Ça vous regarde - Loi pour freiner la fast-fashion : insuffisante ?

  • il y a 6 mois
Grand témoin : Jean-François Delfraissy, Président du Conseil Consultatif National d'Éthique

GRAND DÉBAT / Loi pour freiner la fast-fashion : insuffisante ?

« Le récap » par Bruno Donnet

Les dernières tendances, bon marché et toujours livrées rapidement : le commerce de la fast-fashion est en plein essor, avec des milliers de nouveaux articles de mode par jour. Les grands fabricants comme « Shein » et « Primark » sont cependant de plus en plus critiqués. L'explosion du marché à bas prix de la fast fashion attise les préoccupations environnementales et soulève des questions éthiques et morales sur les conditions de travail dans lesquelles la marchandise est fabriquée, généralement en Asie. Pour y remédier, l'Assemblée a voté à l'unanimité en faveur d'une proposition de loi de la députée Anne-Cécile Violland (Horizons). Elle établira notamment un système de bonus-malus qui obligerait les producteurs qui ne respectent pas certaines normes environnementales à être sanctionnés financièrement. La proposition de loi aura-t-elle un réel impact sur l'industrie de la fast-fashion ?

Invités :
- Anne-Cécile Violland, députée Horizons de Haute-Savoie,
- Charles Fournier, député écologiste d'Indre-et-Loire,
- Camille Gabbi, co-fondatrice de la marque « Imparfaite »,
- En Skype : Marion Bouchut, porte-parole de « SheIn France ».

GRAND ENTRETIEN / Jean-François Delfraissy et Loïc Résibois : que faut-il penser de l'aide à mourir proposée par Emmanuel Macron ?

Après l'IVG, Emmanuel Macron et son gouvernement s'attaquent au prochain sujet d'une ampleur sociétale importante : la fin de vie. Le Chef de l'État a annoncé pour mai un projet de loi qui vise une « aide à mourir » encadrée par des « conditions strictes ». Un patient majeur atteint d'une « maladie incurable » avec un pronostic vital engagé et dont les souffrances ne pourront être soulagées pourra désormais « demander à pouvoir être aidé afin de mourir ». La Présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, promet de veiller à un débat digne et respectueux dans l'hémicycle. Ce projet de loi sera-t-il à la hauteur des attentes des patients ?

Grands témoins : Jean-François Delfraissy, Président du Conseil Consultatif National d'Éthique
Par Skype : Loïc Résibois, patient atteint de la maladie de Charcot qui milite pour l'aide active à mourir, membre de l'association ARSLA

LES AFFRANCHIS
- Yaël Goosz, éditorialiste et chef du service politique à France Inter,
- Nicole Ferroni, humoriste,
- « Bourbon express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:05 -Bonsoir et bienvenue.
00:07 Très heureuse de vous retrouver dans "Ça vous regarde",
00:10 ce soir, une loi pour regarder la mort en face.
00:13 Bonsoir, Jean-François Delfraissy. -Bonsoir.
00:15 -Merci d'être notre grand témoin.
00:17 Ce soir, vous êtes le président
00:19 du Comité consultatif national d'éthique.
00:22 En septembre 2022, vous rendiez un avis
00:24 qui a pesé dans la réflexion de l'exécutif.
00:27 On y est, le projet de loi sur l'aide à mourir a été dévoilé
00:30 en début de semaine par Emmanuel Macron.
00:32 Vous nous direz en exclusivité ce que vous en pensez
00:35 et vous dialoguerez dans la deuxième partie
00:38 avec Loïc Rézy-Bois, qui est atteint de la maladie de Charcot
00:41 et qui attend de pied ferme ce texte de loi.
00:43 Notre grand débat ce soir, jusqu'où freiner la fast fashion,
00:47 la mode éphémère et jetable ?
00:49 Les députés ont adopté à l'unanimité tout à l'heure
00:53 une proposition de loi qui prévoit un système de malus
00:56 pour les industries les plus polluantes
00:58 ou l'interdiction de la publicité pour la vente de vêtements
01:01 à prix cassé. Les enseignes ont-elles de quoi trembler ?
01:05 Et le consommateur, comment limiter sa frénésie de fringues ?
01:08 Nous en débattons dans un instant sur ce plateau.
01:11 Enfin, nous affranchit ce soir le parti Prix politique,
01:14 Yael Ghos, l'œil de Nicole Ferroni pour une nouvelle carte blanche
01:18 et Cyril Hanouna dans Bourbon Express.
01:21 Ce sera dans l'histoire du jour de Stéphanie Despierres.
01:24 Voilà pour le sommaire. On y va, Jean-François Delafrécy ?
01:27 Ca vous regarde, c'est parti.
01:29 Musique rythmée
01:31 ...
01:40 Les chiffres donnent le vertige.
01:42 100 milliards de vêtements vendus chaque année dans le monde,
01:46 2 milliards rien qu'en France.
01:48 En 20 ans, notre consommation a explosé.
01:50 Le secteur du textile représente 10 % des émissions
01:54 de gaz à effet de serre.
01:55 C'est plus que le trafic aérien et maritime réuni.
01:58 Pour limiter les mastodontes de la fast fashion,
02:01 comme le chinois SHEIN ou l'irlandais Prymar,
02:03 qui proposent des milliers de nouvelles références
02:06 chaque jour, les députés ont décidé de les libérer.
02:09 Et l'unanimité était au rendez-vous aujourd'hui.
02:12 Bonsoir, Anne-Cécile Violan. -Bonsoir.
02:14 -C'est vous qui portez cette proposition de loi
02:17 dans l'hémicycle, soutenue par le ministre Christophe Béchut,
02:21 député horizon de Haute-Savoie.
02:23 Vous avez la chance d'avoir décroché l'unanimité.
02:25 C'est rare, il faut le souligner,
02:27 dans cet hémicycle sans majorité absolue.
02:30 On va y revenir.
02:31 Vous débattez ce soir avec Charles Fournier.
02:34 Merci d'être là.
02:35 Vous êtes députée écologiste d'Indre-et-Loire.
02:37 Vous vouliez que le textile aille plus loin,
02:40 mais vous l'avez voté dès demain.
02:42 Cette proposition de loi... Bonsoir, Camille Gaby.
02:45 Bienvenue sur ce plateau.
02:46 Vous êtes cofondatrice de la marque Imperfette,
02:49 spécialiste dans la mode vintage,
02:51 et vous nous direz ce que vous pensez
02:53 de cette fast fashion.
02:55 Nous sommes à distance ce soir avec Marion Bouchu.
02:58 Bonsoir. Merci d'avoir accepté notre invitation.
03:01 Vous êtes la porte-parole de SHEIN France.
03:03 Merci à tous les quatre de participer
03:05 à ce débat en direct.
03:07 Jean-François Delfraissy,
03:08 je ne sais pas si vous avez des filles,
03:11 mais les plus jeunes d'entre elles sont souvent
03:13 sur les réseaux sociaux.
03:15 -Vous auriez dû inviter ma petite fille.
03:17 -Votre petite fille. N'hésitez pas.
03:19 On commence par planter le décor.
03:21 Qu'est-ce que la fast fashion et que prévoit ce projet de loi ?
03:25 On voit cela dans le récap de Bruno Donnet.
03:27 Bonsoir, Bruno.
03:38 -Bonsoir, Myriam. Bonsoir à tous.
03:40 -Et dans votre récap, Bruno Donnet, ce soir,
03:43 vous promettez d'être très complet
03:45 car vous y avez mis à la fois ceinture et bretelles.
03:48 -Les bretelles, tout d'abord, chère Myriam,
03:51 ce sont celles que les députés ont promis de remonter
03:54 très fermement aux industriels
03:56 de ce qu'on appelle la fast fashion,
03:58 comprenez la mode éphémère.
04:01 -Fléaux écologiques et sociaux, la mode éphémère
04:04 est l'illustration caricaturale
04:05 de ce que la mondialisation dérégulée,
04:08 la défiscalisation et le contournement des règles
04:11 peuvent produire de pire.
04:12 -Vous avez promis, vous, Charles Fournier,
04:15 de la rhabiller de pieds en cap
04:17 au motif que cette mode-là détricoterait
04:19 non seulement les droits sociaux, mais aussi notre environnement.
04:23 -Derrière les T-shirts à un euro,
04:25 la misère, le travail forcé, le travail des enfants,
04:28 les violations des droits humains, l'eau, l'air et les sols pollués.
04:32 -Allons bon. Mais alors, qui y a-t-il donc
04:35 dans cette nouvelle loi que l'Assemblée nationale
04:38 a adoptée aujourd'hui à l'unanimité ?
04:40 Ce que les députés ont interdit, tout d'abord,
04:42 c'est la publicité pour les sites de vente en ligne
04:45 comme les géants chinois "Chine" ou "Tému", par exemple,
04:48 car ce qui leur piquait les yeux, c'était ça.
04:51 -Regardez. Bon, ça se voit que c'est un faux,
04:54 mais il est beau.
04:55 Je l'ai payé 7 euros, 8 euros.
04:57 -J'ai pris en blanc et en noir, 12 euros seulement.
05:00 -Ça vaut grave le coup. J'en ai eu pour une quarantaine d'euros.
05:04 -Mais outre l'interdiction de la pub, qui vaut grave le coup,
05:08 la loi contient aussi un système de malus
05:11 et une obligation d'afficher des messages
05:14 incitant au réemploi et à la réparation des vêtements.
05:18 Seulement, voilà, il y a un os,
05:20 ou plutôt une question un peu décousue.
05:23 -A partir de quand c'est de la fast, de l'ultrafast ?
05:26 -Comment définit-on ce qui est de la fast fashion
05:29 et ce qui n'en est pas ?
05:31 -Nous proposerons par voie d'amendement
05:34 de retenir un seuil de 10 000 nouvelles références chaque année.
05:37 -Edouard Bernard a suggéré un seuil,
05:40 essentiellement destiné à planter un gros caillou
05:43 dans la chaussure du géant chinois SHEIN,
05:45 qui propose, tenez-vous bien,
05:47 7 000 nouvelles références de vêtements tous les jours.
05:51 -On a bien compris que c'est le remontage de bretelles.
05:55 Vous aviez, je crois, un problème de ceinture.
05:57 -De serrage de ceinture, pour être précis, Myriam,
06:00 car l'économiste Jean-Marc Daniel l'a dit ce matin
06:03 sur BFM Business.
06:05 Il trouve cette loi très mal fagotée.
06:08 -Non seulement c'est inutile,
06:09 mais c'est une loi grotesque et néfaste.
06:12 A ses yeux, cette loi est une vaste pantalonnade
06:15 qui revient à faire du protectionnisme déguisé.
06:18 Mais c'est pas tout.
06:19 Si la fast fashion cartonne aujourd'hui en France,
06:22 c'est parce qu'elle séduit tous ceux qui sont contraints
06:26 de se serrer la ceinture.
06:27 Chez SHEIN, par exemple, un vêtement coûte en moyenne
06:30 7 euros, et ça, c'est un argument qui compte.
06:33 -Les articles de très bonne qualité,
06:35 on les paye vraiment trop cher,
06:37 et souvent, on peut pas se permettre ça tous les jours.
06:41 -Alors voilà, un peu tontaillé des costards à la fast fashion,
06:45 sans risquer de froisser les plus modestes.
06:47 Hier, un institut de sondage a questionné les Français.
06:51 Résultat, 63 % de ceux qui gagnent moins de 1 500 euros par mois
06:56 se sont déclarés très opposés à une pareille loi.
06:59 -Merci beaucoup.
07:01 Merci, Bruno, pour ce tour d'horizon complet.
07:03 Je commence avec vous, Anne-Cécile Viollon,
07:06 et avec cet argument,
07:07 parce que c'est celui qui revient le plus souvent,
07:10 le pouvoir d'achat des Français.
07:12 On est dans une période où les prix sont hauts,
07:15 même si ça baisse dans les supermarchés.
07:17 Est-ce que c'était le bon moment,
07:19 et est-ce qu'il y a un bon moment,
07:21 pour freiner ces mastodontes de la mode éphémère et jetable ?
07:25 -Alors, est-ce que c'était le bon moment ?
07:27 Je crois qu'on a entendu plusieurs fois,
07:29 aujourd'hui, pendant les discussions de cette loi,
07:32 que c'était déjà trop tard pour certains,
07:34 très tard pour d'autres.
07:36 Il était temps de s'en saisir, il était urgent de s'en saisir.
07:40 Je peux comprendre que ça interroge
07:41 la question du pouvoir d'achat, et que nous y sommes sensibles.
07:45 La première réponse, c'est qu'en aucun cas,
07:47 les marques sont obligées de répercuter la pénalité
07:51 sur leur prix de vente.
07:53 Ils peuvent aussi, compte tenu des millions qu'ils engrangent
07:56 de chaque jour, réduire leurs marges.
07:58 Ca pourrait être une option.
08:00 Ce n'est pas des philanthropes.
08:02 -On va demander à Marion Bouchu.
08:04 C'est vrai que quand vous voyez ce sondage
08:07 sur les plus modestes,
08:08 ceux qui gagnent jusqu'à 1 500 euros par mois,
08:12 vous dirent "non, à 60 %,"
08:15 ça fait réfléchir, quand même, ou pas ?
08:17 -Ca fait réfléchir, effectivement.
08:19 En fait, cette loi avait pour objectif
08:22 d'accompagner véritablement les entreprises
08:25 vers des modèles plus vertueux.
08:26 On a parlé de l'impact environnemental, social, sanitaire,
08:30 mais aussi économique pour notre territoire français et européen,
08:33 mais même à l'échelle mondiale,
08:35 avec la véritable contamination de tous les marchés.
08:38 Si vous voulez, cette idée,
08:42 c'était non seulement d'accompagner la transition de production
08:45 de cette industrie textile, mais aussi,
08:48 et là, ça répond à votre question, d'accompagner
08:50 un changement de comportement,
08:52 un changement dans notre rapport à la consommation.
08:55 La vraie question, c'est... J'ai entendu le sujet.
08:58 Est-ce que réellement, on a besoin d'acheter
09:00 tous les jours ou toutes les semaines quelque chose ?
09:03 Est-ce que ces marques incitent à faire,
09:06 d'une manière très agressive ? -Quand vous dites
09:08 "ces marques qui visent le texte", on entend beaucoup,
09:11 Chyyne, c'est celui qui écrase la concurrence,
09:14 mais il y en a d'autres,
09:15 on verra un sujet tout à l'heure, on pense aussi à HM et Zara.
09:19 Est-ce que ce sont tous ce type d'enseignes
09:21 ou est-ce qu'il va se serrer sur un type d'enseignes particulier,
09:25 cette proposition de loi ? -Non, cette proposition de loi
09:28 vise toute l'industrie textile polluante.
09:31 Elles le sont toutes.
09:32 C'est toujours, quand on légifère,
09:34 de pouvoir être juste et proportionné.
09:36 Les auditions ont permis de distinguer
09:38 ce qu'est l'ultra-fast fashion,
09:40 et c'est les marques que vous pouvez annoncer,
09:43 mais on peut rajouter Timu. -Timu, c'est ça ?
09:45 -Oui, c'est ça.
09:46 Et on va dire de la fast fashion qui existait bien avant
09:49 que ces marques-là, ces nouvelles marques, arrivent
09:53 et qui ont contribué à une accumulation de textiles,
09:55 à l'augmentation de la vente, puisqu'on est passé, en 20 ans,
09:59 de 30 articles par personne par an à 48 aujourd'hui.
10:02 Avec une baisse de 30 % du budget consacré.
10:06 Ca veut dire qu'on achète beaucoup plus,
10:08 mais de manière à des prix beaucoup plus bas.
10:11 -On achète beaucoup plus avec beaucoup moins d'argent.
10:14 Ce qui est fascinant dans ce modèle fast fashion,
10:17 Camille Gabi, c'est que c'est la création perpétuelle
10:20 de nouveaux besoins.
10:21 On a l'impression que c'est un marketing agressif
10:24 qui crée de l'addiction.
10:25 Est-ce que c'est seulement vis-à-vis d'un public modeste,
10:29 au petit budget, où ça va beaucoup plus largement
10:32 atteindre d'autres consommateurs ?
10:34 -Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui,
10:36 si les seuls consommateurs de fast fashion
10:38 étaient ceux à un budget restreint,
10:41 ce ne seraient pas les mastodontes qui y sont aujourd'hui.
10:44 Non, c'est faux de dire qu'aujourd'hui,
10:46 ces enseignes-là aident le pouvoir d'achat des plus pauvres,
10:50 parce que tout le monde s'habille là-bas.
10:52 Comme disait Mme Violand, c'est 48 nouveaux produits
10:55 par personne, par français, en fait, par année,
10:58 et 70 % de ça sont issus de fast fashion.
11:00 C'est des volumes très impressionnants.
11:03 Effectivement, comme vous le dites,
11:05 les premiers touchés de part et le pouvoir d'achat,
11:08 mais aussi les méthodes de communication et de marketing,
11:11 c'est les jeunes, parce que la communication principale
11:14 et la publicité, qui est aussi touchée par la proposition de loi,
11:18 c'est les réseaux sociaux.
11:20 C'est vrai qu'il y a eu une émergence, en gros,
11:22 des marques de fast fashion,
11:24 qui est assez concomitante avec l'émergence...
11:27 -Ichinne, particulièrement, avec TikTok.
11:29 -Absolument, la consommation.
11:31 Je vous propose de regarder un petit sujet tout de suite,
11:34 Charles Fournier, pour bien comprendre de quoi on parle.
11:37 On a choisi Primark, mais on aurait pu en choisir d'autres.
11:41 Contrairement à Chinine, eux ont des magasins,
11:43 des entrepôts, le modèle irlandais Primark,
11:46 le tout-oppo, c'est un extrait du magazine de Daphné Roulier,
11:49 "Maman, j'ai arrêté l'avion",
11:52 et c'est un sujet signé Alexis Breton pour Nova Prod.
11:56 Regardez.
11:57 -Bonjour. -Bonjour.
12:03 -De grands sacs sont distribués pour l'événement.
12:06 Ce dont il s'agit, aujourd'hui,
12:08 c'est bien de consommer, faire des achats.
12:10 -Vous voulez pas que je vous montre ? -Regardez-nous.
12:13 -Le centre commercial de Bocuse inaugure un nouveau magasin.
12:17 Ce nouveau Primark à Angers,
12:19 c'est 3 000 m2 de magasin,
12:22 la taille d'un hypermarché,
12:23 rempli d'habits et d'accessoires en tout genre,
12:26 et où tout est deux fois moins cher
12:28 que dans des boutiques type Zara ou H&M.
12:30 Primark, ce sont des prix bas,
12:32 mais aussi des volumes de production gigantesques,
12:35 fabriqués au bout du monde, et un impact carbone démesuré.
12:39 Primark s'appuie sur des fournisseurs
12:41 essentiellement asiatiques pour produire ces gros volumes,
12:44 la Birmanie, le Vietnam, le Pakistan, l'Inde,
12:47 et surtout la Chine.
12:49 Tous ces vêtements parcourent des milliers de kilomètres
12:52 d'arrivée ici et émettent ainsi des tonnes de CO2.
12:55 Mais le gros de la facture écologique de Primark
12:58 se joue surtout au moment de la production massive
13:01 et industrielle de ces vêtements.
13:02 -Lorsque vous avez un prix bas,
13:04 vous rognez sur différentes parties
13:08 de la chaîne de production.
13:10 On rognera sur le salaire des ouvriers,
13:12 on rognera sur la qualité,
13:14 on investira dans des matières synthétiques
13:17 extrêmement toxiques
13:20 pour l'environnement et pour les océans.
13:23 -Produits toxiques déversés dans les rivières,
13:26 pesticides utilisés à outrance pour faire pousser le coton.
13:29 Primark reconnaît l'existence de problèmes
13:32 et, depuis peu, a décidé de mettre en avant les efforts
13:35 faits sur toutes ces chaînes.
13:36 -L'an dernier, on a pris droit à des engagements
13:39 autour de la planète, autour des produits,
13:42 autour des humains qui travaillent ici
13:44 ou dans nos usines en Asie.
13:46 On en est au début.
13:48 On a 45 % des matières polyestères
13:51 qui sont issues de produits recyclés.
13:54 Ce qu'on est en train de faire,
13:55 on est en train, petit à petit,
13:57 de former nos stylistes et nos acheteurs,
14:00 chez nous, à Dublin,
14:01 à concevoir des produits
14:03 complètement recyclables.
14:04 -Quels que soient ces engagements,
14:06 grandir reste l'essence même de l'entreprise,
14:10 un objectif incompatible avec la protection du climat.
14:13 -On ne peut pas avoir une entreprise
14:16 qui regresse, ça n'existe pas.
14:18 Une entreprise qui regresse, elle disparaît, elle meurt.
14:21 Donc, notre objectif, c'est de nous développer
14:24 et d'avoir du succès, pas de régresser.
14:26 -Une marque clean ne peut pas vendre
14:28 des produits aussi peu chers.
14:30 Si on veut moins d'impact climatique,
14:32 il faut moins de volume, chez tout le monde,
14:35 individuellement et collectivement.
14:37 -La question de la consommation, forcément,
14:40 elle doit vous parler, l'écologiste que vous êtes.
14:43 Est-ce que vous pouvez nous dire, concrètement,
14:46 comment ce texte de loi aura un impact concret
14:48 sur à la fois l'environnement,
14:50 sur la consommation, sur la production ?
14:53 Est-ce qu'on peut y croire, franchement,
14:55 quand on voit les mastodontes économiques qu'il représente ?
14:59 -C'était utile qu'il y ait ce texte pour que le débat existe
15:02 et pour qu'on se saisisse de ce sujet.
15:05 Quand j'entends la directrice de Primark dire
15:07 qu'on est au début, mais ça fait des décennies
15:10 que nous savons la situation catastrophique
15:12 d'un point de vue écologique,
15:14 que la mondialisation a entraîné des déséquilibres majeurs,
15:19 l'emploi de main-d'oeuvre dans des conditions déplorables
15:22 à l'autre bout du monde, on ne peut pas dire qu'on est au début.
15:25 C'est assez peu acceptable.
15:27 Je crois que ce texte permet d'avoir une définition,
15:30 même si, dans les débats, nous l'avons dit,
15:33 il fallait envoyer un signal plus précis sur cette définition.
15:36 -Le seuil n'est pas fixé par la loi.
15:38 -C'est renvoyer un décret. Nous considérions
15:41 que nous pouvions envoyer un signal très fort
15:43 dès à présent un seuil, puis envisager
15:45 qu'il puisse évoluer. -Pour ceux qui nous regardent,
15:48 c'est un seuil de références nouvelles à l'année ?
15:51 -Pour pouvoir définir la "fast fashion".
15:53 -De produits nouveaux sur le marché chaque année.
15:56 -Ce texte-là. La deuxième partie du texte
15:58 propose un malus, je crois que c'est utile,
16:01 mais nous voulions un malus et un bonus
16:03 pour soutenir des marques comme la vôtre,
16:05 pour faire en sorte que les pénalités
16:08 qui sont prises chez les uns servent à faire progresser
16:11 la réindustrialisation, la production locale.
16:13 Il y a eu récemment une loi dite d'industrie verte
16:16 qui visait la relocalisation.
16:18 En vrai, elle ne le permettra pas,
16:20 parce qu'on ne s'attaque pas à la manière
16:22 de restructurer nos filières.
16:24 Pourtant, on a des acteurs comme vous,
16:26 mais aussi comme 1083 sur les jeans,
16:28 la chaussure dromoise, qui travaillent pour ça.
16:31 Ils disent qu'ils ont besoin d'être soutenus
16:33 pour pouvoir être compétitifs.
16:35 Sur le pouvoir d'achat, je veux dire un mot,
16:38 si vous me l'autorisez.
16:39 Il ne faut pas penser qu'un T-shirt à un euro
16:42 peut se fabriquer sans conséquence sur l'emploi,
16:44 sur la vie en général.
16:46 A force de faire des T-shirts à un euro,
16:48 le pouvoir d'achat sera affecté.
16:50 La question du pouvoir d'achat,
16:52 ce n'est pas simplement payer moins cher un produit,
16:55 c'est aussi avoir des revenus décents,
16:57 c'est aussi travailler sur les salaires.
16:59 -Alors, Marion Bouchoux,
17:02 je viens vers vous.
17:03 Quelques questions. Déjà,
17:05 qu'est-ce que vous répondez aux critiques,
17:07 à la fois sur l'environnement,
17:09 sur les conditions sociales de travail,
17:12 en Chine, le travail forcé, le travail des enfants ?
17:15 Qu'est-ce que vous répondez à toutes ces critiques
17:18 qui font que, ce soir, la représentation nationale
17:20 a l'unanimité, vote un texte,
17:22 qui vise directement à freiner votre activité ?
17:25 -Alors, vous m'entendez ?
17:28 -Bien sûr. -Super.
17:30 Alors, évidemment, je le regrette,
17:32 mais c'est surtout que ça révèle une incompréhension
17:35 et une méconnaissance de la façon dont nous, on fonctionne.
17:38 Je m'exprime uniquement au nom de Chine,
17:40 mais notre marque a un fonctionnement,
17:42 un business model qui est très différent
17:45 de celui des retailers traditionnels.
17:47 Après, je ne dis pas que nous sommes parfaits,
17:50 loin de là, et on est tous d'accord pour dire
17:52 que l'impact environnemental de l'industrie de la mode
17:55 est un sujet et qu'il faut avoir un dialogue
17:58 et des efforts collectifs, ça, il est clair.
18:00 En revanche, sur cette notion de surproduction,
18:03 et on entend très souvent, par exemple,
18:05 que Chine produit plus de 7 000 références par jour,
18:08 c'est faux. Déjà, l'ensemble des références
18:11 que vous pouvez voir sur le site Internet
18:13 n'est pas nécessairement produit.
18:15 Pour l'ensemble des vêtements qu'on crée,
18:17 on a un système de production en petits lots,
18:20 100 à 200 exemplaires pour commencer,
18:22 et on répond uniquement aux demandes du marché.
18:25 -Ce que vous nous dites, c'est que vous n'avez pas de stock,
18:28 c'est ça, et donc c'est moins polluant,
18:30 c'est ça, l'argument ?
18:32 -Non seulement, mais surtout, on n'a pas d'invendus
18:35 et de déchets, et ça, c'est la première source
18:37 de déchets fondamentales de l'industrie.
18:40 Et donc, ça fait vraiment la différence
18:42 avec d'autres acteurs traditionnels.
18:45 Donc, déjà, comme vous avez pu le dire
18:49 juste avant en plateau,
18:50 il y a un grand manque de définition,
18:53 de clarification, on ne sait pas de qui on parle,
18:55 on propose de prendre en considération
18:58 le nombre de références qui sont mises en ligne
19:01 quotidiennement ou par an.
19:03 Ça, pour nous, c'est un non-sujet,
19:05 car vous pouvez avoir une entreprise
19:07 qui a très peu de références, mais qui est très polluante,
19:10 si elle produit énormément d'articles
19:13 et qu'elle a beaucoup d'invendus et de déchets.
19:15 -On va demander à la députée Anne-Cécile Violand
19:18 de répondre à chacun de vos arguments,
19:20 mais ma dernière question porte sur les conséquences
19:23 de cette proposition.
19:25 On verra ce que donne le Sénat, mais si il y a une majorité ici,
19:28 on peut imaginer qu'il y en aura une au Sénat
19:31 ou que le mot de la fin reviendra à l'Assemblée.
19:34 Pour les industries polluantes,
19:36 une pénalité de 50 % du prix hors-taxe
19:38 pour chaque article vendu, ce qui pourrait aller
19:41 jusqu'à 10 euros par produit d'ici 2030.
19:43 Quelles vont être les conséquences ?
19:45 Ça va faire changer les pratiques de Chine ?
19:48 -Alors, je maintiens la position
19:50 que j'ai partagée avec vos confrères ce matin.
19:53 Le seul impact de cette PPL, pour l'instant,
19:55 ça sera de dégrader le pouvoir des consommateurs français,
19:59 alors même qu'ils subissent déjà de plein fouet l'inflation.
20:03 -Avec le chiffre d'affaires,
20:04 pardonnez-moi de vous interrompre,
20:06 que fait Chine ? Pourquoi le répercuter
20:08 sur le prix de vente pour les consommateurs infinés ?
20:11 Il n'y a pas de marge de manoeuvre pour éviter cela ?
20:14 -On ne sait pas comment ça sera appliqué,
20:17 mais l'histoire montre qu'en général,
20:19 quand il y a une taxe infinée, le consommateur en pâtire.
20:22 C'est ceux qui font vraiment attention au sein de moi
20:25 et qui ne peuvent pas forcément se retourner
20:28 vers une alternative un peu plus onéreuse.
20:30 Mais ça, encore une fois, c'est une disposition
20:33 que nous, on conteste, mais nous avons été auditionnés
20:36 devant Mme Violand à l'Assemblée nationale,
20:39 et je pense qu'on a eu un dialogue constructif,
20:41 on est d'accord pour se mettre d'accord
20:44 justement sur d'autres initiatives,
20:46 sur d'autres efforts, et je pense qu'il y a plein d'autres
20:49 conversations qu'on peut avoir, et que ce malus, justement,
20:53 n'est pas une bonne initiative, surtout si on prend
20:56 en considération le nombre de références qu'on indexe.
20:59 -Merci à vous, merci, Marion Bouchut,
21:01 d'avoir répondu à nos questions.
21:03 On y va sur les réponses. Anne-Cécile Violand, déjà,
21:06 elle dit que c'est une taxe, et en général,
21:08 la fiscalité, on la retrouve à la fin de la chaîne
21:11 pour le consommateur sur le prix.
21:13 Qu'est-ce que vous lui répondez ? -Ca n'est pas une taxe du tout.
21:17 Une taxe, c'est de l'argent versé à l'Etat.
21:19 Ici, l'Etat ne touche pas d'argent.
21:22 Ces pénalités sont récoltées par l'éco-organisme
21:24 qui a été agréé par l'Etat dans le cadre de la loi
21:27 sur le liage économie circulaire,
21:29 et qui a mis en place le principe
21:31 de responsabilité élargie des producteurs.
21:34 Ca, c'est quelque chose qui existe.
21:36 C'est l'éco-contribution que l'on paye tous,
21:39 chaque fois qu'on achète un produit,
21:41 qui sont versés à cet éco-organisme,
21:43 ce pot commun, qui est ensuite distribué
21:45 dans les différents acteurs, justement,
21:48 du traitement de vie, du cycle de vie d'un textile,
21:51 s'agissant d'un textile.
21:52 -Donc, il y aura les marges de manoeuvre
21:55 pour 32 milliards de chiffres d'affaires dans le monde.
21:58 Je reprenais le chiffre.
21:59 Pas forcément répercussions sur le prix.
22:02 -C'est la volonté de Chine de répercuter.
22:04 C'est son choix.
22:05 -Alors, les arguments, également, au fond,
22:09 c'est la mondialisation.
22:11 Est-ce que c'est du protectionnisme ?
22:13 Qu'est-ce que ça peut avoir comme effet
22:15 si la France le fait seule ?
22:17 Est-ce que ça montre la voie ?
22:19 C'est vertueux ou, finalement, ça ne changera rien ?
22:22 C'est une goutte d'eau, par rapport au marché global.
22:25 -C'est une goutte d'eau, mais il faut relever
22:27 le caractère historique de cette loi,
22:29 car c'est la première fois qu'un pays, la France,
22:32 s'attaque à cette question.
22:34 Pour tout vous dire, c'est plutôt un accueil
22:37 extrêmement satisfaisant.
22:39 On a fait un gros travail transpartisan ensemble,
22:41 mais aussi des associations, des ONG.
22:44 Évidemment qu'il y aurait des intentions
22:46 d'aller encore plus loin, mais on y viendra aussi.
22:49 Il y a vraiment un accueil extrêmement intéressant,
22:52 qui s'intéresse à cette loi.
22:54 J'ai eu un appel du Canada hier.
22:56 Ca montre qu'il y a un intérêt.
22:58 Ces marques embolissent tout le marché,
23:00 le marché français, le marché européen,
23:03 mais aussi le marché américain.
23:05 Tout le monde est concerné par ça.
23:07 On a été novateurs en France sur la question
23:09 de la responsabilité élargie des producteurs,
23:12 de l'économie circulaire, de la création
23:15 de cet éco-organisme.
23:16 -La France peut faire école. -Absolument.
23:18 -C'est un fournier. -C'est une forme
23:21 de protectionnisme. -Assumé.
23:23 -Assumé, mais pas de repli sur soi,
23:25 mais un protectionnisme qui se veut entraînant
23:27 auprès des autres. -Ca va passer,
23:30 les règles européennes de la concurrence ?
23:32 On se posait la question. Vous mettez des pénalités
23:35 à partir de seuils fixés de vente,
23:37 de produits nouveaux sur le marché ?
23:40 -C'est des pénalités dans le cadre
23:42 de la responsabilité élargie des producteurs,
23:44 qui existe déjà. Ca ne va pas là-dessus.
23:47 Elles existent déjà. C'est simplement
23:49 la manière de les appliquer qui change.
23:52 Ca n'est pas en contradiction
23:53 avec les règles européennes.
23:55 Mais la responsabilité de la France,
23:57 c'est d'aller porter dans le périmètre européen
24:00 et au-delà ces sujets-là.
24:02 On y arrive aussi en se protégeant un temps
24:04 pour entraîner les autres vers des normes plus qualitatives.
24:08 Ca n'exclut pas la coopération,
24:10 le fait d'avoir des règles de protectionnisme,
24:12 le temps que tout le monde arrive à des règles
24:15 qui soient communes. On ne peut pas s'en remettre
24:18 à la question de la qualité du marché.
24:21 Ca va régler les problèmes.
24:22 De ce côté-là, ça va se passer.
24:24 Notre responsabilité, parce qu'elle ne dit pas,
24:27 c'est qu'elle va continuer avec Shein et d'autres marques
24:31 à détruire, des emplois à détruire.
24:33 La production a disparu de notre pays.
24:35 Là, c'est la vente qui s'effondre.
24:38 Regardez toutes les marques,
24:39 et autres qui se sont effondrées,
24:42 qui se sont cassées la figure.
24:44 Face à ça, c'est notre responsabilité politique
24:47 de dire que la France doit être un modèle,
24:49 pas renvoyer au cadre européen d'attendre
24:52 que des réglementations... -C'est intéressant.
24:54 On parle, au fond, c'est une forme de nouvelle façon de consommer,
24:58 mais aussi la volonté de réindustrialiser,
25:01 et pourquoi pas le textile, dont on sait qu'il pollue.
25:04 C'est difficile d'être compétitif d'un point de vue social
25:07 sur les questions de prix avec la Chine sur ce sujet-là.
25:10 Vous vous dites qu'il faut aller plus loin,
25:13 qu'il faut changer de modèle de consommation
25:15 par rapport aux vêtements.
25:17 -Je voulais rebondir sur un point de Mme Bouchut.
25:20 Elle disait que la Chine n'a pas d'invendus.
25:22 On regarde ce qui se passe sur le marché de la seconde main.
25:26 La Chine envahit aussi la seconde main.
25:28 Il y a un chiffre qu'on monite,
25:30 c'est le nombre de nouvelles références
25:32 de la marque Chine sur Vinted.
25:34 Il y a près de 2 millions de nouvelles références
25:37 sur les deux derniers mois.
25:39 -C'est l'entreprise elle-même qui va sur Vinted ?
25:42 -C'est le cycle de la seconde main.
25:44 -C'est des acheteurs qui ont acheté en première main
25:47 un produit Chine sur un coup de tête ou un achat compulsif
25:50 et qui, quelques mois après,
25:52 veulent le mettre sur la plateforme de seconde main Vinted.
25:55 -Comment fait-on pour changer le comportement du consommateur ?
25:59 -Il y a une grosse communication à faire,
26:01 une sensibilisation pour arrêter d'associer ces acteurs
26:05 avec la préservation du pouvoir d'achat.
26:07 Ce type d'initiative et de projet de loi,
26:10 ça permet de mettre la lumière sur...
26:13 Non, en fait, ça détruit des emplois.
26:15 Pour gagner du pouvoir d'achat, il faut réindustrialiser.
26:18 C'est très important,
26:19 parce qu'il faut casser cette narrative.
26:22 -Vous savez que réindustrialiser,
26:24 le Primark, les Irlandais, ils créent des emplois.
26:27 A chaque fois, il y a un élu,
26:28 parfois un député avec les charpes tricolores,
26:31 qui vient inaugurer avec le ruban pour dire
26:34 que c'est quand même des centaines d'emplois,
26:36 voire parfois des milliers d'emplois dans nos régions.
26:39 Il y a 300 000 emplois qui ont été perdus
26:42 depuis les années 90.
26:43 Donc, de facto, c'est pas vrai.
26:46 C'est si violent.
26:47 -Je voulais revenir sur l'idée du protectionnisme.
26:49 Pour bien comprendre cette loi,
26:51 comment elle fonctionne, le premier article dit
26:54 "sensibilisation au consommateur et définition
26:57 "de ce qu'est la fast fashion ou l'ultra fast fashion".
27:00 En revanche, quand on parle de la pénalité et du bonus,
27:03 cette fois-ci, on ne vise pas une entreprise,
27:05 une société en fonction du nombre de références
27:08 mis par décret. Ce qu'on a mis en place
27:10 sur le bonus-malus, c'est toutes les entreprises
27:13 qui sont concernées, y compris les Françaises, les Européennes.
27:16 L'idée, c'est quoi ?
27:18 C'est de pénaliser les entreprises qui polluent le plus
27:21 à travers leur mode de production et d'encourager,
27:23 de récompenser les entreprises qui font bien
27:26 en permettant d'avoir des bonus sur leurs produits vertueux
27:29 qui répondent à des critères.
27:31 Pour comprendre la pénalité,
27:32 on va l'associer à l'affichage environnemental.
27:35 Je la fais très courte.
27:37 C'est une comparaison comme avec le Nutri-Score.
27:39 On a huit critères. Vous répondez aux huit critères,
27:42 vous n'avez pas de pénalité, vous aurez même un bonus.
27:45 Potentiellement, vous cochez toutes les cases négatives,
27:48 vous êtes le produit le plus polluant,
27:50 vous avez la pénalité maximale.
27:52 Ca concerne toutes les entreprises,
27:54 pas que les ultra fast fashion. -La France est pionnière.
27:57 On n'a pas parlé de l'interdiction de la pub.
28:00 Vous allez faire confiance à Instagram, Facebook, TikTok...
28:03 -D'une façon générale, nous sommes favorables
28:06 à réduire l'envahissement de la publicité dans nos vies.
28:09 C'est là que se fait la manipulation
28:11 et en direction des plus jeunes.
28:13 On le voit avec TikTok et les petits messages.
28:16 Le rôle des influenceurs, c'est une catastrophe.
28:18 -Le texte prévoit aussi l'interdiction de la promotion.
28:21 -Il ne faut pas mettre un stop sur la question de la publicité.
28:25 Sur la réindustrialisation, il y a des succès story françaises.
28:28 Il faut regarder ce que fait 1083,
28:30 qui a organisé toute sa production en France,
28:33 sauf qu'aujourd'hui, ils produisent 100 000 jeans.
28:36 C'est la moitié des 100 000 qui sont produits en France.
28:39 Demain, quand ils en produiront plus,
28:41 et ils sont en bonne voie,
28:42 les prix seront à une autre hauteur.
28:46 On aura des prix plus abordables,
28:48 même si, d'ores et déjà, leurs prix ne sont pas inaccessibles.
28:51 Ils vous vendent un jean que vous garderez longtemps,
28:54 qui est recyclable.
28:55 -Le textile est une industrie française d'avenir.
28:58 On va s'arrêter là. Vous reviendrez nous dire pourquoi.
29:01 Merci beaucoup. Merci d'avoir débattu sur LCP.
29:04 Vous restez avec moi, Jean-François Delfressi.
29:07 Dans une dizaine de minutes, les partis prises
29:09 de nos affranchis.
29:10 Ce soir, le regard de Yael Goh sur l'offensive parlementaire
29:14 pour le retour du cumul des mandats.
29:16 Carte blanche à Nicole Ferroni sur Nicole Belloubet,
29:19 qui vient de défier Gabriel Attal sur les groupes de niveau.
29:22 Et puis, Baba à l'Assemblée, c'est ça, le menu de Bourbon Express ?
29:26 -Oui, l'audition de l'animateur de C8, Cyril Hanouna,
29:29 qui était entendu par les députés de la commission d'enquête
29:32 sur les fréquences de la TNT.
29:34 -C'est très bien.
29:35 Merci d'entendre ça. A tout de suite, les amis.
29:38 Mais d'abord, Jean-François Delfressi,
29:40 on va revenir avec vous sur le projet de loi sur l'aide à mourir,
29:44 dévoilé lundi par le chef de l'Etat.
29:46 Merci déjà de réserver à LCP votre première réaction,
29:49 votre avis, celui du comité consultatif national d'éthique
29:52 que vous présidez a été pris en compte par Emmanuel Macron.
29:56 Vous nous direz si vous êtes d'accord.
29:58 On va en parler également avec Loïc Résidoua,
30:01 qui est atteint de la maladie de Charcot
30:03 et qui est venu nous parler.
30:04 Merci d'être là. Interview croisée,
30:07 juste après l'invitation d'Elsa Mondingueva.
30:09 Musique douce
30:11 ...
30:14 -Si on vous invite, Jean-François Delfressi,
30:17 c'est parce que le président de la République
30:19 a enfin tranché.
30:20 Un projet de loi sur la fin de vie
30:22 sera débattu au Parlement à la fin du mois de mai.
30:25 Jean-François Delfressi, vous êtes médecin,
30:28 spécialisé en immunologie,
30:30 vous avez présidé le Conseil des médecins
30:33 et le Conseil scientifique au temps du Covid-19
30:36 et vous êtes le président
30:37 du Comité consultatif national d'éthique.
30:40 Emmanuel Macron a donc décidé,
30:42 et il ne veut parler ni d'euthanasie
30:45 ni de suicide assisté,
30:46 mais bien d'une aide à mourir.
30:48 Pour en bénéficier, il faudra réunir quatre conditions.
30:52 Cette aide ne pourra concerner que des personnes majeures.
30:56 Leur discernement devra être plein et entier,
30:59 ce qui exclut par exemple les malades d'Alzheimer.
31:03 Il faut avoir une maladie incurable,
31:05 avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme,
31:08 et subir des souffrances physiques ou psychologiques réfractaires,
31:13 c'est-à-dire que l'on ne peut pas s'oulager.
31:15 Si ces critères sont remplis,
31:17 la personne pourra demander qu'on l'aide à mourir.
31:20 Son cas sera étudié par une équipe médicale,
31:23 la décision sera collégiale.
31:26 Si la réponse est positive,
31:28 restera à déterminer les conditions
31:30 de l'administration de la substance létale,
31:33 soit par la personne elle-même,
31:35 soit par un tiers, un volontaire ou un médecin.
31:38 Pour ce projet de loi,
31:39 le gouvernement s'est appuyé
31:41 sur l'avis du comité consultatif national d'éthique,
31:44 que vous présidez,
31:46 et les conclusions de la Convention citoyenne sur la fin de vie,
31:49 à laquelle vous avez participé.
31:51 Mais le monde médical est divisé.
31:54 L'ordre des médecins est défavorable
31:56 à toute participation active des praticiens.
32:00 Moi, médecin, je suis là pour soulager et aider,
32:03 accompagner les gens vers la mort,
32:05 mais pas provoquer la mort.
32:06 -Le gouvernement promet de donner aux parlementaires
32:10 le temps du débat, qu'il espère apaisé et digne.
32:14 -Bonsoir, Loïc Rézy-Bois.
32:18 Merci d'être avec nous depuis votre domicile, Damien.
32:21 Vous avez 46 ans,
32:22 vous êtes policier, ancien des renseignements généraux,
32:25 et vous êtes atteint de la maladie de Charcot.
32:28 C'est une maladie neurodégénérative.
32:30 D'abord, merci de témoigner ce soir.
32:32 Avant de vous demander ce que vous pensez de ce projet de loi,
32:36 expliquez-nous ce que vous traversez, ce que vous endurez.
32:39 Je crois que vous ne marchez plus, votre corps ne vous soutient plus.
32:43 -D'abord, merci de donner la parole aux malades condamnés.
32:50 C'est finalement pas si fréquent.
32:52 Vous avez dit que j'avais la maladie de Charcot
32:56 depuis un an et demi, en fait.
32:58 Je suis malade depuis 2020,
33:00 mais j'ai été diagnostiqué en septembre 2022, effectivement.
33:04 La maladie de Charcot, pour ceux qui ne le savent pas,
33:07 c'est une maladie auto-immune qui est connue depuis 150 ans
33:12 et qui éteint vos muscles un à un,
33:15 et vous terminez paralysé,
33:19 sans même pouvoir bouger vos petits doigts.
33:21 Vous êtes aussi privé de la parole,
33:25 vous ne pouvez plus manger,
33:27 et le décès survient généralement trois à cinq ans
33:31 après les premiers symptômes,
33:33 lorsque vos muscles respiratoires lâchent.
33:37 -Qu'est-ce que vous redoutez le plus ?
33:40 Est-ce que vous avez pensé à ce moment
33:42 où ça ne sera plus supportable pour vous ?
33:44 -Écoutez, je crois que tous les malades condamnés
33:50 appréhendent évidemment ce moment.
33:53 Ce qui est particulièrement difficile pour les malades de Charcot,
33:57 les journées sont difficiles,
33:58 mais vous savez que les jours suivants, les mois suivants,
34:02 seront encore plus difficiles.
34:04 Et moi, même si je milite pour l'aide active à mourir,
34:07 ce que je veux, c'est vivre,
34:09 profiter du temps qu'il me reste,
34:11 de mes proches, de mes amis.
34:14 Mais je souhaite aussi
34:16 que la France mette en place rapidement l'aide à mourir,
34:21 parce que c'est à la fois la garantie
34:25 d'une mort sans douleur au moment voulu,
34:28 mais c'est surtout la garantie pour les malades
34:31 d'une fin de vie sereine,
34:33 parce qu'en fait, on sait
34:36 que si un jour la maladie prend trop de place dans notre vie,
34:40 on n'aura pas à être dans la situation
34:44 où on n'est pas encore mort, mais plus tout à fait vivant.
34:48 -Comment avez-vous vécu cette annonce du chef de l'Etat
34:51 de ce projet de loi sur l'aide à mourir ?
34:55 -Le premier mot qui m'est venu en tête, c'est "enfin".
34:58 Ça faisait sept mois
35:01 qu'on attendait un signe du président,
35:04 puisqu'initialement, il devait s'exprimer en septembre 2021,
35:09 et les seuls signes qu'on avait
35:12 étaient plutôt mauvais, je veux dire,
35:16 à la fois parce que la nomination
35:19 de la ministre de la Santé
35:22 et de son ministre délégué,
35:25 qui ont, par le passé, eu des positions
35:28 plutôt hostiles à l'évolution de la loi,
35:31 était un mauvais signe pour les malades.
35:35 Et puis le fait qu'Emmanuel Macron discute beaucoup
35:39 avec les responsables religieux,
35:41 les invitant notamment à l'Élysée,
35:44 faisait craindre le pire.
35:46 Donc je vais dire que ça a été un soulagement,
35:49 la présentation du projet de loi,
35:52 même si on a, évidemment, quelques interrogations.
35:55 -Justement, une des interrogations,
35:58 c'est la question du pronostic vital engagé à court ou moyen terme.
36:03 C'est écrit noir sur blanc dans le texte.
36:06 C'est trop flou pour vous, aujourd'hui ?
36:08 -Alors, effectivement.
36:10 Vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait quatre critères.
36:13 En fait, je dirais qu'il y en a cinq,
36:16 puisqu'il y a un critère qui compte deux critères cumulatifs,
36:20 le pronostic vital engagé, effectivement,
36:23 mais à court ou à moyen terme.
36:26 Moyen terme, moi, je ne sais pas ce que ça veut dire.
36:30 Il y a des malades condamnés
36:32 qui, quelques semaines après l'annonce du diagnostic,
36:36 trouvent déjà leur souffrance insupportable.
36:39 Et aucun malade, aucun médecin, pardon,
36:42 n'est capable de dire combien de temps il vous reste encore à vivre.
36:47 J'espère sincèrement que ce critère sera amendé
36:52 par les députés
36:54 et qu'on se contentera d'exiger
36:57 un malade souffre
36:59 d'un maladie grave et incurable.
37:03 -Merci, Laurie Grésiboy.
37:07 Merci à l'association Arsla,
37:09 dans laquelle vous militez pour les malades de Charcot.
37:12 Je vais me tourner vers Jean-François Delfraissy,
37:15 qui va intervenir pour l'interroger, si vous le souhaitez,
37:18 peut-être à la fin de ce dialogue.
37:20 Comment vous réagissez à ce témoignage ?
37:23 Je me souviens vous avoir reçu,
37:25 vous nous en parliez déjà, des malades de Charcot.
37:29 Est-ce que vous diriez que le projet de loi
37:31 qui a été présenté par le chef de l'Etat
37:34 est une avancée pour ces malades incurables ?
37:37 -C'est un sujet difficile, très intime, très humain.
37:41 Évidemment, le témoignage d'un patient
37:44 est toujours quelque chose de très fondamental
37:46 et nous revient à l'essentiel de ce que doit être la médecine.
37:50 La médecine n'est pas conçue pour les médecins,
37:52 elle est conçue pour les patients et leurs familles.
37:55 Il faut qu'on ait tout ça en tête lorsqu'on est médecin.
37:59 Sur la loi elle-même, je n'ai pas à commenter,
38:01 je suis là pour commenter une proposition de loi.
38:04 C'est une loi qui est annoncée comme étant une loi de fraternité.
38:08 -Le mot a été critiqué.
38:11 -Et moi, je trouve que...
38:12 -Notamment par les religieux.
38:14 -C'est dans la vision, je pense, de ce que contient cette loi
38:19 dans laquelle je trouve une forme d'harmonie,
38:23 dans laquelle, en tant que médecin et que président du CCNE,
38:26 je me retrouve, et ce, pour trois raisons.
38:29 La première, c'est qu'il y aura deux parties dans la loi
38:33 et la première partie sera sur un grand plan
38:36 autour des soins palliatifs et des soins d'accompagnement,
38:40 avec un financement sur une période de 10 ans,
38:43 qu'on peut juger toujours insuffisante,
38:45 mais aussi mettre la notion de soins palliatifs
38:48 au coeur du débat de ce que doit être,
38:50 finalement, la vision des médecins.
38:53 Et si, d'avoir des professeurs qui soient nommés,
38:56 d'avoir de la recherche en France...
38:58 -Avec une stratégie sur 10 ans, d'ailleurs,
39:01 pour financer l'accompagnement et les soins palliatifs.
39:04 -C'est quelque chose d'essentiel.
39:06 Ma génération a connu une période extrêmement difficile
39:09 de soins palliatifs au démarrage du SIDA.
39:12 J'ai vu arriver les soins palliatifs,
39:14 les soins antidouleurs.
39:15 La France est encore à la traîne,
39:17 mais il y a eu d'énormes progrès de fait.
39:20 Il faut encore améliorer ces progrès.
39:22 La première partie de la loi sera, fondamentalement,
39:25 pour annoncer l'importance d'un grand plan
39:27 autour des soins de continuité.
39:29 -Le deuxième pilier.
39:31 -Le deuxième pilier, il est, en effet,
39:34 sur ce qu'avait finalement proposé, dans une certaine mesure,
39:38 le CCNE, dans son avis de septembre 2022.
39:42 -Ouvrir. -C'est-à-dire considérer
39:44 qu'il y a un certain nombre de situations,
39:47 en effet, qui ne sont pas à court terme,
39:49 parce que la loi Clasen et Onetti,
39:51 je réponds à notre patient,
39:53 permet de répondre aux questions de court terme.
39:56 On dit de quelques jours à quelques semaines.
39:58 Le moyen terme, c'est plutôt quelques semaines à quelques mois.
40:02 Tout ça est assez fou. -6 à 12 mois,
40:04 a dit la ministre de la Santé.
40:06 -Ca peut être précisé, d'ailleurs, par la discussion parlementaire.
40:10 Et donc, d'avoir une ouverture, en effet,
40:13 sur une aide médicale à mourir.
40:16 Et en tenant compte de la réflexion
40:20 qui a eu lieu aux différents niveaux,
40:23 à la fois du CCNE, mais aussi,
40:25 si vous avez cité l'Ordre national des médecins,
40:28 qui est en retrait, je pourrais citer l'Académie de médecine,
40:31 qui a une position assez identique, assez proche de celle du CCNE.
40:35 Ca veut dire qu'on a une communauté médicale,
40:37 qui est partagée, et on ne fera pas sans la communauté médicale.
40:41 Et le troisième point, il est essentiel, à mes yeux,
40:44 c'est qu'on a probablement là
40:47 un exercice de démocratie en santé
40:50 qui est fondamental.
40:51 Je vous rappelle que le CCNE avait demandé
40:53 à ce qu'on prenne le temps de réfléchir.
40:56 Je sais que pour les patients,
40:58 ils trouvaient qu'on a pris trop de temps,
41:00 mais sur un sujet de ce type, il était essentiel
41:03 d'avoir une discussion avec le citoyen.
41:05 Ca a été le cas des conventions citoyennes,
41:07 ça a été le cas des... On a mené 600 débats en région,
41:11 dans un climat, d'ailleurs, très apaisé, sur le sujet.
41:15 Cet exercice de démocratie en santé, il est fondamental.
41:18 -L'exercice de démocratie est fondamental.
41:21 Le consensus n'existera peut-être pas,
41:23 mais on peut imaginer que le sujet réussisse à rassembler.
41:27 C'est aussi le travail des députés.
41:29 Le projet de loi est assez complexe.
41:31 Il ouvre sous conditions strictes
41:33 à la fois le droit au suicide assisté,
41:35 le geste létal est pratiqué par le malade lui-même,
41:38 et à l'euthanasie, où c'est le médecin qui le pratique,
41:41 mais Emmanuel Macron refuse d'employer ces termes,
41:45 préférant parler d'aide à mourir.
41:48 Est-ce qu'il a raison ou est-ce qu'il ne fait mise pas la réalité ?
41:52 -Non, je pense que sous le terme d'aide à mourir,
41:55 voilà, le...
41:57 Le politique, on souhaitait avoir une vision globale,
42:00 un chapeau général sur des questions complexes.
42:03 -C'est bien sûr ces deux voies-là qui l'avancent.
42:06 -C'est aussi le travail...
42:08 Tout n'est... C'est une présentation d'un projet de loi,
42:12 qui sera discuté d'abord par le Conseil d'Etat,
42:14 puis présenté en Conseil des ministres.
42:17 Nous revenons bien à cet exercice de démocratie législative.
42:21 Les députés auront sûrement leur mot à dire
42:23 et préciseront des points. -Sur le geste létal.
42:26 -Donc je crois qu'il est trop tôt, il est trop tôt pour, je dirais,
42:30 commencer à discuter dans le détail
42:32 de ce qui sera peut-être discuté et modifié
42:35 par le Sénat et l'Assemblée.
42:37 -Les malades en fin de vie nous écoutent et nous regardent.
42:41 Cette question du geste létal, on a l'impression
42:43 à lire le texte tel qu'il est, et vous faites bien de rappeler
42:47 qu'il va être débattu, peut-être réécrit largement.
42:50 Mais dans le texte présenté aujourd'hui
42:52 par le chef de l'Etat, on comprend qu'il y a une forme
42:56 de priorité à ce que ce soit le malade lui-même
43:00 lorsqu'il est physiquement capable de le faire,
43:02 ce geste létal qui est donné donc aux patients,
43:06 assistés, d'un tiers, médecins, familles,
43:10 et s'il n'est pas capable physiquement de le faire,
43:13 secondairement, alors le médecin ou le corps médical
43:16 prend le relais. Vous avez compris ça ?
43:19 -Je crois que c'est la vision de ce qui a été présenté
43:22 par le président de la République,
43:24 qui rejoint d'ailleurs dans une certaine mesure
43:27 le comité consultatif national d'éthique,
43:31 dans son avis, 139.
43:34 Je me rends bien compte de l'extrême difficulté.
43:37 On est là dans quelque chose de très intime,
43:40 de très humain, où il faut faire très attention
43:45 de ne pas rentrer dans une forme de polémique
43:48 parce que personne n'a raison ni tort,
43:50 et une fois de plus, c'est le patient
43:52 qui doit être au coeur de notre réflexion.
43:55 C'est l'oppression qui est au coeur de notre réflexion.
43:58 J'entends, et pour la communauté médicale,
44:00 on a une communauté médicale qui est partagée.
44:03 -Au nom du serment d'Hippocrate,
44:05 on a entendu beaucoup dire qu'il refusait.
44:07 -Au nom de la majorité des soignants,
44:10 pas seulement des médecins de soins pédétifs,
44:12 qui fait un métier extraordinaire,
44:15 et je ne cesserai jamais de le dire,
44:17 c'est un métier difficile.
44:18 -Mais faire mourir peut être un acte de soin ?
44:21 -Quand j'entends que le métier de médecin,
44:24 c'est d'accompagner son patient et de le soigner,
44:27 et non pas de l'accompagner et de lui donner la mort,
44:30 le médecin que je suis,
44:32 qui a eu beaucoup les mains dans le cambouis
44:34 dans une période très difficile,
44:36 où on était très seul dans la période SIDA
44:39 avant l'arrivée des traitements,
44:41 vous dit également que le métier de médecin,
44:43 dans cette jonction,
44:45 cette intime entre le médecin et son patient,
44:49 c'est d'accompagner aussi le patient
44:51 dans ses désirs les plus ultimes et les plus complexes.
44:54 -Accompagner le patient dans ses désirs les plus ultimes,
44:57 c'est le rôle premier du médecin.
44:59 Je vous donne le mot de la fin, Loïc Rézy-Bois.
45:02 Que vous inspire cet échange ?
45:04 Qu'est-ce que vous voulez dire au président
45:06 du Comité national d'éthique ?
45:08 -Je tiens vraiment à remercier monsieur Delphrécy
45:11 pour ses derniers propos,
45:13 parce qu'effectivement, moi, ça me choquerait
45:16 que le médecin suive son patient tout au long de sa vie
45:20 et détourne les yeux
45:22 au moment où la vie du patient s'arrête.
45:27 Et si vous me laissez une seconde,
45:29 je voudrais vraiment,
45:31 puisque j'ai parlé d'aide à mourir,
45:33 parler d'aide à vivre.
45:34 Aujourd'hui, il y a beaucoup de malades
45:36 qui souhaitent mourir,
45:38 non pas parce qu'ils souffrent de leur maladie,
45:41 mais aussi parce que notre système de santé
45:44 est incapable de répondre
45:46 à leurs besoins humains ou matériels.
45:50 Et je tiens vraiment à souligner
45:52 le rôle des associations telles que l'Arsla,
45:54 qui nous mettent du matériel à disposition.
45:57 Moi, le fauteuil dont je suis à l'heure d'aujourd'hui,
46:00 je l'ai eu grâce à l'Arsla,
46:02 parce qu'il faut cinq ou six mois
46:06 à un malade de Sarko pour obtenir un fauteuil électrique.
46:09 Et ça, c'est anormal.
46:11 -Merci beaucoup.
46:13 Merci infiniment pour cet échange.
46:17 Invincible, je retiens ce mot
46:20 sur votre sweatshirt.
46:23 N'hésitez pas à nous faire signe,
46:25 parce que le débat ne fait que commencer à l'Assemblée.
46:29 On va tenter d'enchaîner avec les parties prises.
46:31 On accueille tout de suite.
46:33 Allez, les parties prises.
46:45 Gaël Gauze, France Inter, bonsoir.
46:48 Nicole Ferroni, j'allais dire France Inter,
46:50 mais non, Marseille, la Seine. -C'est un peu pareil.
46:53 -Bienvenue à tous les deux. -Merci.
46:55 -On commence avec vous, Gaël.
46:57 Vous voulez revenir sur le cumul des mandats
47:00 qui s'invite à l'Assemblée,
47:02 puisqu'on en discute en ce moment.
47:04 On est 10 ans après la réforme de François Hollande.
47:07 Faut-il revenir, même partiellement,
47:09 au cumul des mandats ?
47:10 -On va essayer de ne pas être caricatural
47:13 et de ne pas être un peu déçu.
47:15 C'est une proposition de loi débattue en ce moment
47:18 par le groupe Horizon, initiée par un député d'Indre-et-Loire,
47:21 Henri Alfandari, dont l'objectif est de revenir partiellement
47:25 au cumul. Si je résume, vous ne pourrez pas être député
47:28 et maire en tant que tel, pas aux commandes
47:30 d'un exécutif local, mais maire adjoint, oui,
47:33 la loi le permettrait, vice-président de région,
47:36 vice-président de département, oui, et on précise
47:39 qu'il n'y a pas de cumul d'indemnités.
47:41 Pourquoi revenir en arrière ? -L'argument qui revient
47:44 en boucle depuis le sentiment de déconnexion
47:47 apparu au moment des gilets jaunes et aggravé par le Covid,
47:50 c'est qu'on ne serait pas un bon législateur
47:52 si on n'a pas les mains dans le cambouis.
47:55 Même un ex-socialiste comme Richard Ferrand,
47:57 devenu un pilier du macronisme, a changé d'avis
48:00 sur les vertus du non-cumul. Cette proposition du groupe Horizon
48:04 résonne très fort aussi chez Les Républicains,
48:06 au RN, dans une partie du groupe Pro Nessence,
48:09 sur la nostalgie d'un âge d'or révolu du politique.
48:12 C'est impressionnant de voir comment, en moins de dix ans,
48:15 ce que la classe politique plébiscitait en accord
48:18 avec l'opinion, c'est la fin du cumul,
48:20 est passé de mode. Par petite touche,
48:22 on voit revenir le balancier inverse,
48:24 l'ancien monde qui refrappe à la porte.
48:27 C'est vrai aussi sur la nostalgie de la réserve parlementaire,
48:30 ces sommes que le député pouvait, dans sa circonscription,
48:33 décaisser à sa guise pour telle ou telle association.
48:36 -Vous n'êtes pas nostalgique ?
48:38 -Non, je suis pas nostalgique, je suis un peu de soi-disant surhumain,
48:42 avec une carte de visite longue, des chivats de la politique.
48:45 Avant 2017, il y avait un rockerman,
48:47 il était socialiste, il s'appelait Philippe Duron,
48:50 député maire de Caen, il cumulait quatre mandats
48:53 plus 24 fonctions, une autre époque.
48:55 Y revenir serait, selon moi, une régression démocratique.
48:59 Le député est d'abord député de la nation, on l'oublie,
49:02 pas d'un territoire. Il n'est pas là pour défendre
49:05 les intérêts de sa circonscription,
49:07 mais pour contrôler le gouvernement,
49:09 ce qui est un sacré boulot.
49:11 Autre idée reçue, dans les petites communes,
49:13 on pourrait plus facilement cumuler avec député.
49:16 Or, non, plus la commune est petite,
49:18 moins vous avez d'adjoints et d'administration.
49:21 -Qui résiste le plus à cette volonté de retour en arrière ?
49:24 -Les femmes, à qui la loi sur le non-cumul
49:26 a enfin ouvert en grand les portes de l'Assemblée.
49:29 Vous voyez beaucoup de femmes députées EES pro-cumul ?
49:32 Moi, je les cherche, non, et pour cause,
49:35 ceux qui sont intéressés sont d'abord ceux qui étaient députés-maires
49:38 avant la réforme ou qui aspirent à le devenir.
49:41 Aujourd'hui, on a un parlementaire sur deux
49:43 qui est conseiller municipal,
49:45 et c'est pas de l'ancrage, pas besoin de changer la loi.
49:48 -Pour savoir ce qui se passe dans sa vie.
49:50 -Sans être désagréable, quand on est en majorité relative,
49:53 avec un Parlement potentiellement instable,
49:56 le mieux est d'être bien arrimé à son fauteuil,
49:59 à Paris, comme député, et bien présent dans l'hémicycle.
50:02 Si le but, c'est l'avis de sagesse,
50:04 eh bien, moi, je devrais préférer un avis de courage
50:07 pour résister aux fausses bonnes idées
50:09 et au retour aux mauvaises pratiques.
50:11 -Merci beaucoup. Fini, et tant mieux,
50:14 plus de député Chivat.
50:15 Vous préférez sourire, pas de réaction.
50:18 -Non, je préfère pas sourire, si, j'ai une réaction.
50:21 Je pense que dans ce contexte de démocratie
50:23 bousculée un peu en France,
50:25 mais où on reste une belle démocratie,
50:27 il y a... Vous avez à côté, finalement,
50:30 cette démocratie participative qui est en train de se construire,
50:34 et je pense que le politique, au sens global du terme,
50:37 a du mal à l'accepter, dans une certaine mesure.
50:39 -C'est plus ça qu'il faut creuser, la participation des citoyens.
50:43 Carte blanche, ce soir, qui nous emmène
50:45 du ministère de l'Education.
50:47 -Oui, du ministère de l'Education nationale,
50:50 puisque la nouvelle ministre Nicole Belloubet
50:52 était interrogée par les députés ce mardi à l'Assemblée
50:56 au sujet de la grève des enseignants de Seine-Saint-Denis,
50:59 et elle a parlé, mais je voulais d'abord vous montrer
51:02 le bonnet que je me suis acheté, qui est muni d'un pompon,
51:05 et là où je trouve qu'il est vraiment pas mal,
51:08 c'est qu'il a regardé un petit tourlet
51:10 qui permet de protéger les sourcils.
51:12 -Quel rapport ! -En fait, il n'y en a aucun,
51:15 c'est juste que je suis hyper mal à l'aise,
51:17 parce que j'ai pas du tout écrit ma chronique.
51:20 Du coup, je me suis dit que j'allais faire diversion
51:23 avec ce bonnet pour que vous ne voyiez pas
51:25 que j'avais pas fait mon travail.
51:27 C'est une idée qui n'est pas de moi.
51:29 La stratégie que je viens de faire, c'est une atalite,
51:33 ou une belloubite, ou plus anciennement,
51:35 une blanquerite, c'est une stratégie
51:37 qui est inspirée des ministres d'Education nationale
51:40 du même nom, et en quoi elle consiste ?
51:42 Elle consiste à ce que lorsque vous avez un travail à faire,
51:46 vous dirigez cette émission,
51:48 ou quand vous êtes ministre de l'Education nationale,
51:51 c'est assurer des conditions décentes de travail
51:54 pour les professeurs et les élèves.
51:56 J'ai juste dit "décentes".
51:58 Ça peut être lutter contre la fermeture des classes,
52:00 trouver des AESH pour les élèves en situation de handicap.
52:04 Au lieu de traiter ces problèmes de fond,
52:06 vous faites diversion sur un sujet de forme,
52:09 par exemple des tenues vestimentaires.
52:11 J'ai choisi ce bonnet, mais ça peut être d'autres habits.
52:14 M. Atal, s'il avait fait au début de sa nomination,
52:17 il avait parlé de la baïa.
52:19 Là, on est sur l'uniforme à l'école,
52:21 parce qu'on est en phase d'expérimentation.
52:24 Le tout, c'est vraiment de...
52:26 Quel que soit l'habit, de mobiliser l'espace de parole
52:29 pour ne pas montrer qu'on n'a pas travaillé.
52:31 Vous allez me dire,
52:32 "Nicole, est-ce que vous êtes sûre que ça se voit ?
52:35 "Votre technique ?"
52:36 Je vous assure, c'est un peu la limite de cet exercice.
52:40 Oui, parce que les gens le voient.
52:42 Les gens ne sont pas cons. On dit "bête" sur LCP.
52:44 Les gens ne sont pas bêtes.
52:46 Les problèmes ne sont pas traités,
52:48 parce que ça aggrave.
52:49 La France continue de chuter dans le classement PISA,
52:52 avec beaucoup de candidats.
52:54 Les problèmes s'aggravent d'autant plus
52:56 que les sous qui permettraient de traiter ces problèmes
52:59 sont utilisés pour acheter des bonnets ou des uniformes.
53:02 Et c'est vrai qu'à 200 euros, le kit d'uniforme par élève,
53:05 sachant qu'il y a 11 millions d'élèves,
53:08 vous qui n'avez pas subi la pénurie d'enseignants en mathématiques,
53:11 ça fait 2 milliards.
53:13 Quand on sait que les enseignants de Seine-Saint-Denis
53:16 militent depuis trois semaines pour avoir des murs, des bureaux,
53:19 c'est vrai que certains se disent, en ce moment,
53:22 que la politique, comme de mon bonnet, c'est le pompon.
53:25 -On s'arrête là ? -On s'arrête.
53:27 -Elle n'aime pas trop l'uniforme.
53:29 Il y a des priorités.
53:30 On aurait pu en parler, d'ailleurs, dans notre débat,
53:33 parce qu'il y a du jeu entre Gabriel Attal et Nicole Belloubet
53:37 sur les groupes de niveau.
53:38 -Ca se réharmonise un peu. -Ah oui ?
53:40 -Depuis cet après-midi. -Bourbon Express,
53:43 la grande histoire, les coulisses, c'est l'histoire du jour
53:46 à l'Assemblée.
53:48 Musique rythmée
53:50 ...
53:54 -Bonsoir, Stéphanie. -Bonsoir.
53:56 -Il était donc là, en chair et en os, devant les députés.
54:00 -Oui, Cyril Hanouna, le présentateur de C8,
54:03 controversé et même arrivé en avance, décontracté.
54:06 Il a d'abord tenté d'amadouer son auditoire.
54:09 "Je suis heureux d'être devant vous,
54:11 "ce n'est pas une sanction, c'est une chance",
54:14 a-t-il lancé aux parlementaires, qui l'ont interrogé
54:17 sur les dérapages, les fake news diffusés à l'antenne.
54:20 Il reconnaît parfois une petite erreur,
54:22 il fait son mea culpa sur le traitement de l'affaire Lola.
54:25 Il a été interrogé sur le pluralisme.
54:28 Il affirme qu'il invite tout le monde,
54:30 quel que soit le bord politique.
54:32 -Les députés l'ont beaucoup interrogé
54:34 sur les sanctions mises par l'Arcom,
54:36 le régulateur des médias de l'émission...
54:39 Comment s'appelle son émission ?
54:41 -Touche pas à mon poste. -Touche pas à mon poste,
54:44 pardonnez-moi, de Cyril Hanouna.
54:46 -Comme blanc. -Parce que Cyril Hanouna,
54:48 c'est le champion du PAF, des sanctions,
54:51 7,5 millions d'euros pour C8 ces dernières années.
54:53 Pourtant, devant les députés, il relativise.
54:56 "On s'en sort bien", dit-il, en expliquant
54:58 qu'il a fait 5000 heures de direct,
55:01 que les sanctions concernent seulement 0,1 % du temps d'antenne.
55:05 En revanche, il dénonce des amendes disproportionnées
55:08 et un acharnement.
55:09 -Il y a un vrai acharnement, on le sait,
55:11 on doit faire trois fois plus attention que les autres.
55:15 Vous savez, je vous dis,
55:16 à événements similaires,
55:20 on va prendre une sanction,
55:21 une autre chaîne ou un autre animateur ne va pas la prendre.
55:24 Vous vous rendez compte, 2 millions de téléspectateurs ?
55:27 Je pense qu'il y a vraiment une forme de lobby
55:32 qui fait qu'aujourd'hui, des gens veulent, en tout cas,
55:35 me faire sortir du paysage audiovisuel
55:38 parce que je dis des choses que personne ne dit à l'antenne.
55:42 Et forcément, ça dérange.
55:44 -Ce qui a occupé une large partie de l'audition,
55:47 c'est son conflit avec le député insoumis Louis Boyard.
55:50 -C'est la plus grosse sanction infligée à C8,
55:52 3,5 millions d'euros pour cette altercation
55:55 entre Cyril Hanouna et le député insoumis,
55:57 en direct, sur le plateau de "Touche pas à mon poste".
56:00 Louis Boyard, ancien chroniqueur de l'émission,
56:03 a porté plainte pour injure.
56:04 Devant les députés, il a regretté ses propos
56:07 mais justifié sa réaction.
56:09 -Quand Louis Boyard est venu...
56:10 -Ses insultes contre lui se sont poursuivies...
56:13 -Quand Louis Boyard est venu sur le plateau,
56:16 je voyais non pas un député, et j'aurais dû,
56:20 mais je voyais un pote.
56:22 Un pote qui me trahit, en direct.
56:24 Et moi, il y a un truc qui me rend fou,
56:28 c'est la trahison.
56:29 -Je rappelle à toutes fins utiles que la trahison en question
56:33 a consisté à évoquer les affaires en Afrique de Vincent Bolloré,
56:36 ce qui quand même laisse penser
56:38 que vous avez une conception élargie de la notion de trahison.
56:42 -Ce sont les Insoumis qui sont à l'origine
56:44 de cette commission d'enquête sur le renouvellement part
56:47 dans des fréquences TNT, d'où cette ambiance tendue.
56:50 -Ces insultes contre lui se sont poursuivies
56:52 pendant des mois après l'émission,
56:54 jusqu'au salon de l'agriculture,
56:56 occasion pour vous de l'appeler Louis Boyau,
56:59 de le traiter de bovin, de bestiole.
57:01 Comment expliquez-vous que ce drame
57:03 se répète sans cesse depuis cette émission
57:05 au risque de nouvelles sanctions ?
57:07 -Vous suivez un peu Louis Boyard sur les réseaux ?
57:10 Oui ?
57:11 -M. Hanouna, je suis désolé,
57:13 c'est les députés qui posent les questions.
57:15 -Depuis l'altercation, c'est Louis Boyard
57:18 qui n'a pas arrêté de poster et de m'invectiver sur les réseaux.
57:21 -C'était la dernière audition des personnalités
57:24 des médias du milliardaire Vincent Bolloré.
57:26 Le groupe Canal+ joue gros, il pourrait perdre ses chaînes
57:30 de la TNT en 2025.
57:31 Vous souhaitiez réagir pour terminer rapidement ?
57:33 -Non, c'est plutôt...
57:35 Vous savez que j'ai été président du Conseil scientifique Covid
57:38 et je suis allé dire aux autorités le fait que l'ensemble
57:41 des chaînes Bolloré s'est comporté d'une mauvaise façon
57:45 et a conduit, et je pèse mes mots,
57:47 parce que je suis un démocrate et je comprends très bien
57:50 la liberté de la presse, mais elle a porté,
57:53 non pas à l'information, au dialogue ou à la discussion,
57:58 elle a porté à la dispute et elle a porté à créer
58:02 un faux débat et de faux débats.
58:04 -Merci beaucoup. -Donc j'en veux énormément,
58:07 je le dis publiquement et je l'ai écrit,
58:09 le fait qu'on a une entreprise de presse,
58:11 en ce moment, avec l'entreprise Bolloré,
58:14 qui ne joue pas le jeu démocratique.
58:16 -Merci beaucoup.
58:17 Merci pour ces paroles dans toutes franchies
58:20 et merci à vous, les Affranchis.
58:22 Stéphanie Despierres. -On est en retard.
58:25 -On est en retard. Très belle soirée sur LCP.
58:27 A demain.
58:29 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
58:31 Générique
58:32 ...

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