Fabien Villedieu (délégué du syndicat Sud Rail): "Si on arrivait à une augmentation mensuelle brute de 150 à 200 euros, on pourrait éviter cette grève"
Une grève massive à la SNCF ce week-end, en pleines vacances scolaires? La CGT et Sud-Rail ont maintenu leur appel à la grève des contrôleurs, après une dernière réunion insatisfaisante selon eux avec la réunion.
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00:00 Oui, mais votre patron dit ce matin, écoutez, on ne peut pas déclencher une grève ou une menace de grève systématiquement avant les vacances pour obtenir toujours plus.
00:09 Pourquoi ? Parce qu'il dit, écoutez, nous, on a déjà fait des efforts, 20% d'augmentation de salaire en trois ans.
00:13 Et là, vous en voulez encore plus pour les chefs de bord, pour les contrôleurs.
00:18 On en veut encore plus pour les chefs de bord, en l'occurrence parce que là, il y a un préavis.
00:21 Il y a aussi les aiguilleurs qui sont prêts à se mobiliser.
00:24 Il y a des problèmes du pouvoir d'achat sur l'ensemble de la SNCF.
00:26 Mais ce qu'il faut bien comprendre, et peut-être que les contrôleurs ont, par rapport aux autres cheminots, une conscience plus avancée.
00:32 Pourquoi ? Parce que les contrôleurs voient que les trains sont pleins.
00:37 Quand ils contrôlent les billets, ils voient les prix des billets.
00:40 Donc, ils savent qu'aujourd'hui, la SNCF fait beaucoup d'argent.
00:42 D'ailleurs, elle va sûrement annoncer fin février quasiment 2 milliards de bénéfices.
00:46 Donc, dans une situation, on a une entreprise où il y a, et quand je dis 2 milliards de bénéfices, c'est ce que j'ai dit la dernière fois.
00:52 Les gens ne le savent pas, la SNCF est l'entreprise ferroviaire la plus rentable d'Europe.
00:57 Les cheminots se disent pourquoi moi, je n'ai pas ma part de gâteau.
01:01 Et la part de gâteau, ce n'est pas une prime de 400 euros au mois de mars.
01:04 Non, ce n'est pas ça. C'est une vraie augmentation soit des salaires ou là, en l'occurrence, une augmentation de la prime de travail qui est revendiquée par les contrôleurs.
01:12 En résumé, pour que tout le monde comprenne bien, votre patron propose une prime de 400 euros et vous vous dites qu'on veut plusieurs centaines d'euros par mois.
01:20 Oui, je pense que si on arrivait à une augmentation mensuelle brute de 150 à 200 euros et que le patron nous dit on se met autour de la table,
01:30 on pourrait même éviter cette grève-là, sauf qu'il ne le veut pas.
01:33 Pourquoi il ne le veut pas ? Parce qu'il préfère réserver ses dividendes qui vont permettre de faire des travaux sur les voies de chemin de fer.
01:40 Je répète, les voies de chemin de fer qui n'appartiennent pas à la SNCF et qui sont empruntées par tous les concurrents.
01:45 Aujourd'hui, la SNCF paye pour tous les autres.
01:47 C'est marrant parce que les Français ont les images de l'inverse. Ils ont l'image qu'on aide la SNCF plutôt que l'inverse,
01:53 alors que finalement, aujourd'hui, c'est la SNCF qui aide et qui finance la rénovation des rails.