• il y a 7 mois
Les points d’exclamation ne suffisent pas à exprimer votre enthousiasme ou votre colère ? Vous allez adorer les points d’ironie, de doute ou encore de m*rd* ️

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Transcription
00:00 Le point d'ironie, le point de doute ou encore le point de m****,
00:03 vous ne connaissez pas ces signes de ponctuation et pourtant ils ont existé avant nos emojis.
00:07 En France, on compte un peu plus d'une dizaine de signes de ponctuation.
00:10 Mais à côté de cette base commune qu'on utilise tous les jours,
00:13 de nouveaux signes étonnants sont apparus dès le 19e siècle.
00:16 Cette ponctuation non-standard, on peut la diviser en deux catégories.
00:20 D'abord, les smileys, c'est-à-dire les signes que l'on crée avec des lettres à coller,
00:23 l'ancêtre de nos emojis.
00:24 La première fois que l'on recense un smiley, c'est dans un texte très sérieux de la Renaissance.
00:28 L'imprimeur Geoffroy Torry dessine à l'aide d'un E et d'un D, ce qui ressemble à un sexe masculin.
00:33 Il avait fait un signe un peu gris-voix, c'est un hommage à Piriap.
00:37 C'est quelqu'un qui aimait beaucoup jouer avec les lettres.
00:40 Il avait fait plusieurs rébus, dont le fameux "J'ai grand appétit".
00:43 Vous savez, "J'ai grand appétit".
00:45 En français, un smiley s'appelle un couillard, au 20e siècle du moins.
00:48 On en retrouve dans des formes assez évoluées, bien avant l'arrivée du numérique,
00:52 comme le montrent les notes d'Edmond Morin dans son Dictionnaire de 1903.
00:55 La seconde catégorie de cette ponctuation non-standard comprend les signes
00:58 pour lesquels on a imaginé un caractère spécial qui n'existait pas avant.
01:02 Par exemple, le point d'ironie, pour indiquer qu'une phrase doit être prise au second degré,
01:06 notamment utilisé dans le Canard Enchaîné.
01:08 Le point exclarogatif, imaginé par le publiciste américain Martin Specter,
01:12 pour donner plus d'impact à ses réclames.
01:14 On le retrouve dans La Police Calibri ou Helvetica.
01:16 Le point d'aisance, dit "point de m***", du poète Michel Hall,
01:19 qui servirait à dire, ou plutôt à écrire, le mot de façon moins vulgaire.
01:23 Ou encore le point de doute, créé par le romancier Hervé Bazin,
01:26 qui marque l'expression d'un pressentiment et d'une incertitude.
01:28 Si ces signes spécialement créés ne sont plus utilisés aujourd'hui, c'est pour deux raisons.
01:32 Les signes n'existaient pas en typographie, donc c'était quand même difficile de les créer et de les vendre.
01:37 Et deuxièmement, très souvent, c'est parce que ces signes-là n'étaient pas, au fond, réels, utiles.
01:43 En fait, la plupart des signes spécialement créés sont des inventions politiques.
01:46 Ils ont été rapidement mis de côté par les couillards, les smileys,
01:49 puis par nos emojis à la fin du XXe siècle, qui permettaient d'exprimer des sentiments de manière plus reconnaissable.

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