Avec Jean Messiah et CHarles-Henri Gallois
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NewsTranscription
00:00:00 Berkow dans tous ses états, midi 34 heures.
00:00:04 Guillaume Bigot.
00:00:07 Nous sommes en guerre.
00:00:08 Ministérie de la Femme, des Généros et de la Martialité, à l'extérieur !
00:00:11 Ministérie des Déclarations publiques, à l'extérieur !
00:00:14 Nous sommes en guerre.
00:00:15 À l'extérieur ! À l'extérieur !
00:00:19 Cette actualité me met dans tous mes états, c'est vrai.
00:00:22 Quant à André Berkow, vous le retrouverez en très bon état demain sur cette antenne.
00:00:28 En attendant, bonne année à tous.
00:00:30 Et cette actualité, elle est chargée.
00:00:33 Le fait du jour, c'est la plainte déposée par Jean Mechia contre l'ARCOM, le successeur du CSA.
00:00:38 Le polémiste attaque l'autorité administrative pour discrimination politique et raciale.
00:00:42 On va donc parler de l'ARCOM, le gendarme de l'audiovisuel chargé de maintenir l'équilibre sur les ondes,
00:00:47 qui a décidé de décompter le temps de parole du célèbre polémiste.
00:00:50 Et puis dans sa balance, on va continuer à feuilletonner le feuilleton
00:00:55 et on finit pas de défrayer la chronique, celle de la chute de ce monstre sacré Gérard Depardieu.
00:01:01 On reçoit pour cela un youtubeur, Adrien, qui va nous aider à prendre de la hauteur sur ce débat.
00:01:06 Pour lui, Gérard Depardieu n'a pas changé, c'est la société qui a changé.
00:01:10 Et notre perle du jour, ce sera une perle en images.
00:01:12 Une image stupéfiante, surréaliste, qui semble droit sortie de la série Black Mirror.
00:01:17 Des centaines de milliers de possesseurs de smartphones
00:01:21 qui en même temps, à la même heure, 23h58, sur les Champs-Elysées, même lieu,
00:01:26 le 31 décembre, prennent la même photo. Dans quel monde vit-on ?
00:01:29 Je réserverai mes huées au patriotisme en carton-pâte à cette carte de vœux en carton-pâte patriotique
00:01:35 que nous a servi notre très très européiste président de la République pour ses vœux.
00:01:39 Et puis séquence bravo, on va saluer la percée réalisée par la jeune génération politique en France,
00:01:45 Jordan Bardella, 28 ans, qui réalise l'exploit d'être le seul politique à s'incruster dans le top 50
00:01:51 des personnalités préférées des Français dans le JDD.
00:01:54 Et dans un autre classement cette année, Gabriel Attal, 34 ans,
00:01:57 est la personnalité politique préférée des Français. Alors jeunisme ou pas jeunisme ?
00:02:01 Et deuxième partie d'émission, on va parler de deux défis majeurs pour notre époque,
00:02:06 pour notre avenir, l'énergie et l'immigration.
00:02:09 La France peut-elle reprendre le contrôle ? Nous en parlerons avec Charles-Henri Gallois,
00:02:14 auteur d'un livre passionnant intitulé "Nos grands défis du XXIe siècle, l'énergie et l'immigration".
00:02:18 Reprenons le contrôle. Allez c'est parti !
00:02:21 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
00:02:25 Et je lui ai dit "toi tu me fous les glandes, puis t'as rien à foutre dans mon monde,
00:02:30 arrache-toi de là, t'es pas de ma bande, casse-toi tu pues et marche à l'ombre".
00:02:36 Jean Messia, bonjour ! Alors l'Arkham veut que vous ne soyez plus de la bande.
00:02:41 Qui ne vous connaît pas, Jean Messia, vous êtes le punchliner des droits d'art,
00:02:45 l'un des meilleurs bretteurs du PAF, probablement, au point que certains vous ont baptisé le "Roi du silence"
00:02:50 pour votre capacité à infliger des PLS de légende sur les plateaux.
00:02:54 Votre verbe humoristique est un peu à l'islamo-gauchiste,
00:02:57 parce que la gousse d'ail ou le crucifix sont aux vampires.
00:02:59 Mais on le sait moins, vous êtes aussi un homme sérieux par ailleurs,
00:03:02 un haut fonctionnaire et narc, auteur d'une thèse consacrée à la zone euro.
00:03:05 Et je disais, vous attaquez l'Arkham.
00:03:08 Alors l'Arkham, c'est ce qu'on appelle une autorité administrative indépendante,
00:03:11 et ce qui a pris la suite du CSA.
00:03:13 Et cette autorité est chargée de faire respecter un cahier des charges,
00:03:16 législatif, réglementaire, dont l'essentiel consiste à veiller au respect
00:03:20 des temps de parole, du pluralisme, de la représentation des différentes formations
00:03:24 et sensibilité politique.
00:03:26 Et pour éviter d'être jugé parti et par souci de transparence avec nos auditeurs,
00:03:30 je dois commencer par reconnaître avoir été l'une des personnalités citées par l'Arkham,
00:03:34 il y en avait 13 au total, comme étant une personnalité politique,
00:03:37 et donc avoir mon temps d'antenne décompté.
00:03:39 J'ai trouvé ce classement très abusif, puisque je n'ai pas fait de politique depuis 22 ans,
00:03:43 j'avais été soutenu de la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002,
00:03:46 et je dois la vérité de reconnaître aussi qu'après avoir apporté des éléments de preuve à l'Arkham,
00:03:50 j'ai donc été retranché de ce classement.
00:03:53 Mais tel n'a pas été votre cas, cher Jean Bissiat,
00:03:56 et c'est pour ça que vous déposez aujourd'hui une plainte devant l'Arkham.
00:03:59 Alors expliquez-nous votre démarche.
00:04:01 Tout d'abord, bonjour Guillaume, bonjour à nos auditeurs,
00:04:03 tous mes voeux pour une bonne année.
00:04:05 J'ai fait déjà deux secondes qui sont décomptées de l'Arkham,
00:04:07 puisque je m'exprime, paraît-il, en tant que personnalité politique,
00:04:10 donc à vos chronomètres, voilà, trois secondes.
00:04:14 C'est très simple, moi j'ai cessé toute activité politique
00:04:18 au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle de 2022.
00:04:21 Je n'ai plus aucun engagement politique dans aucun parti politique,
00:04:25 je n'ai pas de mandat électif, et je ne suis candidat à rien.
00:04:28 J'avais informé en ce sens l'Arkham en avril 2022,
00:04:32 ça avait fait même l'objet d'une dépêche de l'AFP,
00:04:35 donc tout ça était au vu et au su de tous,
00:04:38 et pour ainsi dire, rien n'a changé depuis.
00:04:41 Et je découvre un beau matin, comme vous,
00:04:43 que l'Arkham, à la suite d'une sombre réunion,
00:04:46 dans un sombre bureau, d'une sombre tour,
00:04:48 un sombre lundi matin,
00:04:50 décrète, comme ça, sans aucun élément factuel,
00:04:54 sans aucun fondement,
00:04:55 qui doit être classé personnalité politique,
00:04:57 et qui ne doit pas l'être.
00:04:59 Donc en l'occurrence, j'ai évidemment contesté cette décision,
00:05:02 parce que je ne suis plus une personnalité politique.
00:05:06 Je suis une personnalité médiatique,
00:05:08 je suis une personnalité publique.
00:05:10 - Mais vous contestez faire de la politique autrement.
00:05:13 - Mais attendez, Guillaume, juste un instant.
00:05:15 Moi, je n'éprouve aucune honte à être,
00:05:17 à avoir été personnalité politique.
00:05:19 La question n'est pas là.
00:05:21 Je ne veux pas me défendre de quelque chose...
00:05:23 - Vous l'avez été, vous ne l'êtes plus, ça c'est clair.
00:05:25 - Je ne vais pas me défendre de quelque chose que je considère comme sale ou répugnant,
00:05:27 mais répugnant pas du tout.
00:05:29 - Est-ce que l'Arc-com n'est chargé que de décompter en temps de campagne électorale
00:05:34 le temps de parole des candidats ?
00:05:36 - Non.
00:05:37 - L'Arc-com, c'est aussi hors temps de campagne d'une part,
00:05:40 et c'est aussi hors appartenance à un parti.
00:05:43 C'est aussi le fait d'avoir...
00:05:45 Leur cahier des charges, c'est de maintenir l'équilibre
00:05:48 et le pluralisme dans les médias.
00:05:50 - Mais dans ce cas-là, Roselyne Bachelot, elle est décomptée sur le temps DLR ?
00:05:54 Est-ce que Patrick Cohen, quand il minimise toutes les questions
00:05:57 liées à la violence de certaines immigrations,
00:05:59 est-ce qu'il ne fait pas de la politique dans le camp de la gauche et d'extrême-gauche ?
00:06:02 Est-ce qu'il est décompté ?
00:06:03 - Alors ça, cet argument est tout à fait entendable,
00:06:05 parce que tout le monde finalement fait de la politique,
00:06:07 et d'ailleurs les chroniqueurs politiques font de la politique.
00:06:09 - Les France Inter, France Info, excusez-moi, ils ne sont pas connus pour la déchaîne de droite.
00:06:12 - Là, vous avez raison.
00:06:13 Mais lorsque vous, par exemple, vous lancez une cagnotte
00:06:16 pour soutenir un policier,
00:06:18 que ça oblige le président de la République, d'une certaine façon, à réagir,
00:06:21 à sortir de son silence,
00:06:22 je mets avis, et je pense que vous êtes de cet avis aussi,
00:06:24 qu'il n'avait pas initialement nécessairement l'intention
00:06:27 de s'adresser aux policiers.
00:06:29 Il s'est adressé aux policiers.
00:06:30 Donc là, finalement, votre parole a un effet politique.
00:06:33 Est-ce que ce n'est pas ça la différence ?
00:06:35 Parce que Roselyne Bachaud, elle dit des tas de trucs,
00:06:37 mais est-ce que ça a un effet politique ? C'est pas sûr.
00:06:38 - En fait, ce qui m'est reproché, d'abord,
00:06:40 lancer une cagnotte ne fait pas de vous une personnalité politique en soi.
00:06:44 Sinon, les dizaines de milliers de cagnottes
00:06:46 qui sont ouvertes par des dizaines de milliers de personnes
00:06:49 sur les différentes plateformes
00:06:50 devraient être considérées comme des personnalités politiques.
00:06:52 D'ailleurs, on appelle ça des cagnottes solidaires.
00:06:54 L'objet de la cagnotte n'est pas d'envoyer un message
00:06:56 au président de la République, à la base.
00:06:58 L'objet de la cagnotte, c'était d'aider une famille en détresse
00:07:00 d'un policier pris dans la tourmente.
00:07:02 C'était ça, l'objet de la cagnotte.
00:07:04 - Et elle a récolté combien ?
00:07:06 - Elle a récolté 1 636 000 euros.
00:07:08 Mais encore une fois...
00:07:09 - Bravo, mais pourquoi il y a eu ce succès, à votre avis ?
00:07:11 - Justement, ce sont les Français qui ont transformé ça.
00:07:14 C'est le succès des dizaines de milliers,
00:07:15 les centaines de milliers de Français
00:07:17 qui ont soutenu directement et indirectement cette cagnotte,
00:07:19 qui lui ont donné une signification politique.
00:07:21 Si la cagnotte avait...
00:07:22 - Mais vous reconnaissez qu'il y a eu un effet politique ?
00:07:24 - Si la cagnotte avait plafonné à 2 ou 3 000 euros,
00:07:26 Guillaume Bigot, vous croyez que ça aurait eu un effet politique ?
00:07:29 Qui en aurait parlé ? Personne.
00:07:31 Alors après, on me reproche la manifestation
00:07:33 que j'ai organisée pour soutenir nos forces de l'ordre,
00:07:35 alors que 75% des Français soutiennent nos forces de l'ordre,
00:07:38 et qu'elles sont prises à partie par un certain nombre de médias...
00:07:41 - Jean-Mézias, moi je ne suis ni votre avocat, ni votre procureur.
00:07:45 Moi je suis mon propre avocat, donc pas médaillé à vous répondre.
00:07:47 - Ça, évidemment, heureusement.
00:07:49 Mais simplement, est-ce que vous entendez l'argument consistant à dire
00:07:52 "Oui, vous n'êtes pas dans un parti politique,
00:07:54 oui, vous ne roulez pas pour un candidat,
00:07:55 oui, vous n'êtes pas candidat à une élection,
00:07:57 mais lorsque vous faites cette cagnotte,
00:07:59 lorsque vous appelez une manifestation,
00:08:01 et lorsqu'encore plus récemment, on va peut-être entendre,
00:08:04 vous appelez finalement les Français, tous les Français,
00:08:07 à soutenir, et c'est votre droit d'ailleurs,
00:08:09 une action pour exercer une pression sur le pouvoir exécutif,
00:08:12 voire sur les assemblées, pour forcer finalement
00:08:15 à organiser un référendum sur l'immigration,
00:08:17 c'est quand même une parole, on va dire,
00:08:19 comme dirait les sociologues, performative.
00:08:21 C'est une parole qui vise à se transformer en acte.
00:08:23 - Le seul souci, si vous voulez, c'est que, pour moi,
00:08:26 et pour la plupart des Français,
00:08:28 ce sont des actions citoyennes.
00:08:30 Comprenez qu'on ne peut pas, à longueur de journée,
00:08:32 regretter que les citoyens ne participent pas à la vie de la cité,
00:08:37 ne veulent pas donner leur avis sur la vie de la cité.
00:08:40 Quand ils demandent leur avis, on leur refuse.
00:08:42 On ne peut pas, à longueur de journée,
00:08:44 pousser des cris d'orfraie en disant
00:08:46 qu'il y a une dépolitisation de la vie politique,
00:08:48 manifestée par l'abstentionnisme massif aux élections,
00:08:50 et lorsque un citoyen, qui ne représente que lui-même,
00:08:53 finalement, puisque c'est mon cas,
00:08:55 ce sont des actions citoyennes,
00:08:57 ce ne sont pas des actions politiques.
00:08:59 Je suis un citoyen engagé,
00:09:01 mais pas engagé au profit de tel ou tel candidat,
00:09:03 pas engagé au profit de tel ou tel parti politique,
00:09:06 je suis engagé pour mes convictions,
00:09:08 mes convictions, les idées que je défends.
00:09:10 Appelez un référendum sur l'immigration.
00:09:12 Je ne dis même pas dans quel sens il faut voter,
00:09:14 je dis juste que le peuple doit pouvoir s'exprimer sur cette question.
00:09:18 Alors là, vous poussez peut-être le bouchon un peu loin,
00:09:20 parce qu'on connaît votre engagement,
00:09:22 vous avez quand même été directeur de campagne,
00:09:24 si ma mémoire est bonne, de Marine Le Pen,
00:09:26 vous avez aussi participé à la campagne d'Éric Zemmour,
00:09:30 et tout le monde connaît votre talent d'ailleurs,
00:09:32 mais là, vous n'êtes plus effectivement
00:09:34 dans une formation politique qui concourt aux élections,
00:09:37 c'est bien entendu,
00:09:38 mais d'un autre côté, quand vous dites
00:09:40 "appelez un référendum pour stopper l'immigration",
00:09:44 vous donnez quand même votre avis.
00:09:45 Je dis que le peuple, moi je ne suis pas comptable,
00:09:47 si vous voulez, je ne suis pas devin ou prophète,
00:09:49 pour savoir dans quel sens le peuple va se prononcer,
00:09:51 pas plus que je n'étais devin ou prophète
00:09:53 quand j'ai lancé la cagnotte,
00:09:54 qui était exclusivement pour des affaires familiales,
00:09:57 pour le soutien d'une famille,
00:09:59 le soutien à la police et à la gendarmerie,
00:10:01 excusez-moi, quand vous pensez que le système,
00:10:04 le même système duquel l'Arkham procède,
00:10:07 ne fait rien contre des juges
00:10:10 qui vont manifester contre la police,
00:10:12 qui s'en prennent à la police dans les manifestations,
00:10:15 et qu'on considère que c'est une action normale,
00:10:17 et aucune autorité, ni de contrôle,
00:10:19 ni administratif, ni judiciaire,
00:10:21 ne trouve rien à redire à ce scandale,
00:10:23 on sent quand même, si vous voulez,
00:10:25 qu'il y a d'un côté un acharnement
00:10:28 dont je fais l'objet, d'accord,
00:10:30 pour me couper le sifflet, pour me couper la parole,
00:10:32 parce qu'ils n'ont pas avalé...
00:10:34 - Mais vous-même, vous êtes haut fonctionnaire,
00:10:35 on ne peut pas dire qu'on vous écoupe le sifflet !
00:10:37 - Qu'est-ce qu'on fait pour l'instant ?
00:10:39 - C'est un autre point important...
00:10:41 - Quand on me décompte du temps de parole,
00:10:43 en me décomptant sur un courant d'hiver droite fantomatique,
00:10:46 c'est quoi le courant d'hiver droite ?
00:10:48 Est-ce que quelqu'un peut me donner...
00:10:50 - Est-ce que vous vous définissez comme centriste ou de gauche ?
00:10:52 - Je ne suis ni de gauche, ni de droite,
00:10:54 il y a certaines choses, je suis de droite,
00:10:56 effectivement, sur l'identité, la sécurité, l'immigration,
00:10:59 je suis de droite, et bien la droite,
00:11:02 mais je ne suis pas à droite, par exemple,
00:11:04 pour les problématiques économiques,
00:11:05 je suis plutôt un souverainiste, dans ce cas-là,
00:11:07 je suis pour l'Etat-providence,
00:11:09 je suis pour un jacobinisme d'Etat,
00:11:11 ou un colbertisme, ce qui n'est pas exactement le cas
00:11:13 d'une certaine droite libérale,
00:11:15 on trouve plutôt ça à gauche,
00:11:17 donc vous savez, qui peut, dans ce pays,
00:11:19 classer de manière péremptoire,
00:11:21 des gens qui ont décidé de ne pas l'être eux-mêmes ?
00:11:23 Vous aimeriez, vous, que je vous classe à gauche ?
00:11:26 - Non mais Samy, de toute façon,
00:11:29 il y a la question du classement a priori,
00:11:31 mais il y a aussi la question de l'effet que ça a sur vous.
00:11:35 Ce que vous dites, finalement, c'est que
00:11:38 1) vous êtes victime d'une discrimination,
00:11:40 et on cherche à vous couper le micro,
00:11:42 mais vous êtes à ce micro,
00:11:44 aucun média ne vous est a priori fermé,
00:11:47 donc est-ce que, finalement, l'Arkob ne fait pas son travail
00:11:49 à chercher à une représentation des sensibilités politiques,
00:11:53 plus qu'à vous censurer ?
00:11:55 - Il y a ce que c'est une censure.
00:11:57 - Ils ne vous disent pas "ne parlez plus",
00:11:59 ils vous disent "si vous parlez dans un média, on doit décompter".
00:12:01 - Mais c'est là toute la sournoiserie et la fourberie du système,
00:12:03 c'est-à-dire qu'en me classant dans un fantomatique courant d'hiver droite,
00:12:07 qui lui-même a un temps de parole réduit à la portion congrue sur les médias,
00:12:11 parce qu'on n'est pas en train de parler du RN,
00:12:13 on n'est pas en train de parler de Renaissance,
00:12:15 on n'est pas en train de parler des Républicains ou de la Nupes,
00:12:18 on est en train de parler d'une rubrique fourre-tout,
00:12:20 qui s'appelle d'hiver droite,
00:12:22 qui a un temps de parole extrêmement limité.
00:12:24 Donc si je suis invité à une scène de télé et les médias
00:12:26 pour représenter ce courant,
00:12:28 ils vont appeler à des gens qui le représentent vraiment,
00:12:31 qui sont soit élus d'hiver droite,
00:12:33 soit dans des parties d'hiver droite,
00:12:35 soit qui sont candidats d'hiver droite,
00:12:37 ce qui n'est pas mon cas.
00:12:39 Donc déjà, le temps imparti est réduit,
00:12:41 on va inviter des gens qui le représentent vraiment,
00:12:43 donc ça veut dire que la conséquence, c'est que je ne serai plus invité,
00:12:45 ou très très peu.
00:12:47 Donc par rapport à mes activités antérieures,
00:12:49 d'autant plus que si vous voulez, c'est une activité...
00:12:52 - Attendez, pour que nos auditeurs comprennent bien,
00:12:54 vous serez très peu invité, pourquoi ?
00:12:56 Parce que le respect du cahier des charges
00:12:58 par les différents médias qui peuvent vous accueillir,
00:13:00 fait qu'ils auront déjà trop de gens classés d'hiver droite,
00:13:02 c'est ça que vous nous dites ?
00:13:04 - Exactement, et surtout que moi je ne représente pas d'hiver droite,
00:13:06 donc à quel titre les chaînes vous m'invitez ?
00:13:08 Parce que ce que considère l'Arkom, les chaînes ne le considèrent pas.
00:13:10 Est-ce qu'une chaîne comme CNews,
00:13:12 ou comme BFM, ou comme vous-même ici,
00:13:14 est-ce que vous me considérez comme d'hiver droite ?
00:13:16 Qu'est-ce que je représente pour que vous m'invitiez en hiver droite ?
00:13:18 - Non, je pense que le point de fragilité, sincèrement,
00:13:22 entre nous de l'Arkom, c'est la question du classement a priori.
00:13:25 Encore que vous ayez eu, vous, des engagements politiques assez clairs.
00:13:28 - Mais je ne suis pas le seul, Guillaume Bigot.
00:13:30 - Non, non, mais là où je pense qu'ils marquent des points,
00:13:34 d'une certaine façon, c'est qu'on comprend bien que...
00:13:37 Enfin, la qualification d'ailleurs de chroniqueur,
00:13:39 tout le monde sait bien que tous les chroniqueurs
00:13:41 de France et de Navarre ont des opinions.
00:13:43 D'ailleurs, ils ne s'en cachent pas nécessairement.
00:13:45 D'ailleurs, pour faire un plateau de télévision,
00:13:47 un plateau de radio, on prend un chroniqueur
00:13:49 qui pense plutôt X, un chroniqueur qui pense plutôt Y, etc.
00:13:52 Et ça crée un débat.
00:13:53 Donc ne soyons pas naïfs à cet égard.
00:13:55 Mais là, est-ce que vous, vous n'êtes pas devenu un acteur ?
00:13:59 Quand, à un moment, vous lancez...
00:14:01 Je reviens sur cette histoire de pétition.
00:14:04 On entend même... Enfin, moi, j'ai entendu quelque chose comme
00:14:08 "Allez, les Français, suivez-moi !"
00:14:10 En 2027, vous allez faire quoi d'ailleurs ?
00:14:12 - De quoi aurait l'air le débat démocratique
00:14:14 aujourd'hui, là, à votre micro, j'annonce que je retire
00:14:17 mon initiative pour l'organisation d'un référendum
00:14:19 sous la pression de l'ARCOM.
00:14:20 Est-ce que la démocratie française s'en trouverait grandi ?
00:14:23 - Non, mais je pense que c'est deux questions.
00:14:24 Je pense que votre liberté de citoyen serait atteinte.
00:14:26 C'est votre droit de faire ça, il me semble.
00:14:28 - Bah, non, parce que nous sommes en République.
00:14:30 - Vous me contredisez. - Non, pas du tout.
00:14:31 - Donc, ce n'est plus une démarche politique.
00:14:32 - Non, ça ne peut pas...
00:14:33 - Ça ne peut pas être une démarche politique quand je la fais.
00:14:35 Et si je la retire, ça redevient une atteinte
00:14:37 à ma démarche de citoyen.
00:14:39 - Vous avez quand même... Enfin, les citoyens ont quand même
00:14:41 le droit de s'engager en politique.
00:14:43 - Oui, mais pas en politique. Moi, je ne m'engage pas en politique.
00:14:46 Un citoyen peut s'engager aussi en tant que citoyen.
00:14:48 La notion de citoyenneté, c'est quoi ?
00:14:50 Ce n'est pas à vous que je vais expliquer ça.
00:14:51 Vous avez longuement travaillé sur ces questions.
00:14:53 La notion de citoyenneté, c'est que c'est le "zón politikon"
00:14:56 mis dans une forme institutionnalisée.
00:14:58 On est tous des hommes politiques, finalement.
00:15:00 Si on élargit la notion, si vous prenez la parole
00:15:03 pour donner votre avis à un bar-tabac,
00:15:05 dans ce cas-là, vous êtes un homme politique aussi.
00:15:07 Il faut arrêter. On a une liberté démocratique.
00:15:09 - Vous savez bien que la parole et l'action...
00:15:11 On parle d'ailleurs avec l'affaire Depardieu, par exemple,
00:15:14 dans plein de domaines, la parole et l'action,
00:15:16 il y a quand même une catégorie, des catégories
00:15:19 qui sont distinctes. D'une part.
00:15:21 D'autre part, la question de la politique active,
00:15:23 c'est la question de la conquête du pouvoir
00:15:25 ou la question d'avoir un effet sur le pouvoir.
00:15:28 - Quand des journalistes appellent et relaient
00:15:31 les appels à manifestations contre les violences policières
00:15:35 ou contre la réforme des retraites,
00:15:37 ils sont dans l'action, là, et qu'ils y participent eux-mêmes.
00:15:40 Ils sont dans l'action ou pas ?
00:15:42 - Je pense qu'ils sont tout à fait dans l'action.
00:15:44 - Ils ont été sanctionnés par l'Arkhom,
00:15:46 ils ont été décomptés de temps de parole
00:15:48 dans la par l'Arkhom ou pas ?
00:15:50 Ah non, ça c'est à gauche et à l'extrême gauche,
00:15:52 donc c'est crème. Il n'y a pas de problème.
00:15:54 - Votre argument s'entend. À partir du moment
00:15:56 où des gens qui sont des chroniqueurs
00:15:58 ou des commentateurs portent une parole
00:16:00 qui débouche sur des actes, comme appelé
00:16:02 à une manifestation, moi je pense qu'en effet,
00:16:04 c'est un appel à manifester contre la réforme des retraites.
00:16:06 Combien de journalistes et de chroniqueurs
00:16:08 du service public de l'audiovisuel ont appelé
00:16:10 à manifester contre les violences policières,
00:16:12 contre le racisme systémique ?
00:16:14 Combien de ces journalistes ont été à la fête de l'Huma
00:16:16 où ils ont été vus, filmés,
00:16:18 où ils ont parfois pris la parole ?
00:16:20 Est-ce qu'ils ont été décomptés du temps de parole
00:16:22 par l'Arkhom ? Non, parce que l'Arkhom
00:16:24 n'est plus, comme beaucoup d'autres d'ailleurs,
00:16:26 une institution neutre et impartiale,
00:16:28 c'est devenu une institution qui vise
00:16:30 à protéger le système gaucho-progressiste
00:16:32 contre les attaques, et notamment contre les attaques
00:16:34 qui jugent le plus crédible. Alors dans mon malheur,
00:16:36 je tenais à remercier
00:16:38 les milliers de personnes qui ont
00:16:40 participé à la cagnotte que j'ai lancée
00:16:42 pour pouvoir financer la multiplicité
00:16:44 des procès auxquels on m'oblige
00:16:46 dans un contexte où je n'ai pas de revenus.
00:16:48 Parce que vous savez, l'activité médiatique
00:16:50 que j'ai eue, c'était une activité professionnelle.
00:16:52 C'est-à-dire que depuis deux ans, j'en vis.
00:16:54 - Vous êtes au fonctionnaire,
00:16:56 vous pouvez aussi retourner dans votre corps de rédaction.
00:16:58 - Non, parce que figurez-vous que l'été dernier, j'ai demandé
00:17:00 à être réintégré, et on n'a pas voulu me réintégrer
00:17:02 parce qu'il n'y avait pas de place. Donc vous voyez bien
00:17:04 que le système me tombe dessus de partout,
00:17:06 me bouge toutes les portes pour me faire périr
00:17:08 médiatiquement, mais pas seulement.
00:17:10 Professionnellement, et financièrement
00:17:12 également. Les Français ont répondu
00:17:14 à mon appel, donc j'ai organisé
00:17:16 une cagnotte pour soutenir mes
00:17:18 procès. Ils ont été très nombreux, je voulais
00:17:20 les remercier aujourd'hui. Je voudrais aussi
00:17:22 leur enjoindre à continuer
00:17:24 à participer à cette
00:17:26 cagnotte de la résistance, afin que je puisse
00:17:28 me battre pour non seulement
00:17:30 la restauration de mon droit à la parole,
00:17:32 mais ma parole, pourquoi elle porte ?
00:17:34 Parce qu'au fond, des millions et des
00:17:36 dizaines de millions de Français s'y reconnaissent.
00:17:38 C'est pour ça. - Et c'est peut-être ça la différence
00:17:40 entre un chroniqueur qui porte juste
00:17:42 sa propre parole et sa propre subjectivité,
00:17:44 y compris ses choix idéologiques,
00:17:46 et la parole de quelqu'un qui vise
00:17:48 à entraîner des millions de personnes.
00:17:50 - Le problème n'est pas là. Le problème, c'est que
00:17:52 dit le chroniqueur ? Quand vous avez un
00:17:54 chroniqueur qui parle dans le sens
00:17:56 de la réalité que vivent les Français,
00:17:58 ça devient un chroniqueur à succès.
00:18:00 Voilà, il y en a eu
00:18:02 dans l'histoire.
00:18:04 Et il n'y a pas que Éric Zemmour, contrairement
00:18:06 à l'exemple qu'on me cite souvent. Il y a eu
00:18:08 lui, bien sûr, mais il y en a eu d'autres.
00:18:10 À partir du moment où vous êtes
00:18:12 par exemple Jean-Michel Apathy,
00:18:14 ou vous êtes Patrick Cohen, où vous décrivez
00:18:16 des réalités qui sont
00:18:18 totalement étrangères
00:18:20 à la réalité incandescente
00:18:22 que vivent les Français, effectivement
00:18:24 vous n'êtes pas. Alors si, vous êtes à succès, mais en négatif.
00:18:26 C'est-à-dire que vous êtes détesté.
00:18:28 Donc à un moment, si vous voulez, les signaux que les Français
00:18:30 envoient en termes de
00:18:32 popularité des chroniqueurs doivent être aussi
00:18:34 interprétés par les dits
00:18:36 chroniqueurs qui doivent se remettre
00:18:38 en question. - Popularité des chroniqueurs, c'est pas
00:18:40 la même chose que la popularité des actions lancées
00:18:42 par les chroniqueurs. - Mais les actions, encore une fois,
00:18:44 Guillaume Bigot, sont des actions citoyennes.
00:18:46 Si on s'y lançait...
00:18:48 Alors dans ce cas-là, pourquoi la famille de Naël n'est
00:18:50 pas classée personnalité politique ?
00:18:52 Ils ont lancé une cagnotte pour eux-mêmes.
00:18:54 Pour se soutenir
00:18:56 eux-mêmes, il y avait des tas de gens qui ont
00:18:58 participé à cette cagnotte. Il y a même
00:19:00 des gens qui en ont fait la promotion. Quand Mbappé
00:19:02 fait la promotion de ça, c'est une personnalité politique ?
00:19:04 - Je peux vous poser une question ? Si les gens
00:19:06 qui soutenaient la famille de Naël
00:19:08 tenaient chronique politique
00:19:10 dans une émission, il faudrait les décompter ou pas ?
00:19:12 - Rassurez-vous, il y en a
00:19:14 des milliers qui le font pour eux. Ils ne sont pas décomptés.
00:19:16 - Entendu. - Il y a
00:19:18 énormément de journalistes
00:19:20 et de chroniqueurs qui ont pris fait et cause
00:19:22 pour la famille de Naël, qui ont même
00:19:24 minimisé le profil du jeune
00:19:26 Naël en parlant d'un petit ange
00:19:28 un ange blanc parti
00:19:30 trop tôt. Excusez-moi, ça
00:19:32 veut dire faire de la politique
00:19:34 et soutenir aussi et appeler
00:19:36 au soutien de la cagnotte.
00:19:38 Ce que je veux dire, c'est que nous sommes dans un système
00:19:40 hémiplégique qui s'acharne
00:19:42 contre tout ce qui n'est pas dans
00:19:44 son idéologie dominante et qui
00:19:46 par contre fait preuve d'une commissération
00:19:48 déconcertante
00:19:50 pour les pires actions politiques
00:19:52 qui peuvent être faites
00:19:54 mais au nom de l'idéologie dominante. - Mais ça, c'est votre
00:19:56 interprétation et encore une fois, je pense qu'on peut
00:19:58 dire des tas de choses de l'Arkham, qui est une institution
00:20:00 comme toutes les institutions critiques, mais pas qu'elle encourage
00:20:02 le progressisme gauchiste. - Mais attendez,
00:20:04 comment vous appelez une...
00:20:06 - Naël et l'Arkham, ça n'a pas de
00:20:08 rapport. - Comment vous appelez une réunion
00:20:10 organisée par le président de l'Arkham
00:20:12 en 2022 sur le racisme systémique
00:20:14 et les violences policières, avec
00:20:16 une intervenante qui est soi-disant prof à Sciences Po
00:20:18 et qui a fricoté avec l'islamisme ?
00:20:20 - Mais c'est pas l'Arkham elle-même.
00:20:22 - C'est l'Arkham elle-même, c'est un séminaire qui a lieu au sein de
00:20:24 l'Arkham, béni par le président de l'Arkham.
00:20:26 Donc l'idéologie de l'Arkham à travers ce genre d'initiative
00:20:28 ne fait... Pourquoi ils ne se classent pas eux-mêmes
00:20:30 du coup, personnalités politiques ? - Alors, ils ont le droit d'avoir,
00:20:32 j'imagine, y compris les membres de l'Arkham
00:20:34 des opinions ou des préférences.
00:20:36 - Alors à condition qu'ils organisent
00:20:38 quelques semaines ou quelques mois après, un séminaire
00:20:40 identitaire, par exemple, sur la lutte contre l'immigration.
00:20:42 Ils l'ont fait ? - Non.
00:20:44 - Donc c'est unilatéral leur idéologie en fait ?
00:20:46 - Je ne sais pas si leur idéologie est unilatérale.
00:20:48 Je sais en tout cas qu'ils ont un cahier des charges
00:20:50 qu'ils auraient imposé par le Parlement,
00:20:52 par les lois et par l'État.
00:20:54 - C'est pas un cahier des charges,
00:20:56 c'est un cahier de décharge
00:20:58 gauchiste qui fait
00:21:00 qu'on va s'acharner
00:21:02 sur les personnalités qui posent problème
00:21:04 et qui ont une voix
00:21:06 dont ils estiment qu'elle peut réveiller
00:21:08 les Français de leur sédation identitaire
00:21:10 profonde et continue. Alors là,
00:21:12 haro sur ces personnes-là, parce qu'il faut surtout
00:21:14 ne pas débrancher la tuyauterie
00:21:16 mortifère qui branchait sur le corps
00:21:18 national français pour provoquer
00:21:20 sa mort. En revanche, tout ce qui
00:21:22 va dans le sens de la sédation identitaire
00:21:24 profonde et continue, là c'est non seulement
00:21:26 pas sanctionné, mais c'est favorisé.
00:21:28 - En tout cas, on aura bien compris une chose. D'abord, merci
00:21:30 d'avoir répondu à cette invitation. On peut
00:21:32 vous retrouver sur les réseaux sociaux, ainsi que votre
00:21:34 association de livres français sur les réseaux sociaux.
00:21:36 Ce qu'on a compris...
00:21:38 - Vous avez décompté le temps de parole, là ?
00:21:40 - Non, mais attendez, attendez...
00:21:42 - Monsieur Maistre, si vous avez tenu votre chronomètre...
00:21:44 - C'est moi qui fais le décompte. Donc, en l'occurrence,
00:21:46 merci à vous. On a bien compris qu'on vous frappe
00:21:48 à terre en 2024, et on a
00:21:50 bien compris aussi qu'il ne s'agissait pas d'une censure,
00:21:52 mais simplement d'un décompte, et le débat est ouvert.
00:21:54 Merci infiniment. - C'est une censure.
00:21:56 J'ose à peine vous remercier, parce que ça va être décompté du montant de parole.
00:21:58 - Merci Jean-Mécien d'avoir été avec nous,
00:22:00 président du Cercle de Réflexion.
00:22:02 Bonjour aux Français, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio.
00:22:04 On va prendre tous vos appels au 0826-300-300,
00:22:06 et puis on va parler
00:22:08 de Gérard Depardieu. A tout de suite.
00:22:10 Sud Radio, André Bercoff.
00:22:12 "Ça balance pas mal..."
00:22:14 Bercoff dans tous ses états,
00:22:16 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:22:18 "On n'est pas bien.
00:22:20 Paisible. À la fraîche.
00:22:22 Décontracté du gland.
00:22:24 Et on bandera quand on aura envie
00:22:26 de bander."
00:22:28 "Décontracté du gland",
00:22:30 ça nous change de ce langage un peu
00:22:32 aseptisé qu'on impose souvent
00:22:34 de plus en plus au cinéma.
00:22:36 Ça faisait déjà quelque temps que les néo-féministes
00:22:38 françaises cherchaient leur Orvée Weinstein.
00:22:40 La seule cible possible était
00:22:42 Depardieu. Depardieu, c'est plus que
00:22:44 l'éléphant dans la pièce du cinéma français.
00:22:46 C'est le mammouth, c'est le cador, c'est le taulier,
00:22:48 c'est le numéro 1. C'est un monument.
00:22:50 Et il a fallu juste complément
00:22:52 d'enquête pour faire tomber notre GG national
00:22:54 de son piédestal.
00:22:56 Le président de la République d'ailleurs, vous avez vu,
00:22:58 a remis une pièce dans le jukebox en prenant sa défense
00:23:00 histoire de faire diversion.
00:23:02 Et quelques people
00:23:04 dans une première tribune ont tenté
00:23:06 de sauver
00:23:08 l'honneur de Gérard Depardieu.
00:23:10 Ils se sont tout de suite pris une volée de bois vert.
00:23:12 Deux, trois, quatre
00:23:14 tribunes en riposte, on les compte même plus.
00:23:16 Voilà, on ne peut donc plus
00:23:18 défendre Gérard Depardieu sans être
00:23:20 crucifié en place publique.
00:23:22 La question qui se pose, c'est
00:23:24 pourquoi ? Et pour répondre à cette question,
00:23:26 j'ai invité celui qui est peut-être l'un des meilleurs observateurs
00:23:28 de l'histoire du cinéma aujourd'hui,
00:23:30 Adrien Fayel.
00:23:32 Bonjour. - Bonjour.
00:23:34 - Vous êtes
00:23:36 monteur de votre profession,
00:23:38 vous êtes dans la partie, on peut dire,
00:23:40 vous êtes diplômé du CLCF,
00:23:42 le Conservatoire libre du cinéma français.
00:23:44 Et surtout, vous tenez sur Youtube
00:23:46 une chaîne
00:23:48 que je recommande à tous nos auditeurs
00:23:50 qui s'intitule "Une contre-histoire du cinéma"
00:23:52 que je trouve absolument remarquable.
00:23:54 Vous avez consacré d'ailleurs un épisode
00:23:56 à cette affaire Depardieu.
00:23:58 Donc pourquoi,
00:24:00 à votre avis, tant de haine contre Depardieu ?
00:24:02 Quelle est votre thèse ?
00:24:04 - La haine
00:24:06 sur Depardieu, je ne sais pas. Ma chaîne, en fait,
00:24:08 je l'ai vraiment organisée pour mettre
00:24:10 en avant ce qui m'intéressait dans le cinéma.
00:24:12 Donc là, il y avait un petit sujet d'actualité, et j'ai rebondi
00:24:14 dessus pour parler du cinéma libertaire
00:24:16 des années 70 qu'incarnait Depardieu.
00:24:18 Et peut-être que c'est ce cinéma qui a plus
00:24:20 de place dans la société, qui effectivement
00:24:22 passe à la trappe en même temps que Depardieu.
00:24:24 Mais l'objectif vraiment de ma chaîne
00:24:26 et de mon discours,
00:24:28 c'est pas tant de plaindre Depardieu
00:24:30 qui à 75 ans aurait tel ou tel problème,
00:24:32 mais de voir ce qu'on peut sauver de son
00:24:34 "héritage", et de voir
00:24:36 si actuellement,
00:24:38 tout ce combat contre Depardieu qui a 75 ans
00:24:40 ne passe pas à la trappe
00:24:42 en même temps. Ce qu'il y a d'intéressant dans son cinéma
00:24:44 a commencé par ce cinéma libertaire
00:24:46 des années 70.
00:24:48 - Je voulais qu'on se parle,
00:24:50 parce que vous vous êtes pas dans le manichéisme,
00:24:52 vous dites que c'est pas la question de savoir
00:24:54 s'il est critiquable, évidemment,
00:24:56 qu'il est sans doute très critiquable, etc.
00:24:58 Mais d'abord, ça change rien à son talent,
00:25:00 et surtout, vous insistez pour dire
00:25:02 pendant longtemps, ça a été
00:25:04 le meilleur, le meilleur acteur,
00:25:06 c'était absolument incontestable, c'était le patron,
00:25:08 personne lui arrivait à la cheville. D'abord,
00:25:10 pourquoi ? Et aujourd'hui, est-ce qu'il y a une relève ?
00:25:12 - Alors, il n'y a pas de relève ?
00:25:14 Pourquoi ? Je ne sais pas.
00:25:16 Je sais qu'il est arrivé à une époque de basculement
00:25:18 parce qu'il arrive au début des années 70,
00:25:20 en gros, on a
00:25:22 tous les grands des années 60
00:25:24 qui disparaissent petit à petit,
00:25:26 Delon, Belmondo,
00:25:28 Ventura, c'est la fin d'un cinéma.
00:25:30 Il y a toute une génération
00:25:32 qui arrive et qui est plutôt,
00:25:34 on va dire, dans un cinéma
00:25:36 un peu réaliste,
00:25:38 ou alors dans des comédies, mais des gens qui vont faire
00:25:40 des choses assez raisonnables, et il y a
00:25:42 Depardieu qui est tout ce qu'il ne faut pas faire,
00:25:44 et du coup, qui sort du lot.
00:25:46 - C'est le propos du cinéma libertaire,
00:25:48 c'est le propos de l'excès des années 70-70.
00:25:50 Vous dites le film
00:25:52 Depardieu par excellence,
00:25:54 où il explose d'ailleurs, ce sont les valseuses.
00:25:56 - Oui, c'est énorme, les valseuses,
00:25:58 déjà, ce n'est pas tant attendu, j'ai l'impression.
00:26:00 Il faisait des seconds rôles
00:26:02 depuis 3-4 ans avant ça,
00:26:04 et ça fait 5 millions d'entrées, presque 6 millions,
00:26:06 et c'est énorme pour l'époque parce que
00:26:08 il n'y avait pas de multiplex, c'est-à-dire
00:26:10 pour qu'un film marche, s'il n'y avait pas
00:26:12 une grosse star, il fallait vraiment qu'il y ait un très très bon bouche-à-oreille.
00:26:14 Et là, ça a séduit
00:26:16 tous les cinémas, les uns après les autres,
00:26:18 et c'est devenu un phénomène de société.
00:26:20 - C'est un film d'époque.
00:26:22 - Il est devenu l'incarnation d'une époque
00:26:24 comme 3-4 ans avant
00:26:26 Jack Nicholson dans Easy Rider.
00:26:28 C'est-à-dire qu'au-delà d'être des acteurs,
00:26:30 ça devient des figures.
00:26:32 - C'est quoi l'époque ? C'est l'époque 68 Arts ? C'est l'époque Boomer ?
00:26:34 C'est l'époque où on rejette les valeurs bourgeoises ?
00:26:36 - Oui, voilà, c'est le rejet
00:26:38 de tout. Easy Rider, 4 ans plus tôt,
00:26:40 avec Jack Nicholson. Nicholson, c'est pareil,
00:26:42 c'est un mec qui est totalement politiquement incorrect.
00:26:44 Un jour, il pourrait lui tomber des "me too" dessus
00:26:46 parce que quand on voit les anecdotes,
00:26:48 je rebondis là-dessus, mais
00:26:50 quand il fait Easy Rider,
00:26:52 il se met à faire beaucoup de films alors qu'il avait déjà 35-37 ans,
00:26:54 et qu'il avait toujours plutôt galéré.
00:26:56 Il était assistant, il avait fait toutes sortes de métiers.
00:26:58 Il se retrouve à faire un second rôle,
00:27:00 mais il a un tel charisme,
00:27:02 comme de part Dieu, qu'au-delà de sa qualité d'acteur,
00:27:04 il explose. On ne regarde que lui,
00:27:06 il est magnétique. Et Nicholson,
00:27:08 les décennies suivantes, il racontait, il dit,
00:27:10 "Les années 70, c'est l'anti-me too."
00:27:12 Il y a un lien avec de part Dieu.
00:27:14 - Et ce que vous dites, c'est aussi
00:27:16 que de par Dieu, finalement,
00:27:18 il est le même depuis le départ.
00:27:20 Quand on fin de
00:27:22 tomber dans les pommes en écoutant
00:27:24 ces propos qui sont effectivement très choquants,
00:27:26 tenus dans le reportage
00:27:28 dans le film de Yann Moix en Corée du Nord,
00:27:30 finalement, c'est les mêmes propos
00:27:32 quasiment que ceux qu'il tenait dans Les Valseuses.
00:27:34 Et on comprend que Les Valseuses,
00:27:36 ce n'était pas tellement un rôle de fiction,
00:27:38 mais c'était un rôle de par Dieu tel qu'en lui-même.
00:27:40 Et donc vous dites, de par Dieu n'a pas bougé,
00:27:42 c'est la société qui a bougé.
00:27:44 - Oui, ça c'était un peu ça.
00:27:46 Mais je finis juste pour faire le lien avec Nicholson.
00:27:48 Nicholson raconte dans les années 80-90
00:27:50 qu'il faisait passer des castings à des filles
00:27:52 en les faisant coucher pour obtenir le rôle.
00:27:54 Et il disait, pour être sûr de ne pas emmerder pendant le tournage,
00:27:56 "Je les ai passées le casting une fois que j'avais fait le film."
00:27:58 Donc voilà, ça, c'est ce qu'il y a des stars
00:28:00 des années 70-80 racontaient.
00:28:02 - Ils s'en vantaient, quoi.
00:28:04 - Ils s'en foutaient complètement.
00:28:06 Et ça faisait rire le public parce qu'ils ne respectaient rien.
00:28:08 Et j'illustre avec le cas Nicholson,
00:28:10 pour illustrer Depardieu,
00:28:12 c'est que c'est des mecs qui n'en avaient rien à foutre.
00:28:14 Et on les aimait parce qu'ils n'en avaient rien à foutre.
00:28:16 Et aujourd'hui, on leur demande d'être raisonnable.
00:28:18 Alors leur cinéma est devenu raisonnable et chiant.
00:28:20 Depardieu notamment, depuis 20 ans,
00:28:22 il ne fait plus grand-chose de passionnant.
00:28:24 Ce qui n'enlève rien au fait que ça a été le meilleur
00:28:26 et que personne ne lui arrive à la cheville depuis.
00:28:28 Mais il est resté ce tempérament-là
00:28:30 dans un cinéma qui est un peu tiède à côté.
00:28:32 Et il y a un décalage quand on l'entend en interview.
00:28:34 On se dit "attends, c'est le même mec qui fait des films
00:28:36 un peu politiquement corrects"
00:28:38 parce qu'il ne correspond plus à l'époque
00:28:40 et il ne correspond plus au cinéma de l'époque.
00:28:42 C'est pour ça que j'essaie de revenir sur le cinéma de cette époque.
00:28:44 Pas pour dire que c'était bien moralement ou mal moralement,
00:28:46 mais pour voir ce que, créativement, ça a permis.
00:28:48 Et le fait que Depardieu, comme Nicholson
00:28:50 ou comme tous ces mecs-là, n'avaient aucun filtre,
00:28:52 ils inventaient constamment quelque chose
00:28:54 qui les faisait se distinguer des autres.
00:28:56 - Donc pour qu'il y ait une créativité,
00:28:58 il faut qu'il y ait une rupture.
00:29:00 - Il faut qu'il y ait une rupture.
00:29:02 - Donc là, c'est forcément une rupture
00:29:04 avec cet esprit, les valseuses, Easy Rider.
00:29:06 Il faut rompre avec ça, finalement,
00:29:08 si on vous suit, si on suit votre raisonnement.
00:29:10 Mais qui va rompre avec ça,
00:29:12 et d'ailleurs au nom de quoi ?
00:29:14 - Alors moi, je pense que ça fait longtemps
00:29:16 que le cinéma français a rompu avec le cinéma libertaire
00:29:18 des années 70 et c'est pour ça que le cinéma français
00:29:20 est si lisse, si fade.
00:29:22 On s'ennuie parce qu'il n'y a plus de rebelles.
00:29:24 Maintenant, évidemment, on ne peut pas se rebeller
00:29:26 de la même manière et pour les mêmes causes qu'il y a 50 ans.
00:29:28 Si on se rebelle de la rébellion, ça serait de la nostalgie.
00:29:30 Donc effectivement, il faut trouver de nouveaux sujets.
00:29:32 - Mais Adrien, vous ne pensez pas que la rébellion
00:29:34 aujourd'hui, c'est se rebeller contre les rebelles ?
00:29:36 Ou contre les rebelles en carton ?
00:29:38 - Si, ça peut tout à fait être
00:29:40 un sujet de film,
00:29:42 mais pas pour
00:29:44 entrer tout de suite dans un dogme,
00:29:46 leur dire "vous n'avez plus le droit de bouger".
00:29:48 Parce que le cinéma de Depardieu, les valseuses,
00:29:50 ils se rebellent contre l'époque,
00:29:52 contre le catholicisme, contre les traditions,
00:29:54 contre les institutions, mais ils n'imposent pas tout de suite
00:29:56 un carcan moraliste.
00:29:58 Si aujourd'hui, se rebeller contre les anciens rebelles,
00:30:00 ça ne serait pas pour tout de suite dire
00:30:02 "on va retourner dans un carcan ancien ou dans tel carcan".
00:30:04 Je pense qu'il y a une période d'explosion
00:30:06 où tous les coups sont permis et où on ne vise pas
00:30:08 tout de suite une institution, mais on voit
00:30:10 tout ce qui est possible de faire et peu à peu se créer quelque chose.
00:30:12 - Merci. En tout cas, je recommande
00:30:14 vraiment votre
00:30:16 chaîne "Une contre-histoire du cinéma"
00:30:18 sur YouTube.
00:30:20 Moi, quand même,
00:30:22 vous avez un autre épisode
00:30:24 que celui consacré à Depardieu,
00:30:26 où vous dites finalement "l'héroïsme a disparu
00:30:28 du cinéma français".
00:30:30 Mais là, il y a par exemple le phénomène des mousquetaires.
00:30:32 Pour vous, vous y croyez ? C'est quelque chose de novateur,
00:30:34 ça, ou ça singe trop
00:30:36 le cinéma américain ?
00:30:38 - C'est un peu un fad en même temps.
00:30:40 J'ai fait un épisode qui s'appelait
00:30:42 il y a une série japonaise,
00:30:44 je vais très vite, qui s'appelle "Junsu Kaizen"
00:30:46 qui cartonne dans le monde entier,
00:30:48 et qui réinvente sa modernité
00:30:50 en puisant dans le passé. J'explique dans la vidéo
00:30:52 comment ils font, et c'est certainement pas
00:30:54 en essayant de faire des personnages
00:30:56 qu'on a vus mille fois dans
00:30:58 toutes sortes de films, qu'on va inventer une modernité,
00:31:00 et c'est pas comme ça qu'on va
00:31:02 rendre hommage au passé.
00:31:04 Je ne peux pas développer sur Junsu Kaizen, mais j'invite
00:31:06 ceux qui veulent aller voir cet épisode
00:31:08 sur ma chaîne "Une contre-histoire du cinéma" sur YouTube,
00:31:10 parce que j'explique bien comment on peut
00:31:12 intégrer des éléments du passé, mais comment les moderniser.
00:31:14 Les trois mousquetaires,
00:31:16 ils ne modernisent rien, donc ça ennuie
00:31:18 le public, et ça s'effondre, ça ne marche pas.
00:31:20 Je ne sais pas, il est quatrième, cinquième au box-office,
00:31:22 malgré les millions de budgets.
00:31:24 Merci Adrien Fayel, en tout cas.
00:31:26 Et on vous retrouve donc sur YouTube, "Une contre-histoire du cinéma".
00:31:28 On va se retrouver dans un instant
00:31:30 sur Sud Radio avec vous,
00:31:32 au 0826 300 300, on va retrouver
00:31:34 les pères, les U et les Bravo de Guillaume Bigotti.
00:31:36 On va parler de "Selfie sur les Champs-Elysées",
00:31:38 on va parler d'Emmanuel Macron
00:31:40 et ses vœux, et puis la France championne
00:31:42 du monde de la jeunesse en politica tout de suite,
00:31:44 sur Sud Radio.
00:31:46 Berkhoff dans tous ses états,
00:31:48 les perles du jour.
00:31:50 Alors je ne sais pas si vous connaissez
00:32:02 ce générique, sûrement vous l'avez reconnu,
00:32:04 c'est "Black Mirror", c'est une série
00:32:06 à mon avis très exceptionnelle
00:32:08 sur Netflix,
00:32:10 et cette série, vous savez, elle fait...
00:32:12 D'abord le son, c'est un peu comme la craie dans notre enfance
00:32:14 qui crissait sur le tableau,
00:32:16 c'est quasiment inaudible. Mais pourquoi c'est inaudible ?
00:32:18 Parce que ce qu'on voit dans "Black Mirror",
00:32:20 c'est nécessairement ce qui arrive.
00:32:22 C'est absolument effarant.
00:32:24 Et là, il s'est passé
00:32:26 un épisode de "Black Mirror"
00:32:28 à Paris, le 31 décembre,
00:32:30 sur les Champs-Elysées.
00:32:32 Vraiment à l'instant T,
00:32:34 à l'heure H, 23h59,
00:32:36 puis 0h, la plus belle avenue
00:32:38 du monde, Paris, 1 million
00:32:40 de personnes, et je ne sais pas si vous avez
00:32:42 vu ces clichés circuler sur les réseaux,
00:32:44 ils sont très impressionnants, on voit quasiment
00:32:46 1 million de personnes
00:32:48 sortir quasiment le même téléphone,
00:32:50 prendre la même photo, à la même
00:32:52 heure. Et là, vous vous dites
00:32:54 "Non mais attendez, il y a un problème,
00:32:56 c'est "Black Mirror"
00:32:58 ou quoi ? C'est un...
00:33:00 C'est une fausse photo ?"
00:33:02 Non, c'est une vraie photo.
00:33:04 Et là, on comprend que
00:33:06 cette écranisation du monde, le fait de
00:33:08 mettre un écran entre soi et le monde,
00:33:10 ça abolit quasiment le temps,
00:33:12 ça abolit quasiment l'espace. J'y étais,
00:33:14 c'est pour ça qu'on veut aller dans ces événements,
00:33:16 j'y étais là où il fallait être,
00:33:18 au bon moment. Et en fait, je n'y étais pas,
00:33:20 puisque j'étais derrière mon écran.
00:33:22 Et en apparence, ce comportement,
00:33:24 il apparaît, on va dire, allez,
00:33:26 très ultra-individualiste,
00:33:28 un peu comme les gens, vous savez, qui se selfies
00:33:30 à côté du Taj Mahal, ou de la Tour Eiffel,
00:33:32 comme si la Tour Eiffel ou le Taj Mahal
00:33:34 avaient besoin de leur image, et comme si
00:33:36 ils apportaient quelque chose, ils rehaussaient
00:33:38 le Taj Mahal ou la Tour Eiffel en mettant
00:33:40 leur image dessus. Mais,
00:33:42 en réalité, les images
00:33:44 du 31 décembre
00:33:46 2023, de cette belle
00:33:48 cérémonie d'ailleurs sur les Champs-Elysées,
00:33:50 eh bien, elles sont largement disponibles et de bien
00:33:52 meilleure qualité que toutes celles
00:33:54 que ceux qui
00:33:56 ont prises elles-mêmes l'image.
00:33:58 Oui, mais la différence, c'est que c'est mon
00:34:00 image à moi, avec mon téléphone à moi.
00:34:02 Et en fait,
00:34:04 on se rend compte qu'il y a là, derrière,
00:34:06 pas du tout de l'individualisme, presque le contraire.
00:34:08 Une incroyable dilution
00:34:10 de l'individu. Pourquoi ?
00:34:12 D'abord, je vais dans un endroit comme le
00:34:14 méga-concert, comme ces rassemblements
00:34:16 où l'individu est aimanté par la foule,
00:34:18 justement pour se diluer dans la foule, et
00:34:20 qu'est-ce que je fais ? Je prends
00:34:22 la même photo, avec le même téléphone
00:34:24 que tout le monde, et je vais poster
00:34:26 sur les mêmes réseaux sociaux la même image.
00:34:28 Et pourquoi ? Probablement
00:34:30 dans l'espoir vain que quelqu'un clique
00:34:32 et dise "ah bah cette photo, elle est bien".
00:34:34 C'est quand même étrange. Autre bizarrerie,
00:34:36 est-ce que c'est pas un moyen de se
00:34:38 balader avec une sorte de bulle
00:34:40 autour de soi pour ne pas être avec les autres ?
00:34:42 En tout cas, il y a quelque chose qui m'a
00:34:44 fasciné dans cette image, c'est que
00:34:46 lorsque vous ne regardez pas le monde,
00:34:48 lorsque vous n'êtes pas avec les autres, et lorsque vous êtes derrière un écran,
00:34:50 vous ne vivez pas vraiment ce que vous vivez.
00:34:52 Et peut-être vous vous dites
00:34:54 "mais je retrônerai les images plus tard,
00:34:56 je pourrais retourner
00:34:58 dans la mémoire vive de mon ordinateur
00:35:00 ou de mon smartphone". Mais en fait,
00:35:02 votre mémoire à vous, elle est vide.
00:35:04 Donc ça abolit le souvenir,
00:35:06 ça abolit la mémoire. Pour ce souvenir,
00:35:08 il faut vraiment avoir vécu les choses.
00:35:10 On peut même pousser le bouchon
00:35:12 un peu plus loin, est-ce que cette épidémie mondiale
00:35:14 d'écranisation est pas en train
00:35:16 de faire disparaître la relation
00:35:18 avec les autres ? Voilà.
00:35:20 Ça s'est passé tout à fait
00:35:22 près de chez nous, c'était du Black Mirror,
00:35:24 c'était le 31 décembre 2023.
00:35:26 Sud Radio Bercov,
00:35:28 dans tous ses états.
00:35:30 Le patriotisme.
00:35:34 Garde à vous !
00:35:36 On a tous reçu, française,
00:35:38 français, une carte de vœux
00:35:40 bleu-blanc-rouge du président de la République
00:35:42 qui voulait célébrer les fiertés
00:35:44 patriotiques en 2024.
00:35:46 2024 sera, dit-il, un millésime
00:35:48 français. Oui, sauf que
00:35:50 toutes ces fiertés françaises datent
00:35:52 un peu. Notre-Dame, c'est bien de l'avoir reconstruite,
00:35:54 c'était mieux de l'avoir construite, mais c'était
00:35:56 il y a 1000 ans. La langue
00:35:58 française, oui, mais ça date de l'édite Vilaire-Cotteret,
00:36:00 c'est-à-dire de 1510, ça date un peu.
00:36:02 Créer les Jeux Olympiques, formidable,
00:36:04 mais ça date de 1896, ça date
00:36:06 un peu. La libération qu'on va célébrer ?
00:36:08 Oui, c'était il y a 80 ans.
00:36:10 Et puis tous ces symboles ne sont
00:36:12 pas spécifiquement français. La langue française,
00:36:14 elle est parlée par des centaines de millions de
00:36:16 personnes dans le monde, c'est la francophonie,
00:36:18 les Jeux Olympiques, c'est par définition
00:36:20 une fête internationale, elle nous appartient
00:36:22 pas seulement à nous.
00:36:24 La libération, elle concerne autant les alliés
00:36:26 que la résistance française
00:36:28 ou la France libre. Et donc
00:36:30 on se dit, mais c'est peut-être pas totalement
00:36:32 le fait du hasard si le Président de la République,
00:36:34 il nous a prononcé des voeux
00:36:36 soi-disant patriotiques derrière des drapeaux.
00:36:38 Des drapeaux,
00:36:40 dont le drapeau français, mais pas que.
00:36:42 Le drapeau français était loin,
00:36:44 noyé au milieu des drapeaux
00:36:46 de l'Union Européenne, des Nations
00:36:48 Olympiques, le drapeau d'ailleurs
00:36:50 des Jeux Olympiques. Donc on a
00:36:52 eu un Président international,
00:36:54 un Président mondial. Cette France
00:36:56 des cathédrales, des bâtisseurs,
00:36:58 de l'impossible des pas français, bah elle
00:37:00 ne concerne pas vraiment le présent, si vous avez écouté les voeux
00:37:02 du Président de la République, puisqu'il nous parle de
00:37:04 réarmement. Réarmement militaire,
00:37:06 réarmement civique, réarmement économique,
00:37:08 réarmement des services publics.
00:37:10 Si on doit se réarmer, c'est qu'on était donc
00:37:12 désarmés. Quant à l'avenir,
00:37:14 qu'est-ce que c'est son grand projet, le Président
00:37:16 de la République ? Je vous le donne en mille.
00:37:18 Ça s'appelle la souveraineté
00:37:20 européenne. La souveraineté européenne,
00:37:22 c'est la cigarette qui dégage les bronches.
00:37:24 La souveraineté européenne, c'est un
00:37:26 oxymore, c'est une contradiction
00:37:28 dans les termes, puisque si vous êtes souverain
00:37:30 en tant que Français, si nous sommes souverains,
00:37:32 si la République Française est souveraine,
00:37:34 comme le dit la Constitution, dont le Président
00:37:36 de la République est garant par ailleurs, alors
00:37:38 l'Europe ne peut pas être souveraine. Souverain,
00:37:40 qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que le peuple est maître
00:37:42 chez lui, le peuple français est maître chez lui.
00:37:44 S'il y a une souveraineté européenne, c'est donc plus
00:37:46 de peuple français qui est maître chez lui,
00:37:48 c'est l'Europe. Et plus de souveraineté européenne,
00:37:50 c'est nécessairement moins
00:37:52 de souveraineté française, moins d'autorité
00:37:54 de l'État, moins d'autorité française.
00:37:56 Et voilà. Et donc, le Président de la République,
00:37:58 il nous a vendu une sorte de
00:38:00 grande fusion, acquisition,
00:38:02 où on a finalement
00:38:04 une France qui va devenir une filiale.
00:38:06 Et lui-même, il s'étonne,
00:38:08 mais comment peut-il s'étonner d'avoir
00:38:10 moins d'autorité, moins de prestige,
00:38:12 moins de force, et comment peut-il s'étonner
00:38:14 que jusque dans les classes
00:38:16 des écoles en France, des lycées,
00:38:18 les incarnations de l'État
00:38:20 aient moins d'autorité,
00:38:22 puisque nous ne sommes plus vraiment un État,
00:38:24 nous ne nous appartenons plus complètement,
00:38:26 nous appartenons à la souveraineté européenne.
00:38:28 En 2017, la France
00:38:30 avait 10 ans de retard, en 2027,
00:38:32 elle aura donc 10 ans d'avance sur son
00:38:34 effondrement et sur sa dilution dans l'Union
00:38:36 Européenne. Merci Manu.
00:38:38 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:38:42 Ah la jeunesse, la jeunesse
00:38:56 qui monte. La jeunesse, c'est la seule
00:38:58 maladie, paraît-il, dont on est presque sûr de guérir.
00:39:00 Mais apparemment, en politique,
00:39:02 ça n'a pas l'air d'être une maladie
00:39:04 très gênante. Pourquoi ?
00:39:06 Parce qu'on constate, et là,
00:39:08 la dernière mesure de ce que je vais vous dire,
00:39:10 c'est le top 50 du JDD
00:39:12 des personnalités les plus appréciées par
00:39:14 les Français. Eh bien,
00:39:16 le seul politique, croyez-le ou pas,
00:39:18 le seul politique qui s'est incrusté
00:39:20 dans ce top 50
00:39:22 assez fermé, le seul politique
00:39:24 qui s'appelle Jordan Bardella, et il a
00:39:26 28 ans. Et quand on regarde un autre
00:39:28 classement, celui des personnalités politiques,
00:39:30 qui arrive en tête ? Eh bien,
00:39:32 c'est un certain
00:39:34 Gabriel Attal, 34 ans.
00:39:36 28 ans, 34 ans,
00:39:38 à croire qu'en politique, la valeur
00:39:40 n'attend pas le nombre des années.
00:39:42 C'est étonnant aussi. D'ailleurs,
00:39:44 on regarde en particulier le cas de Jordan Bardella.
00:39:46 C'est quelqu'un,
00:39:48 et peut-être qu'on peut dire la même chose, Gabriel Attal,
00:39:50 qui fait de tous ces handicaps des forces, en fait.
00:39:52 Il est jeune, il est très jeune, et bien justement,
00:39:54 il passe pour le Mozart, il impressionne
00:39:56 tout le monde parce qu'il est jeune. Il n'a pas
00:39:58 fait de cursus dans les grandes écoles,
00:40:00 c'est pas le profil type d'un techno,
00:40:02 d'un petit homme gris, et bien justement, il en fait
00:40:04 une force. Il fait une force de ses origines modestes aussi.
00:40:06 Alors, est-ce que c'est un risque
00:40:08 pour la classe politique
00:40:10 plus établie ? Ce n'est pas sûr, parce que dans ces
00:40:12 classements des personnalités politiques
00:40:14 les plus appréciés des Français, on avait
00:40:16 par exemple une Simone Veil, qui a
00:40:18 caracolé dans les premières places pendant très
00:40:20 longtemps, et elle n'a pas vraiment fait
00:40:22 d'ombre à un Jacques Chirac ou
00:40:24 à un Nicolas Sarkozy.
00:40:26 Ensuite, ce renouvellement
00:40:28 des générations
00:40:30 me semble très intéressant à souligner en ce début
00:40:32 d'année, parce que je voulais commencer l'année sur
00:40:34 une tonalité un peu,
00:40:36 on va dire un peu optimiste. On est
00:40:38 tellement, tellement accablés par les mauvaises nouvelles.
00:40:40 Est-ce que ça ne veut pas dire,
00:40:42 Gabriel Attal, 34 ans, Jordan Balea,
00:40:44 Bardella, 28 ans, et même le
00:40:46 président Macron d'ailleurs, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas,
00:40:48 en 2017, quand il s'est présenté et qu'il a gagné,
00:40:50 il avait moins de 40 ans. Est-ce que ça ne signifie
00:40:52 pas au fond qu'il y a un désir
00:40:54 de renouvellement de la classe
00:40:56 dirigeante extrêmement
00:40:58 puissant chez nos
00:41:00 compatriotes ? Il est permis de
00:41:02 le penser. Est-ce que ça ne veut pas dire aussi
00:41:04 que notre pays,
00:41:06 en plébiscitant plutôt de jeunes dirigeants,
00:41:08 a non seulement envie de changement,
00:41:10 mais a envie de vivre, a envie de survivre.
00:41:12 Joe Biden,
00:41:14 81 ans, Donald Trump,
00:41:16 77 ans, Lula,
00:41:18 78 ans, Xi Jinping,
00:41:20 70 ans, Poutine, 71 ans.
00:41:22 Non, je n'ai plus. Je pense
00:41:24 qu'en France, il y a un très,
00:41:26 très rare désir de durer
00:41:28 dans le monde occidental.
00:41:30 Et c'est la raison pour laquelle peut-être,
00:41:32 peut-être la France, tel un phénix,
00:41:34 pourrait rejaillir
00:41:36 et se renouveler.
00:41:38 On va en parler avec mon invité, Charles
00:41:40 Henri Gallois, auteur d'un bouquin passionnant
00:41:42 intitulé "Nos grands défis du XXIe siècle,
00:41:44 énergie et immigration".
00:41:46 - Sud Radio Bercov,
00:41:48 dans tous ses états,
00:41:50 le face à face.
00:41:52 - 13h56 sur Sud Radio, l'heure pour vous
00:41:54 présenter le face à face Charles Henri Gallois
00:41:56 et votre invité Guillaume Bigot, président de la génération
00:41:58 Frexit et auteur de ce nouveau livre
00:42:00 "Nos grands défis du XXIe siècle, énergie
00:42:02 et immigration". Bonjour Charles Henri Gallois.
00:42:04 - Bonjour.
00:42:06 - Bonjour. Alors vous êtes cadre
00:42:08 dirigeant dans la finance.
00:42:10 C'est pas votre premier livre,
00:42:12 c'est votre deuxième bouquin. Le premier
00:42:14 s'appelait, je crois, "Les illusions
00:42:16 économiques de l'Union européenne". Rejoignons
00:42:18 les Britanniques, reprenons le contrôle
00:42:20 2019 aux décisions fauves.
00:42:22 Et cette fois-ci, vous sortez
00:42:24 "Nos grands défis du XXIe siècle,
00:42:26 énergie et immigration",
00:42:28 reprenant le contrôle. Donc c'est une obsession
00:42:30 chez vous, la reprise du contrôle.
00:42:32 Bonjour et bienvenue en attendant. - Bonjour
00:42:34 Guillaume Bigot, merci.
00:42:36 - Il y a une préface qui est intéressante d'Olivier
00:42:38 Delamarche. Et Olivier Delamarche, qu'est-ce qu'il
00:42:40 souligne dans cette préface ? Il dit que vous êtes
00:42:42 un... Il y a deux catégories d'économistes, dit-il,
00:42:44 les économistes théoriciens, les économistes qui pratiquent l'économie,
00:42:46 et il y a même une troisième catégorie
00:42:48 qui sont les gens qui sont un peu formés à la
00:42:50 théorie économique et qui la mettent en pratique. C'est un peu
00:42:52 votre cas, c'est ça ? C'est-à-dire que vous êtes un...
00:42:54 Vous êtes à la fois quelqu'un qui a un engagement
00:42:56 politique, souverainiste, c'est très clair,
00:42:58 et en même temps, vous êtes un praticien d'économie.
00:43:00 - Exactement, en fait, et ça permet
00:43:02 des fois de sortir de la théorie,
00:43:04 on en discute souvent avec Olivier,
00:43:06 notamment sur la question de l'inflation.
00:43:08 Parce qu'il y a beaucoup de théoriciens
00:43:10 de l'économie qui pensent finalement
00:43:12 que la création monétaire n'aurait que peu d'impact
00:43:14 sur l'inflation, que ça
00:43:16 n'impacterait que les marchés
00:43:18 financiers et pas l'économie réelle. Mais ce qu'on
00:43:20 expliquait dès le début avec Olivier quand on en discutait,
00:43:22 c'est qu'ils oublient comment
00:43:24 marche la finance, c'est-à-dire quand vous avez un excès
00:43:26 de création monétaire, effectivement,
00:43:28 au début, ça va être essentiellement l'immobilier,
00:43:30 les marchés à action qui vont être touchés, mais après,
00:43:32 une fois que ces marchés sont déjà hauts,
00:43:34 les traders vont spéculer sur
00:43:36 les matières premières. Et qui peut croire
00:43:38 quelques secondes que la spéculation
00:43:40 sur les matières premières ne va pas se retrouver en l'économie
00:43:42 réelle ? Le blé,
00:43:44 les métaux précieux, etc., tout ceci
00:43:46 se retrouve en l'économie réelle. Et on l'a vu, en fait,
00:43:48 avant qu'il y ait cette vague d'inflation
00:43:50 à la consommation, quand on regardait
00:43:52 ce qu'on appelle les prix à la production, donc c'est
00:43:54 vraiment l'inflation qui touche les industriels,
00:43:56 les chiffres étaient déjà
00:43:58 énormes. Des fois, on atteignait, selon les pays,
00:44:00 la France ou l'Allemagne, 40, 50%.
00:44:02 Et donc, il fallait
00:44:04 être complètement
00:44:06 hors de toute
00:44:08 logique, hors sol, pour penser que
00:44:10 l'inflation... - Mais alors que l'économie, c'est économique. - Voilà. Pour penser que la création
00:44:12 monétaire n'allait pas, à un moment, créer
00:44:14 de l'inflation. Et c'est pour ça que ça m'amuse
00:44:16 beaucoup. Souvent, on essaye de nous dire
00:44:18 "Regardez, grâce à l'euro,
00:44:20 ça nous protège de l'inflation."
00:44:22 Mais en fait, c'est la politique monétaire de la BCE
00:44:24 - L'euro, l'inflation, l'énergie,
00:44:26 l'immigration... On va parler
00:44:28 de tous ces sujets. On va juste marquer une pause
00:44:30 parce que nous aussi, on est dans l'économie réelle et il faut bien des publicités.
00:44:32 - Et après, on prendra vos appels au 0826
00:44:34 300 300, ce sera après les infos
00:44:36 de 13h. A tout de suite.
00:44:38 - Sud Radio Bercov,
00:44:40 dans tous ses états, midi 14h.
00:44:42 Guillaume Bigot.
00:44:44 - 13h04 sur Sud Radio, on continue
00:44:46 ce Face à Face. Guillaume Bigot, vous recevez
00:44:48 toujours Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit
00:44:50 qui vient nous voir pour ce nouveau livre
00:44:52 "Nos grands défis du XXIe siècle, énergie
00:44:54 et immigration. Reprenons le contrôle."
00:44:56 - Exactement, Esteban, exactement.
00:44:58 Donc, président de Génération Frexit,
00:45:00 c'est pas un scoop,
00:45:02 vous êtes un Frexiteur.
00:45:04 On va en reparler d'ailleurs. Il me semble que
00:45:06 vous avez travaillé avec François
00:45:08 Asselineau, on va en reparler aussi.
00:45:10 Mais on va essayer de faire preuve d'un peu de méthode,
00:45:12 de partir du général, aller au particulier.
00:45:14 Vous nous parlez de deux sujets finalement,
00:45:16 énergie et immigration.
00:45:18 Donc déjà, pourquoi vous liez ces deux sujets ?
00:45:20 On le fait relativement peu.
00:45:22 Et ensuite, pourquoi il y a
00:45:24 beaucoup d'autres thématiques qui auraient pu s'accrocher ?
00:45:26 Je sais pas, on peut penser à la démographie.
00:45:28 La démographie, c'est le destin. L'éducation,
00:45:30 c'est fondamental aussi. La sécurité,
00:45:32 s'il n'y a pas de sécurité, il n'y a rien.
00:45:34 Ce qu'on peut dire de l'énergie ou de l'immigration,
00:45:36 on peut le dire de plein d'autres sujets.
00:45:38 Pourquoi ces deux-là et pourquoi ensemble ?
00:45:40 Pourquoi ces deux-là ? Déjà, il me semble que
00:45:42 c'est les deux qui vont le plus agir
00:45:44 sur le long terme de la France.
00:45:46 C'est pour ça que j'ai choisi.
00:45:48 Même si on regarde les préoccupations des Français,
00:45:50 on pourrait dire le pouvoir d'achat.
00:45:52 Mais pour moi, le pouvoir d'achat, sur le court terme,
00:45:54 on peut prendre des mesures de type baisse de la TVA
00:45:56 et autres. Mais en réalité,
00:45:58 sur le long terme, ça va jouer...
00:46:00 Qu'est-ce qui va jouer ? Ça va être justement l'énergie,
00:46:02 la capacité à se réindustrialiser
00:46:04 qui est éminemment liée à l'énergie.
00:46:06 C'est ça qui va déterminer le pouvoir d'achat sur le long terme.
00:46:08 C'est ça qui va déterminer en réalité
00:46:10 si la France va rester une grande puissance
00:46:12 ou non.
00:46:14 - La démographie aussi, non ?
00:46:16 - En fait, l'immigration, je lis clairement à la démographie.
00:46:18 C'est simple.
00:46:20 La démographie fait l'histoire.
00:46:22 Quand on regarde en 1900, l'Europe
00:46:24 était trois fois plus peuplée que l'Afrique.
00:46:26 Maintenant, c'est le ratio inverse
00:46:28 et les projections montrent qu'à horizon
00:46:30 2080, l'Afrique pourrait être
00:46:32 7,5 fois plus peuplée que l'Europe.
00:46:34 Donc dans ces conditions-là,
00:46:36 évidemment que c'est le sujet de l'immigration
00:46:38 qui va se poser et c'est le sujet
00:46:40 de l'immigration qui se pose
00:46:42 dès maintenant parce que même
00:46:44 les niveaux actuels de flux migratoires
00:46:46 ne sont pas supportables
00:46:48 pour un pays comme la France, tout simplement
00:46:50 parce qu'on ne peut pas assimiler des peuples.
00:46:52 Je rappelle quand même que l'an dernier,
00:46:54 il y a 500 000 personnes,
00:46:56 immigration légale uniquement,
00:46:58 qui sont venues en France.
00:47:00 500 000 personnes, c'est l'équivalent
00:47:02 de Toulouse qui est la quatrième ville de France.
00:47:04 Ça veut dire qu'en deux ans,
00:47:06 vous faites venir plus de monde que la population
00:47:08 de Marseille qui est la deuxième ville de France.
00:47:10 En quatre ans, vous avez la population de Paris.
00:47:12 Donc on ne peut pas,
00:47:14 si on réfléchit rationnellement,
00:47:16 se dire qu'on va réussir à assimiler
00:47:18 ne serait-ce même qu'à intégrer 500 000 personnes
00:47:20 par an, ça n'existe pas. Et donc après,
00:47:22 pourquoi j'ai lié ces deux thèmes
00:47:24 qui peuvent paraître un petit peu éloignés,
00:47:26 moi c'est les deux plus grands défis,
00:47:28 c'est pour ça que je les ai choisis.
00:47:30 Il y a quand même un lien entre les deux,
00:47:32 même si pour le livre, il faut être honnête,
00:47:34 je parle essentiellement de la situation française,
00:47:36 je lis quand même les deux
00:47:38 dans une sorte de transition où j'explique
00:47:40 d'une part que le réchauffement climatique
00:47:42 va amener des réfugiés climatiques,
00:47:44 donc va poser la question de l'immigration,
00:47:46 d'où la nécessité de décarboner l'économie.
00:47:48 Je parle beaucoup de nucléaire
00:47:50 qui est pour moi la solution
00:47:52 pour la France et même plus globalement
00:47:54 dans le monde. Et aussi le deuxième point,
00:47:56 c'est comment fixer les populations
00:47:58 en Afrique si elles vont être
00:48:00 cette fois et demie plus importantes
00:48:02 qu'en Europe. En fait, il n'y aura pas
00:48:04 de développement de l'Afrique sans énergie
00:48:06 parce que l'énergie, c'est vraiment le sang
00:48:08 de l'économie. On dit souvent,
00:48:10 ce que dit Charles Gaff par exemple,
00:48:12 que l'économie, c'est de l'énergie transformée.
00:48:14 Il a complètement raison là-dedans.
00:48:16 Et donc si on n'arrive pas à apporter
00:48:18 cette énergie, notamment décarbonée,
00:48:20 je pense au nucléaire, il y a la Russie
00:48:22 qui a l'intérêt de le faire avec
00:48:24 un pays africain.
00:48:26 Il n'y aura pas d'économie, pas de décollage.
00:48:28 Et ça va mal se passer.
00:48:30 Les populations voudront quitter.
00:48:32 Pour fixer les populations, il faut qu'il y ait
00:48:34 un développement de l'Afrique et il faut un développement énergétique.
00:48:36 On voit que les pays qui s'en sortent en Afrique,
00:48:38 c'est ceux qui ont des matières premières importantes,
00:48:40 le Nigeria, l'Algérie ou autres,
00:48:42 qui eux, même si parfois
00:48:44 c'est capté essentiellement par le régime,
00:48:46 mais d'un point de vue puissance économique,
00:48:48 ces pays-là s'en sortent parce qu'ils ont
00:48:50 une énergie abondante et je pense qu'il faudra
00:48:52 à un moment donné, même si ce n'est pas
00:48:54 l'objet de mon livre qui est vraiment
00:48:56 sur la France, il faudra à un moment
00:48:58 donné aider ces pays-là
00:49:00 pour fixer les populations.
00:49:02 Et puis il y a peut-être un autre point commun,
00:49:04 c'est toute la thématique de votre
00:49:06 réflexion, de livre en livre, c'est le verrou
00:49:08 européen sur ces sujets.
00:49:10 Alors on va commencer par l'énergie.
00:49:12 Vous nous dites finalement que
00:49:14 on est à la veille
00:49:16 ou peut-être déjà engagé
00:49:18 dans un nouveau choc,
00:49:20 l'équivalent d'un choc pétrolier en fait.
00:49:22 Et les deux chocs pétroliers, là il y en a un troisième
00:49:24 depuis la guerre en Ukraine.
00:49:26 Et il faudrait
00:49:28 une sorte de plan Messmer, c'est-à-dire
00:49:30 le ministre qui avait lancé
00:49:32 la construction des centrales
00:49:34 nucléaires, c'est ça ? Et pourquoi il n'y a pas ce plan Messmer
00:49:36 alors ? Pourquoi on ne réagit pas
00:49:38 à l'envolée
00:49:40 du prix de l'énergie
00:49:42 en accélérant un programme de construction
00:49:44 de centrales nucléaires ? - Alors il y a même
00:49:46 deux problèmes en fait. Il y a pourquoi
00:49:48 on ne le fait pas et surtout pourquoi
00:49:50 on a saccagé la filière depuis 30 ans.
00:49:52 Et donc il y a ces deux dimensions-là.
00:49:54 Je vais répondre déjà à la première question, pourquoi on ne le
00:49:56 fait pas ? Il y a une problématique
00:49:58 qui est au niveau
00:50:00 de l'Union européenne où il y a
00:50:02 une sorte de fétichisme
00:50:04 des énergies renouvelables.
00:50:06 Et le problème qui va se poser,
00:50:08 là on a bien vu, alors Emmanuel Macron
00:50:10 avait commencé par son premier mandat
00:50:12 par saccager l'énergie
00:50:14 nucléaire. Je rappelle quand même que c'est Emmanuel Macron
00:50:16 qui a confirmé la fermeture de Fessenheim.
00:50:18 Il aurait pu l'empêcher. Surtout
00:50:20 il avait gardé dans la loi la perspective
00:50:22 de fermer la moitié des réacteurs nucléaires.
00:50:24 Ce qui est une catastrophe pour le
00:50:26 savoir-faire français. - Décision prise par François Hollande
00:50:28 mais confirmée. - Confirmée par Emmanuel Macron.
00:50:30 - Non infirmée on va dire. - Confirmée par Emmanuel Macron.
00:50:32 Et quel est le signal que vous envoyez au niveau du savoir-faire ?
00:50:34 C'est-à-dire que si vous êtes ingénieur,
00:50:36 si vous êtes soudeur, si vous êtes ménutentionnaire,
00:50:38 mais n'allez pas dans le nucléaire ou
00:50:40 partez à l'étranger là où on veut faire du
00:50:42 nucléaire, mais n'allez pas là-dedans.
00:50:44 Et donc on a eu une perte de savoir-faire, une perte
00:50:46 de formation sur ces métiers-là. Et ça s'est
00:50:48 vu lors de la crise
00:50:50 l'année dernière, quand une
00:50:52 grande partie des centrales étaient en maintenance.
00:50:54 C'est la preuve qu'on n'a plus les capacités
00:50:56 de savoir-faire. On a dû faire venir des soudeurs
00:50:58 américains. Parce qu'on n'avait plus les compétences.
00:51:00 Parce que la filière était saccagée.
00:51:02 Donc il y a eu Fessenheim, c'est le même
00:51:04 Emmanuel Macron d'ailleurs. - Fessenheim d'ailleurs me semble-t-il
00:51:06 il y a eu cet aveu,
00:51:08 c'est un peu coupé le président de la République, il a dit parce que c'était proche
00:51:10 de la frontière, c'est ça ? - C'était proche de la frontière
00:51:12 avec l'Allemagne et les Allemands,
00:51:14 quittant le nucléaire, ne voulaient pas
00:51:16 avoir des réacteurs nucléaires.
00:51:18 - Et les Allemands décident de ce qui se passe
00:51:20 chez nous, de l'autre côté de la frontière. - Ça montre le problème
00:51:22 de souveraineté évidemment. Et il y a eu
00:51:24 un autre point qui est fondamental,
00:51:26 en 2019, l'arrêt du projet
00:51:28 Astrid, on pourra peut-être revenir dessus, c'est tout ce qui
00:51:30 est réacteur de quatrième génération,
00:51:32 qui est la clé en fait pour l'indépendance
00:51:34 énergétique de la France.
00:51:36 Et maintenant, pourquoi on ne va pas plus fort ?
00:51:38 Parce que Emmanuel Macron,
00:51:40 c'est comme Bruno Le Maire, il est un petit peu lent
00:51:42 à l'allumage, mais il semble avoir compris quand même
00:51:44 qu'au niveau de l'énergie,
00:51:46 la France ne s'en sortira pas.
00:51:48 - Oui, il y a une relance quand même de la filière nucléaire.
00:51:50 - Alors, ils envisagent,
00:51:52 au moment où il n'y a rien de fait, ils envisagent
00:51:54 d'ouvrir
00:51:56 six réacteurs nucléaires.
00:51:58 Déjà, ce n'est pas assez si on veut décarboner,
00:52:00 ce qui est censé être l'ambition,
00:52:02 il en faudrait beaucoup plus.
00:52:04 Déjà, ce n'est pas assez, mais surtout, il va y avoir un problème
00:52:06 avec les règles de l'Union européenne
00:52:08 qui vont nous mettre des bâtons dans les roues.
00:52:10 Pourquoi je dis ça ? C'est parce qu'il y a une directive
00:52:12 qui est passée un petit peu à l'as,
00:52:14 personne n'en parle, mais il y a une directive
00:52:16 qui a été prise
00:52:18 récemment, qui explique
00:52:20 qu'à l'horizon 2030, c'est-à-dire demain,
00:52:22 42,5%
00:52:24 de l'énergie consommée
00:52:26 dans les pays de l'Union européenne,
00:52:28 donc la France, devrait être
00:52:30 des énergies renouvelables.
00:52:32 - Dont le nucléaire ne fait pas partie.
00:52:34 - C'est-à-dire que pour atteindre cet objectif
00:52:36 de 42,5%, il va falloir
00:52:38 faire essentiellement... - On est à combien,
00:52:40 par exemple, en France ? - Le solaire ne marche pas.
00:52:42 Très bonne question, parce que
00:52:44 c'est une directive qui a été mise à jour,
00:52:46 c'est les directives RAID.
00:52:48 Il y avait une directive qui datait de 2009
00:52:50 qui fixait à l'horizon 2020
00:52:52 un objectif de 23%
00:52:54 de consommation de renouvelables.
00:52:56 Manque de chance, en 2020, la France était à 19%.
00:52:58 Et la Cour des comptes a expliqué
00:53:00 que du fait que la directive n'était pas
00:53:02 mise en oeuvre, la France avait payé
00:53:04 une amende entre 500 millions et 1 milliard d'euros.
00:53:06 - Ah, ça veut dire ?
00:53:08 - On est en gros à 19%.
00:53:10 En fait, c'est tellement
00:53:12 technocrate, stupide et hors-sol,
00:53:14 plutôt que d'avoir un objectif
00:53:16 de décarboner l'économie et peu importe les moyens,
00:53:18 on veut vous forcer les moyens avec
00:53:20 de l'éolien et du solaire qui ne marchent pas,
00:53:22 on le voit avec le modèle allemand,
00:53:24 la France, pour éviter l'amende,
00:53:26 a songé un moment à acheter
00:53:28 à l'étranger
00:53:30 des énergies renouvelables
00:53:32 pour ne pas être dans les clous
00:53:34 au niveau européen.
00:53:36 C'est complètement absurde.
00:53:38 La montée en puissance des énergies renouvelables
00:53:40 pose un autre problème pour le parc nucléaire
00:53:42 actuel, parce que dans le cadre
00:53:44 du marché de l'électricité de l'Union Européenne,
00:53:46 c'est quelque chose dont on parle très peu aussi,
00:53:48 vous savez qu'en électricité,
00:53:50 consommation = production.
00:53:52 Et bien, il y a une primauté...
00:53:54 - On ne peut pas stocker, c'est ça ?
00:53:56 - Exactement, il y a une primauté des énergies renouvelables
00:53:58 dans le cadre du marché de l'électricité de l'Union Européenne,
00:54:00 ce qui fait qu'on est obligé
00:54:02 de baisser la puissance
00:54:04 des réacteurs nucléaires quand le renouvelable
00:54:06 tourne, sauf que les réacteurs
00:54:08 nucléaires ne sont pas faits pour tourner à basse puissance,
00:54:10 ce qui endommage les réacteurs nucléaires
00:54:12 et ce qui explique aussi pourquoi il y a
00:54:14 de plus en plus de maintenance, parce que la montée en puissance
00:54:16 des énergies renouvelables
00:54:18 déstabilise le réseau et abîme
00:54:20 le parc nucléaire actuel, dont au contraire
00:54:22 on aurait besoin d'augmenter la durée
00:54:24 de vie en parallèle, évidemment,
00:54:26 d'une relance avec une construction
00:54:28 de nouveaux réacteurs dont on a besoin si on veut
00:54:30 se passer des énergies
00:54:32 dites carbonées, parce qu'en France, je rappelle quand même
00:54:34 sur le mix énergétique primaire, c'est-à-dire
00:54:36 toute consommation d'énergie comprise,
00:54:38 le nucléaire c'est environ 40%,
00:54:40 le pétrole c'est environ
00:54:42 28%, le gaz 16%,
00:54:44 il nous reste 2% de charbon,
00:54:46 en gros. - Après, pas trop de chiffres,
00:54:48 on va peut-être marquer une petite pause aussi, mais moi je retiens
00:54:50 quoi ? Je retiens que nous sommes
00:54:52 obligés de faire du renouvelable,
00:54:54 donc pas le nucléaire, c'est interdit,
00:54:56 et ce renouvelable qu'on nous oblige à faire
00:54:58 abîme nos centrales et nous coûte un fric de dingue.
00:55:00 - Exactement, parce qu'en fait c'est 5 fois moins rentable
00:55:02 d'un point de vue production,
00:55:04 concentration énergétique, c'est 5 fois moins rentable
00:55:06 les renouvelables, et vous le payez sur votre taxe,
00:55:08 sur votre facture, vous payez une taxe renouvelable. - On va y revenir
00:55:10 et vous allez nous expliquer aussi le fonctionnement de ce
00:55:12 fameux marché européen d'électricité.
00:55:14 - On continue cet entretien avec
00:55:16 Charles-Henri Gallois, et avec vous au 0826
00:55:18 300 300, à tout de suite
00:55:20 sur Sud Radio.
00:55:22 Sud Radio Bercov
00:55:24 dans tous ses états, midi 14h.
00:55:26 Guillaume Bigot.
00:55:28 - Alors je suis avec Charles-Henri
00:55:30 Gallois, auteur
00:55:32 d'Energie Immigration, reprenons le contrôle,
00:55:34 et on va peut-être essayer
00:55:36 enfin de comprendre ce qui
00:55:38 est vraiment une usine à gaz,
00:55:40 c'est le cas de le dire, et en tout cas un casse-tête
00:55:42 non pas chinois mais européen, c'est ce fameux
00:55:44 marché européen de l'électricité.
00:55:46 Expliquez-nous
00:55:48 comment ça fonctionne, parce que sincèrement, on a juste
00:55:50 compris une chose, c'est que ça fait
00:55:52 s'enflammer, s'envoler nos factures,
00:55:54 mais pourquoi, comment ?
00:55:56 - Alors pourquoi, c'est simple, c'est le mode
00:55:58 de calcul du prix de l'électricité dans ce marché-là
00:56:00 qui avait été voulu par les Allemands
00:56:02 qui, pour schématiser,
00:56:04 indexent le prix de l'électricité sur celui du gaz.
00:56:06 Et pourquoi les Allemands avaient voulu ça ? Parce que
00:56:08 ils avaient beaucoup de gaz dans leur mix électrique.
00:56:10 - Merci Quentin. - Exactement.
00:56:12 Une dépendance très forte à la Russie,
00:56:14 mais on voit par exemple l'Espagne qui va fermer ses dernières
00:56:16 centrales nucléaires, elle est très dépendante du gaz algérien,
00:56:18 il va se poser un petit peu le même problème
00:56:20 pour l'Espagne avec un fournisseur.
00:56:22 - Parce que là, depuis la guerre en Ukraine, évidemment, ça a fait mécaniquement
00:56:24 exposer le prix du gaz. - Ça a fait exposer le prix du gaz, et donc
00:56:26 le prix de l'électricité.
00:56:28 Et d'ailleurs, alors ça c'est pas dans le livre
00:56:30 parce que c'est sorti aussi, ça c'est dans le livre,
00:56:32 c'est pour l'arène où il y a un nouveau
00:56:34 tarif qui va venir, mais
00:56:36 la soi-disante, la prétendue
00:56:38 réforme du marché de l'électricité qu'annonçait
00:56:40 Agnès Pagny-Runacher en grande pompe,
00:56:42 en réalité ne va pas du tout baisser les prix
00:56:44 sur votre facture, parce que
00:56:46 le mode de calcul reste exactement le même,
00:56:48 c'est-à-dire que le prix de l'électricité va rester
00:56:50 indexé sur celui du gaz. - Mais comment c'est possible,
00:56:52 ça ? C'est pour des raisons techniques ou pour des raisons juridiques ?
00:56:54 - En fait, c'est pour changer ce mode
00:56:56 de calcul, il faudrait que tout le monde soit d'accord,
00:56:58 et notamment les Allemands. Et le problème,
00:57:00 c'est que ça, c'est pas inscrit dans les traités,
00:57:02 donc un gouvernement responsable
00:57:04 aurait pu rétablir
00:57:06 un prix national de l'électricité
00:57:08 dès 2021, ce qui aurait évité
00:57:10 à la fois l'explosion du prix pour les industriels
00:57:12 qui n'étaient pas couverts par le bouclier tarifaire,
00:57:14 et ce qui aurait évité de dépenser
00:57:16 50 milliards d'euros, quand même, le bouclier tarifaire,
00:57:18 en pure perte, parce que c'est pour
00:57:20 un prix fictif d'électricité,
00:57:22 en fait, le prix, on pourrait avoir un prix national
00:57:24 qui serait basé
00:57:26 sur le coût moyen de production de la France,
00:57:28 et qui serait bien inférieur, parce que
00:57:30 environ 70% du mix électrique
00:57:32 français, c'est l'énergie nucléaire
00:57:34 qui est moins chère que le prix,
00:57:36 en fait, global. Et donc ça, c'est un vrai problème,
00:57:38 on aurait pu rétablir le prix national de l'électricité.
00:57:40 - Alors pourquoi on le fait pas ? - On le fait pas...
00:57:42 - L'Espagne et le Portugal l'ont fait, non ?
00:57:44 - Alors c'est un petit peu différent. Ils ont une dérogation
00:57:46 temporaire, et c'est une sorte de bouclier tarifaire
00:57:48 mais qui s'applique à tout le monde, et dont les industriels,
00:57:50 parce qu'ils subventionnent le prix du gaz.
00:57:52 Et comme le prix de l'électricité est
00:57:54 indéxé sur le prix du gaz, en subventionnant le prix du gaz,
00:57:56 ils baissent le prix de l'électricité, mais il y a quand même
00:57:58 de l'argent en pure perte,
00:58:00 en fait, il aurait juste fallu rétablir un prix national
00:58:02 d'électricité, qui n'empêche pas, contrairement
00:58:04 à ce que disent tous les bonimenteurs
00:58:06 européistes, qui n'empêche pas les interconnexions.
00:58:08 Je veux dire, la Suisse n'est pas dans le marché
00:58:10 de l'électricité de l'Union Européenne,
00:58:12 et on échange de l'électricité avec la Suisse, on aurait
00:58:14 très bien pu avoir un prix national d'électricité
00:58:16 et échanger au prix européen
00:58:18 pour les imports-exports. Ce qui,
00:58:20 entre nous soit dit, nous aura arrangé, parce que la France
00:58:22 étant massivement exportatrice
00:58:24 d'électricité, à part l'année dernière
00:58:26 avec le problème de maintenance des centrales,
00:58:28 eh bien on gagnerait beaucoup d'argent. En réalité, si on n'avait
00:58:30 pas saccagé le parc nucléaire, la France
00:58:32 aurait pu être l'Arabie Saoudite
00:58:34 d'Europe de l'électricité, on aurait pu
00:58:36 vendre à prix d'or notre électricité de voisin.
00:58:38 Si on n'avait pas abîmé notre nucléaire,
00:58:40 la guerre en Ukraine faisait qu'on devenait
00:58:42 les rois "du pétrole", du pétrole électrique
00:58:44 nucléaire. C'est exactement le sujet,
00:58:46 c'est ce qu'on a manqué en fait. Cette crise énergétique
00:58:48 aurait dû être, quelque part,
00:58:50 l'apothéose et l'apogée
00:58:52 de la grande histoire électrique française
00:58:54 avec le nucléaire, mais ça n'a pas été
00:58:56 le cas, parce que depuis 30 ans, on a saccagé la filière.
00:58:58 On l'a saccagé notamment dans ce cadre
00:59:00 du marché d'électricité de l'Union Européenne.
00:59:02 Mais alors justement, pardon,
00:59:04 j'aime bien comprendre les choses, et je pense aux auditeurs aussi,
00:59:06 comment ça fonctionne ? Comment, par
00:59:08 quel mécanisme étrange,
00:59:10 on arrive à aligner le prix
00:59:12 de production d'électricité sur celui du gaz ?
00:59:14 Parce que là, vous dites que c'était l'intérêt de l'Allemagne,
00:59:16 on peut comprendre, mais évidemment, l'intérêt de l'Allemagne
00:59:18 avant la guerre en Ukraine, là on ne comprend pas très bien non plus.
00:59:20 L'Allemagne, elle n'a pas envie de se couper, de se tirer
00:59:22 une balle dans le pied, parce qu'elle n'a plus de gaz russe. - Oui, mais l'Allemagne,
00:59:24 c'est dit, et Jean le dit,
00:59:26 j'en parle dans le livre, je fais des citations,
00:59:28 l'Allemagne a peur d'une chose, c'est que la France
00:59:30 ait une énergie bien
00:59:32 meilleur marché que l'Allemagne, et donc que les industries,
00:59:34 au lieu d'aller en Allemagne, aillent en France.
00:59:36 Donc en fait, l'Allemagne, quitte à se faire
00:59:38 mal elle-même, préfère se faire
00:59:40 mal plutôt que la France puisse
00:59:42 tirer les marrons du feu, et on l'a bien vu,
00:59:44 parce qu'encore une fois, la prétendue réforme du marché
00:59:46 de l'électricité de l'Union Européenne,
00:59:48 garde exactement le même mode de calcul.
00:59:50 Mais le marché de l'Union Européenne d'électricité,
00:59:52 ça va plus loin d'ailleurs que le seul mode de calcul
00:59:54 des prix, parce que c'est dans le cadre de ce même marché
00:59:56 qu'on a imposé une mise
00:59:58 en concurrence d'EDF,
01:00:00 et qu'on a saccagé EDF.
01:00:02 Et ça, ça remonte
01:00:04 à l'époque des Républicains,
01:00:06 de l'UMP même à l'époque,
01:00:08 parce qu'il y avait eu un paquet de directifs
01:00:10 qui exigeaient une mise en concurrence.
01:00:12 - Donc c'est l'idéologie du marché. - Voilà, mais le problème...
01:00:14 - Parce que c'est un monopole, il faut dire, c'était un monopole
01:00:16 de la production énergétique en France,
01:00:18 de l'électricité en tout cas. - Comme EDF
01:00:20 était très compétitive,
01:00:22 il n'y a aucun concurrent qui pouvait arriver sur le marché.
01:00:24 Et donc la France a été mise en demeure
01:00:26 par l'Union Européenne, et qu'est-ce qu'on fait ?
01:00:28 L'UMP à l'époque, c'était sous Sarkozy,
01:00:30 c'était la fameuse loi de Nomm, pour créer
01:00:32 une concurrence artificielle,
01:00:34 ils ont créé l'arène, c'est-à-dire
01:00:36 que EDF doit vendre à ses concurrents
01:00:38 100 TWh d'électricité à 42 €
01:00:40 le MWh. Sauf que la moyenne
01:00:42 du prix, c'était pas à 42, c'était
01:00:44 à 60, donc c'est-à-dire que EDF vendait
01:00:46 à 42, les autres vendaient à 60,
01:00:48 ils faisaient 18 € le MWh
01:00:50 sans rien faire, et c'est ce qui a amené une concurrence,
01:00:52 mais en fait c'est une concurrence parasitaire
01:00:54 qui ne produit pas d'électricité.
01:00:56 C'est tellement fou, c'est tellement étrange,
01:00:58 il faut quand même s'arrêter là, et vous dites "ça c'est imposé par l'Union Européenne,
01:01:00 un peu monitoré, on va dire ça
01:01:02 comme ça, par l'Allemagne". La France
01:01:04 se trouvait dans une situation où elle avait
01:01:06 un avantage comparatif énorme
01:01:08 avec cette filière nucléaire, elle produisait de l'électricité
01:01:10 pas très chère, mais on a voulu
01:01:12 jouer au marché, comme on joue aux Indiens et aux Cowboys,
01:01:14 on était finalement comme des
01:01:16 boulangers, on est les seuls à avoir un four
01:01:18 pour produire du pain, et comme on dit
01:01:20 il faut quand même avoir de la concurrence, mais les autres n'ont pas de four à pain
01:01:22 et ils n'ont pas de centrale nucléaire, il faut
01:01:24 obliger le seul boulanger qui a un four à pain
01:01:26 et qui produit du pain pas cher pour tout le monde,
01:01:28 il faut l'obliger à vendre des baguettes à prix cassé
01:01:30 à des concurrents qui vont revendre
01:01:32 ces baguettes pour jouer à la concurrence, c'est bien ça.
01:01:34 - C'est exactement ça, on marche complètement sur la tête,
01:01:36 et ça, ça a été chiffré, d'ailleurs il y a eu
01:01:38 une très bonne commission d'enquête au Sénat
01:01:40 là-dessus sur l'énergie, il y a
01:01:42 Henri Proglio, l'ancien PDG d'EDF
01:01:44 qui explique que ce mécanisme-là, ça a
01:01:46 coûté 3 à 4 milliards d'euros par an
01:01:48 à EDF, ce qui amène,
01:01:50 alors il y a des problèmes de gestion par ailleurs, mais c'est en grande partie
01:01:52 ce qui amène la dette d'EDF
01:01:54 à l'heure actuelle à 64,5 milliards d'euros.
01:01:56 Le problème étant, quand vous avez une dette
01:01:58 à 64,5 milliards d'euros, vous n'êtes
01:02:00 pas en bonne position pour faire un
01:02:02 nouveau plan mesmé, à relancer le nucléaire dont on aurait besoin.
01:02:04 Donc par ce marché
01:02:06 de l'électricité de l'Union Européenne, ils ont saccagé
01:02:08 EDF, ce qui nous met des bâtons dans les roues
01:02:10 pour relancer le nucléaire, donc on voit que tout a été
01:02:12 fait pour saccager la filière
01:02:14 nucléaire française au niveau de
01:02:16 l'Union Européenne. Alors que l'Union Européenne
01:02:18 n'ait pas aidé, ça,
01:02:20 on en est absolument convaincus
01:02:22 à vous écouter et à vous lire,
01:02:24 mais on peut se dire tout de même
01:02:26 qu'en dehors même de l'Union Européenne,
01:02:28 ce qu'on a fait à nos
01:02:30 entreprises, à nos industries,
01:02:32 voilà, par exemple, prenons
01:02:34 l'exemple du plan Phénix. Vous connaissez
01:02:36 bien sûr le plan Phénix, vous allez nous rappeler
01:02:38 ce que c'était.
01:02:40 On a quand même jeté
01:02:42 un argent absolument considérable
01:02:44 dans une technologie qui n'est pas
01:02:46 arrivée à maturité, enfin qui n'est pas sortie
01:02:48 en pure perte, on peut dire. Et là,
01:02:50 je ne sais pas à combien ça se chiffre, vous le savez sans doute
01:02:52 mieux que moi, mais c'est un peu les avions en ifleurs nucléaires
01:02:54 là quand même, non ? - Mais ça, en fait...
01:02:56 - Et ça, c'est pas l'Union Européenne. - C'est pas l'Union Européenne, mais
01:02:58 c'est un choix de politique nationale, c'est-à-dire que
01:03:00 ces réacteurs de quatrième génération,
01:03:02 c'est l'avenir pour la France, je vais vous expliquer
01:03:04 pourquoi, mais Super Phénix...
01:03:06 - Ah oui, mais il y a une autre chose encore, là. - Super Phénix a été
01:03:08 fermé par une espèce de
01:03:10 tambouille politique, c'est à l'époque où
01:03:12 Lionel Jospin arrive au pouvoir
01:03:14 en 1998, suite aux élections législatives
01:03:16 et la gauche plurielle, il y a un accord
01:03:18 avec l'Ever, et dans cet accord avec l'Ever,
01:03:20 il y a la fermeture de Super Phénix.
01:03:22 C'est pas du tout fait sur la base
01:03:24 d'intérêts de long terme, de réflexions scientifiques,
01:03:26 c'est une vieille tambouille politique.
01:03:28 Et la fermeture du projet Astrid...
01:03:30 - C'est ce qui explique qu'Yves Bréchat et l'ancien patron
01:03:32 ne s'y soient pas. - Ce qui est l'héritier, en fait,
01:03:34 c'était le projet Astrid, et Emmanuel Macron, c'est pareil,
01:03:36 c'est une espèce de tambouille de démagogie politique,
01:03:38 quand il était à l'époque avec Nicolas Hulot,
01:03:40 qui faisait ses vidéos
01:03:42 "Make our planet great again", etc.,
01:03:44 il a décidé de fermer Astrid.
01:03:46 Sauf que c'est une hérésie complète, en fait.
01:03:48 Déjà cette technologie-là, les neutrons
01:03:50 rapides, elle marche, parce que la Chine,
01:03:52 fin 2021, a sorti
01:03:54 déjà un réacteur, la Russie a
01:03:56 deux réacteurs qui fonctionnent comme ça,
01:03:58 les Etats-Unis ont un réacteur aussi à l'étude,
01:04:00 et pourquoi ça serait fondamental
01:04:02 pour la souveraineté et l'indépendance énergétique
01:04:04 de la France ? C'est-à-dire qu'à l'heure actuelle,
01:04:06 on est sur des centrales, des réacteurs
01:04:08 de deuxième et troisième génération.
01:04:10 Mais en fait, dans ces réacteurs-là, vous devez utiliser
01:04:12 de l'uranium enrichi, et vous n'utilisez
01:04:14 qu'une infime part de l'uranium,
01:04:16 à peine 3%. Avec
01:04:18 les réacteurs de quatrième génération, vous pouvez utiliser
01:04:20 l'uranium appauvri, et vous,
01:04:22 en plus, vous fermez le cycle du nucléaire, c'est-à-dire
01:04:24 que vous...
01:04:26 - C'est un mouvement perpétuel. - Vous utilisez tous les déchets. - Vous recyclez.
01:04:28 - Exactement. - Économie
01:04:30 circulaire, ou production énergétique circulaire.
01:04:32 - Avec l'uranium actuel
01:04:34 appauvri présent sur le sol français,
01:04:36 on aurait de quoi, avec des réacteurs
01:04:38 de quatrième génération, de produire toute
01:04:40 l'énergie comprise, c'est-à-dire aussi pétrole,
01:04:42 gaz, etc., pour 2000 ans.
01:04:44 - Donc c'est-à-dire que... - Attendez, ça c'est très, très
01:04:46 important. Vous dites qu'en fait,
01:04:48 on avait une technologie qui maintenant
01:04:50 est développée d'abord par la Chine,
01:04:52 et aussi par les Etats-Unis, que nous étions... - Et la Russie, oui.
01:04:54 - Par la Russie, que nous étions pionniers,
01:04:56 et que par démagogie électorale, nous l'avons
01:04:58 stoppée. - On avait,
01:05:00 on avait 10 à 15 ans d'avance,
01:05:02 et maintenant on a 10 ans de retard à cause d'une démagogie
01:05:04 électoraliste. Pour le coup, là, c'est pas l'Union
01:05:06 européenne, c'est vraiment de la tambouille pure et simple.
01:05:08 À l'époque du Parti socialiste,
01:05:10 il y avait toujours des Verts qui sont les premiers à
01:05:12 saccager les avantages
01:05:14 comparatifs de la France.
01:05:16 Et après, d'Emmanuel Macron,
01:05:18 donc ça c'est une catastrophe.
01:05:20 Et ça, c'est pareil, il faudrait le relancer
01:05:22 aussi vite que possible, parce que c'est par cette
01:05:24 technologie-là qu'on aura l'indépendance
01:05:26 de la France. À l'heure actuelle, l'uranium,
01:05:28 on n'a pas de problème. On a de quoi ?
01:05:30 On a des stocks de réserves, on a quand même
01:05:32 un approvisionnement assez diversifié, les gens s'affolaient
01:05:34 avec l'affaire au Niger, mais en réalité,
01:05:36 il y a une nouvelle mine qui va être
01:05:38 construite en Mongolie, il y a le Kazakhstan,
01:05:40 il y a l'Australie, exactement. Donc en fait, on a
01:05:42 une certaine diversité, mais c'est-à-dire qu'avec les stocks
01:05:44 actuels d'uranium,
01:05:46 les stocks connus, les réserves connues
01:05:48 d'uranium, et si beaucoup de gens se lancent
01:05:50 dans le nucléaire, qui est quand même l'avenir,
01:05:52 là ça va commencer à être plus compliqué. Ce qui va permettre
01:05:54 d'avoir cette indépendance sur le long terme, c'est vraiment
01:05:56 de faire passer à l'acteur de quatrième génération,
01:05:58 et ça a été criminel, en fait, de les arrêter,
01:06:00 d'arrêter toutes les études là-dessus en France.
01:06:02 - Oui, je crois que ça pose vraiment des questions de responsabilité,
01:06:04 et peut-être de demander des comptes
01:06:06 aux dirigeants qui ont pris ces décisions
01:06:08 funestes. On y revient avec vous, je crois
01:06:10 qu'on marque une petite pause, Stéphane. - On marque une courte pause,
01:06:12 et puis après on prendra vos réactions et vos commentaires
01:06:14 au 0826 300 300,
01:06:16 on attend vos appels au standard 0826 300 300.
01:06:18 [Musique]
01:06:20 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
01:06:22 midi 14h, Guillaume Bigot.
01:06:24 -
01:06:26 Charland et Galois, ce que vous nous expliquez
01:06:28 était absolument édifiant.
01:06:30 Vous nous dites donc, avec nos impôts,
01:06:32 nous avions développé un outil nucléaire
01:06:34 très en pointe, très en avance,
01:06:36 qu'on aurait pu devenir l'Arabie saoudite
01:06:38 de l'électricité et du nucléaire
01:06:40 au 21ème siècle.
01:06:42 Et moi, ça me rappelle une autre histoire.
01:06:44 France Télécom, énorme
01:06:46 avantage comparatif aussi, nous étions
01:06:48 les premiers en France à faire des téléphones
01:06:50 portables avec des normes
01:06:52 compatibles avec Internet, le tout
01:06:54 avant l'explosion, on était dans les années 2000,
01:06:56 avant l'explosion, et puis on a fait orange,
01:06:58 on a tout privatisé, on a tout démoli,
01:07:00 et les exemples pourraient être
01:07:02 multipliés comme ça. Vous avez travaillé
01:07:04 sur beaucoup de questions économiques,
01:07:06 je vous avais entendu notamment sur
01:07:08 l'emprunt
01:07:10 européen, sur l'indexation
01:07:12 d'ailleurs des obligations
01:07:14 d'Etat, parce que quand on a emprunté
01:07:16 de la dette, ensuite,
01:07:18 il faut rembourser et puis il faut trouver
01:07:20 de nouveaux prêteurs, et en fait,
01:07:22 est-ce que vous n'avez pas l'impression, c'est quoi l'idée derrière ?
01:07:24 C'est qu'on est dirigé par des gens
01:07:26 complètement idiots, qui ne savent pas compter ?
01:07:28 Est-ce qu'on est dirigé par des gens qui sont
01:07:30 corrompus, carrément ? Est-ce qu'on est
01:07:32 dirigé par des gens qui sont aveuglés par leur
01:07:34 fanatisme idéologique ? C'est quoi le problème ?
01:07:36 Je pense qu'il y a un triple problème,
01:07:38 une forme de démagogie et d'absence
01:07:40 de vue long terme, c'est-à-dire la communication
01:07:42 en permanence, mais de ne pas traiter
01:07:44 les intérêts de la France sur le long terme.
01:07:46 Il peut y avoir effectivement une dimension
01:07:48 d'incompétence. Je veux dire,
01:07:50 quand Bruno Le Maire nous expliquait
01:07:52 qu'il allait mettre à genoux l'économie russe,
01:07:54 j'ai envie de dire,
01:07:56 le pauvre garçon, Bruno Le Maire, les seules
01:07:58 personnes qu'il ait mis à genoux dans sa vie, c'est dans ses romans.
01:08:00 Mais en vrai, il ne va mettre à genoux personne.
01:08:02 Et en fait, quand on regarde l'économie russe,
01:08:04 mais c'était prévisible, se porte pas si mal.
01:08:06 C'est les économies européennes
01:08:08 qui sont en train de souffrir, donc on voit bien qu'il y a une incompétence
01:08:10 là-dessus. Il y a aussi
01:08:12 effectivement la troisième option,
01:08:14 mais tant qu'il n'y a pas de preuves tangibles,
01:08:16 on ne peut pas l'affirmer, mais il y a une possibilité
01:08:18 de corruption ou du moins de trahison
01:08:20 aux intérêts de la France, donc il ne faut pas non plus
01:08:22 l'écarter. Mais c'est multiple, en fait,
01:08:24 quand on regarde, il y a ce problème
01:08:26 des sanctions vis-à-vis de la Russie qui sont
01:08:28 prises sans étudier
01:08:30 absolument les conséquences qu'il va y avoir.
01:08:32 On a l'impression qu'ils réagissent à la petite semaine.
01:08:34 Quand ils nous font... - Un court-termisme.
01:08:36 - Un court-termisme, ils les empruntent dès que c'est sur l'inflation.
01:08:38 Mais en fait,
01:08:40 quand en 2019, en 2020,
01:08:42 vous pouviez emprunter à taux fixe,
01:08:44 à des taux nuls ou négatifs,
01:08:46 et que, par ailleurs, vous saviez
01:08:48 que la Banque Centrale Européenne créait
01:08:50 de la monnaie à tourner de bras, donc que l'inflation allait revenir,
01:08:52 il fallait être complètement stupide
01:08:54 pour continuer à émettre des emprunts indexés
01:08:56 sur l'inflation. Ils l'ont fait.
01:08:58 Autre point, alors là, c'est plus un problème de gestion
01:09:00 d'ailleurs au niveau de l'Union Européenne,
01:09:02 effectivement ce fameux plan de relance
01:09:04 de l'Union Européenne.
01:09:06 Généralement, je pensais,
01:09:08 en bon gestionnaire, je me disais
01:09:10 qu'à partir du moment où il y a l'accord,
01:09:12 2021, les taux d'intérêt
01:09:14 sont encore assez bas, on va emprunter
01:09:16 les plus de 800 milliards
01:09:18 dont on a besoin pour ce plan de relance.
01:09:20 - C'est à l'échelle de l'Union Européenne.
01:09:22 - Voilà, à l'échelle de l'Union Européenne, comme ça, on va emprunter à taux bas.
01:09:24 Et ce que j'ai remarqué,
01:09:26 j'ai été lanceur d'ailleurs de cette question-là, c'est qu'à fin
01:09:28 2022,
01:09:30 en fait, il restait 636 milliards
01:09:32 à emprunter. Sauf que les taux
01:09:34 ne sont plus du tout autour de zéro.
01:09:36 Maintenant, les taux sont à plus de 3%.
01:09:38 De telle sorte que vous allez payer quasiment
01:09:40 300 milliards d'intérêts.
01:09:42 Et donc, ça veut dire que pour la France,
01:09:44 vous allez payer la cote-parte de la France
01:09:46 à un ou 17,4% à chaque dépense de l'Union Européenne.
01:09:48 C'est-à-dire que la France va payer en intérêt seul
01:09:50 37 milliards d'euros.
01:09:52 J'avais calculé déjà à l'époque le plan de relance
01:09:54 sans même... - 37 milliards d'euros d'intérêt ?
01:09:56 - Intérêt seul pour la France. Non, en total.
01:09:58 Au total, 37 milliards pour la France.
01:10:00 J'avais calculé déjà ce plan de relance, c'est une arnaque
01:10:02 complète pour la France.
01:10:04 Même sans ce plan d'intérêt,
01:10:06 la France devait payer 80 milliards
01:10:08 pour en recevoir
01:10:10 40.
01:10:12 - Payé ou cautionné ? - Payé.
01:10:14 - Payé ? Ah, payé. - Payé. Sauf que c'est même plus 40,
01:10:16 c'est 37 qu'on va recevoir et c'est plus 80.
01:10:18 Comme il y a ce problème des intérêts.
01:10:20 Ça veut dire qu'en net, on ne va plus payer 40 milliards,
01:10:22 on va payer 73 milliards d'euros.
01:10:24 - Ça, c'est le Mozart de la finance. - C'est ça.
01:10:26 Mais même les 40 milliards d'euros, déjà,
01:10:28 en net qu'on devait payer,
01:10:30 ça veut dire que même les 40 qui étaient censés revenir,
01:10:32 vous n'avez pas la libre utilisation.
01:10:34 Et en plus, c'est par ce truchement-là
01:10:36 qu'on a imposé à la France la réforme de l'assurance chômage,
01:10:38 la réforme des retraites.
01:10:40 Mais il n'y a aucun chef d'entreprise,
01:10:42 sain d'esprit, un tel accord qui le signerait.
01:10:44 J'ai envie de dire, c'est ce que je disais,
01:10:46 même un demeurer n'aurait pas signé un tel accord.
01:10:48 Mais pourquoi Emmanuel Macron l'a fait ?
01:10:50 - Je ne pense pas qu'il soit demeuré. - Pourquoi ?
01:10:52 Je ne pense pas qu'il soit demeuré, mais c'est qu'Emmanuel Macron,
01:10:54 il a une idéologie, et son idéologie,
01:10:56 c'est l'Union Européenne coûte que coûte,
01:10:58 - Quoi qu'il en coûte. - Il fait partie, quoi qu'il en coûte,
01:11:00 de cette classe politique prête à sacrifier
01:11:02 tous les intérêts de la France
01:11:04 au nom de l'Union Européenne.
01:11:06 Et ça, quelque part, c'est criminel, en fait,
01:11:08 pour les Français, parce que ce n'est pas Emmanuel Macron
01:11:10 qui va payer l'addition, c'est le peuple français,
01:11:12 parce que toutes ces dépenses-là,
01:11:14 elles se retrouveront un jour ou l'autre dans vos impôts.
01:11:16 - Mais vous iriez jusqu'à dire
01:11:18 qu'il y a une sorte de...
01:11:20 allez, le fameux effet cliquet
01:11:22 de la méthode monnaie, c'est-à-dire qu'on va
01:11:24 à un point, y compris en accélérant
01:11:26 l'endettement, etc., à un point où on ne peut
01:11:28 plus faire machine arrière. - Mais moi, je pense
01:11:30 qu'en fait, le plan de relance, il y avait une part d'idéologie
01:11:32 là-dessus, c'est-à-dire qu'il faut se rappeler, il faut se remettre dans le contexte,
01:11:34 il y a eu le Brexit qui a eu lieu,
01:11:36 et je pense qu'ils ont fait ce plan de relance
01:11:38 pour lier encore plus les pays,
01:11:40 et pour rendre un départ éventuel
01:11:42 plus coûteux.
01:11:44 Mais de toute façon, il va être coûteux quoi qu'il arrive,
01:11:46 parce que si on reste, on va devoir payer ça.
01:11:48 Mais il faut savoir que les remboursements, là, pour le moment,
01:11:50 on ne le voit pas, parce que le remboursement de ce plan de relance,
01:11:52 il va commencer à partir de 2028
01:11:54 jusqu'à 2058.
01:11:56 Mais sauf que ça veut dire que la contribution,
01:11:58 parce que les taxes, soit disant taxes européennes,
01:12:00 qui déjà sont du siphonnage de la base fiscale nationale,
01:12:02 mais ça ne couvrira pas du tout
01:12:04 les fameuses ressources propres,
01:12:06 et tous les ressources propres, mais bref,
01:12:08 ils vont devoir faire appel aux contributions des États membres,
01:12:10 c'est-à-dire que la France va avoir
01:12:12 son contribution qui va augmenter de 3 à 4 milliards
01:12:14 d'euros, encore plus si on fait
01:12:16 l'élargissement aux pays, à l'Ukraine,
01:12:18 aux pays des Balkans, là, ça va coûter une fortune.
01:12:20 Et c'est-à-dire que la contribution de la France,
01:12:22 qui était de 12,4 milliards
01:12:24 en 2021, va peut-être
01:12:26 passer à 17, 18,
01:12:28 19 ou 20 en fonction de si l'élargissement,
01:12:30 mais déjà, ça va augmenter de 3 à 4 milliards d'euros
01:12:32 juste du fait de cette
01:12:34 erreur d'avoir fait ce plan de relance
01:12:36 et cette erreur de gestion
01:12:38 qui est complètement folle, en fait, au niveau du financement
01:12:40 même de ce plan de relance. - Mais l'inflation qu'on subit,
01:12:42 une inflation notamment énergétique,
01:12:44 on le voit quand on va faire nos courses,
01:12:46 ok, et là, on n'est pas protégé
01:12:48 contre cette inflation.
01:12:50 Les gens qui prêtent de l'argent à l'État,
01:12:52 quand l'État ou l'Union Européenne emprunte
01:12:54 de l'argent, est-ce que l'Union Européenne ou l'État
01:12:56 français protègent les prêteurs,
01:12:58 autrement dit, à l'air entier,
01:13:00 ou les gens qui disposent d'épargne, contre l'inflation ?
01:13:02 Parce que normalement, ce qu'on a appris en économie,
01:13:04 c'est que quand il y a de l'inflation, ça érode
01:13:06 la dette, c'est-à-dire que ça limite le prix.
01:13:08 Est-ce que vous remboursez moins que ce que
01:13:10 vous avez emprunté ? Est-ce que ce mécanisme,
01:13:12 est-ce qu'on a protégé les prêteurs
01:13:14 contre l'inflation ?
01:13:16 Non, je pense que
01:13:18 vous savez, normalement,
01:13:20 le rôle de l'agence France Trésor,
01:13:22 c'est de protéger les intérêts
01:13:24 du contribuable.
01:13:26 Donc c'est clair, on ne les a pas protégés.
01:13:28 On ne les a pas protégés. Je veux dire, regardez le taux
01:13:30 du livret A, autour de 3%, c'est inférieur
01:13:32 à l'inflation. Donc Bruno Le Maire était bien gentil
01:13:34 de nous expliquer qu'on a fait les emprunts
01:13:36 d'excès sur inflation, on a continué,
01:13:38 déjà il n'y a que 25% qui sont sur les OATI français,
01:13:40 le reste c'est sur ceux de l'Union Européenne,
01:13:42 donc ce n'est pas du tout pour protéger les intérêts français.
01:13:44 - Comment OATI ? - Les obligations
01:13:46 à terme. - D'accord. - Les obligations émises
01:13:48 par le gouvernement français.
01:13:50 Et I parce qu'elles sont indexées sur l'inflation.
01:13:52 Il y a deux types d'OATI,
01:13:54 celle indexée sur l'inflation française,
01:13:56 celle indexée sur l'inflation en zone euro.
01:13:58 Et donc en fait, si c'était le cas, il aurait mis le taux de livret A
01:14:00 au même niveau que l'inflation, ce n'est pas du tout le cas.
01:14:02 Donc c'est encore une explication bidon
01:14:04 pour justifier en fait une erreur de gestion
01:14:06 qui est énorme. Mais ces emprunts,
01:14:08 ces emprunts indexés sur l'inflation, il faut quand même se dire
01:14:10 qu'il y a 54 milliards de pertes latentes.
01:14:12 C'est énorme. C'est-à-dire que c'est quasiment
01:14:14 d'un point de vue financier
01:14:16 le plus gros scandale financier de la 5ème République.
01:14:18 Mais comme c'est technique,
01:14:20 que les gens ne comprennent pas très bien, Bruno Le Maire
01:14:22 s'en sort en sortant des arguments.
01:14:24 - Pourquoi ces 54 milliards ? - Ça a déjà coûté
01:14:26 15 milliards d'euros
01:14:28 en... 16 milliards d'euros en 2022,
01:14:30 ça va coûter
01:14:32 14 milliards d'euros en 2023 et ça va continuer
01:14:34 parce que vous... - D'intérêt. - D'intérêt.
01:14:36 Parce que les intérêts sont liés à l'inflation. C'est un peu comme si vous...
01:14:38 Alors en France,
01:14:40 quand on emprunte pour un appartement, c'est du taux fixe.
01:14:42 Mais imaginez quand vous avez indexé ces taux-là sur l'inflation.
01:14:44 Quand vous avez une inflation
01:14:46 qui était à 6, 7, etc.
01:14:48 - Donc en fait vous nous confirmez que... - Vous avez le taux qui explose.
01:14:50 - Que nos salaires ne sont pas protégés par le gouvernement contre l'inflation
01:14:52 mais en revanche, les rentiers, eux,
01:14:54 sont protégés contre l'inflation. - Les rentiers le sont. - Fantastique.
01:14:56 Et comment vous expliquez aussi
01:14:58 cet attachement un peu
01:15:00 presque religieux à l'euro ? Pourquoi les gens
01:15:02 sont... voient l'euro comme un
01:15:04 totem ? Et d'ailleurs, l'euro,
01:15:06 pourquoi c'est mal l'euro ? Pourquoi c'est
01:15:08 contre-productif ou
01:15:10 moins efficace que pas d'euro ?
01:15:12 - L'euro coûte très cher en fait à la France,
01:15:14 à l'industrie française parce que
01:15:16 vous voyez que chaque année, on est en train de battre
01:15:18 des records de déficit commercial.
01:15:20 Et la principale... Alors là,
01:15:22 il y a une dimension énergétique, une dimension
01:15:24 vis-à-vis de la Chine, mais quoi qu'il arrive,
01:15:26 même avant ça, la principale...
01:15:28 - Parce que la Chine, elle, a du gaz
01:15:30 très peu cher, c'est ça ? - Exactement.
01:15:32 Et les principaux partenaires,
01:15:34 ce sont ceux de l'Union Européenne,
01:15:36 le principal déficit de la France, c'est avec les pays membres
01:15:38 de l'Union Européenne, et en particulier ceux de la zone euro.
01:15:40 Avant crise, c'était environ les deux tiers.
01:15:42 Et qu'est-ce qui se passait quand chacun avait sa monnaie nationale ?
01:15:44 Une année, l'Allemagne,
01:15:46 parce qu'elle était compétitive, avait un excédent
01:15:48 commercial vis-à-vis de la France,
01:15:50 et bien le marque s'appréciait vis-à-vis du franc,
01:15:52 de telle sorte que les exportations
01:15:54 françaises devenaient meilleurs marchés, les importations
01:15:56 allemandes devenaient plus chères. Vous aviez un rééquilibrage
01:15:58 de la balance commerciale. Dans l'euro,
01:16:00 c'est pas possible. Vous avez l'Allemagne
01:16:02 qui accumule des excédents et qui est en train d'euthanasier
01:16:04 les industries des pays du Sud.
01:16:06 Mais en fait, les Français,
01:16:08 pourquoi ils sont attachés
01:16:10 à l'euro ? Simplement parce que
01:16:12 les questions monétaires sont des choses très complexes
01:16:14 et qu'il y a un matraquage médiatique où on leur dit
01:16:16 "Attention, si vous sortez de l'euro, ça va être la catastrophe,
01:16:18 l'inflation..." L'inflation, c'est maintenant.
01:16:20 Donc tous les problèmes, en fait,
01:16:22 dont on nous parle en cas de sortie de l'euro,
01:16:24 ils sont maintenant. La hausse de l'endettement, c'est maintenant.
01:16:26 L'inflation, c'est maintenant.
01:16:28 Et en fait, on essaie de sortir
01:16:30 les derniers arguments qui sont complètement bidons,
01:16:32 de vous dire "C'est quand même pratique,
01:16:34 quand on va à l'étranger, de ne pas avoir à changer de monnaie."
01:16:36 Mais en fait, ces arguments des européistes,
01:16:38 sont restés bloqués au XXe siècle. Parce qu'il y a une formidable
01:16:40 invention qui s'appelle la carte bleue.
01:16:42 Vous pouvez aller en Suisse ou aller au Royaume-Uni,
01:16:44 et vous pouvez payer avec
01:16:46 votre téléphone ou avec votre carte bleue. Et puis il y a un autre truc
01:16:48 qui est formidable, qui s'appelle le distributeur
01:16:50 de billets, le DAB. Et même si vous allez en
01:16:52 Turquie, vous arrivez à l'aéroport, vous pouvez retirer de la
01:16:54 monnaie. On n'est plus à l'époque où on devait retirer
01:16:56 de l'argent, de la monnaie, à la Banque de France.
01:16:58 Donc en fait, c'est un argument qui est complètement
01:17:00 bidon, qui est arriéré, en fait, la plupart du temps.
01:17:02 - C'est-à-dire qu'on était en train de dire qu'ils ont justifié le fait
01:17:04 de détruire quasiment... - L'industrie française.
01:17:06 - Enfin, en tout cas, le pouvoir
01:17:08 économique d'un État, sous prétexte
01:17:10 qu'on va en vacances, de ne pas montrer son passeport
01:17:12 pendant deux minutes à l'avion. - Oui, d'autant qu'il y a 50% des Français
01:17:14 qui ne partent pas à l'étranger. Et même sans ça, l'argument, la
01:17:16 technologie a fait que cet argument, maintenant, il est complètement
01:17:18 bidon. On peut très bien,
01:17:20 de toute façon, retirer de l'argent.
01:17:22 On peut payer par carte dans 99% des
01:17:24 commerces. Je n'ai jamais entendu quelqu'un
01:17:26 qui m'a dit "je ne vais pas aller à Londres
01:17:28 ou à Genève parce que je dois changer de la monnaie".
01:17:30 - Oui, c'est un peu comme Erasmus. Vous n'avez pas besoin d'Erasmus
01:17:32 pour aller faire des échanges universitaires.
01:17:34 - Oui, les échanges universitaires existaient avant...
01:17:36 - En Chine, au Canada. - Ils existeront après.
01:17:38 Et Erasmus, c'est juste une bourse.
01:17:40 Donc vous pouvez très bien avoir une autre bourse. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les Britanniques.
01:17:42 Quand ils ont quitté l'Union Européenne,
01:17:44 ils n'ont plus fait Erasmus. Ils ont fait un programme national
01:17:46 qui s'appelle Turing et ils ont une bourse
01:17:48 nationale pour aider les étudiants à partir
01:17:50 à l'étranger. - Alors ce matraquage, il existe
01:17:52 aussi sur la question de l'immigration, qui est le
01:17:54 deuxième pilier de votre raisonnement.
01:17:56 Et je crois qu'on marque une petite pause et on va
01:17:58 réattaquer sur ce sujet. - On a juste une petite
01:18:00 question sur les réseaux sociaux qui nous dit
01:18:02 "que deviendrait la dette de
01:18:04 la France en sortant de l'Union Européenne ?"
01:18:06 - De l'euro, je pense. - De l'euro.
01:18:08 - De l'euro. Parce que si on sort de l'Union Européenne,
01:18:10 quelque part, ça ne change rien. Mais même
01:18:12 de l'euro, c'est un grand argument qui est
01:18:14 utilisé pour faire port aux Français, qui est de dire
01:18:16 "vous vous rendez compte, mettons que..."
01:18:18 - La dette va exploser. - Voilà. Si la France sort
01:18:20 que le nouveau franc perd 10%,
01:18:22 ça veut dire que la dette augmenterait
01:18:24 de 10% à rembourser. Sauf que
01:18:26 ce qu'ils oublient de dire, ces gens-là,
01:18:28 c'est qu'il y a un principe de droit international qui s'appelle
01:18:30 la Lex Monetae, qui fait que ce qui fait foi,
01:18:32 ce n'est pas la nationalité du
01:18:34 créancier, c'est la nationalité du
01:18:36 contrat or. 98,5%
01:18:38 de la dette française
01:18:40 est émis en droit français.
01:18:42 De telle sorte que vous aurez, si vous
01:18:44 sortez au taux de 1 pour 1, même si
01:18:46 le nouveau France déprécie, vous allez rembourser
01:18:48 1 euro = 1 franc.
01:18:50 Et d'ailleurs, c'est tellement vrai que ce droit international
01:18:52 s'applique, il s'est appliqué à l'aller. Quand vous regardez
01:18:54 les communiqués de la Banque de France ou de la
01:18:56 Bundesbank, ils expliquent que du fait du
01:18:58 principe de la Lex Monetae, les dettes
01:19:00 qui étaient en marques ou en francs, deviennent
01:19:02 en euros. Et or, l'euro
01:19:04 est une monnaie qui est moins forte que le marque, par exemple.
01:19:06 Il n'y a absolument aucun créancier de l'Allemagne
01:19:08 qui a demandé à être payé en marques
01:19:10 parce que ce n'était pas possible. C'est le droit international
01:19:12 qui s'applique. Donc non, en cas de
01:19:14 sortie de l'euro, il n'y aura pas du tout d'explosion de la dette.
01:19:16 - Ça ne fera pas exploser le montant de la dette. Très bien. Merci.
01:19:18 - On va marquer une courte pause et puis on prendra
01:19:20 vos appels au 0826 300 300
01:19:22 toutes vos questions pour Charles-Henri Gallois.
01:19:24 A tout de suite.
01:19:26 - Sud Radio Bercov dans tous
01:19:28 ses états, midi 14h.
01:19:30 Guillaume Bigot.
01:19:32 - 13h45 sur Sud Radio, on continue ce
01:19:34 "Face à Face" avec Charles-Henri Gallois et on accueille
01:19:36 Claude qui nous appelle depuis Perpignan. Bonjour Claude.
01:19:38 - Bonjour Claude. - Bonjour.
01:19:40 Bonjour Sud Radio, bonjour Guillaume Bigot.
01:19:42 - Bonjour et bonne année à vous. - Et bonne année.
01:19:44 - Oui, j'allais dire bonne année à Sud Radio
01:19:46 et à tous ses auditeurs. - Merci.
01:19:48 - Moi, je suis toute fâche.
01:19:50 Je suis enchanté
01:19:52 de retendre ce qu'a dit monsieur Gallois.
01:19:54 Son nom illustre d'ailleurs, me rappelle
01:19:56 Renaud et la SNCF. Je ne sais pas s'il y a une parenté.
01:19:58 - Il y a une parenté d'ailleurs ?
01:20:00 - Pas direct en tout cas. - D'accord.
01:20:02 - Pas direct. - Non. Voilà.
01:20:04 Moi, je voulais intervenir sur
01:20:06 l'immigration mais avant j'ai deux précisions
01:20:08 à apporter sur l'histoire de l'électricité.
01:20:10 La première, c'est que
01:20:12 le nucléaire français n'a pas été
01:20:14 financé par nos impôts
01:20:16 mais il a été financé par les factures d'électricité.
01:20:18 Ce sont les consommateurs
01:20:20 d'électricité à l'époque qui ont
01:20:22 payé la totalité du programme nucléaire.
01:20:24 Et l'autre chose que je voulais dire,
01:20:26 c'est pas le gouvernement français, à une certaine époque,
01:20:28 qui a voulu jouer au marché.
01:20:30 C'est l'Europe avec un commissaire
01:20:32 qui s'appelait Léon Brittan, qui était anglais
01:20:34 et qui voulait absolument, avec l'appui
01:20:36 des Allemands, finalement
01:20:38 casser le monopole de DDR
01:20:40 en France et qui a imposé le marché.
01:20:42 Alors après sur l'immigration, ce que
01:20:44 je voulais dire, c'est qu'aujourd'hui
01:20:46 on a l'impression, avec
01:20:48 une commission européenne qui a décidé
01:20:50 d'imposer à chaque état de prendre
01:20:52 des migrants et de payer s'ils ne les
01:20:54 prennent pas, on va se dire
01:20:56 en gros, des technocrates de
01:20:58 Bruxelles ont décidé que tous les
01:21:00 migrants du monde peuvent venir en Europe
01:21:02 il suffit de les répartir. Et moi je
01:21:04 trouve que la vraie
01:21:06 réponse serait de dire
01:21:08 dans le monde entier
01:21:10 il y a des mouvements de population
01:21:12 que ce soit au niveau des Nations Unies
01:21:14 qu'on décide quels sont
01:21:16 les continents et les pays
01:21:18 et les cultures qui doivent accueillir
01:21:20 des migrants et non pas seulement les Européens
01:21:22 je cite pour juste
01:21:24 à l'instar de... pour appuyer
01:21:26 ce point, dans le
01:21:28 dernier livre de Jean-Pierre Aubin "Les profs
01:21:30 ont peur", il donne l'exemple
01:21:32 d'un couple
01:21:34 de réfugiés tchétchènes
01:21:36 qui a exigé dans l'école
01:21:38 que son garçon soit dans une classe
01:21:40 avec un maître et que sa fille soit
01:21:42 dans une classe avec une maîtresse
01:21:44 et bien moi je dis non, si ces gens-là
01:21:46 ils ont cette culture-là, il y a des tas de pays
01:21:48 où ils peuvent aller
01:21:50 avec un maître pour les garçons
01:21:52 et une maîtresse pour les... mais pas en Europe
01:21:54 pas chez nous où les femmes et les hommes sont égaux
01:21:56 donc voyez, je pense que
01:21:58 l'imposition d'apprendre
01:22:00 des migrants, à l'échelle
01:22:02 mondiale, il n'y a qu'à répartir
01:22:04 mais pas au niveau européen, l'Europe
01:22:06 n'est pas faite pour accueillir tous les migrants du monde
01:22:08 - Merci Claude, transition parfaite
01:22:10 donc Charles-Henri Gallois, est-ce que c'est la faute
01:22:12 à l'Europe, comme on dirait
01:22:14 en détournant la chanson célèbre
01:22:16 si on a tant de migrants ? - Sur l'immigration
01:22:18 évidemment, déjà parce qu'on voit que
01:22:20 l'immigration illégale, l'Union Européenne prend le problème
01:22:22 à l'envers, c'est-à-dire que
01:22:24 plutôt que de dire effectivement "on n'accepte
01:22:26 plus un bateau", ce qui serait d'ailleurs ça l'humanité
01:22:28 c'est pas que les migrants
01:22:30 risquent leur vie pour la traverser
01:22:32 en faisant cet appel d'air en fait, il y a de plus en plus
01:22:34 de gens qui vont tenter la traversée de la Méditerranée
01:22:36 et il y aura plus de morts
01:22:38 la bonne solution sera au contraire d'empêcher tout de traverser
01:22:40 et donc de baisser le nombre
01:22:42 de traversés, mais l'Union Européenne dans une logique
01:22:44 inverse, qui est de dire effectivement avec le nouveau
01:22:46 pacte des migrations
01:22:48 de dire, mettons ce qui serait le cas
01:22:50 de part de la France, ce serait environ 100 000 personnes
01:22:52 par an, faut pas se leurrer, si on dit
01:22:54 qu'on refuse de prendre ces 100 000 personnes par an
01:22:56 à 20 000 euros par tête de pipe, c'est 2 milliards
01:22:58 d'euros à payer d'amende, donc c'est complètement
01:23:00 délirant et l'Union Européenne veut imposer
01:23:02 cette immigration, mais j'ai envie de dire
01:23:04 c'est plus global que ça, parce que l'immigration illégale
01:23:06 comment voulez-vous deux secondes
01:23:08 lutter contre l'immigration illégale
01:23:10 dans le cadre de l'espace Schengen ?
01:23:12 C'est-à-dire que tout migrant qui arrive
01:23:14 en Italie, en Grèce, en Espagne
01:23:16 en quelques jours il peut être en France et je vais même
01:23:18 plus loin, il y a des solutions de bon sens
01:23:20 sur l'immigration, pourquoi on n'applique
01:23:22 pas les OQTF ou environ
01:23:24 seulement 7% ? Pourquoi on n'expulse
01:23:26 pas les étrangers délinquants ? Pourquoi on
01:23:28 n'expulse pas les fichiers S ? Je pense
01:23:30 que le gouvernement français a
01:23:32 intégré que de toute façon dans le cadre de Schengen ça ne sert à rien
01:23:34 parce qu'ils peuvent revenir du jour au lendemain
01:23:36 encore une fois par l'Espagne, par la Grèce
01:23:38 ou par l'Italie, donc
01:23:40 en fait on s'est complètement désarmé, il est
01:23:42 impossible de lutter contre l'immigration illégale
01:23:44 il est impossible d'appliquer
01:23:46 une politique ferme qui ferait la différence
01:23:48 entre la majorité d'immigrés qui
01:23:50 se comportent bien et les délinquants
01:23:52 qu'il faudrait expulser, on ne peut pas le faire
01:23:54 à cause de l'Union Européenne et de ces
01:23:56 règles complètement absurdes. - Donc si on vous suit, il y a une sorte de
01:23:58 syllogisme galois, c'est pas
01:24:00 tous les Crétois sont menteurs etc... Non, c'est
01:24:02 tout dirigeant politique qui prétend
01:24:04 pouvoir résoudre le problème de
01:24:06 l'immigration en restant à l'intérieur de Schengen
01:24:08 et en fait c'est quoi ? C'est soit
01:24:10 un idiot, soit un menteur. - Oui, c'est ça
01:24:12 dans le cadre de Schengen on ne luttera pas contre l'immigration
01:24:14 illégale, c'est pas vrai. Et on ne peut pas dire,
01:24:16 Macron il avait promis de l'appliquer 100% des EQTF
01:24:18 dans le cadre de Schengen, c'est se moquer
01:24:20 du monde. Je veux dire, ça n'arrivera absolument
01:24:22 jamais. Et il y a l'autre volet
01:24:24 qui est l'immigration légale et quand on regarde
01:24:26 un petit peu en France, quel est le premier
01:24:28 pourvoyeur d'immigration légale
01:24:30 en France ? C'est le regroupement
01:24:32 familial. Or depuis 2003
01:24:34 vous avez une directive de l'Union Européenne
01:24:36 en fait qui grave dans le marbre tout le regroupement
01:24:38 familial de telle sorte qu'avant le regroupement familial
01:24:40 c'était à l'époque sous Giscard, ça avait
01:24:42 commencé dès 1974 mais ça a été acté
01:24:44 dans la loi, en décret d'ailleurs
01:24:46 en 1976. Quand on était
01:24:48 au niveau national en fait, décret de Giscard
01:24:50 on pouvait le dégager. Du jour au lendemain
01:24:52 un nouveau gouvernement arrive, il peut l'enlever. Au niveau
01:24:54 de l'Union Européenne en fait c'est gravé dans le marbre, on ne peut rien faire.
01:24:56 Et il y a tout un tas de directives absurdes
01:24:58 comme ça, la directive dite "retour".
01:25:00 C'est pour ça que dans le projet de loi
01:25:02 migration de Darmanin qui ne sert à rien,
01:25:04 on nous dit qu'on va rétablir le délit
01:25:06 de séjour irrégulier, interdit par cette
01:25:08 directive de 2008. Donc c'est pour ça que ça ne passera
01:25:10 jamais. - Directive mal nommée parce que pour le coup c'est
01:25:12 sans retour l'immigration. - Mais il y a un truc
01:25:14 qui est dingue là-dessus et que les Français doivent comprendre.
01:25:16 Il y a plus de 60%
01:25:18 normalement des demandeurs d'asile qui sont déboutés.
01:25:20 Mais sauf qu'il n'y en a aucun qui rentrent dans leur pays.
01:25:22 Pourquoi ? Parce que cette directive "retour"
01:25:24 explique quand même, accrochez-vous bien,
01:25:26 que le retour doit être volontaire.
01:25:28 C'est-à-dire que si vous interpellez
01:25:30 un clandestin illégal, on pourrait penser normalement
01:25:32 que la police peut l'interpeller
01:25:34 et on prépare dans un centre
01:25:36 de rétention pour préparer une expulsion.
01:25:38 - En fait pas du tout, le premier retour,
01:25:40 il doit être volontaire.
01:25:42 Evidemment que ça n'arrive jamais. En fait, tous ceux qui sont
01:25:44 déboutés de droit d'asile restent.
01:25:46 - Et ça c'est le droit de l'Union Européenne.
01:25:48 - Soit vous avez de l'immigration, soit vous avez de l'immigration. C'est ça le dilemme
01:25:50 de l'Union Européenne. On va avoir un autre auditeur je pense
01:25:52 de Narbonne. - Oui c'est Jean-Marc
01:25:54 qui nous appelle. Bonjour Jean-Marc et bonne année à vous.
01:25:56 - Bonjour, excellente année à vous
01:25:58 et je me permets d'embrasser notre ami André Bercoff.
01:26:00 Voilà.
01:26:02 Alors, incompétence,
01:26:04 idéologie, c'est les maîtres mots de la France.
01:26:06 L'Europe,
01:26:08 ceux qui pensent qu'on peut s'en sortir, s'en sortir
01:26:10 de l'Europe, pour moi, sont des plaisantins,
01:26:12 ce ne sont pas des gens sérieux, ce sont des comiques.
01:26:14 Je voulais revenir au nucléaire.
01:26:16 On a essayé de
01:26:18 construire une centrale nucléaire sous Sarkozy
01:26:20 qui n'est pas encore achevée.
01:26:22 C'est la centrale de Flamanville
01:26:24 si je ne me trompe pas.
01:26:26 Elle devait coûter 3 milliards. Elle va compter
01:26:28 une dizaine de milliards. En même temps,
01:26:30 de Vergeant, notre reine
01:26:32 de la patronne d'Arriva. - Anne Lauvergeon, la patronne d'Arriva.
01:26:34 - Anne Lauvergeon, grâce à elle,
01:26:36 qui a coûté plusieurs milliards.
01:26:38 Monsieur Hollande l'avait remercié en lui
01:26:40 donnant la Légion d'honneur.
01:26:42 Elle a coûté plusieurs milliards avant. On avait vendu
01:26:44 également un de nos réacteurs
01:26:46 en Finlande, qu'on devait faire
01:26:48 en 3 ou 4 ans. Et en fait, il nous coûte
01:26:50 10 milliards supplémentaires.
01:26:52 C'est-à-dire qu'au lieu d'encaisser les 3 milliards,
01:26:54 on va donner 10 milliards, étant donné qu'il y a quelques
01:26:56 petites pénalités de retard, vu qu'il y a
01:26:58 10 ans de retard. Donc, le nucléaire,
01:27:00 ça fait un moment, je pense, qu'il se casse
01:27:02 la figure.
01:27:04 Donc, ça date de l'incompétence
01:27:06 d'une dizaine
01:27:08 d'années. Je voudrais revenir
01:27:10 aussi dans la facture d'électricité. Moi, j'ai
01:27:12 regardé hier, j'ai fait un calcul. En 12 mois,
01:27:14 elle a augmenté pour les particuliers de 26%.
01:27:16 En 12 mois, c'est-à-dire de 26%.
01:27:18 L'essence a
01:27:20 augmenté à peu près du même prix.
01:27:22 L'essence, le baril,
01:27:24 cette année, a tourné dans les 80...
01:27:26 à peu près 80$ le baril.
01:27:28 On a eu l'essence à 2€. Or,
01:27:30 quand il y avait le baril à 140$,
01:27:32 l'essence était à 1,35€.
01:27:34 Alors ça, les pseudo-économistes
01:27:36 ont beau m'expliquer avec
01:27:38 ce que je veux dire, ça, c'est
01:27:40 un fait. C'est un fait réel. Et là, l'alimentation
01:27:42 a augmenté, les besoins de l'alimentation
01:27:44 primaire, déjà, ont
01:27:46 augmenté à peu près de 20%.
01:27:48 Donc, ce que je veux dire, c'est que
01:27:50 tout ce baranderie en France, parce qu'il n'y a pas que ça,
01:27:52 on pourrait en parler. - Non, non, mais quelle est votre question,
01:27:54 Charles-Henri Gallois ? - Non, mais
01:27:56 je n'ai pas vraiment de questions à poser.
01:27:58 Ce que je pense, c'est qu'il y a une
01:28:00 grande incompétence, il y a une grande idéologie.
01:28:02 - Oui, c'est un mélange.
01:28:04 - Oui, c'est un mélange, mais je ne vois pas comment, parce que
01:28:06 les gens, en fait, sont quand même...
01:28:08 Il y a pas mal de gens qui sont en colère,
01:28:10 comme nous, on en fait partie.
01:28:12 Mais, en fait, on est quand même une minorité.
01:28:14 Et je pense que les gens, tant qu'ils auront
01:28:16 leur petit confort, leur petite
01:28:18 vie, ils ne veulent pas
01:28:20 changer, en fait, les gens.
01:28:22 - Ça amène quand même à une question
01:28:24 qu'on peut poser à notre invité, c'est-à-dire, c'est comment...
01:28:26 Par où la sortie ? Enfin, comment
01:28:28 on sort ? D'abord, pourquoi il y a aussi
01:28:30 peu de gens qui sont conscients
01:28:32 que l'Union Européenne est un véritable verrou,
01:28:34 un blocage ? Et
01:28:36 autrement, comment on lève ce verrou ?
01:28:38 - Alors, je vais répondre.
01:28:40 Effectivement, peut-être, monsieur,
01:28:42 Bruno Le Maire va vous dire, vous avez un sentiment
01:28:44 de perte de pouvoir d'achat ou un sentiment
01:28:46 d'inflation, comme Gérald Darmanin nous dit,
01:28:48 qu'il y a un sentiment d'insécurité.
01:28:50 Moi, je pense que c'est une réalité.
01:28:52 Et après, comment on en sort ? Parce qu'effectivement, il y a un
01:28:54 problème. Je ne pense pas que les
01:28:56 Français n'ont pas conscience de la situation.
01:28:58 Quand vous regardez les sondages sur l'immigration,
01:29:00 80% des Français veulent réduire
01:29:02 les flux migratoires. Donc, je pense qu'ils ont conscience
01:29:04 qu'il y a un problème. Sur la question du nucléaire,
01:29:06 depuis la crise, justement,
01:29:08 on voit qu'aussi l'opinion a basculé
01:29:10 assez largement en faveur du nucléaire.
01:29:12 Mais se pose, en fait, le verrou de l'Union Européenne...
01:29:14 - Il n'y a pas de connexion avec l'Union Européenne. - Voilà. Il se pose la question
01:29:16 avec le verrou de l'Union Européenne, dont certains
01:29:18 n'ont pas conscience, ou d'autres pensent
01:29:20 qu'on peut encore la changer. C'est pour ça
01:29:22 que, dans le livre, je propose une stratégie alternative.
01:29:24 Parce que, quand on regarde le panorama,
01:29:26 on en est où ? Quand vous regardez,
01:29:28 il y a une majorité des Français, très large,
01:29:30 qui veulent une Europe des nations. C'est-à-dire,
01:29:32 qu'est-ce qu'ils veulent ? Ils veulent récupérer des compétences
01:29:34 vis-à-vis de l'Union Européenne. L'inverse,
01:29:36 d'ailleurs, de la résolution de l'Assemblée Nationale, ou celle
01:29:38 de l'UE, où ils disent qu'il faut encore donner plus de pouvoir à l'UE.
01:29:40 Donc, on voit la déconnexion des élus
01:29:42 par rapport à ce que demandent les gens.
01:29:44 Mais, malgré ça, effectivement, on leur a
01:29:46 tellement matraqué, ça va être la catastrophe.
01:29:48 Si vous sortez, les gens ont encore peur.
01:29:50 Et, quand on regarde le Frexit, il y a entre 30 et 40%
01:29:52 selon les sondages.
01:29:54 Donc, ce que je propose,
01:29:56 c'est une stratégie alternative.
01:29:58 On va faire ce que veulent les Français.
01:30:00 C'est-à-dire que, sur une présidentielle,
01:30:02 parce que vous ne pouvez pas le faire sur une élection européenne,
01:30:04 vous pouvez bloquer
01:30:06 des nouveaux traités ou autres,
01:30:08 mais vous ne pouvez pas changer l'UE telle qu'elle est.
01:30:10 Une présidentielle, vous pouvez. Et je propose la stratégie
01:30:12 suivante. C'est de dire
01:30:14 "président de la République,
01:30:16 je vais proposer à mes partenaires
01:30:18 européens un nouveau traité,
01:30:20 c'est un traité d'Europe des Nations,
01:30:22 ce que veut le peuple français, qui remplace
01:30:24 l'UE". C'est-à-dire que ce serait la fin
01:30:26 de l'UE de facto. - Et vous commencez par proposer une autre Europe.
01:30:28 - Remplacée par une Europe des Nations.
01:30:30 - Le LECNES, c'est un autre Europe.
01:30:32 Ça fait très longtemps qu'on n'en parle. - Il y a deux possibilités.
01:30:34 Je ne crois pas beaucoup,
01:30:36 comme il faut l'unanimité, que les partenaires voudront.
01:30:38 Mais c'est une vertu pédagogique.
01:30:40 C'est-à-dire, ça montre
01:30:42 au peuple français que, regardez,
01:30:44 je propose l'Europe des Nations que vous voulez,
01:30:46 mais les partenaires n'en veulent pas. En gros, c'est la preuve
01:30:48 par les faits, mais ce qu'on sait quand on étudie
01:30:50 l'UE, que l'UE est réformable.
01:30:52 Et derrière,
01:30:54 vous enclenchez un référendum sur
01:30:56 l'appartenance à l'UE, et vous dites
01:30:58 "si vous voulez que j'applique le programme
01:31:00 pour lequel j'ai été élu, il faut voter pour la sortie".
01:31:02 Je trouve ça en plus bien plus habile
01:31:04 que les stratégies qu'on entend à l'heure actuelle,
01:31:06 qui sont de dire "il faut une supériorité du droit national
01:31:08 sur le droit de l'UE", parce que
01:31:10 si vous étiez en position de gagner
01:31:12 pendant notre deux tours, qu'est-ce qu'on va vous matraquer ?
01:31:14 L'UE, ce n'est
01:31:16 que des traités et du droit. Donc en fait,
01:31:18 la supériorité du droit national sur celui de l'UE,
01:31:20 au-delà du fait que l'application serait très difficile
01:31:22 pour tout un tas de raisons sur lesquelles
01:31:24 je peux revenir, en fait, on va vous
01:31:26 taxer d'être pour le Frexit.
01:31:28 C'est quand même l'opposé de la stratégie.
01:31:30 - Là, ce que vous décrivez, c'est comment vaincre un obstacle politique,
01:31:32 ce qui est important. - Je trouve ça bien plus habile
01:31:34 de dire "regardez, moi je propose une Europe des Nations
01:31:36 et derrière, je fais un référendum". En fait,
01:31:38 on peut vous taxer de quoi ? À part de dire que vous êtes
01:31:40 démocrate, il y a pire injure, on ne peut pas dire
01:31:42 que vous êtes en faveur du Frexit.
01:31:44 Donc je pense que c'est, objectivement,
01:31:46 la meilleure stratégie qu'il faut mettre en place
01:31:48 en 2027 pour sortir de l'UE,
01:31:50 ce qui permettra, derrière, dans le cadre
01:31:52 de cette stratégie-là, d'avoir un programme
01:31:54 qui permettra de reprendre le contrôle, entre autres,
01:31:56 de la question migratoire et entre autres, évidemment,
01:31:58 de la question énergétique. - Oui, la politique,
01:32:00 c'est de la pédagogie. En tout cas, merci pour votre
01:32:02 pédagogie à vous, Charles-Henri Galouin. Je rappelle que
01:32:04 vous êtes le président de Génération Frexit
01:32:06 et que vous êtes l'auteur de nos grands défis du 21e siècle,
01:32:08 l'énergie et l'immigration. Reprenons
01:32:10 le contrôle. Bonne année à vous, bonne année à tous,
01:32:12 sur Sud Radio. - Et merci,
01:32:14 Guillaume Bigot, d'avoir animé cette émission aujourd'hui.
01:32:16 Demain, c'est André Bercoff qui sera
01:32:18 de retour entre midi et 14h. Tout de suite,
01:32:20 c'est Brigitte Léaïs sur Sud Radio. Bon après-midi à vous.