Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail, se trouve devant la gare Saint-Lazare à Paris pour faire "une bonne vieille grève comme on sait faire à la SNCF". Le but ? Peser sur les négociations qui auront lieu ce mercredi. Les cheminots réclament des primes JO plus importantes que celles proposées par la SNCF, à hauteur de 50 euros brut.
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00:00 Les négociations sur les primes pour les Jeux olympiques auront lieu demain,
00:02 vous demandez combien vous ?
00:04 Écoutez, on verra ce que diront les négociations.
00:07 En tout cas, aujourd'hui, c'est une mobilisation qui est un succès.
00:10 On a souhaité justement mettre la négociation
00:13 sous le rapport de force d'une bonne gaine de grève,
00:15 comme on sait faire à la SNCF.
00:17 Il y a énormément de cheminots derrière moi.
00:20 Ce sont des collègues qui vont travailler au mois d'août.
00:22 Ce qu'il faut savoir, c'est qu'au mois d'août,
00:24 là où la plupart des gens vont partir en vacances,
00:25 nous, on aura beaucoup de trains.
00:27 En plus, on parle de 4500 trains supplémentaires.
00:30 Donc ça, c'est des contraintes.
00:31 C'est des contraintes pour des pères, des mères de famille
00:33 qui sont aux cheminots et qui va falloir justement être au charbon.
00:36 On parle de 15 à 20 millions de voyageurs qu'il va falloir accueillir.
00:39 Et bien, tout ça, ça se paye.
00:41 Et pour que ça se paye, il faut qu'il y ait une bonne négociation.
00:43 Fabien Villieu, la direction de la SNCF a l'air plutôt encline
00:47 à vous donner des primes.
00:48 Des chiffres ont été évoqués, ça ne vous convient pas ?
00:51 Pour l'instant, elle est encline à négocier.
00:53 Pour l'instant, elle propose 50 euros bruts.
00:55 Donc, clairement, ça ne nous va pas.
00:57 D'ailleurs, si ça nous allait, il y aurait eu très peu de grévistes aujourd'hui.
01:00 Si le taux de grévistes, et je pense que tout le monde va regarder
01:03 le taux de grévistes qui a eu lieu aujourd'hui,
01:04 qui sera, à mon avis, énorme.
01:05 Si le taux de grévistes est important, c'est parce que les cheminots
01:08 ont l'impression qu'ils se font rouler dans la farine par rapport aux propositions.
01:11 Par ailleurs, je rappelle que les premiers préavis sur les JO ont été posés début avril.
01:16 La direction avait largement le choix...
01:18 Attendez, là, je suis en fumée.
01:19 La direction avait largement le choix de négocier bien plus tôt.
01:23 On a finalement accéléré la négociation.
01:26 Tout le monde aura bien compris que mieux vaut négocier fin mai, début juin qu'au dernier moment.
01:31 Voilà, moi, je suis assez confiant.
01:33 - Fabien Vildieu, comment vous allez faire pour fixer le montant ?
01:36 Vous vous inspirez des autres corporations, de ce que les autres ont obtenu ?
01:40 - C'est sûr que tout le monde va se regarder.
01:42 Mais par contre, ce qui sera mis sur la table,
01:45 ça sera soumis à consultation des adhérents Sud Rail.
01:49 Donc, c'est les adhérents...
01:50 Moi, je représente Sud Rail, donc ça sera les adhérents de Sud Rail.
01:52 Chaque organisation syndicale consultera comme elle voudra.
01:56 Si les adhérents Sud Rail estiment que c'est assez,
01:58 eh bien, écoutez, on tape dans la main et tout se passe bien.
02:00 S'ils estiment que ce n'est pas assez,
02:02 ça veut dire qu'aujourd'hui, ça ne sera qu'un premier avertissement
02:05 et qu'ils voudront mettre plus sur la table.
02:07 Mais encore une fois, j'ai confiance.
02:08 - C'est un chantage, la grève avant les JO ?
02:10 C'est un chantage ?
02:10 - C'est un rapport de force.
02:12 Vous le savez, un rapport de force, un chantage, c'est comme ça.
02:14 Depuis que le monde est monde, depuis que le mouvement ouvrier existe,
02:17 il y a des grèves, il y a des rapports de force.
02:19 Et on a tendance à croire que plus le rapport de force est important,
02:22 mieux est la négociation.
02:23 Donc, c'est l'esprit de la mobilisation d'aujourd'hui et de la négociation de demain.