Le carrefour de l'info - Estelle Ceulemans (PS)

  • il y a 4 mois
Estelle Ceulemans (PS) était sur les ondes d'AraBel en raison de sa candidature aux élections 2024

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Transcript
00:00Arabelle.
00:04Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue dans votre Carrefour de l'Information.
00:07Tout de suite, les principaux titres.
00:09Élections 2024, campagne électorale suite.
00:11Sur notre antenne, nous recevrons dans quelques instants Estelle Cullemans,
00:15candidate PS aux élections européennes.
00:18Chez nous, le Conseil académique de l'ULB, l'Université libre de Bruxelles,
00:21a décidé à une large majorité la suspension des accords
00:24et des projets institutionnels de recherche impliquant une université israélienne.
00:28Et puis, ses condamnations internationales après une frappe meurtrière à Lafarge,
00:33une frappe dénoncée par l'ONU, l'Union européenne ou encore l'Union africaine.
00:38Et puis, en deuxième partie d'émission, comme tous les jours,
00:40un détour par le Maghreb, notamment en Algérie,
00:42où Louisa Hanoun réclame du président Tebboune des mesures de détente.
00:46La secrétaire générale du Parti des travailleurs a appelé le président
00:49à libérer les détenus d'opinion.
00:51Voilà pour l'essentiel du Carrefour de l'Information qui démarre dans quelques instants.
00:56Le Carrefour de l'Info, sur Arabelle.
01:01Je vous le disais, il y a quelques instants, notre invité aujourd'hui, Estelle Cullemans.
01:05Voilà, juste un petit problème technique qui est réglé tout de suite.
01:08Estelle Cullemans, candidate du PS, candidate aux élections européennes.
01:12Bonjour et merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:15Bonjour, enchantée d'être là parmi vous aujourd'hui.
01:18Oui, voilà, j'essaie de régler ce problème.
01:21Voilà, c'est régulé.
01:29Voilà, on retrouve notre invité, Estelle Cullemans.
01:33Je rappelle que vous êtes candidate du PS aux élections européennes.
01:37Désolé pour ce petit problème technique, mais voilà, tout est rentré dans l'ordre.
01:40Bonjour et merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:43Bonjour et surtout, moi, enchantée d'être là parmi vous aujourd'hui.
01:46Voilà, alors une première question si vous le voulez bien.
01:49On va faire un petit peu connaissance, un petit peu qui est Estelle Cullemans,
01:52son histoire, son parcours, son arrivée en politique.
01:55Et pourquoi le Parti Socialiste ?
01:58Alors donc effectivement, pour moi, c'est la première campagne électorale
02:01parce que depuis 17 ans, je travaillais à la FGTB, qui est le syndicat socialiste.
02:07D'ailleurs, j'étais la responsable de la FGTB Bruxelles depuis 6 ans,
02:12donc désignée et élue par les militants bruxellois.
02:17Alors, auparavant, j'avais déjà travaillé pour des ministres socialistes,
02:21Lorette Onkelings et Rudi De Motte, sur les questions d'emploi et d'affaires sociales.
02:25J'étais passée à la FGTB pour continuer à y mener des combats,
02:30justement pour tout ce qui concerne la défense des travailleurs et des travailleuses,
02:34mais également ce qu'on appelle notre protection sociale, la sécurité sociale,
02:37que ce soit les soins de santé, les pensions, mais aussi les matières accidents de travail ou invalidités.
02:43Et puis, ici, effectivement, on est venu me proposer un fameux défi,
02:47qui est de me lancer comme candidate pour ces élections européennes.
02:51Et ça me semblait compliqué, en tout cas, de ne pas recevoir ce défi.
02:55Il faut savoir que, du coup, j'ai donc dû prendre la décision
02:58et pris la décision de démissionner de mes fonctions à la FGTB,
03:01donc que j'ai quitté d'ailleurs depuis le 1er mai dernier.
03:04J'ai été remplacée par une femme, d'ailleurs, très très bien,
03:09parce qu'elle est aussi très engagée, très militante,
03:11et très à l'écoute des travailleurs aussi et des travailleuses de la FGTB.
03:15Mais donc, voilà, j'ai décidé effectivement de sauter ce pas,
03:19parce qu'aujourd'hui, je pense qu'au niveau européen,
03:21on a des défis majeurs à relever à tous les niveaux.
03:24On pourra sans doute en parler.
03:25On va parler d'Europe sociale, mais il n'y a pas que ces éléments-là.
03:29Il y a cinq ans, on parlait, à mon avis, encore plus difficilement d'Europe dans le cadre des élections.
03:35Ici, on sait que certains focus ont remis, en tout cas, le niveau européen,
03:39et surtout les deux dernières crises qu'on a traversées,
03:41la question du Covid, la question de la guerre en Ukraine,
03:44la question de la crise de l'inflation et du pouvoir d'achat,
03:48la question des agriculteurs qui sont dans la rue,
03:50donc remettre en tout cas en avant à quel point l'Europe est déterminante,
03:54puisque notamment, ça concerne les décisions qui sont prises au niveau européen,
03:58vont en tout cas avoir un effet sur 70 à 80 % des réglementations qui sont adoptées ici.
04:03Donc voilà, plus que jamais, dans le contexte international,
04:07face aux défis de réindustrialisation, de relocalisation,
04:10de toute une série d'activités au niveau européen,
04:12face aux montées aussi de l'extrême droite, je dois le dire, au niveau européen,
04:15qui demain, en tout cas, risque de représenter 30 % de l'hémicycle européen,
04:20pour toutes ces raisons, ça me semblait compliqué, en tout cas,
04:23de ne pas me lancer dans ce bain, aux côtés du Parti socialiste.
04:26Alors, pourquoi le Parti socialiste ?
04:28Parce que c'est le parti qui, en tout cas, prend ses responsabilités.
04:31Prendre ses responsabilités, ce n'est pas toujours simple,
04:35on monte dans des majorités, on doit, effectivement, négocier des accords,
04:38on n'a jamais 100 % du projet qu'on met sur la table,
04:42et plus on est fort, plus on arrive, effectivement,
04:44à développer le projet qu'on a sur la table.
04:47Et puis, parce que, quelque part, en tout cas,
04:49le projet du Parti socialiste, sur l'ensemble des matières qui sont défendues,
04:52est pour moi le meilleur projet, le plus ambitieux, le plus solidaire,
04:57le plus émancipateur pour l'ensemble de notre société.
05:00Et parce que je pense que, dans les temps actuels,
05:03il est important de prendre ses responsabilités,
05:05plutôt que de rester au balcon, que de crier, ou de rêver le monde.
05:10Moi, je suis une syndicaliste, donc les syndicalistes, ça sait ce que c'est
05:13que de déposer un cahier de revendication devant un employeur,
05:17et puis de se mettre autour de la table pour négocier avec l'employeur.
05:20On ne se contente pas de déposer le cahier de revendication
05:22et puis de partir en disant que c'est 100 % ou rien.
05:24Un nouveau défi, un nouveau pari pour Estelle Kollemans.
05:27L'Europe, l'Europe sociale, vous en avez parlé il y a quelques instants,
05:30qu'est-ce qu'on entend justement par une Europe sociale
05:33et comment parvenir justement à cette « idéale » ?
05:37L'Europe, d'abord, peut-être revenir un peu sur son histoire.
05:40L'Europe, en 1957, lorsque le traité de Rome a été conclu,
05:43à l'époque, 6 États membres, 6 pays, c'était déjà un défi.
05:47C'était un défi pour que cette Europe existe entre, à l'époque,
05:51ce qui était deux grands blocs, un bloc de l'Est et un bloc de l'Ouest.
05:55Depuis, le monde s'est évidemment complexifié,
05:58et déjà à l'époque, pourtant, l'Europe s'est surtout construite
06:02sur le plus petit dénominateur commun qui était celle du marché,
06:05du marché économique et du marché unique.
06:08On nous a dit d'ailleurs depuis, et déjà à l'époque,
06:11que l'Europe sociale, l'Europe de la justice fiscale,
06:14que tout ça suivrait ce frais naturellement.
06:16Alors ça n'est toujours pas le cas puisqu'on le voit aujourd'hui,
06:19d'autres règles se sont mises en place, l'Europe économique et monétaire,
06:24on a commencé qu'on fonctionne notamment avec une monnaie unique,
06:27qui est l'euro, et malgré ça, le fait est que cette Europe
06:31reste toujours avec un ADN plutôt libéral,
06:34et sans doute l'ambition sociale est là, mais pas suffisante,
06:38et souvent est en deuxième ligne par rapport à tout ce qui est règles de marché.
06:43Voilà, donc il est essentiel effectivement, pourtant,
06:46d'assurer que l'ensemble des travailleurs, des travailleuses,
06:49mais aussi notre système de protection sociale,
06:52que les questions aussi de lutte contre la pauvreté,
06:54parce que ça existe aussi de manière importante au niveau européen,
06:57soient prises à bras-le-corps dans les réglementations européennes
07:00et au niveau du Parlement européen.
07:02Lutter contre le dumping social, une meilleure égalité homme-femme,
07:06et un salaire minimum légal pour tout le monde ?
07:08Oui, notamment.
07:10Alors on peut développer, le dumping social c'est quoi exactement ?
07:14C'est le fait que, étant donné les niveaux de salaire et de protection sociale
07:18que ce soit au sein des États membres de l'Union Européenne,
07:21comme on le sait aujourd'hui,
07:22ou que ce soit par rapport à des pays tiers, comme on le dit,
07:25les travailleurs se retrouvent mis en concurrence.
07:28Et c'est parfois le moins disant social qui, effectivement,
07:31trouve sa place par rapport à ça.
07:33Donc il faut, demain, que ce soit au niveau de l'Europe,
07:37quelque part il faut aussi une justice à un niveau mondial aussi,
07:42que à travail égal, salaire égal, et protection sociale égale,
07:47pour que, effectivement, les travailleurs ne soient plus mis en concurrence
07:50et qu'on arrive tous, finalement, à un niveau de vie qui soit cohérent
07:53sur l'ensemble du continent européen.
07:55Il y a notamment une directive importante qui vient d'être prise ici,
07:58ne serait-ce que sur les niveaux de revenus,
08:00et c'est notamment un commissaire socialiste qui l'a mis en avant,
08:04pour instaurer, au niveau de l'ensemble des États membres de l'Union Européenne,
08:08ce qu'on appelle un revenu minimum,
08:11pour justement, notamment, lutter contre cette mise en concurrence.
08:16Alors, pour ce qui concerne, effectivement, l'égalité homme-femme,
08:20eh bien voilà, on l'observe, et même si on nous a dit il y a quelques années
08:23que c'était quelque chose d'acquis,
08:25il existe toujours de grandes différences au niveau de l'emploi,
08:29mais au niveau des revenus et même de la sécurité sociale
08:33entre les hommes et les femmes,
08:35puisqu'il y a toujours un écart salarial qui est important entre hommes et femmes,
08:39qui est dû notamment au temps partiel,
08:41qui porte beaucoup préjudice aux droits des femmes,
08:45non seulement au niveau du salaire, de leur évolution dans la carrière,
08:47mais aussi plus tard, au niveau de leur pension,
08:49ce qu'on appelle le gap de pension.
08:51Donc voilà, sur ces différents aspects-là,
08:53on a aussi beaucoup de combats à mener.
08:56C'est important, parce que c'est une question aussi d'équité,
09:00les hommes et les femmes,
09:01et les droits qui sont donnés, en tout cas,
09:03les combats pour les droits des femmes,
09:04ne sont pas des combats qui portent préjudice aux hommes, loin de là,
09:07ce sont des droits qui nous renforcent tous et toutes.
09:10– Alors, Estelle Kellemans, vous parlez d'emploi,
09:12emploi qui n'est pas souvent synonyme d'emploi de qualité,
09:15justement, comment y faire pour y parvenir,
09:17avoir des emplois de qualité avec un suivi, un accompagnement ?
09:21– Alors, l'emploi de qualité, c'est quoi à nos yeux ?
09:24C'est effectivement non seulement un emploi
09:26qui permet de travailler dans de bonnes conditions de travail,
09:30sans que ça nuise à la santé,
09:32qu'elle soit d'ailleurs physique ou psychologique,
09:35puisqu'on entend évidemment, en Belgique en particulier,
09:38l'explosion du nombre de personnes
09:40qui sont en incapacité de travail pour des faits de burn-out,
09:42la pression au travail a vraiment augmenté,
09:44de manière importante,
09:46et d'ailleurs, le nombre de personnes
09:49qui sont en incapacité de travail en Belgique,
09:51c'est 500 000 personnes,
09:53et donc il y a vraiment un enjeu à travailler
09:55sur la prise en compte, la prévention d'abord,
09:58des problèmes de santé, sécurité au travail.
10:01Moi, je croisais simplement une dame ici dans l'ascenseur,
10:03en montant, qui me disait,
10:05il faut courir, courir tout le temps,
10:07quand est-ce qu'on s'arrête de courir ?
10:09On sent effectivement depuis quelques années
10:11que la pression au travail a augmenté,
10:14donc au niveau européen,
10:16il manque en tout cas une directive
10:18pour tout ce qui est prévention et meilleure prise en charge
10:20de tout ce qu'on appelle les risques psychosociaux,
10:22qui sont dus notamment aux problèmes
10:24de pression au travail,
10:26mais aussi tout ce qui est troubles musculo-squelettiques,
10:28parce que la pénibilité au travail,
10:30c'est aussi toujours, et malheureusement,
10:32pour beaucoup de personnes, de travailleurs et de travailleuses,
10:34le fait qu'il y a des mouvements répétitifs,
10:36ou en tout cas des mouvements lourds,
10:38que ce soit les travailleurs et les travailleuses
10:40du secteur du nettoyage,
10:42qui ne vont pas pouvoir travailler jusqu'à l'âge de 67 ans,
10:44même chose aussi
10:46pour ceux et celles,
10:48surtout ceux de la construction,
10:50donc il y a vraiment à prendre en charge
10:52et à mieux prévenir en tout cas ces problèmes-là,
10:54à mieux accompagner les travailleurs aussi,
10:56et à mieux prendre en compte
10:58ces phénomènes, y compris au niveau européen.
11:00Et alors l'autre aspect de l'emploi de qualité,
11:02c'est la rémunération.
11:04Je viens de dire que l'Europe a déjà
11:06pris une directive dans un sens
11:08favorable, qui est l'instauration
11:10de revenus minimum, mais il nous faut
11:12demain aussi, et notamment pour lutter
11:14contre ce phénomène de mise en concurrence des travailleurs,
11:16donc de dumping social, que l'Europe soit
11:18plus ambitieuse aussi pour assurer
11:20des salaires décents, des salaires
11:22corrects.
11:24Parce que les deux aspects sont liés,
11:26un travail finalement, et beaucoup d'emplois qui sont
11:28d'ailleurs considérés comme en pénurie, chez nous
11:30en Belgique, sont des emplois avec
11:32des conditions de travail très très compliquées
11:34et de très mauvais salaires, ce qui explique souvent
11:36d'ailleurs qu'ils soient en pénurie
11:38aujourd'hui. Donc clairement, dans ces secteurs-là,
11:40je prendrais le secteur des soins de santé,
11:42il faut vraiment se pencher sur les conditions
11:44de travail des travailleuses de ces secteurs-là,
11:46les améliorer, on l'a vu pendant le Covid,
11:48on a dit que ces travailleurs et ces travailleuses étaient essentielles,
11:50mais il faut vraiment s'assurer à ce que leurs
11:52conditions de travail soient améliorées, mais aussi
11:54quelque part leurs conditions de vie et leurs conditions
11:56de salaire, et la question aussi
11:58de la conciliation vie privée-vie professionnelle.
12:00– Estelle Coloman, c'est important de rappeler que
12:02le parti socialiste milite
12:04et milite encore pour une semaine de quatre jours.
12:06– Oui, ça fait partie aussi, sans doute,
12:08de cette question d'amélioration
12:10des conditions de travail, parce que c'est pas juste
12:12la semaine de quatre jours, c'est la semaine
12:14de 32 heures,
12:16avec embauche compensatoire,
12:18parce que sinon évidemment la charge de travail
12:20retombe sur ceux qui sont là, et sans perte
12:22de salaire. Alors est-ce que c'est possible ?
12:24Oui.
12:26Beaucoup disent d'ailleurs que c'est écrit dans l'histoire,
12:28puisqu'il y a des richesses qui sont créées,
12:30clairement, et qu'elle n'est pas bien redistribuée,
12:32on le voit, les dividendes des entreprises
12:34explosent, alors que
12:36les salaires sont eux bloqués,
12:38il y a aussi une transition numérique
12:40qui fait en sorte que, voilà, il y a des
12:42emplois qui vont être remplacés,
12:44c'est parfois pas plus malin par de la technologie,
12:46donc il y a une question de répartition des richesses correctes
12:48par cette mesure de réduction
12:50en collectif du temps de travail qui est un vrai projet
12:52de société, alors nous au Parti Socialiste,
12:54on ne dit pas que ça va être fait d'un coup
12:56et d'un coup de baguette magique, mais il faut
12:58d'ailleurs peut-être se concentrer d'abord sur certains
13:00secteurs, ça a été fait d'ailleurs sur les aides familiales
13:02ici en Wallonie, grâce à
13:04Christy Moré, le ministre socialiste,
13:06et ça pourrait être fait, notamment
13:08pour les travailleurs en fin de carrière
13:10en particulier, aussi,
13:12parce qu'on sait, justement, pour lutter contre cette
13:14pénibilité au travail,
13:16mais c'est vraiment un enjeu de société
13:18de se répartir correctement le travail,
13:20parce que derrière cet enjeu-là, il y a aussi un enjeu
13:22d'égalité homme-femme, parce que quand
13:24on réduit le temps de travail, ça va faire en sorte
13:26que, sans doute, le travail à la maison
13:28soit pris de manière plus efficace,
13:30plus égalitaire entre
13:32les hommes et les femmes,
13:34et l'autre enjeu,
13:36c'est vraiment, oui, une justice
13:38sociale, parce que les richesses
13:40sont créées, elles sont là, il faut mieux les répartir.
13:42Et puis une autre thématique centrale
13:44dans le programme du PS, la protection sociale,
13:46on parle d'assurer une protection
13:48sociale universelle pour
13:50tous, comment, justement,
13:52y arriver, quelles initiatives concrètes
13:54peut-on prendre ?
13:56Alors, la protection sociale, c'est quoi exactement ?
13:58C'est le fait, notamment, d'avoir
14:00un revenu de remplacement décent
14:02lorsque l'on tombe en maladie, lorsqu'on perd
14:04son emploi, ou lorsqu'on est âgé, qu'on doit
14:06prendre sa retraite, mais c'est aussi
14:08la question, évidemment, de la couverture
14:10des soins de santé,
14:12et donc, pour nous, au niveau européen,
14:14mais même mondial, voilà, moi je suis allée
14:16négocier, notamment, à ce qu'on appelle l'Organisation
14:18Internationale du Travail à Genève,
14:20un socle, une recommandation
14:22sur des socles de droits sociaux
14:24fondamentaux, l'accès à la protection
14:26sociale, en Belgique, on a l'impression
14:28que c'est quelque chose qui est inné, voilà,
14:30l'accès aux soins de santé, et on trouve, d'ailleurs, que
14:32souvent, c'est pas assez, il suffit de voir, d'ailleurs,
14:34quand on est hospitalisé ou qu'on a un grave problème
14:36de santé, quand on reçoit la facture, ce qui est pris en charge
14:38par la Sécurité Sociale, et ce qu'on doit
14:40au final payer, à quel point c'est quelque chose
14:42de vraiment essentiel et précieux,
14:44donc, chez nous, il faut continuer
14:46à revaloriser les soins de santé,
14:48il y avait eu des coupes sombres dans les soins de santé, sous les
14:50précédentes législatures, ici, le Parti Socialiste
14:52a réinvesti, et il faudra le faire
14:54lors des prochaines
14:56mandatures, je tiens juste à souligner que dans le programme
14:58du MR, il y a une proposition de faire
15:00des économies de 5 milliards dans les soins de santé,
15:02ce qui, pour nous, est évidemment inacceptable,
15:04surtout 4 ans après le Covid,
15:06et quand on connaît les besoins par rapport à ça,
15:08et quand on connaît les besoins aussi par rapport à un autre
15:10phénomène, qui est le vieillissement de la population,
15:12donc, là, l'accès à la santé
15:14pour tous, et à des droits sociaux pour tous,
15:16ça doit pouvoir être, effectivement, développé,
15:18donc, le renforcement de ce qui
15:20existe chez nous, et le développement au niveau
15:22européen, et si possible au niveau mondial,
15:24parce que moi, un de mes autres engagements, qu'on
15:26connaît peu, sans doute, aussi, c'est que je suis depuis
15:2810 ans très active, aussi, dans
15:30des organisations de coopération au développement,
15:32et nous avons des partenariats avec d'autres
15:34pays du monde, que ce soit le Maroc,
15:36que ce soit le Sénégal, que ce soit la RDC,
15:38pour essayer, justement, de mettre sur pied des mutualités
15:40de santé, pour cet accès à la santé
15:42pour tous, et toutes. Alors, plus d'attention
15:44aussi, en matière de protection sociale
15:46pour nos aînés, et pour les
15:48personnes à mobilité rétuite. Tout à fait,
15:50voilà, comme je l'ai dit,
15:52la question des aînés, elle est
15:54prépondérante, parce qu'on sait que nous sommes dans
15:56une population qui est plutôt vieillissante,
15:58d'ailleurs, au niveau européen, de manière globale,
16:00donc, c'est pour ça,
16:02les aînés, ils seront
16:04primordiaux, aussi, demain,
16:06dans les questions de financement des soins de santé,
16:08ce pour quoi nous nous battons,
16:10mais pas que pour eux, d'ailleurs,
16:12l'accès à la santé, c'est pour ça que nous
16:14prenons, d'ailleurs, une médecine de base
16:16gratuite pour tous, parce que
16:18avoir accès à ces soins de base, ça entraîne
16:20d'autres problèmes de santé
16:22très importants, et les aînés, évidemment,
16:24l'autre aspect, c'est lutter contre la pauvreté
16:26de beaucoup de nos aînés,
16:28mais aussi de celles des jeunes,
16:30tout est lié, et alors aussi
16:32les questions de pension,
16:34et les questions de dépendance, la prise en compte
16:36de la dépendance des aînés,
16:38j'ai rencontré notamment des aides
16:40familiales, on sait que c'est un vrai
16:42besoin dans notre société, ce sont vraiment des services
16:44à développer. Quant aux personnes
16:46porteuses d'un handicap,
16:48on sait que malheureusement,
16:50la Belgique, et malgré des efforts
16:52importants qui ont été faits ici par Karine Nallieu,
16:54au niveau fédéral,
16:56mais au niveau régional aussi, par quelqu'un
16:58comme Christy Moréal, on est
17:00un peu les laissées pour compte, et qu'il y a trop
17:02peu de prise d'attention par rapport
17:04à ces personnes, non seulement
17:06sur l'aptabilité parfois des logements,
17:08des lieux publics pour eux, mais aussi
17:10la question de l'emploi.
17:12Aujourd'hui, lorsqu'ils ont des capacités
17:14pour pouvoir s'intégrer sur le marché de l'emploi,
17:16ils ont encore beaucoup trop peu accès,
17:18et vraiment, les politiques européennes doivent
17:20être beaucoup plus ambitieuses
17:22par rapport à ça, et pour nous permettre,
17:24à nous aussi en Belgique, on sait qu'il y a
17:26des politiques qui prévoient normalement que dans les services
17:28publics, il doit y avoir 3%
17:30de personnes porteuses de handicap,
17:32on n'atteint pas ça même dans les services
17:34publics, et voilà. Par contre,
17:36certaines entreprises, ils sont attentifs,
17:38mais malheureusement, souvent, on voit que les entreprises
17:40qui sont attentives, c'est parce que
17:42souvent, il y a eu
17:44un cas de handicap dans la famille,
17:46et donc du coup, ces entreprises-là décident
17:48effectivement d'ouvrir
17:50les yeux par rapport à l'intégration
17:52de ces personnes sur le marché
17:54du travail, dans l'emploi,
17:56parce que ça leur est bénéfique, et ça nous est bénéfique à tous.
17:58– Il nous reste encore une poignée de minutes,
18:00encore un dernier point, si vous le voulez bien,
18:02les services publics,
18:04pour le Parti Socialiste, un axe central des services
18:06publics, disons, plus efficaces,
18:08plus accessibles, plus attractifs ?
18:10– Alors, les services publics,
18:12ils sont essentiels.
18:14Pourquoi ? Parce que,
18:16pour paraphraser certains, c'est un peu
18:18le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
18:20Les services publics,
18:22juste quand même pour rappeler,
18:24c'est quand même l'enseignement notamment,
18:26c'est la santé,
18:28c'est la prise en charge
18:30notamment des personnes
18:32aussi à mobilité réduite,
18:34vraiment, ce sont des rôles essentiels.
18:36Malheureusement, on a observé,
18:38en particulier sous les législatures précédentes,
18:40des économies
18:42dans les services publics
18:44qui sont inacceptables,
18:46parce que ces services publics, on en a besoin.
18:48Autre élément, c'est notamment pour l'accueil
18:50des enfants aussi, pour permettre notamment
18:52aux parents de pouvoir aller travailler.
18:54On sait qu'on manque de crèches
18:56et d'accueil des enfants. Donc voilà,
18:58sur tous les enjeux que je viens de citer,
19:00face au phénomène de vieillissement, face
19:02notamment à la prise en charge,
19:04à l'égalité entre hommes et femmes sur le marché du travail,
19:06ces enjeux sont importants.
19:08Alors sont-ils attractifs, les services publics ?
19:10Il le reste oui, parce que
19:12dans une certaine mesure, justement,
19:14souvent, les travailleurs des services publics
19:16sont des personnes très engagées
19:18parce qu'ils savent quel est leur métier
19:20et quel est le sens de leur métier.
19:22Mais le problème, c'est qu'on risque,
19:24si demain on voit des politiques de droite
19:26revenir au pouvoir, c'est à nouveau de grosses économies
19:28dans ces services publics qui sont vraiment pourtant
19:30essentielles pour chacun d'entre nous.
19:32Autre défi des services publics, ce que je voudrais quand même souligner aussi,
19:34c'est la digitalisation de ces services publics.
19:36Donc malheureusement,
19:38de plus en plus,
19:40on observe une digitalisation
19:42et donc même l'accès à votre commune, même l'accès
19:44à certains services essentiels
19:46devient compliqué autrement
19:48que par la digitalisation.
19:50Un des combats à mener, c'est vraiment de s'assurer
19:52que l'humain reste au cœur de ces services
19:54publics et que chacun
19:56et chacune, quel que soit notre âge,
19:58parce qu'on sait que la fracture digitale
20:00est importante aussi au niveau bruxellois,
20:02qu'on puisse avoir accès très facilement
20:04à ces services publics et pas uniquement
20:06par voie informatique.
20:08Voilà, il nous reste encore une minute trente pour être précis.
20:10Avant de nous quitter, un message
20:12à faire passer, notamment on pense
20:14aux jeunes, pour certains qui
20:16ne souhaitent pas voter, qui ont un peu boulé la chose politique.
20:18Comment faire justement pour les encourager
20:20à participer à leur avenir demain ?
20:22Les jeunes,
20:24et en particulier au niveau européen,
20:26vont pouvoir voter à partir de l'âge de 16 ans.
20:28Moi je rencontre quand même
20:30beaucoup de jeunes qui sont très engagés. On dit toujours
20:32que les jeunes sont surtout sur les réseaux sociaux.
20:34Or les jeunes, ils se mobilisent
20:36quand même beaucoup pour le climat,
20:38contre les inégalités sociales, contre le racisme.
20:40Voilà, ils sont
20:42très très engagés. Pas tous,
20:44pas tous sensibilisés. Donc moi ce que
20:46j'aurais vraiment envie de leur dire,
20:48c'est de vraiment bien s'informer, parce que c'est
20:50important de voter. Cette fois-ci, ils vont pouvoir décider
20:52de leur avenir, pour eux,
20:54et avec leurs enjeux à eux.
20:56Notamment lutter contre le chômage des jeunes
20:58au niveau européen, qui reste très très important,
21:00et en Belgique aussi.
21:02De bien regarder l'ensemble des
21:04programmes des partis politiques, pas uniquement
21:06les réseaux sociaux, parce qu'on sait qu'il y a évidemment
21:08une communication qui est
21:10de type de propagande
21:12de certains partis, notamment d'extrême droite.
21:14Et de vraiment aller
21:16faire l'effort
21:18de rencontrer aussi des mandataires,
21:20et de parler autour d'eux. L'école
21:22a joué, cette fois-ci, puisque les jeunes de 16 ans
21:24étaient concernés aussi, un rôle
21:26cette fois-ci d'information. Mais de regarder,
21:28de s'informer, parce que c'est vraiment
21:30essentiel pour eux de pouvoir décider
21:32de leur avenir, et ils en sont capables.
21:34Vraiment, je le pense,
21:36parce que contester le vote des jeunes, c'est comme
21:38contester à l'époque le vote des femmes, où on disait
21:40qu'elles ne seraient pas capables de décider pour elles.
21:42On voit que c'est le cas aujourd'hui,
21:44quelques décennies après, et c'est vraiment essentiel
21:46que les jeunes puissent décider pour eux.
21:48Cette note d'optimisme en termes de
21:50conclusion d'Estelle Collemans. Je rappelle que vous êtes
21:52candidate PS aux élections européennes.
21:54Merci d'avoir été avec nous sur Rappel.
21:56Merci à vous. On se retrouve dans quelques instants
21:58pour la suite de votre Carrefour de l'Info.

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