Maguy - saison 1 Episode 024 - Trop polyvalent pour être honnête

  • il y a 4 mois
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01:31 Oh Maggie, comme c'est gentil d'apporter un peu de liquide à un futur nouveau pauvre.
01:37 C'est le rôle d'une femme aimante que d'aider son petit mari dans les moments difficiles.
01:42 Oh Maggie, que ferais-je sans toi ?
01:45 Écoute, au lieu de m'interrompre tout le temps, tu ferais mieux de me donner à boire.
01:48 *Sonnerie de téléphone*
01:49 Allo ? Bonjour.
01:54 Ah bon ?
01:56 Oh non, pas croyable.
02:00 Oh, bah décidément, on n'est plus en sécurité nulle part.
02:05 Oui d'accord, je vais lui dire.
02:08 Oui, enfin écoutez, l'essentiel c'est d'avoir la santé.
02:12 Hum, voilà.
02:14 Allez, au revoir monsieur.
02:16 C'était l'expert comptable.
02:18 Comment l'expert comptable ? Mais qu'est-ce qu'il fout ce con ? Il devrait déjà être là.
02:21 Ah ben là, ça me paraît difficile, il téléphone de Bastien.
02:23 Ah ben voilà, alors monsieur se paye de vacances avec l'argent qui m'extorque
02:27 et quand le fisc me met sur la paille, lui, il s'envoie en l'air encore.
02:30 Non, non, c'est pas lui qu'on a envoyé en l'air, c'est Sabilla.
02:33 Plastiquage non revendiqué, il a dit.
02:35 Oh, oh, alors, celui-là il n'en fera jamais d'autre.
02:39 Et alors, qu'est-ce qui va être mis en pièce là ? C'est moi ?
02:42 Mais enfin mon chéri, pourquoi tu t'en fais ?
02:44 Il a dit lui-même que tout était en ordre. Il n'y a vraiment rien à craindre.
02:48 Ah, il y en a. Il leur suffit d'une petite bombe de rien du tout et ils disent n'importe quoi.
02:52 Oh mon chéri, mon, ben tu n'as rien à cacher.
02:55 Tu es l'homme le plus honnête que je connaisse.
02:58 En fait, tu n'as rien fraudé.
03:00 Hein ?
03:01 C'est pas à ce point-là ?
03:05 Non, non, c'est comme tout le monde, du plus ni moins.
03:09 Ouh là, alors là c'est grave.
03:11 Non, non, c'est pas grave, c'est rien du tout. C'est une question d'interprétation.
03:14 Non, simplement j'ai fait passer dans les frais généraux nos deux voitures,
03:19 le voyage aux Antilles, le salaire de Rose et...
03:23 Et quoi ?
03:25 Quoi ?
03:26 Hum ?
03:27 Et ben...
03:28 La broche que je t'ai offerte à Noël.
03:32 La broche que tu m'as offerte à Noël ?
03:36 Non, tu as fait ça ?
03:38 On va te dire cadeau comme ça, je t'en fais cadeau, hein.
03:41 Oui, oh, je sais, tout le monde en fait autant.
03:43 Mais fais attention, Georges.
03:44 On commence par frauder le fisc et on finit par une scène de ménage.
03:48 Bonjour Maggie, bonjour Georges.
03:52 Alors, je vois que nos amis du fisc ne sont pas encore arrivés.
03:55 Georges n'a pas encore les menottes.
03:57 Tiens, je t'envoie les clés de ta villa en Espagne.
04:04 Ah oui, oh ben alors, là c'est vraiment le moment.
04:06 Dis donc, puisqu'on est entre nous, tu peux me le dire.
04:09 De combien tu les as arnaquées ? 200, 300 ?
04:12 Au pire, je n'ai arnaqué personne.
04:14 Dis-moi ça sans sourcier.
04:17 Mais tout le monde le fait ça, c'est pour ainsi dire de la légitime défense.
04:20 Avec tout ce qui nous pique, tu connais Piranha, le chirurgien esthétique.
04:25 Eh bien, ils l'ont tellement harcelé qu'il a installé sa clinique au Liechtenstein.
04:30 Ah bon ? Et ça marche ?
04:31 Non, c'est trop loin de l'EI.
04:33 Oh, plaignez-vous de payer des impôts.
04:36 Ça prouve que vous gagnez de l'argent.
04:37 Eh oui, eh bien justement, ton tableau a caché tout de suite.
04:41 Pourquoi ? Il fait de l'effet ?
04:42 Il fait surtout très cher.
04:43 Tu n'as jamais entendu parler de l'impôt sur les grosses fortunes ?
04:47 Oh, la la, ça...
04:49 Aïe, Pierre, de quoi j'ai l'air ?
04:51 D'un monsieur un peu trop riche, peut-être.
04:53 Le principal, c'est de garder son sang-froid.
04:55 Parce que tu sais, ces gens-là, ils sont comme les Dobermans.
04:57 Ils sont des poupes qui ont peur.
04:59 Bonjour, M. Boissier. C'est Véreni des Contributions directes.
05:07 Enchanté, mais M. Boissier, ce n'est pas moi.
05:09 Moi, je suis un contribuable honnête.
05:11 Non, non, excusez-le, le fraudeur, c'est moi.
05:14 Bien, bonne chance, mon vieux.
05:17 Et bon courage.
05:19 Je t'apporterai des oranges.
05:22 Ah, vous, vous non plus, vous n'aimez pas, hein ?
05:37 Oh, Georges, tu vas rendre ça aux marchands de tableaux.
05:40 On ne va tout de même pas payer cette horreur 150 francs.
05:43 Quoi ?
05:44 Ah, oui, oui, oui, oui, bien sûr, oui.
05:46 Oui, je vous prie de m'excuser, je l'ai complètement oublié.
05:49 Je vous présente ma femme, Marguerite.
05:52 Mais les amis peuvent l'appeler Maggie.
05:54 Dommage, madame.
05:56 Comment allez-vous, cher monsieur ?
05:58 Vous avez trouvé facilement ?
06:00 Vous boirez bien quelque chose ?
06:02 Vous permettez que je vous débarrassez ?
06:04 Pardon.
06:05 Merci bien.
06:07 Non, pas ça.
06:08 Quelque chose qui ne va pas, Mme Boissier ?
06:15 Non, pas du tout, pas du tout, non.
06:17 Simplement, vous me rappelez quelqu'un.
06:20 Dites-moi, on ne se serait pas déjà rencontrés quelque part ?
06:23 On étonnerait.
06:25 Pardon, excusez-moi, je suis un petit peu en retard,
06:28 mais mon expert comptable a été retenu en Corse.
06:31 Ces salauds-là ont fait sauter sa ville, là.
06:34 Il faut dire qu'il faut être complètement débile
06:36 pour aller s'installer dans un bled aussi pourri.
06:38 Excusez-moi, je suis corse.
06:40 Oui, et ma femme est morte.
06:44 Ma femme et moi, on aime beaucoup la Corse.
06:47 Vraiment, les Corses aussi, oui.
06:50 Oui, les Corses.
06:51 Ils ne sont pas tous flics ou proxénètes.
06:54 Il y en a qui sont fonctionnaires.
06:57 Vous savez, je suis sûre qu'on s'est déjà rencontrés.
06:59 Madame, je suis désolé de vous contredire,
07:01 mais j'ai fait votre connaissance il y a trois minutes
07:02 en entrant dans cette maison.
07:04 Alors, ces chiffres, on les vérifie ?
07:06 Les chiffres ?
07:07 Ah, les chiffres !
07:08 Oui, oui, bien sûr.
07:09 Je vous en prie, installez-vous là.
07:12 Mettez-vous bien, mettez-vous bien à l'aise.
07:14 Un coussin peut-être, hein ?
07:15 Non, pas de coussin, non, pas de coussin.
07:17 Vous voulez boire quelque chose ?
07:19 Non, merci, je ne bois pas.
07:21 Oh, ça y est, j'y suis !
07:23 Le Lycée Léon Blum !
07:25 Mais si, on vous appelait Tétara Hublot.
07:28 Vous ne vous souvenez pas ?
07:29 Oh, mais vous apportiez sans arrêt des sandwiches
07:32 dégoulées dans de l'huile d'olive.
07:34 Vous en mettiez partout.
07:35 Oh, vous ne vous souvenez pas ?
07:37 Non.
07:38 Non ?
07:39 Maquille, tu veux en laisser à la cuisine, s'il te plaît ?
07:41 Monsieur Severini.
07:42 Hein ?
07:43 Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?
07:51 Tu veux marguerine ou quoi ?
07:52 On s'est déjà rencontrés quelque part.
07:54 Tu parles, il est un peu polyvalent, il n'est pas complètement idiot.
07:56 Mais je t'en supplie, j'ai déjà rencontré ce type quelque part.
07:59 Non, tu n'as jamais rencontré ce type, je ne l'ai jamais rencontré,
08:01 je ne t'ai même plus jamais rencontré.
08:03 Mais qu'est-ce que tu sais des gens que j'ai connus avant toi ?
08:05 Tu as connu Albert ? Non.
08:07 Jacques ? Non.
08:08 Et entre les deux, tous les autres, non plus ?
08:10 Bon, alors arrête de me poser des questions sur mon passé.
08:13 Non, non, non, tu restes là.
08:15 Il pourrait te voir.
08:16 Tu me promets de rester tranquille ?
08:17 D'accord, tranquille.
08:18 Tout va bien, Monsieur Severini ?
08:25 Vous n'avez besoin de rien ?
08:27 Si, de silence.
08:29 Oh !
08:35 Je t'ai fait mal, ma chérie ?
08:37 Oh non, oh non, pas du tout, mon chéri, que non.
08:40 Comment veux-tu qu'une porte en merisier massif,
08:42 portant de plein fouet un petit nez fragile comme le mien,
08:45 puisse me faire mal, voyons ?
08:47 Tu en es sûr ?
08:48 Oh absolument.
08:49 Ah bon, je suis rassuré.
08:51 Ah ben, alors par ta faute, j'ai complètement oublié ce que je voulais te dire.
08:54 Oh, oui.
08:56 Oh, exactement ce que j'ai toujours voulu, un petit nez en trompette.
09:02 Dis-donc, maman, tu ne crois pas qu'il déjante un peu ton mari
09:06 avec ses galères d'impôts ?
09:07 Ah, qu'est-ce qu'il te fait dire ça ?
09:09 Quand je suis arrivée, le polyvalent a mis son crayon à sa bouche
09:11 et il a voulu lui donner du feu.
09:13 Il est faussé, ce type. Je suis sûre que je le connais.
09:16 Je l'ai déjà vu quelque part, mais alors, voilà, savoir où.
09:19 En tout cas, moi, je ne l'ai jamais vu, hein.
09:21 Tu es sûre que tu n'as pas de gourée ?
09:22 Non, non, non, ça, non, j'en suis sûre.
09:24 Il y a eu quelque chose avec lui, mais alors,
09:26 ça m'inquiète un peu parce que ça s'est peut-être mal passé.
09:28 Ah oui ? Tu veux que je te dise quelque chose ?
09:30 Si ça s'est mal passé, c'est sûrement un de tes ex.
09:32 Oh !
09:34 Monsieur Boissier, il y a là un détail que je ne saisis pas bien.
09:37 Deux voyages d'affaires de trois semaines à la Martinique,
09:42 pour un type plus intelligent que moi, ça peut passer.
09:44 Deux voitures de fonction, c'est limite.
09:46 Mais avoir la bijouterie Cartier comme fournisseur
09:49 quand on vend des frigidaires, alors là, même en Afrique,
09:51 ça ne passera pas.
09:52 Ah bon, on pensait que ça ?
09:53 Ah bon, ça, c'est très facile à expliquer, d'ailleurs.
09:55 Vous allez rire.
09:56 Quelle est vos, monsieur Boissier ? Je connais ça.
09:59 Vous avez simplement voulu faire passer un bijou pour votre femme en frais.
10:03 Vous n'êtes pas le premier.
10:05 Non ? Bon, on va juste faire un petit redressement fiscal.
10:09 Ah !
10:11 Ah, c'est pas possible.
10:12 Ah, c'est pas possible.
10:13 Ah, c'est pas possible.
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10:19 Ah, c'est pas possible.
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10:21 Ah, c'est pas possible.
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10:38 Ah, c'est pas possible.
10:39 Ah, c'est pas possible.
10:40 Ah, c'est pas possible.
10:41 Ah, c'est pas possible.
10:42 Ah, c'est pas possible.
10:44 C'est un type, le fonctionnaire de la République, lui, lui, là.
10:48 Il a essayé de me violer.
10:50 Mais c'est pas possible.
10:52 Ah, bah dis donc, c'est un rapide.
10:54 Le seul moment où j'ai eu le dos tourné, c'est quand je mettais son carte de signe en grisquière.
10:58 Mais non, c'était il y a 31 ans, Jean.
11:00 Ah, il y a 31 ans.
11:01 Oui, enfin non, pas tout à fait.
11:02 Ça fera 31 ans en juillet.
11:04 J'étais en vacances à Toulon.
11:06 Et ce bête féroce, ce porc lubrique, ce satyre,
11:10 il s'est jeté sur moi comme un polyvalent sur un commerçant.
11:14 Ce porc lubrique.
11:17 Ce type a l'air doux comme un agnan.
11:28 Ce qu'il aime tripoter, c'est les bordereaux, c'est pas les femmes.
11:31 Oh, qu'est-ce que monstre.
11:33 J'ai passé la pire nuit de ma vie.
11:35 Enfin, Maggie, t'es sûre de pas te tromper.
11:39 Quand même, en 30 ans, les gens changent.
11:41 Oui, les gens changent peut-être, mais pas les tatouages.
11:43 T'as vu, quand il a remonté sa manche, sur son bras, il y a un tatouage avec Napoléon écrit dessus.
11:48 Napoléon, comme l'empereur?
11:49 Non, comme son chien.
11:51 Dis-moi, Maggie, il y a des millions de gens qui sont tatoués.
11:55 Mais arrête.
11:57 À Toulon, cette année-là, je suis sûre qu'il n'y avait pas trois chiens qui s'appelaient Napoléon.
12:01 Tiens, reviens, reviens, ne m'y pensez juste.
12:03 J'en ai la chute de poule.
12:05 Oh, si tu savais, monsieur, si tu savais comme ça était horrible, c'était sans guide.
12:11 Oh, d'ailleurs, je ne pourrais pas supporter sa présence ici une seconde de plus.
12:15 Je t'en supplie, fais quelque chose.
12:17 Oui, oui, bien sûr, on va faire quelque chose, oui, mais d'abord, calme-toi.
12:21 Tu me diras ce qu'il faudra que je fasse.
12:24 Oui, bien sûr, mais avant de décider quoi que ce soit, il faut être sûr que tu ne t'es pas trompée.
12:28 Je ne peux pas me tromper.
12:30 C'est la seule fois où on a voulu me violer malgré moi.
12:32 [Rires]
12:34 J'avais 19 ans.
12:40 Je venais d'être élue Miss Côte d'Azur.
12:43 J'étais en vacances à Toulon avec mes parents.
12:46 Oui, mais je ne vois pas ce que Séverini vient foutre là-dedans.
12:50 C'était un marin.
12:52 Il était rigolo avec son petit pompon rouge.
12:56 Puis, il avait l'air si doux, si gentil.
13:00 Et, tu sais, entre deux slows, il m'a montré des photos de sa mère, des photos de son chien.
13:07 Je me souviens, sa mère s'appelait Joséphine et son chien Napoléon.
13:12 Oui, mais ça, c'est plutôt touchant. Jusque-là, il n'y a rien de condamnable.
13:16 Non, attends, attends, écoute-moi.
13:18 Alors, quand on est sortis de la boîte, il m'a proposé un petit tour sur la plage, une petite balade.
13:27 Alors, bon, j'ai dit d'accord.
13:30 On est allés chercher sa voiture. C'était une 4 chevaux avec un marsupilami accroché à l'arrière.
13:36 Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans une rue sombre avec un monsieur qui avait des idées pas claires.
13:43 Alors, bon, j'ai voulu me sauver, mais il m'a attrapée.
13:47 Il a déchiré mon soulier. Il avait les yeux injectés, les mains qui tremblaient.
13:53 Alors, j'ai hurlé, j'ai hurlé, hurlé, hurlé, mais les fenêtres de la voiture étaient fermées et la radio braillait "Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny, oh, mon ciel!"
14:05 Ah, le truc de Boris Ville. J'aime l'amour qui fait mal, j'aime l'amour qui fait boum.
14:09 Eh bien, dis-donc, le gars, il avait les circonstances à témoin, quand même.
14:13 J'étais en train de défendre ma vie et ma vertu. J'avais pas le temps de changer de station.
14:18 Malheureusement, au moment où je croyais que tout était foutu, j'ai cassé le pare-brise d'un coup de talon aiguille.
14:24 Ça m'a tellement surpris que je réussis à m'échapper.
14:29 Alors, là, j'ai couru, couru, couru et je ne suis arrivée à la maison qu'à 2 heures du matin.
14:36 - Oh, ma pauvre Maggie, ça doit être un peu traumatisant. - Oui.
14:40 - Mais enfin, je veux dire, il ne s'est rien passé, quoi.
14:44 - Il ne s'est rien passé parce qu'il n'a pas eu le temps de finir ce qu'il avait commencé.
14:49 T'aurais préféré qu'il me viole?
14:51 - Non, non, non, non, non. Enfin, Maggie, malgré tout, t'avais accepté un rendez-vous.
14:55 Alors, tu sais comment c'est. Un homme sort avec une fille, bon, bah, ou il a du pot ou il prend une baffe.
15:01 Enfin, il ne s'est rien passé.
15:03 - Il ne s'est rien passé. Qu'il se soit passé quelque chose ou non, cet homme m'a humiliée, abusée.
15:09 Surtout que ce salopard, il portait une médaille de la Sainte Vierge.
15:16 - Non, alors là, il aurait pu l'enlever, quand même.
15:20 Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse, maintenant?
15:22 Que j'aille lui casser la gueule sous prétexte qu'il n'a pas réussi à être violé il y a 31 ans?
15:26 - Oh, c'est facile, la dérision.
15:29 Tu sais ce qui s'est passé ce soir-là quand je suis rentrée à la maison?
15:34 Mon père m'attendait sur le pas de la porte.
15:37 Et quand il a vu mon chemisier déchiré, mon soutien-gorge arraché,
15:42 tu sais ce qu'il a fait au lieu de me consoler?
15:46 Il m'a traité de putain, de fille facile.
15:50 Et ça, c'était les mots les plus gentils.
15:52 - Pourquoi?
15:54 - Oh, parce que, d'après lui, tout était ma faute.
15:56 J'avais qu'à ne pas aguicher ce pauvre petit marin.
15:58 Alors, résultat, interdiction de sortir pendant tout le reste des vacances.
16:03 - Ah!
16:04 - Oh, bah, pour Maggie, ça a dû être dur pour toi.
16:07 Enfin, quel intérêt as-tu à ressortir cette vieille histoire?
16:11 Ça risque de te rendre nerveuse et de mettre Célérique de mauvais poil.
16:15 - Ça, alors qu'il soit de mauvais poil, qu'est-ce que ça peut faire?
16:17 - Oh, qu'est-ce que ça peut faire?
16:19 Ça peut faire 15 millions de plus de redressements.
16:22 - Très bien, très bien.
16:26 Alors tes misérables petits problèmes fiscaux ont plus de valeur pour toi que l'honneur de ta femme?
16:32 - Oh, je t'en prie, Maggie, tu vas pas faire un drame avec cette histoire insignifiante.
16:35 - Insignifiante, un viol!
16:38 Non, mais en fait, est-ce que tu te rends compte?
16:40 C'est la pire chose qui puisse arriver à une femme.
16:43 Tu sais ce que tu es? Un porc, comme tous les autres.
16:46 - Oh, oh, oh, Maggie, hein, dis-donc,
16:48 qu'est-ce qui s'est retrouvé à 2 h du matin dans une rue sombre, avec un marin, hein?
16:52 - Mais qu'est-ce que tu veux insinuer exactement?
16:54 - Parce qu'à 19 ans, t'avais pas une petite idée de ses intentions, non?
16:58 Si ça a changé la vie après, c'est pas de sa faute, alors.
17:00 - Oh, non, ça, c'est trop! Non, mais c'est pas vrai!
17:03 Alors, maintenant, c'est ma faute!
17:05 31 ans après, j'en suis encore malade et c'est ma faute!
17:09 Oh, tiens, tu es comme mon père!
17:11 - Oui, ah ben, je suis peut-être pas ton père, mais je peux te dire...
17:13 - Ça va, ça va, ça va. On verra, hein?
17:15 Quand je reviendrai un jour à la maison avec mon soutien-gorge à la main,
17:19 on verra ce que tu diras, hein? On verra ce que tu diras!
17:22 - Excusez-moi, s'il vous plaît, parlez moins fort. J'essaie de travailler, moi.
17:28 - Monsieur Severini, je suis désolée que vous n'aimiez pas ma voix.
17:33 Mais peut-être préférez-vous que je chante?
17:35 - Non, Maggie!
17:36 - Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny! Envoie-moi au ciel!
17:40 Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny!
17:42 Moi, j'aime l'amour qui fait boum!
17:45 Moi, j'aime l'amour qui fait boum!
17:47 - Maggie, arrête!
17:49 - Le pauvre homme. Sa femme a perdu la raison et lui, il va tout perdre.
17:56 - Non, non, non, tu ne vas pas t'en tirer comme ça, hein?
17:59 - Marguerite, reviens ici! Reviens, c'est un ordre!
18:02 - Dis-moi, dis-moi, Severini, Toulon, ça te dit quelque chose?
18:07 - Toulon? - Non.
18:09 - Non, madame Brossier, je ne comprends pas. Vous devez confondre.
18:12 D'abord, moi, Toulon, je n'y ai jamais mis les pieds.
18:14 - Allez, allez, allez, Toulon!
18:16 - Toulon? Attendez, attendez, attendez.
18:19 Ah, oui, j'ai passé un week-end. Il y a longtemps que ça...
18:22 C'était de ta mission, quand j'étais marin.
18:24 - Eh oui, c'est ça. Ça remonte à 31 ans, exactement.
18:28 Dis-moi, et le dansing de l'arsenal? Ça ne te dit vraiment rien?
18:33 - Dansing de l'arsenal? - Oui.
18:35 - Attendez. Ah, oui, je me souviens.
18:38 - Ah, on s'en souvient quand même!
18:41 Bon, maintenant, tu vas expliquer tout ça à mon mari.
18:44 - Expliquer quoi? - Il ne fait pas l'innocent, hein?
18:47 Tu vas lui expliquer tout ce qui s'est passé ce jour-là.
18:50 - Ce qui s'est passé ce jour-là?
18:53 Ah, oui. C'est le jour où Bobet a gagné une étape du tour à Toulon.
18:58 C'est ça? - Mais non, c'est pas ça!
19:01 C'est le jour où tu m'as violée, espèce de psédésexuel!
19:04 - Oh, non! Que je vous ai quoi? - Violée!
19:07 - Écoutez, madame, je suis un fonctionnaire assermenté
19:11 de la République française et un honnêteur familier.
19:13 J'ai une femme et quatre enfants.
19:15 - Oh, tu l'entends, ce menteur!
19:17 - Dans ce travail, j'en ai vu beaucoup, mais l'arsenal,
19:19 on n'avait encore jamais fait. Une femme qui essaye de me faire chanter
19:21 pour que je ferme les yeux sur les tripatouillages de son mari.
19:23 - Non, non, ne partez pas, monsieur Severini, ne partez pas.
19:26 N'écoutez pas ce que dit ma femme, elle est un peu en pâle.
19:28 Vous voyez ce que je veux dire? Non, non.
19:30 Moi, je suis un honnête citoyen, vous savez.
19:32 Bon, j'ai peut-être un peu abusé en salariant la bonne
19:35 sur la société, peut-être, mais...
19:37 - Ah, c'était d'où ça?
19:39 - La bonne... Ah, je me disais bien aussi qu'elle est...
19:42 - Très bien, très bien, très bien!
19:44 Severini, je vais te donner une dernière chance.
19:48 Alors, c'était une 4 chevaux blanches
19:51 avec un marceau qu'il a mis accroché à l'arrière, hein?
19:55 Alors, dis que je me trompe maintenant.
19:58 - Comment vous savez ça, vous?
20:00 - Parce qu'il y a 31 ans, j'ai passé à peine 10 minutes
20:02 dans votre voiture et je me suis retrouvée
20:04 avec un chemisier en moins et des blous en plus.
20:07 - Madame, vous n'avez absolument pas la moindre idée
20:09 de ce dont vous parlez. - Pas la moindre idée,
20:11 après tout ce qu'on a failli faire ensemble?
20:13 Non, mais tu te rends compte, Georges?
20:15 Il s'en souvient même pas. - Madame, voici...
20:17 - Très bien, très bien, je vais vous rafraîchir la mémoire.
20:19 Allez, asseyez-vous là. Là, très bien.
20:22 Voilà. Maintenant, on est dans votre petite voiture minable.
20:27 D'accord? Bon. Alors, vous, vous êtes à ma place.
20:29 Vous êtes moi et moi, je suis vous.
20:31 Ah, vous avez les mains sur le volant
20:35 et bon, vous racontez 2, 3 âneries, là, comme ça,
20:40 et puis tout à coup, vous me pincez le bras
20:44 autour du cou, comme ça.
20:46 - Ah, je vous prends. - Tu vois?
20:48 C'est exactement ce que j'ai dit ce jour-là.
20:50 Bon, mais c'est pas tout, hein? Vous aviez encore une main.
20:52 - Là. - S'il vous plaît.
20:54 - Mais, madame Boissier! - Tu vois, ça aussi, je l'ai dit.
20:56 - Mais, en fait, c'est tout à fait embarrassant.
20:58 - Ah, et humiliant aussi, hein?
21:00 - Non, Maggie, Maggie, pour l'amour du ciel.
21:02 - Georges, s'il te plaît, sors de cette voiture.
21:04 (rires)
21:06 Et là, juste à ce moment,
21:09 avant que j'aie pu réaliser...
21:11 - Mais, enfin, monsieur Boissier, faites quelque chose!
21:13 - Ah, on fait moins le fier, maintenant, hein?
21:15 Heureusement, moi, moi, je me suis défendue.
21:17 Boum! Un coup de pied en plein dans le pare-brise.
21:19 - Ah, ben, le pare-brise, je pense bien, maintenant.
21:21 - Ah, vous vous en soudelez, maintenant?
21:23 - Je pense bien à pare-brise. Vous vous rendez peut-être pas compte,
21:25 mais à l'époque, ça coûtait la preuve des fêtes d'en faire changer, hein?
21:27 - Tu vois, Georges, j'avais raison, hein?
21:29 En 31 ans, rien n'a changé.
21:31 La seule chose que ce sadique regrette,
21:33 c'est son misérable pare-brise.
21:35 - Non, Maggie, tu exagères peut-être un peu.
21:37 - Madame Boissier, vous avez une façon personnelle de raconter des choses.
21:39 - C'est vous qui m'avez emmené dans cette rue.
21:41 Moi, je ne connaissais même pas Toulon.
21:43 - Oh, non, bon, écoutez, ne changez pas de conversation, hein?
21:45 Oh, vous m'avez passé les bras autour du cou, oui ou non?
21:47 - Oui, oui, oui, parce qu'il faisait chaud.
21:49 Et que vous m'avez demandé de vous aider à retirer votre pull.
21:51 - Menteur! Mon pull était sur mes genoux.
21:53 Non, c'est mon chemisier, oui, que vous avez essayé de m'arracher, hein?
21:55 - La vérité, la vérité, c'est que vous avez paniqué.
21:57 - Paniqué, moi? Oh, on ne fait jamais de la vie.
21:59 - Vous êtes devenue complètement hystérique.
22:01 - Hystérique, moi? - Oui.
22:03 - Mon pauvre ami, c'est vous qui êtes hystérique.
22:05 Non, mais, Georges, est-ce que tu m'as déjà vu hystérique?
22:07 - Non, jamais, jamais, jamais.
22:09 Non, franchement, je...
22:11 La vérité, c'est que vous étiez une petite allumeuse.
22:13 - Oh!
22:15 - Ah, il fallait l'avoir, quand on dansait.
22:17 Pour vous dire, pardonnez-moi l'expression,
22:19 que votre femme, c'était...
22:21 une super pépée.
22:23 - Oh, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, bien sûr.
22:25 C'est moi qui vous ai allumé. Quel culot!
22:27 Quel...
22:29 - Vous avez été allumée par un mec qui vous a allumé.
22:31 Quel culot! Quel...
22:33 (rires)
22:35 - Comment elle était, la pépée, déjà?
22:37 - Ravissante.
22:41 Et je dois dire que vous n'avez pas changé.
22:43 - Oh!
22:45 Merci.
22:49 M'enfin, ça ne vous excuse pas d'avoir tenté
22:51 de me déshonorer et de m'avoir rejetée ensuite.
22:53 - Mais je ne vous ai pas rejetée.
22:55 - Oh, si.
22:57 - Dès que j'ai retiré les éclats du verre de mon pantalon,
22:59 je vous ai couru après.
23:01 - Ah bon? Vous m'avez couru après?
23:03 - Mais bon, tu vois, Maggie,
23:05 j'étais sûr qu'il avait un bon fond.
23:07 - Madame Boissier, mes souvenirs de cette soirée
23:09 sont bien différents des vôtres.
23:11 Je regrette beaucoup
23:15 et je vous présente mes excuses.
23:17 - Bon, ben, je...
23:19 j'accepte vos excuses.
23:21 - C'est Maggie, un homme qui reconnaît ses torts et qui s'excuse,
23:23 c'est un vrai gentleman.
23:25 - Merci.
23:27 - Bon. Ah, à propos,
23:29 voici le montant de votre réajustement fiscal.
23:31 Madame Boissier,
23:41 je ne voudrais pas que vous pensiez
23:43 que je suis venue pour vous faire du mal.
23:45 - Oh, non.
23:47 - Bon.
23:51 Bien.
23:53 Eh ben, au revoir.
23:55 - Maggie.
23:57 - Au revoir, Frédéric.
23:59 - Non. 2 minutes.
24:01 - Ah, 2 minutes.
24:03 - Oh!
24:11 Oh, c'est fini.
24:13 Après toutes ces années
24:15 de remords et d'angoisse,
24:17 enfin, c'est fini.
24:19 Oh, Georges.
24:21 Oh, Georges, tu ne peux pas savoir
24:23 combien je me sens soulagée.
24:25 Oh!
24:27 - Soulagée?
24:31 Regarde un peu
24:33 de combien je me sens soulagé, moi.
24:35 - Oh!
24:37 Oh!
24:39 Ah, ben, dis donc, il y en a
24:41 qui ont de la suite dans les idées, hein?
24:43 Ce qu'il n'a pas réussi à me faire il y a 31 ans,
24:45 il te le fait aujourd'hui.
24:51 - ♪ Avec son rouge ♪
24:53 ♪ Avec sa bouche ♪
24:55 ♪ Maggie, soleil, revient Maggie, larme ♪
24:57 ♪ On est sous le charme ♪
24:59 ♪ Quand son coeur s'enflamme ♪
25:01 ♪ Elle joue toute la gamme ♪
25:03 ♪ Oh, Maggie, elle fait sa météo ♪
25:05 ♪ Chez elle, il fait toujours beau ♪
25:07 ♪ En robe de soie, en pyjama ♪
25:09 ♪ Elle est la même ♪
25:11 ♪ Elle change de crème, elle change d'extrême ♪
25:13 ♪ Mais elle change pas ♪
25:15 ♪ Maggie, le jour, Maggie, la nuit ♪
25:17 ♪ C'est un rêve ♪
25:19 ♪ Un peu de poids, la folie ♪
25:21 ♪ C'est elle qu'on mène ♪
25:23 ♪ Maggie ♪
25:25 ♪ Maggie ♪
25:27 ♪ Maggie ♪
25:29 ♪ Voilà Maggie ♪
25:31 ♪ Elle rit, c'est toujours tendresse ♪
25:33 ♪ Elle rit, et c'est jamais de tristesse ♪
25:35 ♪ Elle rit, toujours à toute vitesse ♪
25:37 ♪ C'est ça, Maggie ♪
25:39 ♪ ♪ ♪
25:41 ♪ ♪ ♪
25:43 ♪ ♪ ♪
25:45 Sous-titrage Société Radio-Canada
25:47 ♪ ♪ ♪
25:49 *sonnerie*
25:51 Merci à tous !

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