• l’année dernière

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 La mode et la publicité, voilà dans quoi s'est spécialisé le studio photo B612 à La Vérune.
00:06 Sa fondatrice est l'invité de l'éco-dissian, elle est arrivée.
00:09 Exactement, sa fondatrice c'est Nathalie Balzon du Verneuil, Nathsakoura, ça c'est votre nom d'artiste, bonjour.
00:15 Bonjour.
00:16 Vous êtes donc installée à La Vérune avec ce studio photo depuis 2014.
00:19 Avant de lancer ce studio, vous avez été photographe de presse, Radio France, Midi Libre notamment.
00:25 Oui c'est ça, et puis Le Monde, La Tribune de Genève, Les Echos, Libération, etc.
00:29 Qu'est-ce qui vous a fait basculer du photojournalisme à la photo de mode ?
00:35 Plein de choses, la première c'est le fait que la situation de la photographie de presse est difficile
00:41 puisque la plupart des grands groupes de presse et des agents sont licenciés, l'essentiel de leurs membres.
00:46 La deuxième chose c'est que je me sentais plus vraiment libre de faire mon métier comme je le souhaitais.
00:51 Et enfin, l'intérêt et la différence entre la photo de presse et la photo de mode,
00:56 c'est que la photo de presse, on subit les événements, on les suit, on en est témoin,
01:00 tandis que la photo de mode, la photo de publicité, on crée tout ce qu'on veut.
01:03 On crée la lumière, on décide du lieu, des situations, etc.
01:07 Et donc on est maître complètement de la photographie et c'est ce qui m'intéressait.
01:10 Quand vous avez créé ce studio à La Vérune, donc en 2014,
01:13 on imagine qu'il n'y avait pas beaucoup de monde sur le créneau dans le sud de la France ?
01:17 Non pas du tout, et c'est justement tout l'intérêt.
01:19 C'est qu'en réalité, en France, vous savez, on est un pays jacobin,
01:23 donc tout est centralisé à Paris, et donc les grands studios de mode étaient en région parisienne.
01:27 Et donc je me suis dit, étant donné qu'il y a quand même beaucoup d'entreprises
01:31 liées à la mode et à la publicité qui sont situées ailleurs qu'à Paris,
01:34 il fallait créer un studio qui puisse leur permettre de créer des campagnes publicitaires
01:40 et des images intéressantes.
01:41 Et donc vous avez réussi à attirer des gros smarts, Gucci, Balenciaga notamment ?
01:44 Tout à fait, en fait, moi j'ai eu une vie avant d'être photographe de presse,
01:48 j'ai travaillé à Publicis, mon chef de service c'était Jean.
01:51 L'agence de pub et de communication ?
01:53 La plus grande agence de publicité du monde en réalité.
01:56 A l'époque, puisque c'était au milieu des années 90,
01:59 et mon chef de service c'était Jean-Baptiste Mondino,
02:01 donc le plus grand photographe de mode du monde.
02:04 Et donc j'avais un carnet de clients quand je suis parti,
02:07 dont certaines grandes marques.
02:08 Par ailleurs, ça m'a permis aussi de récupérer des marques qui étaient plus locales,
02:12 des marques, je sais pas, sous les Yaddos, ce genre de choses,
02:15 qui m'ont permis de construire...
02:17 Donc ils viennent quoi, faire leur pub, en fait, leur campagne de pub chez vous dans le studio ?
02:20 En gros, les affiches que vous voyez dans les abribus, dans les magazines,
02:24 dans les couloirs du métro, etc., elles sont parfois faites à la verrune.
02:28 Et vous avez plein de projets,
02:32 vous avez lancé déjà un programme de formation, c'est ça, depuis le mois de décembre ?
02:35 Oui, alors en réalité, moi je suis aussi formatrice en photographie,
02:39 parce que, pareil, c'est un domaine qui nécessite une vraie approche technique,
02:44 et peu de photographes savent le faire,
02:46 donc je me suis lancé là-dedans il y a une dizaine d'années aussi.
02:49 Et par ailleurs, on a lancé un site internet qui s'appelle
02:53 formation.nat-sakura.com
02:56 qui permet aux gens de se former à la photographie,
02:58 essentiellement à la grande photographie.
03:00 Quand vous dites "les gens", c'est moi qui n'y connais rien,
03:03 et des professionnels qui ont besoin de se perfectionner ?
03:07 Tout à fait, ça peut être à la fois vous,
03:09 enfin vous, si vous ne connaissez pas la photographie,
03:11 c'est-à-dire quelqu'un qui est totalement débutant,
03:13 ou bien des gens qui vont être des professionnels chevronnés,
03:15 qui ont besoin de s'aguerrir en matière de lumière, d'éclairage et de direction artistique.
03:19 Et vous parlez de "grande photographie", ça veut dire quoi ?
03:22 Euh...
03:23 Parce que c'est ce que j'ai entendu dire !
03:25 Eh bien, vous savez, la photographie c'est un art,
03:29 donc c'est comme la peinture,
03:31 vous pouvez faire des petites peintures dans votre salon, comme tout le monde,
03:35 et puis vous pouvez être un grand peintre, vous pouvez devenir Velázquez.
03:38 Et puis moi, quand je parle de "grande photographie", je parle de Velázquez.
03:41 D'accord, très bien !
03:42 Vous parliez tout à l'heure de l'importance de la création dans vos photographies,
03:46 par rapport au photojournalisme et au photoreportage,
03:49 vous retouchez assez peu, c'est ça ce que vous faites ?
03:52 Je ne retouche pas du tout.
03:53 Pas du tout ?
03:54 Et c'est ce qui fait notre spécialité,
03:55 c'est ce qui fait le fait que, en réalité,
03:57 notre studio est en train de récupérer l'essentiel des marchés, des grands marchés,
04:00 parce que, dans la mode, vous savez,
04:03 Naguère, on faisait des photographies,
04:05 et puis quelques semaines après, on pouvait rendre les photos,
04:08 qui étaient ensuite envoyées aux stérographistes pour mise en page, etc.
04:11 Maintenant, avec la "fast fashion",
04:14 et l'arrivée sur le marché chinois,
04:16 avec le marché de la création chinoise,
04:19 Xi'in, Taimou, et ce genre de choses,
04:21 on doit publier immédiatement.
04:23 Et donc, les photographies doivent être réalisées à la prise de vue,
04:26 et envoyées immédiatement pour être diffusées sur Internet.
04:28 Donc, pas de retouche, ça veut dire que l'ambiance, tout ça,
04:31 vous la créez directement en studio, en fait ?
04:33 Exactement, ça veut dire qu'il y a un énorme travail de lumière,
04:35 de stylisme, de maquillage, de coiffure, etc.,
04:37 pour que la photo soit parfaite dès la prise de vue.
04:40 Et pour être envoyée immédiatement après pour utilisation.
04:42 B612, c'est le nom de votre studio.
04:46 Pourquoi ce nom-là ? En référence au Petit Prince, évidemment.
04:49 Oui, tout à fait.
04:50 En fait, les grands studios de mode ont toujours des noms
04:52 avec un numéro et une lettre.
04:53 Ça, c'est la faute d'un studio américain dans les années 60,
04:56 qui a commencé à lancer la mode.
04:58 Et donc, je cherchais à donner un nom à ce studio,
05:01 dans les années 2010-2012.
05:03 Et il se trouve que je lisais "Le Petit Prince" à ma fille,
05:06 à ce moment-là, que je salue, Victoria.
05:08 Et voilà, je me suis tombé sur le nom de l'astéroïde.
05:11 Je me suis dit "Oh, c'est magnifique pour un endroit qui fabrique des rêves".
05:14 C'est parfait.
05:15 Ça collait plutôt bien.
05:17 Vous allez lancer un nouveau studio aussi ?
05:19 Ça fait partie de vos projets ?
05:20 Oui, tout à fait.
05:21 Parce qu'en fait, le bâtiment dans lequel on est installé,
05:23 qui est un ancien petit Mass Vidicol,
05:25 comporte un grand nombre de bâtiments, dont certains en ruines.
05:28 Et un des bâtiments, qui fait 200 m² à peu près,
05:31 va devenir un nouveau studio, je pense, à l'été 2025.
05:35 Plutôt tourner la vidéo, c'est ça l'esprit ?
05:37 Plutôt tourner la vidéo, lumière d'E-light,
05:39 c'est-à-dire lumière du soleil, avec une grande verrière.
05:41 Et avec une piscine au fond, de manière à pouvoir travailler sous l'eau.
05:46 Ah oui, pas mal.
05:48 On regardera ça de près, évidemment.
05:50 Les photos sous-marines, ça rend plutôt bien.
05:52 En termes de vidéos, justement, pour citer quelques noms,
05:55 Ayana Comorage, Julien Doré, ça fait partie des gens
05:58 qui sont passés par votre studio pour tourner des clips ?
06:00 Tout à fait, Asaf Avidan aussi, pas mal de grands.
06:03 Alors ça, c'est pas moi qui réalise ce genre de vidéos.
06:07 Vous louez les locaux ?
06:08 Voilà, on loue les locaux.
06:09 Et donc là, c'est un très très grand vidéaste qui s'appelle Bastien Sablé,
06:12 qui travaille pour Vivendi, pour pas mal de grandes maisons de disques,
06:18 qui travaillent pour eux, et donc il loue le studio à ce moment-là.
06:21 Mais vous les rencontrez du coup, les artistes ?
06:22 Ah oui, bien sûr.
06:23 Et c'est l'occasion de se quitter avec eux ?
06:24 Je les rencontre, et en général, je me débrouille
06:26 pour essayer de faire leur photographie de pochette.
06:28 Ah oui, très bien.
06:29 Nathalie Balzand du Verneuil, Naths Sakura, vous gérez donc le studio B612 à la Vérune,
06:36 et plein de projets en cours, vous nous l'avez dit, on va suivre.
06:39 Oui, il y a un grand livre d'art qui sort l'année prochaine.
06:42 Livre de vos photos ?
06:44 Oui, livre de mes photos, donc ce sera un peu comme le sumo d'Elmo Tewton,
06:48 c'est-à-dire un grand livre qui devrait faire 25 kilos.

Recommandations