Avec André Merlin, ancien président et fondateur du réseau RTE.
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00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:05 13h08 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce face à face.
00:08 Jusqu'à 14h on va parler électricité Europe avec l'ancien président et fondateur de RTE, c'est André Merlin qui est avec nous.
00:15 Bonjour André Merlin.
00:16 Bonjour, merci pour l'invitation.
00:19 Merci à vous André Merlin.
00:21 Je rappelle que vous avez créé, fondé RTE.
00:26 RTE c'est quoi ? Et donc vous avez été président pendant longtemps, raison, le réseau transport électricité.
00:34 Alors je voudrais d'abord, parce que l'électricité, les factures d'électricité, il n'y a pas un d'entre nous qui n'en est pas,
00:41 qui en était conscient depuis toujours mais qui en est de plus en plus conscient,
00:45 et on entend beaucoup d'auditeurs qui nous interpellent à ce sujet, sans parler des PME, TPE, des artisans, des boulangers, enfin de tout le monde.
00:53 Alors c'est quoi le réseau transport électricité que vous avez créé ?
00:57 D'abord le réseau de transport sert effectivement à transporter l'électricité d'un point à un autre.
01:04 Ce sont, si on fait une analogie avec la route, c'est les autoroutes électriques et les routes nationales.
01:11 Et ça permet effectivement d'échanger l'électricité d'un point à un autre du territoire mais également avec les réseaux des pays voisins.
01:19 Mais le gestionnaire de réseau de transport, contrairement à son nom, enfin ne la laisse pas entendre,
01:26 c'est également l'endroit où on équilibre en permanence l'offre et la demande d'électricité.
01:34 Parce que comme vous le savez, l'électricité ne se stocke pas et donc il faut en permanence qu'ajuster l'offre à la demande.
01:43 C'est la production d'électricité et il faut que ce soit compatible bien évidemment avec les capacités de transit qui existent sur le réseau.
01:51 Et ce réseau là, nous en sommes dans français mais européen ?
01:55 Alors ce réseau est français mais il est interconnecté bien évidemment avec les autres réseaux européens.
02:03 C'est le grand système d'interconnexion européen, un des plus grands dans le monde, il faut le dire,
02:12 avec celui qu'on a en Chine, aux Etats-Unis, au Canada, il y a en fait trois réseaux d'interconnexion.
02:20 Donc on peut dire que c'est un des plus grands du monde.
02:24 Il a été créé quand ?
02:26 Alors ça s'est créé au fur et à mesure des années du XXe siècle, disons après la première guerre mondiale, 1921.
02:35 Et c'est une des raisons pour lesquelles d'ailleurs, je vous l'ai dit en aparté, on a créé une ONG qui est aujourd'hui la plus grande ONG dans le monde,
02:45 qui réunit 19 000 experts dans le monde entier, appartenant à 120 pays, et qui échange en matière de technologie,
02:58 le CIGRE, ce qu'on appelle le Conseil international des grands réseaux électriques, dont le siège est à Paris,
03:05 et nous avons un congrès tous les deux ans qui se tient à la porte Maillot, il aura lieu fin août.
03:11 Alors justement, parlons de cela et parlons de ce qui est devenu, enfin aujourd'hui il ne se passe pas un jour sans qu'on parle d'électricité,
03:21 avec les problèmes énergétiques, avec la guerre Russie-Ukraine, avec les embargos, avec tout ce qui a été fait,
03:26 avec l'extraordinaire, et vous l'avez évidemment suivi, la polémique sur le nucléaire, depuis déjà 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans.
03:35 Et justement je voudrais qu'on aventourille tout cela avec vous André Merlin, c'est passionnant.
03:41 Et le marché européen de l'électricité a été créé, enfin, et fonctionne depuis quand ?
03:46 - Le marché européen de l'électricité résulte de la directive européenne qui a été adoptée en 1996.
03:55 - D'accord. - Qui avait d'ailleurs suscité à l'époque beaucoup, beaucoup de réticence du côté français, parce que, il faut le dire,
04:02 - Pourquoi ? - On avait une organisation qui était excellente.
04:06 EDF avait le quasi-monopole de la production, avait le monopole du transport d'électricité, de la distribution d'électricité,
04:14 et donc c'est une entreprise... - Ça marchait très bien.
04:18 - Voilà, qui était très bien gérée, et puis on avait à la tête quelqu'un de géré d'exceptionnel.
04:23 Je suis un disciple de cette personne, malheureusement disparue il n'y a pas très longtemps, Marcel Boiteux.
04:29 - Marcel Boiteux. - Et donc la France et EDF ne voyaient pas tellement l'intérêt d'ouvrir le marché à la concurrence.
04:37 Ceci dit, ce n'était pas la situation dans d'autres pays d'Europe où les monopoles de production et de distribution d'électricité étaient beaucoup moins bien gérés.
04:49 D'où l'idée, effectivement, suite à l'adoption de l'acte unique européen, qui remonte, comme vous le savez, au temps de Jacques Delors,
04:58 eh bien, l'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité s'est imposée, et la directive a été adoptée en 1996.
05:08 À partir de là, il a fallu effectivement que chaque État membre transpose cette directive dans le droit de son pays.
05:17 Alors, en ce qui concerne la France, ça a pris quand même un certain temps, puisque la loi de transposition n'a été votée qu'en 2000, février 2000.
05:29 Dans cette période, le président et le directeur général d'EDF, qui m'avait nommé directeur auprès d'eux,
05:37 pour préparer la mise en place de gestionnaire de réseaux transports électricité, donc l'organisation du marché,
05:44 et donc, quand la loi a été votée, immédiatement après, la commission de régulation de l'énergie a été mise en place,
05:55 et, après un avis favorable de cette commission de régulation de l'énergie, le ministre en charge de l'énergie a bien voulu me nommer à la tête
06:05 de ce gestionnaire de réseaux de transports d'électricité...
06:09 - À l'échelle européenne ? - Non, non, d'abord à l'échelle française. C'était 2000.
06:15 Mais très vite, alors c'est pour ça que j'ai été, je ne sais pas, repéré par la vice-présidente de la commission européenne,
06:23 une personne remarquable, Leïola de Palacio, qui était la première vice-présidente de la commission européenne,
06:29 et qui m'a sollicité immédiatement, en 2001, pour mettre en place l'association européenne des gestionnaires de transports d'électricité,
06:39 avec mon homologue norvégien, et cette association est devenue, avec l'association des régulateurs, le conseil des régulateurs de l'énergie,
06:53 les deux principaux interlocuteurs de la direction générale de l'énergie de la commission européenne.
06:58 - Alors, on va en parler, on va en parler, tout cela, parce que la question que je vais vous poser est, au-delà, effectivement, de ce que vous avez fait,
07:05 évidemment, qui est plus que remarquable et louable, est-ce qu'il n'y a pas eu, quand même, sur la libéralisation de ce marché européen,
07:15 est-ce que nous ne l'avons pas perdu au change, et est-ce qu'aujourd'hui, nous ne payons pas les conséquences de cela ?
07:21 Vous allez répondre, après cette petite pause. André Merlin.
07:25 [Musique]
07:27 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h. André Bercov.
07:31 - Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
07:45 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
07:48 - Et je ne suis pas le seul, nous sommes avec André Merlin, le fondateur et président du... pas ce président, il ne l'est plus aujourd'hui, mais...
07:56 du réseau transport et électricité, et l'un des protagonistes, il faut le dire, puisqu'il a été nommé à la tête, du marché électricité européen.
08:06 Et justement, André Merlin, c'est intéressant parce que, on se disait, on avait un modèle français, le nucléaire, bien sûr, Général De Gaulle, Pierre Messmer, etc.
08:15 On voit comment ça fonctionnait, vous avez créé avec d'autres le marché européen électricité,
08:23 et aujourd'hui, justement, on se dit, on est en 2024,
08:30 comment on est arrivé à avoir cette espèce de foire d'emploi, presque de jungle,
08:38 où effectivement, ce que nous ne voyons pas toujours, pas depuis toujours, les prix s'envolaient,
08:44 les choix, et puis les choix surtout entre les énergies, les renouvelables, les fossiles, etc.
08:51 - Alors, ce qu'il faut bien comprendre, et ce n'est pas ce qui est dit par beaucoup d'intervenants,
08:58 c'est qu'il n'y a pas un seul marché pour l'ensemble de l'Union Européenne, mais il y a un marché par Etat membre.
09:08 C'est ça la différence. Mais chaque marché obéit aux mêmes règles,
09:14 qui sont les règles qui résulent de la directive européenne dont je parlais tout à l'heure.
09:19 - C'est ça, l'acte unique. - L'acte unique, et donc...
09:24 - Pardon, excusez-moi, pour être tout à fait précis, pour nos éditeurs,
09:28 les Etats membres sont tenus d'appliquer cette loi ?
09:32 - Bien sûr, c'est l'adoption de la directive. Et donc, à quelques nuances près, les règles sont les mêmes.
09:41 Et donc, le prix... Parce que dans chaque pays, vous avez une bourse d'électricité.
09:46 Moi-même, j'ai créé la bourse d'électricité en 2001 avec Euronext.
09:52 D'ailleurs, ça n'a posé aucun problème.
09:57 Et cette bourse permet de, effectivement, au travers d'enchères montantes,
10:03 vous voyez, c'est-à-dire dans l'ordre de préséance économique,
10:07 le prix de marché, c'est le prix offert par la dernière moyenne production qui permet de satisfaire la demande.
10:16 - D'accord. C'est marginal comme marché, l'offre et la demande.
10:18 - C'est du coup marginal, ce qu'on appelle, nous, en tant qu'économistes à court terme.
10:23 Donc, le prix de marché peut être différent d'un pays à l'autre.
10:33 Alors, nous avons, en 2006, et c'est RTE qui a pris cette initiative,
10:39 j'ai inauguré d'ailleurs cet dispositif avec le commissaire européen à l'énergie qui est un laiton,
10:48 à l'époque, en 2006, nous avons réalisé le premier couplage de marché d'électricité entre la France, la Belgique et la Hollande.
10:58 Alors, qu'est-ce que ça veut dire le couplage ?
11:00 Maintenant, ces couplages sont étendus à l'ensemble de l'Europe, de l'Union européenne.
11:05 Qu'est-ce que ça veut dire ?
11:06 Ça veut dire que dans le fonctionnement du marché spot de la bourse d'électricité dans chaque pays,
11:14 vous prenez en compte, dans la même démarche, la possibilité d'importer de l'électricité venant de pays voisins.
11:23 - C'est ça, oui, d'accord.
11:25 - Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ces capacités d'importation sont limitées physiquement.
11:31 Il s'agit des interconnexions électriques entre les réseaux des différents pays interconnectés.
11:41 Dans le cas de la France, on est un petit peu au centre, en quelque sorte,
11:45 on a une capacité d'interconnexion qui est de l'ordre de 15 gigawatts.
11:50 15 gigawatts, c'est la puissance de 15 réacteurs nucléaires environ.
11:54 - D'accord.
11:55 - Alors que la consommation appelée sur le réseau est de l'ordre de 80 à 90 gigawatts.
12:04 C'est en paires diverses.
12:05 Et donc, si vous voulez, très vite, du fait de l'écart de prix d'un pays à l'autre,
12:10 on sature cette interconnexion.
12:14 Et à ce moment-là, alors que si l'interconnexion n'est pas saturée,
12:18 on a le même prix des deux côtés, dès lors qu'on sature, on a un découplage du prix de marché.
12:24 Et à ce moment-là...
12:24 - Entre chaque pays.
12:25 - Entre chaque pays, voilà.
12:26 Exactement.
12:27 Alors qu'est-ce qui s'est passé pendant la crise de 2022, puisque c'est ça qui a révélé
12:35 et qui a provoqué de nombreuses critiques sur le marché européen de l'électricité ?
12:42 Eh bien, c'est du fait qu'il y a eu la conjonction de trois phénomènes.
12:47 La première, c'est la dépendance, je dirais excessive de l'Allemagne vis-à-vis du gaz russe.
12:53 Qui a fait craindre, bien évidemment, très rapidement qu'on allait avoir une pénurie de gaz.
13:01 La deuxième chose, c'est qu'il y avait une hydrolicité qui était très mauvaise, très faible,
13:10 notamment dans les pays du nord de l'Europe où ils ont beaucoup d'hydraulique, mais aussi en France.
13:15 Et la troisième chose, c'est effectivement le défaut générique qui est apparu fin 2021,
13:23 sur le parc nucléaire français.
13:26 Et qui a bien évidemment...
13:28 Le défaut générique ?
13:29 Le défaut générique.
13:30 Ça veut dire quoi ?
13:31 Alors qu'est-ce que ça veut dire ?
13:32 Ça veut dire qu'on a détecté des micro-fissures sur un certain nombre de tuyauteries
13:37 au sein d'un certain nombre de centrales de réacteurs nucléaires,
13:41 et que l'autorité de sûreté nucléaire, bien évidemment, a demandé à EDF
13:45 de régler le plus rapidement possible ces problèmes.
13:50 De telle sorte qu'il n'y ait pas de conséquences sur la sûreté nucléaire de nos réacteurs.
13:56 Ce qui a été fait.
13:57 Mais la moitié, à peu près, du parc nucléaire, en 2022, a été arrêtée.
14:02 A été touchée, oui.
14:03 A été touchée.
14:03 En même temps qu'il y avait l'embargo, qu'il y avait la guerre, etc.
14:06 Exactement.
14:07 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
14:08 C'est qu'en France, on a eu, effectivement, là aussi, une crainte, un risque de ne pas satisfaire la demande.
14:17 Donc des risques de coupure d'électricité.
14:20 Qui était, effectivement...
14:22 Et donc, on a importé de l'électricité venant d'Allemagne, en particulier,
14:29 mais aussi d'autres pays, le maximum qu'on pouvait.
14:31 Et c'était de l'électricité, à ce moment-là, produite, à ce moment-là,
14:35 essentiellement par des centrales à charbon.
14:38 Et qui plus est, des centrales à charbon fonctionnant au lilith,
14:42 qui est le charbon le plus, si je peux m'exprimer ainsi, le plus dégueulasse.
14:47 Et qui dégage le plus de CO2.
14:51 De CO2, oui.
14:52 Et également des particules fines qui polluent une bonne partie de l'Europe.
14:56 Et nos amis allemands, entre guillemets...
14:58 En fait, on faisait dans des campagnes contre le CO2, la dépollution, etc.
15:02 Oui.
15:02 Et on se fournissait...
15:03 Ouais.
15:04 Et nos amis allemands, entre guillemets, nous ont vendu à prix d'or cette électricité.
15:11 Résultat, bien évidemment, sur le marché français de l'électricité,
15:15 les prix ont explosé.
15:17 Explosé.
15:18 Et ce qui a été dit, à ce moment-là, et c'était juste d'ailleurs,
15:21 qu'est-ce que c'est que ce marché où, effectivement,
15:24 le prix de l'électricité est corrélé, fortement corrélé,
15:30 au prix du gaz ou au prix du charbon ?
15:32 Eh oui.
15:32 Mais c'était une situation conjoncturelle.
15:35 Ouais.
15:35 Aujourd'hui, il faut savoir qu'on est revenu avec une meilleure disponibilité du parc Leclerc.
15:42 EDF a fait un excellent boulot, je tiens à le souligner.
15:45 Et de ce fait, la consommation d'électricité, je pense que vous l'avez peut-être remarqué,
15:51 a baissé en 2022 et baissé en 2023.
15:57 Et qui plus est, en 2024, compte tenu de la croissance qui est en berne en France,
16:02 0,6-0,7% de croissance du PIB,
16:06 eh bien on aura une stagnation de la consommation d'électricité.
16:09 Donc aujourd'hui, on a à la fois une bonne disponibilité du nucléaire
16:14 et une consommation qui n'augmente pas.
16:15 Résultat, on a suffisamment de capacités nucléaires pour satisfaire,
16:20 très souvent, la demande d'électricité en France.
16:24 Ce qu'on appelle en jargon d'électricien économiste,
16:28 on est marginal nucléaire.
16:30 Alors qu'en Allemagne, ils sont dans une situation totalement contraire.
16:34 - L'Allemagne est armée, c'est un lien central nucléaire, je le sais.
16:38 - Et leur moyenne production,
16:40 en dehors des renouvelables dont on va parler, je pense, après,
16:43 c'est du charbon et du gaz.
16:46 Beaucoup de charbon d'ailleurs.
16:48 Et ce qui fait qu'il y a un écart de prix de marché qui devient important.
16:52 Il faut savoir que le prix de marché en France actuellement
16:57 est de l'ordre de 60€ du MWh,
16:59 c'est le marché de gros, j'en vois bien.
17:01 - Oui, le marché de gros, 60€. Et en Allemagne ?
17:03 - Et en Allemagne, 90.
17:04 Et qui plus est, il y a des futurs,
17:07 parce que le marché, comme pour le marché des valeurs,
17:10 il y a un futur sur 3 ans.
17:12 Eh bien, il y a un décalage qui apparaît,
17:15 qui est actuellement de 20€,
17:17 mais qui va s'accroître, vraisemblablement, dans le futur.
17:20 - On va en parler tout de suite, après une petite pause.
17:22 - Et puis vous aurez la parole, évidemment, pour poser vos questions.
17:24 Peut-être que votre facture d'électricité a augmenté,
17:26 venez nous en parler. 0,826, 300, 300.
17:29 Tout de suite sur Sud Radio.
17:30 - André Merlin, lui aussi dans tous ses états,
17:57 mais pour de bonnes raisons, moi aussi d'ailleurs.
18:00 Réseau, transport, électricité, marché,
18:04 marché d'électricité, marché européen d'électricité,
18:08 et on a parlé de ce qui s'est passé avec le nucléaire,
18:10 qui continue à se passer d'ailleurs,
18:12 où nous étions quand même très forts, nous sommes toujours,
18:15 mais il s'est passé beaucoup de choses,
18:17 et surtout il s'est passé,
18:18 je voudrais qu'on revienne sur cette histoire des,
18:21 que j'appelle les intermittents du spectacle,
18:24 les énergies renouvelables.
18:26 En tout cas certaines,
18:27 parlons surtout des éoliennes et du solaire,
18:30 qui sont devenus à un moment donné,
18:32 je voudrais que vous étiez aux premières loges,
18:35 vous l'êtes toujours André Merlin,
18:37 mais qu'est-ce qui a fait qu'on a dit,
18:38 écoutez, le nucléaire, le fossile c'est fini,
18:42 c'est plus possible, c'est polluant,
18:44 le nucléaire, c'est Hiroshima, Nagasa, qui est Tchernobyl,
18:48 et allons, fonçons vers l'avenir radieux
18:53 des éoliennes et des panneaux solaires.
18:55 - Alors, les choses se sont passées d'abord en Allemagne,
18:59 du temps du chancelier Schröder.
19:02 - D'accord.
19:03 - Où il y avait déjà en Allemagne,
19:05 une opposition très forte sur le nucléaire,
19:08 ce qui a conduit...
19:09 - Les Grünen allemands, les écologistes allemands, très forts là-bas.
19:12 - C'était les Grünen allemands.
19:14 - Absolument, les Grünen.
19:15 - Et donc, l'Allemagne a imaginé, en dépit
19:20 de la mise en place du marché européen de l'électricité,
19:25 qui s'appliquait également en Allemagne,
19:27 mais évidemment,
19:28 a imaginé faire en sorte que les renouvelables
19:35 dits intermittents, c'est-à-dire le solaire et l'éolien,
19:39 soient des roches aux règles du marché.
19:43 Ils ont obtenu gain de cause
19:45 auprès de la direction générale de la concurrence
19:48 toute puissante au niveau européen,
19:51 la direction européenne.
19:52 Pourquoi ? Parce que c'est des moyens de production
19:55 qui n'émettent pas, ou très peu, de gaz à effet de serre.
19:59 Et au nom de l'environnement,
20:02 effectivement, ils ont obtenu cette dérogation.
20:04 Et ça s'est appliqué en Allemagne.
20:07 - En très grosse dérogation, ça c'est quelles années ?
20:10 - C'est à partir de 2000.
20:12 - 2000, d'accord.
20:13 - Et voyant qu'ils avaient pu mettre en place ce système en Allemagne,
20:18 pourquoi pas l'étendre à l'ensemble de l'Europe ?
20:22 Et c'est là où, effectivement,
20:25 ils ont, du fait du leadership qu'ils avaient pris en Europe
20:31 à partir de 2005, il faut quand même le dire très clairement,
20:34 la France n'avait plus le leadership qu'elle avait auparavant, malheureusement.
20:39 Eh bien, l'Allemagne a fait la pression qui convenait
20:43 pour que ce système qu'ils avaient mis en place en Allemagne
20:47 s'étende à l'ensemble de l'Europe.
20:50 C'est la directive de 2009,
20:53 ce qu'on a appelé les 3 x 20 en 2020,
20:57 c'est-à-dire 20% de baisse des émissions de gaz à effet de serre
21:00 par rapport à 1990,
21:02 20% d'énergie renouvelable dans le mix énergétique européen,
21:07 alors on intégrait aussi l'hydraulique, bien évidemment,
21:09 et 20% d'efficacité énergétique.
21:14 On ne parlait pas du nucléaire,
21:17 et c'est là où, à mon avis...
21:19 - Le nucléaire a été mis en parenthèse.
21:21 - Complètement, comme s'il n'existait pas.
21:23 Et je pense que la France, à mon avis,
21:26 a fait une erreur de ne pas faire en sorte
21:31 qu'il y ait une neutralité technologique
21:33 et qu'on puisse prendre dans cette disposition
21:36 les mêmes règles pour le nucléaire
21:39 que celles qu'on prenait pour les renouvelables.
21:42 - La France n'a pas demandé de dérogation pour le nucléaire.
21:45 - Absolument pas.
21:46 A telle enceine qu'elle avait un objectif de 23% d'énergie renouvelable
21:51 dans le mix énergétique en 2020,
21:53 elle n'a fait que 20, je crois, ou 21,
21:57 et elle a été condamnée par la Commission européenne
22:01 à payer une amende de 400 millions d'euros.
22:03 Bon, je crois que l'amende n'est toujours pas payée.
22:05 Mais enfin, voilà.
22:06 Alors, ce qu'il faut bien expliquer à vos auditeurs,
22:09 c'est la différence qu'il y a entre ces moyens de production
22:15 éoliens et solaires qui sont des moyens intermittents,
22:19 c'est-à-dire que vous ne produisez pas d'électricité
22:23 quand il n'y a pas de vent ou quand il y a trop de vent.
22:26 - Il y a trop de vent aussi, oui, il faut le dire.
22:28 - Voilà.
22:29 - Et le soleil, la même chose.
22:32 - Pour l'éolien terrestre, c'est le quart du temps
22:35 où on produit de l'électricité, en moyenne.
22:37 - Le quart du temps ?
22:38 - Le quart du temps.
22:39 - Vous voulez dire qu'il y a un quart,
22:40 il y a trois quarts où on ne produit pas d'électricité sur l'éolien, oui.
22:43 - Donc, pour le solaire, c'est un septième du temps.
22:46 - D'accord.
22:47 - Donc les six septièmes, il faut avoir un autre moyen de production.
22:50 Et puis pour l'éolien marin, là ça souffle un peu plus,
22:54 c'est un peu moins de la moitié du temps.
22:57 - D'accord, oui.
22:58 - Et donc, si vous voulez, de ce fait,
23:03 c'est des moyens qui ne fonctionnent pas en permanence,
23:07 ils sont non pilotables.
23:09 Alors qu'est-ce que ça veut dire non pilotable ?
23:10 C'est-à-dire que, lorsqu'on a besoin d'électricité
23:13 pour satisfaire la demande qui varie en permanence,
23:17 - Oui, bien sûr.
23:18 - Au cours de la journée, de la semaine, l'année,
23:21 il faut disposer, effectivement, de moyens,
23:25 je dirais, complémentaires, en ce cours.
23:27 Et que sont ces moyens complémentaires ?
23:30 C'est des moyens qui, eux, sont pilotables.
23:33 - Et c'est quoi ces moyens ?
23:35 - De quoi s'agit-il ?
23:36 - Le gaz et le charbon.
23:37 - Bien évidemment, dans les pays qui n'ont pas de nucléaire,
23:40 il y a le choix, effectivement, avec l'hydraulique.
23:44 - L'hydraulique.
23:45 - Alors ça, c'est les pays nordiques,
23:46 qui n'ont pas de problème,
23:48 parce que l'hydraulique, c'est sans doute le moyen de production
23:50 pilotable le plus flexible, le meilleur possible.
23:54 Malheureusement, en France,
23:57 - On n'a pas les mêmes possibilités.
23:59 - On n'a pas les mêmes capacités.
24:00 - Sinon, c'est le gaz et le charbon.
24:02 - Sinon, c'est le gaz et le charbon.
24:04 Et puis il y a le nucléaire, bien évidemment,
24:05 qui est pilotable également,
24:07 parce que grâce à la francisation
24:10 de la filière nucléaire qui venait des Etats-Unis,
24:13 on a des moyens de production nucléaire
24:16 qui permettent un suivi de charge.
24:17 Mais pas avec la même flexibilité, bien évidemment, que l'hydraulique.
24:20 - Mais André Merlin, comment il se fait qu'à un moment donné,
24:24 pendant des années et des années,
24:25 je parle du lambda,
24:27 je ne parle pas de vous, bien sûr, des citoyens et lambda,
24:29 on nous a présenté les énergies renouvelables,
24:31 notamment les intermittentes,
24:33 comme étant l'alpha et l'oméga
24:35 qui allaient rendre la planète sauvable,
24:37 qu'on allait se débarrasser des gaz à effet de serre,
24:40 de la pollution,
24:42 et qu'on allait enfin pouvoir survivre.
24:44 Rappelez-vous les messages hallucinants
24:47 d'un certain nombre de gens qui nous disaient
24:49 qu'on va mourir à 3 milliards en l'an 2000, 2020.
24:52 - Non seulement ça, mais certains ont imaginé,
24:55 et en partie l'ADEME, je tiens à le dire,
24:59 qu'on pouvait effectivement construire un scénario
25:02 où on peut satisfaire la totalité
25:06 de la demande d'électricité dans un pays,
25:08 uniquement avec ces moyens de production.
25:11 - D'accord.
25:11 - Quand j'ai été auditionné
25:13 par la commission d'enquête sur la perte de souveraineté énergétique de la France,
25:18 c'est-à-dire l'année dernière,
25:19 j'ai utilisé un terme qui, semble-t-il,
25:22 avait été utilisé par le président de la République,
25:23 je ne le savais pas,
25:25 c'est de la carabistouille.
25:27 Alors, madame Borne, qui était à l'époque...
25:29 - De la carabistouille.
25:30 - Ah oui, de la carabistouille.
25:32 C'est à mon avis...
25:34 - Il y a eu un phénomène médiatico-politique à l'entraînement,
25:38 je ne parle même pas de Greta Thunberg et Urkoo,
25:40 ça n'arrêtait pas.
25:41 - Pourquoi, derrière cela ?
25:42 Parce que, outre le fait que techniquement,
25:47 ces moyens de production posent problème.
25:49 Notamment, je ne l'ai pas dit précédemment,
25:52 mais ils ne participent nullement
25:55 au contrôle du fonctionnement du grand réseau interconnecté.
25:58 Alors, qu'est-ce que ça veut dire, contrôle ?
26:00 C'est le contrôle de la fréquence.
26:01 Il faut savoir que le transport d'électricité
26:03 se fait à courant alternatif, essentiellement.
26:05 Contrôle de la tension,
26:07 et contrôle des transits, des courants sur les ouvrages.
26:13 Ce sont des moyens de production que je qualifie,
26:17 je suis désolé, je ne vais pas plaire à tout le monde en disant ça,
26:19 ce sont des passagers clandestins,
26:21 de ce point de vue, du système électrique européen.
26:24 Et imaginer qu'on peut faire fonctionner
26:28 un tel système interconnecté,
26:29 uniquement avec ce type de moyens,
26:31 c'est prendre les Français et les Européens pour des imbéciles.
26:35 Voilà ce que je dis.
26:37 Et malheureusement, Mme Borne,
26:39 je tiens à le dire, qui était à l'époque
26:41 ministre en charge de l'énergie,
26:43 a commandé un tel rapport à RTE et à l'AIE
26:47 pour essayer de démontrer qu'il était possible de le faire.
26:50 Alors, RTE, bien évidemment,
26:52 n'a pas voulu déplaire à sa ministre de tutelle,
26:56 a fait un rapport circonstancié
26:58 avec l'aide de l'AIE,
27:00 qui est compétente d'ailleurs dans ce domaine,
27:02 et a dit "oui c'est possible, mais il y a des scies".
27:06 Et avec des scies, si vous voulez, on peut mettre Paris en bouteille.
27:08 Donc, techniquement, si vous voulez,
27:10 ça pose d'énormes problèmes,
27:12 dès lors que ce moyen de production devient,
27:16 disons, prend une part importante
27:18 dans la production d'électricité.
27:20 - Et d'ailleurs, André Merlin,
27:22 vous le dites, quand vous parlez,
27:24 parce qu'il y a un chiffre,
27:26 et je dis ça parce que vous parlez
27:28 des scénarios de référence qui existent aujourd'hui,
27:32 par rapport aux scénarios alternatifs que vous proposez.
27:34 Et je vous donne juste,
27:36 alors vous avez expliqué,
27:38 parce que vous dites qu'entre le scénario de référence
27:40 qui est actuellement
27:42 le scénario officiel, j'ai bien compris,
27:44 et votre scénario à vous,
27:46 et Dieu sait si vous êtes un homme de l'art
27:48 et que vous connaissez la situation,
27:50 il y a 300 milliards d'euros de différence.
27:52 C'est-à-dire que si on utilise
27:54 le scénario de référence qui est fait aujourd'hui,
27:56 nous dépensons 300 milliards d'euros inutiles.
28:00 - Tout à fait.
28:02 Alors c'est une étude que j'ai reprise,
28:04 et qui a été faite également
28:06 par un think-tank qui travaille
28:08 beaucoup sur le sujet, qui est le CRME,
28:10 qui d'ailleurs s'était fait aider
28:14 par un cabinet des conseils
28:16 qui est très connu au niveau européen,
28:18 qui est Roland Berger.
28:20 J'ai un petit peu modifié un certain nombre de choses,
28:22 parce que je pense qu'il y avait quand même
28:24 un changement à effectuer.
28:26 Alors pourquoi 300 milliards d'écarts ?
28:28 Eh bien, simplement, ce qu'il faut dire,
28:32 je ne l'ai pas dit précédemment,
28:34 c'est que dans le système mis en place
28:36 par l'Allemagne,
28:38 et généralisé à l'ensemble de l'Europe,
28:40 ces moyens de production
28:42 sont des moyens subventionnés.
28:44 Il faut le savoir.
28:46 C'est-à-dire que
28:48 on offre à ces moyens de production
28:52 la possibilité d'avoir un contrat
28:54 à prix fixe sur 15 ans,
28:58 10-15 ans, à un prix qui est
29:00 nettement supérieur, très souvent,
29:02 au prix de marché.
29:04 Et la différence entre
29:06 le prix payé
29:08 pour ces moyens de production
29:10 et le prix de marché,
29:12 eh bien, cette différence,
29:14 c'est des subventions qui sont
29:16 finalement payées
29:18 par les consommateurs d'électricité,
29:20 c'est-à-dire essentiellement
29:22 les particuliers,
29:24 principalement, mais aussi
29:26 les entreprises.
29:28 Et ceci, bien évidemment, a conduit
29:30 à partir de 2008,
29:32 à une augmentation du prix
29:34 de l'électricité en Europe.
29:36 Alors, de manière différente
29:38 selon les pays,
29:40 en France,
29:42 alors que de 1986
29:44 à 2008,
29:46 le prix de l'électricité
29:48 avait baissé de 20%
29:50 à euros constants,
29:52 du fait de l'effet
29:54 du plan Messmer,
29:56 de 2008
29:58 à 2024,
30:00 il a doublé.
30:02 Il a pratiquement doublé.
30:04 Et ce n'est qu'un début.
30:06 - Parce qu'il va encore...
30:08 - Eh bien, il va encore doubler, et peut-être davantage encore.
30:10 - On va
30:12 expliquer pourquoi,
30:14 après cette petite pause, mais...
30:16 Après cette pause, vous aurez la parole, évidemment.
30:18 0826-300-300, on sait qu'il y a du monde.
30:20 Au standard. A tout de suite sur Sud Radio.
30:22 - Sud Radio.
30:24 - Parlons vrai.
30:26 - Parlons vrai.
30:28 - Le premier site d'articles français
30:30 et patriotes présente...
30:32 - Ici Sud Radio.
30:34 Les Français
30:38 parlent au français.
30:40 Je n'aime pas
30:42 la blanquette de veau.
30:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
30:46 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
30:48 - 13h49 sur Sud Radio,
30:50 toujours avec André Merlin, qui est notre invité
30:52 aujourd'hui, et nous avons Catherine, qui nous appelle
30:54 depuis Laveron. Bonjour Catherine.
30:56 - Bonjour Catherine. - Bonjour, bonjour.
30:58 Bonjour, bonjour
31:00 à tout le monde.
31:02 - On vous exclut, Catherine.
31:04 - Alors, voilà, c'était par rapport
31:06 à ce prix de l'électricité
31:08 qui est devenu insupportable.
31:10 Je ne vais pas faire partie de la classe
31:14 des moyennes.
31:16 Et voilà, on est arrivé au bout.
31:18 J'ai du mal à payer
31:20 mon électricité, voyez-vous.
31:22 Voilà, j'ai isolé ma maison.
31:24 On m'a demandé d'isoler les murs.
31:26 J'ai dit, je ferais des économies, j'ai fait ça.
31:28 J'ai isolé les combles.
31:30 Je paye plus cher d'électricité qu'avant.
31:32 Vous voyez, avant, j'étais à
31:34 380 euros, et là, je passe à
31:36 438 euros,
31:38 exactement.
31:40 Voilà, aller isoler les combles.
31:42 J'en ai eu quand même pour 35 000 euros.
31:44 Isoler les murs,
31:46 plutôt, 35 000 euros.
31:48 Les combles, 400 euros.
31:50 Bon, moi, j'ai vu ce qu'il faut faire.
31:52 Et en se chauffant très peu, je chauffe que la pièce
31:54 principale. Je chauffe pas la cuisine,
31:56 je chauffe pas les chambres, je chauffe pas la salle de bain,
31:58 je chauffe pas... Et voilà.
32:00 Et rien n'est pas très chaud, non plus.
32:02 Et voilà. Et donc, au bout d'un moment,
32:04 c'est plus possible, hein.
32:08 Ça va péter.
32:10 Je sais pas dans quelle manière.
32:12 - Justement, personne ne sait dans quelle
32:14 manière, mais tout le monde est d'accord sur le diagnostic.
32:16 Catherine.
32:18 Justement, André Merlin.
32:20 Voilà cette personne, Catherine, qui dit "Voilà, moi, j'ai
32:22 fait... On m'a demandé si ça allait les normes,
32:24 les murs, tout ça, isoler, c'est vrai,
32:26 ça coûte... Dieu sait si ça coûte cher.
32:28 Et ben, ma facture électricité
32:30 augmente, et le nombre
32:32 de personnes, vous savez, qui nous appellent pour ça
32:34 est impressionnant.
32:36 - Oui.
32:38 Ce qui est clair, c'est que
32:42 la France, mais aussi l'ensemble
32:44 de l'Union Européenne,
32:46 veut servir de modèle pour
32:48 le reste du monde
32:50 en matière de décarbonation.
32:52 Donc, on veut, effectivement, atteindre
32:54 la neutralité carbone en 2050.
32:56 Ce qui est un objectif extrêmement
32:58 ambitieux. Je ne dis pas
33:00 qu'il ne faille pas faire un effort
33:02 dans ce domaine.
33:04 Et il s'agit, en fait,
33:06 au travers de cela, de remplacer
33:08 les usages qui utilisent
33:10 des combustibles fossiles,
33:12 et en particulier, du charbon,
33:14 mais aussi du fuel
33:16 et du gaz,
33:18 par des usages
33:20 utilisant l'électricité.
33:22 Et bien évidemment,
33:24 à partir de là,
33:26 le prix de l'électricité
33:28 devient un facteur majeur.
33:30 Non seulement pour
33:32 les particuliers, parce que bien évidemment,
33:34 c'est un prélèvement,
33:36 plus le prix de l'électricité augmente,
33:38 plus c'est un prélèvement
33:40 sur leurs pouvoirs d'achat.
33:42 - Sur le budget, tout ça. - Évidemment.
33:44 - Mais aussi pour les entreprises.
33:46 - Et c'est aussi vrai pour les entreprises.
33:48 Et je dirais même que pour les entreprises,
33:50 on veut,
33:52 en même temps, c'est ce que dit
33:54 le président de la République, réindustrialiser
33:56 la France. - Oui.
33:58 - Et si on veut réindustrialiser la France,
34:00 il faut être compétitif par rapport
34:02 à d'autres régions du monde, et principalement
34:04 par rapport aux États-Unis
34:06 et par rapport à la Chine.
34:08 - Tout à fait, mais alors, c'est là où le bas
34:10 non seulement blesse, mais le bas fouette.
34:12 - Oui. - Attendez, vous savez très bien que
34:14 les deux tiers du monde se fichent éperdument
34:16 de la décarbonisation.
34:18 Ils s'en foutent qu'ils...
34:20 En ce qui rendement des sanctions à la Russie, à l'Inde,
34:22 à la Chine, au Congo
34:24 et ailleurs, ils ont
34:26 besoin d'énergie fossile
34:28 ou nucléaire, etc. Ils utilisent.
34:30 Il y a que chez nous que ça hurle
34:32 dans les familles.
34:34 - Mais si vous regardez
34:36 l'évolution des émissions
34:38 de gaz et de fer dans le monde,
34:40 actuellement, on est très loin
34:42 de l'accord de Paris. On augmente
34:44 de 1% par an. - Oui, en plus.
34:46 - Et peut-être même plus.
34:48 Et la part
34:50 des émissions
34:52 de la France
34:54 par rapport aux émissions mondiales,
34:56 c'est 0,7%. - Oui, tout à fait.
34:58 - Donc, vous avez beau
35:00 réduire de 5% par an
35:02 cette part de 0,7%,
35:04 c'est, disons,
35:06 une aiguille
35:08 dans une botte de foin. - Donc, c'est
35:10 absurde. C'est un calcul absurde,
35:12 franchement. - Effectivement.
35:14 Il ne faudrait pas que ceci
35:16 se fasse au détriment
35:18 de l'économie
35:20 française et européenne.
35:22 On a déjà décroché, l'Europe
35:24 a déjà décroché par rapport
35:26 aux États-Unis, il faut le dire très clairement.
35:28 Et il y a un double décrochage
35:30 parce qu'il y a un décrochage également
35:32 de la France par rapport aux autres pays d'Europe.
35:34 Et la France
35:36 veut être exemplaire
35:38 par rapport aux autres pays d'Europe
35:40 et l'Europe veut être exemplaire
35:42 par rapport aux autres régions du monde.
35:44 Donc, vous voyez, c'est...
35:46 Et donc, ce que je dis, c'est que, oui,
35:48 on peut faire de la décarbonation,
35:50 oui, effectivement, il faut le faire avec
35:52 mesure, et il faut surtout le faire
35:54 en évitant une augmentation
35:56 du prix de l'électricité.
35:58 Et de ce point de vue-là...
36:00 - Mais on est mal parti, vous dites vous-même...
36:02 - On est très mal parti... - ...que ça va encore augmenter.
36:04 - Bien sûr, pourquoi ? - Pourquoi ?
36:06 - Du fait des moyens de production
36:08 éolien et solaire
36:10 intermittents, qui encore une fois sont
36:12 des moyens subventionnés.
36:14 Alors,
36:16 parmi les... Bon, il y a
36:18 effectivement une opposition très forte
36:20 sur l'éolien terrestre.
36:22 Les Français en ont assez, parce que
36:24 effectivement, ça détruit les paysages,
36:26 ça détruit effectivement
36:28 les sites
36:30 remarquables patrimoine,
36:32 ça provoque des nuisances
36:34 sonores en proximité,
36:36 et troisièmement,
36:38 ça perturbe la
36:40 biodiversité, parce que, bon, les oiseaux
36:42 de passage, comme vous savez, sont en partie
36:44 menacés, même tués, par le
36:46 fonctionnement des éoliens. En ce qui concerne le solaire,
36:48 c'est l'emprise
36:50 au sol. 100 gigawatts,
36:52 c'est ce qui a été annoncé par
36:54 le président de la République
36:56 à Belfort, 100 gigawatts
36:58 de solaire,
37:00 c'est
37:02 100 000 hectares.
37:04 - 100 000 hectares ? - 100 000 hectares.
37:06 - C'est délire, comme on dit. - Un hectare, un mégawatt.
37:08 - Ah oui, d'accord. - Un mégawatt.
37:10 Donc, si vous voulez, la crainte qu'on peut avoir,
37:12 c'est que,
37:14 au-delà des friches industrielles,
37:16 au-delà de l'utilisation des
37:18 toitures, eh bien, on soit
37:20 amené, effectivement, à installer
37:22 des panneaux solaires au sol,
37:24 et c'est ce qui se passe, d'ailleurs, dans certains...
37:26 Il y a des centrales solaires importantes...
37:28 - Et on va déforester, et on va tout faire pour ça.
37:30 - Bien sûr, bien sûr. - Mais quel tableau !
37:32 - Donc, dire qu'on veut, effectivement,
37:34 que
37:36 l'Europe soit exemplaire
37:38 en matière d'environnement,
37:40 ça passe également par
37:42 une...
37:44 en faisant attention au paysage.
37:46 Donc, voilà la situation
37:48 dans laquelle on est. Et c'est pour ça que je dis
37:50 qu'on ne peut pas
37:52 continuer de cette manière.
37:54 Et le
37:56 Green Deal,
37:58 donc le Pacte Vert,
38:00 tel qu'il a été proposé
38:02 et même adopté
38:04 dans sa version énergie, on a beaucoup
38:06 critiqué au niveau de la PAC,
38:08 mais sur l'énergie, les conséquences
38:10 seront encore plus importantes.
38:12 - Voilà, c'est un pari, hélas,
38:14 comme disait Jacques Prévert, c'est un pari stupide,
38:16 et merci André Merlin
38:18 de nous le démontrer. Mais on continuera,
38:20 on vous rappellera, pour continuer
38:22 à parler de cela, nous avons, on s'excuse
38:24 auprès des auditeurs, vous avez appelé en nombre,
38:26 mais
38:28 on va, effectivement, refaire
38:30 cela nous concerne en premier chef, et refaire
38:32 une émission là-dessus. - Je suis à votre disposition.
38:34 - Merci beaucoup André Merlin d'avoir été avec nous.
38:36 André Bercoff, on vous retrouve demain avec Céline Alonso
38:38 pour la culture de 13h à 14h,
38:40 et c'est Alexis Poulin qui sera là de matin
38:42 de midi à 13h. Tout de suite,
38:44 Brigitte Lhaïs sur Sud Radio, à demain.
38:46 Sud Radio Bercoff
38:48 dans tous ses états, midi 14h.
38:50 André Bercoff.