• il y a 7 mois


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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:07 Les visages sont fermés, les regards concentrés.
00:12 Plusieurs centaines de personnes sont à pied d'œuvre,
00:14 39 nations engagées, ici à Tallinn en Estonie,
00:18 pour faire barrage à une cyberattaque en cours.
00:21 Sur ce plateau, nous avons une vision
00:25 sur différentes centrales électriques et leurs positions.
00:30 Quand les hackers réussissent, le courant est coupé dans un quartier.
00:34 Ce jour-là, c'est une nation fictive qu'il faut défendre, Bérilia,
00:39 car nous sommes en réalité au milieu du plus grand exercice
00:42 de cyberdéfense au monde, le Lock Shield,
00:45 développé par le Centre d'excellence de cyberdéfense coopérative de l'OTAN.
00:50 Parmi les forces en présence, la France.
00:52 Dans le cyberspace, on est en permanence sous attaque.
00:57 Il faut bien se rendre compte, effectivement,
00:59 qu'il faut être capable de comprendre ce qui se passe,
01:00 il faut être capable de se protéger,
01:02 il faut être capable de se défendre, avec ses alliés notamment.
01:05 Et ce n'est pas un hasard si tout se passe en Estonie.
01:08 Le pays d'1,4 million d'habitants est devenu un des leaders mondiaux en la matière,
01:13 après s'être relevé de la toute première attaque d'ampleur de l'histoire.
01:18 En 2007, notre pays a subi la première cyberattaque d'ampleur nationale.
01:23 C'était la première fois qu'une nation entière était attaquée,
01:26 en l'occurrence l'Estonie par la Russie.
01:29 Une attaque causée par cette simple statue de bronze.
01:33 Un soldat, symbole de l'occupation soviétique du pays jusqu'en 1991.
01:38 En 2007, les autorités décident de la déplacer dans un cimetière militaire.
01:43 C'est les mois, chez les 30% de russophones du pays.
01:47 Des manifestations dégénèrent en émeute,
01:50 encouragées par les médias russes et les fake news.
01:53 Dans la foulée, les sites officiels, les services bancaires,
01:57 les médias sont interrompus, après une cyberattaque imputée à des hackers russes.
02:03 Aujourd'hui, le temps est passé.
02:06 C'était horrible d'assister à ça à l'époque.
02:08 Heureusement, je n'ai rien vu de tel depuis.
02:11 On aurait même dû retirer cette statue beaucoup plus tôt.
02:14 Mais l'État frontalier de la Russie se sait toujours en ligne de mire.
02:17 Récemment, Vladimir Poutine a affirmé que l'Estonie n'était pas un vrai pays.
02:22 Les fake news sont quotidiennes, les trolls se déchaînent,
02:25 alors les citoyens eux-mêmes interviennent.
02:28 Andres Lambert est l'un d'entre eux.
02:30 Sur son temps libre, il gère depuis 2014 le site Propastop,
02:34 qui surveille et démonte les fake news qui ciblent l'Estonie.
02:40 On regarde les chaînes russes.
02:41 Oui, on fait beaucoup ça.
02:44 On relève ce qui ne va pas, ce qui est faux et on l'explique aux gens.
02:47 Là par exemple, on a un blogueur russe qui estime que les drones ukrainiens
02:50 sont trop performants pour que ce soit honnête.
02:54 Quand on vit en Estonie, à la frontière est de l'Union européenne,
02:57 c'est important de se rendre compte que la liberté est fragile.
03:01 Nous devons nous souvenir de notre histoire,
03:03 parce que l'histoire a la sale habitude de se répéter.
03:06 On le voit en Ukraine, on doit se défendre,
03:08 et pas que physiquement, psychologiquement aussi.
03:12 Se défendre, c'est aussi prévenir et mieux intégrer la minorité russophone du pays,
03:17 pour éviter qu'elle ne soit manipulée par Moscou.
03:20 Deingue, zemlie ne prépelagait choumne méruprié.
03:23 Même si l'état de notre planète est préoccupant,
03:25 sachez tout de même qu'aujourd'hui, c'est le jour de la Terre.
03:28 Tout de suite, un reportage à Taline.
03:30 Depuis 2015, la chaîne publique ETV+ diffuse quotidiennement 3h30 de programmes en russe.
03:37 En Estonie, la télévision reste pour beaucoup un moyen de divertissement.
03:41 L'objectif, c'est d'éviter que la minorité russophone
03:45 ne regarde les chaînes russes officiellement interdites,
03:48 mais toujours disponibles en ligne.
03:50 « Russo-égliseux, les téléspectateurs russes sont habitués au point de vue russe.
03:57 Donc c'est un challenge de proposer une autre interprétation des événements.
04:01 Et puis en Russie, il y a beaucoup de programmes de divertissement qui coûtent cher,
04:05 et pour nous, c'est compliqué de lutter. »
04:08 Néanmoins, la chaîne trouve petit à petit son public.
04:11 L'Estonie entend conserver sa longueur d'avance.
04:14 Dès cette année, les cours sur l'influence des médias et la lutte contre les fake news
04:18 deviennent obligatoires dans toutes les écoles du pays.
04:22 (Générique)
04:28 (Générique)

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