• il y a 6 mois
Xerfi Canal a reçu Florence Verzelen, Directrice Générale Adjointe en charge des industries, du marketing et de la sustainability à Dassault Systèmes, pour parler du virage du multivers.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 Bonjour Florence Verzelen.
00:10 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:11 Florence Verzelen, vous êtes directrice générale adjointe en charge des industries, du marketing
00:16 et de la sustainability, le mot qui compte actuellement chez Dassault Systèmes.
00:22 Tout à fait.
00:23 Vous venez de publier La Révolution Multivers, édition Hermann et non pas Métaverse.
00:29 J'ai envie de vous dire, on a raté à peu près toutes les révolutions.
00:35 On a raté la révolution Internet, alors qu'on n'était pas si mal placé que ça
00:39 avec le Minitel, etc.
00:40 En France, on a raté le smartphone.
00:43 Malheureusement, à chaque fois, on a Chine, Etats-Unis et puis on a l'Europe au milieu
00:49 qui peine.
00:50 La France, je n'en parle même pas.
00:52 Comment on pourrait ne pas rater la révolution multivers ? Est-ce qu'on a une chance de
00:57 ne pas la rater ?
00:58 On a une chance de ne pas la rater parce qu'on a le jumeau numérique qui est né en France.
01:01 Il est né chez Dassault Systèmes.
01:04 Et par ailleurs, on a en France un nombre extraordinaire de mathématiciens et qu'au
01:09 cœur de la révolution multivers, il y a l'informatique, la data et les mathématiciens.
01:14 On est quand même le pays qui a le plus de Médailles Fields.
01:17 Cela dit, pour ne pas la rater, comment faire ? Trois enjeux, la formation, la digitalisation
01:24 et l'investissement dans les technologies.
01:25 La formation, pourquoi ? Parce qu'au cœur de la révolution multivers, il y a la capacité
01:31 que des ingénieurs ou d'ingénieuses puissent utiliser le monde virtuel pour améliorer
01:38 le monde réel.
01:39 Alors ça, ce n'est possible que s'ils comprennent un minimum comment ça se joue
01:43 et s'ils ont un minimum de compétences digitales.
01:45 Et en Europe, mais un peu comme partout au travers du monde, ce n'est pas un problème
01:50 européen, on a un manque en compétences de data.
01:53 À la date d'aujourd'hui, il nous manque 750 000 profils qui connaissent le monde de
02:00 la data, que ce soit de la cyber sécurité, des data analyst, des software engineer, des
02:07 spécialistes en jumeaux virtuels en Europe.
02:10 750 000.
02:11 C'est énorme.
02:12 Et dans l'industrie, il nous manque un million de personnes qui devraient être reformées
02:18 à la data, un million de personnes qui sont déjà employées.
02:20 Ça semble effrayant, mais si je dois être honnête avec vous, les chiffres sont comparables
02:25 aux États-Unis et en Asie.
02:26 Donc, on n'est pas plus en retard que les autres, mais on a la capacité, si on prend
02:31 ce sujet en main, d'être en avance.
02:33 Et pour ça, il faut créer les formations et il faut aussi créer les programmes de
02:38 formation continue qui vont accompagner tous les collaborateurs de l'industrie.
02:42 Donc, énorme enjeu formation.
02:43 Si on n'a pas les personnes bien formées, on n'arrivera pas à appréhender cette révolution.
02:48 Deuxième enjeu, digitalisation de nos industries.
02:51 Aujourd'hui, on a des grands groupes, les Safran, les Airbus, les Renault, les Stellantis,
02:59 les Engie, qui sont très digitalisés, qui comprennent bien ces enjeux.
03:04 Mais on a aussi un réseau formidable d'ETI qui sont source d'innovation, mais pour
03:11 qui cette révolution est moins facilement appréhendable, parce qu'ils n'ont pas
03:15 toujours les profils et puis ils n'ont pas toujours reçu l'information.
03:18 Donc, tout notre enjeu pour que notre réseau d'ETI reste innovant et continue à prospérer
03:23 dans nos territoires, c'est de faire en sorte de les entraîner dans cette révolution,
03:27 de leur expliquer, de leur expliquer comment l'appréhender, par où commencer.
03:31 Ça, c'est super, super important pour que ça ne reste pas des grands groupes qui en
03:35 profitent et des ETI déconnectés.
03:37 Et le troisième sujet, c'est de continuer à investir sur les technologies qui seront
03:44 le moteur des multiverses de demain.
03:46 Et ces technologies, qu'est-ce qu'elles sont ? Le quantique, parce qu'aujourd'hui,
03:50 le multiverse sert beaucoup de la modélisation et la simulation.
03:53 Le jour où on a l'ordinateur quantique, nos simulations iront un million de fois,
03:57 voire un milliard de fois plus vite.
03:59 Donc, ça, ça va être une révolution encore majeure qui se rajoutera au multivers.
04:03 Donc, énorme enjeu sur le quantique.
04:06 Les semiconducteurs, on en a beaucoup parlé en Europe.
04:09 La fabrication de semiconducteurs en Asie nous rend dépendants.
04:13 Donc, notre capacité à investir en Europe pour avoir suffisamment de semiconducteurs
04:18 qui seront au cœur de tous les ordinateurs, mais aussi de toutes les voitures, de tous
04:21 les avions, de tous les bateaux de demain, c'est clé.
04:24 Et le troisième sujet, c'est le spatial.
04:26 Le multivers, en tout cas quand vous avez le jumeau virtuel d'un objet, demande à
04:31 ce que cet objet soit connecté.
04:32 Et demain, Internet sera satellitaire.
04:35 Notre capacité à faire des satellites ou des nanosatellites, de les envoyer en orbite
04:40 et de les maîtriser sera clé pour qu'on reste acteur de la révolution multivers.
04:45 La révolution multivers, le jumeau numérique au cœur du renouveau industriel européen.
04:50 Voilà, essayons de ne pas rater cette révolution.
04:52 Merci.
04:53 Merci.
04:54 [Musique]
04:59 !

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