L'agence Standard & Poor's se prononce sur la notation de la notation de la dette française ce vendredi 31 mai. La dette s'élève jusqu'à maintenant à 3.100 milliards d'euros.
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00:00 On a des comptes publics extrêmement dégradés, on a une dette absolument monstrueuse, plus élevée cette année que l'an dernier,
00:06 elle sera encore plus élevée en 2025. On a un déficit qui, vous le savez, a été beaucoup plus important que prévu,
00:11 mais beaucoup plus important que prévu. La facture des intérêts qu'on rembourse tous les ans pour cette dette va très bientôt devenir
00:17 la première dépense de notre pays, la toute première dépense de notre pays. Vos impôts partent en remboursement dans le monde entier
00:23 pour la dette. Il faut bien la payer. Et il y a même des doutes maintenant sur la crédibilité de la trajectoire budgétaire 2027.
00:30 M. Cazenave et M. Le Maire étaient hier encore devant la Commission des finances au Sénat et une fois de plus, c'est quand même
00:36 la sincérité de la gestion des comptes publics par Bercy qui a été questionnée. Je rappelle que ces notes d'agence sont là pour évaluer
00:43 la solvabilité du pays, la capacité de la France à payer sa dette dans les temps. Elles sont actualisées tous les six mois.
00:51 Mais Nicolas, si on est dégradé, qu'est-ce qui se passe ?
00:53 Un, le risque que toutes les institutions du monde entier qui achètent régulièrement notre dette publique considèrent qu'on est moins sûr
00:59 qu'avant et exigent une prime de risque plus importante. Ça veut dire qu'à ce moment-là, les taux montent. Objectivement, je pense que ce risque
01:06 est très faible. Non, le coup sera surtout politique. S'il y avait dégradation, évidemment, vous imaginez tous les arguments que ça va donner
01:12 aux groupes parlementaires qui préparent des motions de censure contre le gouvernement. Les deux verdicts précédents peuvent plutôt nous rassurer.
01:19 Fitch et Moody's ont laissé inchangé notre note. Et puis Standard & Poor's, certes l'agence la plus écoutée au monde, nous note double A
01:27 sur une liste de 20 notes. Ça fait 18 sur 20. Si on est dégradé, on passe de double A à double A moins. On passe à 17 sur 20.
01:36 Objectivement, ça reste quand même une excellente note, 17 sur 20. Et donc, c'est pour envoyer des gages que l'exécutif a récemment annoncé
01:43 deux fois 10 milliards d'euros d'économie, un peu à la USARD, c'est vrai. Et puis, la toute nouvelle réforme de l'assurance chômage, qui a été détaillée
01:50 le week-end dernier par Gabriel Attal, pour essayer de dire "Regardez, on gère bien, on est sérieux, merci".
01:56 Oui. Du coup, le mois dernier, on n'avait pas été dégradés. Là, il y a à nouveau un risque de dégradation. Est-ce que la situation économique du pays,
02:02 elle est si préoccupante que ça ou est-ce qu'on s'amuse à se faire peur ?
02:05 Il y a un vrai paradoxe, en fait. Vous savez que la face A, ce sont des comptes publics dramatiquement dégradés. Vous avez vu le coup de semence
02:12 de la Cour des comptes hier. Hors de contrôle, insoutenable. Je posais la question, est-ce que notre modèle social, notre état de providence
02:20 peut mourir ? Parce que cette question se pose. Et vous avez la face B, une économie qui ne va pas si mal, une croissance qui est encore là,
02:26 de l'emploi qui résiste. Donc, on est dans cette espèce de paradoxe. Mais on a construit un modèle social il y a 80 ans, où on avait plus de 4 actifs
02:35 pour un retraité et où on avait toujours 2, 3, 4 points de croissance pour que ça tourne. Tout ça, ça a parti au passé, maintenant.