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Art et designTranscription
00:00 C'est au tour de Sonatine de vous présenter sa rentrée avec un titre.
00:06 On est très heureuse avec Marie Missando, directrice éditoriale de Sonatine, de venir
00:14 vous présenter le nouveau David Joy.
00:16 C'est un auteur que vous connaissez déjà assez bien, que vous avez suivi, défendu
00:20 depuis un petit moment maintenant puisque c'est son cinquième roman chez nous.
00:24 Je vais laisser la parole à Marie pour qu'elle vous présente un peu plus le texte.
00:27 Bonjour à tous.
00:28 Comme l'a dit Marie-Laure, on est super heureux parce que c'est le cinquième titre.
00:33 David avait publié chez nous son premier roman qui était aussi paru aux Etats-Unis
00:38 en 2015, Là où les Lumières se perdent.
00:40 Ensuite, on avait eu Le Poids du Monde, Ce lien entre nous, Nos vies en flammes.
00:45 Aujourd'hui, on vient vous présenter les deux visages du monde.
00:48 On peut dire qu'en moins de dix ans, David Joy a construit une œuvre puisque c'est
00:53 maintenant un grand nom de la littérature américaine.
00:56 Si vous avez déjà lu David Joy, si vous connaissez un peu, il a été élève de
01:01 Ron Rash.
01:02 Ça a été son mentor.
01:05 Ça se ressentait dans ses premiers romans.
01:07 Ça continue.
01:08 Mais là, on a même envie de dire que l'élève a un peu dépassé son maître parce qu'il
01:12 arrive avec ce cinquième roman avec une maîtrise.
01:15 Je viens d'échanger à l'instant avec un de nos représentants qui m'a dit, en deux
01:21 mots, je trouve que c'est son roman le plus fort.
01:23 Effectivement, tout le monde essaie de venir ici vous vendre la rentrée littéraire, mais
01:28 David Joy, on l'a vu grandir.
01:29 C'est un peu le livre, d'un point de vue édito, de la maturité.
01:35 David Joy, il faut se souvenir qu'il vit, c'est un jeune homme qui a une quarantaine
01:41 d'années, qui vit dans les Appalaches, cette zone montagneuse de la Caroline du Nord, et
01:47 qui décrit l'Amérique des laissés pour compte.
01:49 Juste avant une élection, en plus, tout ce récit qu'il nous fait, cette peinture de
01:57 l'Amérique à notre époque, de petits villages comme ça, de petites communautés, c'est
02:00 d'autant plus fort.
02:01 Le message, parce que lui, il n'est pas là pour diffuser un message politique, mais
02:06 on ne peut s'empêcher d'y penser à la lecture de ce roman.
02:09 Et, que vous dire avant que s'en volent mes notes, pour vous parler de l'histoire.
02:14 Il nous parle d'une petite communauté de Caroline du Nord, une petite communauté montagneuse,
02:21 dont le vernis va craqueler suite à plusieurs événements tragiques.
02:26 On suit un personnage, qui est une jeune artiste afro-américaine qui s'appelle Toya Garner,
02:31 qui arrive dans cette petite ville, elle est venue passer l'été chez sa grand-mère
02:34 maternelle.
02:35 Elle, elle est artiste, plasticienne, peintre.
02:38 Et en fait, en construisant sa thèse, dans son école d'art, elle va s'intéresser
02:45 à son passé, au passé de cette ville, et elle va se rendre compte qu'il y a des choses
02:50 liées à son histoire familiale et à l'histoire ségrégationniste de la ville, qui vont l'impacter,
02:56 et elle va vouloir faire un peu bouger tout ça.
02:58 Donc c'est une jeune femme qui a un caractère bien trempé, qui n'a pas la langue dans
03:02 sa poche, qui n'a pas froid aux yeux, et donc elle est déterminée à dénoncer l'histoire
03:07 esclavagiste de cette petite communauté.
03:09 Et elle va faire des sortes, enfin c'est pas vraiment des happenings, mais des actions
03:14 un peu musclées, qui vont provoquer, enfin sous forme, oui par exemple, je vais pas vous,
03:21 je vais pas défleurer de l'intrigue, je vous dis qu'au début elle va recouvrir une statue,
03:27 un monument en fait, qui est dédié à la ségrégation, elle va le recouvrir d'une
03:31 peinture rouge, ça va provoquer un scandale dans toute la petite ville.
03:35 Et suite à ces deux événements qu'elle va créer, la tension va grandir peu à peu
03:39 dans la ville, et donc la tension va monter, et tout va se fissurer, et donc on a, je résume
03:52 ça un peu grossièrement, mais c'est deux visages du monde, puisqu'on a de l'un côté
03:56 cette jeune fille, et puis de l'autre côté on a l'adjoint au shérif de la ville, qui
04:01 un soir, en faisant une intervention sur un parking, va arrêter un type, un voyageur
04:06 qui est là dans sa voiture, il va fouiller la voiture, et dans la voiture il va trouver
04:12 une arme, le costume d'un type du Ku Klux Klan, donc typiquement il a affaire à un
04:18 suprémaciste, et il va trouver un carnet, et dans ce carnet, il y a une liste de noms,
04:23 et en fait c'est tous les personnages les plus importants de cette même petite communauté.
04:27 Le type va être arrêté, va être relâché la nuit même, et le lendemain, ce jeune
04:32 adjoint au shérif va en parler à ses supérieurs, donc tout le monde va lui dire en gros "tais-toi,
04:37 tu ne parles pas de ça, on va essayer d'étouffer l'affaire".
04:41 Donc l'intrigue part de ça, cette Toya, la jeune artiste, et puis le shérif, David
04:47 Joyce, l'adjoint au shérif qui trouve ce carnet, cette liste avec des gens très importants
04:51 de la communauté, et qu'est-ce qu'ils ont à faire dans cette histoire, etc.
04:54 Et autour d'événements qui vont se tisser à partir de là, tout va exploser, et cette
04:59 communauté où les gens vivent ensemble depuis des années va vraiment se fissurer, et c'est
05:05 le début d'une intrigue, parce que David Joyce écrit du roman noir, c'est d'ailleurs
05:09 pour ça qu'on le publie chez Sonatine, puisqu'on fait beaucoup de romans noirs, comme vous
05:12 le savez, et à partir de ça il va nous dépeindre toute une image de cette Amérique, donc comme
05:18 je vous le disais au départ, des laissés pour compte, des discriminations, etc.
05:21 Mais sans jamais, et sans mauvais jeu de mots, être ni du côté du blanc, du côté des
05:26 noirs, sans aucun manichéisme, ça reste très subtil, on n'est jamais dans le pathos,
05:32 tout ça entouré d'une nature, parce que David Joyce est un amoureux de la nature,
05:37 donc dans une nature à la fois omniprésente, qui peut être proche du sublime, mais aussi
05:43 qui peut être cruelle, on a toujours cette espèce de dichotomie avec, en fond, le traumatisme
05:51 en héritage.
05:52 Donc voilà, je pourrais vous dire que son écriture est somptueuse et elle l'est, elle
05:56 est servie par une très bonne traduction également de Jean-Eccoté, on pourrait en
06:00 parler très longuement, mais je crois que vous connaissez déjà cet auteur et on espère
06:04 que vous le soutiendrez, nous on a envie de lui donner une impulsion encore plus grande,
06:07 c'est pour ça qu'on vous le présente en rentrée littéraire, c'est parce que c'est
06:10 un livre qui reste, par l'écriture, par ses personnages, par l'histoire qui touche,
06:14 qu'on ait été une fois ou non aux Etats-Unis, qu'on connaisse un peu l'histoire de ce
06:19 bout des Etats-Unis ou pas, c'est quelque chose qui impacte, des personnages qui restent
06:23 avec vous longtemps, et c'est, je crois, enfin nous croyons tous, et on n'est pas les seuls,
06:28 si vous verrez dans la plaquette, il a été encensé par pas mal de journalistes qui y
06:32 croient beaucoup aussi, c'est une voie qui est en train de monter, on aimerait bien que
06:37 vous fassiez monter cet auteur avec nous.
06:38 Et pour terminer, justement pour accompagner cet auteur en cette rentrée, on a pas mal
06:42 d'événements prévus, il va être en tournée pendant un mois, ici en France, un petit peu
06:48 moins, mais c'est déjà pas mal, trois semaines, effectivement pour les Parisiens et les banlieusards
06:54 qui n'habitent pas très loin, David Joy sera avec Sean Cosby, l'auteur du "Sang des innocents"
06:59 au Festival America, ensuite il ira faire un tour du côté de Pau pour un aller-retour
07:04 dans le noir et il terminera du côté de Toulouse pour TPS, et entre il va pas mal se balader,
07:10 puisqu'une grande tournée en librairie est en cours de montage.
07:13 Donc on l'attend, il est très attendu, les journalistes sont très très curieux de découvrir
07:19 ce nouveau livre-là, et puis j'ai déjà eu aussi énormément de petits messages de
07:24 la part de certains d'entre vous me disant "Ah David Joy, j'y hâte".
07:27 Donc on a hâte maintenant d'avoir vos retours.
07:29 Merci pour votre attention.
07:31 (Applaudissements)