, je ne comprends pas.
15:06Alors, vous-même, vous organisez, dans quelques jours,
15:09avec Éthique, un colloque sur la santé en entreprise
15:11et le bien-être des collaborateurs.
15:13Alors, vous aussi, vous vous mêlez de ces sujets.
15:16Alors, d'abord, on ne traitera pas de ça.
15:19Et si je traite ça, c'est justement avec des gens extrêmement compétents,
15:22dont l'ancien ministre de la Santé,
15:24parce qu'on a besoin d'analyser, nous, chefs d'entreprise,
15:27jusqu'où va-t-on nous demander de nous occuper de la santé de nos salariés ?
15:32Ben, j'en suis…
15:33Alors, maintenant, à quand le chèque-provisions-service hygiénique ?
15:37Je ne sais pas.
15:39On a, bien évidemment, aidé au moment du Covid.
15:43Moi, au sein d'Éthique, j'ai une entreprise extraordinaire.
15:46On a fait venir des millions de masques.
15:48Et c'est des boîtes privées qui les ont fait venir.
15:50J'ai un des membres d'Éthique qui a été le seul, Didier Riailly,
15:55à être le premier à faire tous les tests,
15:57parce que le public n'y arrivait pas.
16:00Donc, on le fait très volontiers.
16:03On n'arrête pas de dire « lavez-vous les mains »,
16:05de mettre des gels, de prévenir que… etc.
16:09Mais ça va de plus en plus loin.
16:11Et je pense que ce n'est pas destiné à s'arrêter,
16:14parce que le nouveau recours, c'est l'entreprise.
16:19Donc, un colloque est intéressant pour les arrêts maladie, par exemple.
16:23Moi, je suis très choquée, par contre,
16:25que le gouvernement ne s'occupe pas d'aller voir un peu les médecins
16:27en disant « les arrêts de complaisance, c'est quoi ça ? »
16:32C'est quand même quelque chose de fondamental quand on a…
16:35Moi, j'ai eu une boîte où j'avais un médecin
16:37qui avait arrêté 8 personnes la même semaine.
16:39J'ai téléphoné partout, etc.
16:42Il ne s'est rien passé.
16:44Donc, je crois qu'il y a fondamentalement des vrais sujets.
16:48Oui, les chefs d'entreprise se sentent responsables
16:51de la santé de leurs salariés.
16:53On passe notre vie…
16:53D'ailleurs, il y a un groupe formidable qui est Elior,
16:56qui est membre éthique,
16:58qui fait des menus diététiques, etc.
17:00C'est lui qui fait tous les menus des cantines.
17:02On n'arrête pas de s'occuper de la santé de nos salariés.
17:06Moi, j'ai plus ou moins interdit les confiseries
17:10qu'on offrait aux salariés,
17:12en me disant « bon, il ne faut pas. »
17:14Mais jusqu'où ? Comment ?
17:16Et en tout cas, c'est en accord avec les salariés.
17:19Karine ?
17:21Alors, le slogan officiel d'éthique,
17:23c'est votre mouvement,
17:24c'est « entreprise de taille humaine indépendante et de croissance ».
17:27Donc, le slogan officiel,
17:28c'est « le pouvoir d'influence et le devoir d'influer ».
17:32Celui officieux, c'est le mouvement poil à gratter du patronat
17:35qui dit tout ce que tout le monde pense tout bas.
17:38Vous pensez que les politiques et les entrepreneurs
17:41sont tous tombés dans le politiquement correct ?
17:43C'est drôle parce que vous me donnez une perche.
17:46Je ne résiste pas.
17:47Parce que je suis en train de réfléchir
17:50à monter une interpatronale.
17:52Il y a une intersyndicale.
17:54Et je pense qu'il y a un peuple des entreprises de France,
17:59que ce peuple est fort bien représenté
18:01par des mouvements dits représentatifs,
18:04mais qui sont d'ailleurs subventionnés par le gouvernement.
18:07Le gouvernement qui paie les éthiques
18:11vit des cotisations de ses membres,
18:12ainsi que Croissance Plus,
18:14ainsi que Le Métis,
18:15ainsi que pas mal de mouvements.
18:18Et on est oublié.
18:20Alors, je ne dis pas du tout qu'on est mal représenté
18:22par l'ACPME, le MEDEF,
18:24pas du tout ça.
18:24Je dis que là, il y a vraiment un peuple des entrepreneurs
18:28qui a envie de prendre la parole
18:29et qui serait peut-être utile
18:31pour faire ressortir tôt
18:33les problématiques qui sont traitées à haut niveau
18:36entre ministre et très grand patron.
18:38Et c'est ce que vous faites donc au sein d'Ethique ?
18:40Alors, au sein d'Ethique,
18:41moi c'est mon tempérament, le poil à gratter,
18:42ça c'est autre chose.
18:43Mais au sein d'Ethique, oui,
18:45j'ai besoin de rien,
18:47je ne dépends de personne.
18:48Et j'ai peur, de ce point de vue-là, de pas grand-chose.
18:52Alors, en tant que patronne d'Ethique,
18:53vous avez organisé récemment un grand débat
18:55avec les candidats aux européennes.
18:57Est-ce que vous les avez trouvés bons ?
19:00Est-ce que je les ai trouvés bons ?
19:02Plutôt.
19:03Plutôt, et tous d'un bon niveau.
19:07C'était amusant, si je puis dire,
19:09parce qu'il y avait le parti animaliste.
19:12Alors, en plaisantant, j'ai dit
19:13écoutez, je crois que je vais voter pour vous,
19:15j'adore les animaux.
19:16Mais je me suis aperçue
19:17ce que c'était que le parti animaliste,
19:18qui en fait se dit un parti humaniste,
19:20en fait c'est assez compliqué.
19:22J'avais à ma gauche, Bardella,
19:25à ma droite, Bellamy,
19:29il y avait Marion Maréchal,
19:31enfin ils étaient tous là.
19:35C'était assez intéressant de voir
19:38qu'il y aurait pu avoir...
19:40Alors ça, Nicolas Sarkozy nous l'avait dit,
19:42et moi je suis d'accord,
19:43il dit qu'on ne s'en sortira jamais
19:45sans une forme de regroupement,
19:47sinon de la droite, d'union des...
19:50Je n'aime pas le mot droite,
19:51moi je n'ai jamais senti une droite.
19:54D'union des libéraux,
19:57d'une certaine droite modérée.
20:00Et en fait, j'étais plutôt d'accord,
20:04moi je voyais Bardella et Bellamy
20:06qui discutaient de façon très sympathique.
20:08Marion Maréchal était excellente,
20:12et oui, ils étaient bons.
20:16Jordan Bardella est très largement en tête
20:19dans les sondages, entre 30 et 32%.
20:22Comme l'ensemble des Français,
20:24le Rassemblement national ne fait plus peur
20:26aux chefs d'entreprise aujourd'hui ?
20:28Alors, ils ont peur d'une chose,
20:30c'est de leur connaissance,
20:32de leur rapport à l'économie.
20:34Ça ne fait pas du tout peur.
20:35Sur la sécurité, ils sont tous ravis,
20:38ils ont envie d'autorité,
20:39ils ont envie de dire à Macron,
20:40vous voyez, on vote pour eux
20:41parce que vous n'avez pas fait ce qu'il fallait.
20:43Mais, le grand mais, c'est l'économie.
20:48Alors Marine Le Pen a beau dire hier soir
20:51que oui, c'est 60 ans pour ceux
20:53qui ont commencé à tel âge
20:54et que ce sera 62.
20:56Elle a un électorat,
20:59elle est plutôt du côté des grévistes
21:00quand il y a une grève,
21:01elle a un électorat qui est de gauche
21:04économiquement.
21:05Donc, ça, c'est la véritable inquiétude.
21:09D'un autre côté, ils sont très conseillés
21:11par des chefs d'entreprise,
21:13ils ont quand même beaucoup évolué
21:14et on dit très souvent qu'ils changent d'avis.
21:19Moi, je préfère les gens qui changent d'avis
21:20que ceux qui ne changent pas d'avis.
21:22Vous recevez Bruno Le Maire,
21:23le ministre de l'économie,
21:24dans quelques jours.
21:26Ce dernier souhaite la mise en place
21:28d'un mouvement européen de simplification
21:30des normes et des allégements,
21:31des obligations qui pèsent sur les entreprises.
21:34Est-ce que ça suffira ?
21:38Non, non, je suis désespérée.
21:41D'abord, simplifier quelque chose,
21:42ça prend deux ou trois ans.
21:44Nous, on en sous-rajoute
21:45par rapport aux normes européennes.
21:48Il n'y aurait qu'une chose à faire
21:49et je vais lui dire Bruno Le Maire,
21:51c'est demander de faire un sondage
21:53auprès de 1000 chefs d'entreprise
21:55en disant, donnez-moi une simplification facile
21:58qui ne coûte pas cher
21:59et qu'on peut mettre en place vite.
22:01Pourquoi il ne le fait pas ?
22:02Il l'a fait avec le CERFA.
22:03Pardon ?
22:03Avec le CERFA.
22:04Oui, mais est-ce qu'il est sorti ?
22:07Pas encore.
22:08Alors, bon, en tout cas,
22:10il a de bonnes intentions, c'est certain.
22:12Moi, ce qui me fascine,
22:14c'est que, par exemple,
22:15quand je pose la question
22:15des contradictions gouvernementales,
22:18je dis, mais comment est-ce que vous pouvez laisser ?
22:20Je lui ai posé la question.
22:21Comment vous pouvez laisser ?
22:22Le textile, vous subventionnez le textile.
22:25Ils vivent une année horrible.
22:26Ils ont vécu un Covid atroce.
22:29Et là, qu'est-ce qu'on fait ?
22:30On fait une campagne de pub.
22:31Je crois que c'est Monsieur Béchut.
22:34Une campagne de pub,
22:35un type qui va acheter un costume,
22:36très élégant comme vous,
22:37le vendeur tâte,
22:38il dit vous n'avez pas besoin d'une veste,
22:39regardez ce qu'il est bien votre costume.
22:41Et il le raccompagne à la porte
22:43pour inciter à la déconsommation.
22:45Mais moi, je ne comprends pas mon pays.
22:48Je ne comprends pas mon gouvernement
22:50qui fait des contradictions pareilles.
22:54Et je peux vous dire que le ministre des Finances
22:56n'est pas au courant.
22:58Alors, je ne sais pas qui il est.
22:59Alors, il paraît qu'il y a une deuxième campagne
23:00qui est en prévision,
23:01mais qu'on va demander l'avis du MEDEF.
23:04On verra.
23:06Vous êtes à Cannes ce week-end.
23:08Cannes, c'est la ville de David Lysnard.
23:10Quel regard portez-vous sur son parcours personnel
23:12et sur son parti Nouvelle Énergie ?
23:14Je suis une groupie.
23:16Je choose Cannes.
23:20D'abord, c'est un vrai libéral.
23:22Je ne vois pas de texte
23:23et de prise de position libérale comme les siennes.
23:26Je pense qu'il est terriblement pragmatique.
23:29Il n'a pas la grosse tête.
23:30Espérons que ça ne viendra pas.
23:32Il a vraiment envie que le pays change.
23:35Quand je vois Cannes, je suis scotché.
23:37Il n'y a pas un papier de chewing-gum par terre.
23:39Et vous brassez en ce moment
23:42des dizaines de milliers de gens.
23:43Si vous voyez l'État de Paris et d'autres villes.
23:47Donc, je pense que quand on arrive à poser ça partout,
23:50j'ai très confiance.
23:51Nouvelle Énergie est un beau nom.
23:54Maintenant, comment va-t-il faire
23:56dans un parti qui est celui des Républicains
24:00où il va y avoir six tueurs avec un couteau entre les dents
24:03pour se présenter à la présidentielle ?
24:07Cannes, c'est le festival, évidemment.
24:09Un festival où le débat autour du mouvement MeToo
24:11prend beaucoup de place.
24:13Alors, est-ce que c'est aussi le cas dans le monde de l'entreprise ?
24:15Notre confrère Tristan Gasparot de Mélodie d'Azur
24:19est allé poser la question en Cannes.
24:20On l'écoute.
24:21Toujours dans le monde de l'entreprise,
24:23la question du MeToo est-elle un mythe ou une réalité ?
24:25Je vous laisse écouter ses témoignages.
24:26S'il y a une grande majorité d'hommes,
24:28bien sûr qu'il y aura un problème de sexisme.
24:31C'est hyper important.
24:32Nous, chez Doctolib, on a un CSE, un groupe.
24:36Il y a vraiment des personnes nommées
24:37pour les violences sexuelles au travail.
24:39On ne sait pas ce qui est fréquent,
24:40mais c'est bien de savoir que c'est quelque chose
24:41qui est pris au sérieux dans l'entreprise.
24:43Pour l'instant, je ne me sens pas concernée du tout
24:44parce que je suis dans une équipe qui est super.
24:46Donc, il n'y a pas de soucis de ce côté-là, en tout cas.
24:50Oui, parce que je suis dans un univers assez machiste.
24:54Par exemple, au cabinet d'avocats,
24:55on n'a pas encore eu un MeToo, etc.
24:58Ils essayent.
24:59Donc oui, c'est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur,
25:02surtout les jeunes collaboratrices.
25:03Dans la restauration, c'est assez compliqué.
25:06Il y a des trucs qui ne sont pas plaisants à voir,
25:10mais à entendre aussi.
25:11Alors, Sophie, demandons-nous les violences sexuelles et sexistes.
25:14C'est aussi une réalité dans le monde de l'entreprise ?
25:17J'ai commencé à avoir une longue carrière
25:20et je n'en ai jamais rencontré,
25:22y compris dans les entreprises de mon mouvement.
25:26Ce que je sais, en revanche,
25:28c'est qu'aujourd'hui, dans les grandes boîtes particulièrement,
25:31je pense que dans les PME, ça peut être plus compliqué
25:33parce que quand il y a quatre personnes, un patron, etc.
25:37qui n'a pas moyen de changer, c'est probablement plus compliqué.
25:41Sinon, ce que je sais,
25:42c'est que les hommes n'osent plus prendre l'ascenseur
25:45avec une femme seule dans certaines boîtes,
25:47que s'ils reçoivent une collaboratrice
25:50pour avoir un échange peut-être vif avec elle,
25:54il veut qu'il y ait quelqu'un.
25:55Parce que si elle ressort du bureau en disant
25:57« il a essayé, il est mort »,
25:59la parole des hommes est discréditée.
26:01Je ne suis pas contente
26:02parce que de toute façon, ils sont d'emblée coupables.
26:04Je veux dire, la femme,
26:06c'est bien qu'on ne les a pas cru pendant des années,
26:08donc maintenant, on ne croit qu'elle.
26:10Je pense aussi que les femmes ne sont pas meilleures que les hommes
26:14et qu'il y en a qui profitent de ces situations à tous les niveaux.
26:20Donc, il faut raison garder,
26:23on est arrivé à un excès dans le monde du cinéma.
26:27Stop !
26:27On ne va pas entamer des guerres entre les hommes et les femmes.
26:30Oui, il faut sévir, tout le monde est au courant.
26:32Moi, à Ethique, on a envoyé une lettre
26:34à tous les patrons d'Ethique, ils sont nombreux,
26:37en disant simplement que votre porte soit ouverte
26:39si à la moindre contestation.
26:41Ils l'ont tous fait savoir dans les boîtes.
26:42Poids final !
26:44Et puis, on pourrait aussi parler
26:46des femmes charmantes qui vont draguer
26:51les hommes dans l'entreprise.
26:54Vous êtes chef d'entreprise, mais vous êtes aussi chroniqueuse.
26:58Un choix, une nécessité pour vous de vous exprimer ?
27:00Une passion !
27:03D'abord, finalement, avec ma fille,
27:06chez Gallimard, on a écrit 15 livres pour enfants.
27:12Et moi-même, au total, j'ai dû en écrire pas mal,
27:14majoritairement des essais sur l'entreprise.
27:17Je ne suis pas une romancière, malheureusement.
27:19J'adore écrire, ça me repose.
27:22Oui, j'adore écrire.
27:23Pourquoi pour les enfants ?
27:25Alors, figurez-vous que j'ai emmené mon petit-fils
27:28au distributeur des billets
27:32et qu'il me dit, c'est qui le monsieur
27:33qui te donne des billets dans le trou ?
27:36Et je me suis dit, c'est drôle.
27:37Et j'ai écrit l'argent raconté aux enfants.
27:39J'ai écrit avec ma fille, Alexia Del Rieux,
27:42où on s'engueule beaucoup sur la rédaction de nos ouvrages.
27:45C'est un bonheur et un plaisir immense.
27:48Et donc, voilà, comme la comtesse de Ségur,
27:50j'ai écrit pour mes petits-enfants.
27:53Vous animez depuis janvier l'émission
27:54Patron en question sur CNews.
27:57C'est un face-à-face sans langue de bois,
27:58donc on vous fait confiance, et sans concession,
28:01entre vous et un chef d'entreprise.
28:04Alors, je lis, elle se veut l'émission
28:05où est évoquée la vraie vie de l'entreprise.
28:08Est-ce que vous avez l'impression qu'on ne parle pas assez
28:10de la réalité du quotidien d'un entrepreneur ?
28:13Oui, et j'aurais jamais pensé,
28:16j'ai rien demandé, j'avais jamais pensé faire ça.
28:18Il y a des gens importants chez CNews
28:22qui ont dit, mais il n'y a pas de patron dans la chaîne.
28:26Et donc, on m'a dit ça.
28:28Donc, j'ai dit, oui, mais je ne suis pas une intervieweuse,
28:30je ne suis pas une journaliste.
28:31Je n'ai pas votre talent.
28:33Donc, c'est un entretien entre patrons.
28:36Et au fur et à mesure de ces émissions,
28:40je m'aperçois d'une chose, il y a des gens qui viennent
28:43de partout et qui me disent,
28:44c'est la première fois qu'on voit des émissions
28:46où les patrons sont heureux, où c'est gai.
28:50Et en fait, je m'émerveille assez de ce qu'ils font.
28:53On voit des entrepreneurs qui racontent leur histoire.
28:55J'ai l'impression que c'est la seule émission
28:58où on est enchanté.
29:00Pourtant, vous ne les ménagez pas ?
29:04Si, je n'ai pas à les ménager.
29:06Vous avez un type qui dit, j'ai inventé, tiens,
29:08prothèse mammaire, prothèse pour le cancer du sein.
29:11J'ai inventé une prothèse mammaire bio parce que sinon,
29:14il y avait des risques.
29:15Alors, j'essaie de le faire en France,
29:17mais je ne vais pas y arriver.
29:18Je vais aller aux Etats-Unis.
29:20Il n'y a pas à le ménager ou pas le ménager.
29:22Moi, je suis admirative de tout ce que je reçois pour l'instant.
29:25Des semaines, pourvu que ça dure.
29:28Alors, avant de terminer, on va passer à la question perso.
29:32Ouh !
29:40Sophie, qu'auriez-vous fait si vous n'aviez pas été entrepreneur ?
29:48J'aurais probablement été journaliste.
29:54Pourquoi ?
29:55Parce que j'avais envie d'écrire, parce que je suis curieuse
29:57et surtout, j'ai un défaut terrible, j'adore donner mon avis.
30:00Et pardonnez-moi, les journalistes donnent beaucoup quand même.
30:03On écoute aussi.
30:04Oui, vous ici.
30:05Mais vous arrivez à bien donner votre avis.
30:08Oui.
30:11En tout cas, de ce côté-là, c'est réussi.
30:13Oui, on peut dire ça.
30:16Merci beaucoup, Sophie de Menton.
30:18Merci, Karine.
30:19Merci à tous de nous avoir suivis.
30:20Merci à Sophie Dancé et Philippe et Franck Fernandez
30:24pour la réalisation de cette émission.
30:26À Christelle Benjamin pour sa préparation.
30:28On se retrouve la semaine prochaine
30:30pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la Une.
30:32Bonne journée et bon week-end à tous.

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