La commission d’enquête sénatoriale sur la financiarisation du football auditionnait ce mardi, l’ancien président de l’Olympique de Marseille, Christophe Bouchet auteur de « Main basse sur l’argent du foot français » est revenu sur l’accord très contesté, conclu entre la Ligue de football professionnel (LFP) et le fonds d’investissement CVC en 2022.
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00:00 Je vais vous surprendre, je suis rentré dans le deal,
00:04 j'ai cherché à comprendre,
00:06 et au départ je croyais que c'était un deal formidable,
00:09 et je me disais pourquoi CVC a fait ce deal absurde ?
00:12 Avant de découvrir, parce que ce n'était pas dit,
00:16 là vous l'avez énoncé M. le Président,
00:19 parce que c'est devenu banal et tant mieux,
00:21 avant de comprendre que c'était un deal à vie.
00:24 Et là, évidemment ma curiosité de journaliste,
00:30 mais aussi ma responsabilité quelque part,
00:32 vous l'avez dit, j'ai été élu,
00:35 votre collègue Jean-Gérard Pommier sait que je suis un garçon tenace,
00:40 ce qui nous a valu dans le passé quelques échanges courtois mais fermes.
00:44 Donc j'ai regardé, j'ai tenté de regarder ce sujet,
00:49 et puis en descendant le sujet, je me suis aperçu que
00:52 tout ou tout presque dans cette histoire était absurde.
00:55 Donc c'est comme ça que j'ai décidé de me poser quelques questions,
00:59 puis de questions en autres, je me suis dit,
01:00 ben tiens, pourquoi pas faire un livre sur le sujet,
01:03 qui me semble, ça crie main basse, dans d'autres secteurs.
01:08 Alors l'audience de ce livre, elle a été plutôt bonne,
01:12 mais dans d'autres secteurs ça aurait fait un scandale,
01:16 je pense aux maisons de retraite, dans les crèches, etc.
01:21 Là c'est passé relativement inaperçu, je trouve,
01:24 pour une raison simple qui est la même,
01:25 puisque je parle sous le couvert du président de la commission culture,
01:30 qui est un peu de la même nature qu'avec le cinéma.
01:33 C'est-à-dire que quel est le poids à la gratter de nos sociétés ?
01:37 C'est plutôt les journalistes.
01:39 Et il se trouve que dans, par exemple, le cinéma ou dans le football,
01:42 les journalistes qui font, qui commentent le cinéma,
01:45 ne s'intéressent pas du tout à l'économie du cinéma,
01:48 ceux du football pas du tout à l'économie du football,
01:50 mais à l'inverse, les journalistes économiques
01:52 ne considèrent pas que ces deux industries-là
01:55 sont des industries dignes d'intérêt pour un journaliste économique.
01:58 Donc c'est finalement des, je le compare souvent,
02:01 parce que c'est souvent deux activités économiques pourtant importantes,
02:07 qui sont, j'y reviendrai,
02:09 qui sont véritablement des facteurs d'attractivité très intéressants,
02:13 très importants pour la France,
02:15 mais qui sont un peu dans une zone grise,
02:17 qui n'intéressent pas grand monde.
02:19 Alors si ce n'est pas une catastrophe sociale ou sociétale,
02:23 comme ça l'a pu l'être sur les maisons de retraite,
02:25 si ce n'est pas une catastrophe d'un grand secteur,
02:28 je ne sais pas, ferroviaire ou aérien, que sais-je,
02:31 finalement, ça passe relativement inaperçu.
02:33 C'est assez intéressant d'ailleurs sur la place qu'on donne
02:37 tant au cinéma, peut-être plus important,
02:40 qu'au sport professionnel par rapport aux pays qui nous entourent.
02:43 Je ne parle pas d'autres pays type Qatar, Corée, Australie, etc.,
02:47 mais simplement par rapport aux pays qui nous entourent.
02:49 [Musique]