La Nouvelle Calédonie et le débat Attal-Bardella

  • il y a 5 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Tom Connan et Bernard Cohen Hadad

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.

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##LES_VRAIES_VOIX-2024-05-20##

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Transcription
00:00:00 Vraie Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 On vous souhaite la bienvenue dans cette belle journée de solidarité avec Philippe David.
00:00:11 C'est le retour des vraies voix, on est lundi. Comment ça va Philippe David ?
00:00:13 Ça va très bien Cécile et j'ai un scoop à vous donner et un pari à vous faire.
00:00:17 Ah très bien.
00:00:18 Alors vous avez vu qui est à Cannes, bon à part les acteurs et les actrices ?
00:00:21 Kylian Mbappé et Ousmane Ndebele.
00:00:24 Et j'ai eu René Chiche qui m'a appelé, qui m'a dit "Philippe j'ai croisé Kylian"
00:00:27 qui m'a dit "vous êtes le plus grand journaliste de l'histoire, je vous supplie de m'interviewer".
00:00:33 Donc à mon avis, vendredi quand il va nous faire le débrief du festival de Cannes,
00:00:37 on risque d'entendre parler de Kylian Mbappé s'adressant à René Chiche, vous croyez pas ?
00:00:42 Ah bah écoutez j'espère, ça nous fera un peu de...
00:00:45 Philippe Bilger vous en pensez quoi ?
00:00:46 Je pense que c'est une...
00:00:48 Ça n'est pas une information qu'on aura.
00:00:51 Et pourquoi ?
00:00:52 Parce que René Chiche a tendance, malgré son immense talent, à nous vendre des choses qui sont des illusions.
00:00:59 Et Kylian Mbappé a autre chose à faire.
00:01:04 C'est le témoin de Jéhovah de la radio.
00:01:06 En tout cas ce qui est magnifique ma chère Cécile, c'est que malgré les dépressions dont nous parle tout le temps Rémi André,
00:01:13 on parvient à garder une bonne humeur constante.
00:01:16 Absolument, absolument.
00:01:17 Et aujourd'hui je le disais, journée de solidarité.
00:01:20 Philippe David, il fallait qu'il y en ait un des deux qui soit pas payé.
00:01:23 Bon on a choisi.
00:01:24 C'est vous.
00:01:25 C'est vous.
00:01:26 C'est vous, voilà.
00:01:27 Le dindon de la farce vous salue.
00:01:29 Voilà.
00:01:32 En tout cas vous êtes la bienvenue 0826 300 300 avec Aude qui est au standard et qu'on salue bien entendu.
00:01:38 On salue notre jeune réalisatrice Marie qui va faire un travail formidable et qu'on embrasse d'avance.
00:01:44 Allez au sommaire de cette émission à 17h30, la nouvelle, Calais-Denis reste en proie au blocage malgré les renforts déployés par l'état sur place.
00:01:52 L'aéroport de Nouméa va rester fermé aux vols commerciaux et au moins jusqu'à jeudi.
00:01:57 Ce matin le crime monologue en appelait à former un conseil de conciliation avec les anciens premiers ministres pour tenter de débloquer la situation.
00:02:06 C'était Alain Bauer.
00:02:07 Alors parlons vrai, est-ce que cette proposition vous paraît plausible vu la situation dans l'île ?
00:02:13 Est-ce que ce ne serait pas plutôt à Gabriel Attal, voire même à Emmanuel Macron de gérer le dossier ?
00:02:18 Est-ce que l'exécutif vous semble dépassé à cette question ?
00:02:21 Comme dit Alain Bauer, faut-il rappeler les anciens premiers ministres pour ramener le calme en Nouvelle-Calédonie ?
00:02:25 Vous dites non à 68%.
00:02:27 Vous voulez réagir ?
00:02:28 Elle est là en ce jour de solidarité.
00:02:30 Aude attend vos appels au 0826 300 300.
00:02:34 Henri Veil sera avec nos journalistes qui a couvert les événements en Nouvelle-Calédonie en 1984 et 1990.
00:02:39 Et puis à 18h30, le parti socialiste saisit l'Arcomm, le régulateur des médias, contre le débat Attal-Bardella prévu ce jeudi soir sur France 2.
00:02:48 En Italie, un débat similaire avait été annulé par souci d'équité par les autres listes.
00:02:53 L'Arcomm a déjà adressé un courrier à France Télévisions pour lui demander de veiller à un accès équitable à l'antenne.
00:02:59 Alors parlons vrai, le débat est-il confisqué par Renaissance et l'ERN ?
00:03:02 Comprenez-vous le courroux des autres listes, Raphaël Luxman et Olivier Force étant exprimés sur le sujet ?
00:03:08 Est-ce que les règles de l'Arcomm ne posent pas notamment question sur le pluralisme ?
00:03:13 Certaines petites listes étant totalement absentes, et à cette question, le débat Attal-Bardella doit-il être annulé pour des raisons d'équité de traitement des listes ?
00:03:20 Vous dites oui à 62%, vous voulez réagir ?
00:03:23 Le 0826 300 300.
00:03:25 Une spécialiste qui a travaillé au CSA, Françoise Laborde, sera avec nous, journaliste ancienne membre de ce conseil supérieur de l'audiovisuel devenu aujourd'hui l'Arcomm.
00:03:34 On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voix jusqu'à 19h.
00:03:36 Les vraies voix Sud Radio.
00:03:38 Avec notre Philippe, Philippe Bilger qui est avec nous pour cette belle journée.
00:03:43 Le plus grand avocat général de l'histoire.
00:03:45 Non, non, arrêtez.
00:03:47 Oui mais non.
00:03:50 À force de faire dans l'hyperbole, quand vous direz du bien de moi, on ne vous croit plus.
00:03:56 Mais on ne vous croit déjà plus.
00:03:57 Vous allez voir tout à l'heure.
00:04:00 Tom Conan est avec nous, auteur de publications publiées chez Alba Michel. Bonsoir Tom.
00:04:04 Je suis très heureux d'être là.
00:04:06 Nous aussi.
00:04:07 De pouvoir revoir tous ces visages assez familiers, enfin la plupart d'entre eux en tout cas.
00:04:10 Oui.
00:04:11 Et Bernard Cohen Haddad, président de la CPME Paris et du think tank Etienne Marcel, est auteur de ce livre "L'avenir appartient au PME" publié chez Duneau.
00:04:19 Bonjour.
00:04:20 Bonjour.
00:04:21 Les vraies voix et merci pour l'invitation.
00:04:23 Vous êtes beau.
00:04:24 Qu'est-ce que vous êtes élégant.
00:04:25 J'essaie de me tenir au niveau de Philippe Bilger.
00:04:27 C'est le beau goût Bernard.
00:04:30 Je vais à la télé à leur tour la gravata.
00:04:32 Mais vous êtes très élégant.
00:04:34 Je vous remercie.
00:04:35 Vous êtes toujours mon avocat préféré.
00:04:37 C'est la raison pour laquelle vous êtes de retour.
00:04:39 Vous savez que tellement tiré à quatre épingles, ça me donne presque envie de mettre une cravate.
00:04:43 La prochaine fois Tom.
00:04:44 Oui mais cravate avec rien d'autre.
00:04:46 Oui.
00:04:47 C'est ça.
00:04:48 Ça c'est une suggestion.
00:04:49 Mais pour vous ce serait dommage.
00:04:50 On devrait avoir le droit de suggérer à Cécile certaines tenues.
00:04:55 Oui.
00:04:56 Vous pouvez toujours.
00:04:58 On parlait de la fubelle de Brigitte Lahaix tout à l'heure.
00:05:01 Bernard l'a remarqué.
00:05:02 Là ça devient scabreux.
00:05:05 Ça va.
00:05:06 Si vous saviez ce qu'il a dit à la dernière minute.
00:05:09 Est-ce que vous voulez comme à l'époque qu'on mette un carré blanc dans cette émission ?
00:05:14 Vous savez interdit au moins de 14 ans.
00:05:16 Ce serait triste.
00:05:17 Oui ce serait triste.
00:05:18 Allez Gérald est avec nous d'Auxerre.
00:05:21 Bonsoir Gérald.
00:05:22 Bonsoir Gérald.
00:05:23 Comment ça va Gérald ?
00:05:25 Je suis ravi parce qu'il a plu toute sa journée.
00:05:28 On sent votre bonheur.
00:05:31 En même temps…
00:05:32 Oui tout à fait.
00:05:33 Auxerre.
00:05:34 Bonjour à toute l'équipe.
00:05:36 Oui.
00:05:37 Gérald vous allez nous parler de quoi dans un instant ?
00:05:39 Alors la question que je me pose est-ce que la scène est polluée ou pas ?
00:05:45 C'est la question que tout le monde se pose.
00:05:48 On en parle dans un instant.
00:05:50 Vous ne bougez pas.
00:05:51 On écoute notre répondeur au 0826 300 300.
00:05:53 C'est Jean-Louis Dechartres.
00:05:55 Oui bonjour.
00:05:56 A propos de ce qui se passe en Calédonie, il ne faut pas négocier avec les émeutiers
00:06:01 canaques qui ont saccagé cette très belle île.
00:06:06 Ce n'est pas un caillou, c'est un territoire immense qui fait 400 km de long.
00:06:10 Donc ils vont encore négocier nos politicards avec ces gens-là qui vont encore obtenir
00:06:15 un peu plus d'avantages et puis finalement l'indépendance.
00:06:19 Donc on abandonne tout en France comme toujours.
00:06:21 Il n'y a pas à négocier, on ne négocie pas.
00:06:23 Il faut envoyer le 11e choc.
00:06:25 L'armée qui va calmer tout le monde parce que c'est toujours les commerçants qui sont
00:06:30 saccagés.
00:06:31 Donc il n'y a rien de politique là dedans.
00:06:33 C'est du pillage.
00:06:34 C'est des moins que rien.
00:06:35 Voilà.
00:06:36 Alors le 11e choc, c'est une des unités qui avait pris d'assaut la grotte d'Ouvea en
00:06:40 1988, qui a été dissous en 93.
00:06:43 C'est dur, mais est-ce que certains parlent d'ailleurs, font le parallèle avec la guerre
00:06:46 d'Algérie déjà, notamment Alain Bouer.
00:06:48 On a parlé ce matin.
00:06:49 Est-ce que ça vous paraît ?
00:06:50 Est-ce que ça vous paraît, vous qui avez vécu cette époque, Philippe Béliger, cohérent ?
00:06:54 En tout cas, ce qui me frappe, c'est que depuis l'état d'urgence, on a du mal à rétablir
00:06:59 l'ordre.
00:07:00 Ça ne s'arrête pas.
00:07:01 Même la route principale n'est pas complètement dégagée.
00:07:05 Mais je ne veux pas.
00:07:06 On va reparler certainement un peu de la Nouvelle-Calédonie.
00:07:09 Donc je vais garder mes arguments précieux pour tout à l'heure.
00:07:13 Pour qu'on le redire Bernard.
00:07:15 Mon cher Philippe, je suis né en Algérie française, donc j'ai bien connu ça comme
00:07:20 vous.
00:07:21 Et j'espère que ça ne se terminera pas pareil.
00:07:23 Oui, effectivement, j'ai l'impression qu'il y a une espèce de confusion dans l'esprit
00:07:27 de pas mal de gens.
00:07:28 Les gens ne savent plus trop à quoi ça correspond.
00:07:30 Quel est le statut de la Nouvelle-Calédonie ?
00:07:31 Pourquoi est-ce qu'il y a effectivement des contestations aujourd'hui aussi virulentes ?
00:07:34 Et quels sont les pouvoirs de la police, disons de métropole, si j'ose dire, dans la situation
00:07:38 présente ?
00:07:39 C'est pour ça que c'est un sujet très intéressant.
00:07:41 Allez, dans un instant on en parlera bien entendu, mais en attendant, on est avec Gérald
00:07:46 Dosser.
00:07:47 Gérald ?
00:07:48 Oui ?
00:07:49 Alors cette scène 1,4 milliard ?
00:07:52 Je crois que ça coûte 1,4 milliard, c'est le coût de la tentative de nettoyage.
00:07:57 Pour pouvoir s'y baigner, on est à deux mois des JO.
00:08:00 C'est ça, oui, fin juillet, on est à deux mois des JO.
00:08:02 Est-ce que vous voulez faire un petit plouf, Gérald ?
00:08:05 C'est une excellente question, cher Philippe.
00:08:08 C'est la tentative de dépolluer la scène.
00:08:12 Donc il ne faut pas prendre les gens pour des idiots.
00:08:15 La scène, elle est polluée depuis des années.
00:08:18 Je crois que c'était Jacques Chirac qui avait promis qu'il se baignerait dedans.
00:08:21 Oui, absolument.
00:08:22 Là, c'est Emmanuel Macron qui dit "je vais plonger".
00:08:24 Par contre, s'il plonge dans l'eau, il va fondre tellement qu'elle est polluée.
00:08:28 Donc c'est quand même important de se dire qu'avec les inondations, la fonde déjà
00:08:33 elle est bien touchée.
00:08:34 Mais de plus, vous avez les égouts, vous avez tout ce qui est ramassé avec justement
00:08:39 ces inondations.
00:08:40 C'est impossible.
00:08:42 Et c'est comme si vous disiez "je vais dépolluer l'Atlantique".
00:08:46 Voilà, donc on dit n'importe quoi, je pense.
00:08:48 Et très honnêtement, moi je ne prendrais pas le risque de mettre des gens pour faire
00:08:53 de la compétition au risque de leur donner des maladies.
00:08:56 Pour moi, c'est impossible de dépolluer la scène.
00:08:59 C'est vrai qu'en matière d'image, venez vous baigner chez nous et vous repartez avec
00:09:02 une maladie, ce serait malot.
00:09:04 Avec la leptospirose ou la E. coli, c'est pas terrible quand même, Philippe Bilger.
00:09:07 Souvenir des JO.
00:09:09 Franchement, c'est un sujet tellement important que je préfère le laisser à Bernard.
00:09:13 Oui, Bernard.
00:09:14 Excusez-moi, sur la scène, il ne se bouille pas.
00:09:16 Il a raison parce que c'était l'objet de mon interrogation la dernière fois ou la
00:09:20 première fois que je suis venu parmi vous, je vous signale.
00:09:22 Et Cécile avait dit qu'elle ne voulait pas se baigner.
00:09:25 Non.
00:09:26 Je n'ai pas oublié cela.
00:09:27 Même si j'y vais en premier ?
00:09:28 Même en combinaison.
00:09:29 Je ne vous laisserai pas y aller surtout.
00:09:31 C'est assez illusoire, sans doute, mais c'est quand même un bel objectif, je trouve, parce
00:09:35 que ça montre quand même qu'il y a des efforts qui sont faits pour dépolluer, en
00:09:39 l'occurrence, la scène et même d'autres espaces.
00:09:41 Je sais qu'on avait parlé il y a quelques semaines sur cette station, je vous avais
00:09:44 parlé du Gange, vous savez, en Inde, qui est justement extrêmement pollué, qui là,
00:09:47 pour le coup, est un endroit dans lequel les gens se baignent alors qu'ils ne devraient
00:09:51 pas.
00:09:52 Mais bon, vous savez aussi l'importance que le Gange a pour des raisons symboliques,
00:09:56 religieuses, diverses.
00:09:57 Donc, on n'est pas dans cette situation-là.
00:09:58 Je pense qu'on s'en approche.
00:10:00 C'est quand même intéressant de savoir, même si ça n'arrive pas pour les JO, peut-être
00:10:03 que ça arrivera quelques mois plus tard.
00:10:04 Donc, il faut plutôt célébrer cet élan plutôt que de le critiquer.
00:10:07 Bien entendu, Tom.
00:10:08 Bien entendu, Tom, ceci étant, on n'est pas à l'abri, comme l'a dit notre auditeur,
00:10:12 de pluies diluviennes, de désorganisation des épreuves nautiques, et c'est bien ça
00:10:18 le problème.
00:10:19 C'est vrai que les photos qu'on voit sur les réseaux sociaux ne donnent pas forcément
00:10:23 très envie de se baigner.
00:10:25 Et dans l'absolu, c'est ce qu'on se disait la dernière fois, est-ce qu'on a vraiment
00:10:27 envie de se baigner dans la scène ?
00:10:28 Oui.
00:10:29 Propreté ou pas propreté ?
00:10:30 C'est une envie de se baigner tout court.
00:10:32 Ça dépendra de la couleur de notre bouée, Philippe.
00:10:34 En ce qui me concerne, je saurais résister à la tentation.
00:10:39 Pour la scène.
00:10:40 Pour la scène et même à Goehr.
00:10:42 Même à la plage, vous n'iriez pas ?
00:10:43 Non, parce que ça mouille, tout de même.
00:10:46 Ah oui, c'est sûr que l'eau, ça mouille.
00:10:48 Moi, je suis prête à payer pour une bouée canard avec Philippe Bichot.
00:10:52 Moi aussi, alors là, oui.
00:10:53 Dans un instant.
00:10:54 Vraiment rose pour Philippe.
00:10:55 À certaines conditions, j'irais, mais je n'ose pas les dire.
00:10:58 Allez, dans un instant, les trois mots d'un lectus.
00:11:01 Ce sera avec Félix Mathieu.
00:11:02 Et le réquisitoire du procureur aujourd'hui ?
00:11:04 Alors, le fait qu'on confond souvent l'intelligence, parfois avec l'opportunisme.
00:11:10 Allez, à tout de suite, on revient dans un instant.
00:11:12 Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:11:18 Bienvenue dans Les Vraies Voix, les amis.
00:11:20 Vous savez que Monsieur Cohen Haddad, vous savez que le micro est ouvert ?
00:11:24 Ah, je ne savais pas.
00:11:25 Mais vous le savez maintenant.
00:11:27 Mais Bernard est toujours correct.
00:11:29 Monsieur Conan est avec nous.
00:11:31 Tom aussi, on est ravis de l'accueillir.
00:11:33 Monsieur Bilger, Philippe, de son prénom.
00:11:36 Ravi de vous revoir, ma chère Philippe.
00:11:39 On ne s'est pas vus depuis longtemps.
00:11:40 Non, on ne s'est pas vus depuis...
00:11:41 Ça fait trois jours.
00:11:42 C'est long.
00:11:43 Ah non, mais depuis la dernière pub.
00:11:45 J'ai senti une pauvreté intellectuelle autour de moi,
00:11:48 depuis que Philippe n'était plus là.
00:11:52 On embrasse votre famille en attendant.
00:11:53 Allez, les trois mots d'enlecture avec Félix Mathieu.
00:11:55 Dans un instant, on parle de quoi ?
00:11:57 De la disparition de l'ancien maire emblématique de Marseille,
00:11:59 Jean-Claude Godin.
00:12:00 De la disparition également du président iranien,
00:12:03 lui dans un crash d'hélicoptère.
00:12:04 La République islamique l'a confirmé aujourd'hui.
00:12:06 Et puis, de cette demande du procureur de la Cour pénale internationale
00:12:10 qui veut des poursuites contre Benyamin Netanyahou,
00:12:12 mais aussi contre des dirigeants du Hamas.
00:12:14 En trois mots, ça donne maire, président et Premier ministre.
00:12:16 On en parle dans un instant.
00:12:17 Tout de suite, le réquisitoire du procureur.
00:12:20 Les vraies voix Sud Radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Bélger.
00:12:25 Et c'est un réquisitoire philosophique, monsieur le procureur,
00:12:28 faire évoluer ses opinions opportunisme ou intelligence.
00:12:31 Voilà, et ça n'est pas du tout en ayant pris pour expérience les débats ici,
00:12:36 où évidemment, on est tout à fait capable de penser contre nous-mêmes, parfois.
00:12:42 Mais c'est vrai qu'on entend souvent des gens qui changent d'avis
00:12:49 ou qui n'ont pas une position stable d'hostilité ou d'adhésion.
00:12:54 On les critique.
00:12:55 Et en fait, je voudrais prendre pour exemple, ma chère Cécile,
00:13:00 le fait que Mélenchon, dont je ne raffole pas,
00:13:03 a pourtant une attitude très courageuse au Sénégal,
00:13:07 lorsqu'il a défendu devant un public très hostile le mariage homosexuel.
00:13:14 Et de la même manière, j'aime beaucoup Raphaël Glucksmann,
00:13:18 mais je n'ai pas du tout été d'accord avec lui,
00:13:21 lorsqu'il a considéré qu'il fallait retirer la loi
00:13:25 sur la révision du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
00:13:29 Tout ça n'est pas fulgurant d'originalité, j'en ai confiance,
00:13:33 mais ça montre qu'on a le droit, me semble-t-il,
00:13:38 plutôt que d'accepter le dictat d'une hostilité ou d'une inconditionnalité,
00:13:44 on a le droit de choisir parmi les gens ou parmi les idées,
00:13:49 celles qui nous conviennent, celles qui ne nous conviennent pas.
00:13:53 Et rien n'est plus absurde sur le plan intellectuel
00:13:56 qu'une sorte de dureté dogmatique, me semble-t-il.
00:14:00 - Je crois que Philippe Bidjerre a totalement raison,
00:14:03 et Edgar Ford le disait avant vous, mon cher Philippe.
00:14:06 - Oui, mais lui, il était un peu un contre-exemple, Bernard.
00:14:09 - Oui, mais ce n'était pas la girouette qui tournait, mais le vent.
00:14:12 Alors pour Mélenchon, ce n'est pas le vent, c'est la tornade.
00:14:15 - Là, ce que vous célébrez aussi, c'est la cohérence intellectuelle,
00:14:18 d'une certaine façon, ou le courage politique par rapport à Mélenchon
00:14:21 sur la défense du mariage gay devant un public manifestement hostile.
00:14:24 Ça, c'est quelque chose qui doit quand même être salué,
00:14:26 ça n'arrive pas si souvent.
00:14:28 - Absolument, et ce n'était pas démagogique.
00:14:31 - Absolument, on va finir là-dessus.
00:14:34 Tout de suite, merci beaucoup. Les 3 mots dans l'actu, c'est Félix Mathieu.
00:14:37 - Les vrais voix Sud Radio.
00:14:39 3 mots Félix qui sont maire, président et premier ministre.
00:14:42 - Il était Marseille fait homme, l'hommage du président Macron à Jean-Claude Godin
00:14:45 qui a dirigé la deuxième ville du pays 25 ans durant.
00:14:48 L'ancien maire s'était éteint à l'âge de 84 ans.
00:14:50 L'Iran confirme aujourd'hui la mort de son président et numéro 2 du régime
00:14:54 dans un crash d'hélicoptère.
00:14:55 Ebrahim Raïssi était l'un des favoris pour devenir guide suprême.
00:14:59 Et puis le procureur de la Cour pénale internationale
00:15:01 demande des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahou
00:15:04 et contre les dirigeants du Hamas.
00:15:06 - Nul ne peut arrêter l'horloge du temps.
00:15:10 Elle sonne aujourd'hui pour moi l'heure du retrait.
00:15:14 Les drapeaux de la mairie centrale de Marseille sont en berne.
00:15:17 Sur le vieux port, l'ancien maire Jean-Claude Godin a succombé
00:15:20 à une crise cardiaque à l'âge de 84 ans ce matin
00:15:22 dans sa résidence secondaire de Saint-Zacharie dans le Var.
00:15:25 Ministre, sénateur, député, mais c'est évidemment dans la fonction
00:15:28 de maire de Marseille qu'il s'est incarné durant un quart de siècle
00:15:31 avant de tirer sa révérence en 2020.
00:15:34 - Il n'est pas de mission plus noble que celle de servir sa ville, Marseille,
00:15:40 la plus belle des villes, et de servir ses concitoyens.
00:15:45 J'éprouve intimement l'honneur qu'ils m'ont fait, les Marseillais,
00:15:50 en m'accordant, puis en me renouvelant par trois fois leur confiance
00:15:56 pour porter le destin de notre ville.
00:15:59 La responsabilité est lourde, mais le bonheur est immense
00:16:03 d'oeuvrer pour le présent et d'ouvrir des chemins pour l'avenir.
00:16:09 Je souhaite bonne chance à Marseille.
00:16:12 (Applaudissements)
00:16:14 - Un dernier conseil municipal où les problèmes liés à l'état
00:16:17 des écoles marseillaises et au mal-logement n'avaient pas été éludés.
00:16:20 Lui qui se disait hanté par le drame de la rue d'Aubagne,
00:16:23 pour autant, même son opposant, qui n'était pas encore maire,
00:16:26 le socialiste Benoît Payan, y était allé de son hommage à l'époque.
00:16:29 - J'ai eu de la chance de pouvoir, séance après séance,
00:16:33 m'opposer et faire mes armes face à l'un des derniers monuments
00:16:37 de la politique française.
00:16:39 - Jean-Claude Godin paraissait insubmersible, écrit l'actuel maire de Marseille
00:16:43 aujourd'hui sur les réseaux sociaux, Benoît Payan qui y poursuit.
00:16:46 "Son départ me peine infiniment à celui qui aimait tellement Marseille,
00:16:49 son histoire et ses habitants. Je veux rendre un hommage ému et sincère.
00:16:53 Il manquera à cette ville, sa trace restera", écrit encore Benoît Payan.
00:16:57 - Merci beaucoup Félix Mathieu. Tout de suite le deuxième mot.
00:16:59 Président, l'Iran confirme la mort d'Ebrahim Raïssi dans un crash d'hélicoptère.
00:17:04 - Cinq jours de deuil décrétés dans la République islamique
00:17:07 où la foule a commencé à se rassembler sur les grandes places.
00:17:09 (Hymne d'Islam)
00:17:15 - Le président Ebrahim Raïssi est mort dans un accident d'hélicoptère
00:17:18 avec son ministre des Affaires étrangères.
00:17:20 Trois ans après son arrivée au pouvoir, numéro 2 du régime,
00:17:24 cet ultra conservateur était considéré comme l'un des favoris
00:17:28 pour succéder au guide suprême Ali Ramenei.
00:17:30 - Nous avons été attristés en apprenant la nouvelle.
00:17:36 Notre président était un très bon leader, que Dieu le bénisse.
00:17:39 Réagissent des habitants comme ici Nabi à Téhéran.
00:17:42 Même la France et l'Union européenne ont présenté des condoléances au régime iranien.
00:17:45 Mais les hommages évidemment les plus appuyés viennent des alliés du régime iranien
00:17:49 comme le Hamas, ou bien la Russie, où Vladimir Poutine salue un ami de son pays,
00:17:54 un homme politique remarquable selon le président russe.
00:17:57 - Philippe Gilles, il faut respecter quelques secondes de décence
00:18:02 même à l'égard de quelqu'un que je n'aime pas politiquement, idéologiquement.
00:18:07 Mais c'est un homme qui a eu un rôle, on peut le dire, lamentable.
00:18:13 Plus que ça avec la manière dont il a fait exécuter un nombre de gens en Iran.
00:18:20 - Je voulais qu'on revienne sur Godin.
00:18:24 - On va en parler.
00:18:26 - On aura Renaud Muselier.
00:18:28 - Je n'ai pas de choses à ajouter là.
00:18:30 - Troisième mot, peut-être Philippe.
00:18:32 - Troisième mot, Premier ministre, le procureur de la Cour pénale internationale
00:18:35 demande des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahou,
00:18:37 mais aussi contre des dirigeants du Hamas.
00:18:39 - Le procureur de la CPI réclame ces mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien
00:18:43 et contre les dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre
00:18:46 et des crimes contre l'humanité présumés commis dans la bande de Gaza,
00:18:50 prise de position, condamnée de part et d'autre.
00:18:53 Le ministre israélien des Affaires étrangères dénonce une décision scandaleuse,
00:18:58 un déshonneur historique pour la Cour basée à la haie.
00:19:01 Il a également condamné, je cite, "fermement" cette demande de la CPI.
00:19:05 - Est-ce que la CPI n'a pas des indignations à géométrie variable ?
00:19:08 Parce qu'à ce que je sache, elle n'a jamais demandé de compte pour les Ouïghours à Xi Jinping,
00:19:12 elle n'a jamais demandé de compte à d'autres dictateurs.
00:19:15 - Ce n'est pas la première fois, mon cher Philippe David,
00:19:18 que ce type d'organisation internationale se trompe de combat.
00:19:22 Moi, ce que je demande prioritairement, c'est le retour des otages et en bonne santé
00:19:25 pour ceux qui sont encore en vie.
00:19:27 - Non, non, mais au cas où je suis tout à fait d'accord,
00:19:29 c'est que la géométrie est variable, c'est tout le problème.
00:19:31 La légitimité de ces instances-là n'est pas à remettre en cause en soi,
00:19:34 mais leur ligne d'historien...
00:19:36 - On peut, sachant que certains pays sont protégés.
00:19:38 Les Etats-Unis peuvent faire ce qu'ils veulent, ils n'enverront personne à la CPI.
00:19:41 - C'est pour ça que c'est très mauvais.
00:19:43 - Oui, elle ne se saisit pas d'initiatives, la CPI.
00:19:46 Il ne faut pas l'oublier.
00:19:48 - C'est quand même très politique par essence.
00:19:50 - Allez, dans un instant, le grand débat du jour.
00:19:53 Les émeutes en Nouvelle-Calédonie,
00:19:56 le criminologue Alain Bauer,
00:19:58 a formé un conseil avec les anciens premiers ministres
00:20:01 pour tenter de débloquer la situation,
00:20:03 tandis qu'Emmanuel Macron convoque un nouveau conseil de défense
00:20:06 ce soir à 18h30.
00:20:07 - Alors, parlons vrai.
00:20:08 Est-ce que cette proposition vous paraît plausible,
00:20:11 vu la situation dans l'île ?
00:20:13 Est-ce que ce ne serait pas plutôt à Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:20:16 ou à Emmanuel Macron, le chef de l'État,
00:20:18 de gérer le dossier ?
00:20:20 Est-ce que l'exécutif ne vous semble pas dépasser,
00:20:23 vu la situation, et à cette question ?
00:20:25 Comme dit Alain Bauer,
00:20:26 faut-il rappeler les anciens premiers ministres
00:20:28 pour ramener le calme en Nouvelle-Calédonie ?
00:20:30 Vous dites non à 68%.
00:20:32 Vous voulez réagir aux dates dans vos appels,
00:20:34 au 0826 300 300.
00:20:36 - Et Henri Veille est avec nous, journaliste
00:20:38 qui a couvert les événements en Nouvelle-Calédonie
00:20:40 en 1984 et 1990,
00:20:42 avec son blog "Ainsi va le monde",
00:20:44 blogspot.com.
00:20:45 Bonjour, merci d'être avec nous en direct.
00:20:48 Petite question,
00:20:50 vu le contenu de la loi,
00:20:51 est-ce que finalement les violences étaient inévitables ?
00:20:54 - Écoutez, moi je vous répondrai de la manière suivante,
00:20:58 et j'utilise la formule
00:21:00 qui a été utilisée également hier
00:21:03 par un élu du gouvernement territorial.
00:21:06 La paix n'est pas une option,
00:21:08 mais c'est un devoir.
00:21:10 - Allez, on en parle dans un instant.
00:21:11 Vous voulez réagir, 0826 300 300,
00:21:13 vous êtes les bienvenus jusqu'à 19h.
00:21:15 - Les vraies voix Sud Radio,
00:21:17 17h20,
00:21:18 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:21:23 - Et nous sommes très heureux d'accueillir
00:21:25 nos vraies voix du jour,
00:21:26 Philippe Bilger, bien entendu,
00:21:27 Tom Conan et Bernard Cohen Haddad,
00:21:29 président de la CPME et du think tank Etienne Marcel.
00:21:32 Et vous, 0826 300 300,
00:21:35 avec Philippe David, ça va Philippe David ?
00:21:37 - Ça va toujours très bien.
00:21:38 - Oui, c'est tout.
00:21:40 - En votre compagnie, ça va toujours très bien.
00:21:42 - Encore ?
00:21:43 - En votre compagnie, et en celle de Philippe Bilger,
00:21:44 ça va encore mieux.
00:21:45 Mais si vous rajoutez Bernard Cohen Haddad et Tom Conan,
00:21:48 plus Marie, Quentin, Aude, Félix et Ève,
00:21:51 tout va bien.
00:21:52 - Là on y croit plus trop sur la fin, mais c'est pas grave.
00:21:54 - En fait, ce qui est terrible, il faut le pousser un peu,
00:21:56 sinon c'est possible.
00:21:57 - Oui, mais en général, il est plus modéré dans ses hypermoles.
00:22:00 - En tout cas, vous souhaitez la bienvenue tout de suite,
00:22:04 le Grand Débat du jour.
00:22:05 - Les vraies voix Sud Radio,
00:22:07 le Grand Débat du jour.
00:22:09 - L'instauration de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie
00:22:11 n'aura pas épargné une nouvelle nuit de violence sur le Caillou.
00:22:14 - Vive scène de tension dans les rues de Nouméa.
00:22:16 - Véhicules blindés, transports de troupes,
00:22:19 gendarmes au pas de course.
00:22:20 600 gendarmes et membres du GIGN sont mobilisés.
00:22:23 - Les autorités ont bien l'intention de rétablir la sécurité,
00:22:27 notamment sur ces axes majeurs.
00:22:29 - L'idée que le Premier ministre reprenne la main
00:22:31 me paraît être une nécessité,
00:22:33 que les anciens Premiers ministres soient remis en activité
00:22:36 pour retrouver les fils du dialogue aussi.
00:22:38 - La Nouvelle-Calédonie reste en proie au blocage,
00:22:41 malgré les renforts déployés par l'état sur place.
00:22:44 L'aéroport de Nouméa va rester fermé aux vols commerciaux
00:22:47 au moins jusqu'à jeudi.
00:22:48 Et ce matin, le criminologue Alain Bauer
00:22:51 en appelait à former un conseil de conciliation
00:22:54 avec les anciens Premiers ministres
00:22:55 pour tenter de débloquer la situation.
00:22:57 - Alors parlons vrai.
00:22:58 Est-ce que cette proposition vous paraît plausible
00:23:00 vu la situation dans l'île ?
00:23:02 Est-ce que ce ne serait pas plutôt à Matignon ou à l'Elysée
00:23:05 de prendre le dossier en main ?
00:23:07 Est-ce que l'exécutif vous semble déplacé ?
00:23:09 Et à cette question, comme dit Alain Bauer,
00:23:11 faut-il rappeler les anciens Premiers ministres
00:23:13 pour ramener le calme en Nouvelle-Calédonie ?
00:23:15 Vous dites non à 67%.
00:23:17 Voulez réagir ?
00:23:18 Aude attend vos appels au 0826 300 300.
00:23:21 - Et on va poser la question dans un instant à Henri Veiguet
00:23:23 avec nos journalistes qui a couvert ces événements
00:23:25 en Nouvelle-Calédonie, c'était en 1984 et 90
00:23:28 avec son blog "Ainsi va le monde" blogspot.com.
00:23:31 Bonsoir, en tout cas merci d'avoir accepté notre invitation.
00:23:35 Juste un tour de table avant, Philippe Bilger.
00:23:37 - Alors...
00:23:38 - Sur cette proposition d'Alain Bauer.
00:23:40 - Alors, l'excellente question de Sud Radio,
00:23:43 de mon point de vue,
00:23:44 il n'avait pas besoin de s'abriter derrière Alain Bauer
00:23:47 pour demeurer pertinente,
00:23:49 parce que ça fait plusieurs jours
00:23:51 que l'on parle de l'influence bénéfique
00:23:54 de ces anciens Premiers ministres.
00:23:56 D'autant plus qu'ils avaient alerté,
00:23:59 il y a quelque temps,
00:24:01 le pouvoir en disant
00:24:03 "il ne faut pas aborder la Nouvelle-Calédonie
00:24:06 autrement qu'avec une main tremblante".
00:24:09 Et je crois que ce serait une excellente initiative
00:24:13 si les anciens Premiers ministres
00:24:15 qui avaient déjà averti le pouvoir
00:24:18 des dangers de la politique mise en oeuvre
00:24:22 reprenaient du service
00:24:24 à condition, et ça je crois qu'il ne faut pas l'oublier,
00:24:28 que Emmanuel Macron accepte cette entremise
00:24:32 parce qu'elle démontrera
00:24:34 que pour l'instant,
00:24:35 la gestion du pouvoir n'est pas bonne.
00:24:38 C'est le moins qu'on puisse dire.
00:24:40 Emmanuel Macron n'aime pas être dépossédé
00:24:43 de ce qui relève de son pouvoir.
00:24:45 Même quand il, d'une certaine manière,
00:24:48 il dérape.
00:24:49 - Je donne une petite info sur votre propos,
00:24:52 c'était dans le JDD, c'était Jean-Marc Ayrault,
00:24:54 Manuel Valls et Edouard Philippe.
00:24:56 - Exactement.
00:24:57 - Non mais c'est pas une mauvaise idée.
00:24:59 Après je pense que la perspective des Européennes
00:25:01 fait que c'est sans doute compliqué pour l'exécutif
00:25:03 de se mouiller, si j'ose dire,
00:25:04 sur un dossier aussi difficile,
00:25:06 aussi clivant, aussi sulfureux d'une certaine façon.
00:25:09 Mais pourquoi pas faire appel au-delà des premiers ministres
00:25:12 à des personnes compétentes sur le dossier
00:25:14 ou sur ces sujets-là.
00:25:15 Taubira, par exemple, s'est exprimée récemment
00:25:17 sur le sujet, je trouve que c'était assez intéressant.
00:25:19 - Vous voulez qu'elle crée davantage de désordre
00:25:22 qu'un plan de renouveau ?
00:25:23 - Non mais pas nécessairement,
00:25:24 parce que c'est aussi quelqu'un qui a une légitimité.
00:25:26 - Là il y a un sujet aussi sur Taubira.
00:25:28 - J'ai vu que Benoît Hamon la soutenait également,
00:25:30 c'est aussi quelqu'un qui a quand même été...
00:25:32 - Ministre.
00:25:33 - Mais ministre, il a quand même...
00:25:35 - Elle aussi.
00:25:36 - Il a des responsabilités importantes aujourd'hui
00:25:38 de politique migratoire dans une organisation
00:25:40 qui s'appelle Singa, je crois bien.
00:25:42 Voilà, donc c'est aussi toutes ces personnes
00:25:44 qui peuvent aussi, pas forcément être appelées directement,
00:25:46 en tout cas être sollicitées,
00:25:47 pour qu'on puisse écouter leur voix.
00:25:49 - Bernard Cohenaudade.
00:25:50 - Moi j'apprécie beaucoup Alain Bauer,
00:25:52 il a souvent une vision de long terme,
00:25:54 mais je me demande quand même si c'est la bonne solution.
00:25:56 Pourquoi ?
00:25:57 Parce qu'on a évoqué aussi une mission de conciliation
00:26:01 du président Larcher et de Yael Brown-Pivet,
00:26:05 on a évoqué que le président de la République
00:26:08 s'abriterait derrière Gabriel Etel.
00:26:10 Moi je suis plutôt pour une mission d'expert,
00:26:12 sans agenda politique.
00:26:14 Je trouve que les premiers ministres ont un agenda politique,
00:26:17 ils peuvent avoir aussi un avenir politique,
00:26:19 et surtout une mission, comme ça a été fait
00:26:21 du temps de Michel Rocard, sur place, dépaysé,
00:26:25 je pense que ce serait préférable avec des grands sages,
00:26:28 y compris Philippe Bilger, parce qu'il pourrait en faire partie.
00:26:31 - Mais je n'aurai pas de préjugés en tout cas.
00:26:34 - Ni d'agenda politique, mon cher Philippe.
00:26:36 - On sait pas, on sait pas.
00:26:38 - On ne sait jamais.
00:26:39 - Henri Veil, vous êtes journaliste,
00:26:40 vous avez couvert les événements de Nouvelle-Calédonie
00:26:42 de 1984, les premiers événements,
00:26:44 vous avez même écrit un livre qui n'est plus disponible
00:26:46 sur la grotte d'Ouvea,
00:26:48 et vous avez publié également un blog,
00:26:50 ainsi va le monde, blogspot.com,
00:26:53 est-ce qu'on est revenu 40 ans en arrière,
00:26:56 1984-2024, avec les violences,
00:26:59 aujourd'hui, en Nouvelle-Calédonie ?
00:27:03 - Non, pas du tout, il ne faut pas comparer deux dates,
00:27:05 ce n'est pas les mêmes choses.
00:27:07 Le seul élément qui est commun,
00:27:10 parce qu'en 1984, c'était déjà pas tant,
00:27:13 c'est le corps électoral et sa composition.
00:27:15 Je voudrais, juste avant de poursuivre,
00:27:18 répondre à monsieur qui disait tout à l'heure
00:27:21 qu'il faudrait un certain nombre de politiques
00:27:24 qui pourraient être potentiellement
00:27:26 dans cette mission du dialogue.
00:27:28 Vous savez, moi j'ai écouté, lu,
00:27:32 beaucoup de déclarations d'un politique métropolitain
00:27:35 qui se servent de la situation calédonienne
00:27:38 pour nourrir leur récit.
00:27:40 Et ça, ça me peine assez,
00:27:42 parce que ça ne nous fait absolument pas progresser,
00:27:45 et c'est des gens qui ne connaissent pas
00:27:47 la situation en Calédonie.
00:27:48 Parce que pour parler de la Calédonie,
00:27:50 il faut au minimum la connaître.
00:27:51 Et c'est une situation complexe,
00:27:53 il faut également avoir un certain nombre
00:27:56 de repères culturels pour comprendre la Calédonie.
00:27:59 Je crois que, je vais faire une deuxième citation,
00:28:01 hier l'archevêque de Nouméa, dans son homélie,
00:28:05 a dit ceci, "l'île la plus proche du paradis",
00:28:09 c'est un élément qu'on utilise beaucoup
00:28:11 en termes touristiques pour la Calédonie,
00:28:14 "l'île la plus proche du paradis est aujourd'hui
00:28:16 la plus proche de l'enfer".
00:28:18 Et bien c'est exactement ça.
00:28:20 Aujourd'hui, sur le terrain, on assiste à des émeutes,
00:28:26 bien entendu, sur lesquelles il faut trouver
00:28:28 la solution la plus consensuelle possible.
00:28:33 Mais la Chambre de Commerce et d'Industrie
00:28:36 de Nouvelle-Calédonie chiffre à 200 millions de dégâts,
00:28:39 à 1500 emplois perdus.
00:28:42 Donc, quelle sera la solution ?
00:28:44 Je l'ignore.
00:28:45 Est-ce que ce sont des anciens premiers ministres ?
00:28:47 Est-ce que c'est une mission du dialogue ?
00:28:49 Ce n'est pas le problème.
00:28:50 Le problème, c'est trouver la solution.
00:28:52 - Philippe Billiger veut réagir.
00:28:54 Je voudrais vous demander, à la suite de lecture récente,
00:29:00 certains affirment que ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie
00:29:04 n'a rien à voir avec la contestation de la loi
00:29:09 sur le changement du corps électoral,
00:29:13 mais presque avec un racisme anti-blanc, une détestation.
00:29:18 Est-ce que c'est votre avis ou non ?
00:29:22 - Orriveille.
00:29:23 - Écoutez, moi je ne suis pas aussi certain
00:29:26 qu'il y ait un racisme anti-blanc aussi patent que ça.
00:29:32 Il est possible dans certains stades.
00:29:34 Je crois que le point le plus important,
00:29:37 vous savez, il y a eu une migration des Kanaks,
00:29:42 qui représentent 42% de la population de Nouvelle-Calédonie,
00:29:46 270 000 habitants,
00:29:48 des airs coutumières ou en tout cas des tribus vers la ville,
00:29:53 c'est-à-dire Nouméa.
00:29:55 Et là, je crois que le problème le plus important,
00:29:58 c'est la désocialisation d'un certain nombre de personnes.
00:30:03 Vous savez, chez les jeunes,
00:30:06 si on prend une statistique de l'INSEE,
00:30:09 qui s'appelle en Calédonie l'ISEE,
00:30:12 on estime qu'en 2019,
00:30:16 il y avait 54% des jeunes d'origine européenne
00:30:20 qui avaient un BAC+2.
00:30:23 Eh bien, le chiffre pour les Kanaks, c'est 8%.
00:30:26 Je crois que cette comparaison,
00:30:29 non vos paraisons,
00:30:30 mais en tout cas fournit un certain nombre d'informations.
00:30:33 Et je crois que le point central, il est là.
00:30:35 Est-ce que les émeutiers ont été dirigés par les indépendantistes ?
00:30:43 Moi, je l'ignore.
00:30:44 Est-ce qu'ils sont solitaires
00:30:48 et ils ne répondent pas aux mots d'ordre indépendantistes ?
00:30:52 Je l'ignore également.
00:30:53 Ce que je sais, c'est que lorsqu'il y a des élections territoriales
00:30:57 en Nouvelle-Calédonie, des élections régionales ici,
00:31:01 les jeunes ne vont pas forcément,
00:31:04 indépendantistes ou Kanaks, en tout cas,
00:31:06 ne vont pas beaucoup voter.
00:31:07 Mais pour le référendum, au contraire,
00:31:10 les trois référendums qui ont eu lieu,
00:31:12 eh bien, ils sont allés voter.
00:31:14 Henri Veil, depuis 2020,
00:31:18 la Nouvelle-Calédonie est gérée par le ministre des Outre-mer.
00:31:22 Est-ce qu'il faut le remettre sous le sceau de Matignon ?
00:31:26 Est-ce que c'est Matignon qui doit gérer ce sujet,
00:31:30 ou ce dossier épineux ?
00:31:32 C'est possible.
00:31:34 Il y a deux premiers ministres
00:31:37 qui ont parfaitement, ou plutôt bien géré,
00:31:39 et qui ont fait l'unanimité.
00:31:41 C'est Michel Rocart-Naguerre
00:31:43 et c'est Édouard Philippe, plus récemment.
00:31:45 Il faut que je me contente de ça.
00:31:47 Moi, je n'ai pas d'avis spécifique.
00:31:49 Je vous dis, l'essentiel, c'est le résultat.
00:31:51 Justement, comme vous l'avez un peu probablement interpellé tout à l'heure
00:31:54 sur mon intervention,
00:31:56 vous, quels sont les experts ou les personnalités
00:31:58 qui seraient pertinentes à solliciter
00:32:01 pour avoir un éclairage sur la situation ?
00:32:03 Parce que là, pour l'instant, on parle de manière un peu générale,
00:32:05 mais concrètement, pour vraiment faire en sorte
00:32:07 qu'il puisse y avoir des solutions concrètes
00:32:09 à suggérer à des responsables politiques,
00:32:13 quelles seraient les personnes qui, selon vous, seraient bien placées ?
00:32:15 Vous permettez, je rajoute un morceau à la question.
00:32:18 Vous dites oui pour Édouard Philippe,
00:32:20 mais Héro et Val, s'ils sont bons aussi pour ce dossier ?
00:32:23 Moi, je crois dans les hommes de bonne volonté.
00:32:27 C'est un peu vague.
00:32:30 Vous dites Édouard Philippe, oui, mais...
00:32:33 Absolument.
00:32:35 Alors, si vous invitez un et pas l'autre,
00:32:37 est-ce qu'il faut composer une mission du dialogue ?
00:32:39 Je vous donne une indication.
00:32:42 En 1988, la mission du dialogue
00:32:45 était conduite par le préfet, à l'époque, Christian Blanc.
00:32:50 Il avait auprès de lui un magistrat,
00:32:54 Philippe Bilger, ancien directeur général de la police nationale.
00:32:58 Il y avait le président de la Fédération protestante de France.
00:33:01 Roger Leray.
00:33:03 Il y avait un chanoine,
00:33:05 et il y avait un préfet qui s'appelle Pierre Steinmetz.
00:33:09 Voilà quelle était sa composition.
00:33:11 Alors, Pierre Bilger, il a donné quelques pistes tout à l'heure.
00:33:15 C'est Philippe Bilger.
00:33:17 C'est mon frère, ça me touffe beaucoup.
00:33:20 Ça envoie un drôle de message, justement,
00:33:23 d'aller rechercher dans l'ancienne garde
00:33:26 pour essayer de gérer un dossier vis-à-vis du gouvernement.
00:33:29 C'est étrange, non ?
00:33:31 Est-ce que ça ne leur donne pas aux Calédoniens,
00:33:34 ou en tout cas aux Canards, qu'une force un peu supplémentaire,
00:33:36 en disant "finalement, ils ne savent pas nous gérer" ?
00:33:40 Oui, mais vous savez, c'est à moi, je pose une question.
00:33:44 Oui, bien sûr, bien sûr.
00:33:47 Vous savez, il y a quelque chose qui est assez étonnant,
00:33:52 parce que je reviens un peu sur les déclarations
00:33:56 que l'on a pu lire ce week-end, ou entendre, etc.
00:34:01 Votre question est tout à fait intéressante.
00:34:05 Il faut savoir qu'en Calédonie, en Nouvelle-Calédonie,
00:34:10 le gouvernement territorial est dirigé par des indépendantistes,
00:34:16 le congrès du territoire est dirigé par des indépendantistes,
00:34:20 et deux des trois provinces sont dirigées par des indépendantistes.
00:34:23 Donc, effectivement, il y a une co-responsabilité
00:34:27 dans la gestion du dossier,
00:34:29 et cette co-responsabilité, il ne faut surtout pas l'ignorer.
00:34:33 Bernard Cohen a daté, et après on part au 0826-300-300.
00:34:36 Oui, moi c'est pour Henri Veil, on a quand même des référendums
00:34:40 qui ont été très clairs.
00:34:42 On a des référendums qui ne veulent pas l'indépendance.
00:34:45 Est-ce qu'on peut continuer à ne pas appliquer une loi ?
00:34:49 C'est ça, un petit peu, ma question.
00:34:51 Et je comprends bien ce que vous avez dit, Henri Veil,
00:34:53 sur la désocialisation, sur la paupérisation des populations canarques,
00:34:58 sur leur manque d'illettrisme, leur capacité à ne pas être
00:35:04 parmi l'élite de l'île.
00:35:07 Mais est-ce qu'enfin, on peut appliquer la loi de la République
00:35:10 dans un territoire, quand même, qui est la France ?
00:35:13 Henri Veil, rapidement.
00:35:15 Oui, vous allez loin quand vous parlez d'illettrisme.
00:35:18 Ce qui est un fait, c'est que les deux premiers référendums,
00:35:21 2020-2021, ont dit oui à la poursuite dans l'ensemble français,
00:35:28 à 56,3% et 53,4% la deuxième fois.
00:35:33 La troisième fois, effectivement, à l'époque du Covid,
00:35:37 les Canarques n'ont pas souhaité participer, à juste titre,
00:35:43 ou pas du tout.
00:35:44 Ça, c'est une vraie question.
00:35:45 Et à partir de là, les problèmes, 30 ans après les accords
00:35:51 de Matignon ou d'Inno et les accords de Nouméa,
00:35:56 eh bien, la situation a dérapé.
00:35:58 On part au 0826-300-300, notre vrai voix du jour,
00:36:02 Gérald Dosser, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:36:04 Est-ce que pour vous, ce serait une bonne chose
00:36:05 de faire revenir trois anciens premiers ministres,
00:36:07 Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Edouard Philippe,
00:36:09 pour faire messieurs bons offices en Nouvelle-Calédonie ?
00:36:12 Je suis très partagé, dans le sens où, moi,
00:36:15 si on devait rappeler, je dirais, des anciens ministres,
00:36:18 moi, j'en vois qu'un seul, Jean-Marc Ayrault.
00:36:20 Parce qu'il faut quelqu'un, je dirais, qui soit posé,
00:36:23 mais qui soit aussi ferme dans ses décisions.
00:36:26 Maintenant, attention, j'ai un avis de métropolitain.
00:36:29 Ce qui me dérange beaucoup, c'est que le gouvernement,
00:36:32 encore une fois, on va dire, se désolidarise
00:36:36 d'une situation qu'il ne peut pas gérer.
00:36:39 C'est clair, c'est net et c'est précis.
00:36:42 On a deux personnages, M. Macron et M. Attal,
00:36:46 qui sont très jeunes, et pour moi,
00:36:49 n'ont pas les capacités de gérer un dossier aussi brûlant.
00:36:53 Et c'est bien pour ça qu'ils sont en train de prendre
00:36:55 un recul tellement énorme, que c'est ça, moi,
00:36:58 qui me gêne beaucoup.
00:37:00 Maintenant, moi, je voyais que Jean-Marc Ayrault.
00:37:02 Val, il est beaucoup trop violent,
00:37:05 et c'est quelqu'un qui ne tient pas la route
00:37:07 dans le sens où il est, je dirais,
00:37:10 toujours dans l'agressivité.
00:37:12 Bon, et puis, le reste, Michel Rother,
00:37:15 il est peut-être un petit peu dépassé.
00:37:17 [Rires]
00:37:19 - Un handicap insurmontable.
00:37:22 - Non, mais c'est pour ça que je sais bien qu'il est décédé.
00:37:25 C'est pour ça que les anciens, comme on dit,
00:37:28 on ne fait pas du nœud avec du vieux.
00:37:32 Maintenant, moi, le gouvernement me gêne beaucoup,
00:37:34 dans le sens où la violence,
00:37:36 elle est complètement dépassée dans ce pays.
00:37:38 La nouvelle Calédonie,
00:37:40 ça a toujours été quelque chose sous pression, vous allez dire.
00:37:43 Et là, on continue, je dirais, d'attiser la flamme,
00:37:47 parce que M. Macron, à part envoyer des renforts,
00:37:51 ou M. Attal, d'envoyer des renforts pour,
00:37:54 je dirais, augmenter encore cette violence,
00:37:56 moi, je suis complètement halluciné.
00:37:58 - Allez, vous restez avec nous.
00:38:00 Henri Veil, en tout cas, merci pour cette forme d'espoir
00:38:05 quand vous évoquez ce dossier.
00:38:07 Merci en tout cas pour votre expertise.
00:38:09 Henri Veil, je rappelle, journaliste qui a couvert ces événements
00:38:12 en Nouvelle-Calédonie entre 1984 et 1990,
00:38:15 et votre blog, que je vous incite à aller visiter,
00:38:18 ainsi va le monde, blogspot.com.
00:38:21 Merci mille fois d'avoir été avec nous.
00:38:23 On va voir dans un instant la suite de cette émission avec un jeu.
00:38:27 - Le "Qui c'est qui ?" qu'il a dit.
00:38:29 Et là, ça promet quand même d'un duel vraiment terrible.
00:38:33 - Si ce n'est pas le jeu de la laine, ça, moi, je n'y serais rien.
00:38:36 Allez, à tout de suite.
00:38:37 - Bonjour, on espère que tout va bien,
00:38:44 on espère que vous avez passé une bonne journée,
00:38:46 on espère que vous êtes contents.
00:38:48 Ben, du tout, si vous travaillez, d'ailleurs, à cette journée de solidarité.
00:38:51 Si vous avez décidé d'aller au bureau, comme nous,
00:38:53 parce que nous, en majorité, parce que ça nous fait plaisir,
00:38:56 ou est-ce que vous êtes sur la route, en train de revenir d'un long week-end,
00:39:00 0826-300-300, vous pouvez nous laisser des petits messages
00:39:04 sur nos différents comptes, et on sera ravis de les lire.
00:39:06 Avec Philippe Bilger, qui est avec nous,
00:39:08 Tom Conan et Bernard Cohenadade.
00:39:10 Aujourd'hui, tout de suite, le "Qui c'est qui ?" qu'il a dit.
00:39:12 Et ce quiz de l'actu, attention, mon cher Gérald,
00:39:19 vous connaissez le principe, puisque ce sera à vous
00:39:21 de répondre en premier aux questions, et on espère.
00:39:24 Et on croise les doigts de pied aussi, pour que ce soit vous qui les disez.
00:39:28 Question "Qui c'est qui ?" qu'il a dit, pour 3 points,
00:39:32 l'IA est plus humaine que l'ENA.
00:39:35 - Gérald ?
00:39:38 - Je dirais...
00:39:40 - C'est un maire.
00:39:41 - C'est un maire.
00:39:42 - Qui ça ?
00:39:43 - L'engouchat.
00:39:44 - C'est David Kisnard ?
00:39:45 - Bonne réponse de Philippe Bilger.
00:39:47 - David Kisnard, président de l'association des maires de France et maire de Cannes.
00:39:52 - "Qui c'est qui ?" qu'il a dit sur le footballeur Mohamed Kamara
00:39:55 qui a joué hier soir en cachant le logo contre l'homophobie.
00:39:58 Je trouve que c'est un comportement inadmissible
00:40:00 et doit faire l'objet de sanctions les plus fermes.
00:40:02 Contre le joueur, mais aussi contre le club qui l'a laissé faire.
00:40:05 Gérald, vous qui venez d'une ville de football qui remonte en Liguin.
00:40:08 - Ouais, à l'Aisne-du-Rouge.
00:40:10 - Non. Ah non. C'est une femme politique.
00:40:13 - C'est un engouchat.
00:40:14 - C'est Castera ?
00:40:16 - Bonne réponse de Philippe Bilger qui marque deux points.
00:40:19 - Et vous nous aidez beaucoup là.
00:40:21 - Amélie Oudéa Castera, ministre des Sports.
00:40:23 Une question, "Qui c'est qui ?" qu'il a dit à trois points.
00:40:26 Avec nous, la prison, ce ne sera plus le Club Med.
00:40:30 - C'est un candidat aux européennes, Gérald.
00:40:32 - Un nouveau candidat.
00:40:33 - Oui.
00:40:34 - Bordel.
00:40:35 - Non. Gérald.
00:40:36 - Un nouveau candidat aux européennes ?
00:40:38 - Oui. Qui n'est pas tête de liste, mais qui est connue, médiatiquement connue.
00:40:41 - Très connue sur les réseaux sociaux.
00:40:45 - L'engouchat ?
00:40:46 - L'engouchat, oui. Je ne sais pas.
00:40:47 - Ancien, ancien, ancien policier.
00:40:49 - Allez-y, les vrais voix.
00:40:51 - Ah bah oui, Mathieu.
00:40:53 - Mathieu, oui.
00:40:54 - Mathieu Vallée, qu'est-ce qu'il a dit en premier ?
00:40:56 - C'est moi.
00:40:57 - Philippe, j'ai dit Vallée et Bernard a dit Mathieu.
00:41:00 - On a trois points pour Philippe Bilger.
00:41:02 - Mathieu.
00:41:03 - Généreux, je suis prêt à partager.
00:41:05 - Non, mais je partage. Non, non, mais je vous donne tout, mon cher.
00:41:07 - Quand je gagne, je partage.
00:41:09 - Mathieu Vallée, ex-président du syndicat des commissaires et candidat aux européennes.
00:41:14 - C'est qui qui l'a dit à deux points ?
00:41:16 - Je prône un horizon en douceur.
00:41:18 - Gérald, on vous aide.
00:41:21 - C'est une tête de liste aux européens.
00:41:23 - On a du mal à le croire.
00:41:25 - Jordan Bardella.
00:41:26 - Non.
00:41:27 - Non, non, non.
00:41:29 - Ecolo.
00:41:30 - Dixman ? Ah non.
00:41:31 - Non, non, non.
00:41:33 - Ecolo, c'est pas une tête de liste.
00:41:37 - Vous l'avez dit, Gérald. Répétez.
00:41:40 - Gérald.
00:41:43 - Non, non.
00:41:45 - C'est une femme.
00:41:47 - Non, je ne sais pas.
00:41:49 - Toussaint ?
00:41:51 - Bonne réponse de Philippe Bilger, Marie Toussaint.
00:41:54 - Là, vous êtes 10-0-0-0.
00:41:57 - A quelle heure il arrive, Tom Conan ?
00:41:59 - Je suis en train d'arriver là-dessus.
00:42:01 - N'oubliez pas que j'ai un record en date.
00:42:03 - Oui, 16.
00:42:04 - Question, qui c'est qui qui l'a dit trois points ?
00:42:06 Écoutez bien, Gérald.
00:42:08 La radicalité a pris des couleurs grâce au wokisme.
00:42:11 - Alors, ce n'est pas un homme ou une femme politique.
00:42:13 C'est un intellectuel.
00:42:15 - Oh là là, là.
00:42:18 - Mal embauchage, je ne sais pas.
00:42:19 - Finkelkraut ?
00:42:20 - Non, bonne réponse de Tom Conan.
00:42:22 - Ah là, le Finkelkraut, mais grave.
00:42:24 - Finkelkraut.
00:42:25 - Ah, bravo.
00:42:26 - Qui c'est qui qui l'a dit à deux points, Gérald ?
00:42:28 Oui, nous sommes une liste républicaine, universaliste et souverainiste sur les questions industrielles.
00:42:34 Gérald.
00:42:35 - Mais dites-moi, vous voulez me tuer ?
00:42:38 - Non, ils ne peuvent pas.
00:42:39 - Non, ils ne peuvent pas.
00:42:41 - Il aime les barbecues.
00:42:42 - Ah ben, vous savez, bonne réponse de Philippe Bigel.
00:42:46 - Fabien Roussel, secrétaire général du PCF.
00:42:49 Question, qui c'est qui qui l'a dit deux points ?
00:42:52 Il faut détruire le système capitaliste.
00:42:55 - Gérald.
00:42:57 - Elle a été candidate à la présidentielle.
00:43:00 - Ouais, c'est peut-être notre postier, non ?
00:43:03 - Non, c'est une femme.
00:43:04 - Elle a été.
00:43:05 - Elle a été ?
00:43:06 - Je ne le sais pas non plus.
00:43:08 - C'est pas Arthaud ?
00:43:09 - Si, bonne réponse, il a été plus rapide, Nathalie Arthaud.
00:43:12 - Je l'avais dit avant, mais ce n'est pas grave.
00:43:14 Mais je ne l'avais pas dit dans le micro.
00:43:15 - Il ne l'avait pas dit dans le micro.
00:43:16 - N'évitez pas, on ne voulait pas vous faire violence, mon chère fille.
00:43:19 - Soyez vindicatif, Fabien.
00:43:20 - Allez, Philippe, la dernière.
00:43:21 The Last.
00:43:22 - C'est à moi.
00:43:23 - A trois points.
00:43:24 - A trois points.
00:43:25 - A trois points, allez.
00:43:26 - Qui c'est qui qui l'a dit sur la Nouvelle-Calédonie ?
00:43:28 Si on joue les uns contre les autres, ça ne marchera pas.
00:43:31 On ne peut pas travailler sur le dossier Calédonie en posant des ultimatums.
00:43:36 Gérald, c'est un homme...
00:43:37 - Michel Rocard.
00:43:38 - Non, mais il a été conseiller de Michel Rocard.
00:43:40 - Non.
00:43:41 - Alain Boer.
00:43:42 - Non, un autre qui a été Premier ministre.
00:43:45 - Un ancien Premier ministre.
00:43:46 - Je ne m'inquiète pas.
00:43:47 - Bonne réponse de Bernard Cohen-Adam.
00:43:49 - Enfin.
00:43:50 - Manuel Valls.
00:43:51 - Trois points.
00:43:52 - Ancien Premier ministre.
00:43:53 - Donc vous m'empêchez les fêtes.
00:43:54 - Voilà, c'est ça.
00:43:55 - Vous êtes à 14.
00:43:56 - Je tenais.
00:43:57 - Philippe Bilger, 14.
00:43:58 Tom Connard, 3.
00:44:01 Bernard Cohen-Adam, 3.
00:44:02 Désolé Gérald, mais zéro.
00:44:03 - Mais c'est Kiper Gagne.
00:44:04 - Vous avez tout à fait raison.
00:44:05 - Merci beaucoup Gérald d'avoir joué avec nous et merci beaucoup d'avoir participé
00:44:11 à une partie de cette émission.
00:44:12 Merci beaucoup et puis on espère qu'il fera meilleur à Auxerre.
00:44:16 - Je peux conclure deux secondes ?
00:44:18 - Oui.
00:44:19 - Allez-y.
00:44:20 - Je vous remercie d'avoir pris mon appel.
00:44:22 J'aime beaucoup vos sujets mais vos questions, je ne les aime pas.
00:44:26 - On sent le dépit de la défaite là.
00:44:30 - Il n'aime pas perdre Gérald.
00:44:32 - Les vraies voix sud radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:44:38 - Et très entouré aujourd'hui, forcément comme d'habitude, avec trois éditorialistes
00:44:43 de choix.
00:44:44 Philippe Bilger, Tom Connard et Bernard Cohen-Adam.
00:44:47 Et vous aux 0826 300 300.
00:44:50 Dans un instant, vous avez la parole Félix.
00:44:53 - On va évoquer la disparition de Jean-Claude Gaudin, l'ancien maire de Marseille, qui
00:44:57 s'est éteint ce matin à l'âge de 84 ans.
00:44:59 On sera avec le président de la région pour en parler.
00:45:01 - Comme d'habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, pardon, je raconte ma
00:45:07 langue à fourcher.
00:45:08 - Ça doit faire mal.
00:45:09 - Oui.
00:45:10 - Oui.
00:45:11 - Souvent, Philippe Bilger m'accuse de populisme pour mes coups de gueule et je suis certain
00:45:17 que ce soir, il va me baiser les pieds à la fin de celui-ci, contre le populisme assumé
00:45:22 d'un de ses journaux préférés, Le Monde.
00:45:24 Dernière victime en date, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de
00:45:28 Gallo, épinglé pour ses notes de frais dans un article au titre racoleur, hôtel de luxe
00:45:34 et vol en classe affaire.
00:45:35 Les notes de frais du gouverneur de la Banque de France en question, François Villeroy
00:45:39 de Gallo a dépensé en 2023 plus de 50 000 euros en transports, hébergement et restaurants,
00:45:45 un train de vie à part, même au sein de la très haute fonction publique.
00:45:48 Un article auquel le directeur de la Banque de France a répondu par un long communiqué
00:45:53 dans lequel il explique qu'il a dépensé 88 euros pour une nuit d'hôtel à Grenoble,
00:45:59 un prix exorbitant, vous en conviendrez, ses frais moyens par nuité étant de 282 euros.
00:46:05 Alors c'est vrai, il a dépensé 27 479 euros en billets d'avion, avec notamment des voyages
00:46:12 au bout du monde pour des événements comme le G20 ou l'Assemblée annuelle du FMI, le
00:46:17 Fonds monétaire international, mais avec des voyages en classe affaire, jamais en première classe,
00:46:21 comme il le rappelle dans son communiqué.
00:46:24 Il a aussi dépensé 7 202 euros de train, il doit voyager en première classe, ce qui
00:46:28 doit être un scandale pour le journal Le Monde.
00:46:31 Alors c'est vrai, c'est de l'argent public, mais le journal Le Monde ayant touché en 2021
00:46:35 5,9 millions d'euros d'aides publiques, j'attends des journalistes du monde qu'ils enquêtent
00:46:39 sur leurs notes de frais et les notes de frais de leurs actionnaires Xavier Niel et Mathieu Pigasse.
00:46:44 Je suis même prêt à aller passer une nuit dans un hôtel Formule 1, pour faire la queue
00:46:48 avec eux en caleçon et serviette sur l'épaule dans le couloir, pour prendre ma douche lors
00:46:52 de leur prochain déplacement.
00:46:54 Mais je doute que tant Xavier Niel que Mathieu Pigasse, que les journalistes du quotidien
00:46:58 de référence fréquentent beaucoup ce type d'hôtels, si même Le Monde vire au populisme
00:47:03 le plus crasse, où va la France ma petite dame ? Philippe Bilger.
00:47:07 Mais mon petit monsieur, vous avez totalement raison, et Philippe, votre coup de gueule
00:47:13 est très intéressant parce qu'il montre qu'en réalité le populisme est une certaine
00:47:21 manière de penser et de contester qui peut appartenir à l'élite réelle ou prétendue.
00:47:27 Et le populisme ne dépend pas forcément de la catégorie où on se trouve, mais le
00:47:34 monde, en effet, parfois est populiste.
00:47:37 Bernard Cohen à Dad.
00:47:38 Bravo Philippe pour ce moment d'humour, bravo aussi pour cette justice à François
00:47:44 Villoy de Gallo qui n'est vraiment pas quelqu'un, je le dis, qui a vraiment un souci des deniers
00:47:49 publics et qui se déplace beaucoup.
00:47:51 C'est quand même un gouverneur de banque centrale, ne l'oublions pas, et il fait beaucoup
00:47:55 de choses sur le terrain.
00:47:56 La nuitière de l'été chère.
00:47:58 On est bien d'accord, surtout qu'il y a quand même une dignité de la fonction à maintenir.
00:48:02 Je pense que c'est au-delà des goûts personnels de ce personnage qui a très bonne réputation
00:48:06 en tout cas de ce que j'en connais.
00:48:09 Donc oui, c'est ça qu'on préserve.
00:48:11 Ce n'est pas uniquement sa personne qui doit être traitée correctement, c'est encore
00:48:15 une fois la fonction qui le représente.
00:48:16 Merci beaucoup.
00:48:18 Félix Mathieu, vous avez la parole, vous nous emmenez à Marseille, je crois.
00:48:22 Un Marseille où l'ancien maire Jean-Claude Gaudin s'est éteint à l'âge de 84 ans.
00:48:26 Il avait dirigé la cité faussaine durant 25 ans de 1995 à 2020.
00:48:30 Nul ne peut arrêter l'horloge du temps.
00:48:34 Elle sonne aujourd'hui pour moi l'heure du retrait.
00:48:38 Jean-Claude Gaudin avait aussi été notamment sénateur, député, président de la région,
00:48:43 oui encore, ministre de la ville dans le gouvernement jupé de sa ville, sa passion, il avait l'accent,
00:48:47 la fièvre, la fraternité, crie le président Macron en annonçant la nouvelle.
00:48:51 Pour elle, pour cette ville, cet enfant de Mazac s'était hissé au plus haut poste de la République
00:48:55 qui la servit, écrit encore le chef de l'État.
00:48:57 Pour en parler, nous sommes en ligne avec le président de la région sud,
00:49:00 Provençal Pocot d'Azur qui fut aussi longtemps son premier adjoint.
00:49:04 Bonsoir Renaud Muselier.
00:49:05 Bonsoir.
00:49:06 Et merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio.
00:49:09 Que ressentez-vous ce soir ?
00:49:11 Ce matin, c'est une immense tristesse.
00:49:15 Je l'avais vu la semaine dernière à l'inauguration de Tangram
00:49:19 ou lors de l'arrivée de la flamme à Marseille.
00:49:22 Il était plutôt en forme, un peu amaigri mais heureux.
00:49:27 Heureux de voir la façon dont la flamme arrivait à Marseille
00:49:31 et ce que ça représentait pour lui, puisqu'il avait beaucoup peuvré pour que les Jeux Olympiques passent à Marseille.
00:49:35 Et puis ce soir, tout ça est très confus.
00:49:38 Au-delà de cette immense tristesse, ressort immédiatement la totalité de ce parcours politique
00:49:44 assez exceptionnel de cet homme attachant, avec cette faconde et cette voix érare
00:49:50 et cette grosse voix rugueuse qui faisait en sorte que chaque fois qu'il arrivait quelque part,
00:49:55 on savait que Jean-Claude était là.
00:49:57 Voilà un peu...
00:49:59 Et après, on regarde tout ce qu'il a fait pour cette ville, tout ce qu'il a fait pour ce pays.
00:50:03 Vous avez souligné ses différents mandats nationaux, vice-président du Sénat, ministre.
00:50:07 Il est surtout à Marseille qui était Marseille-sa-ville, Marseille avant tout.
00:50:12 Et il a consacré sa vie privée, familiale, politique,
00:50:16 à l'engagement pour cette ville qu'il aimait plus que tout
00:50:19 et pour lequel il a fait des modifications et des transformations très importantes.
00:50:23 En bref, un maire bâtisseur, attachant, personnalité politique des dimensions nationales
00:50:29 qui nous manque beaucoup.
00:50:31 - Monsieur le Président, est-ce que Jean-Claude Gaudin était l'un des derniers représentants
00:50:38 d'une classe politique qui n'existe plus aujourd'hui ?
00:50:42 C'est-à-dire une sorte de personnalité pour laquelle la politique était tout
00:50:47 et l'attachement à sa ville quasiment exclusif ?
00:50:51 - Je pense que d'autres hommes politiques ont été comme ça,
00:50:55 mais je crois qu'ils avaient tous une particularité qui n'existe plus aujourd'hui.
00:50:59 C'est la raison pour laquelle c'est peut-être un des derniers,
00:51:02 si ce n'est le dernier homme de cette qualité, de ce niveau.
00:51:06 A l'époque, ils étaient tous députés-maires ou sénateurs-maires.
00:51:08 Et donc ils avaient mécaniquement une action très forte au niveau local,
00:51:12 notamment dans des grandes villes ou dans des grandes métropoles,
00:51:14 et en même temps un engagement politique national fort
00:51:17 à l'intérieur d'un système politique, qu'il soit socialiste, de droite, peu importe.
00:51:22 Mais ils étaient au niveau national, au plus haut niveau,
00:51:25 et ils faisaient rayonner leur engagement national au service de leur cité.
00:51:29 Et ça, ça n'existe plus, c'est sûr.
00:51:31 - C'est marrant, ça me fait penser à un documentaire sur Chirac
00:51:34 qui s'appelait "Le jeune loup et le vieux"...
00:51:39 Je ne sais plus très bien exactement quel était le terme.
00:51:41 - Le chien !
00:51:43 - Mais il me fait penser un peu à la figure de Chirac d'une certaine façon.
00:51:45 Du point de vue de la longévité, également,
00:51:47 du point de vue du rapport au terroir, dans l'image qu'il a développée,
00:51:52 et cette forme de sincérité, de passion pour la politique.
00:51:55 - Bernard Cohen à toi.
00:51:56 - Oui, monsieur le Président,
00:51:58 Godin était comme vous, comme Gaston Defer,
00:52:02 c'est-à-dire des hommes qui privilégient leur engagement territorial,
00:52:07 le développement économique, à une carrière politique nationale.
00:52:11 Et c'est peut-être ça, aujourd'hui, qu'il faut retenir.
00:52:14 En tout cas, vous n'êtes pas rajeuni, là !
00:52:16 - Non, mais vous êtes la nouvelle génération !
00:52:19 Renaud, vous êtes toujours très jeune.
00:52:21 - Moi, j'ai 20 ans de moins,
00:52:23 mais c'est vrai que je fais partie de cette culture.
00:52:25 C'est-à-dire que j'ai été Secrétaire d'État aux Affaires étrangères
00:52:29 avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin,
00:52:31 signé Gérard à l'ONU, quand on a refusé l'Irak.
00:52:34 Mais j'ai toujours été Premier adjoint au maire de Marseille,
00:52:37 et implanté ici.
00:52:39 Et même aujourd'hui, Président de région,
00:52:41 je ne cours pas après de responsabilité nationale,
00:52:45 parce que je pense que cette ville, ce territoire,
00:52:47 cette région, Provence-Alpes-Côte d'Azur,
00:52:49 qui est incontestablement une des plus belles d'Europe,
00:52:51 fait en sorte que ça nécessite beaucoup d'engagement,
00:52:54 et surtout pas de se partigner.
00:52:58 - Merci mille fois, Renaud Musuli, d'avoir été avec nous,
00:53:01 Président de la région Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:53:04 Merci pour votre témoignage et cet hommage à Jean-Claude Godin.
00:53:08 Merci d'être resté avec nous. La suite des vraies voix dans un instant.
00:53:11 On fait une petite pause, à tout de suite.
00:53:13 - Ah Cécile, quel bonheur ce qui s'est passé pendant la pub,
00:53:17 suite à mon coup de gueule, Philippe Bligère est venu me baiser les pieds,
00:53:20 comme j'avais dit, c'était beau dans ce moment.
00:53:22 - Je n'ai pas vu cette information.
00:53:24 - Non, j'ai eu peur tout à l'heure, quand vous avez évoqué "baiser les pieds",
00:53:28 je me suis dit que vous poussiez loin le dévir.
00:53:31 - Oui.
00:53:32 - Le dévir, arrête de faire ton genre jetron, c'est ça ?
00:53:35 - Non, parce que franchement, vous laissez croire que j'ai des pratiques tout de même assez discutables.
00:53:40 - Il n'y a rien de discutable.
00:53:42 - De vous baiser les pieds, ça relève de la pathologie.
00:53:44 - Moi je ne dirais pas discutable, je dirais dégoûtante.
00:53:46 - Le baiser son propre.
00:53:48 - C'était peut-être plus ça le mot-là.
00:53:50 - Ça relèverait d'une sorte de pathologie, de ma part, ce qui est impossible.
00:53:55 Moi qui suis la norme amicale.
00:53:57 - Non mais tout ça parce qu'à un moment donné,
00:54:00 Philippe Bligère a trouvé que ce que vous aviez écrit était pas mal,
00:54:03 et tout de suite, la tête qui gonfle.
00:54:05 - L'hyperbole.
00:54:07 - Ça ne rentre pas à vous dire que...
00:54:09 Bon bref, en tout cas, on est ravis de vous accueillir.
00:54:11 Le 0826-300-300 voulait réagir bien entendu,
00:54:14 puisque l'émission, elle, est pour vous, avec Philippe Bligère,
00:54:16 Tom Conan et Bernard Cohen à dad,
00:54:18 et le 0826-300-300,
00:54:20 Aude vous attend au standard.
00:54:22 Allez tout de suite, le tour de table de l'actu des vrais voix.
00:54:24 - Oh, dites, je vais envoyer les actualités, vous venez les voir dans la cabine ?
00:54:27 - Je vais vous raconter une histoire pas banale.
00:54:29 - Mais vous, vous ne me racontez pas votre petite journée ?
00:54:32 - On a assez perdu de temps comme ça.
00:54:34 - Le tour de table... - De l'actualité.
00:54:36 - Et Philippe Bligère, vos tours de table concernent la nomination d'Emmanuel Kessler à la tête de la chaîne parlementaire.
00:54:42 - Oui, j'ai pris la peine, en fait, de manière très anticipée,
00:54:46 puisque je vous ai envoyé mon point de vue il y a trois jours,
00:54:49 donc deux jours quasiment.
00:54:52 Et j'ai été intéressé par le fait que la présidente de l'Assemblée nationale
00:54:58 avait la charge de nommer le président de la LCP à la télévision,
00:55:07 et contrairement à l'habitude,
00:55:09 elle n'a pas désigné celui qui avait obtenu le plus grand nombre de voix
00:55:15 de la part du comité de sélection composé de députés,
00:55:20 mais elle a choisi Emmanuel Kessler,
00:55:23 au détriment donc d'une femme talentueuse qui s'appelle Brigitte Boucher.
00:55:29 J'ai cru comprendre qu'on reprochait à Brigitte Boucher
00:55:32 d'avoir fait jouer un peu trop le groupe de pression des députés qu'il adorait,
00:55:39 les avait sollicité pour qu'ils interviennent,
00:55:43 et en définitive ça n'a pas plu,
00:55:45 et c'est lui donc qui est nommé.
00:55:49 Et les députés ont mal pris cela dans la mesure où ils ont eu l'impression
00:55:54 qu'on ne tenait pas compte de ce comité de sélection qui était chargé de valider ou non.
00:56:01 Il est vrai qu'on avait déjà connu le même cas de figure
00:56:05 avec le regretté Gérard Leclerc qui avait été élu au détriment d'un homme.
00:56:11 - Mais du coup si je comprends bien c'est un comité consultatif, c'est ça ?
00:56:13 - Voilà, mais en général...
00:56:15 - Ceci dit, Emmanuel Kessler est quand même un très bon professionnel,
00:56:19 il est très très valable, son parcours l'atteste.
00:56:21 - Oui, je crois qu'Emmanuel Kessler a beaucoup de qualité,
00:56:24 mon cher Philippe, il a été président de Public Sénat,
00:56:27 et puis ne l'oublions pas, il a fait la post-phase de mon ouvrage,
00:56:30 et ça c'est quand même très bien.
00:56:32 - Effectivement rien que pour ça, ça suffirait.
00:56:34 - Mais si je l'avais su avant...
00:56:36 - Je ne voulais pas vous le dire !
00:56:38 - Mais Bernard, vous savez que la France s'est arrêtée là, on est complètement...
00:56:41 - Mais c'est pas vrai !
00:56:42 - Le levier d'influence est là quand même.
00:56:44 - Ah oui, si j'avais su, je crois que je vous aurais caressé le dos quand vous êtes arrivés.
00:56:48 - Est-ce que la préface...
00:56:49 - Attendez, c'est pas pire que me baiser les pieds par Bidjer ?
00:56:51 - Bah non, c'est moins pire.
00:56:53 - Imaginez, vous avez eu la préface de Philippe David,
00:56:56 la post-phase d'Emmanuel Kessler.
00:56:58 - C'était deux honneurs supplémentaires.
00:57:00 - Là, vous étiez Nobel-lisant.
00:57:02 - Post-phase.
00:57:04 Et Tom Connard, puisque vous avez pris la parole, le cinéma !
00:57:08 - Oui, alors effectivement, vous savez, c'est le Festival de Cannes,
00:57:10 on entame la deuxième semaine,
00:57:12 c'est pas physiquement parlant, mais on va essayer de l'être par la voix.
00:57:15 Donc en fait, ce qui m'a intéressé, c'est normalement le film de Jacques Audiard,
00:57:18 le nouveau film de Jacques Audiard, qui est assez étonnant.
00:57:20 Vous savez, c'est cet réalisateur très important,
00:57:22 qui a un parcours fantastique,
00:57:24 mais qui a notamment fait "Un prophète".
00:57:26 Moi, c'est un film qui m'avait beaucoup frappé il y a quelques années,
00:57:29 avec Taraïm notamment, qui a eu beaucoup de récompenses.
00:57:32 Donc là, en l'occurrence, le film qui est présenté,
00:57:35 c'est un film qui s'appelle "Emilia Pérez",
00:57:38 dont le pitch, si vous voulez, est assez intéressant.
00:57:40 C'est l'histoire de Rita, qui est une avocate,
00:57:43 et qui est surexploitée, qui travaille énormément,
00:57:46 et qui va en réalité rencontrer un chef de la Pègre au Mexique,
00:57:49 donc mexicaine, qui s'appelle Manitas.
00:57:52 Donc elle va un peu l'aider à se retirer des affaires,
00:57:56 mais surtout, et c'est ça vraiment l'aspect très intéressant de ce film,
00:58:01 à faire une transition.
00:58:02 Parce qu'en fait, c'est ce chef du cartel mexicain
00:58:05 qui veut faire une transition et devenir la femme qu'il a toujours rêvée d'être.
00:58:08 Donc c'est évidemment assez déroutant.
00:58:10 Mais c'est un film, moi je n'ai pas eu l'honneur de le voir,
00:58:13 mais j'ai eu pas mal d'extraits, j'ai lu beaucoup de choses là-dessus.
00:58:15 L'actrice qui incarne cette personne trans,
00:58:18 c'est Carla Sofia Gascón, qui est elle-même une personne trans,
00:58:22 et qui a mené sa transition relativement tardivement à 46 ans.
00:58:25 Donc il y a quelques années, elle a aujourd'hui 52 ans.
00:58:27 Et surtout, ce qui est intéressant dans l'anecdote,
00:58:29 parce que je ne vais pas non plus défleurer le pitch trop loin,
00:58:32 c'est qu'au début, Audière ne voulait pas choisir cette personne,
00:58:36 cette personne trans, pour interpréter les deux rôles.
00:58:39 A la fois le personnage avant transition et après transition.
00:58:43 Et finalement, elle a beaucoup insisté, Carla Sofia Gascón,
00:58:47 et finalement, elle joue bien les deux rôles, les deux personnages.
00:58:51 Donc je trouve que c'est quand même une performance qui est assez intéressante.
00:58:55 C'est une comédie musicale, je précise,
00:58:58 donc sur la forme, c'est aussi quelque chose qui est très neuf,
00:59:01 et qui me semble être la première comédie musicale de Jacques Audière en tout cas.
00:59:05 Donc en tout cas, ça a vraiment enthousiasmé la critique,
00:59:08 ça a été présenté samedi à Cannes.
00:59:11 Et aussi, pour ceux qui sont sensibles aux questions de représentation,
00:59:15 de représentativité des personnes trans,
00:59:17 il se trouve que c'est quand même quelque chose de fort.
00:59:20 Et d'ailleurs, l'actrice s'en est vraiment exprimée à l'occasion de la conférence de presse.
00:59:26 Donc voilà, il y a plusieurs dimensions dans ce film qui méritent de le voir.
00:59:30 Et pressentis pour la palme ?
00:59:31 En tout cas, oui, potentiellement,
00:59:33 parce qu'il y a pas mal de facettes de ce film qui le rendent vraiment unique.
00:59:36 J'irai le voir, même si, pardon mon cher Tom,
00:59:41 ça n'est pas généralement ce thème de sujet résiduel qui me passionne.
00:59:46 Mais bon, on peut faire de l'universel dès lors qu'un cinéaste a beaucoup de talent, ce qui est son cas.
00:59:52 Allez, vous restez avec nous dans un instant, Bernard Cohen, à date,
00:59:56 vous reviendrez sur la démocratie représentative.
00:59:59 On en parle dans un instant, on fait une petite pause.
01:00:01 À tout de suite !
01:00:03 Les vraies voix sur le radio, 17h20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:00:08 On vous souhaite la bienvenue si vous venez de nous rejoindre avec Philippe David, tous les jours,
01:00:12 de 17h à 19h, Les vraies voix, avec Philippe Bilger.
01:00:16 J'ai bon ? J'ai bon ?
01:00:17 Mais c'est parfait !
01:00:18 J'ai bon ? J'ai bon ?
01:00:19 Oui, bravo !
01:00:20 Et vous, vous n'avez pas dit avec un air d'accablement ?
01:00:23 Ou alors, vous étiez bien intégré !
01:00:26 C'est donc qu'elle joue très bien la comédie !
01:00:28 Comment j'aurais pu le faire ?
01:00:29 En ce qui vous concerne, oui !
01:00:31 Bienvenue dans Les vraies voix !
01:00:33 Il y a Philippe David, il y a Philippe Bilger,
01:00:36 les deux autres, ils sont fous !
01:00:38 Au minimum, vous auriez pu jouer dans le film de Jaco !
01:00:43 Alors ça ?
01:00:47 Je suis tellement contente !
01:00:49 Tom Conan est avec nous, et Bernard Cohen à date.
01:00:52 C'est la suite du tour de table de l'actu de Nos vraies voix.
01:00:56 Bernard Cohen à date, c'est à vous !
01:00:59 Le pestacle !
01:01:01 Un sujet beaucoup moins gai, Cécile.
01:01:03 Et bien entendu sur la situation de Nouvelle-Calédonie.
01:01:06 Avec une citation de Goethe qui m'interpelle.
01:01:08 "Faut-il préférer l'injustice au désordre ?"
01:01:12 Mon cher Philippe.
01:01:14 Et donc, bien entendu, est-ce qu'il faut maintenir ce gel du corps électoral
01:01:19 sur un territoire qui est français ?
01:01:21 Parce que vous le savez, l'accord, depuis un certain nombre d'années,
01:01:25 fait que seul un certain nombre de publics peuvent voter,
01:01:28 des citoyens peuvent voter en Nouvelle-Calédonie.
01:01:30 Et ceux qui sont non-nés sur le sol depuis 1995
01:01:34 ne peuvent pas voter, même s'ils contribuent à la vie économique,
01:01:37 même s'ils contribuent à vivre dans cette île.
01:01:41 Donc c'est ça mon interrogation.
01:01:43 Est-ce qu'on peut continuer, en démocratie représentative,
01:01:46 à faire en sorte qu'un homme ne soit pas une voix ?
01:01:49 C'est vrai qu'un homme, une voix, ça a quand même été une phrase forte dans certains pays.
01:01:53 On a l'impression qu'en Nouvelle-Calédonie, ce n'est pas le cas, Philippe Bilger.
01:01:56 - Oui, mais puis, comme Bernard, quand vous aurez le temps ce soir,
01:02:01 allez voir exactement la formule de Goethe.
01:02:04 - Je l'ai simplifiée.
01:02:05 - Elle est beaucoup plus complexe que ça,
01:02:07 mais vous êtes brillant même quand vous citez Goethe imparfaitement.
01:02:12 - Je l'ai simplifiée, pour nos auditeurs.
01:02:14 - Bien sûr, pour nous. Merci.
01:02:16 - Qu'on peut prononcer Goethe...
01:02:17 - Pour Tom et moi.
01:02:18 - Mais qu'on peut prononcer Goethe pour faire un peu plus noble.
01:02:21 - Voilà.
01:02:22 - Mais effectivement...
01:02:23 - Oui, comme on peut dire "Ngöte zöche" aussi.
01:02:25 - Voilà, exactement.
01:02:26 - Philippe !
01:02:28 - Oui, c'est "Phileu".
01:02:30 - C'est un point très intéressant que vous soulevez.
01:02:34 Ça me rappelle des cours sur cette anomalie un peu inconstitutionnelle,
01:02:38 ce gel du corps électoral qui pose encore question.
01:02:42 Est-ce que c'est constitutionnel, d'ailleurs ?
01:02:45 Puisque c'est un régime qui est vraiment ad hoc.
01:02:49 Et en effet, ça pose question sur la légitimité ensuite du vote
01:02:54 issu d'un corps électoral qui est réduit à portion congrue de cette manière-là.
01:02:58 Et surtout pour des raisons, pour des motifs qui sont juridiquement inégalitaires.
01:03:02 - Bernard ?
01:03:04 - Ça fait partie d'une discrimination positive,
01:03:06 et qui fait partie d'un ordre établi.
01:03:08 Et c'est pour ça que je m'interpelle là-dessus.
01:03:10 - Mais moi, je me pose une question.
01:03:11 Est-ce qu'on ne fait pas tout pour que la Nouvelle-Calédonie devienne indépendante ?
01:03:14 Mais comme on veut éviter les affrontements,
01:03:16 on dit "ils vont voter, tant qu'ils ne disent pas oui à l'indépendance,
01:03:19 ils voteront, ils voteront, ils voteront."
01:03:21 Et puis le jour où il y aura un référendum qui donnera 50,01% pour l'indépendance,
01:03:25 après 45 référendums qui auront dit non,
01:03:28 on dira "voilà, vous êtes indépendants, c'est la démocratie."
01:03:30 Moi j'ai l'impression que les pouvoirs publics, c'est là qu'ils veulent nous amener.
01:03:33 - Il faut sans doute du courage politique,
01:03:35 il faut aussi veiller à ce que ces îles et l'Océanie soient moins subventionnés aux dépendants.
01:03:41 C'est un peu dommage de le dire, mais c'est une réalité.
01:03:43 Leur vie économique et aussi leur capacité de pouvoir s'exprimer librement.
01:03:47 On ne peut pas faire des référendums tous les 5 ou 10 ans, c'est pas sérieux tout ça.
01:03:50 - Non, même si Marine Le Pen, étrangement, le promet dans 40 ans.
01:03:55 - On peut quand même mentionner en 2 secondes, sans faire de polémiques excessives,
01:03:59 que c'est quand même aussi des stigmates à très long terme d'une politique coloniale.
01:04:05 Il faut quand même tout de même le rappeler.
01:04:07 C'est aussi parce que justement, cette situation historique est celle-ci.
01:04:11 - Oui, mais précisément, la transition ne se fait pas vraiment.
01:04:15 Et le statut juridique hybride qu'on vient de mentionner,
01:04:18 qui est effectivement une anomalie constitutionnelle totale,
01:04:20 découle également de cette situation historique, de cette réalité historique.
01:04:24 Il me semble. Sinon, quelle autre justification ?
01:04:27 - Attention quand même, Tom, au wokisme économique.
01:04:30 - Le wokisme économique, c'est pas ça.
01:04:32 - La colonisation politique et économique n'a pas eu que des défauts,
01:04:36 quand même, il faut pouvoir le rappeler.
01:04:38 Je pense qu'il faut aussi le dire.
01:04:40 C'est comme si on disait "Hitler a construit des routes".
01:04:45 - Non, mais c'est pour ça que je ne fais pas de comparaison.
01:04:51 N'importe quelle politique fut-elle désastreuse peut avoir des bons aspects.
01:04:55 Prenez Staline. Il y avait une politique en faveur de la culture qui était bonne.
01:04:59 C'est pas pour cette raison qu'il faut justifier le stalinisme.
01:05:02 - C'est sûr que Shostakovich a fait de belles musiques,
01:05:05 mais je ne prendrais pas Staline comme modèle culturel.
01:05:07 - Je pense que le prolétariat pouvait accéder à l'opéra,
01:05:10 ce qui n'est pas le cas dans d'autres régimes politiques.
01:05:13 De manière générale, le pire peut parfois engendrer le meilleur
01:05:17 dans certaines zones, dans certains domaines spécifiques.
01:05:20 Ça n'enlève absolument pas le problème qui vit ici.
01:05:24 - Pour vous, ce qu'on a apporté à la Nouvelle-Calédonie, c'est le pire ?
01:05:28 - Une politique coloniale, par essence, me semble toujours négative.
01:05:31 - Aujourd'hui encore, selon vous ?
01:05:33 - Non, absolument pas. C'est des stigmates à très long terme.
01:05:36 Disons qu'on le paye, ou en tout cas ces personnes,
01:05:38 plus exactement, parce qu'on n'est pas vraiment concerné directement,
01:05:40 le payent à très long terme. C'est ça que je veux dire.
01:05:42 C'est une transition qui ne se fait jamais, qui ne se termine jamais.
01:05:45 - Le danger, c'est précisément aujourd'hui,
01:05:49 on l'évoquait tout à l'heure avec le journaliste,
01:05:52 c'est que les jeunes qui se révolent,
01:05:55 qui ont à la fois probablement des causes économiques de déclassement,
01:05:59 mais surtout une haine absolue, je l'ai lue par ailleurs,
01:06:03 des gens m'en ont parlé,
01:06:06 ça n'est pas du tout la loi sur la recomposition du corps et l'étang,
01:06:10 ils s'en fichent, ils ne la connaissent même pas.
01:06:13 C'est la montée collective d'une détestation de la France.
01:06:16 - De l'autre. - De l'autre en plus.
01:06:19 - En tout cas, les pillages ne justifient rien, vous êtes d'accord ?
01:06:22 - Absolument pas, bien entendu.
01:06:24 - Quoi qu'il en soit, merci beaucoup en tout cas pour ce sujet, Bernard Cohen.
01:06:28 À date, dans un instant, les élections européennes,
01:06:31 les socialistes saisissent l'ArkHomme,
01:06:33 à propos du débat de Jordane Barladela et de Gabriel Attal,
01:06:36 prévu ce 23 mai, en y voyant un problème de démocratie fondamentale.
01:06:42 - Oui, le débat est-il confisqué par deux parties,
01:06:45 Renaissance et le Rassemblement National ?
01:06:47 Comprenez-vous le courroux des autres listes,
01:06:49 Raphaël Lutzmann et Olivier Faure s'étant exprimés à ce sujet,
01:06:52 et la liste de Raphaël Lutzmann étant en 3ème position dans les sondages.
01:06:55 Est-ce que les règles de l'ArkHomme ne posent pas globalement question
01:06:59 pour le pluralisme du débat ?
01:07:01 Certaines petites listes étant totalement absentes des médias.
01:07:04 Et à cette question, le débat Attal-Bardela doit-il être annulé
01:07:07 pour des raisons d'équité de traitement des listes ?
01:07:09 Vous dites oui à 61%, vous voulez réagir ?
01:07:11 Le 0826 300 300.
01:07:13 - Et nous sommes avec Françoise Laborde,
01:07:15 journaliste, ancienne membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel,
01:07:18 l'ancien ArkHomme, bonsoir, merci d'être avec nous.
01:07:21 Petite question, l'histoire de sentir la sensibilité,
01:07:26 est-ce que le service public est sciemment hors la loi
01:07:29 en organisant ce débat finalement ?
01:07:31 - Mais pas du tout !
01:07:33 C'est la liberté éditoriale des chaînes,
01:07:36 et ça n'est pas du tout contraire à la loi.
01:07:38 Je suis si férée qu'il y ait une proportion aussi importante de gens
01:07:41 qui pensent qu'il faut annuler ce débat.
01:07:43 Non, pas du tout, au contraire.
01:07:45 Les chaînes de télévision sont là pour ça, pour organiser le débat.
01:07:47 Je vous expliquerai plus longuement peut-être si vous voulez.
01:07:50 - Oui, lancez la pub, dit Françoise.
01:07:52 Non, vous ne voulez pas l'annoncer ?
01:07:54 - Non, je m'en occupe.
01:07:56 Allez-y Françoise.
01:07:58 - C'est la pub.
01:08:00 - Oui, bon, allez-y.
01:08:02 Vraies Voix Sud Radio, 17h20,
01:08:04 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:08:07 Retour des Vrais Voix avec Philippe Bilger,
01:08:09 Tom Conan, Bernard Cohen Haddad,
01:08:11 et c'est l'heure du coup de projecteur des Vrais Voix.
01:08:14 Les Vrais Voix Sud Radio,
01:08:16 le coup de projecteur des Vrais Voix.
01:08:18 Débat en direct entre le Premier ministre Gabriel Attal
01:08:21 et Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National.
01:08:24 Un débat qui fait débat.
01:08:25 - Le moment fort, cette semaine, c'est ce débat
01:08:27 qui opposera Gabriel Attal à Jordan Bardella.
01:08:29 Alors ce débat, en fait, il est contesté,
01:08:31 notamment par la gauche.
01:08:33 - Vous allez saisir l'ARCOM ?
01:08:34 - Oui. Olivier Faure qui a saisi l'ARCOM,
01:08:36 l'autorité de régulation de l'audiovisuel.
01:08:38 Ce débat, selon lui, pose un problème démocratique fondamental.
01:08:41 - Et le Parti Socialiste saisit l'ARCOM,
01:08:44 le régulateur des médias, contre le débat Attal-Bardella
01:08:47 prévu ce jeudi soir sur France 2.
01:08:49 En Italie, pour rappel, un débat similaire avait été annulé
01:08:52 par souci d'équité pour les autres listes.
01:08:54 Et l'ARCOM a déjà adressé d'ailleurs un courrier à France Télévisions
01:08:57 pour lui demander de veiller à un accès équitable à l'antenne.
01:09:00 - Alors parlons vrai, est-ce que le débat n'est pas confisqué
01:09:03 par le Rassemblement National et par Renaissance ?
01:09:05 Comprenez-vous le couroux des autres listes ?
01:09:08 On a vu les réactions de Raphaël Luxman et d'Olivier Faure.
01:09:11 Est-ce que les règles de l'ARCOM ne posent pas globalement question
01:09:14 pour le pluralisme des débats,
01:09:15 quand on voit que certaines petites listes
01:09:17 sont totalement absentes des médias ?
01:09:19 Et à cette question, le débat Attal-Bardella
01:09:21 doit-il être annulé pour des raisons d'équité de traitement des listes ?
01:09:24 Vous dites oui à 61%. Vous voulez réagir ?
01:09:26 Le 0826 300 300.
01:09:28 - Et Françoise Laborde est avec nous, journaliste et ancien membre
01:09:31 du Conseil supérieur de l'audiovisuel.
01:09:33 Merci Françoise Laborde d'avoir accepté notre invitation.
01:09:36 Philippe Bilger, ce débat, est-ce qu'il vous gêne ?
01:09:40 - Il ne me gêne pas du tout et je me place modestement
01:09:43 sous l'égide de Françoise Laborde,
01:09:45 qui connaît parfaitement le sujet.
01:09:48 Je veux dire, à partir du moment où ce débat va être organisé
01:09:55 et où l'ARCOM a indiqué à la chaîne
01:09:59 que forcément, il faudra d'une certaine manière
01:10:03 rétablir un temps d'égalité avec les autres candidats,
01:10:08 je ne vois pas où la difficulté se présente.
01:10:11 À moins qu'on considère que la contestation vienne du fait
01:10:16 qui est évident, que en réalité, la chaîne,
01:10:20 derrière sa liberté éditoriale, fait un choix politique
01:10:25 puisqu'elle met en évidence, pour l'instant,
01:10:28 les deux premiers dans les enquêtes d'opinion.
01:10:31 Et donc Olivier Faure...
01:10:33 - Donc un qui n'est pas candidat.
01:10:35 - Absolument. Olivier Faure peut dire,
01:10:37 voilà, en réalité, aujourd'hui, on considère que Glucksmann
01:10:43 n'existe pas dans le débat central puisqu'on prend Valérie Hayet,
01:10:48 enfin Attal, et Bardella.
01:10:51 - Bernard Cohen, à la date.
01:10:52 - Oui, moi je partage ce qui a été dit par Philippe.
01:10:54 - Est-ce que je peux rajouter quelque chose, mon ami ?
01:10:57 J'ajoute que, non seulement les chaînes sont dans leur liberté éditoriale totale,
01:11:03 mais c'est une jurisprudence constante de ce qui était le CSA,
01:11:08 validée par le Conseil d'État.
01:11:10 En 1995, c'est Canal+ qui avait organisé un débat à l'occasion municipale
01:11:17 entre Bertrand Delannoy et Philippe Seguin,
01:11:19 et Jean Tibéri à l'époque avait dit "Et moi, et moi, et moi,
01:11:22 pourquoi je ne suis pas là ?"
01:11:24 Et le Conseil d'État...
01:11:26 - Et pour la ville de Paris.
01:11:27 - Le choix de Canal, de faire participer simplement
01:11:31 Seguin et Delannoy, et c'est ce que dit l'ARCOM.
01:11:35 Il y a en effet deux candidats, un candidat,
01:11:37 et le soutien d'un autre candidat qui s'affrontent,
01:11:40 et après il faut respecter le principe d'équité,
01:11:42 et non pas d'égalité, c'est-à-dire donner à chacun
01:11:45 un temps de parole en fonction de sa représentativité.
01:11:49 On n'est pas dans les élections présidentielles.
01:11:51 Le principe d'égalité ne s'applique pas dans le cas d'espèce.
01:11:55 - Bernard Cohen, à la date.
01:11:56 - Moi je crois que ce qui gêne, c'est d'abord trois points.
01:11:59 D'abord, c'est la nouvelle génération politique,
01:12:02 c'est-à-dire Bardella, Attal, c'est l'après Macron.
01:12:05 Je tiens à vous le dire, c'est moi mon sentiment.
01:12:07 Deuxièmement, c'est que contrairement à ce qu'on nous a dit pendant des mois,
01:12:11 on est en renationalisation des élections européennes,
01:12:15 c'est-à-dire que l'Europe on l'oublie.
01:12:17 Et puis, troisièmement, ça y est c'est reparti
01:12:21 pour la bipolarisation de la vie politique, c'est-à-dire RN.
01:12:24 - Renaissance.
01:12:25 - Renaissance, ou partie, ce qu'on appelle, du centre.
01:12:28 Et donc les autres n'existent plus.
01:12:31 C'est un peu dommage.
01:12:32 - Ce qu'a dit François Delaborde est très juste.
01:12:35 Néanmoins, c'est vrai qu'il faudrait qu'il y ait une forme de compensation,
01:12:39 pas forcément de la même intensité,
01:12:41 mais qu'il y ait d'autres candidats qui puissent s'exprimer,
01:12:44 même avec une durée qui sera inférieure
01:12:48 du fait d'une représentativité qui n'est pas à leur avantage.
01:12:51 Je dirais que le souci qu'il peut y avoir dans la perception générale,
01:12:55 c'est que c'est quand même un débat entre le centre-droite et l'extrême-droite,
01:12:59 en tout cas entre deux nuances de la droite,
01:13:01 quelle que soit l'opinion qu'on ait au sujet d'Attal et de Bardella.
01:13:04 Donc à un moment donné, c'est aussi normal que les voix de gauche
01:13:07 fussent-elles moins élevées dans les sondages.
01:13:10 - Adrien Laitaupel à l'époque.
01:13:11 - Oui, d'accord.
01:13:12 Actuellement, il est quand même dans le gouvernement de Macron.
01:13:17 - C'est son gouvernement.
01:13:19 - Oui, je veux dire, il est...
01:13:21 Je trouve qu'il y a quand même un problème dans le fait
01:13:24 qu'il n'y ait pas de débat de gauche,
01:13:26 ou en tout cas qui oppose des nuances de gauche et des nuances de droite,
01:13:29 tout simplement.
01:13:30 - Oui, Philippe, déjà.
01:13:31 - Oui, moi je ne suis pas persuadé qu'Attal soit au centre-droite.
01:13:35 - Dans sa politique, quand même.
01:13:37 - Je pense qu'il y a encore beaucoup de gauche chez Macron,
01:13:40 de mon point de vue.
01:13:41 Mais bon, je ne veux pas engager un débat digressif.
01:13:47 François Zabon veut réagir.
01:13:50 - Non, je veux dire, ce qui est intéressant dans ce débat
01:13:53 et dans ce que vous dites, c'est qu'en fait, il y a de lecture.
01:13:55 Il y a la lecture juridique qui fait que, voilà, c'est la règle,
01:13:59 c'est parfait, il n'y a rien à redire.
01:14:01 En effet, plus tard, il faudra donner un temps de parole
01:14:04 en fonction de la représentativité de telle et telle formation politique
01:14:08 sous la forme que la chaîne décide, parce que c'est la liberté éditoriale.
01:14:12 Il faut le rappeler, c'est la liberté d'expression,
01:14:14 c'est la liberté éditoriale à laquelle on est tellement attachés en France.
01:14:17 - Bien sûr.
01:14:18 - C'est fondamental, il faut la défendre.
01:14:20 Et la chaîne décide sous quelle forme elle peut donner, en effet,
01:14:23 un temps de parole supplémentaire, interview, portrait, débat, que sais-je.
01:14:27 Mais après, il y a le coup politique.
01:14:29 C'est clair que Jordane Bardella, depuis le début, dit
01:14:32 « moi, j'ai envie d'être face à Gabriel Attal, parce que c'est au fond
01:14:36 mon alter ego en termes de génération, d'ambition, de potentialité politique ».
01:14:43 Mais ça, c'est le coup politique.
01:14:45 Ça n'a rien à voir avec la règle juridique.
01:14:49 - Oui, mais Françoise, je vous coupe.
01:14:52 Sauf que l'affiche Bardella-Attal en matière d'audience
01:14:56 ne sera de toute façon pas la même
01:14:58 si demain on met Glucksmann face à un autre candidat.
01:15:03 - Un meilleur magnum !
01:15:04 - On sait très bien que l'audience ne sera jamais la même,
01:15:07 parce que l'affiche est tellement attendue.
01:15:09 - C'est exactement toute la problématique de la représentativité.
01:15:13 Vous disiez tout à l'heure qu'il y a certaines petites listes
01:15:16 dont on ne parlera jamais.
01:15:18 De fait, c'est comme ça.
01:15:20 On vit en France dans un système absurde.
01:15:22 Moi, je suis contre la calcul du temps de parole.
01:15:24 Je trouve que c'est une folie.
01:15:26 C'est une folie française, c'est une folie administrative.
01:15:28 On adore tout compter, on adore être là, mettre des bois, des crayons, des trucs.
01:15:33 Tout ça est absurde.
01:15:34 On est le seul pays au monde qui fait des choses pareilles.
01:15:36 Il y a peut-être un Corée du Nord qui le fait encore,
01:15:38 et je ne suis même pas sûre.
01:15:39 - Mais il y a moins de listes en Corée du Nord.
01:15:42 - Non.
01:15:43 - Ce n'est pas du tout démocratique de calculer le temps de parole.
01:15:47 C'est une façon de se rassurer.
01:15:49 C'est la classe politique qui a envie de ça.
01:15:51 En plus, on ne calcule...
01:15:52 Alors maintenant, on change un peu en calculant, en effet,
01:15:54 le temps de parole des chroniqueurs à la télévision.
01:15:57 Mais pourquoi on ne calcule pas le temps de parole des syndicats ?
01:16:00 Pourquoi on ne calcule pas le temps...
01:16:01 Voilà. Tout ça n'a aucun sens.
01:16:03 - Des auditeurs...
01:16:04 - Mais il y a plein de pays où ça ne se passe pas, et tout va très bien.
01:16:07 Pendant la campagne présidentielle,
01:16:09 il y a en effet un temps de parole qui est très restreint
01:16:12 où l'égalité absolue entre tous les candidats...
01:16:15 Alors vous vous rappelez, c'est formidable, on a ces campagnes officielles
01:16:18 où on a n'importe qui qui est candidat, qui a ses signatures,
01:16:22 qui a son quart d'heure de célébrité tous les soirs, c'est formidable.
01:16:27 Mais pour le reste, je veux dire, c'est un système
01:16:29 qui permet à des jeunes stagiaires de gagner un peu de sous
01:16:33 en comptabilisant les temps de parole.
01:16:35 - Je veux dire, chers amis,
01:16:37 c'est comme pour toutes les antennes d'orignaux de télévision,
01:16:40 mais c'est un système absurde.
01:16:42 Mais en tout cas, France Télévisions respecte la règle.
01:16:45 - Vous pensez, comme Françoise Laborde,
01:16:46 que ça pose des problèmes en termes démocratiques ou pas ?
01:16:49 Où datent vos appels ?
01:16:50 Et nous attendons vos appels avec les vrais voix au 0826 300 300.
01:16:54 Tom Connane.
01:16:55 - Oui, moi ce que je trouve quand même effectivement intéressant,
01:16:56 c'est que le choix éditorial, il doit quand même être salué sur un point,
01:16:59 c'est que ça va quand même intéresser les gens.
01:17:01 Effectivement, c'est un duel qui est sexy avec tous les guillemets
01:17:03 qu'on peut mettre autour de ce mot.
01:17:06 - Mais non, mais sans guillemets,
01:17:07 forcément c'est les deux personnalités qui sont au-dessus dans les combats.
01:17:10 - Il y a une question générationnelle,
01:17:11 il y a une question intéressante,
01:17:13 il y a un côté frais, neuf, etc.
01:17:15 Pas forcément dans les idées,
01:17:16 mais en tout cas au moins dans l'apparence, dans le package.
01:17:18 Et donc, l'intérêt tout de même d'un point de vue en tout cas démocratique
01:17:21 au-delà de l'aspect médiatique,
01:17:22 c'est que ça va peut-être inciter les gens aussi à aller voter,
01:17:24 à peut-être réduire l'abstention.
01:17:26 En tout cas, ça peut clairement avoir un effet sur certaines populations,
01:17:29 peut-être même d'ailleurs l'électorat le plus jeune.
01:17:31 - Philippe Billiger.
01:17:33 - Est-ce que si on suivait votre désir profond,
01:17:36 c'est-à-dire arrêter de compter, de chiffrer,
01:17:39 est-ce que le risque ne serait pas de donner alors à l'ensemble des chaînes,
01:17:45 j'allais dire forcément, une vision idéologique ?
01:17:50 Est-ce qu'elles choisiraient au regard de leurs critères personnels ?
01:17:54 Est-ce qu'on perdrait pas au moins cette neutralité apparente ?
01:18:00 - Neutralité apparente, vous employez le bon mot.
01:18:03 - Bien sûr.
01:18:05 - C'est ce qu'on a à faire.
01:18:07 Donc, il se trouve qu'il y a une forme d'hypocrisie là-dedans.
01:18:11 On choisit sa radio, sa télévision,
01:18:14 comme on choisit son journal, même presse écrite,
01:18:18 en fonction de sa sensibilité.
01:18:21 Moi, j'ai tendance à faire confiance, j'espère encore aux journalistes
01:18:24 qui ont un tout petit peu le sens de la mesure et de la déontologie,
01:18:28 encore que quand je vois ce qui se passe à Sciences Po,
01:18:30 je commence à m'inquiéter, je ferme la porte.
01:18:32 Mais moi qui ai longtemps couvert des conflits sociaux,
01:18:37 on faisait en sorte de donner la parole aussi bien aux usagers malheureux
01:18:44 qu'aux syndicalistes, qu'aux patronats.
01:18:47 Il y a une forme de déontologie qui s'applique.
01:18:50 S'il y a parfois une administration qui est là pour surveiller,
01:18:54 pour normer, il y a quelque chose d'assez malsain.
01:18:58 J'allais dire, on ne donne pas à chacun la possibilité
01:19:03 de faire confiance à sa propre morale et à son propre sens déontologique.
01:19:09 Et je crois que c'est ça qui est fondamental.
01:19:11 Ce serait dommage de considérer que les journalistes
01:19:14 ne sont plus capables de faire leur métier
01:19:16 s'ils ne sont pas encadrés par des règles normatives
01:19:21 et qui sont purement arithmétiques.
01:19:24 Je trouve qu'il y a là quelque chose d'assez malsain.
01:19:27 Bernard Cohnet, vous réagissez ?
01:19:28 Oui, mais pourquoi gommer une réalité ?
01:19:30 C'est que la politique est devenue un spectacle.
01:19:33 N'oublions pas l'ouvrage de Schwarzenberg,
01:19:35 c'était il y a 30 ou 40 ans.
01:19:37 Et ça c'est vrai, c'est une réalité.
01:19:39 Et puis les deux orateurs, Bardella et Attal,
01:19:43 font partie des 60 personnalités préférées des Français.
01:19:47 Bardella 50e, Attal 57e dans le JDD, n'oublions pas tout ça.
01:19:52 Pourquoi on se fait violence alors que les Français ont envie de ce spectacle-là
01:19:56 et peut-être, comme l'a dit Tom, d'aller voter ?
01:19:58 C'est peut-être un plus.
01:20:00 Et est-ce que...
01:20:01 Au-delà du spectacle, il y a cette dimension-là,
01:20:04 mais je pense quand même que le point...
01:20:05 Qui est une grosse dimension.
01:20:06 Tout le monde va chercher les dossiers de tout le monde.
01:20:08 Mais dans la perception de certaines personnes,
01:20:10 certains Français, c'est aussi quand même une forme de droitisation.
01:20:13 Je dirais à la fois dans certains médias,
01:20:15 non pas que des médias de droite sont plus nombreux qu'avant,
01:20:18 mais leur influence relative est peut-être plus importante qu'avant.
01:20:20 Je vous renvoie quand même à tout le débat qu'il y a eu sur CNews récemment.
01:20:24 Quoi qu'on en pense, mais je veux dire,
01:20:25 c'est incontestablement une tendance éditoriale particulière
01:20:28 qui a pris en influence ces derniers mois, ces dernières années.
01:20:32 Ça c'est le premier point.
01:20:33 Donc du coup, si en plus on en rajoute,
01:20:35 en plus des débats qui sont entre personnalités...
01:20:37 - Alors tu n'es pas du tout d'accord avec moi.
01:20:38 - Je vais terminer juste ce point là.
01:20:39 - Alors pas de dix minutes.
01:20:40 - Attendez, on termine.
01:20:41 - Non, je termine juste ce point Françoise.
01:20:43 Et le deuxième point, c'est en plus,
01:20:44 si par-dessus le marché, il y a des débats entre différentes nuances de la droite,
01:20:48 encore une fois, centre-droite par exemple et extrême-droite,
01:20:51 ce que j'ai dit tout à l'heure entre Bardella et Attal,
01:20:54 ça donne quand même une impression,
01:20:55 fait qu'il y a effectivement tout un camp politique
01:20:58 qui n'est pas représenté, qu'on n'entend pas assez.
01:21:01 - Françoise Lamorque qui n'est pas d'accord avec vous Tom Connade.
01:21:03 - Vous êtes quand même à la droite de Philippe David.
01:21:07 - À l'extrême-droite.
01:21:09 - Par contre, je vois bien d'où vous parlez, comme dirait l'autre.
01:21:14 - C'est pas tiré.
01:21:16 - Il y a Attal de centre-droite, bon très bien,
01:21:18 mais alors à ce moment-là, quand on n'est pas mélangeoniste, tout est à droite.
01:21:21 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:21:22 Je ne suis pas du tout d'accord sur le fait qu'il y ait aujourd'hui
01:21:25 une émergence dans les médias d'une droite qui n'existerait pas avant.
01:21:29 Ça n'est pas vrai du tout.
01:21:30 Franchement, ça n'est pas vrai du tout.
01:21:32 - Elle est plus présente.
01:21:33 - Je crois que Vénération, je le sais, ne connaît pas l'histoire
01:21:35 et n'a pas de mémoire.
01:21:38 J'allais dire, franchement, c'est complètement faux ce que vous dites.
01:21:41 - Non, moi je pense que c'est...
01:21:43 - Je pense que vous êtes frappé par le fait qu'il y a en effet aujourd'hui
01:21:46 des voix un peu différentes qui s'expriment
01:21:48 parce que vous avez été biberonné à Libération
01:21:52 et à je ne sais quel autre organe de presse.
01:21:56 Mais vous vous trompez absolument quand vous pensez qu'aujourd'hui,
01:22:00 la droite prend une influence dans les médias
01:22:03 qui est beaucoup plus importante qu'avant.
01:22:05 - Je pense qu'encore une fois, il y a une présence
01:22:08 qui est quand même beaucoup plus nette aujourd'hui.
01:22:11 - Parce qu'à l'époque, elle était inexistante aussi.
01:22:13 C'est ça le problème, c'est que quand on part de zéro,
01:22:15 on peut presque monter.
01:22:16 - C'est aussi parce que les médias avaient tendance peut-être
01:22:19 à être plus neutres et aujourd'hui, effectivement,
01:22:21 et c'est peut-être une bonne chose d'ailleurs,
01:22:23 il y a une tendance à l'américanisation des médias.
01:22:26 C'est-à-dire qu'en effet, les rédactions deviennent plus engagées,
01:22:29 la lignée éditoriale devient plus marquée.
01:22:31 - Oui, mais d'un autre côté, est-ce qu'on peut faire basculer quelqu'un
01:22:33 d'abord à l'autre ? Est-ce que c'est possible encore aujourd'hui ?
01:22:35 - J'espère, parce que c'est quand même le but d'un débat.
01:22:37 C'est pour ça aussi que chaque chaîne, etc.
01:22:39 - Non, de comprendre et d'accepter des points,
01:22:41 mais est-ce qu'on peut, quand on est très à gauche,
01:22:44 passer très à droite ?
01:22:45 - Oui, peut-être pas, mais c'est quand même intéressant
01:22:47 d'être vivifié par des gens qui ne sont pas forcément d'accord entre eux.
01:22:50 - Vivifié ? Vous générez !
01:22:51 - C'est bien dit, Bernard Cohen et Françoise Laborde.
01:22:53 - Je partage ce qu'a dit Françoise Laborde,
01:22:55 parce que comme moi, je suis beaucoup plus âgé
01:22:58 que Françoise Laborde, j'ai vécu l'époque Ersan.
01:23:00 Et donc, il n'y avait pas effectivement, à l'époque,
01:23:02 il n'y avait pas de chaîne, mais c'était les journaux.
01:23:05 Le Figaro était classé très, très à droite.
01:23:07 Regardez la gauche, François Mitterrand et d'autres,
01:23:09 ce qu'il disait à l'époque d'Ersan, tu verras, c'était bien avant que tu naisses.
01:23:12 Mais aujourd'hui, on a une vraie attente,
01:23:16 et tout simplement, une attente de la population.
01:23:19 Ne privons pas la population de ce qu'elle veut entendre
01:23:22 et de ce qu'elle veut savoir.
01:23:23 Et c'est le rôle des journalistes de poser les bonnes questions.
01:23:26 Et il y a très bonnes journalistes, pas uniquement des Béniouioui
01:23:29 ou des Gaudillot qui sont là pour faire leur métier.
01:23:31 C'est ça qu'on attend de la presse.
01:23:32 Françoise Laborde, le mot de la fin de ce débat vivifiant.
01:23:36 Je trouve ça formidable, je trouve ça très intéressant.
01:23:40 Je trouve ça génial qu'il y ait une jeune génération
01:23:43 de jeunes gens en politique qui s'engagent.
01:23:46 Je dis, voilà, vive le débat, vive la liberté d'expression,
01:23:50 mais la liberté des chaînes et abalouokisme.
01:23:52 Voilà, très bien.
01:23:54 La valeur, c'est pas neutre du tout, ça, pardon.
01:23:57 Françoise, elle nous a fait un petit panier gardi.
01:24:00 C'est parfait pour le jeu de kiff.
01:24:02 Merci beaucoup, Françoise Laborde, d'avoir été avec nous,
01:24:04 journaliste et ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel,
01:24:07 et accessoirement, vraiment, merci beaucoup.
01:24:10 En tout cas, de votre joyeuseté, de votre bonne humeur.
01:24:14 Voilà, merci beaucoup, Philippe Bilger.
01:24:16 Merci, Tom Connan, merci, Bernard Cohen, à date.
01:24:19 On a passé un très bon moment avec vous trois.
01:24:21 On espère vous revoir très bientôt.
01:24:23 Dans un instant, on va vous parler citoyenneté,
01:24:25 comme tous les lundis soirs, avec Stéphane Pelé et Aurélie Gros.

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