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PS-Place publique, LFI, RN, PCF, Écologistes, Reconquête, Renaissance et LR… Les huit principales têtes de liste ont défendu leurs programmes sur BFMTV, pour un grand oral à une semaine des élections européennes.

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00:00:20 -La France, aujourd'hui, est en train de s'appauvrir en Europe.
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00:00:24 La première des questions, c'est le pouvoir d'achat des Français.
00:00:27 (Générique)
00:00:29 -Nous considérons que nous pouvons civiliser l'économie
00:00:32 en mettant en place des normes.
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00:00:36 -Avec nous, la France protégera ses frontières.
00:00:39 (Générique)
00:00:40 -Voulez-vous d'une Europe islamisée ?
00:00:42 Ou voulez-vous encore d'une Europe européenne ?
00:00:45 (Générique)
00:00:48 -Il faut que la Palestine soit reconnue comme un Etat.
00:00:50 (Générique)
00:00:52 Cette guerre, ce n'est pas seulement celle des Ukrainiens,
00:00:55 elle a un impact direct sur nous.
00:00:57 (Générique)
00:00:58 Nous ne prenons pas la mesure de ce que nous risquons
00:01:01 dans une défaite ukrainienne.
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00:01:07 -Bonjour à tous et bienvenue dans BFM Politique,
00:01:09 une émission spéciale à pile une semaine des élections européennes.
00:01:13 Le principe est simple, pendant deux heures,
00:01:15 les huit principales têtes de liste vont venir ici, sur ce plateau,
00:01:19 répondre à mes questions pour un grand oral
00:01:21 et tenter de vous convaincre de présenter leur vision de l'Europe.
00:01:26 Vous voyez le programme s'afficher à la droite de l'écran.
00:01:28 J'ajoute qu'en flashant ce QR code,
00:01:31 chez vous, à la maison, il va apparaître comme par magie à droite.
00:01:34 Vous pourrez également comparer leur programme.
00:01:37 Voilà le programme de cette émission de ce BFM Pol spécial européen.
00:01:43 On rentre tout de suite dans le vif du sujet.
00:01:45 Premier candidat à passer ce grand oral,
00:01:47 il est soutenu par le Parti socialiste et Place publique,
00:01:50 c'est Raphaël Luxman.
00:01:52 - Bonjour.
00:01:53 - Bonjour.
00:01:54 - Et je l'accueille sur ce plateau,
00:01:58 Raphaël Luxman qui s'apprête donc à prendre place pour passer ce grand oral.
00:02:03 Bonjour Raphaël Luxman.
00:02:04 - Bonjour.
00:02:05 - Merci beaucoup d'inaugurer ce BFM Politique spécial européen.
00:02:09 Dans notre sondage du jour,
00:02:09 Elabe pour la Tribune du Manche et BFM TV,
00:02:12 vous êtes à 13% à trois points de la candidate de la majorité Valérie Ayé,
00:02:16 majorité qui vous a ciblé hier.
00:02:19 Toussaint Glucksmann au bris,
00:02:21 c'est la nuppes, disent-ils.
00:02:23 Bonnet rouge et rouge bonnet à carrément résumer Gabriel Attal.
00:02:28 Il cible votre point de faiblesse,
00:02:30 une ambiguïté que vous auriez vis-à-vis de la France insoumise notamment.
00:02:33 - Non, il illustre sa propre fébrilité, vous savez.
00:02:37 Au début, ils sont partis sur une stratégie me visant en expliquant
00:02:40 mais Glucksmann, il vote à 90% les textes avec nous
00:02:44 et finalement pourquoi n'est-il pas avec nous ?
00:02:46 Et ça se termine par c'est l'arbre qui cache la forêt nuppes,
00:02:48 Glucksmann, c'est Mélenchon.
00:02:49 À un moment, il faut accorder ses violons, vous savez.
00:02:52 Donc je ne peux pas être à la fois
00:02:54 "Ouh là là, il est proche de nous et il est un dangereux bolchevik".
00:02:57 La vérité, c'est que j'ai fixé un cap clair,
00:02:59 un cap intransigeant et que je ne dévierai pas de ce cap
00:03:03 et que moi, je ne suis ni Jupiter ni Robespierre.
00:03:07 - Ça, vous l'avez dit, mais quand vous parlez de fébrilité,
00:03:08 c'est qu'au fond, vous dites, ils ont peur que je passe
00:03:11 devant la candidate de la majorité et que vous deveniez le deuxième de cette élection ?
00:03:15 - Ils ont surtout peur qu'il y ait une opposition qui émerge,
00:03:17 une autre voie qui émerge et qui chamboule leur plan.
00:03:20 Emmanuel Macron, depuis le début,
00:03:21 essaye de montrer aux Françaises et aux Français
00:03:24 que c'est soit lui, soit les extrêmes.
00:03:26 Et nous, ce que nous montrons avec notre campagne,
00:03:28 qui est centrée sur la question de ces élections,
00:03:30 sur l'Europe, sur les projets qu'on porte,
00:03:32 ce qu'on montre, c'est qu'il y a des millions de Françaises et de Français
00:03:35 qui aspirent à autre chose, qui se sentent suffoqués
00:03:38 dans ce Macron, Le Pen, Mélenchon, qui veulent une autre voie.
00:03:44 Et cette autre voie, c'est celle que nous sommes en train de construire
00:03:46 et ils réagissent de manière extrêmement fébrile
00:03:49 parce qu'ils n'aiment pas l'idée qu'il y ait une opposition démocrate
00:03:53 qui émerge dans ce pays.
00:03:55 - Malgré tout, je voudrais m'arrêter un instant sur l'argument qu'ils utilisent
00:03:57 de vous assimiler au fond à la NUPES.
00:03:59 C'était il y a deux semaines, je vous recevais sur un autre plateau,
00:04:02 juste à côté, c'était dans l'émission du soir à 18h.
00:04:05 Je vous interrogeais sur les rapports que vous entreteniez
00:04:07 avec la NUPES, avec Jean-Luc Mélenchon.
00:04:09 Et vous m'aviez dit "l'union, elle est possible, mais sans Jean-Luc Mélenchon".
00:04:12 Ce qui avait suscité un certain nombre de réactions
00:04:14 parce que certains expliquaient très bien Jean-Luc Mélenchon.
00:04:16 Mais que fait Raphaël Luxman de ceux qui sont autour de lui ?
00:04:20 Mathilde Panot, Manuel Bompard, David Guiraud, Thomas Porte.
00:04:24 Est-ce que votre gauche, Raphaël Luxman,
00:04:26 peut gouverner avec ce cœur du réacteur de la France insoumise ?
00:04:31 - Si vous aviez écouté notre propre entretien...
00:04:35 - Je crois que je l'ai écouté à cette intimité.
00:04:36 - Voilà, donc vous pourriez citer la suite.
00:04:39 J'ai fixé un cap clair.
00:04:42 Ce cap, il a tranché des divergences de fonds
00:04:45 extrêmement profondes qui traversent la gauche française.
00:04:48 Ce cap, c'est l'attachement viscéral à la construction européenne,
00:04:51 l'attachement viscéral à la démocratie,
00:04:53 l'attachement viscéral à un débat public apaisé.
00:04:56 Laissez-moi parce que ça répond à votre question.
00:04:58 Un débat public apaisé, refusant l'outrance,
00:05:02 refusant les calomnies, refusant les fake news.
00:05:04 - Oui, mais vous mettez un curseur à Raphaël Luxman.
00:05:06 - Et donc, ce cap, on n'en déviera pas.
00:05:09 Et tous ceux qui font l'inverse de ce que je viens de dire...
00:05:12 - Mais c'est qui tous ?
00:05:13 - Mais regardez la campagne qu'ils font.
00:05:15 - Donc ça veut dire que par exemple, Manon Ouvry,
00:05:17 qui va vous succéder dans un instant,
00:05:18 impossible à l'avenir de se dire que vous pourriez travailler avec elle.
00:05:22 - Mais il y a une élection européenne qui va trancher les lignes.
00:05:25 C'est hyper important.
00:05:26 Je sais que vous êtes obsédé par les questions de personnes et d'appareils.
00:05:28 - Je ne suis pas obsédé.
00:05:29 Les questions que vous se posez au lendemain du 9 juin, Raphaël Luxman,
00:05:32 c'est notamment les questions autour de l'union de la gauche.
00:05:34 Et c'est important, je pense, pour les électeurs de savoir
00:05:36 avec qui vous pourriez travailler.
00:05:38 - C'est très important surtout de savoir qu'on a fixé désormais des règles
00:05:43 et un cap et que moi, je serai le gardien du fait qu'on n'en déroge pas.
00:05:48 On n'en dérogera pas.
00:05:51 Et moi, je m'adresse ensuite, vous savez, dans nos réunions publiques,
00:05:54 il y a des électrices et des électeurs
00:05:56 qui ont voté Jean-Luc Mélenchon au présidentiel
00:05:59 et qui sont pétrifiés par la stratégie du bruit et de la fureur permanente.
00:06:04 - Donc ça veut dire que la France Insoumise,
00:06:05 vous ne travaillerez pas avec nous ?
00:06:06 - Moi, ce que je dis, c'est qu'on va fixer un cap clair.
00:06:08 Les gens qui se reconnaîtront dans ce cap, viendront.
00:06:10 Et ce sera en rupture totale avec ce que fait la France Insoumise aujourd'hui.
00:06:15 Et moi, je vous le dis aussi, il y a dans nos réunions publiques,
00:06:18 des électrices et des électeurs qui ont voté Emmanuel Macron au présidentiel
00:06:21 et qui sont pétrifiés par la réforme des retraites,
00:06:25 pétrifiés par le fait de voter la loi immigration avec le Rassemblement national.
00:06:29 Et donc là, ce qu'on fait émerger, c'est une nouvelle terre ferme.
00:06:31 - Rupture totale avec la France Insoumise ?
00:06:33 - C'est ce que vous venez de dire.
00:06:35 Nous sommes en train de porter une nouvelle offre politique.
00:06:39 Je sais que c'est compliqué quand on raisonne à schémas politiques constants.
00:06:43 - C'est un enjeu de clarté, mais je vois bien que sur ceux avec qui vous pourriez travailler,
00:06:47 il y a peut-être une façon pour vous de ne pas vouloir vous mettre à dos
00:06:49 certains électeurs, ce qui est compréhensible.
00:06:51 - Moi, je m'adresse aux électrices et aux électeurs.
00:06:54 Je ne ferai pas ces accords d'appareil.
00:06:55 Je ne ferai pas ce casting auquel vous m'invitez.
00:06:59 Il y a des élections le 9 juin et ce cap là, il est extrêmement clair.
00:07:03 Et je vais vous dire, quand même, s'il y a une personne, soyons clairs,
00:07:06 s'il y a une personne qui a assumé les divergences de manière claire et frontale depuis le début,
00:07:11 c'est qui ? C'est moi.
00:07:12 - Raphaël Glucksmann, je voudrais donc m'arrêter sur quelques points de votre programme
00:07:15 et de votre positionnement pour l'Europe.
00:07:16 Vous avez expliqué tout au long de cette campagne qu'au fond,
00:07:18 le clivage qu'essayait d'installer Emmanuel Macron entre les populistes
00:07:21 et ceux qui défendent l'Europe n'était pas le vrai clivage.
00:07:24 Vous appelez au retour du clivage gauchois parce que, dites-vous,
00:07:26 c'est celui qui existe au Parlement européen.
00:07:29 Le hic, c'est que quand on regarde les positions de vos alliés, les sociodémocrates,
00:07:33 ceux avec lesquels vous travaillez au Parlement européen,
00:07:36 elles sont sur plusieurs points essentiels diamétralement opposés aux vôtres.
00:07:39 Les sociodémocrates ont voté le pacte asile-migration que vous fustigez.
00:07:43 On a notamment entendu le patron du gouvernement espagnol,
00:07:45 Petro Sanchez, en tresser les louanges.
00:07:47 Sur les traités de libre-échange, vous les combattez, eux décident de les voter.
00:07:52 Est-ce qu'au fond, il n'y a pas une forme de tromperie quant à vos électeurs
00:07:55 quand on voit que précisément ceux avec lesquels vous avez travaillé à Strasbourg,
00:07:58 prennent des décisions qui ne sont pas celles que vous défendez ?
00:08:01 Vous avez cité les deux exemples de divergence profonde au sein de notre groupe.
00:08:05 Ce n'est pas minime, le sujet migratoire et les sujets de commerce international ?
00:08:08 Sur le sujet migratoire, je vous signale quand même qu'une grande partie du groupe a voté pour,
00:08:14 mais que le groupe était divisé sur ce pacte.
00:08:16 Mais la majorité a voté pour ?
00:08:17 La majorité du groupe a voté pour, mais je n'étais absolument pas isolé.
00:08:19 Les délégations allemandes et italiennes ont voté contre la plupart des textes
00:08:23 de ce pacte asile-migration.
00:08:24 Et, une raison simple, le débat entre nous n'a jamais porté sur la qualité du pacte asile-immigration.
00:08:30 C'était, est-ce qu'il vaut mieux ce compromis-là ou rien du tout ?
00:08:34 C'était ça le débat.
00:08:36 Tout le monde sait que ce pacte asile-immigration ne résoudra strictement rien.
00:08:39 Mais vous dites vouloir peser au Parlement européen.
00:08:42 Si vous avez des alliés qui votent l'inverse de ce que vous défendez,
00:08:45 là il y a un problème de clarté vis-à-vis des électeurs.
00:08:47 Sur 90% des textes, nous votons la même chose.
00:08:50 95% même si vous voulez.
00:08:52 Et moi je suis au cœur du réacteur aujourd'hui pour façonner le programme.
00:08:56 Vous savez, si on va poser au premier jour de notre mandat,
00:09:01 la clause de l'Europe la plus favorisée comme un des points centraux
00:09:05 de l'agenda législatif à venir, c'est parce que je l'ai poussé au sein du groupe.
00:09:08 Et pour les prochains traités de libre-échange ?
00:09:10 Vous vous y opposez, vos alliés, les votres ?
00:09:12 Vous allez voir, vous allez voir, il y a une bascule au sein du groupe social-démocrate.
00:09:16 Et concernant par exemple le Mercosur,
00:09:19 je peux vous dire qu'une majorité du groupe s'y opposera.
00:09:23 Et que donc on est en train vraiment de remodeler en profondeur
00:09:26 la social-démocratie européenne en lui faisant épouser
00:09:29 le logiciel de l'écologie politique.
00:09:32 C'est une refonte extrêmement profonde.
00:09:34 Mais vous vous placez dans l'État, sur certains sujets vous êtes minoritaire.
00:09:37 Au cœur de cette refonte.
00:09:38 Et j'ai fait une campagne avec l'ensemble des partis socialistes
00:09:42 et sociaux-démocrates européens.
00:09:43 Et je suis au cœur de ce groupe,
00:09:46 et je suis au cœur de la bascule qui doit opérer.
00:09:48 Et moi je vous le dis, l'offre politique qu'on est en train de créer à l'échelle européenne,
00:09:52 ce mariage de la social-démocratie et de l'écologie,
00:09:56 auquel moi j'ajoute, et j'ai fait basculer notre groupe dans ce sens,
00:09:59 insérieux sur les questions de défense et de sécurité,
00:10:03 et bien c'est la nouvelle offre politique qui dominera la gauche européenne
00:10:05 pendant les décennies à venir, Major Manuel,
00:10:07 et je serai au cœur de son élaboration.
00:10:10 Un mot sur un autre point de votre programme,
00:10:11 vous défendez la taxation des super-riches à l'échelle européenne.
00:10:16 Question très concrète, ceux qui nous regardent.
00:10:18 L'ensemble de ma famille politique le porte avec moi.
00:10:20 Question très concrète pour ceux qui nous regardent,
00:10:21 c'est quoi un super-riche ?
00:10:22 À partir de quel montant de revenus, quel patrimoine,
00:10:24 vous taxez à l'échelle européenne ces personnes-là ?
00:10:27 C'est au-dessus de plusieurs dizaines de millions d'euros.
00:10:30 Mais c'est dédiable.
00:10:31 Non mais ça, ça doit être fixé avec la Commission européenne.
00:10:33 C'est au-dessus de plusieurs dizaines de millions d'euros.
00:10:35 Donc ne vous inquiétez pas, le pêcheur de l'île de Ré…
00:10:37 Moi je ne suis pas inquiet personnellement.
00:10:39 Je tiens à vous rassurer quand même.
00:10:40 Le pêcheur de l'île de Ré, qui était l'argument principal
00:10:44 pour les opposants à l'ISS en France, ne sera absolument pas visé.
00:10:47 C'est les multimillionnaires et les milliardaires.
00:10:50 Donc c'est quoi, 10 millions d'euros ?
00:10:52 C'est au-dessus de 20, 30, 40.
00:10:54 Mais ça, c'est fixé ensuite dans le débat.
00:10:57 Millions d'euros.
00:10:58 Mais vous savez, les multimillionnaires et les milliardaires,
00:11:01 aujourd'hui, ils payent 0,5 % d'impôts sur leur fortune réelle,
00:11:07 leur taux d'imposition réel.
00:11:08 Ils payent moins d'impôts en proportion à leur fortune
00:11:13 que les classes moyennes et les classes moyennes supérieures.
00:11:14 Et vous savez, c'est un débat qui aujourd'hui est en train d'être gagné,
00:11:19 M. Duhamel, qui est en train d'être gagné.
00:11:21 Le Financial Times, qui n'est quand même pas l'humanité,
00:11:23 le Financial Times vient de faire un éditorial pour soutenir notre initiative.
00:11:27 Le FMI, qui n'est pas non plus une organisation ultra-gauchiste,
00:11:30 dit qu'il est temps de taxer les plus hauts patrimoines
00:11:33 en Europe et à l'échelle mondiale.
00:11:35 Et donc nous sommes en train de gagner ce débat.
00:11:36 Et ce n'est pas une lubie gauchiste,
00:11:38 c'est un mécanisme d'autodéfense des démocraties dans une situation de crise.
00:11:41 Il faut qu'on avance un petit peu.
00:11:42 Et vous savez qu'à l'origine de notre initiative citoyenne là-dessus,
00:11:45 il y a des multimillionnaires.
00:11:47 Par exemple, l'héritière de BASF qui dit "mais moi je veux être taxé".
00:11:50 Et donc vous répondez à cet appel.
00:11:52 Sur l'Ukraine, Raphaël Glucksmann, après la France,
00:11:54 ce sont désormais les États-Unis et l'Allemagne
00:11:56 qui autorisent les Ukrainiens à utiliser des armes occidentales
00:11:58 pour frapper des cibles militaires sur le territoire russe
00:12:01 d'où sont tirées des missiles.
00:12:02 Vous avez applaudi.
00:12:04 Si je résume au fond, depuis le début de cette campagne,
00:12:06 sur le sujet ukrainien,
00:12:07 vous êtes en fait totalement aligné avec le président de la République.
00:12:09 Pourquoi un électeur qui hésite et qui accorde énormément d'importance
00:12:14 au sujet ukrainien, voterait pour vous plutôt que pour Emmanuel Macron
00:12:17 puisque vous dites exactement la même chose ?
00:12:18 Parce que ça fait 20 ans que je le dis.
00:12:20 C'est quoi, une forme de droit d'antériorité ?
00:12:23 Regardez le dernier débat, d'ailleurs c'était sur BFM,
00:12:26 je suppose que vous l'avez regardé.
00:12:28 Absolument.
00:12:28 Donc quand on pose la question de l'autorisation pour les Ukrainiens
00:12:31 à frapper les bases russes qui les attaquent depuis le territoire russe…
00:12:34 Elle répond "ambiguïté stratégique".
00:12:35 Voilà, elle répond pas.
00:12:37 Oui, enfin Emmanuel Macron a été l'un des premiers pays à dire
00:12:39 "il faut pouvoir les autoriser".
00:12:40 Donc de ce point de vue-là…
00:12:41 Ensuite, au Parlement européen,
00:12:44 moi je suis à l'avant-garde du soutien pour l'Ukraine.
00:12:47 À chaque fois, on a des hésitations de Paris
00:12:51 ou d'autres capitales européennes, d'Emmanuel Macron,
00:12:54 qui nous font perdre 6 mois, 8 mois, 10 mois
00:12:57 dans le soutien à la résistance ukrainienne.
00:12:59 Et donc, moi je suis celui qui met le sujet sur la table à chaque fois.
00:13:03 Et vous reconnaissez qu'il n'y a pas de divergence majeure aujourd'hui
00:13:07 entre Emmanuel Macron et vous.
00:13:08 Quand Emmanuel Macron, après moult hésitations,
00:13:11 vient sur ma ligne, évidemment que j'applaudis,
00:13:13 évidemment que je dis que je suis d'accord.
00:13:15 Je ne vais pas faire de l'opposition pavlovienne
00:13:17 sur un sujet aussi grave.
00:13:19 C'est lui qui change de ligne.
00:13:22 Moi j'ai une ligne qui est constante depuis le 24 février 2022.
00:13:25 Mais j'aimerais vous dire une chose.
00:13:26 Aujourd'hui, la France n'a pas, donc Emmanuel Macron,
00:13:29 n'a pas réorganisé nos lignes de production
00:13:31 pour pouvoir livrer la résistance ukrainienne.
00:13:33 On est aujourd'hui en France incapable de livrer
00:13:36 plus que 5 000 obus par mois à la résistance ukrainienne
00:13:39 alors que les Russes en tirent 20 000 par jour.
00:13:41 Est-ce que c'est cela un soutien résolu à la résistance ukrainienne ?
00:13:44 Non.
00:13:45 Est-ce que le fait de refuser de saisir les 206 milliards
00:13:49 d'avoir public russe qui sont gelés dans nos banques
00:13:51 au moment où on se parle,
00:13:52 est-ce que c'est cela un soutien résolu ?
00:13:53 Donc vous dites qu'il y a encore de la marge pour aller plus loin ?
00:13:55 Il faut faire pression pour que nos États aillent plus loin.
00:13:58 Et avec une ligne rouge,
00:13:59 qui est qu'il n'y aura pas de confrontation militaire directe avec la Russie.
00:14:03 Et que tout le reste doit être fait pourquoi ?
00:14:06 Pas par solidarité avec un peuple qui se bat pour sa liberté simplement.
00:14:09 Mais parce que nous sommes les cibles de Vladimir Poutine.
00:14:11 Moi j'ai présidé la commission spéciale sur les insurgences au Parlement européen.
00:14:15 C'est moi qui ai mis le dossier sur la table à l'échelle européenne.
00:14:18 Et je sais qu'il y a une guerre hybride qui vise nos démocraties
00:14:20 et que nos démocraties doivent se défendre
00:14:22 et qu'il faut être inflexible là-dessus.
00:14:24 Je voudrais qu'on retourne à l'échelle nationale un instant.
00:14:26 J'aimerais préciser un point avec vous
00:14:28 qui fait l'objet d'une controverse pendant cette campagne,
00:14:29 c'est votre position sur la retraite à 60 ans.
00:14:31 C'était dans le programme de la NUPES en 2022.
00:14:34 Vous avez été interrogé sur le sujet et vous avez dit
00:14:36 "60 ans, mais pas pour tout le monde".
00:14:38 La France Insoumise vous a reproché d'avoir trahi l'esprit de la NUPES.
00:14:43 C'est quoi votre réforme des retraites idéale Raphaël Luxman ?
00:14:46 60 ans. Est-ce que vous pensez sincèrement
00:14:48 que quelqu'un qui a commencé à 17 ans,
00:14:51 qui a travaillé à l'usine toute sa vie,
00:14:53 doit partir au même âge à la retraite que moi ?
00:14:56 Attendez, moi je vous pose la question sur la réforme des retraites
00:14:59 qui est défendue aujourd'hui par la gauche sociale démocrate
00:15:01 puisque ce qui était dans le programme de la NUPES
00:15:03 c'était le retour à 60 ans.
00:15:05 C'est simplement ce que j'ai dit.
00:15:07 On peut avoir une base légale,
00:15:09 mais aujourd'hui, la réforme unique portée par Emmanuel Macron,
00:15:13 sur laquelle il faut revenir...
00:15:14 Non, non, sur laquelle il faut revenir, c'est en tant que...
00:15:17 Vous êtes opposé à la réforme mise en oeuvre par Emmanuel Macron.
00:15:19 C'est celui qui a commencé à travailler à 17 ans
00:15:21 et qui a travaillé toute sa vie à l'usine, contrairement à moi.
00:15:24 Alors c'est quoi votre réforme des retraites idéale,
00:15:27 celle de la gauche sociale démocrate,
00:15:28 qu'elle pourrait mettre en oeuvre si elle arrivait au pouvoir ?
00:15:30 C'est une réforme des retraites où la base, l'objectif,
00:15:35 c'est que celui qui a commencé à travailler à 17 ans
00:15:36 puisse partir à 60 ans.
00:15:37 D'accord, et celui qui a commencé à travailler plus tard ?
00:15:40 Et le cadre qui a commencé beaucoup plus tard,
00:15:42 eh bien il partira plus tard.
00:15:43 Et donc c'est quoi ? C'est une réforme par points ?
00:15:45 Est-ce qu'on garde l'âge légal à 64 ans ?
00:15:47 Non, on ne garde pas l'âge légal à 64 ans
00:15:49 puisque je viens de vous expliquer que ça pénalise
00:15:52 celui qui commence à travailler beaucoup plus tôt.
00:15:55 Donc moi, c'est la base légale, c'est 60 ans,
00:15:57 mais pour les cadres et ceux qui commencent à travailler plus tard,
00:15:59 eh bien eux, ils partent plus tard.
00:16:01 C'est simple, c'est hyper simple, c'est hyper clair
00:16:04 et simplement ça a été l'objet d'une polémique politicienne
00:16:07 puisque je ne revenais pas sur la base de 60 ans.
00:16:09 Mais pour ceux qui commencent…
00:16:10 Je n'expliquais juste que ce n'était pas universel,
00:16:14 mais ce n'est même pas universel dans le programme de la LNUPES non plus.
00:16:16 Mais pour être très précis, pour ceux qui auront commencé à travailler plus tard,
00:16:20 il y aura des gens qui ne pourront déclencher leur droit à la retraite
00:16:22 qu'à partir de 64 ans, voire 65 ans.
00:16:26 Je vous explique quelque chose de très simple.
00:16:28 Moi et quelqu'un qui a commencé à travailler à l'usine à 17 ans,
00:16:32 ce n'est pas la même chose, Benjamin Manuel.
00:16:34 Et par ailleurs, je vous dis aussi que ce n'est pas à l'échelle européenne
00:16:38 et par l'élection que sera décidé le retour.
00:16:42 Ce qui est sûr, c'est qu'on a un accord fondamental
00:16:44 pour dire que la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron
00:16:47 est profondément inique et que la manière dont il a traité
00:16:50 un mouvement social aussi digne, aussi puissant
00:16:53 est profondément antidémocratique.
00:16:55 Et que c'est une blessure qui existe encore dans notre pays,
00:16:58 que les gens ne sont pas des poissons rouges
00:17:00 et qu'à mon avis, Emmanuel Macron payera cette réforme-là.
00:17:03 Il nous reste quelques minutes, Raphaël Glusman, deux questions politiques.
00:17:06 La première, elle concerne un socialiste, un ancien président
00:17:09 qui visiblement a envie de parler en ce moment,
00:17:12 François Hollande, qui va d'ailleurs tenir un meeting cette semaine.
00:17:16 Il va voter pour vous.
00:17:17 C'est un atout, c'est un boulet pour votre campagne, François Hollande.
00:17:20 Moi, j'ai un cap clair et tous les gens qui soutiennent ce cap sont des atouts.
00:17:24 Oui, mais vous n'arrêtez pas de dire "moi, c'est la gauche de Delors et de Badinter".
00:17:26 Je ne vous entends jamais dire "moi, c'est la gauche de François Hollande".
00:17:29 Mais parce qu'on a des référents qui sont Delors et Badinter,
00:17:32 qui en plus, ça ne nous aura pas échappé, ont disparu au début de la campagne.
00:17:36 Mais par exemple, vous allez tenir un meeting avec Martine Auriol.
00:17:38 C'est une figure tutélaire.
00:17:39 Oui, je vais tenir le dernier meeting à Lille.
00:17:42 D'ailleurs, je vous invite, vous, mais surtout les gens qui nous regardent,
00:17:44 à venir à Lille le vendredi 7.
00:17:45 Mais vous ne ferez pas de meeting avec François Hollande ?
00:17:47 Non, je ne ferai pas de meeting avec François Hollande.
00:17:48 Ça s'est fait comme ça.
00:17:49 Mais moi, ce que je vous dis, c'est que mon cap est clair.
00:17:52 Mais ça vous gêne ?
00:17:52 C'est une sociale démocratie.
00:17:53 Mais non, ça ne le gêne pas.
00:17:54 Mais François Hollande, il vous gêne.
00:17:55 Certains disent, voilà, il prend du temps de parole.
00:17:58 C'est une forme d'irritant à gauche.
00:17:59 J'ai compris.
00:18:00 Moi, je m'appelle Raphaël Glucksmann.
00:18:02 Alors, j'espère que vous vous en souviendrez.
00:18:04 De ce point de vue-là, je pense que c'est bon.
00:18:05 Je m'appelle Raphaël Glucksmann.
00:18:07 Je n'ai pas été ministre.
00:18:08 Je n'ai pas été président.
00:18:10 Je n'ai pas été premier ministre.
00:18:12 Le bilan de François Hollande, c'est quelque chose de positif pour la gauche ?
00:18:14 Je m'appelle Glucksmann ou il faut l'oublier ?
00:18:16 Mine, ce bilan, il y a des choses positives, il y a des choses négatives.
00:18:22 Et surtout, ce qu'il faut, c'est inventer un cap clair.
00:18:24 Moi, je ne propose pas la réédition du passé.
00:18:27 Je ne propose qu'une seule chose.
00:18:29 Une sociale démocratie qui est refondée dans la révolution écologique
00:18:35 et qui propose une nouvelle offre politique.
00:18:37 Et moi, ce que je veux, c'est qu'on parle d'Europe dans cette élection.
00:18:40 Je sais que chez vous, c'est extrêmement compliqué.
00:18:42 Non, pas du tout.
00:18:43 On va consacrer deux heures au sujet européen.
00:18:46 Une toute dernière question.
00:18:47 À quel moment viennent les sujets européens ?
00:18:49 François Hollande, la NUPES.
00:18:51 Je ne sais pas si vous connaissez la devise de Guillaume Dorange,
00:18:53 "Points nés besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer."
00:18:55 Je vous ai déjà posé la question une dizaine de fois sur vos ambitions futures.
00:18:59 Où est-ce que vous serez ?
00:19:00 Heureusement que j'ai suivi cette devise-là au début de la campagne,
00:19:04 quand on en me donnait à huit et qu'on a réussi à créer cette dimension.
00:19:06 J'essaie de la reformuler différemment.
00:19:08 C'est la dernière question, il nous reste quelques secondes.
00:19:09 Où est-ce que vous serez en mai 2027 ?
00:19:12 Alors là, je n'en sais strictement rien.
00:19:15 Est-ce que vous serez bien au chaud à Strasbourg ou à tenir des meetings pour que la gauche…
00:19:18 Bien au chaud à Strasbourg, c'est ambitieux.
00:19:21 Ça dépend quelle fois de l'année.
00:19:23 Non, mais moi, ce que je ferais, c'est que je participerais à la reconstruction
00:19:26 sur ce cap clair que j'ai énoncé.
00:19:28 Mais vous savez, moi, j'ai cité des exemples.
00:19:30 J'ai cité, dans le meeting qu'on a fait à Paris,
00:19:32 j'ai cité Blum pour son refus de la violence.
00:19:35 J'ai cité Mendes pour son culte de l'intégrité.
00:19:37 Et de la sincérité.
00:19:39 Eh bien, Blum et Mendes, ce sont les boussoles qui guident.
00:19:43 Ce qu'il faut désormais, c'est réinventer une gauche qui soit au clair avec elle-même
00:19:48 et dans son attachement viscéral à l'Europe,
00:19:51 à l'Europe que vous aimez, j'en suis sûr, même si vous en parlez fort peu dans les entretiens que vous menez.
00:19:56 C'est terminé. Juste une question rituelle.
00:19:58 C'est Manon Aubry dans un instant qui va vous succéder à cette place.
00:20:01 Une qualité et un défaut de Manon Aubry, en un mot ?
00:20:06 Combative.
00:20:09 Pour la qualité et pour le défaut ?
00:20:11 Eh bien, quelle campagne, quoi.
00:20:15 Sur la campagne en général ?
00:20:16 Non, je veux dire, il y a vraiment des règles dans le débat public et je suis navré.
00:20:20 Merci beaucoup Raphaël Glucksmann d'avoir participé à ce grand oral.
00:20:23 Attendez, une seconde.
00:20:24 On va rejoindre tout de suite Manon Aubry qui va venir sur ce plateau.
00:20:28 Et vous pouvez partir.
00:20:32 Merci beaucoup Raphaël Glucksmann.
00:20:35 Bonjour Manon Aubry.
00:20:37 Bonjour.
00:20:38 Il n'y a même pas eu de poignée de main.
00:20:39 On était pressé.
00:20:41 Rassurez-vous, je le saluerai au Parlement européen.
00:20:46 Ce n'est pas les deux gauches irréconciliables qu'on a vu ?
00:20:48 Je n'ai jamais théorisé les deux gauches irréconciliables.
00:20:50 Par contre, je théorise la gauche dans la clarté et la gauche dans le combat,
00:20:53 puisque c'est une qualité que m'a prêtée Raphaël Glucksmann.
00:20:56 Donc, vous avez une gauche de combat face à vous qui défend fermement la retraite à 60 ans,
00:21:00 ce que j'ai bien vu que c'était un peu compliqué.
00:21:01 On y reviendra dans un instant.
00:21:02 Manon Aubry, je voudrais commencer avec l'actualité au Proche-Orient.
00:21:05 Question que vous avez placée au cœur de votre campagne.
00:21:08 Le président américain Joe Biden a présenté une initiative reprenant une proposition israélienne
00:21:11 pour un cessez-le-feu.
00:21:13 En plusieurs phases, une initiative qui a été soutenue par Emmanuel Macron.
00:21:15 Est-ce que vous aussi, à la France Insoumise, vous soutenez cette initiative présentée par le président ?
00:21:19 Oui, vous savez, toutes les initiatives qui vont favoriser la fin des horreurs
00:21:24 et du massacre dans la bande de Gaza sont bonnes à prendre.
00:21:27 Toutes les initiatives qui permettront la libération des otages sont bonnes à prendre.
00:21:31 Toutes les initiatives qui permettront aux Palestiniens de retrouver ce droit simple
00:21:36 à vivre en toute dignité dans un territoire qui est le leur,
00:21:40 à ne plus avoir des camps de réfugiés qui sont pris pour cible,
00:21:42 des hommes et des femmes brûlés à vif, des enfants décapités.
00:21:45 Il faut prendre tout ce qu'il y a à prendre.
00:21:47 Mais je regrette que les initiatives diplomatiques aient mis autant de temps.
00:21:50 Et Emmanuel Macron, le premier, il tergiverse encore juste sur la reconnaissance de l'État de Palestine
00:21:55 en disant que ce n'est pas le bon moment.
00:21:57 Mais ce sera quand le bon moment ? Quand il n'y aura plus de population palestinienne ?
00:22:01 Quand ils auront tous été décimés par ces années de nettoyage ethnique ?
00:22:05 Vous voyez, je pense qu'il faut du sérieux, de la raison.
00:22:08 Et la France et l'Union européenne auraient dû prendre, depuis le début,
00:22:12 des sanctions à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahou
00:22:15 pour s'assurer d'utiliser tous les leviers pour ramener la paix au Proche-Orient,
00:22:18 comme un embargo sur l'envoi d'armes ou la suspension de l'accord d'association
00:22:22 entre l'Union européenne et Israël.
00:22:23 Une question très concrète, madame Aubry.
00:22:24 Vous avez applaudi les réquisitions du procureur de la CPI de la Cour pénale internationale
00:22:27 qui a requis un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
00:22:31 Si la Cour suivait les réquisitions du procureur et que vous étiez au pouvoir,
00:22:34 est-ce que ça voudrait dire que vous autoriseriez l'interpellation du Premier ministre israélien
00:22:39 s'il était sur le sol français ?
00:22:40 Oui.
00:22:41 C'est-à-dire que vous êtes au pouvoir, pour une raison ou une autre,
00:22:44 un avion qui arrive sur le territoire français ou une visite, il est arrêté, interpellé ?
00:22:49 Oui, parce que la France est partie prenante du statut de Rome qui a mis en place la Cour pénale internationale.
00:22:54 C'est d'ailleurs Jacques Chirac qui l'a signé et qui, je pense, doit se retourner dans sa tombe
00:22:58 quand on voit comment la droite remet en cause le droit international et la Cour pénale internationale.
00:23:02 Mais bien sûr, ce serait notre responsabilité.
00:23:05 Et de la même manière…
00:23:06 Donc, un dirigeant d'un État démocratique serait interpellé ?
00:23:09 Mais parce que vous êtes un dirigeant démocratique, ça vous protège
00:23:13 et ça vous abstient de massacrer des populations et de violer le droit international.
00:23:19 Il n'y a pas de crime de guerre ou de crime contre l'humanité démocratique, Benjamin Duhamel.
00:23:24 Quand vous commettez des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité,
00:23:27 vous devez en payer les conséquences devant le droit international.
00:23:31 Donc la réponse est très claire, c'est oui.
00:23:33 Tout au long de cette campagne, les propos prises d'opposition de votre colistière, Rima Hassan,
00:23:36 ont suscité le débat, parfois la polémique.
00:23:38 Je voudrais vous soumettre un de ces tweets, il y en a eu plusieurs.
00:23:41 On va faire l'exégèse de chacun des tweets de chacun de mes candidats.
00:23:44 Je crois que c'est important pour, encore une fois, éclairer ceux qui nous regardent
00:23:46 et qui sont en train de faire leur choix pour le 9 juin.
00:23:48 Un tweet publié après les bombardements à Rafah.
00:23:50 "Israël est une monstruosité sans nom". Est-ce que vous auriez pu écrire la même chose ?
00:23:56 Vous ne pensez pas que prendre pour cible un camp de réfugiés humanitaires…
00:24:01 Et je rappelle à Rafah où le gouvernement israélien a demandé à la population palestinienne de se réfugier.
00:24:07 Vous les avez vus ces images, Benjamin Duhamel ?
00:24:09 Non seulement j'ai vu ces images, non seulement on en a parlé sur cette antenne,
00:24:15 simplement il y a une différence entre parler du massacre, du carnage qui est en cours,
00:24:21 et l'idée de dire que c'est une généralité, c'est Israël, le pays Israël,
00:24:25 qui est une monstruosité sans nom. Est-ce que vous pourriez dire la même chose ?
00:24:29 Je ne fais pas la confusion entre l'État d'Israël et la population palestinienne,
00:24:33 c'est ce que fait votre policière Manon Brie.
00:24:35 Pour le simple fait déjà, Benjamin Duhamel, qu'en Israël, il y a aussi une contestation de la part de la population israélienne,
00:24:41 il y a aussi des gens qui descendent dans la rue, qui ne sont pas d'accord avec ce que fait ce gouvernement.
00:24:45 Je vais vous dire, toutes les tentatives de dévier le débat politique que l'on a sur les plateaux télé,
00:24:53 pour aller faire "ah mais attendez, c'est Benjamin Duhamel qui a mis ce mot, ce n'est pas le bon".
00:24:57 Non, non, c'est moi qui m'excuse monsieur Duhamel, parce qu'au bout d'un moment…
00:25:01 Il n'y a pas écrit sur ce tweet, Manon Brie, il n'y a pas écrit "Benjamin Netanyahou commet des actions monstrueuses,
00:25:06 les bombardements sont monstrueux", il y a écrit "Israël est une monstruosité".
00:25:10 Est-ce que vous considérez qu'Israël est une monstruosité ?
00:25:13 Je considère que ce qui est commis dans la bande de Gaza sont des monstruosités.
00:25:17 Donc je vous contacte et je prends un témoin sur Kinographe que vous ne reprenez pas l'expression telle qu'elle est.
00:25:22 Ces monstruosités sont commises par un gouvernement qui doit en payer les conséquences.
00:25:26 Mais Benjamin Duhamel, je dois vous dire que j'en ai un peu marre dans cette campagne,
00:25:29 qu'on tente à chaque fois de faire diversion, à chaque fois pour ne pas parler au cœur du sujet.
00:25:35 Non, monsieur Duhamel, vous ne m'interrogez pas sur les leviers qui existent pour mettre fin à ce massacre.
00:25:40 Je viens de vous poser une question sur l'initiative, mais simplement je constate que visiblement ce tweet de votre collègue
00:25:44 vous met mal à l'aise puisque vous ne reçonnez pas l'expression.
00:25:46 Je ne suis pas du tout mal à l'aise. Moi, là où je suis à l'aise, monsieur Duhamel,
00:25:49 c'est que dans cette campagne, on est porté la voie de la paix.
00:25:52 Dans cette campagne, on a été bien seul à demander des sanctions à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahou.
00:25:57 Vous regrettez d'avoir proposé à Rima Hassan d'être au Régime ?
00:25:59 Je ne regrette absolument pas, j'en suis très fière.
00:26:01 Et je prends en témoin ceux qui nous regardent.
00:26:03 Si vous voulez la paix à Gaza, si vous voulez la cohérence dans le droit international,
00:26:07 si vous voulez la fin des massacres dans la bande de Gaza,
00:26:10 oui, vous avez la possibilité d'envoyer la première franco-palestinienne au Parlement européen.
00:26:13 Et c'est une sacrée fierté, je dois dire.
00:26:15 Juste avant de parler d'Ukraine, vous imaginez, une seconde,
00:26:18 je me demande quelle aurait été votre réaction si quelqu'un sur une liste,
00:26:22 Renaissance ou du Rassemblement national, avait fait un tweet en disant
00:26:24 "la Palestine est une monstruosité".
00:26:26 Comment est-ce que vous auriez réagi ?
00:26:27 Je constate surtout qu'on parle beaucoup de Rima Hassan sur chacun de ses tweets,
00:26:32 mais par exemple, on ne parle jamais du fait qu'elle soit, comme beaucoup d'entre nous,
00:26:36 mais elle, tout singulièrement, elle fasse l'objet de menaces, d'appels au viol.
00:26:41 Ce qui est absolument inacceptable.
00:26:43 Et ça ne suscite…
00:26:44 Mais simplement là, je parle de ses propos.
00:26:46 Ça ne suscite aucune réaction.
00:26:48 Non, personne, on n'a pas demandé de réaction à Valérie Hayé, à mes concurrents,
00:26:53 en disant "est-ce que vous trouvez ça normal qu'une candidate à l'élection européenne…
00:26:57 Mais si quelqu'un disait "la Palestine est une monstruosité",
00:26:59 est-ce que ça vous choquerait ?
00:27:01 Mais les crimes du Hamas sont une monstruosité.
00:27:04 Oui, ce qui n'est pas la même chose que de dire "la Palestine".
00:27:06 Je vous ai dit, les crimes d'Israël sont une monstruosité,
00:27:08 les crimes du Hamas sont une monstruosité,
00:27:11 et le droit international est bien fait,
00:27:14 ils sont tous les deux poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
00:27:17 Vous voyez, nous sommes les défenseurs de la paix dans cette campagne et j'en suis très fière.
00:27:20 Justement, la paix sur l'Ukraine vous dit de vouloir ouvrir des canaux diplomatiques
00:27:23 pour arriver à la paix.
00:27:25 Est-ce que pour vous cette paix serait acceptable si elle impliquait des concessions territoriales,
00:27:28 par exemple la Crimée ou le Donbass ?
00:27:30 Mais c'est à l'Ukraine de définir ses conditions d'acceptabilité de la paix.
00:27:34 Nous, notre responsabilité en tant que la France et l'Union européenne,
00:27:37 c'est de faciliter des canaux diplomatiques pour remettre les différents protagonistes autour de la table.
00:27:42 Ce que nous disons sur l'Ukraine, c'est un plan de paix en trois parties.
00:27:45 Premièrement, aide financière, logistique et militaire à l'Ukraine.
00:27:49 Et d'ailleurs, sur la partie financière, on est les seuls à proposer l'annulation de la dette.
00:27:53 Deuxième niveau, arrêter l'hypocrisie et notamment de soutenir directement la Russie
00:27:57 en important du gaz et des encres russes.
00:27:59 Et troisième niveau, oui, activer...
00:28:01 Non mais c'est important de comprendre notre plan de paix dans sa globalité.
00:28:05 La question est très précise. Est-ce que cette paix, selon vous,
00:28:07 est-ce que vous fixez comme préalable aux négociations le fait que les troupes de Vladimir Poutine
00:28:10 se retirent du Donbass et de la Crimée ?
00:28:12 Ou est-ce que vous dites au fond, il faudra qu'il y ait des concessions territoriales ?
00:28:14 Je fixe comme préalable aux négociations le fait que l'Ukraine fixe ses positions.
00:28:19 Je suis désolée, ce n'est pas à moi de dire aux Ukrainiens,
00:28:21 vous allez accepter la paix à telle ou telle condition.
00:28:23 Par contre, notre responsabilité en tant que gouvernement français ou de l'Union européenne,
00:28:28 c'est de faciliter les conditions des canaux diplomatiques.
00:28:31 C'est ce qu'a fait l'Allemagne, qui propose un sommet sur la paix les 15 et 16 juin.
00:28:34 Et d'ailleurs, Vladimir Zelensky a dit le premier qu'il était prêt à y assister.
00:28:38 Comme quoi, il y a des outils qui sont possibles.
00:28:40 On pourrait aussi protéger, par exemple, les centrales nucléaires autour desquelles se déroule cette guerre
00:28:45 et qui fait peser une menace sur l'ensemble du continent européen.
00:28:48 Est-ce que pour vous, l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 était légitime ?
00:28:53 Non, elle n'était pas légitime.
00:28:55 Et vous savez, ce n'est pas moi qui…
00:28:57 C'était contraire aux droits internationaux ?
00:28:58 C'était contraire aux droits internationaux.
00:28:59 Et d'ailleurs, je crois que c'est François Hollande lui-même
00:29:03 qui avait invité Vladimir Poutine à la suite de l'annexion de la Crimée.
00:29:07 J'observe que vous n'avez pas posé la question à M. Glucksmann juste avant moi.
00:29:10 Je fais des choix.
00:29:11 Mais simplement, ce qui est intéressant, c'est que vous dites…
00:29:13 J'observe ces choix, M. Diaby.
00:29:14 Vous avez écouté l'interview de Raphaël Glucksmann sur la question de la retraite à 60 ans.
00:29:17 Je l'ai écoutée avec beaucoup d'intérêt.
00:29:18 Il n'était pas particulièrement satisfait.
00:29:19 Je l'ai écoutée avec beaucoup d'intérêt.
00:29:20 Donc si l'idée est d'essayer d'expliquer qu'il y a une sorte de deux poids, deux mesures dans les questionnements,
00:29:24 vous verrez à la fin de cette émission que j'essaye d'insister sur les questions qui me sont posées.
00:29:28 Mais je n'étais pas au pouvoir.
00:29:29 Moi, je n'étais pas au pouvoir au moment de l'annexion de la Crimée.
00:29:32 Je n'étais même pas députée européenne, mais je vous dis que c'est une violation du droit international.
00:29:35 Vous avez votre… Je ne sais pas comment on peut l'appeler… leader, patron, mais en tout cas, autorité morale.
00:29:39 C'est le moment où vous ressortez les tweets…
00:29:40 Ah non, pas les tweets !
00:29:41 … hors contexte de Jean-Luc Mélenchon en 2014.
00:29:44 On n'est que névropratiques, M. Diaby.
00:29:46 Sur son blog, « La Crimée est perdue pour le temps. Bonne nouvelle ! »
00:29:49 au moment de l'annexion de la Crimée par les Russes.
00:29:51 Bonne nouvelle !
00:29:52 On va pouvoir faire l'exégèse de tout ce qui s'est passé.
00:29:55 Je suis désolée, on aura besoin d'un peu plus de 15 minutes d'interview pour refaire toute l'histoire.
00:30:00 Moi, je vous dis très clairement quelle est ma position.
00:30:02 C'est une violation du droit international.
00:30:04 Et j'observe qu'on n'était pas au pouvoir à ce moment-là.
00:30:06 Et ce n'est pas nous qui avons déroulé le tapis rouge à Vladimir Poutine à ce moment-là.
00:30:09 Manon Auvry, rapidement, je voudrais qu'on parle d'immigration.
00:30:12 Vous êtes opposée au pacte asile-immigration.
00:30:14 Et vendredi matin, encore au micro d'Apolline de Malherbe,
00:30:17 vous avez insisté sur votre volonté de régulariser les travailleurs sans papier.
00:30:20 Vous l'avez dit très clairement.
00:30:21 Question annexe, ceux qui ne travaillent pas, c'est-à-dire des clandestins,
00:30:26 des étrangers en situation illégale qui ne travaillent pas.
00:30:28 Qu'est-ce que vous faites d'eux ?
00:30:30 Est-ce que vous dites, oui, il faut assumer de les renvoyer chez eux, dans leur pays d'origine ?
00:30:35 Ou est-ce qu'au contraire, vous dites, c'est régularisation massive,
00:30:37 non seulement pour ceux qui travaillent, mais aussi pour ceux qui ne travaillent pas ?
00:30:39 Juste, monsieur Duhamel, j'observe, puisqu'on arrive à la fin de cette interview,
00:30:42 que vous ne m'avez posé que des questions internationales
00:30:44 et aucune question sur le premier sujet de préoccupation des Françaises et des Français.
00:30:47 Le premier sujet que l'on porte dans nos meetings,
00:30:50 qui est la question de la vie chère.
00:30:51 Je crois, Manon Aubry, que ceux qui regardent l'émission
00:30:53 pourront constater que vous avez accordé une place de choix à la question du proche environnement.
00:30:57 Je crois que vous n'avez pas assisté beaucoup à mes meetings,
00:31:00 puisque vous n'avez pas vu d'autres sujets.
00:31:01 Je crois que vous êtes partenaire d'un institut de sondage qui s'appelle Elab.
00:31:04 J'ai vu le sondage assez intéressant qui est sorti hier,
00:31:07 qui dit les trois premières propositions plébiscitées par les Françaises et les Français.
00:31:10 Il y a le blocage des prix des produits de première nécessité.
00:31:13 Vous ne voulez pas répondre à ma question sur les droits ?
00:31:14 Si j'y arrive, l'inscription du droit à l'IVG et la taxation des super-profits.
00:31:17 Ça tombe bien.
00:31:18 Ce sont des sujets que je porte.
00:31:19 Et quand on interroge les Français sur les sujets de préoccupation,
00:31:21 il y a le pouvoir d'achat et l'immigration.
00:31:23 J'observe, monsieur Duhamel, que vous avez fait le choix,
00:31:26 à la gauche que je représente, au programme de la NUPES que je porte,
00:31:29 de ne pas me poser une seule question sur les sujets sociaux,
00:31:32 qui est la première préoccupation.
00:31:34 Je choisis les questions que vous posez.
00:31:36 Moi, je choisis mes priorités politiques, monsieur Duhamel.
00:31:38 Je choisis mes questions, vous choisissez vos réponses.
00:31:40 Qu'est-ce que vous faites des étrangers en situation illégale qui ne travaillent pas ?
00:31:43 Si vous n'aviez pas attendu le dernier dimanche des élections européennes
00:31:46 pour m'inviter, contrairement à toutes les autres têtes de liste que vous avez invitées,
00:31:49 je crois que vous avez été présente sur BFMTV.
00:31:51 Vous auriez eu l'occasion.
00:31:52 Jean-Luc Mélenchon, je l'ai reçu deux fois.
00:31:53 Manuel Bombard.
00:31:54 Vous auriez eu l'occasion d'avoir une présentation dans les détails.
00:31:57 Je reviens à la question, mais grâce à vous, aucun sujet, je ne fuis pas la question.
00:32:01 Oui, il faut régulariser massivement les travailleurs sans papier.
00:32:05 Et ceux qui ne travaillent pas.
00:32:06 J'observe que l'extrême droite, qui a fait campagne sur le sujet,
00:32:08 notamment en Italie, Giorgia Meloni, a régularisé 450 000 travailleurs sans papier.
00:32:13 Vous pourrez poser la question à Jordan Bardella.
00:32:15 À Marion Maréchal plutôt.
00:32:16 Et à Marion Maréchal.
00:32:17 Mais Jordan Bardella veut aussi une coalition des extrêmes droite.
00:32:20 Donc sur ceux qui…
00:32:21 Ceux qui ne sont pas des travailleurs sans papier.
00:32:23 La question qui nous est posée, c'est où est-ce que vous les raccompagnez ?
00:32:26 Je prends le cas concret d'un Syrien qui n'a pas eu ses papiers.
00:32:31 Vous le rendez à qui ? À Daesh.
00:32:33 Vous le renvoyez où ?
00:32:34 Prenons plutôt l'exemple de quelqu'un qui vient d'un pays sûr et qui n'est pas éligible à l'asile.
00:32:37 Déjà, ça vous enlève…
00:32:39 En pratique, vous avez 90 % des OQTF, donc des obligations de quitter le territoire,
00:32:43 qui ne sont pas applicables.
00:32:44 Un chef d'Etat qui ne travaille pas et qui n'est pas éligible à l'asile.
00:32:47 Qu'est-ce que vous faites ?
00:32:48 Mais ça ne concerne quasiment personne, en fait.
00:32:50 Ah bon ?
00:32:51 Benjamin Duhamel. Oui.
00:32:52 Vous êtes sûre ?
00:32:53 Ah oui, je suis sûre.
00:32:54 Parce qu'en pratique, vous voyez ce truc de…
00:32:56 Mais combien on va en raccompagner ?
00:32:58 D'ailleurs, on voit cette forme de concours lépine sur les plateaux télé
00:33:01 de celui qui raccompagnera le plus d'étrangers pour en faire une chaire à canon électorale.
00:33:05 Moi, je suis en désaccord avec ça.
00:33:07 Et dernier sujet sur les questions migratoires.
00:33:09 Si vous prenez le sujet au sérieux, alors il faut agir sur les causes des migrations.
00:33:12 Pour que les gens ne montent pas sur un radeau de survie au péril de leur vie,
00:33:16 ça veut dire la fin des accords de libre-échange, des accords commerciaux inégaux.
00:33:19 Et au Parlement européen, je préside le seul groupe qui n'a jamais donné aucune voix
00:33:23 aux accords de libre-échange.
00:33:24 Un autre sujet important, je pense, de cette campagne.
00:33:26 C'est vrai, alors que d'autres groupes sont traversés par des contradictions.
00:33:28 C'est d'ailleurs ce que j'ai souligné avec Raphaël Glucksmann, qui était là juste avant vous.
00:33:32 Il y a 95% de son groupe qui vote les accords de libre-échange.
00:33:34 Et je le regrette parce que s'opposer aux accords de libre-échange,
00:33:37 c'est le meilleur moyen de protéger l'industrie et l'agriculture.
00:33:40 - Manon Aubry, pour terminer, question traditionnelle.
00:33:42 Une qualité et un défaut quant à la personne qui va vous succéder dans un instant
00:33:46 et que j'aperçois à l'entrée de ce studio, Jordan Bardella, la tête de liste Rassemblement National.
00:33:50 Une qualité et un défaut ?
00:33:52 - Un défaut sexiste qui combat les droits des femmes,
00:33:57 puisqu'il s'est opposé systématiquement au droit à l'IVG.
00:34:04 - Et la qualité ?
00:34:05 - Une qualité, vous savez, moi je fais du water polo,
00:34:07 et je suis une femme qui doit bien aimer la piscine,
00:34:09 vu le peu de fois qu'il est venu au Parlement européen,
00:34:11 puisqu'il a déposé en 5 ans de mandat 76 amendements,
00:34:14 quand j'en ai déposé 4 800.
00:34:15 Donc voilà, un beau député fantôme qui doit aimer la piscine.
00:34:17 - Je ne sais pas si c'est vraiment une qualité,
00:34:19 mais ceux qui nous regardent, nous jurerons merci beaucoup.
00:34:20 - Moi j'adore la natation, sans doute lui aussi.
00:34:22 - Merci beaucoup, merci Manon Aubry.
00:34:23 Et donc tout de suite, c'est Jordan Bardella.
00:34:25 Attendez, Manon Aubry.
00:34:27 Voilà, on attend juste.
00:34:29 - Bonne natation.
00:34:32 - Merci.
00:34:33 - Bonjour.
00:34:34 - Et donc je dis les coulisses, Manon Aubry qui vient de dire bonne natation.
00:34:39 - Toujours en très grande élégance, Madame Aubry et la France insoumise.
00:34:43 - Bonjour Jordan Bardella.
00:34:44 - Bonjour Monsieur Duhamel, merci de votre invitation.
00:34:46 - Merci de participer à ce BFM Politics spécial élection européenne.
00:34:49 Dans notre sondage du jour, vous êtes très largement en tête, 32,5%.
00:34:52 Et pourtant, la candidate de la majorité martèle que rien n'est joué.
00:34:56 Quant à Gabriel Attal, il demande aux Français s'ils veulent vraiment, je cite,
00:34:59 "En 45 ans, entre 1979 et 2024, le visage de la France passe de celui de Simone Veil à celui de Marine Le Pen."
00:35:06 Dans l'entre-deux-tours de la campagne présentielle en 2022,
00:35:09 ces assauts de la majorité avaient été efficaces.
00:35:12 Est-ce que là, vous craignez que ce soit la même chose et donc que vous baissiez dans les sondages
00:35:16 et qu'à la fin, le score soit plus décevant que ce qu'il n'est aujourd'hui ?
00:35:19 - Non, ce qui est décevant, c'est le niveau des arguments.
00:35:25 Je veux dire, on est dans un débat démocratique, on peut se confronter,
00:35:27 on peut confronter les deux visions qu'on a de l'Europe
00:35:31 sans tomber dans des espèces de caricatures ou systématiquement dans des instrumentalisations
00:35:36 de périodes qui parfois ont pu être douloureuses.
00:35:39 Je m'étonne de voir que depuis le début de cette campagne des élections européennes,
00:35:42 Emmanuel Macron et sa candidate font campagne en instrumentalisant le drame de l'Ukraine et le conflit en Ukraine.
00:35:49 La France insoumise et la gauche font campagne, eux, en instrumentalisant le conflit israélo-palestinien
00:35:54 et évidemment en faisant de l'électoralisme sur la question de la Palestine et plus largement du Hamas.
00:36:00 Moi, je fais campagne sur le quotidien des Français, sur le destin de la France
00:36:03 et moi, j'ai des propositions concrètes et je n'ai pas peur du débat.
00:36:08 Donc oui, c'est le niveau des caricatures.
00:36:10 - Et on va détailler dans un instant vos propositions. Rentrons dans les sujets européens.
00:36:14 Tout au long de cette campagne, vous avez été ciblé par vos opposants
00:36:16 pour votre manque d'implication au Parlement européen.
00:36:18 Je rappelle qu'en cinq ans, vous avez déposé 21 amendements contre 3460 pour Manoubri,
00:36:23 mise de sang pour François-Xavier Bellamy.
00:36:25 Je ne vais pas tant vous demander de vous justifier, vous l'avez déjà fait.
00:36:29 Est-ce que simplement, vous vous engagez dans le prochain mandat
00:36:32 à être un peu plus travailleur, un peu moins dilettante ?
00:36:35 - Monsieur Duhamel, j'ai un taux de présence de 94 % au Parlement européen.
00:36:40 Donc on va peut-être… Attendez, on va aller au bout.
00:36:42 - Oui, mais on a décortiqué les chiffres.
00:36:43 - Oui, mais moi, je vais décortiquer…
00:36:44 - Vous savez très bien que sur le taux de présence, c'est notamment quand il y a des votes en plénière.
00:36:46 - Oui, oui, bah oui, donc d'accord.
00:36:47 - C'est une toute petite partie du travail de député européen.
00:36:49 - Donc moi, je vais décortiquer aussi.
00:36:51 On peut passer, si vous voulez, l'émission dessus,
00:36:53 mais j'ai l'un des meilleurs taux de présence en plénière de tous les eurodéputés français.
00:36:57 Et vous prenez l'indicateur qui arrange, c'est-à-dire celui du peu d'amendements,
00:37:01 parce que je suis dans une commission, celle des pétitions,
00:37:03 où on peut déposer peu d'amendements par définition.
00:37:05 - Que vous avez choisi, d'ailleurs, cette commission.
00:37:07 - Mais j'ai sur les questions orales, sur les questions écrites,
00:37:10 sur les interventions orales en plénière, des taux qui sont un peu meilleurs
00:37:14 que ceux de la moyenne des eurodéputés français.
00:37:16 - Mais est-ce que vous vous dites "je vais progresser, je vais essayer d'en faire plus" ?
00:37:19 - Si un français qui nous regarde est capable de citer un amendement de Manon Aubry,
00:37:23 qui a passé cinq ans à déplacer des virgules, ou de M. Bellamy, très bien.
00:37:28 Mais moi, je pense que les Français ne...
00:37:30 En tout cas, moi, je ne suis pas capable de vous citer un seul amendement
00:37:33 de ces gens-là qui ont changé la vie des Français en mieux.
00:37:36 Donc je vais vous dire, depuis cinq ans, M. Duhamel,
00:37:38 j'ai rempli le rôle que m'ont donné les Français
00:37:41 et que m'a donné la démocratie française.
00:37:43 J'ai été un opposant résolu et déterminé à la politique du Green Deal,
00:37:47 qui a mis des milliers d'agriculteurs dans les rues du pays,
00:37:49 qui a été soutenu par les macronistes, soutenu par la gauche, soutenu par les écologistes.
00:37:53 J'ai combattu il y a quelques semaines au Parlement européen le pacte migratoire...
00:37:56 - Donc vous ne travaillerez pas plus ?
00:37:58 - Mais je travaille, M. Duhamel.
00:38:00 Demandez-vous plutôt pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
00:38:02 nous sommes donnés très largement en tête de ces élections européennes.
00:38:04 C'est peut-être que, contrairement aux observateurs et à mes opposants politiques,
00:38:08 les Français voient peut-être une utilité, à ce que je sois, dans la vie publique.
00:38:12 En tout cas, moi, j'ai été leur avocat, je serai leur avocat.
00:38:15 Et ceux qui ont des comptes à rendre, en fait, ce sont ceux qui sont au pouvoir.
00:38:18 Mais croyez-moi, je travaille pour arriver au pouvoir
00:38:20 et j'espère qu'un jour, j'aurai des comptes à rendre au peuple français.
00:38:22 - Donc ça veut dire que, si votre plan se déroule comme vous le souhaitez,
00:38:25 vous ne serez pas député européen jusqu'au bout ?
00:38:28 - C'est-à-dire si nous gagnons les élections en 2027 ?
00:38:32 - Vous dites aussi à vos électeurs "j'abandonnerai mon mandat"...
00:38:34 - Non mais je me bats pour gagner, évidemment.
00:38:36 Si, en 2027, nous gagnons les élections
00:38:38 et que je suis amené à exercer des responsabilités au niveau national,
00:38:41 évidemment que le cumul est impossible,
00:38:44 je quitterai mon mandat de parlementaire.
00:38:46 Mais je pense que nous pouvons avoir aujourd'hui
00:38:49 la délégation la plus importante du Parlement européen.
00:38:52 Et moi, dans cette dernière ligne droite, je veux dire aux Français
00:38:54 que rien n'est gagné, il faut voter.
00:38:55 - Justement, Jordan Bardella, au Parlement européen,
00:38:57 vous siégerez au sein du groupe ID.
00:38:59 Est-ce que vous savez qui est le général Vanacci ?
00:39:02 - Enfin, on siège au sein du groupe ID.
00:39:04 - Et ça pourrait changer ?
00:39:05 - Oui, parce que personne ne peut préjuger de l'état des groupes
00:39:09 à l'issue des élections européennes.
00:39:11 - Je repose ma question. Est-ce que vous savez qui est le général Vanacci ?
00:39:13 - Non, dites-moi.
00:39:14 - Le général Vanacci est candidat aux Européennes en Italie pour la Ligue,
00:39:17 le parti de votre allié, ami, Matteo Salvini.
00:39:20 Je vous lis quelques-unes de ses séries dans un livre qu'il a publié.
00:39:23 "Homosexuel, vous n'êtes pas normal, faites-vous une raison".
00:39:27 Fermez les guillemets, on voit cette phrase.
00:39:30 Il parle aussi concernant une joueuse de volée italienne noire,
00:39:33 de traits qui ne représentent pas l'italianité.
00:39:37 Dernier exemple en date ces derniers jours,
00:39:39 le général Vanacci qui a fait référence à une brigade de l'armée mussolinienne.
00:39:43 Est-ce que vous êtes à l'aise à l'idée de siéger à côté de ce monsieur au Parlement européen ?
00:39:48 - Je vous apprécie beaucoup, monsieur Duhamel.
00:39:50 - Non, mais je crois que la question est claire.
00:39:52 - Oui, oui, je vous apprécie beaucoup.
00:39:53 On a une semaine des élections européennes où va se jouer le quotidien des Français.
00:39:56 Donc, je ne suis pas venu sur votre plateau,
00:39:58 et je vous remercie encore une fois de l'invitation,
00:40:00 pour aller parler de députés italiens candidats dans des partis italiens.
00:40:06 J'ai beaucoup d'amitié pour l'Italie parce que c'est mon pays d'origine.
00:40:09 Mais je ne suis pas l'avocat...
00:40:11 - Donc, ça ne vous pose pas de problème de siéger à côté de quelqu'un de l'autre ?
00:40:13 - Non, mais je ne suis pas l'avocat de partis politiques italiens.
00:40:16 Je crois que le parti que vous mentionnez, notamment Lalli,
00:40:18 qui siège dans notre groupe, est aujourd'hui au pouvoir,
00:40:20 dont le président de ce parti est le numéro 2 du gouvernement italien.
00:40:24 Donc, je vous mets à l'aise.
00:40:25 Je suis l'avocat de mes idées.
00:40:27 Je suis l'avocat de mon propre parti.
00:40:29 C'est déjà un travail important de défendre nos idées.
00:40:32 Donc, je ne suis pas l'avocat de ce monsieur que je ne connais même pas
00:40:37 et de partis politiques italiens qui siègent au Parlement européen.
00:40:40 - Ça fait la lune des journaux italiens.
00:40:41 Elle est étonnante, votre réponse, parce que, si j'ai bien suivi l'actualité,
00:40:44 il y a quelques jours, vous avez annoncé une rupture avec l'AFD,
00:40:47 le parti d'extrême droite allemand, précisément et notamment
00:40:49 parce que sa tête de liste avait dit que les SS n'étaient pas forcément tous des criminels.
00:40:53 - Oui, parce qu'il y a eu une multiplication de provocations.
00:40:55 Et j'ai dit qu'à l'issue des élections européennes,
00:40:57 il y aurait évidemment une recomposition des forces au sein de ce Parlement
00:41:00 et que je ne souhaitais pas travailler avec ce mouvement politique.
00:41:03 - Mais donc là, pour l'AFD, rupture.
00:41:04 Mais par contre, un parti qui présente sur sa liste et qui sera vraisemblablement élu,
00:41:08 quelqu'un qui dit "homosexuel, vous n'êtes pas normaux", ça passe.
00:41:11 - D'abord, je n'ai pas connaissance des propos que vous mentionnez, d'une part.
00:41:14 Deuxièmement, si vous voulez vous amuser…
00:41:16 - J'ai vu ce que vous nous regardez.
00:41:17 - Non, non, mais invité.
00:41:18 Je pense qu'il serait peut-être plus utile qu'on utilise ce temps
00:41:20 à parler de ce qu'attendent les Français.
00:41:22 Mais on peut passer, si vous voulez, un quart d'heure dessus.
00:41:23 Moi, ça ne me dérange pas.
00:41:24 Je veux juste vous dire une chose.
00:41:25 - Je vous perçois une forme de malaise.
00:41:27 - Non, je ne suis pas du tout mal à l'aise, je vous rassure.
00:41:29 Moi, en revanche, je vais vous mettre à l'aise.
00:41:31 Si vous faites ce travail avec moi d'aller chercher des gens
00:41:34 qui siègent au Parlement européen, à côté du Rassemblement national,
00:41:37 qui ont des positions qui ne sont pas les miennes, manifestement,
00:41:41 et qui ne sont pas les propos que moi, je tiens,
00:41:43 et je pense que vous me connaissez depuis suffisamment longtemps,
00:41:45 pour savoir que les positions que vous mentionnez ne sont pas mes positions.
00:41:47 - C'est pour ça que je m'étonne que vous ne disiez même pas
00:41:49 que ces propos sont rédhibitoires et que vous n'aimeriez pas siéger un peu ce monsieur.
00:41:52 - Non, mais je n'ai pas connaissance de ces propos,
00:41:54 je ne les partage pas et je les condamne.
00:41:56 - Mais si, alors quand vous prendrez connaissance de ces...
00:41:58 - Mais si, on refait le monde.
00:41:59 - Non, non, non, quand vous prendrez connaissance de ces propos...
00:42:01 - Non, mais j'imagine que vous avez fait ce travail avec tous les gens qui sont succédés.
00:42:04 - Ah, je vous confie, oui, vous pouvez un peu la garder.
00:42:06 - Peut-être que vous avez demandé, je ne sais pas si Mme Meillet est déjà passée sur ce plateau,
00:42:10 mais peut-être que vous lui avez demandé des comptes sur le parti politique bulgare
00:42:13 qui s'appelle Droit et Liberté, qui travaille avec Mme Meillet au Parlement européen
00:42:16 et qui lui est carrément un parti communautaire,
00:42:18 qui reçoit directement le soutien et comme orateur M. Erdogan,
00:42:22 le président de la Turquie islamiste, Erdogan, dans ses discours,
00:42:25 qui est un parti communautaire.
00:42:26 Donc peut-être que vous lui demandez aussi la question, mais...
00:42:28 - Non, mais on va avancer sur le point, mais donc ça ne vous gêne pas de siéger à côté d'un rendez-vous comme ça.
00:42:33 - Mais ce monsieur n'est même pas élu.
00:42:34 - Non, mais il le sera.
00:42:35 - Mais qu'est-ce que vous en savez ? Vous avez déjà le résultat des élections ?
00:42:37 - Parce qu'il est très bien placé sur les listes et que vraisemblablement, il sera élu.
00:42:41 - D'accord, mais donc vous me demandez des comptes sur quelqu'un qui n'est pas élu,
00:42:45 avec qui je ne siège pas et que je ne connais pas.
00:42:48 - Donc ça vous... - Vous pensez que c'est sérieux ?
00:42:50 - Oui, je pense que c'est assez sérieux.
00:42:51 Et d'ailleurs, j'ai posé la question à d'autres membres du Rassemblement national,
00:42:54 qui, à minima, considéraient que ces propos étaient plus que problématiques.
00:42:58 Jordan Bardella, parlons de votre programme.
00:43:00 Et je voudrais prendre trois mesures de ce programme.
00:43:03 La première, refoulement systématique des bateaux de migrants.
00:43:06 Deuxième proposition, priorité nationale dans les marchés publics.
00:43:09 Et troisième proposition, baisse de la contribution française à l'Union européenne.
00:43:12 Sans parler de l'opportunité ou de la pertinence de ces propositions,
00:43:16 le point commun, c'est que ces trois propositions sont contraires au droit européen.
00:43:19 Et sont contraires aux règles qui régissent aujourd'hui l'Union.
00:43:22 Il y a deux scénarios.
00:43:23 Ou bien vous dites aux Français "j'appliquerai ces mesures, mais en réalité,
00:43:27 elles ne sont pas applicables".
00:43:29 Ou bien c'est une façon d'essayer de les convaincre,
00:43:31 tout en sachant très bien que vous ne pourrez pas le faire.
00:43:32 Lequel des deux scénarios est le bon ?
00:43:33 - Moi, je fais le constat aujourd'hui que la France ne défend plus ses intérêts
00:43:37 sur la scène européenne.
00:43:38 Et qu'aujourd'hui, c'est un sondage qui a été publié par Cluster17,
00:43:42 il n'y a que 3% des Français qui sont satisfaits du fonctionnement de l'Union européenne.
00:43:45 Donc je souhaite sur un certain nombre de sujets,
00:43:47 que vous mentionnez notamment les sujets économiques et migratoires,
00:43:49 changer le fonctionnement de l'Union européenne.
00:43:52 On peut peut-être prendre point par point.
00:43:53 Sur la question du refoulement,
00:43:55 aujourd'hui il y a un principe au sein des institutions européennes
00:43:59 qui s'applique dans tous les pays de l'Union, c'est le non-refoulement.
00:44:01 - C'est-à-dire qu'il est inscrit dans les traités.
00:44:03 - Exactement.
00:44:04 Lorsque vous avez aujourd'hui un bateau de migrants
00:44:06 qui arrive sur les côtes européennes,
00:44:08 la loi prévoit que ce bateau soit mis en sécurité,
00:44:11 accueilli, et désormais avec le pacte migratoire qui a été voté par M. Macron,
00:44:16 ce texte prévoit la répartition des migrants obligatoires
00:44:19 dans les communes, dans les villes et dans les villages français
00:44:21 sous peine de contraintes financières pour les États membres
00:44:23 qui refusent d'accueillir cette solidarité migratoire.
00:44:25 - Mais pour pouvoir mettre en oeuvre ce refoulement, Jean-Bernard,
00:44:27 il faut modifier les traités.
00:44:28 - Je souhaite que l'agence de garde frontière,
00:44:31 qui s'appelle Frontex,
00:44:32 ne soit plus en charge de prendre ces migrants
00:44:35 et de les raccompagner sur les côtes européennes,
00:44:37 mais de les mettre en sécurité et de les raccompagner dans les pays de bord.
00:44:40 - Mais c'est contraire aux traités.
00:44:41 - Il faut effectivement changer les règles.
00:44:42 - Et pour changer les traités ?
00:44:43 - Il faut changer les traités lorsque, je donne un exemple,
00:44:46 lorsque la Commission européenne fait 700 milliards d'euros d'endettement,
00:44:49 c'est contraire aux traités, c'est inscrit dans aucun traité,
00:44:52 la Commission européenne le fait.
00:44:53 Lorsque la France accuse un déficit budgétaire de 5,5%,
00:44:57 c'est contraire aux traités,
00:44:58 et ça n'entraîne en rien un dissoncement l'Union européenne.
00:45:01 - Alors dans ce cas-là, c'est intéressant,
00:45:02 si vous ne changez pas les traités,
00:45:03 vous risquez, si vous appliquez ce principe de refoulement, des sanctions.
00:45:06 - Eh bien écoutez, nous attendons ces sanctions.
00:45:09 Je ne crois pas que la Commission européenne, si vous voulez,
00:45:11 va se mettre à sanctionner les gens qui permettent le fonctionnement de l'Union européenne,
00:45:14 parce que ce qu'on a trop tendance à oublier,
00:45:16 c'est que la France est le deuxième contributeur net au budget de l'Union européenne.
00:45:20 Deuxièmement, peut-être on peut rentrer dans les points que vous mentionnez,
00:45:22 deuxièmement sur la priorité nationale.
00:45:23 Moi je dis quoi ?
00:45:24 Je pense que l'Union européenne aujourd'hui,
00:45:27 s'est bâtie sur un dogme,
00:45:29 celui du libre-échange total effréné,
00:45:31 qui a entraîné la concurrence déloyale à l'extérieur,
00:45:33 à l'égard des grandes puissances, mais aussi à l'intérieur.
00:45:34 Moi je souhaite que les entreprises qui produisent sur le sol français,
00:45:37 qui produisent sur le sol européen,
00:45:39 avec de l'emploi français et de l'emploi européen,
00:45:41 puissent avoir une priorité dans la commande publique.
00:45:43 Vous dites c'est contraire au traité.
00:45:44 Ce n'est pas contraire au traité.
00:45:45 Ça se fait déjà.
00:45:46 C'est l'article 346 du TFUE,
00:45:48 qui prévoit notamment sur les sujets de défense,
00:45:50 ça existe déjà sur les sujets de défense.
00:45:51 - Avec une spécificité, mais vous citez souvent l'exemple des cantines.
00:45:53 - Mais je souhaite que dans les cantines, exactement,
00:45:55 j'accepte le fonctionnement de l'Union européenne,
00:45:57 j'accepte la coopération européenne,
00:45:59 à condition que la France défende ses intérêts
00:46:01 et qu'on puisse changer les règles du jeu.
00:46:02 - Ce n'est pas une forme de Frexit caché, au fond,
00:46:04 de dire point par point on défend des mesures
00:46:07 qui ne sont pas conformes aux droits européens,
00:46:09 si on déroge aux droits européens, il n'y a plus de droits européens.
00:46:11 - Mais il faut changer les règles.
00:46:12 Je vous donne un exemple très simple.
00:46:13 - Oui, mais il faut l'unanimité.
00:46:14 Il faut se mettre d'accord avec les autres pays pour changer les règles.
00:46:16 - Oui, mais lorsque Mme Meillier et M. Macron
00:46:18 adoptent le rapport Werner-Werner à l'automne dernier,
00:46:20 prévoient l'élargissement à 37 États,
00:46:22 prévoient l'Europe fédérale, c'est-à-dire la dilution de la France
00:46:25 dans une Union européenne fédérale,
00:46:26 où la présidente de la Commission européenne
00:46:28 serait quasiment la présidente des États-Unis d'Europe,
00:46:30 lorsqu'ils prévoient la suppression du droit de veto,
00:46:32 ils ne portent pas l'ambition de changer les règles,
00:46:35 de changer les traités ?
00:46:36 Moi, je suis favorable à une coopération européenne,
00:46:38 je veux bâtir l'Europe du XXIe siècle,
00:46:40 mais je veux la bâtir sur des principes très clairs.
00:46:42 On passe du libre-échange au juste-échange,
00:46:44 on fait du patriotisme économique,
00:46:45 comme font toutes les grandes puissances qui marchent dans la mondialisation,
00:46:48 et on passe d'une Europe sans frontières
00:46:49 à une Europe qui protège ses frontières
00:46:51 et qui nous protège du défi migratoire.
00:46:53 Donc, effectivement, je souhaite, pardonnez-moi pour vous répondre,
00:46:56 changer un certain nombre de règles,
00:46:58 et peut-être, lorsque vous dites
00:46:59 qu'on souhaite baisser la contribution française au budget de l'Union européenne,
00:47:02 aujourd'hui, la contribution française à l'Union européenne a explosé,
00:47:06 il n'y a pas de raison qu'on demande aux Français de faire des efforts
00:47:08 et qu'on ne demande pas à l'Union européenne
00:47:10 qu'ils financent le réseau d'eau à Gaza,
00:47:11 alors que nous avons des millions de nos concitoyens
00:47:13 et des milliers de Français dans nos territoires d'outre-mer,
00:47:15 à Mayotte ou aux Antilles,
00:47:16 qui n'ont pas accès à l'eau potable,
00:47:17 de ne pas pouvoir bénéficier de cet argent et de cette aide publique,
00:47:20 qui est le fruit du travail de tous les Français.
00:47:22 Et dont les règles sont régies par, encore une fois,
00:47:24 les traités et le droit européen.
00:47:25 Sur l'Ukraine, Jordan Bardella,
00:47:26 est-ce que vous redites ici, sur ce plateau,
00:47:28 que pour que toute négociation soit possible,
00:47:31 il faut que Vladimir Poutine retire ses troupes d'Ukraine ?
00:47:34 Oui, il faut faire entendre à Vladimir Poutine
00:47:37 qu'il n'a rien à gagner en Ukraine,
00:47:39 et moi je me suis toujours tenu à une position d'équilibre
00:47:43 dans ce conflit,
00:47:44 qui est celui à la fois d'un soutien clair et affirmé à l'Ukraine,
00:47:47 et éviter évidemment une tentative d'escalade
00:47:50 avec une puissance, qui est une puissance nucléaire.
00:47:52 Et en cela, moi je rejette totalement
00:47:53 la position du président de l'Union République,
00:47:55 que je joue anxiogène,
00:47:56 d'envoyer les troupes ou de partager notre arme nucléaire
00:47:58 avec nos partenaires européens.
00:47:59 Donc vous dites bien, le préalable,
00:48:00 c'est qu'il faut que Vladimir Poutine
00:48:02 retire ses troupes d'Ukraine.
00:48:03 Alors pourquoi est-ce que Marine Le Pen,
00:48:05 le 12 mars à la tribune de l'Assemblée,
00:48:07 disait la chose suivante,
00:48:08 "stratégiquement et politiquement, il est illusoire
00:48:11 de croire que la Russie va retirer ses troupes
00:48:13 dans ce qui serait alors pour elle une défaite cinglante".
00:48:15 Ça serait évidemment une défaite pour la Russie.
00:48:18 C'est incontestable.
00:48:19 Marine Le Pen ne dit pas qu'il faut que les troupes russes
00:48:21 se retirent du territoire ukrainien.
00:48:23 Elle dit qu'un retrait des troupes russes
00:48:25 serait évidemment une défaite.
00:48:27 C'est la fin de la phrase que vous avez citée
00:48:29 pour Vladimir Poutine, c'est une évidence.
00:48:31 Il est illusoire.
00:48:32 Donc ça veut dire que ce que vous défendez est illusoire.
00:48:34 Non, ce n'est pas du tout illusoire.
00:48:36 Je pense que c'est la condition préalable
00:48:38 à toute négociation de paix.
00:48:40 Si demain, nous voulons rétablir les conditions
00:48:43 de la paix entre l'Ukraine et la Russie,
00:48:45 et je pense que c'est la finalité
00:48:46 de toutes les tentatives diplomatiques
00:48:47 qui sont impulsées dans tous les États européens,
00:48:49 c'est évidemment un retrait des troupes russes.
00:48:51 Et je pense par ailleurs que l'Ukraine doit pouvoir
00:48:53 bénéficier du matériel nécessaire pour tenir le front.
00:48:56 J'ai cru comprendre que si vous arriviez au pouvoir,
00:48:58 vous seriez à Matignon et que Marine Le Pen serait présidente.
00:49:00 Vous avez donc une potentielle présidente qui dit
00:49:03 qu'il serait illusoire de penser que Vladimir Poutine
00:49:04 va retirer ses troupes d'Ukraine.
00:49:06 Et vous vous dites que le préalable
00:49:07 au moindre négociation, c'est que ses troupes soient retirées.
00:49:09 Oui.
00:49:10 Il va falloir vous mettre d'accord.
00:49:11 Mais quelle est la contradiction ?
00:49:12 La contradiction, c'est que Marine Le Pen n'y croit pas
00:49:13 et vous vous dites que c'est impréalable.
00:49:14 Oui.
00:49:15 Mais on peut, si vous voulez, avoir un jugement…
00:49:17 Mais vous ne croyez pas alors ?
00:49:18 Non, mais la question, ce n'est pas
00:49:19 si j'y crois ou si je n'y crois pas.
00:49:20 Je ne fais pas de la morale.
00:49:21 C'est un état de fait.
00:49:22 La morale, c'est l'état d'une négociation.
00:49:25 Si vous essayez de trouver un…
00:49:26 Je ne sais pas ce que vous essayez de pointer,
00:49:27 un espèce de désaccord entre Marine et moi…
00:49:28 Le fait que vos positions ont parfois varié
00:49:30 sur la question ukrainienne.
00:49:31 Vladimir Poutine a agressé l'Ukraine.
00:49:34 Nous avons condamné, sans la moindre ambiguité,
00:49:37 l'agression de l'Ukraine par la Russie.
00:49:39 Et depuis le début de ce conflit, nous disons aujourd'hui
00:49:42 que la Russie apparaît comme une menace multidimensionnelle,
00:49:44 que nous devons nous prémunir de tout risque d'escalade
00:49:47 avec la Russie parce que la Russie est une puissance nucléaire.
00:49:50 Et moi, je viens de dire, la question, c'est
00:49:51 est-ce qu'on y croit ou est-ce qu'on n'y croit pas ?
00:49:52 Ça, c'est un jugement moral.
00:49:54 Mais si demain, on veut négocier la paix,
00:49:56 il faut évidemment que la Russie retire une partie de ses troupes.
00:49:58 La question, c'est est-ce qu'on y croit ?
00:49:59 Marine Le Pen dit que c'est illusoire.
00:50:00 Non, mais Marine Le Pen dit qu'aujourd'hui, c'est illusoire.
00:50:03 Et moi, je dis que demain, si on veut négocier la paix,
00:50:05 la condition, c'est évidemment qu'on pose sur la table
00:50:08 la demande de retrait des troupes russes.
00:50:10 Donc, je ne vois pas la difficulté.
00:50:11 Avant de vous poser quelques questions politiques,
00:50:13 rapidement, sur votre liste, le 9e est Thierry Mariani,
00:50:16 ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
00:50:18 J'aurais pu préparer l'interview avant, en fait, et cocher les...
00:50:21 Si j'avais mis un bingo en cochant toutes les cases...
00:50:23 Je suis prévisible.
00:50:24 Vous êtes parfaitement prévisible.
00:50:25 Je vais vous dire, l'honnêteté m'oblige à vous dire
00:50:26 qu'en ayant écouté pas mal de vos interviews,
00:50:27 vous l'êtes aussi parfois.
00:50:28 Donc, pas un partout bal au centre.
00:50:30 On est fait pour s'entendre, alors.
00:50:31 Thierry Mariani, 9e sur votre liste,
00:50:33 ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
00:50:34 Oui.
00:50:35 Est-ce que ça pourrait faire un bon ministre des Affaires étrangères
00:50:37 si vous arrivez au pouvoir ?
00:50:39 Le ministre des Affaires étrangères
00:50:42 devra, dans un gouvernement du Rassemblement national,
00:50:45 épouser la position du couple exécutif.
00:50:48 Par conséquent, ma position et ma sensibilité sur ce dossier
00:50:53 n'est pas la sensibilité de Thierry Mariani.
00:50:55 Vous le savez pertinemment.
00:50:56 Donc, ça veut dire que vous vous mettez sur votre liste
00:50:58 en position éligible,
00:50:59 quelqu'un qui va donc siéger au Parlement européen,
00:51:01 voter, quelqu'un dont vous savez à l'avance
00:51:03 qu'il ne pourrait pas faire partie d'un gouvernement
00:51:05 du Rassemblement national.
00:51:06 Aux Affaires étrangères.
00:51:07 Mais enfin, vous savez, un mouvement politique,
00:51:10 ce n'est pas une secte.
00:51:12 Non, mais enfin, là, c'est...
00:51:13 Et moi, j'ai assumé...
00:51:14 La sensibilité, je trouve le mot intéressant.
00:51:16 Il ne s'agit pas d'un détail.
00:51:18 C'est la position vis-à-vis, sans doute,
00:51:20 de la plus grande crise diplomatique militaire
00:51:23 depuis plusieurs dizaines d'années.
00:51:25 Vous le savez, Thierry Mariani a été ministre de Nicolas Sarkozy.
00:51:28 Et là, sur ce conflit et sur ce territoire,
00:51:32 la position du président Sarkozy
00:51:34 et du président dont il a été ministre.
00:51:36 Et si vous voulez, moi, j'assume,
00:51:38 avec parfois...
00:51:40 Ça présente aussi peut-être des désavantages.
00:51:43 C'est un boulet ou pas pour vous ?
00:51:44 Non, mais lorsque vous faites l'union...
00:51:45 Non, ce n'est pas un boulet ?
00:51:46 Non, lorsque vous faites l'union...
00:51:47 C'est un atout, alors ?
00:51:48 Je peux vous répondre ?
00:51:49 Oui, merci.
00:51:50 Lorsque vous faites l'union,
00:51:51 lorsque vous faites le rassemblement,
00:51:53 lorsque vous ouvrez votre liste
00:51:54 à des gens qui viennent d'autres mouvements politiques,
00:51:56 il faut aussi accepter que des gens
00:51:57 n'aient pas 100 % le même avis que vous.
00:51:59 Mais moi, je porte l'ambition
00:52:01 de rassembler avec mon mouvement politique
00:52:03 50 % des Français.
00:52:04 50 % plus une voix pour l'emporter.
00:52:06 Donc, il y a forcément des gens
00:52:07 qui ne partagent pas l'intégralité de mes positions.
00:52:09 Vous lui demanderez de faire attention à ses votes.
00:52:11 Ou est-ce que, encore une fois,
00:52:12 vous lui direz "non, non, sensibilité,
00:52:13 il vote ce qu'il veut sur l'Ukraine,
00:52:14 la Russie, les Sénéchalons..."
00:52:15 Écoutez, vous connaissez ma position sur ce conflit.
00:52:17 Et jusqu'aux dernières nouvelles,
00:52:20 c'est dans un mouvement politique,
00:52:21 le président, et au sein de notre mouvement aussi
00:52:24 la présidente de groupe à l'Assemblée,
00:52:25 Marine Le Pen,
00:52:26 qui fixons la ligne politique.
00:52:27 Maintenant, vous ne pouvez pas avoir dans un parti,
00:52:29 M. Duhamel,
00:52:30 100 % des gens qui pensent la même chose.
00:52:31 J'imagine que dans la rédaction de BFM TV,
00:52:33 il n'y a pas 100 % des gens qui sont macronistes.
00:52:35 Il n'y en a peut-être voir bien un ou deux qui votent pour nous.
00:52:38 Il ne vous a pas échappé, Jordan Bardella,
00:52:39 un, que nous ne sommes pas macronistes,
00:52:40 et deux, que nous ne sommes pas candidats aux élections européennes.
00:52:43 Peut-être que certains journalistes,
00:52:45 dans les années qui viennent, le seront.
00:52:46 En les cas, je crois que nous ne sommes pas candidats.
00:52:48 Non, non, vous avez le bénéfice du doute,
00:52:51 en tout cas, de ce qui est sûr,
00:52:52 enfin, ce que tout le monde aura compris,
00:52:53 c'est qu'à mon avis,
00:52:54 vous n'êtes certainement pas bardéliste,
00:52:56 mais ça, c'est un autre...
00:52:58 Je vois en tout cas cette tendance parfois,
00:52:59 mais qui est d'ailleurs commune à Manon Aubry,
00:53:00 quand on pose des questions qui ne plaisent pas tout à fait,
00:53:02 on part sur des sortes de procès d'intention.
00:53:04 Je ne sais pas ce que ça signifie, mais voilà.
00:53:06 Une toute dernière question à Jordan Bardella.
00:53:07 Au lendemain du 9 juin, si vous faites plus de 30 %,
00:53:09 certains vous imaginent avoir des ambitions présidentielles.
00:53:11 Est-ce que votre tête va tourner ?
00:53:12 Est-ce que vous allez prendre la grosse tête ?
00:53:14 Je pense que si j'avais dû prendre la grosse tête,
00:53:16 je l'aurais déjà prise, sauf votre respect.
00:53:19 Oh, vous savez...
00:53:21 Je ne me bats pas pour moi.
00:53:23 Je sais que ça peut surprendre quand on fait de la politique,
00:53:26 mais je ne suis pas rentré en politique par ambition personnelle.
00:53:29 Quand vous rentrez en politique à 16 ans
00:53:32 et que vous vous engagez dans une cité HLM de Seine-Saint-Denis
00:53:35 pour faire de la politique,
00:53:36 ce n'est pas par ambition personnelle.
00:53:38 Moi, je me suis engagé avec un sentiment d'urgence
00:53:40 et ce sentiment d'urgence ne m'a jamais quitté.
00:53:42 Je souhaite que les idées que nous représentons aujourd'hui
00:53:45 avec Marine Le Pen arrivent au pouvoir.
00:53:48 Donc non, je n'ai pas pris la grosse tête.
00:53:49 Je suis le même, je resterai le même
00:53:51 et je serai très prudent à ce que le combat que nous menons
00:53:56 puisse trouver une issue favorable.
00:53:59 Une question rituelle pour celui qui va vous succéder en direct,
00:54:04 en l'espèce, Léon Desfontaines, la tête de liste communiste.
00:54:07 Une qualité et un défaut.
00:54:08 Je rappelle qu'à l'occasion d'un débat précédent,
00:54:10 vous l'avez appelé Monsieur Staline.
00:54:11 Ça donne le ton.
00:54:12 Une qualité et un défaut pour Léon Desfontaines.
00:54:14 Je trouve qu'il fait une bonne campagne.
00:54:17 Ça, c'est pour la qualité, pour le défaut ?
00:54:19 La qualité, on a le même âge
00:54:23 et je pense qu'on a un défi commun,
00:54:26 c'est celui de réconcilier les Français avec la politique
00:54:29 et en cela, de voir des jeunes profils émergés
00:54:32 dans tous les mouvements politiques.
00:54:33 Je pense que tout le monde devrait s'en réjouir.
00:54:35 Et un défaut, mais je pense qu'il connaît déjà ma réponse,
00:54:38 c'est qu'on est en 2024 et Monsieur Desfontaines
00:54:41 a encore le mauvais goût d'être communiste.
00:54:43 Et ça, ça vous pose problème ?
00:54:45 Non, mais c'est étrange.
00:54:47 Merci beaucoup, Jordan Bardella, d'avoir participé à ce BFM politique
00:54:51 sur le thème "spéciale élection européenne".
00:54:53 Et tout de suite, c'est donc le candidat communiste, Léon Desfontaines.
00:54:56 Bonjour Léon Desfontaines.
00:55:02 Bonjour.
00:55:04 Tête de liste du Parti communiste,
00:55:06 dans notre sondage du jour, vous êtes à 3%,
00:55:08 un point au-dessus du Parti animaliste,
00:55:10 sous la barre des 5% qui pourraient donc vous permettre
00:55:12 d'avoir des élus au Parlement européen.
00:55:14 Votre candidature, c'est quoi ?
00:55:15 C'est du folklore ? C'est une candidature de témoignage ?
00:55:20 Non, c'est une candidature qui permet de remettre la gauche
00:55:22 autour finalement des sujets fondamentaux,
00:55:24 celle de la défense du travail et des travailleurs.
00:55:26 Et d'ailleurs, ce que j'observe sur ce même sondage que vous venez de citer,
00:55:29 c'est qu'un Français sur quatre qui compte aller voter,
00:55:32 ne sait pas encore pour qui voter,
00:55:33 et je compte bien faire la différence cette semaine-là,
00:55:35 et dire que le vote pour la gauche unie pour le monde du travail,
00:55:37 de la liste que j'ai l'honneur de mener,
00:55:38 c'est d'abord un vote de conviction,
00:55:40 permettre de refaire de la question sociale,
00:55:41 de la défense du pouvoir d'achat, la priorité de la gauche.
00:55:44 Mais c'est aussi un vote efficace,
00:55:45 un vote efficace parce que nous permettre de dépasser les 5%,
00:55:48 c'est permettre d'ajouter 5 élus en plus pour la gauche,
00:55:50 et 5 élus en moins pour la droite et l'extrême droite.
00:55:52 Léon Desfontaines, je voudrais qu'on parle pour commencer d'immigration.
00:55:55 Je vais vous lire la phrase suivante,
00:55:57 "En raison de la présence en France de près de 4,5 millions
00:56:01 de travailleurs immigrés et de membres de leur famille,
00:56:03 la poursuite de l'immigration pose aujourd'hui de graves problèmes.
00:56:06 Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine."
00:56:10 Est-ce que vous savez qui a dit cette phrase
00:56:12 et est-ce que vous la partagez ?
00:56:13 Oui, Georges Marchais.
00:56:14 6 janvier 1981.
00:56:16 Georges Marchais dans les années 80.
00:56:17 Absolument, 6 janvier 1981, ancien secrétaire général du Parti communiste,
00:56:21 lointain prédécesseur de votre mentor, l'actuel patron du PC, Fabien Roussel.
00:56:26 Vous êtes d'accord avec cette phrase de Georges Marchais ?
00:56:29 Non, je ne la partage pas, mais ce qu'il dit par contre,
00:56:33 et le constat qu'il fait, je le partage,
00:56:35 c'est le fait qu'aujourd'hui, il y a une mise en compte
00:56:38 sur les travailleurs en situation régulière et ceux en situation irrégulière.
00:56:42 Et d'ailleurs, c'est pour cela que lors du débat sur la loi immigration
00:56:45 en fin d'année dernière, nous avions porté l'ambition
00:56:48 de régulariser le nombre de travailleurs sans-papiers
00:56:50 pour éviter justement qu'on ait une main d'œuvre à bas coût
00:56:52 parallèle à la main d'œuvre en situation irrégulière.
00:56:54 Et pour sortir de cette mise en concurrence,
00:56:56 il n'y a qu'un seul moyen, c'est la régularisation des travailleurs sans-papiers.
00:56:59 C'est l'ambition que nous, nous portons aujourd'hui,
00:57:01 que nous portons au Sommet national,
00:57:03 et celle qu'on continue de porter durant la campagne européenne.
00:57:05 Et d'ailleurs, vous étiez sur le plateau juste avant,
00:57:07 Jordan Ndela, et j'ai eu un débat avec lui très récemment,
00:57:10 où il disait qu'il était contre la régularisation
00:57:13 et qu'il voulait mettre en place moins d'immigration,
00:57:16 voire plus d'immigration du tout en France.
00:57:18 La réalité, c'est qu'il y a ce qu'il dit, il y a ce qu'il fait,
00:57:21 il y a ce qu'il faut, et notamment, je pense,
00:57:23 depuis le début du Sommet national,
00:57:26 ils ont eu une main d'œuvre immigré,
00:57:29 une main d'œuvre étrangère dans son exploitation agricole
00:57:31 pour la payer au lance-pierre.
00:57:32 Et donc la réalité, c'est que si l'extrême droite,
00:57:34 elle ne veut pas régulariser les travailleurs sans-papiers,
00:57:36 c'est parce qu'elle veut une main d'œuvre pas chère
00:57:38 pour pouvoir l'exploiter davantage.
00:57:39 Moi, je dis qu'il faut sortir de cette mise en concurrence déloyale,
00:57:41 donc celle de ceux qui produisent des richesses,
00:57:43 qui font aujourd'hui des priorités sociales,
00:57:46 qui cotisent, etc.,
00:57:47 et bien ils doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits que les autres.
00:57:49 Et donc, bien évidemment, je suis favorable
00:57:51 à la régularisation des travailleurs sans-papiers.
00:57:53 Régularisation des travailleurs sans-papiers,
00:57:55 on vous entend Léon Desfontaines,
00:57:57 mais simplement, ce qui était aussi frappant
00:57:59 dans cette phrase de Georges Marchais,
00:58:00 et d'ailleurs dans l'histoire du Parti communiste,
00:58:02 c'est le fait d'assumer, de vouloir, à minima,
00:58:04 réguler l'immigration, de dire,
00:58:06 certains n'ont pas vocation à être sur le territoire.
00:58:09 Ça, c'est un pan du discours qui est tabou à gauche,
00:58:11 ou est-ce que vous pouvez l'assumer ?
00:58:13 Moi, je l'assume.
00:58:16 Je ne sais pas s'il est tabou à gauche,
00:58:17 il faudra que vous questionnez peut-être les autres candidats.
00:58:19 Moi, ce que je dis sur l'immigration,
00:58:20 c'est que finalement, aujourd'hui,
00:58:21 on a deux mensonges qui se confrontent.
00:58:23 Il y a d'un côté, celles et ceux qui nous disent
00:58:25 zéro immigration,
00:58:26 c'est notamment l'élection de Giorgia Meloni,
00:58:28 l'extrême droite en Italie,
00:58:29 qui a été élue sur un programme en disant
00:58:31 on va mettre en place un blocus maritime,
00:58:33 plus aucun migrant n'arrivera sur les terres italiennes
00:58:36 ou à Lampedusa,
00:58:37 et résultat des courses,
00:58:38 elle en vient à régulariser presque 450 000 étrangers
00:58:41 parce qu'en fait, l'immigration, c'est un phénomène social.
00:58:43 Et puis l'autre mensonge,
00:58:44 c'est celles et ceux qui nous disent finalement
00:58:46 qu'il n'y a no border,
00:58:49 qu'il pourrait ne pas y avoir de frontières,
00:58:51 sauf preuve du contraire,
00:58:52 un État, ça a toujours eu des frontières,
00:58:53 pour les personnes certes,
00:58:54 mais aussi pour les capitaux et les marchandises,
00:58:56 et ça par contre, la droite et l'extrême droite
00:58:57 ont trop tendance à l'oublier.
00:58:59 Je suis ici à Marseille,
00:59:00 ville ouverte sur la Méditerranée,
00:59:02 ville portuaire,
00:59:03 comment se fait-il aujourd'hui
00:59:04 que les marchandises qu'on importe
00:59:05 de l'autre bout de la planète,
00:59:07 des fois de l'autre côté de la Méditerranée,
00:59:08 seul 1% des conteneurs soient contrôlés,
00:59:10 et derrière, ça vient favoriser les trafics en tout genre.
00:59:12 Donc nous, on est pour créer
00:59:13 un véritable service public des douanes,
00:59:15 et donc nous, nous ne sommes pas opposés aux frontières.
00:59:17 Nous disons qu'on peut plus accueillir,
00:59:18 mais surtout qu'on doit mieux accueillir
00:59:20 les personnes qui fuient la guerre
00:59:22 et celles qui peuvent fuir la misère.
00:59:24 Mais bien évidemment, ça implique
00:59:25 que par contre, derrière,
00:59:26 il y a une régulation.
00:59:27 - Léon Desfontaines, vous refusez,
00:59:28 ce qu'ont fini par accepter les États-Unis,
00:59:30 l'Allemagne, la France,
00:59:31 le fait que des armes européennes, occidentales,
00:59:33 puissent être utilisées par les Ukrainiens
00:59:35 pour atteindre des bases militaires
00:59:37 sur le territoire russe.
00:59:38 Ça veut dire que vous laissez Vladimir Poutine
00:59:40 frapper l'Ukraine sans répliquer ?
00:59:42 Que vous êtes prêt à laisser la ville de Kharkiv tomber ?
00:59:45 - Non, non, j'ai toujours été clair, moi,
00:59:49 depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
00:59:52 en disant que,
00:59:53 et je me réfère souvent à une phrase de Nelson Mandela
00:59:55 qui disait que c'est l'oppresseur
00:59:57 qui détermine les armes de l'oppressé.
00:59:58 Il y a un agresseur, c'est la Russie,
01:00:00 il y a un agressé, c'est l'Ukraine,
01:00:01 et donc c'est à l'Ukraine de nous dire
01:00:02 ce dont elle a besoin pour se défendre.
01:00:04 Et donc moi, j'ai toujours été favorable
01:00:05 à la livraison d'armes
01:00:06 pour permettre aux Ukrainiens de se défendre,
01:00:08 avec une ligne rouge en revanche,
01:00:09 c'est celle de ne pas devenir co-belligérant
01:00:11 et c'est celle de ne pas permettre, justement,
01:00:13 à ce que des civils russes, potentiellement,
01:00:15 puissent être touchés par des missiles
01:00:16 ou ce sont des dommages collatéraux.
01:00:17 Et donc, oui aux livraisons d'armes,
01:00:19 par contre, une ligne rouge,
01:00:20 pas d'envoi de troupes
01:00:21 et pas d'envoi d'armes qui pourraient toucher le territoire russe,
01:00:24 qui pourrait avoir des conséquences néfastes, désastreuses,
01:00:26 y compris pour les civils russes.
01:00:28 Oui, mais, pardon Léon Desfontaines,
01:00:29 mais là, ce dont il est question,
01:00:31 ce n'est pas de tuer des civils russes,
01:00:33 c'est d'autoriser les Ukrainiens
01:00:35 à frapper les bases en Russie,
01:00:37 d'où sont tirés des missiles
01:00:39 qui, pour le coup, tuent des civils ukrainiens.
01:00:41 Ça, vous dites, non, non, non,
01:00:43 on ne les autorise pas,
01:00:44 alors même que c'est ce que demande l'armée ukrainienne.
01:00:47 Moi, je dis la priorité aujourd'hui,
01:00:50 non, enfin, j'y suis opposé,
01:00:52 je réponds à votre question,
01:00:53 et je pense que la priorité,
01:00:54 c'est de permettre aux Ukrainiens
01:00:55 de mener des contre-offensives sur le territoire,
01:00:57 de faire reculer l'armée russe
01:00:58 sur l'avancée qu'ils ont aujourd'hui en Ukraine,
01:01:00 et donc, il faut livrer des armes
01:01:02 pour leur permettre d'affronter la Russie,
01:01:03 de les faire reculer.
01:01:04 Pourquoi ?
01:01:05 Pour que l'Ukraine, justement, soit en position de force,
01:01:07 pour ensuite permettre de négocier en rapport de force
01:01:09 et notamment exiger le retrait des troupes russes
01:01:11 des territoires occupés depuis l'invasion de l'Ukraine
01:01:13 depuis plus de deux ans désormais.
01:01:15 Et donc, pour cela, il faut leur livrer des armes,
01:01:16 mais non pas pour bombarder la Russie,
01:01:18 pour permettre de faire reculer l'armée russe
01:01:20 qui est avancée sur le territoire ukrainien.
01:01:22 Sur l'écologie, Léon Defontaine,
01:01:23 vous êtes un ardent défenseur du nucléaire,
01:01:25 vous considérez que la fin de la vente
01:01:28 de voitures thermiques neuves en 2035
01:01:30 est irréaliste.
01:01:31 Pour un jeune candidat,
01:01:33 je rappelle que vous avez 28 ans,
01:01:35 pas très loin donc de ce qu'on appelle
01:01:36 la génération climat,
01:01:37 c'est pas très audacieux comme programme,
01:01:39 vous préférez le barbecue
01:01:41 comme votre mentor Fabien Roussel
01:01:43 à la question de l'écologie ?
01:01:45 Non.
01:01:46 Au contraire, je fais partie de cette génération climat
01:01:48 et en effet, l'écologie est une des priorités moi
01:01:51 de cette campagne électorale
01:01:52 et en effet, vous l'avez mis en avant,
01:01:53 on porte une voix assez singulière sur le sujet,
01:01:56 sur la scène politique nationale.
01:01:57 Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on doit retrouver
01:01:59 une écologie populaire et une écologie rationnelle.
01:02:01 Celle qui remet le discours scientifique
01:02:03 au cœur de son projet.
01:02:04 Et aujourd'hui, si on veut atteindre
01:02:06 la neutralité carbone en 2050,
01:02:07 ça veut dire diminuer considérablement
01:02:09 nos émissions de gaz à effet de serre
01:02:10 pour permettre de répondre
01:02:11 à l'impératif environnemental,
01:02:13 on a deux possibilités qui se dressent devant nous.
01:02:15 La première, c'est celle du 100% renouvelable.
01:02:18 On n'investit que dans les énergies renouvelables
01:02:20 et on sort du nucléaire,
01:02:21 mais ça veut dire qu'on accepte
01:02:22 que lorsqu'il n'y a pas suffisamment de vent,
01:02:23 pas suffisamment de soleil,
01:02:24 nos trains ne roulent plus,
01:02:25 nos services publics ne fonctionnent plus
01:02:27 et qu'on n'est pas capable de réouvrir
01:02:28 de nouvelles usines.
01:02:29 Ou alors, on soutient, et c'est notre cas,
01:02:30 un mix énergétique nucléaire renouvelable.
01:02:32 Moi, je pense qu'il faut construire
01:02:33 de nouveaux réacteurs nucléaires,
01:02:34 que l'Union Européenne d'ailleurs doit prendre sa part
01:02:37 dans le financement de nouveaux réacteurs nucléaires.
01:02:38 Pourquoi ? Parce que je pense que si on veut répondre
01:02:40 à l'impératif environnemental,
01:02:41 il va falloir produire davantage,
01:02:43 produire notamment des services publics,
01:02:45 de proximité,
01:02:46 permettre de développer le fret ferroviaire
01:02:47 et notamment pour remplacer des camions par des trains.
01:02:49 Ça veut dire engager des infrastructures,
01:02:51 des moyens pour les infrastructures ferroviaires
01:02:52 telles que le Lyon-Turin que nous soutenons
01:02:54 ou le rattachement des ports et docks français
01:02:56 aux corridors ferroviaires
01:02:57 pour que les portes-conteneurs,
01:02:58 on puisse directement les mettre sur des trains
01:03:00 et pas sur des camions comme c'est le cas actuellement.
01:03:02 Si on veut réindustrialiser le pays,
01:03:03 on aura besoin de produire plus d'énergie,
01:03:05 réindustrialiser le pays,
01:03:06 ça permet de rapprocher la production de la consommation
01:03:08 mais pour ça on aura besoin de produire plus d'énergie,
01:03:10 il faut que celle-ci soit décarbonée,
01:03:11 pour ça que nous soutenons le nucléaire et le renouvelable
01:03:14 qui est finalement la seule issue possible
01:03:16 si on ne veut pas faire peser
01:03:17 la responsabilité de la transition environnementale
01:03:19 sur les travailleurs de ce pays.
01:03:21 Au lendemain du 9 juin,
01:03:22 les grandes manœuvres à gauche vont commencer.
01:03:24 Quelles leçons est-ce que vous tirez
01:03:25 de cette campagne des européennes
01:03:27 et notamment quant à ceux avec qui
01:03:29 vous voyez travailler en vue de 2027 ?
01:03:31 Par exemple, si on prend
01:03:33 Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann,
01:03:35 est-ce que pour vous ça fait partie
01:03:37 d'un pôle de gauche en vue de 2027 ?
01:03:40 J'ai 28 ans et ce que je constate,
01:03:44 c'est que finalement,
01:03:45 et encore plus dans cette campagne européenne,
01:03:46 c'est que la gauche depuis 15 ans
01:03:48 est captive de deux offres politiques.
01:03:50 L'une libérale,
01:03:51 celle qui a amené François Hollande au pouvoir
01:03:53 et qui a tourné le dos aux travailleurs
01:03:54 et qui a continué de mener une politique libérale,
01:03:56 une politique de droite
01:03:58 et l'autre outrancière,
01:03:59 celle qui est notamment incarnée par Jean-Luc Mélenchon
01:04:02 et je dis que ces deux offres politiques
01:04:04 ne permettront pas de prendre le pouvoir,
01:04:06 en tout cas ne permettront pas d'améliorer
01:04:08 le quotidien des travailleurs
01:04:09 ou d'arriver au pouvoir.
01:04:11 Je souhaite à 28 ans écrire une nouvelle page pour la gauche,
01:04:13 une gauche authentique,
01:04:14 une gauche populaire
01:04:15 avec l'ensemble des forces de gauche
01:04:17 qui se retrouvent dans le discours politique
01:04:18 que nous portons à savoir finalement
01:04:19 de se rassembler sur une seule thématique,
01:04:21 la question sociale.
01:04:23 Tout à fait,
01:04:24 mais je pense que des militants,
01:04:25 moi je tends la main aux militants socialistes,
01:04:27 aux militants insoumis,
01:04:28 aux militants de gauche
01:04:29 qui se retrouvent dans la nécessité
01:04:30 de se rassembler sur la question sociale,
01:04:31 rassemblons-nous sur la question sociale.
01:04:33 Je pense que c'est l'ambition
01:04:34 qu'on devrait toutes et tous porter.
01:04:35 C'est celle que je porte,
01:04:36 moi j'ai 28 ans,
01:04:37 je ne me résine pas à ce que la gauche
01:04:38 perde continuellement les élections,
01:04:39 mais pour ça il faut qu'on se rassemble
01:04:40 et donc c'est l'ambition que nous portons
01:04:42 dans cette campagne
01:04:43 et que nous porterons au lendemain
01:04:44 de l'élection européenne.
01:04:45 Léon Desfontaines, question rituelle,
01:04:46 une qualité et un défaut pour qualifier
01:04:49 la tête de liste écologiste Marie Toussaint
01:04:51 qui va vous succéder dans un instant ?
01:04:53 La qualité c'est qu'elle est courageuse et combative,
01:04:57 le défaut c'est qu'elle est antinucléaire.
01:04:59 Bon, c'est pas extrêmement surprenant,
01:05:02 mais ça a le mérite de la clarté.
01:05:05 Merci beaucoup Léon Desfontaines
01:05:06 en direct de Marseille.
01:05:08 Tout à fait, merci à vous.
01:05:09 Merci beaucoup.
01:05:10 Et tout de suite on continue ce BFM politique spécial
01:05:13 grand oral des élections européennes
01:05:15 et c'est Marie Toussaint,
01:05:16 la tête de liste écologiste,
01:05:17 qui arrive sur ce plateau.
01:05:18 Bonjour.
01:05:22 Bonjour.
01:05:23 Bonjour.
01:05:24 Et voilà Marie Toussaint
01:05:25 qui salue le public
01:05:26 et qui prend place autour de cette table.
01:05:29 Bonjour Marie Toussaint.
01:05:30 Bonjour.
01:05:31 Merci d'être avec nous dans ce BFM politique spécial.
01:05:33 Merci de cette émission.
01:05:34 C'est peu de dire que vous êtes en difficulté
01:05:35 dans cette campagne des européennes,
01:05:36 reléguée dans les sondages
01:05:37 loin derrière le candidat socialiste Raphaël Glucksmann,
01:05:39 mais aussi derrière Manon Aubry,
01:05:41 candidate de la France Insoumise.
01:05:42 Il y a cinq ans Yannick Jadot,
01:05:44 celui qui était tête de liste pour les écologistes,
01:05:46 faisait 13%.
01:05:47 Aujourd'hui la cause écologique fait consensus ou presque.
01:05:50 C'est quoi ? C'est un problème de candidate ?
01:05:52 Non, c'est pas un problème de candidate.
01:05:54 D'ailleurs, je rappelle que Yannick Jadot avait créé la surprise
01:05:56 il y a cinq ans.
01:05:57 Et donc, j'en appelle à toutes celles et tous ceux
01:05:59 qui nous regardent de se mobiliser.
01:06:01 L'enjeu du 9 juin,
01:06:02 c'est vraiment la capacité de l'Europe
01:06:04 à continuer à agir pour le climat.
01:06:05 Parce qu'on est dans l'heure
01:06:06 de la grande régression environnementale.
01:06:08 Tout le monde mène la guerre à l'écologie,
01:06:10 en particulier l'extrême droite,
01:06:11 qui a fait de l'écologie et des écologistes son pire ennemi.
01:06:14 Donc on a besoin de se remobiliser.
01:06:16 On a besoin de créer la surprise à nouveau dimanche prochain.
01:06:19 Vous pariez sur le fait de créer la surprise,
01:06:21 mais on peut quand même commencer à tirer un premier bilan.
01:06:23 Qu'est-ce qui ne marche pas dans cette campagne ?
01:06:25 Est-ce que c'est parce que vous avez un discours
01:06:29 qui n'a pas réussi à parler à tous les publics ?
01:06:31 Est-ce que c'est seulement de la faute des autres ?
01:06:32 C'est-à-dire ce que j'ai lu parfois dans vos prises de parole,
01:06:34 de dire qu'au fond, il y a une sorte de grand retour de bâton
01:06:37 anti-écologie.
01:06:38 Quelle part de responsabilité vous prenez dans les sondages
01:06:41 qui, aujourd'hui, même si vous avez raison,
01:06:42 ça ne préjuge pas du score d'une semaine,
01:06:44 ne sont pas bons ?
01:06:45 Mais je ne dis pas que je suis parfaite.
01:06:47 Et je ne dis même pas que les écologistes sont parfaits.
01:06:49 Mais vous voyez bien, monsieur Duhamel,
01:06:51 qu'on n'est pas dans les mêmes conditions qu'il y a cinq ans.
01:06:53 Il y a cinq ans, il y avait des mobilisations climat
01:06:55 qui réunissaient des millions de personnes à travers le monde.
01:06:57 On avait des avancées climatiques portées,
01:06:59 y compris par les grands pollueurs.
01:07:01 Blackrock, Total, avaient pris des engagements pour le climat.
01:07:04 Et aujourd'hui, on est dans des circonstances totalement différentes.
01:07:07 Donc, je veux bien vous laisser dire que nous ne sommes pas parfaits.
01:07:10 J'en prends ma part de responsabilité.
01:07:12 Mais la réalité, c'est qu'on est effectivement
01:07:14 dans une ère de grand recul.
01:07:15 Et vous ne pouvez pas nier le fait que,
01:07:17 face à la mobilisation des agriculteurs,
01:07:19 - Les vents sont moins porteurs, dites-vous.
01:07:21 - Face à la mobilisation des agriculteurs,
01:07:23 qui dénoncent un modèle économique qui ne leur permet pas de vivre dignement.
01:07:26 La réponse du gouvernement, comme de la majorité politique en Europe,
01:07:29 ce n'est pas de permettre à ces agriculteurs
01:07:31 de vivre dignement de leur travail,
01:07:33 mais c'est de laisser tomber toutes les ambitions environnementales
01:07:35 à l'heure de l'accélération du dérèglement climatique.
01:07:37 - Marie Toussaint, je parlais de Raphaël Glucksmann.
01:07:39 Est-ce que ce n'est pas lui, au fond, aujourd'hui, le vote écolo ?
01:07:42 - Le vote écolo ? Absolument pas.
01:07:44 - On voit le niveau où il est dans les sondages.
01:07:46 - Vous savez, Raphaël Glucksmann,
01:07:48 je l'ai dit, c'est le produit sympa qu'on met en tête de vitrine.
01:07:51 Mais regardez sur sa liste.
01:07:53 Sur sa liste, on a des gens qui défendent l'A69.
01:07:55 C'est une autoroute qui est décriée par des milliers de scientifiques
01:07:58 pour son impact sur le climat, sur la biodiversité, sur la justice sociale.
01:08:02 Vous trouverez aussi un défenseur d'une piste de ski en plastique,
01:08:05 dans une aire naturelle, protégée magnifique de Méditerranée.
01:08:09 Non, ce n'est pas ça que je dis.
01:08:11 Ce que je dis, c'est qu'il n'y a pas d'écologiste sans écologiste.
01:08:13 Et je crois qu'au fond, celles et ceux qui nous regardent le savent.
01:08:15 Si vous voulez de la cohérence, de la clarté, de la constance,
01:08:18 c'est avec les écologistes et nous avons besoin de vous.
01:08:20 - Marie Toussaint, rentrons dans le détail de vos déclarations et de vos propositions.
01:08:24 Une de vos déclarations pendant cette campagne a suscité la polémique.
01:08:26 C'était chez nos confrères de CETAVU sur France 5.
01:08:28 Le 13 mai, vous disiez, ouvrez les guillemets,
01:08:30 on compte jusqu'à 19 clusters de cancers pédiatriques en France
01:08:34 liés à ces produits toxiques qui sont partout.
01:08:36 Produits toxiques, vous évoquiez le glyphosate,
01:08:38 ce qu'on appelle les polons éternels, les pifas.
01:08:41 Le journal Libération, nos confrères de Libération,
01:08:43 ont vérifié de façon extrêmement minutieuse vos propos
01:08:46 en interrogeant Santé publique France, des spécialistes des cancers pédiatriques.
01:08:49 Conclusion d'une de ses expertes, à ce jour, aucun excès de cas de cancers pédiatriques
01:08:55 n'a été relié à une cause environnementale particulière.
01:08:58 Vous qui dites sans cesse vouloir vous appuyer sur la science, Marie Toussaint,
01:09:02 ça c'est quand même problématique sur un sujet aussi grave
01:09:05 d'être à minima imprécise, sinon carrément de proférer une contre-vérité.
01:09:10 Alors, M. Duhamel, je vous remercie d'abord de me poser cette question
01:09:13 parce que c'est une question centrale.
01:09:15 Je veux, et les écologistes veulent, faire de la santé la boussole des politiques publiques européennes.
01:09:19 On a encore eu une étude qui est sortie cette semaine,
01:09:22 qui fait le lien entre l'épandage de pesticides et l'explosion des maladies de Parkinson.
01:09:27 C'est une réalité.
01:09:28 Vous l'avez dit, il y a 19, même Santé publique France a ouvert 20 dossiers de clusters pédiatriques.
01:09:34 Ce que j'ai dit sur cette affaire...
01:09:36 Vous dites que c'est des clusters pédiatriques.
01:09:38 Santé publique France ouvre des enquêtes quand il y a eu une présomption.
01:09:42 Elle en a ouvert un certain.
01:09:44 Parlons de Santé publique France.
01:09:45 Non, non, non, mais attendez, juste la question est extrêmement précise.
01:09:47 Vous avez tous les spécialistes des cancers pédiatriques,
01:09:50 du lien qu'il peut y avoir entre ces maladies et les produits sanitaires,
01:09:53 disent qu'on ne peut pas tracer un lien.
01:09:56 Et vous, vous arrivez à la télévision et vous dites,
01:09:58 à cause de ces produits-là, il y a 19 clusters de cancers pédiatriques.
01:10:03 Est-ce qu'il y a une forme de mea culpa à faire sur le fait d'être allé trop vite,
01:10:07 d'avoir dit ce genre de choses ?
01:10:08 Mais non, monsieur Duhamel.
01:10:10 Donc vous maintenez en dépit de tout ce que disent les experts.
01:10:12 Mais je vais vous expliquer, parce que ce que vous avez repris de mes propos
01:10:14 n'est pas exactement ce que j'ai prononcé.
01:10:16 J'ai dit, on a aujourd'hui des maladies qui explosent,
01:10:19 le diabète, l'obésité, des maladies chroniques,
01:10:22 des perturbations du système endocrinien, des cancers.
01:10:25 Vous savez, l'Agence européenne pour l'environnement...
01:10:27 Je vous cite au mot près dans cette émission.
01:10:28 Vous avez pris la fin de ma phrase.
01:10:30 Je citais toutes ces maladies avant de citer les alertes sur les clusters pédiatriques.
01:10:33 Maintenant, faisons un point.
01:10:34 Ce n'était pas les alertes.
01:10:35 C'était un cluster de cancers pédiatriques lié à ces produits toxiques.
01:10:37 Santé publique France a ouvert jusqu'à 20 dossiers,
01:10:39 un de plus que ceux dont j'étais informé,
01:10:41 20 dossiers pour aller regarder ce qui se passe.
01:10:43 Dans un certain nombre de cas, ils ont dit,
01:10:45 mais en fait, il n'y a pas de sur-cas, d'excès de cancer.
01:10:48 Et donc les dossiers ont été fermés.
01:10:49 Il y a un certain nombre d'autres cas dans lesquels on a constaté
01:10:52 ce qu'on appelle un excès de cas, tout cancer ou le CMI.
01:10:56 Il n'y a pas eu, dans le cadre des recherches de Santé publique France,
01:10:59 une cause qui a été déterminée comme étant responsable...
01:11:01 À ce jour, aucun excès de cas de cancer pédiatrique
01:11:03 n'a été relié à une cause environnementale particulière.
01:11:05 Voilà, une cause, monsieur Ziamel.
01:11:07 Et c'est ça le sujet.
01:11:09 Ce que je demande, c'est qu'en connaissance des effets cocktails,
01:11:14 c'est-à-dire de la superposition des causes,
01:11:16 parce que ce n'est pas un pesticide, ce n'est pas un polluant,
01:11:19 c'est l'ensemble, et bien que nous avons besoin de mener
01:11:21 des études sanitaires jusqu'au bout, de continuer...
01:11:24 Mais mener des études, oui, mais déclarez,
01:11:25 comme vous avez pu le faire, qu'il y avait un lien
01:11:27 entre ces produits sanitaires et des cancers pédiatriques.
01:11:30 Mais il y a un lien, en règle générale,
01:11:31 entre l'utilisation des produits sanitaires et des maladies.
01:11:34 Vous savez, il y a une expertise sanitaire de l'Inserm,
01:11:37 une expertise collective, c'est le plus haut niveau
01:11:40 des expertises sanitaires en France.
01:11:42 Par l'Inserm, c'est quand même incontournable.
01:11:45 Donc, pas de méa culpa sur ce sujet.
01:11:46 Qui dit, il y a une présomption forte entre l'exposition
01:11:49 des mamans pendant leur grossesse aux pesticides
01:11:51 et les cas de leucémie.
01:11:52 Il se trouve qu'on a des endroits où on a un excès de cas de cancer,
01:11:56 et bien moi, ce que je demande, monsieur Ziamel,
01:11:58 c'est qu'on recherche.
01:11:59 Donc, pas de regret sur cette phrase définitive ?
01:12:01 Non, je veux que l'on recherche quelles sont les raisons
01:12:04 pour lesquelles les Françaises, les Français tombent malades.
01:12:07 Oui, je l'assume et je continuerai à le porter.
01:12:09 Marie Toussaint, je voudrais qu'on parle d'immigration.
01:12:11 Vous êtes opposée au pacte asile-migration au Parlement européen.
01:12:13 J'ai lu attentivement votre programme.
01:12:15 Je n'ai pas vu grand-chose sur la question migratoire, il faut dire.
01:12:17 Et en particulier, rien sur la lutte contre l'immigration illégale.
01:12:20 Il y a cette mesure qui apparaît noir sur blanc,
01:12:22 "accueillir dignement les personnes en migration".
01:12:25 Est-ce que ça veut dire que dans votre idée,
01:12:26 il n'y a plus de frontières, que même un étranger migrant
01:12:30 qui vient d'un pays sûr et qui s'installe en France
01:12:34 a vocation à rester sans qu'on puisse envisager
01:12:36 la possibilité de le renvoyer dans son pays ?
01:12:39 Mais absolument pas, monsieur Ziamel.
01:12:41 Mais absolument pas.
01:12:42 On ne dit pas qu'on ne veut plus de frontières.
01:12:44 C'est quand même particulier que de dire ça.
01:12:46 Qu'est-ce qu'on dit ?
01:12:47 On dit qu'on a aujourd'hui des milliers de morts
01:12:49 dans la Méditerranée, dans la Manche,
01:12:51 à la frontière franco-italienne, et que cela est inacceptable.
01:12:54 Inacceptable a fortiori quand l'Europe s'est construite,
01:12:57 sur le refus de traitement dégradant infligé
01:13:00 à d'autres êtres humains, sur la défense
01:13:02 de la dignité humaine, et que oui, l'Europe se grandirait
01:13:05 à ne pas laisser ces milliers de personnes
01:13:07 périr à nos frontières.
01:13:09 Là, on parle effectivement des bateaux en Méditerranée,
01:13:12 de ceux qui tentent la traverser au péril de leur vie.
01:13:15 Mais un point très précis, je posais d'ailleurs
01:13:17 tout à l'heure la question aussi à Manon Aubry.
01:13:19 Dans votre idée, un étranger en situation illégale
01:13:22 sur le sol européen, a fortiori français.
01:13:25 Pas travailleur, puisque vous allez me répondre
01:13:27 que s'il est travailleur, il faut le régulariser.
01:13:29 Qu'est-ce que vous faites ?
01:13:31 Vous anticipez mes réponses.
01:13:32 Si quelqu'un est en situation illégale sur le territoire...
01:13:34 Ecoutez, M. Duhamel, moi je veux bien
01:13:36 qu'on nous pose des questions tout le temps
01:13:38 de cette manière-là. Je vais vous poser la question
01:13:40 à l'envers. Comment on fait...
01:13:41 Mais jusqu'à preuve du contraire, Mariette,
01:13:42 c'est pas vous qui posez les questions.
01:13:43 Comment on fait pour que... Je suis d'accord.
01:13:45 Mais comment on fait pour que les personnes
01:13:47 qui aient envie de rester chez elles
01:13:50 ne soient pas contraintes à l'exil ?
01:13:52 C'est ça la question qu'il faut d'abord se poser.
01:13:54 Comment on fait quand on a des morts en ce moment,
01:13:57 même en Inde, à cause du dérèglement climatique ?
01:14:00 On a des excès de température.
01:14:01 On a des obligations de quitter le territoire français.
01:14:03 On a possibilité d'avoir une lutte
01:14:05 contre l'immigration illégale plus forte.
01:14:07 Comment est-ce que vous faites pour lutter
01:14:10 contre l'immigration illégale ?
01:14:12 L'immigration illégale, quand elle est là,
01:14:15 il y en a certains qui doivent peut-être rentrer chez eux.
01:14:17 Mais moi, je vous dis la chose dans le sens inverse.
01:14:20 Je vous dis, quand on a des gens qui fuient la misère,
01:14:22 la persécution et la guerre,
01:14:23 nous devons nous mettre en capacité de les accueillir.
01:14:25 C'est la compétence de l'Union européenne.
01:14:27 Pardon, l'immigration économique...
01:14:28 Et ceux qui sont en situation illégale
01:14:29 et qui ne viennent pas d'un pays en guerre
01:14:30 ou d'un pays en danger ?
01:14:31 L'immigration économique n'est pas la compétence
01:14:32 de l'Union européenne, c'est le droit d'asile.
01:14:33 Et aujourd'hui, le droit d'asile est bafoué
01:14:35 parce que nous ne mettons pas l'Europe en capacité
01:14:37 d'accueillir les demandes d'asile,
01:14:39 de mettre en place des voies sûres et légales.
01:14:41 Vous savez, cette semaine, j'étais avec des femmes afghanes.
01:14:43 Des femmes afghanes qui nous disent
01:14:44 "mais vous nous avez laissé tomber face aux talibans.
01:14:46 Aujourd'hui, nous, nous avons envie de rentrer chez nous".
01:14:48 Mais qui bénéficient de l'asile ?
01:14:49 Oui, mais elles sont encore des centaines
01:14:52 à être bloquées au Pakistan et en Iran,
01:14:54 à attendre de pouvoir rentrer sur le territoire
01:14:57 de l'Union européenne, demander l'asile.
01:14:59 Et moi, contrairement à M. Bardella,
01:15:01 contrairement à l'extrême droite,
01:15:02 je considère que oui, l'Union européenne
01:15:04 doit accueillir ces femmes qui fuient
01:15:06 un apartheid de genre.
01:15:07 Marie Toussaint, vous souhaitez une diplomatie,
01:15:08 une défense commune à l'échelle européenne
01:15:10 dans le cadre d'un modèle fédéral.
01:15:11 Vous l'assumez, vous êtes une des rares à l'assumer.
01:15:13 Est-ce que ça veut dire que vous voulez partager
01:15:15 la défense avec l'Italie de Giorgia Melloni,
01:15:17 la Hongrie de Viktor Orban ?
01:15:19 Comment est-ce que ça peut marcher
01:15:20 quand on voit les différences existentielles
01:15:22 qu'il y a entre les idées que vous portez
01:15:23 et ces deux exemples-là que je viens de citer ?
01:15:25 Justement, je pense que face à ces régimes nationalistes,
01:15:27 il faut que les fédéralistes relèvent la tête.
01:15:29 Il faut que nous reprenions en main notre destin.
01:15:32 Mais concrètement, si vous dites
01:15:33 "on met en commun la diplomatie et la défense",
01:15:35 à 27, quand on voit les divergences qui existent…
01:15:38 En tout cas, on doit construire cette diplomatie
01:15:40 et cette défense commune.
01:15:41 Quand on voit la Russie de Vladimir Poutine,
01:15:43 mais aussi la Chine quelque part,
01:15:45 et peut-être demain les États-Unis de Donald Trump,
01:15:47 on a besoin de cette Europe de la diplomatie,
01:15:50 de la défense, qui aujourd'hui nous fait cruellement défaut.
01:15:52 Regardez tout ce que l'Europe pouvait faire
01:15:54 si, par exemple, elle savait parler d'une seule voix
01:15:56 pour demander la paix entre Israël et la Palestine.
01:15:58 Eh bien, nous pourrions faire des pas de géant.
01:16:00 Et donc, oui, nous avons besoin d'avancer
01:16:02 et plus d'intégration, ça veut dire aussi
01:16:04 passer à la majorité qualifiée.
01:16:06 Nous l'assumons et nous pensons que
01:16:08 le combat politique pour aller vers une Europe
01:16:10 du progrès, une Europe de la paix,
01:16:12 une Europe de la défense des droits humains,
01:16:14 des droits des femmes, des droits des personnes LGBT,
01:16:16 et évidemment une Europe de l'écologie,
01:16:18 elle doit se poursuivre et elle passe par le fédéralisme.
01:16:21 Marie Toussaint, pour terminer la question rituelle,
01:16:23 il y a un peu moins de suspense maintenant que ça fait
01:16:24 une heure et quart que l'on fait cette émission,
01:16:25 mais quand même, une qualité et un défaut
01:16:27 pour caractériser la personne qui va vous succéder
01:16:30 dans un instant, Marie-Marie Maréchal.
01:16:31 Vous aviez d'ailleurs débattu avec Marie-Marie Maréchal…
01:16:33 Avec vous.
01:16:34 Avec moi, encore une fois, je suis désolé,
01:16:35 sur un plateau juste à côté.
01:16:37 Donc une qualité et un défaut pour qualifier
01:16:39 Marie-Marie Maréchal tête de liste reconquête.
01:16:41 Écoutez, son défaut, c'est qu'elle a un manque
01:16:44 cruel d'humanité, en particulier quand on parle
01:16:46 d'immigration.
01:16:47 Sa qualité, ce serait que c'est une battante,
01:16:50 elle est combative, elle défend ses idées,
01:16:52 des idées nauséabondes, ce qui la rend d'autant
01:16:54 plus dangereuse.
01:16:55 Merci beaucoup, Marie Toussaint, d'avoir participé
01:16:57 à ce BFM Politique spécial élection européenne.
01:16:59 Et tout de suite donc,
01:17:00 Marie-Marie Maréchal, candidate reconquête.
01:17:03 Je peux y aller.
01:17:05 Merci Marie-Marie, vous pouvez donc quitter ce plateau.
01:17:09 Bonjour.
01:17:12 Bonjour Marie-Marie Maréchal.
01:17:13 Je constate et je raconte un petit peu les coulisses,
01:17:15 et d'ailleurs vous le voyez, qu'il y a assez peu
01:17:17 de candidats qui se serrent la main,
01:17:18 ce type de passage comme ça, comme si c'était
01:17:20 sur deux autoroutes parallèles.
01:17:21 Alors est-ce que c'est des questions idéologiques ?
01:17:22 Est-ce que c'est juste que vous ne pouvez plus
01:17:23 vous supporter au bout de trois mois de campagne ?
01:17:25 Le compliment de la fin, moyen quoi.
01:17:27 À vous de juger.
01:17:28 Marie-Marie Maréchal, dans notre sondage,
01:17:30 et là pour la tribune dimanche et BFM TV,
01:17:32 la cote d'alerte est atteinte pour votre liste.
01:17:34 5%, c'est-à-dire juste le score qu'il faut réaliser
01:17:38 pour obtenir des élus au Parlement européen.
01:17:40 Pourquoi ça ne marche pas ?
01:17:41 Écoutez, il y a des sondages plus optimistes que les vôtres.
01:17:43 Oui, c'est sûr qu'on préfère regarder les optimistes.
01:17:44 Vous me l'accorderez.
01:17:45 En revanche, il y a une chose que vous noterez
01:17:46 sur l'intégralité des sondages,
01:17:47 c'est que tous nous donnent des élus.
01:17:49 Et moi, c'était cet objectif dans cette campagne.
01:17:51 Oui, c'est sûr que si on a des ambitions aussi basses.
01:17:53 Excuse-moi, mais pour avoir…
01:17:55 Vous voulez avoir des ambitions à ma place,
01:17:57 Monsieur Duhamel, pour Reconquête ?
01:17:58 Écoutez, avoir des élus, c'est passer la barre des 5%
01:18:00 dans une élection proportionnelle à un tour.
01:18:02 Et je vous le dis, je prends date avec vous,
01:18:03 et on aura l'occasion d'en reparler peut-être,
01:18:05 je suis sûre qu'on en aura bien plus
01:18:06 que ce qu'annoncent aujourd'hui les sondages.
01:18:07 Maintenant, ce qui est vrai,
01:18:08 c'est qu'il me reste encore quelques jours
01:18:09 pour convaincre les indécis,
01:18:10 peut-être convaincre ceux qui hésitent
01:18:11 avec le Rassemblement national,
01:18:12 et leur dire qu'il est probablement plus utile
01:18:14 d'avoir plutôt qu'un 31e ou 32e
01:18:18 eurodéputé Rassemblement national,
01:18:20 de tabler sur la présence de Reconquête
01:18:22 au Parlement européen,
01:18:23 ce qui sera indispensable, y compris pour la présence
01:18:25 d'une droite authentique dans la vie politique française
01:18:27 dans les années à venir,
01:18:28 et puis de convaincre aussi les hésitants
01:18:30 avec Les Républicains,
01:18:31 qui aujourd'hui espèrent peut-être
01:18:33 avec Les Républicains avoir un parti d'opposition,
01:18:35 et en réalité vont envoyer au Parlement européen
01:18:37 un mouvement qui prévoit d'ores et déjà
01:18:39 des accords de gouvernement avec Emmanuel Macron,
01:18:41 une candidature commune avec le prochain macroniste
01:18:44 en 2027.
01:18:45 On voit les déclarations de Gérard Larcher,
01:18:47 président du Sénat LR, qui vont en ce sens,
01:18:49 Valéry Pécresse, Jean-François Copé.
01:18:51 Il n'y a pas d'ambiguïté en réalité.
01:18:53 Donc finalement, dans cette offre,
01:18:54 je pense que Reconquête a quelque chose
01:18:55 de singulier à apporter.
01:18:56 Vous parlez du RN, Libération a découvert
01:18:58 que votre parti Reconquête avait copié
01:19:00 des passages entiers du programme du RN en 2019.
01:19:03 Pas du tout, en aucun cas.
01:19:04 Ils parlent de deux lignes en réalité.
01:19:06 Ils parlent de deux lignes d'un constat
01:19:08 et même pas de proposition.
01:19:10 Non mais ça n'a rien à voir.
01:19:12 Deux lignes de constat !
01:19:13 Non, non, non, attendez !
01:19:15 Juste déjà pour que ce soit clair.
01:19:16 Vous êtes très en forme Benjamin Duhamel,
01:19:18 depuis ce matin.
01:19:19 Soyez gentil, laissez-moi répondre.
01:19:21 Non, non, mais juste parce que pour ceux qui nous regardent.
01:19:22 Je ne vous laisserai pas dire,
01:19:23 non, excusez-moi,
01:19:24 je ne vous laisserai pas dire qu'il y a eu du copier-coller
01:19:25 sur les mesures, en aucun cas.
01:19:26 Vous savez, dans le programme,
01:19:27 il y a 92 mesures.
01:19:28 Il y en a quatre fois moins
01:19:29 dans le programme du RN.
01:19:30 Donc ne remettez pas en cause cela.
01:19:32 Je répète juste les faits.
01:19:34 Ce que dit Libération,
01:19:35 c'est qu'il y a sur les institutions
01:19:37 et sur les accords de libre-échange,
01:19:38 j'ai comparé,
01:19:39 des phrases qui sont au beau près les mêmes
01:19:41 entre votre programme de 2024
01:19:44 et celui du RN de 2019.
01:19:46 Monsieur Duhamel,
01:19:47 il y a...
01:19:48 Vous comprenez que quand on voit ça,
01:19:49 on se dit que votre valeur ajoutée
01:19:51 par rapport au RN n'est pas énorme,
01:19:53 s'il y a même la possibilité
01:19:55 que dans les constats,
01:19:56 vous posiez...
01:19:57 Parce que vous n'avez pas remarqué
01:19:58 ces dernières semaines
01:19:59 qu'il y avait des différences.
01:20:00 Vous n'avez pas remarqué par exemple
01:20:01 qu'on était beaucoup plus engagés
01:20:02 par exemple sur la question,
01:20:03 la lutte contre la propagande woke ou LGBT.
01:20:06 Vous n'avez pas remarqué
01:20:07 qu'on avait un programme économique
01:20:08 qui n'avait juste rien à voir
01:20:09 dans la réforme de l'État,
01:20:11 dans le sérieux budgétaire,
01:20:12 dans la lutte contre les gabes J,
01:20:13 dans la réforme syndicale,
01:20:15 la lutte contre la cistana.
01:20:16 Sur les sujets européens,
01:20:17 maintenant.
01:20:18 Ça compte quand même un petit peu
01:20:19 au moment où il y a
01:20:20 une dégradation de la note française,
01:20:21 qu'on vit dans un enfer fiscal
01:20:23 et que la France est surendettée.
01:20:24 C'est quand même pas rien.
01:20:25 Excusez-moi,
01:20:26 quand on a un mouvement
01:20:27 qui aujourd'hui n'a pas du tout
01:20:28 la même position que nous
01:20:29 par exemple sur la Nouvelle-Calédonie,
01:20:30 vous nous l'accorderez.
01:20:31 Sur les sujets européens,
01:20:32 à quoi vous servez ?
01:20:33 Parce que vous dites à 95%
01:20:35 la même chose que le RN
01:20:36 sur les questions européennes.
01:20:37 Monsieur Duhamel,
01:20:38 je vais vous dire déjà
01:20:39 la grande différence,
01:20:40 c'est que contrairement
01:20:41 à la loi de 2012,
01:20:42 nous défendons un blocus naval
01:20:43 en Méditerranée.
01:20:44 Ce n'est pas une proposition
01:20:45 du RN.
01:20:46 C'est une différence notable.
01:20:47 Il y a quand même la volonté
01:20:48 de défendre la démographie française
01:20:49 et européenne.
01:20:50 Pour ce faire,
01:20:51 on souhaite que toutes les politiques
01:20:52 familiales puissent être déduites
01:20:53 du déficit des États.
01:20:54 Ce n'est pas une proposition
01:20:55 du RN.
01:20:56 Je pourrais vous en citer beaucoup.
01:20:57 Mais même au-delà du fond,
01:20:58 ce qui est l'une des plus-values
01:20:59 de reconquête,
01:21:00 c'est aussi,
01:21:01 au-delà de la volonté d'agir,
01:21:02 la capacité à agir
01:21:03 et à faire en sorte
01:21:04 que les pays puissent agir
01:21:05 et agir.
01:21:06 Permettez-moi de dire
01:21:07 qu'aujourd'hui,
01:21:08 nous faisons partie d'un groupe,
01:21:09 le groupe des conservateurs,
01:21:10 dont tout indique
01:21:11 dans les sondages
01:21:12 qu'il est le groupe
01:21:13 qui peut battre le groupe
01:21:14 d'Emmanuel Macron
01:21:15 au Parlement européen,
01:21:16 devenir la force centrale
01:21:17 à droite demain
01:21:18 au Parlement européen,
01:21:19 ce que le RN
01:21:20 n'est pas en capacité
01:21:21 de faire
01:21:22 parce qu'ils font partie
01:21:23 depuis longtemps déjà
01:21:24 d'un groupe qui est isolé
01:21:25 et marginalisé.
01:21:26 Sauf que Marine Le Pen
01:21:27 a lancé un appel
01:21:28 à votre allié Georgia Melloni
01:21:29 en évoquant la possibilité
01:21:30 que tous les pays
01:21:31 puissent agir
01:21:32 et agir.
01:21:33 C'est un problème
01:21:34 qui est en évoquant
01:21:35 la possibilité
01:21:36 que tout cela
01:21:37 se rassemble en un super groupe.
01:21:38 Déjà,
01:21:39 permettez-moi une forme
01:21:40 de satisfaction.
01:21:41 C'est-à-dire qu'il y a
01:21:42 aujourd'hui un changement
01:21:43 de discours
01:21:44 à l'égard de Georgia Melloni
01:21:45 de la part du RN.
01:21:46 Tant mieux
01:21:47 si à un moment donné
01:21:48 le RN se rend compte
01:21:49 que Georgia Melloni
01:21:50 est le groupe
01:21:51 des conservateurs
01:21:52 auquel elle appartient
01:21:53 et qui est incontournable.
01:21:54 Si c'est ça,
01:21:55 vous le perdez,
01:21:56 vous le rajoutez
01:21:57 parce que ça veut dire
01:21:58 que vous serez mêlés
01:21:59 dans le même groupe.
01:22:00 Ce sera incontournable.
01:22:01 Mais moi,
01:22:02 je n'ai pas la culture
01:22:03 de dire que c'est ça
01:22:04 qui est incontournable.
01:22:05 C'est-à-dire que
01:22:06 si on ne fait pas
01:22:07 cette différence,
01:22:08 on ne doit pas être capable
01:22:09 de travailler ensemble.
01:22:10 Je ne vais pas vous surprendre
01:22:11 Benjamin Duhamel,
01:22:12 la coalition des droites,
01:22:13 c'est quelque chose
01:22:14 que je défends depuis très longtemps
01:22:15 en France
01:22:16 et je le défends
01:22:17 demain au Parlement européen.
01:22:18 Donc, j'ai aucun problème
01:22:19 à vous dire que demain,
01:22:20 bien sûr,
01:22:21 pour défendre au mieux
01:22:22 les intérêts des Français,
01:22:23 il faudra travailler
01:22:24 avec des forces complémentaires
01:22:25 évidemment.
01:22:26 Marion Hachat,
01:22:27 je voudrais qu'on parle
01:22:28 de la situation en Ukraine
01:22:29 et de la question
01:22:30 de la livraison d'armes.
01:22:31 Vous êtes aussi prônante
01:22:32 de la guerre
01:22:33 et donc nous ne sommes plus
01:22:34 une puissance d'équilibre.
01:22:35 Si je vous suis,
01:22:36 il faut arrêter
01:22:37 de livrer des armes à l'Ukraine.
01:22:38 De toute façon,
01:22:39 je n'ai jamais été
01:22:40 pour livrer des armes
01:22:41 à l'Ukraine.
01:22:42 Donc, on arrête
01:22:43 toutes les livraisons d'armes.
01:22:44 Non, mais moi,
01:22:45 j'ai toujours dit
01:22:46 qu'évidemment,
01:22:47 je soutenais l'Ukraine
01:22:48 dans la défense
01:22:49 de son intégrité territoriale
01:22:50 et dans le respect
01:22:51 du droit international.
01:22:52 J'ai souhaité
01:22:53 qu'on puisse soutenir
01:22:54 évidemment toutes les initiatives
01:22:55 de soutien humanitaire,
01:22:56 logistique, financier.
01:22:57 Mais je considère
01:22:58 depuis le début
01:22:59 que, en effet,
01:23:00 il ne faut pas rentrer
01:23:01 dans une participation potentielle
01:23:02 d'escalade guerrière
01:23:03 et je constate
01:23:04 que ce qu'on nous avait dit
01:23:05 au début,
01:23:06 parce que ça a commencé par
01:23:07 on livre des armes défensives.
01:23:08 Ensuite, on a livré
01:23:09 des armes offensives.
01:23:10 Ensuite, là,
01:23:11 on est en train de se dire
01:23:12 qu'on va livrer des armes
01:23:13 qui peuvent frapper
01:23:14 le sol russe.
01:23:15 Je ne vous en prends pas,
01:23:16 Mariam Arshane,
01:23:17 mais juste une question très précise.
01:23:18 Si vous aviez été au pouvoir...
01:23:19 On est en train d'envisager
01:23:20 d'envoyer des troupes au sol.
01:23:21 Ça s'arrête quand ?
01:23:22 Ça s'arrête au moment
01:23:23 où la Russie va dire
01:23:24 "Non, on ne peut pas faire ça".
01:23:25 Donc, je riposte
01:23:26 et j'envoie des missiles
01:23:27 sur le sol français.
01:23:28 Moi, je ne fais pas prendre
01:23:29 ce risque au français.
01:23:30 Pas avec une puissance nucléaire.
01:23:31 Si vous aviez été au pouvoir
01:23:32 le 24 février 2022
01:23:33 au moment où la Russie
01:23:34 a agressé l'Ukraine...
01:23:35 Eh bien, nous aurions fait
01:23:36 ce que je suis en train de vous dire.
01:23:37 C'est-à-dire pas d'armes
01:23:38 dont l'Ukraine aurait permis.
01:23:39 Monsieur Duhamel,
01:23:40 c'est très facile,
01:23:41 si vous voulez,
01:23:42 de faire des commentaires de plateau
01:23:43 mais à un moment donné,
01:23:44 on ne joue pas aux Playmobil.
01:23:45 On parle d'une potentielle...
01:23:46 C'est très sérieux, justement.
01:23:47 Oui, oui, oui, absolument.
01:23:48 C'est très sérieux.
01:23:49 Je considère, je suis désolée de vous dire
01:23:51 que soutenir l'Ukraine
01:23:52 ne veut pas nécessairement dire
01:23:53 faire la guerre à sa place.
01:23:54 Parce que faire la guerre à sa place
01:23:55 et prendre le risque
01:23:56 que la France entre en guerre
01:23:57 avec la Russie...
01:23:58 Mais l'Ukraine ne peut pas faire la guerre
01:23:59 sans les armes des Occident.
01:24:00 Je vais vous donner un autre argument
01:24:01 qui ne m'apparaît pas moins important.
01:24:03 Au-delà de ça
01:24:04 et au-delà du refus
01:24:05 de participer à l'escalade guerrière
01:24:06 face à une puissance nucléaire
01:24:07 parce que là,
01:24:08 on joue à un jeu, à mon avis,
01:24:09 très, très dangereux.
01:24:10 Au-delà de ça,
01:24:11 chaque fois que l'on envoie des armes en Ukraine,
01:24:13 on dépossède aussi la France
01:24:14 de son matériel de défense.
01:24:15 Alors même qu'aujourd'hui,
01:24:16 notre armée est à l'os.
01:24:17 À l'os, vous m'entendez ?
01:24:18 - Comment est-ce que l'Ukraine
01:24:19 aurait pu tenir
01:24:20 sans les armes occidentales ?
01:24:21 - On a 200 chars,
01:24:22 il y en a 20 par jour
01:24:23 qui sont détruits en...
01:24:24 - Comment est-ce que l'Ukraine
01:24:25 aurait pu tenir
01:24:26 sans les armes occidentales ?
01:24:27 - Moi, je vous parle de la France
01:24:28 et de la sécurité de la France.
01:24:29 - Vous ne voulez pas répondre à cette question ?
01:24:30 - Non, mais excusez-moi, mais...
01:24:31 Vous voulez entrer en guerre,
01:24:32 Monsieur Duhamel ?
01:24:33 Vous savez qu'aujourd'hui, la France...
01:24:34 - Comment est-ce que l'Ukraine
01:24:35 aurait pu tenir
01:24:36 sans les armes occidentales ?
01:24:37 - Monsieur Duhamel,
01:24:38 ce que je suis en train de vous dire,
01:24:39 c'est que si on participe
01:24:40 d'une escalade,
01:24:41 aidons l'Ukraine
01:24:42 dans la mesure du raisonnable.
01:24:43 C'est ça que je suis en train de vous dire.
01:24:44 - Vous ne voulez pas répondre à ma question ?
01:24:45 - Mais si, je suis en train de vous dire ça.
01:24:46 Trouvons l'équilibre.
01:24:47 - Quel équilibre ?
01:24:48 - L'équilibre, excusez-moi,
01:24:49 c'est soutenons l'Ukraine
01:24:50 avec un certain nombre de moyens
01:24:51 sans participer à l'escalade.
01:24:52 Pourquoi ?
01:24:53 Parce qu'aujourd'hui, la France
01:24:54 a trois jours de munitions devant elle.
01:24:56 La France est capable
01:24:57 de tenir 100 km de front
01:24:59 dans le cas d'une guerre
01:25:00 de haute intensité,
01:25:01 typiquement celle qui se passe en Ukraine.
01:25:02 En Ukraine, c'est 1000 km de front.
01:25:04 Donc à un moment donné,
01:25:05 je suis désolée de vous dire,
01:25:06 oui, je ne vais pas déposséder la France
01:25:08 de son armement guerrier.
01:25:09 Je ne vais pas la mettre
01:25:10 en situation de fragilité.
01:25:11 - Quitte à ce que l'Ukraine perde ?
01:25:12 - Excusez-moi,
01:25:13 je défends d'abord les intérêts de la France.
01:25:14 Je suis désolée de vous le dire.
01:25:15 - Donc, si le dommage collatéral
01:25:16 de cette...
01:25:17 - Excusez-moi,
01:25:18 je souhaite que nous puissions l'aider
01:25:20 dans la mesure du possible
01:25:21 avec de la formation,
01:25:22 avec des moyens humanitaires,
01:25:23 avec de la logistique,
01:25:24 avec des moyens financiers.
01:25:26 Mais oui, je ne vais pas jouer à la guerre.
01:25:28 - Il faut expliquer comment
01:25:29 on peut gagner une guerre
01:25:30 sur un armement.
01:25:31 - Oui, oui, écoutez,
01:25:32 vous vous expliquerez demain
01:25:33 pourquoi il y a une riposte
01:25:34 de missiles russes
01:25:35 sur le sol français.
01:25:36 Parce qu'à un moment donné,
01:25:37 on aura envoyé des troupes
01:25:38 et vous irez expliquer
01:25:39 pourquoi on est allé envoyer
01:25:40 des enfants français mourir en Ukraine.
01:25:41 Bah écoutez, voilà,
01:25:42 on a le droit de ne pas avoir
01:25:43 la même position sur le sujet.
01:25:44 - Je crois qu'on n'en est pas là.
01:25:45 - Et au-delà de cette question guerrière,
01:25:48 se pose aussi la question de l'élargissement.
01:25:49 Et moi, je suis opposée à l'Ukraine
01:25:52 comme à toute autre forme d'élargissement.
01:25:54 - Marie-Macha, je voudrais qu'on détaille
01:25:55 un point de votre programme
01:25:56 qui m'a interpellé, page 16.
01:25:57 Vous proposez de supprimer
01:25:58 tout financement aux "wokismes"
01:25:59 et aux associations militantes LGBT.
01:26:01 Il y a quelques semaines,
01:26:02 nos confrères de France Info
01:26:03 vous avez interrogé sur cette proposition
01:26:05 en vous demandant si une association
01:26:06 comme ACT UP était concernée.
01:26:08 Vous aviez répondu oui.
01:26:09 Ça veut dire qu'une association
01:26:10 qui distribue du matériel de prévention
01:26:12 contre le SIDA,
01:26:13 qui accompagne des personnes porteuses
01:26:14 du VIH, vous lui coupez les vivres.
01:26:16 - Vous savez que déjà,
01:26:17 les associations peuvent aussi vivre
01:26:19 de dons aussi de particuliers.
01:26:22 On n'est pas toujours obligés
01:26:23 d'avoir des financements publics.
01:26:24 - C'est pour ça que je vous pose
01:26:25 la question des subventions.
01:26:26 - Et on n'efface pas...
01:26:27 Excusez-moi, parce que vous
01:26:28 vous les présentez comme
01:26:29 une association humanitaire
01:26:30 d'une certaine manière.
01:26:31 Ça n'est pas qu'une association humanitaire.
01:26:32 Excusez-moi.
01:26:33 Ce sont des militants politiques.
01:26:35 Des militants politiques qui mènent des combats.
01:26:36 Des combats pour la déconstruction des repères,
01:26:39 pour la confusion des sexes
01:26:40 avec la défense de la théorie du genre,
01:26:41 pour l'effacement des femmes et des mères
01:26:43 avec la défense de la GPA.
01:26:44 - Qui fait de la prévention,
01:26:45 Maréchal, contre le sida.
01:26:46 - Et qui, excusez-moi,
01:26:47 comme beaucoup de ces associations,
01:26:48 militent aussi pour le changement de sexe
01:26:51 chez les mineurs.
01:26:52 Donc, on n'est pas face à des associations...
01:26:53 - Je ne crois pas qu'Act Up milite
01:26:54 pour le changement de sexe.
01:26:55 - Si, si, toutes ces associations,
01:26:56 bien sûr que si, sont sur cette ligne-là
01:26:57 la plupart du temps.
01:26:58 Et en l'occurrence, oui,
01:26:59 moi je considère qu'aujourd'hui,
01:27:00 c'est un militantisme politique.
01:27:02 C'est une propagande
01:27:03 et que la Commission européenne
01:27:04 n'a pas à financer cela.
01:27:05 - Est-ce que le planning familial
01:27:06 est concerné par cette mesure ?
01:27:09 - Le planning familial, aujourd'hui,
01:27:11 mène des actions de santé.
01:27:13 Et je regrette qu'en côté
01:27:14 de ces actions de santé,
01:27:15 eh bien là aussi,
01:27:16 il y ait des positions politiques
01:27:17 qui soient selon moi déplorables.
01:27:19 Donc, je considère que...
01:27:20 - On compte.
01:27:21 - Mais à un moment donné,
01:27:22 c'est l'argent des Français.
01:27:23 Donc, l'argent des Français,
01:27:24 il est pas là pour financer
01:27:26 de la propagande politique.
01:27:27 Qu'ils financent, évidemment,
01:27:28 et qu'ils soutiennent
01:27:29 des actions médicales,
01:27:30 des actions de prévention.
01:27:31 Moi, je n'ai aucun problème avec ça.
01:27:32 Mais pas...
01:27:33 Mais je vais vous dire,
01:27:34 la Commission d'ailleurs
01:27:35 va bien au-delà de ça.
01:27:36 On pourrait parler également
01:27:37 des compromissions
01:27:38 avec les associations
01:27:39 qui font partie de la Commission.
01:27:40 - Non, mais si j'essaie
01:27:41 de vous poser des questions
01:27:42 très précises, donc...
01:27:43 - C'est très précis.
01:27:44 - Si on applique...
01:27:45 - Quand la Commission finance
01:27:46 le FEMISO, Islamic Relief,
01:27:47 qui sont aujourd'hui
01:27:48 des associations islamistes
01:27:49 qui sont proches
01:27:50 des frères musulmans,
01:27:51 qui ont pour projet revendiqué,
01:27:52 juste, la conquête islamique
01:27:53 de l'Europe,
01:27:54 la soumission ou la conversion,
01:27:55 juste ça.
01:27:56 Et on a une Commission européenne
01:27:57 qui finance ça.
01:27:58 - Si on applique
01:27:59 votre programme,
01:28:00 est-ce que vous coupez
01:28:01 les subventions
01:28:02 au planning familial ?
01:28:03 - Mais je ne veux pas
01:28:04 financer les associations politiques.
01:28:05 Je ne veux pas...
01:28:06 - Vous avez dit
01:28:07 "planning familial".
01:28:08 - Mais monsieur, monsieur,
01:28:09 je lutte contre la légalisation
01:28:10 et la banalisation de la GPA.
01:28:11 Voilà.
01:28:12 Je considère que c'est un acte...
01:28:13 - Le planning familial,
01:28:14 c'est notamment pour accueillir
01:28:15 les femmes qui veulent pouvoir...
01:28:16 - Ils défendent la légalisation
01:28:17 des mères porteuses.
01:28:18 Je considère que c'est
01:28:19 une abomination.
01:28:20 Ils veulent pousser,
01:28:21 comme beaucoup
01:28:22 de ces associations d'ailleurs,
01:28:23 pour l'activisme transgenre,
01:28:24 le changement de sexe,
01:28:25 l'explication de la théorie du genre.
01:28:26 Chez les mineurs,
01:28:27 je considère que c'est un drame
01:28:28 pour la santé de nos enfants.
01:28:29 - Donc, il faut couper
01:28:30 les subventions
01:28:32 au planning familial.
01:28:33 - Et donc, pas de subvention politique.
01:28:34 On est là.
01:28:35 Excusez-moi, mais à un moment donné,
01:28:36 la conception que j'ai de l'Europe,
01:28:37 c'est une Europe de la civilisation.
01:28:38 Une Europe de la civilisation,
01:28:39 ça veut dire qu'on défend
01:28:40 notre identité, notre culture,
01:28:41 nos valeurs.
01:28:42 Et dans ces valeurs,
01:28:43 il y a la défense
01:28:44 de la dignité de l'homme,
01:28:45 il y a la défense
01:28:46 de la dignité de la femme,
01:28:47 il y a le refus
01:28:48 de la marchandisation du corps,
01:28:49 le refus de la marchandisation
01:28:50 de l'enfant,
01:28:51 le refus de promotion du hijab
01:28:54 ou de la culture étrangère islamique.
01:28:57 Donc oui, excusez-moi,
01:28:58 à la fin, moi, je vais défendre en effet
01:29:01 une Europe qui est d'abord
01:29:02 attachée à tout cela.
01:29:03 - Donc, on coupe pour Act Up
01:29:04 et pour le planning familial.
01:29:05 - Association politique,
01:29:06 de manière générale.
01:29:07 Je ne peux pas être plus clair
01:29:08 que ça, excusez-moi.
01:29:09 - Une dernière question.
01:29:10 Ces derniers jours, vous avez dit
01:29:11 "j'aime Marine"
01:29:12 en évoquant Marine Le Pen.
01:29:13 Les mauvais rapports
01:29:14 que vous entretenez avec certains
01:29:15 au sein de vos partis
01:29:16 de reconquête
01:29:17 sont de notoriété publique.
01:29:18 Zemmour, Sarrac-Nafo.
01:29:19 - Oui, enfin,
01:29:20 c'est de notoriété publique.
01:29:21 Vous dites ça comme si c'était un acquis,
01:29:22 mais enfin, c'est des spéculations
01:29:24 - Non, mais, excusez-moi,
01:29:25 mais à un moment donné...
01:29:26 - Non, mais, juste,
01:29:27 je pose quand même la question
01:29:28 s'il reste peu de temps.
01:29:29 - Oui, d'ailleurs, si on pouvait
01:29:30 perdre du temps là-dessus,
01:29:31 c'est important.
01:29:32 Ne parlons pas d'immigration,
01:29:33 par exemple,
01:29:34 qui est quand même
01:29:35 juste le premier sujet
01:29:36 des Français
01:29:37 pour le vote de ces Européennes.
01:29:38 - Encore une fois,
01:29:39 juste qu'à cause du contraire,
01:29:40 je choisis à peu près
01:29:41 les questions qui sont prêtes.
01:29:42 - Oui, ce qui vous intéresse, vous,
01:29:43 pas ce qui intéresse les Français.
01:29:44 - Non, non, je pense que ça me
01:29:45 intéresse aussi les Français.
01:29:46 - Non, mais, c'est pas grave.
01:29:47 - Non, mais, juste,
01:29:48 encore une tentative d'attentat
01:29:49 dans le stade de Saint-Étienne
01:29:50 par Rochelle,
01:29:51 ça n'a aucun intérêt.
01:29:52 - Est-ce que les yeux dans les yeux
01:29:53 vous nous dites
01:29:54 "Je ne reviendrai jamais
01:29:55 avec Marine Le Pen
01:29:56 au Rassemblement national" ?
01:29:57 - Mais, monsieur Duhamel,
01:29:58 si j'avais voulu revenir
01:29:59 au Rassemblement national,
01:30:00 je l'aurais fait depuis longtemps.
01:30:01 Si je ne l'ai pas fait,
01:30:02 c'est bien qu'aujourd'hui,
01:30:03 je suis là où je considère
01:30:04 devoir être.
01:30:05 - Hule Le Pen est toujours
01:30:06 la bienvenue, oui.
01:30:07 - Mais dans un parti.
01:30:08 - Même si Jordan Bardella
01:30:09 et Marine Le Pen
01:30:10 ne sont pas toujours cousines.
01:30:11 Marine Le Pen, c'est ma famille.
01:30:12 Mais il n'empêche que vous.
01:30:13 Vous voyez bien qu'aujourd'hui,
01:30:14 je n'ai pas les mêmes positions
01:30:15 sur tous les sujets.
01:30:16 Moi, pourquoi je suis revenue
01:30:17 en politique ?
01:30:18 Pourquoi aujourd'hui
01:30:19 je soutiens Éric Zemmour ?
01:30:20 Parce que j'ai deux petites filles
01:30:21 et que ces deux petites filles,
01:30:22 elles ne peuvent pas grandir
01:30:23 dans la France
01:30:24 telle que se dessine aujourd'hui,
01:30:25 je vous le dis.
01:30:26 Et pour ça, il faut construire
01:30:27 une offre de droite
01:30:28 qui soit une offre de droite
01:30:29 adaptée aux défis contemporains.
01:30:30 Et donc, oui, je considère
01:30:31 qu'aujourd'hui,
01:30:32 la ligne du Rassemblement national
01:30:33 n'est pas celle que je défends
01:30:34 et donc je veux pouvoir
01:30:36 Merci Marie-Machel.
01:30:37 Question rituelle pour Valérie Ayé.
01:30:38 Une qualité et un défaut ?
01:30:40 Défaut, elle est macroniste.
01:30:42 Oui, d'accord.
01:30:43 Puisque là, c'est assez factuel.
01:30:45 C'est un terrible défaut.
01:30:47 Et une qualité ?
01:30:48 Elle est résiliente.
01:30:50 Merci beaucoup Marie-Machel.
01:30:51 Et tout de suite,
01:30:52 la tête de liste.
01:30:53 Renaissance, Valérie Ayé.
01:30:54 Attendez une seconde.
01:30:56 Juste pour que vous puissiez.
01:30:57 C'est bon ?
01:30:58 C'est bon.
01:30:59 Bonjour.
01:31:00 Bonjour.
01:31:01 Et toujours pas de poignée de main.
01:31:04 Bonjour.
01:31:05 Bonjour.
01:31:06 Je suis un peu obsessionnel.
01:31:07 Bonjour Valérie Ayé.
01:31:08 Bonjour.
01:31:09 Merci d'être avec nous
01:31:10 dans ce BFM politique spécial européen.
01:31:11 Nous sommes à pile une semaine du scrutin.
01:31:13 Vous êtes toujours en difficulté
01:31:14 dans les sondages.
01:31:15 Loin, très loin derrière Jordan Bardella.
01:31:16 Dans notre sondage du jour,
01:31:17 elle est là pour la tribune dimanche
01:31:18 chez BFM TV.
01:31:19 Vous faites la moitié du score
01:31:20 de Jordan Bardella.
01:31:21 Qu'est-ce que vous vous dites
01:31:22 à une semaine du scrutin ?
01:31:23 C'est bientôt la fin du chemin de croix
01:31:24 d'une campagne cauchemardesque ?
01:31:26 Je me dis que rien n'est joué.
01:31:27 C'était d'ailleurs le slogan
01:31:28 de notre meeting d'hier à Aubervilliers.
01:31:30 C'est le moment où tout commence.
01:31:32 On est les uns et les autres en campagne
01:31:34 depuis des semaines et des mois maintenant.
01:31:36 C'est le moment où les Français
01:31:37 commencent véritablement à s'intéresser
01:31:39 à l'élection européenne.
01:31:41 C'est le moment où on martèle
01:31:42 encore plus fort aux Français
01:31:44 que cette élection est importante,
01:31:46 qu'elle est historique.
01:31:48 On le dit souvent,
01:31:49 ça peut paraître galvaudé,
01:31:50 mais c'est la réalité
01:31:51 parce que les enjeux et les défis
01:31:52 qui sont devant nous,
01:31:53 ils sont colossaux.
01:31:54 C'est le défi de la menace sécuritaire,
01:31:57 le défi de l'intelligence artificielle.
01:31:59 On va parler de ces défis,
01:32:00 mais simplement quand on voit le sondage,
01:32:01 qu'est-ce qui ne marche pas ?
01:32:02 Est-ce que c'est un problème de notoriété ?
01:32:04 Est-ce que c'est parce qu'au fond,
01:32:05 vous portez sur vos épaules
01:32:08 l'antimacronisme,
01:32:09 le rejet du gouvernement ?
01:32:10 On ne peut pas faire comme si
01:32:11 de rien n'était
01:32:12 quand la majorité présidentielle
01:32:14 a un score qui est deux fois moins important
01:32:16 que celui du Rassemblement national.
01:32:18 Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?
01:32:19 D'abord, moi, je vous le dis,
01:32:20 je vois les sondages,
01:32:21 évidemment, je les regarde,
01:32:22 je ne vais pas vous dire l'inverse.
01:32:23 Mais la réalité, c'est que, un,
01:32:24 ce que je fais sur le terrain,
01:32:25 les retours que j'ai sur le terrain,
01:32:26 ils ne sont pas, à mon sens,
01:32:28 ils ne reflètent pas
01:32:29 ce que je vois dans les sondages.
01:32:30 Et ensuite, évidemment que le contexte politique,
01:32:33 il est difficile.
01:32:34 On est en responsabilité,
01:32:35 le président de la République
01:32:36 est en responsabilité depuis sept ans.
01:32:38 Mais moi, le message que je porte aux Français,
01:32:40 c'est qu'on peut avoir des accords,
01:32:43 avoir été en colère pour des positions
01:32:46 qui ont été prises par tel ou tel gouvernement
01:32:48 depuis 2017.
01:32:49 Mais la réalité, c'est quoi ?
01:32:50 C'est qu'on est dans une élection importante
01:32:53 et l'enjeu qui se joue, c'est notre avenir,
01:32:56 l'avenir de la France dans le monde
01:32:58 et l'avenir de la France en Europe.
01:32:59 Et ces élections-là,
01:33:00 il ne faut pas se tromper d'élection,
01:33:02 moi, et je pense que c'est ma spécificité aussi
01:33:04 dans cette campagne,
01:33:05 je suis focalisée sur les élections européennes
01:33:07 du 9 juin.
01:33:08 Je ne suis pas dans la perspective de 2027,
01:33:10 je ne suis pas dans une primaire de la gauche
01:33:12 pour savoir lequel d'entre eux
01:33:14 représentera la gauche en 2027.
01:33:15 Oui, sauf que quand on est la présidente
01:33:16 de l'Assemblée nationale,
01:33:17 il y a une banque privée.
01:33:18 Manifestement, nous n'arrivons pas aujourd'hui
01:33:19 à répondre pleinement aux attentes des Français,
01:33:21 il faudra qu'on s'interroge collectivement,
01:33:22 on ne pourra pas faire comme si de rien n'était.
01:33:23 Franchement, pour elle, vous avez déjà perdu.
01:33:25 Moi, je vous dis l'inverse.
01:33:27 Je vous dis d'ailleurs, en 2019,
01:33:29 il y avait des sondages,
01:33:30 les résultats ont été largement différents des sondages.
01:33:32 Pas pour la laisse de la majorité.
01:33:34 Non, mais il y a eu une différence majeure.
01:33:35 La réalité, c'est que les votes,
01:33:36 ils vont se cristalliser sur les derniers jours,
01:33:39 on le sait, les Français vont se positionner
01:33:41 sur les derniers jours.
01:33:42 Et ce que je dis aux Français,
01:33:45 c'est que indépendamment de ce qu'on pense,
01:33:47 de ce qui a été mis en œuvre au niveau national,
01:33:49 et par ailleurs, quand on regarde les chiffres,
01:33:51 les chiffres économiques, ils sont là,
01:33:52 c'est le retour de l'emploi,
01:33:53 c'est la réindustrialisation,
01:33:54 c'est aussi l'engagement européen très fort
01:33:56 du président de la République.
01:33:57 Vous savez, comme moi, je suis au Parlement européen,
01:33:59 hors campagne électorale, je le précise,
01:34:01 parce que j'ai des collègues pro-européens
01:34:03 qui siègent dans les groupes de la droite européenne
01:34:05 et des sociodémocrates européens,
01:34:06 et qui me disent, ils parlent quand ton président ?
01:34:08 Parce qu'Emmanuel Macron est vu comme le leader en Europe,
01:34:11 celui qui fait bouger les lignes
01:34:12 et qui est le vrai pro-européen sur le terrain.
01:34:15 Vous pensez que c'est un atout d'avoir Emmanuel Macron avec soi,
01:34:17 pas un boulet ?
01:34:18 Évidemment que c'est un atout, évidemment.
01:34:20 Emmanuel Macron, il a remis l'Europe
01:34:23 dans le débat public national.
01:34:24 Quand vous allez voir les partis de gouvernement en France,
01:34:26 ils ont toujours été divisés sur la question européenne,
01:34:28 toujours.
01:34:29 Nous, avec la majorité présidentielle,
01:34:30 on a un engagement européen qui est très fort,
01:34:32 et on a du résultat.
01:34:33 Pendant cinq ans, on a bossé.
01:34:35 Regardez avec les autres.
01:34:37 Évidemment, on a enchaîné des successions de crises.
01:34:42 Avec mes adversaires,
01:34:43 on n'aurait pas eu le plan de relance qui a permis
01:34:45 de sauver des centaines de milliers d'emplois en France.
01:34:47 Juste, on va parler du contexte et vous évoquiez
01:34:49 les réformes qui sont mises en oeuvre par le gouvernement.
01:34:51 Une des dernières en date, c'est celle de l'assurance chômage,
01:34:54 sans doute le tour de vis le plus sévère de ces dernières années,
01:34:56 qui va toucher les jeunes,
01:34:57 ceux qui sont en CDD,
01:34:58 ceux qui sont en intérim,
01:34:59 c'est-à-dire au fond les plus précaires.
01:35:01 Est-ce que vous pouvez vraiment vous étonner
01:35:03 qu'un certain nombre de macronistes de gauche
01:35:05 soient séduits par Raphaël Glucksmann
01:35:06 quand il y a ce type de réforme qui est annoncée ?
01:35:09 Franchement, quand on voit ça, on se dit
01:35:11 "vous êtes pas le gouvernement".
01:35:12 Depuis le premier jour, avec Emmanuel Macron
01:35:14 et l'ensemble des gouvernements successifs,
01:35:16 on a remis le travail au corps de nos priorités politiques
01:35:19 et cette réforme s'inscrit dans ce cadre-là.
01:35:21 C'est une réalité et je pense qu'elle est nécessaire.
01:35:23 Pour payer les chômeurs, pour faire des économies ?
01:35:25 Elle est nécessaire.
01:35:26 L'idée, c'est véritablement d'accélérer le retour au travail
01:35:30 et de permettre aux uns et aux autres
01:35:32 de retrouver un emploi dans les meilleures conditions.
01:35:34 En réduisant la durée d'indemnisation.
01:35:37 Mais quoi qu'il en soit, on conservera un système
01:35:40 qui est le plus favorable partout en Europe.
01:35:42 Donc l'enjeu, c'est comment on accompagne les personnes
01:35:44 Une fois que la réforme sera rentrée en vigueur, c'est pas mal.
01:35:46 C'est comment on accompagne les personnes
01:35:47 pour le retour à l'emploi.
01:35:48 En tout état de cause, moi ce que je vous dis,
01:35:50 puisque vous citez "les macronistes de gauche",
01:35:54 je leur dis "l'engagement européen",
01:35:57 "nous sommes les vrais européens".
01:35:59 Je leur dis que nous, nous avons été constants
01:36:02 depuis le début, tant sur la politique nationale
01:36:04 que sur la politique européenne.
01:36:06 Je leur dis que moi, Raphaël Glucksmann...
01:36:07 Sur la politique nationale, vous avez été constant.
01:36:09 Quand il y a Rachida Dati au gouvernement,
01:36:11 Catherine Vautrin, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire.
01:36:13 Certains pourraient se dire au fond...
01:36:15 Non mais attendez, constant dans quoi ?
01:36:16 Constant dans le dépassement et constant dans l'idée
01:36:20 qu'on doit réformer la France.
01:36:22 Aujourd'hui, les résultats économiques, ils sont là.
01:36:24 On a un chômage qui est au plus bas depuis des années.
01:36:26 On a le retour des emplois.
01:36:28 On a la réindustrialisation avec des emplois à la clé.
01:36:32 Et d'ailleurs, sur le tournant de l'industrie verte,
01:36:35 on a 20 000 emplois par exemple dans le nord de la France.
01:36:37 Et une note de la France qui a été dégradée
01:36:39 par Standard & Poor's.
01:36:40 J'entends les oppositions surenchérir sur cette question,
01:36:44 notamment la droite.
01:36:45 Mais pardon, mais est-ce qu'on peut prendre un peu de recul ?
01:36:47 Depuis 2017, effectivement, la dette de la France...
01:36:51 Alors un, préciser d'abord que ça ne va pas changer.
01:36:53 La France reste et restera un partenaire crédible
01:36:55 en Europe et sur les marchés.
01:36:57 Deux, ça ne va pas changer le quotidien des Français.
01:36:59 Trois, si on prend un peu de recul,
01:37:01 la dette a augmenté de 12 points en 7 ans.
01:37:04 Depuis 2017.
01:37:06 La droite nous donne des leçons
01:37:08 à longueur de journée aujourd'hui.
01:37:09 Sur Sarkozy, la dette a augmenté de 18 points.
01:37:12 Oui, ça ne s'est pas très bien fini pour lui,
01:37:13 donc je suis pas sûr que ce soit un exemple...
01:37:14 Non, non, mais simplement, un, il faut prendre un peu de recul
01:37:16 et deux, pourquoi la dette, elle a augmenté ?
01:37:18 On a vécu des crises successives.
01:37:20 On a vécu la crise sanitaire,
01:37:22 on a vécu la crise énergétique.
01:37:24 On a mis en place un plan de relance
01:37:25 de 100 milliards d'euros
01:37:26 qui a permis d'éviter la fermeture de TPE, PME,
01:37:30 qui a permis de mettre en place le chômage partiel
01:37:32 avec l'aide de l'Union Européenne.
01:37:33 On a mis en place le bouclier tarifaire
01:37:35 pour limiter la hausse des factures d'électricité des Français.
01:37:38 Donc on a été là au rendez-vous pour protéger les Français,
01:37:40 bien plus qu'ailleurs en Europe.
01:37:42 Et par ailleurs, on a mis des moyens supplémentaires sur la table,
01:37:45 renforcement des moyens de police, des moyens de justice,
01:37:49 et on n'a pas augmenté les impôts, on les a même baissés.
01:37:52 Et si on prend encore un peu plus de recul...
01:37:54 Oui, et j'aimerais qu'on avance pour parler des problématiques européennes.
01:37:57 Non, non, mais je vous parle des problématiques européennes, j'y viens.
01:37:59 Qu'est-ce qu'il faut aujourd'hui ?
01:38:00 C'est évidemment réduire la dépense,
01:38:02 les dépenses de fonctionnement là où elles peuvent l'être.
01:38:05 Et c'est investir, investir massivement au niveau français, au niveau européen.
01:38:09 Aujourd'hui, les États-Unis, on s'inquiète de la dette française,
01:38:12 mais les États-Unis s'endettent massivement
01:38:14 pour financer ce qu'ils ont appelé leur IRA américain.
01:38:17 C'est un plan d'investissement massif pour subventionner l'industrie.
01:38:22 On va en parler dans un instant Valérie.
01:38:23 Juste une petite question avant de poser une question
01:38:25 sur le CETA, le traité de libre-échange entre le Canada et l'Union Européenne.
01:38:27 Vous citiez il y a un instant Nicolas Sarkozy.
01:38:29 Je lis dans les colonnes du Parisien ce matin
01:38:31 que vous aviez sollicité un rendez-vous avec l'ancien président de la République,
01:38:34 Nicolas Sarkozy, qu'il n'a pas voulu vous donner.
01:38:36 J'ai sollicité au début de ma campagne des rendez-vous
01:38:38 avec des personnalités qui avaient eu un engagement européen.
01:38:41 Et voilà.
01:38:43 Et donc ?
01:38:44 Je l'ai demandé, je n'ai pas eu de retour, j'en prends acte.
01:38:47 Et pourquoi il ne veut pas vous voir Nicolas Sarkozy ?
01:38:48 Je n'en sais rien, vous lui demandez.
01:38:49 Je ne vais pas parler à sa place.
01:38:50 Ça vous a déçu ?
01:38:51 Vous auriez aimé qu'il vous donne des conseils ?
01:38:53 Ce n'était pas des conseils.
01:38:54 Je pense que, alors moi je suis mobilisée au Parlement européen depuis cinq ans.
01:38:57 Mais en entrant dans cette campagne, évidemment, c'est intéressant d'avoir…
01:39:00 On se dit que pour ceux qui nous regardent, Nicolas Sarkozy a de bonnes relations avec Emmanuel Macron.
01:39:03 D'ailleurs, il dit encore des choses assez sympathiques à son égard dans le Figaro.
01:39:05 C'est quand même étrange qu'il n'ait pas voulu vous recevoir dans ses bureaux de réunion.
01:39:07 Là encore, je ne vais pas commenter les décisions et les non-décisions de Nicolas Sarkozy.
01:39:10 Je reconnais que, comme d'autres personnalités, j'ai sollicité un rendez-vous.
01:39:14 Ça ne s'est pas fait. Posez-lui la question.
01:39:16 Mais vous espérez quand même pouvoir continuer à le rencontrer ?
01:39:18 En tout cas, j'espère.
01:39:20 Je vais continuer à convaincre les Français.
01:39:22 Je vais continuer à l'utiliser pour les huit prochains jours pour convaincre les Français que le projet que je porte,
01:39:25 il est celui qui les servira le mieux.
01:39:27 Valérie, il y a sept semaines, l'Assemblée nationale a voté une résolution demandant au gouvernement
01:39:31 de lui soumettre le CETA, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
01:39:34 Je rappelle que vous soutenez ce traité de libre-échange.
01:39:36 Le Sénat s'est opposé à sa ratification.
01:39:39 Si les députés le rejettent aussi quand il sera soumis au vote des députés,
01:39:43 est-ce qu'il faudra mettre fin à ce traité ?
01:39:45 Ou est-ce qu'il pourra s'appliquer quand même ?
01:39:47 Puisque je précise qu'en termes de droit,
01:39:49 si le gouvernement ne signifie pas à la commission le vote,
01:39:53 il peut quand même s'appliquer.
01:39:54 Aujourd'hui, il s'applique partiellement.
01:39:56 Je souhaite qu'il y ait un débat à l'Assemblée nationale sur cette question-là.
01:39:59 Je souhaite surtout qu'on sorte des postures sur la question des accords de commerce en général
01:40:03 et du CETA en particulier.
01:40:05 On l'a vu au Sénat, ça a été l'alliance de la CARP et du Lapin,
01:40:08 quelques mois, quelques semaines avant les élections européennes.
01:40:11 Je vois bien et on voit bien le jeu des oppositions et des uns et des autres.
01:40:14 La réalité, c'est que nous, sur les accords de commerce,
01:40:17 on a une opposition qui n'est pas dogmatique.
01:40:19 Il faut la regarder au cas par cas.
01:40:20 J'entends votre position et on la connaît sur le CETA.
01:40:22 La question est très précise.
01:40:23 Si les députés rejettent le CETA après que les sénateurs ont rejeté le CETA,
01:40:28 est-ce qu'il pourra quand même s'appliquer ?
01:40:30 Ou est-ce qu'il faudra que la France signifie à la Commission européenne
01:40:33 que le Parlement français ayant rejeté le CETA, il ne pourra plus s'appliquer ?
01:40:37 Ce sera à la responsabilité du gouvernement français de le notifier,
01:40:40 de le signaler.
01:40:41 Moi, je suis députée européenne.
01:40:42 Je crois savoir que vous êtes la liste de la majorité
01:40:44 et qu'hier, Gabriel Attal a pris la parole à votre meeting.
01:40:47 Qu'est-ce que vous souhaitez, vous, en tant que chef de file
01:40:50 de la délégation au Parlement européen et tête de liste ?
01:40:52 Moi, qu'est-ce que je souhaite ?
01:40:53 D'abord, je le redis, ce sera la décision du gouvernement.
01:40:55 Je suis députée européenne moi-même.
01:40:57 Evidemment, je souhaite que les positions des parlementaires soient entendues
01:41:01 et on verra ce qui se passera à l'Assemblée nationale.
01:41:03 Donc, il faudra abandonner le CETA si les députés s'opposent à la ratification du traité.
01:41:06 Je souhaite qu'il y ait un débat apaisé et sorti des postures à l'Assemblée nationale.
01:41:11 Je souhaite que chacun sorte des positions dogmatiques sur cette question-là.
01:41:15 C'est ça, la priorité dans l'intérêt des Français.
01:41:17 Le CETA, il est bon. Il est bon pour notre économie.
01:41:20 Mais est-ce qu'il est bon au point de contourner le vote des parlementaires français ?
01:41:23 Je vous le dis.
01:41:24 Un, je suis respectueuse des votes des parlementaires.
01:41:26 Moi-même, je suis parlementaire.
01:41:27 Deux, je souhaite qu'il y ait un débat apaisé, sorti des postures, sur cette question-là.
01:41:31 On s'en reparle peut-être après les élections européennes.
01:41:34 Parce qu'au Sénat, on avait bien vu les postures,
01:41:38 l'alliance de la CARP et du Lapin, notamment des Républicains,
01:41:41 qui ont eux-mêmes, à l'époque, signé sous Sarkozy l'accord du CETA
01:41:45 et qui, maintenant, sont vendeboues contre cet accord.
01:41:48 Regardons après les élections européennes et voyons s'il y a encore autant de postures.
01:41:52 Parce que, fondamentalement, sur le fond, cet accord, il est bon pour nos producteurs,
01:41:56 pour notre économie.
01:41:58 Et là encore, je pense que, sur ces questions-là en particulier,
01:42:02 il faut être pragmatique.
01:42:04 Il y a des bons accords, il y en a des mauvais.
01:42:06 Mais les accords, on a dit non, c'est l'accord notamment avec le Mercosur,
01:42:08 les pays d'Amérique latine.
01:42:10 Et les bons, on en a besoin pour notre économie.
01:42:12 Valérie, le débat sur la reconnaissance d'un État palestinien a pris beaucoup de place dans cette campagne.
01:42:15 La gauche le défend.
01:42:17 Votre numéro 2 de liste aussi, l'ancien journaliste Bernard Guetta,
01:42:19 l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian également.
01:42:22 Emmanuel Macron. Oui, mais il y a une question de timing.
01:42:25 Emmanuel Macron y réfléchit, mais il ne veut pas d'ici l'agir sous le coup de l'émotion.
01:42:29 Ce sera quoi le bon moment pour reconnaître l'État palestinien, Valérie Ayé ?
01:42:32 Le bon moment pour reconnaître l'État palestinien, d'abord, évidemment que la solution à deux États,
01:42:37 c'est celle vers laquelle on doit tous converger.
01:42:39 C'est la position historique de la France et c'est la seule d'ailleurs qui permettra...
01:42:42 Et là-dessus, à quelques rares exceptions près, tout le monde est d'accord.
01:42:44 Oui, oui, et c'est la seule d'ailleurs qui permettra de mettre en place,
01:42:48 de protéger les Israéliens, de protéger les Palestiniens et d'assurer la sécurité dans la région.
01:42:53 Les conditions nécessaires, c'est d'avoir une autorité palestinienne,
01:42:59 un interlocuteur palestinien crédible.
01:43:01 Je ne vois pas demain, ce ne sera pas ma responsabilité, je ne suis que députée européenne,
01:43:05 mais demain négocier avec le Hamas, cette organisation terroriste armée qui a commis des attaques innombrables.
01:43:11 Pourquoi quelqu'un comme Jean-Yves Le Drian, qui a son expérience de ministre de la Défense sous François Hollande,
01:43:15 ministre des Affaires étrangères d'Emmanuel Macron, dit au contraire, il faut le faire maintenant,
01:43:19 parce que ce sera un signal fort qui est envoyé.
01:43:21 C'est quelqu'un qui connaît ces interlocuteurs que vous citez et qui a cette expérience.
01:43:24 Pourquoi lui dit, il faut le faire maintenant ?
01:43:26 Moi, ce que je dis, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette
01:43:29 sur la position qu'est la création d'un État palestinien.
01:43:32 On a un ministre des Affaires étrangères qui est mobilisé,
01:43:35 qui a déjà fait plusieurs fois le tour de la région et qui est à la manœuvre
01:43:39 pour demain avancer sur cette solution à deux états.
01:43:42 Je le laisse en responsabilité, c'est la diplomatie française qui est en responsabilité aujourd'hui,
01:43:49 qui doit trouver le chemin avec les Israéliens, avec une autorité palestinienne réformée,
01:43:54 crédible pour avancer sur cette question-là.
01:43:57 Et donc Jean-Yves Le Drian, encore une fois ?
01:43:59 Jean-Yves Le Drian est un grand ministre.
01:44:01 C'est le président de votre comité de soutien ?
01:44:02 Oui, c'est le président de mon comité de soutien.
01:44:04 Il a été un grand ministre des Affaires intérieures.
01:44:06 Évidemment qu'il sait de quoi il parle.
01:44:08 Aujourd'hui, c'est Stéphane Séjourné qui est en responsabilité
01:44:10 et qui a les derniers éléments, les dernières informations en tout état de cause.
01:44:14 Ce qu'il faut retenir, c'est que chacun est concentré sur la priorité
01:44:19 qui doit être le cesser le feu immédiat.
01:44:21 Il y a des dernières annonces qui semblent aller dans le bon sens,
01:44:24 donc il faut pouvoir y travailler.
01:44:25 Cesser le feu immédiat, libération des otages
01:44:28 et création des conditions pour créer cet État palestinien.
01:44:31 Valérie, je voudrais revenir sur une phrase que vous avez prononcée
01:44:34 dans cette campagne qui a suscité le débat jusque dans votre majorité.
01:44:37 Ouvrez les guillemets, je n'essentialise pas les gens,
01:44:39 je ne fais pas de lien comme le fait le Rassemblement national
01:44:42 entre l'immigration et la délinquance.
01:44:44 Voilà ce que vous disiez le 12 mai dernier.
01:44:46 Est-ce que vous le rediriez exactement tel quel ?
01:44:49 Bien sûr.
01:44:50 Donc il n'y a pas de lien entre l'immigration et la délinquance ?
01:44:53 Ce n'est pas ce que j'ai dit.
01:44:55 Je ne fais pas de lien comme le fait le Rassemblement national
01:44:57 entre l'immigration et la délinquance.
01:44:58 Je crois même que cette citation n'est pas complète,
01:45:00 parce que je l'ai dit dans une phrase globale.
01:45:02 Qu'est-ce que j'ai dit ?
01:45:03 C'est un, effectivement, il y a des faits de délinquance chez des migrants.
01:45:07 Ça existe.
01:45:09 Par contre, je ne systématise pas et je n'essentialise pas.
01:45:13 Je ne considère pas qu'un migrant, un étranger,
01:45:16 parce qu'il est migrant ou parce qu'il est étranger,
01:45:18 c'est nécessairement un délinquant ou un terroriste en puissance.
01:45:20 Donc dire qu'il y a un lien entre immigration et délinquance,
01:45:23 c'est essentialiser les étrangers ou les immigrés ?
01:45:26 On voit bien les interventions avec moi,
01:45:28 de l'extrême droite, de Marion Maréchal à Jordane Bardella.
01:45:31 Ils ont tous les deux la même approche.
01:45:33 Un migrant, c'est nécessairement un délinquant ou un terroriste en puissance.
01:45:36 Pardon, mais ce n'est pas du tout mon approche.
01:45:38 Est-ce que dire la phrase "il peut y avoir un lien entre l'immigration et la délinquance",
01:45:40 est-ce que ça essentialise ?
01:45:42 Mais ça, c'est la mienne.
01:45:44 Non, vous dites que c'est la mienne.
01:45:46 Je viens de la dire.
01:45:47 Il peut y avoir un lien, ça existe.
01:45:48 Je ne fais pas de lien comme le fait l'enquête sur l'immigration et la délinquance.
01:45:51 Je viens de vous dire que ça existe qu'il y ait des migrants qui soient délinquants.
01:45:54 Il n'y a pas de lien systématique, tout simplement.
01:45:57 C'est aussi simple que cela.
01:45:59 Là où l'extrême droite de Jordane Bardella, de Marine Le Pen, de Marion Maréchal,
01:46:02 font un lien systématique et essentialisent les migrants.
01:46:05 Moi, je trouve que c'est insupportable.
01:46:08 Par ailleurs, ils font des amalgames.
01:46:11 Parce qu'il y a les migrants irréguliers,
01:46:14 et c'est de la migration illégale qu'il faut renvoyer.
01:46:17 C'est le sens du pacte Asile-Migration.
01:46:19 Les lois qu'on a votées au Parlement européen il y a quelques semaines
01:46:21 qui vont enfin répondre à la problématique de l'immigration illégale.
01:46:25 Suis-la, ça, l'avoir voté par ailleurs sur cette question-là.
01:46:28 Il y a l'immigration au titre du droit d'asile aussi.
01:46:30 Vous me tendez une perche sur la question de l'immigration,
01:46:32 puisque je vous l'avais d'ailleurs posée.
01:46:34 C'était une de vos premières interviews.
01:46:36 Je vous avais demandé s'il y a trop d'immigration en France aujourd'hui.
01:46:39 Du coup, je vais vous répondre.
01:46:42 Effectivement, c'était l'une de mes premières interviews avec vous.
01:46:45 Vous m'aviez répondu d'ailleurs, il faut les chefs d'entreprise.
01:46:49 Je n'avais pas bien compris tout vous dire.
01:46:51 Je vais vous expliquer, si vous ne m'aviez pas compris à l'époque,
01:46:53 si je n'avais pas été suffisamment claire.
01:46:55 Il y a trois types d'immigration.
01:46:57 Jean-Nade Bardella, Marine Le Pen, Marion Maréchal,
01:46:59 notamment, font délibérément l'amalgame entre les différents types d'immigration.
01:47:04 Il y a l'immigration économique.
01:47:07 Plus ou moins ?
01:47:08 C'est notamment ce qui a été voté dans le cadre de la loi immigration au NIPO national
01:47:14 l'année dernière, avec l'irrégularisation pour les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.
01:47:23 Moi, là-dessus, je propose l'ouverture de titres.
01:47:26 Donc, il faut plus d'immigration économique ?
01:47:28 Je vous propose l'ouverture à l'échelle européenne de 100 000 titres
01:47:31 pour les métiers en tension et pour aussi attirer des talents.
01:47:35 Mais il faut le réguler, évidemment.
01:47:37 Il faut une négociation.
01:47:38 Premier élément.
01:47:39 Deuxième élément, le droit d'asile.
01:47:41 Le droit d'asile, c'est l'honneur de la France et c'est l'honneur de l'Europe d'accueillir les femmes afghanes.
01:47:45 Et troisième élément, et le premier, c'est l'immigration illégale.
01:47:49 Et par définition, il y en a trop, puisqu'elle est irrégulière et illégale.
01:47:52 Et je le redis, au Parlement européen, on a voté des lois sur l'immigration.
01:47:56 C'est important de le dire parce que non seulement je suis la seule à l'avoir voté,
01:47:59 tous les autres sont les tenants du statu quo, mais je voudrais aussi dire que
01:48:02 ce texte, ils ont été négociés avec la droite européenne et les sociodémocrates européens.
01:48:06 Et aujourd'hui, messieurs Bellamy et Glucksmann vous disent que ce sont de mauvais textes.
01:48:10 Ils se sont mis en marge de leur propre groupe alors que nous, on a retroussé les manches
01:48:14 pour enfin avoir une solution à ce problème.
01:48:16 Transition toute trouvée, c'est François-Xavier Bellamy qui va vous succéder dans un instant.
01:48:19 Question rituelle, une qualité et un défaut pour le caractériser ?
01:48:22 Euh...
01:48:25 C'est long.
01:48:27 Une qualité, les travailleurs, et un défaut politique pour moi, conservateurs, notamment sur les valeurs.
01:48:32 Merci Valérie Heguet.
01:48:33 Et donc tout de suite, la tête de l'histoire est publiquée en François-Xavier Bellamy.
01:48:36 Attendez une seconde.
01:48:37 Ah pardon, pardon, pardon.
01:48:39 J'arrête.
01:48:40 Vous pouvez y aller.
01:48:41 Pardon.
01:48:42 Et François-Xavier Bellamy rentre.
01:48:43 A bientôt, au revoir.
01:48:44 Pardon, on dirait une pièce de Fédo là.
01:48:45 Mais en fait, tout va bien.
01:48:46 Au revoir.
01:48:47 Salut François-Xavier.
01:48:48 Salut Valérie.
01:48:49 Ça va ?
01:48:50 Ça va et toi ?
01:48:51 Oui, merci.
01:48:52 Bonjour à tous.
01:48:53 Bonne journée.
01:48:54 Tutoiement et serrage de main.
01:48:56 Il a fallu attendre la fin de cette émission pour qu'il y ait une telle interaction entre vous, François-Xavier Bellamy, la candidate de la majorité.
01:49:04 Certains en tireront peut-être des conséquences politiques.
01:49:06 Ah bah non, non, c'est très malheureux parce que la vérité c'est que je crois qu'on peut être opposé politiquement et avec Valérie Haït on est très opposé politiquement et pourtant se respecter, se parler, ça s'appelle la démocratie en fait.
01:49:17 Bonjour donc.
01:49:18 Bonjour.
01:49:19 François-Xavier Bellamy, dans notre sondage, et là pour BFM TV, la tribune, vous êtes en difficulté 6,5%, c'est-à-dire en dessous du score que vous faisiez en 2019.
01:49:25 On vous a vu tout au long de cette campagne faire ce qu'on appelle des coups devant Sciences Po.
01:49:30 Après le débat entre Gabriel Attal et Jordane Bardella, certains disent que vous êtes un peu sorti du costume de bon élève.
01:49:36 Visiblement, ça ne suffit pas quand on regarde les sondages ?
01:49:39 Les sondages sont les sondages.
01:49:41 Les Français jugeront.
01:49:42 Le seul sondage important, c'est l'élection qui a lieu dans une semaine.
01:49:45 Moi, je vais partout en France et sur le terrain, je vois à quel point aujourd'hui les Français sont en train de s'engager dans cette élection européenne.
01:49:51 Et aujourd'hui, ma conviction, c'est que nous sommes la seule liste capable de les représenter demain au Parlement européen, dans la droite européenne, dans la famille politique à laquelle nous appartenons,
01:50:01 qui va devenir la première force politique en Europe.
01:50:04 C'est ça, le vrai enjeu de cette élection.
01:50:06 Moi, je ne doute pas un instant que les Français vont comprendre la question qui leur est posée.
01:50:10 Le sujet n'est pas la répétition d'un éternel deuxième tour entre M. Macron et Mme Le Pen.
01:50:15 Le sujet, c'est celui de qui va défendre les Français demain au Parlement européen.
01:50:19 François-Xavier Bélami, l'ancien président Nicolas Sarkozy a dit dans les colonnes du Figaro avoir beaucoup de sympathie à votre égard.
01:50:24 Bon point, moins bon point, il ne révèle pas son vote.
01:50:27 Je ne suis pas sûr que ça penche en votre faveur.
01:50:29 Ouvrez les guillemets, le rétrécissement de notre famille, donc la droite, est un contresens politique autant qu'historique.
01:50:34 Est-ce que vous espérez quand même avoir son vote à Nicolas Sarkozy ?
01:50:38 Moi, je respecte le fait que le président de la République, un ancien président de la République, ne souhaite pas s'engager dans la politique électorale et dire pour qui il votera.
01:50:46 C'est un coup dur quand même, c'est une autorité morale à droite.
01:50:49 Vous savez, on a un désaccord de fond avec Nicolas Sarkozy qui, depuis des années, pense que nous devrions nous allier avec Emmanuel Macron.
01:50:57 Donc voilà, encore une fois, je respecte la diversité des opinions.
01:51:00 Ce que je crois aujourd'hui fondamental, c'est que nous arrivions à reconstruire la droite qui, demain, constituera l'alternance pour le pays et l'espérance dont la France a tellement besoin.
01:51:10 Et je crois qu'aujourd'hui, le défi, c'est pour nous d'écrire cette nouvelle page.
01:51:14 Nous n'avons pas à être, d'une certaine manière, en permanence dans la répétition de ce travail effectué au cours des années passées.
01:51:24 Je ne suis pas là non plus pour distribuer les mauvais points ou pour faire un droit d'inventaire perpétuel.
01:51:29 Ce qui compte pour moi, c'est de décrire l'avenir de la droite française parce que cet avenir, c'est l'avenir de la France.
01:51:35 L'avenir sans Nicolas Sarkozy ?
01:51:36 Nicolas Sarkozy, il a de toute façon quitté la politique électorale.
01:51:39 Et encore une fois, je respecte parfaitement le choix qu'il fait de ne pas s'engager dans cette élection européenne.
01:51:44 Pour ça, Xavier Bellamy, je vous pose la même question qu'a fait Agnès Glucksmann en tout début d'émission.
01:51:47 Vous avez passé votre campagne à expliquer, et vous le dites il y a un instant, qu'il faut sortir du clivage qu'essaye d'instaurer la majorité présentielle,
01:51:53 à savoir l'idée que ce serait un face-à-face entre les populistes et ceux qui défendent l'Europe.
01:51:57 Vous mettez en avant le clivage gauche-droite qui existe au Parlement européen.
01:52:00 Sauf que quand on regarde les votes de votre parti à l'échelle européenne, le Parti Populaire Européen,
01:52:06 ils soutiennent le pacte asile-immigration que vous contestez.
01:52:09 Une partie de notre formation politique.
01:52:12 Sur les traités de libre-échange, vous les fustigez, eux les soutiennent.
01:52:17 Comme les socialistes européens.
01:52:18 Absolument, mais c'est pour ça que je vous dis que j'ai posé la même question à Raphaël Glucksmann.
01:52:21 Avec la même contradiction, est-ce qu'au fond vous ne trompez pas vos électeurs en disant
01:52:25 "je porte un certain nombre d'idées qui, quand je siège au Parlement européen, ne sont pas celles du groupe avec qui je siège".
01:52:33 Mais les idées que je porte dans cette campagne sont celles que j'ai défendues pendant 5 ans au Parlement européen.
01:52:37 Mais qu'est-ce que c'est que l'Europe, Benjamin Duhamel ?
01:52:40 Je crois qu'il faut que tout le monde le comprenne.
01:52:42 L'Europe, c'est le miracle d'une réconciliation entre des pays qui se sont fait la guerre pendant des siècles.
01:52:48 Et cette réconciliation fait que nous sommes devenus des pays amis.
01:52:51 Mais comme entre tous les amis, il arrive de s'engueuler.
01:52:53 On n'est pas d'accord sur tout.
01:52:54 Et on a des divergences.
01:52:56 Et ce qui compte, ceux qui gagnent sont ceux qui se battent.
01:52:59 Ceux qui gagnent sont ceux qui lient.
01:53:01 Non, mais pas seulement. C'est aussi l'influence.
01:53:03 C'est aussi la présence.
01:53:04 C'est la détermination.
01:53:05 C'est le courage.
01:53:06 C'est le fait d'être là, matin, midi et soir, et la nuit, quand il le faut, pour faire entendre la voix des Français.
01:53:11 Et le grand drame au Parlement européen, c'est que vous avez les deux formations politiques qui sont arrivées en tête à la dernière élection européenne.
01:53:18 Les macronistes sont arrivés deuxième.
01:53:20 Et leur obsession, c'est, pour montrer qu'ils sont européens, d'oublier qu'ils sont français.
01:53:24 Quand j'ai défendu, par exemple, des amendements que j'ai déposés pour protéger l'énergie nucléaire,
01:53:29 qui était attaquée par la Commission européenne et qui était exclue des politiques européennes.
01:53:33 Quand j'ai déposé un amendement pour que le nucléaire français puisse bénéficier des 210 milliards d'euros du fonds Repower You,
01:53:39 les députés macronistes ont voté contre mes amendements.
01:53:41 Pourquoi ? Ils me l'ont expliqué après en disant « mais défendre le nucléaire, c'est un peu trop français ».
01:53:46 Sur le nucléaire, très bien, mais par exemple sur le paxe-mécanique ?
01:53:48 Non, mais pardon, je termine juste mon raisonnement.
01:53:49 Défendre le nucléaire, c'est un peu trop français.
01:53:50 Mais moi, je suis au Parlement européen pour défendre les Français et pour faire entendre la voix des Français.
01:53:54 Et de l'autre côté, vous avez le Rassemblement national qui, il ne faut pas l'oublier quand même, a gagné la dernière élection européenne.
01:53:59 Ils sont arrivés premiers.
01:54:00 Les Français leur ont fait confiance.
01:54:01 Et pendant cinq ans, ils ont été aux abonnés absents.
01:54:04 Avec les huit députés de ma formation politique au sein du PPE, nous avons mené le combat tous les jours pour faire entendre la voix des Français.
01:54:11 Et oui, c'est vrai, nous avons parfois des désaccords avec des pays européens forts, importants,
01:54:16 avec lesquels il faut engager les bras de fer nécessaires.
01:54:19 Quand le chancelier allemand est venu au Parlement européen, j'ai eu l'occasion de lui dire en face, les yeux dans les yeux,
01:54:25 les divergences qui existent aujourd'hui entre notre pays et l'Allemagne, sur la question de migratoire en particulier.
01:54:31 Nous avons des désaccords.
01:54:32 Et je crois que le sujet de cette élection européenne, c'est d'envoyer demain au Parlement européen le plus de députés de combat.
01:54:38 Parce que c'est bien de dire des choses pendant les campagnes.
01:54:41 C'est mieux de faire en sorte qu'elles soient entendues pendant cinq ans.
01:54:43 Sur l'Ukraine, François-Xavier Bellamy, après la France, l'Allemagne et les États-Unis ont autorisé les Ukrainiens à utiliser des armes occidentales.
01:54:48 Pour frapper des bases militaires en Russie, d'où sont tirés des missiles.
01:54:52 Est-ce que vous soutenez cette idée ?
01:54:54 Est-ce qu'il faut autoriser les Ukrainiens à utiliser ces armes occidentales, même s'il s'agit de frapper des bases militaires en Russie ?
01:55:00 Vous savez, aujourd'hui, je crois que notre premier devoir, c'est de garantir que nous apportons aux Ukrainiens le soutien matériel dont ils ont besoin.
01:55:06 Et la France, de ce point de vue-là, est malheureusement très en retard.
01:55:09 Mais ce n'est pas la question que je vous pose.
01:55:10 Oui, mais c'est quand même ma réponse.
01:55:11 Oui, mais ce n'est pas la question que je vous pose.
01:55:12 Oui, mais c'est quand même ma réponse.
01:55:13 Est-ce qu'il faut autoriser les Ukrainiens à utiliser des armes occidentales pour frapper des bases militaires en Russie ?
01:55:18 Vous savez très bien d'où vient votre question.
01:55:19 C'est-à-dire que le président de la République, qui passe son temps, parce qu'il n'est pas à la hauteur sur l'aide concrète que nous devons aux Ukrainiens aujourd'hui,
01:55:27 le président de la République passe son temps à lancer des débats dans l'actualité.
01:55:30 Il y a eu le sujet de l'envoi des…
01:55:31 Alors, par exemple, c'est une demande des Ukrainiens qui disent, le patron de l'OTAN l'a dit, les Allemands, les États-Unis ont suivi,
01:55:38 les Ukrainiens demandaient à pouvoir utiliser des armes occidentales pour frapper des bases militaires en Russie.
01:55:42 Mais les Ukrainiens…
01:55:43 Est-ce qu'il faut les autoriser à le faire ?
01:55:45 La première demande des Ukrainiens, c'est qu'on leur livre les armes, les matériels, les munitions dont ils ont…
01:55:49 Mais pourquoi vous ne voulez pas répondre à cette question ?
01:55:50 Non, mais moi, je suis plutôt défavorable à cette idée.
01:55:52 Ah ben voilà, c'est clair.
01:55:53 Ma première réponse, c'est que notre devoir, c'est d'apporter concrètement aux Ukrainiens…
01:55:57 Pourquoi défavorable la idée de pouvoir frapper des bases militaires en Russie ?
01:55:59 Parce que je crois que le premier sujet pour nous, c'est de garantir que l'Ukraine ait les moyens de se défendre.
01:56:05 Et se défendre, ça veut dire aujourd'hui, j'ai été avec le général Gomart, qui est le numéro 3 de notre liste,
01:56:09 qui est l'ancien patron des forces spéciales françaises, visiter une usine d'armement, il y a quelques semaines,
01:56:13 qui fabrique des véhicules blindés.
01:56:15 C'est des véhicules qui sauvent des vies en Ukraine tous les jours sur le terrain.
01:56:18 Et aujourd'hui, les gens qui font tourner cette usine nous disaient, on aimerait bien passer au 2.8, au 3.8,
01:56:25 on aimerait bien travailler plus, on aimerait bien produire plus, mais on n'a pas reçu les commandes.
01:56:29 L'État ne nous a pas demandé de produire.
01:56:30 Mais vous dites non au fait de pouvoir frapper ces bases en Russie,
01:56:33 alors même que c'est ce que demandent aussi les Ukrainiens, pour la bonne et simple raison qu'il faut pouvoir intercepter des missiles,
01:56:37 qui par exemple peuvent tomber sur la ville de Kharkiv.
01:56:40 Ça, le soutien aux Ukrainiens, oui, mais jusqu'à ce que...
01:56:42 Mais cette interception, elle ne suppose pas d'avoir des armes qui frappent le sol russe.
01:56:46 En tous les cas, le premier sujet, on peut avoir des désaccords là-dessus,
01:56:49 mais le premier vrai grand sujet, c'est est-ce que nous sommes à la hauteur
01:56:52 sur le plan du soutien matériel dont les Ukrainiens ont besoin.
01:56:55 François-Xavier Bielhami, jeudi, votre parti Les Républicains a publié ce tweet,
01:56:58 en référence à un article de Valeurs Actuelles qui évoquait la liste de biens restitués par la France,
01:57:02 demandée par l'Algérie.
01:57:03 Le tweet est écrit "Il faut tout reprendre", c'est ce qu'on voit sur le visuel,
01:57:08 "criminel, délinquant, OQTF, obligation de quitter le territoire français",
01:57:12 avec ce hashtag, comme on dit, "1, 2, 3", qui fait référence au slogan
01:57:17 "1, 2, 3, vive l'Algérie", avec un petit avion juste à côté.
01:57:20 Vous qui êtes prof de philosophie, le niveau est tombé bien bas là, non ?
01:57:25 Moi, ce qui m'étonne, c'est que ce soit ça qui vous étonne.
01:57:28 Je n'aurais certainement pas fait le même message.
01:57:30 Ce n'est pas forcément le style de message politique auquel je crois.
01:57:34 Mais ce qui me choque vraiment, moi, ce n'est pas un tweet, c'est la politique de l'Algérie.
01:57:38 J'étais, il y a quelques jours, visiter un centre de rétention administrative,
01:57:41 à Vincennes, tout près de Paris.
01:57:43 Les policiers qui y travaillent disent aujourd'hui qu'il est très difficile
01:57:46 de reconduire en Algérie des gens qui sont rentrés illégalement sur le sol français,
01:57:51 qui ont commis en France des crimes et des délits,
01:57:54 et que l'Algérie refuse de reprendre, alors que ce sont ses propres ressortissants.
01:57:58 Et ça, c'est des milliers de cas chaque année, dit le ministre de l'Intérieur.
01:58:02 Moi, ce qui me choque, ce n'est pas un tweet.
01:58:04 Ce qui me choque, c'est ça.
01:58:05 Il n'a pas été retiré d'ailleurs.
01:58:06 Non, mais encore une fois, je n'aurais certainement pas exprimé les choses de cette manière-là.
01:58:10 Vous avez vu ce qu'a dit Xavier Bertrand sur ce tweet.
01:58:12 Ce n'est pas exactement un gauchiste, Xavier Bertrand.
01:58:14 Il a condamné ce tweet qu'il qualifie, je cite, d'indigne.
01:58:16 Non, mais je le redis.
01:58:18 On peut en parler autant que vous voulez.
01:58:19 Je ne crois pas que ce soit ce qui intéresse les Français.
01:58:21 Non, mais ce n'est pas ce qu'on fait, Jean-Xavier Lamy.
01:58:22 La question, c'est votre différence avec le Rassemblement national.
01:58:25 Si le Rassemblement national avait fait ce tweet, on aurait peut-être entendu certains chez vous,
01:58:29 Républicains, dire « regardez cette façon de pointer du doigt un pays des ressortissants algériens ».
01:58:34 Quand on voit ce tweet, on se pose la question de la différence qu'il peut y avoir entre la droite républicaine et le RN.
01:58:39 Pardon, Benjamin Duhamel, mais qu'est-ce qui fait monter le RN, sinon le fait qu'on refuse de dire les choses ?
01:58:44 Je ne les aurais pas dit comme ça, encore une fois, je le redis.
01:58:47 Mais la vérité, c'est que ce qui me choque, je le répète,
01:58:50 ce n'est pas une communication comme celle-là.
01:58:52 Ce qui me choque, c'est que l'Algérie ait ajouté un couplet à son hymne national qui menace directement la France.
01:58:58 Ce qui me choque, c'est que vous ayez aujourd'hui un régime algérien qui alimente la haine de la France, y compris sur notre sol.
01:59:04 Et ce qui me choque, pour finir, Benjamin Duhamel, c'est qu'on ait aujourd'hui un président de la République qui a joué à ce jeu-là,
01:59:10 en expliquant que la France avait été coupable de crimes contre l'humanité en Algérie.
01:59:14 Une déclaration qui date de 2017, sur laquelle il était revenu dans la foulée, d'ailleurs.
01:59:16 Pardon, mais c'est quand même une déclaration qui reste pour moi.
01:59:20 Un des moments où je me suis dit que le macronisme était et ne pouvait être qu'une impasse politique.
01:59:24 Parce que je le dis, et vous me parliez de la philosophie, j'ai été prof de philo,
01:59:28 j'ai enseigné dans des quartiers où vous avez une majorité de jeunes qui sont d'origine immigrée.
01:59:32 Eh bien, quand un responsable politique de premier plan emploie des mots comme ceux-là,
01:59:35 ce n'est pas seulement l'histoire qui l'insulte, c'est aussi l'avenir.
01:59:38 Parce que si on veut réussir le travail d'assimilation qui est aujourd'hui nécessaire pour reconstruire l'unité de nos pays,
01:59:43 si on veut faire en sorte que tous les jeunes français qui grandissent en France se sentent pleinement français,
01:59:47 on n'a pas le droit de laisser l'Algérie et de jouer avec l'Algérie à ce jeu de la fracture mémorielle
01:59:54 qui aujourd'hui est en train de mettre en danger l'unité nationale que nous avons besoin de reconstruire par tous les moyens possibles.
01:59:59 Pour terminer, il ne nous reste peu de temps. Ces derniers jours, la possibilité d'un accord entre la droite et le gouvernement a resurgi.
02:00:03 Le président du Sénat, Gérard Larcher, étant même cité comme possible Premier ministre,
02:00:06 lui-même interrogé sur les conséquences du scrutin européen, il a répondu de façon assez elliptique.
02:00:10 Il faudra bien qu'on apporte une réponse. Est-ce que ça veut dire qu'en votant Bellamy,
02:00:14 on vote peut-être pour le parti du futur Premier ministre d'Emmanuel Macron ?
02:00:17 Vous plaisantez ou quoi ?
02:00:18 Je ne plaisante pas, mais quand je vois la façon dont Gérard Larcher ne balaie pas tout cela d'un revers de main, je me pose la question.
02:00:24 Ça veut dire quoi ? Il faudra bien qu'on apporte une réponse. Oui, la France traverse une crise démocratique.
02:00:27 Et moi, je partage ce que disait Gérard Larcher, qu'effectivement, aujourd'hui, nous vivons une crise politique profonde.
02:00:32 Mais la vérité, c'est que cette crise politique ne se résoudra pas par une coalition entre la droite et Emmanuel Macron.
02:00:38 Jamais, jamais, jamais, Benjamin Mugamel.
02:00:40 13h59, 2 juin, on ressortira les bandes.
02:00:44 Ça fait combien de temps qu'Emmanuel Macron a été élu ?
02:00:47 2017.
02:00:48 Ça fait donc 7 ans.
02:00:49 Ça fait 7 ans que les gens qui sont aujourd'hui au sein de cette famille politique auraient pu basculer.
02:00:54 Certains l'ont fait d'ailleurs. Ils sont partis.
02:00:55 Ceux qui ont choisi l'opportunisme, ils ont été du côté du pouvoir.
02:00:58 Ceux qui sont restés, au contraire, sont ceux qui sont constants, fidèles, loyaux,
02:01:02 et qui savent que le devoir de cette famille politique, c'est de rester dans l'opposition à Emmanuel Macron
02:01:09 pour pouvoir reconstruire demain un débat démocratique qui soit digne de ce nom
02:01:12 et rendre à la France l'espérance dont elle a besoin.
02:01:14 Merci beaucoup François-Xavier Bellamy d'avoir été le dernier à passer ce grand moral dans BFM Politique.
02:01:19 Et bravo, parce que ça a été quand même rude d'enchaîner tous les candidats.
02:01:21 J'espère en tout cas que cela aura pu éclairer ceux qui vont voter le 9 juin.
02:01:25 Je signale encore une fois, ce comparateur de programme, il suffit de flasher le QR code qui apparaît à la droite de l'écran.
02:01:31 Merci beaucoup. Tout de suite vous retrouvez, affaire suivante, avec Philippe Gaudin et Dominique Rizet.
02:01:35 Quant à moi, je vous retrouve ce soir, 18h, pour C'est pas tous les jours dimanche,
02:01:38 mon invité, l'ancien ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
02:01:42 Plus que jamais, vive la politique et surtout, allez voter le 9 juin.
02:01:45 [Musique]

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