Thomas Sotto reçoit Marine Le Pen, Présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 [Générique]
00:02 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Marine Le Pen.
00:04 Bonjour.
00:04 Les élections européennes c'est donc dans 5 jours, on sait que l'abstention y est toujours importante.
00:09 Pourquoi faudrait-il aller voter dimanche ?
00:12 Il faut aller voter d'abord parce que c'est le moyen de se défendre des injustices d'aller voter.
00:17 Dans l'urne, toutes les voix se valent.
00:20 Mais c'est surtout pour ces élections européennes, pour conserver le pouvoir, le pouvoir de décider.
00:26 Car la réalité c'est que ce qui se joue dans ces élections européennes, c'est la capacité du peuple français
00:31 à pouvoir encore peser sur son propre avenir et ne pas se voir imposer des décisions qui seraient prises par d'autres.
00:39 On a bien compris que si on votait pour la liste de Jordan Bardella, on votait contre Emmanuel Macron
00:43 puisque votre objectif affiché et répété c'est que la sanction soit la plus lourde possible pour lui.
00:48 Mais du coup quel sens fera-t-il donner au résultat de dimanche soir ?
00:52 Il faudra d'abord constater que les Français ne veulent plus de l'Union européenne telle qu'elle se construit depuis déjà des années.
00:59 Ils ne veulent pas du pacte des migrations, ils ne veulent pas du pacte vert qui met en place l'écologie punitive.
01:04 Vous êtes certain de la victoire pour dimanche ?
01:06 Et ils veulent aussi exprimer leur désaccord avec la politique menée par Emmanuel Macron
01:13 parce qu'après tout l'Europe que nous subissons c'est l'Europe de Macron.
01:16 Il n'a eu de cesse de le dire et c'est vrai, il a une grande responsabilité dans la manière dont l'Union européenne
01:24 aujourd'hui met en place des politiques toxiques pour nos compatriotes.
01:28 Je vous repose ma question, vous êtes certaine de l'emporter dimanche ?
01:30 Je suis certaine de rien, non.
01:33 Gabriel Attal disait hier "la liste renaissance peut encore l'emporter".
01:36 Oui, écoutez, peut-être, je n'en sais rien, moi je ne préjuge pas des élections et je dis aux Français "allez voter, déplacez-vous".
01:45 Il est absolument essentiel que vous vous mobilisiez, vous ne pouvez pas être spectateur de cette élection
01:53 ou victime d'ailleurs de cette élection et donc faites-vous entendre.
01:57 Gabriel Attal qui comme Emmanuel Macron répète que ce scrutin européen n'aura pas de conséquences nationales.
02:03 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
02:04 Non, je ne suis pas d'accord, c'est l'irresponsabilité comme d'habitude.
02:07 Je ne dirais pas que dès le moment où le Premier ministre entre dans la campagne
02:10 comme il l'a fait au point d'aller arracher le micro de sa propre candidate pour parler à sa place,
02:14 je suis désolé mais il engage sa responsabilité et incontestablement s'il y a un échec, il devra partir.
02:20 Et il en est de même, si je puis me permettre, pour le Président de la République.
02:23 S'il se sert des cérémonies du débarquement pour en réalité faire la campagne des européennes,
02:28 alors il engagera sa responsabilité et il faudra qu'il en tire les conséquences également en cas d'échec.
02:34 On vous dit ce matin que lundi matin si la liste de la majorité a perdu, Gabriel Attal devra démissionner ?
02:41 Il m'apparaît qu'à partir du moment où il prend encore une fois la place de la candidate,
02:46 il engage sa responsabilité, enfin en politique. Dans le terme responsable politique, il y a responsable tout de même.
02:53 Ça voudrait dire qu'il s'engagerait dans la campagne et il n'aurait aucune responsabilité en cas d'échec.
02:58 Et vous dites aussi qu'Emmanuel Macron devrait partir, c'est ça ?
03:00 Et en cas d'échec lourd, non, je pense qu'Emmanuel Macron, je l'ai dit, devrait constater si, comme les sondages le disent,
03:06 l'opposition que nous représentons, l'alternance que nous représentons, arrivons très en avance sur sa liste,
03:15 il devrait en tirer les conséquences qu'il y a une crise politique dans le pays,
03:19 que les Français ne veulent plus de la politique qu'il mène et donc procéder à la dissolution de l'Assemblée nationale.
03:24 Ça me paraîtrait profondément démocratique.
03:27 Vous allez le regarder ou pas jeudi soir à la télévision ?
03:29 Bien sûr, je regarde toujours mes adversaires, à la différence de mes adversaires qui ne nous écoutent pas,
03:34 ne nous regardent pas, ne nous lisent pas et par conséquent ne connaissent pas en réalité notre projet.
03:39 Deux partis, LFI, la France Insoumise et Les Républicains ont décidé de saisir l'Arkhom.
03:43 Est-ce que vous faites partie de ceux à qui le principe même de cette interview pose problème ?
03:46 Il sera à la fois dans les 20 heures de France 2 et TF1.
03:49 Ecoutez, moi je pense que les Français doivent écouter ce qu'Emmanuel Macron a à dire,
03:54 parce que plus ils entendent ce qu'Emmanuel Macron veut faire, et notamment de l'Union européenne,
03:59 et plus ils s'abstiendront de voter pour sa liste, parce que la réalité...
04:04 Vous voulez dire que quand il parle il vous rend service ?
04:06 En quelque sorte, oui. Oui, en quelque sorte.
04:09 Parce que ce qui est sûr c'est que le projet d'Emmanuel Macron,
04:12 qu'il laisse un peu d'ailleurs de côté pendant cette campagne,
04:15 il est pourtant clair, ils l'ont voté, ça s'appelle le rapport Verhofstadt,
04:18 il s'agit de supprimer le droit de veto pour les nations.
04:21 C'est extrêmement grave, parce que c'est la majorité qualifiée qui s'appliquera dans tous les domaines,
04:28 et donc la France va être diluée, diluée d'autant plus qu'ils veulent élargir, vous le savez, l'Union européenne,
04:33 à 37 pays, dont l'Ukraine et les pays du Balkan, l'Albanie, le Monténégro, etc.
04:41 Pourquoi vous n'êtes pas allé débattre avec lui, vous l'a proposé ?
04:44 Mais parce qu'encore une fois, je l'ai dit, je veux débattre avec lui,
04:47 s'il met sur la table sa responsabilité.
04:50 Je ne supporte plus, comme les Français, l'irresponsabilité des politiques.
04:54 C'est jamais eux, c'est toujours les autres.
04:56 On a le record de déficit, le record de dette, le record d'impôts,
05:02 c'est jamais eux, c'est toujours les autres.
05:04 Eh bien, je viens dire, moi j'accepte encore une fois le débat,
05:08 s'il admet que c'est lui le responsable et qu'il en tire les conséquences en cas d'échec.
05:13 Bon, et l'Europe dans tout ça ?
05:14 Vos adversaires regardent votre programme et disent,
05:16 ce sont des arguments qui reviennent beaucoup en ce moment,
05:17 le programme de Jordan Bardella, c'est une sortie de fête de l'Europe,
05:20 puisqu'il ne veut pas appliquer les règles communes.
05:22 On ne respecte plus le marché unique, on ne paye plus la cotisation de la France à l'Union européenne,
05:25 au final, on sort de fête de l'Union européenne. Est-ce que c'est ça ?
05:28 Tout cela est faux, tout cela est totalement faux.
05:30 Clairement, nous souhaitons changer un certain nombre de fonctionnements de l'Union européenne.
05:35 Mais on a le droit ou pas ?
05:36 En démocratie, on a le droit de dire que ce qui se fait ne nous va pas,
05:40 et on veut une amélioration pour les Français.
05:42 On veut que, effectivement, conserver le marché unique,
05:47 mais on veut que les collectivités territoriales puissent faire appel à des prestataires français.
05:52 C'est honteux ? Non, ça n'est pas honteux.
05:54 On veut que la France ait la liberté de la circulation,
05:56 mais on veut qu'elle soit réservée aux nationaux des pays de l'Union européenne,
06:00 et pas à ceux qui obtiennent une autorisation de séjour dans n'importe quel pays.
06:05 C'est honteux ? Non, bien sûr.
06:06 Quand on est dans un club à 27, ce qu'il faut, c'est que tout le monde soit d'accord pour avoir les mêmes règles.
06:10 Mais dites-moi...
06:11 Si les autres ne sont pas d'accord...
06:12 Attendez, pardon, je viens de vous dire...
06:13 Qui veut changer les règles ?
06:15 Qui veut supprimer le droit de veto des nations ?
06:17 Ce n'est pas moi, c'est Emmanuel Macron.
06:19 Qui veut l'élargissement à 37 ? Ce n'est pas moi, c'est Emmanuel Macron.
06:22 Qui veut un plan d'endettement européen de 1 000 milliards d'euros ?
06:26 C'est-à-dire que non seulement il nous ruine...
06:28 Un plan d'investissement, disent-ils.
06:29 Oui, c'est un endettement.
06:30 Comme l'ont fait les Américains.
06:32 Ça s'appelle un endettement.
06:33 Qui veut des impôts européens en plus de nos impôts nationaux ?
06:37 Ce n'est pas Marine Le Pen, c'est Emmanuel Macron.
06:39 Donc, en réalité, qui veut changer toutes les règles pour faire de l'Union européenne un État,
06:44 et de la France une région ?
06:46 C'est Emmanuel Macron.
06:47 Pourquoi on ne veut pas dire ?
06:48 Je vais parler un peu de Marine Le Pen et Jordan Bardel, un peu moins d'Emmanuel Macron,
06:51 pour bien comprendre.
06:52 Vous ferez des propositions.
06:54 Si ces propositions ne sont pas acceptées, ce n'est pas pour autant que vous demanderez la sortie de la France en Union européenne.
06:58 Mais non, nous l'avons dit très clairement.
07:00 Et nous le disons depuis plus de sept ans.
07:02 Mais encore une fois, nos adversaires, qui sont tellement arrogants et tellement méprisants,
07:06 ne prennent même pas la peine de lire le projet qui est le nôtre.
07:10 Moi, je l'ai lu.
07:11 Alors même que les Français sont en train de dire que l'alternance à Emmanuel Macron,
07:18 c'est manifestement dans leur esprit de Rassemblement national.
07:22 J'ai lu votre programme et j'ai regardé votre liste aussi.
07:24 Sur la liste de Jordan Bardel, il y a un candidat en position à l'Égypte qui est 17ème.
07:27 C'est le maire de Boquer, Julien Sanchez.
07:29 Il a baptisé une de ses rues il y a quelques années la rue du Brexit.
07:32 C'est anecdotique ou c'est le côté "quand c'est flou, il y a un loup", Marine Le Pen ?
07:35 Non, pas du tout.
07:36 C'est le respect de la démocratie.
07:38 Parce que quoi que décident les peuples, ils ont raison quand ils le décident.
07:41 Ce que j'ai trouvé honteux, et lui aussi probablement,
07:44 c'est qu'un pays a voté et qu'il a été calomnié pour cela.
07:50 Qu'on a voulu le faire souffrir du fait de cette décision.
07:54 Les peuples ont le droit de décider pour eux-mêmes.
07:58 C'est tout. Ils ont le droit de décider.
08:01 Quand on appelle la rue du Brexit...
08:03 Non mais monsieur Soto, en 2005, on a dit non à la Constitution européenne.
08:07 On a dit non à un président de l'Union européenne.
08:10 On a dit non à un drapeau européen.
08:13 On a dit non à tout cela.
08:15 Eh bien, on nous l'a imposé.
08:17 Eh bien, ça c'est profondément antidémocratique.
08:19 Et par conséquent, je crois que les Britanniques ont fait un choix.
08:25 Ils l'assument.
08:27 Et personne ne peut venir les condamner pour cela.
08:31 La rue du Brexit, ça vous plaît.
08:32 C'est un peu la même ambiguïté, le même manque de clarté qu'on peut vous reprocher
08:35 quand vous soutenez l'Ukraine contre Vladimir Poutine,
08:37 sans ambiguïté depuis des semaines et des mois.
08:39 Et qu'en même temps, vous avez Thierry Mariani qui est très pro-Kremlin,
08:42 qui est en position éligible lui aussi sur votre liste, en 9e position.
08:44 Il se trouve que la tête de liste, c'est Jordane Bardella,
08:46 que le président du parti, c'est Jordane Bardella,
08:48 et que celle qui a été candidate à la présidentielle, c'est Marine Le Pen.
08:52 Donc c'est nous qui déterminons, pardon, encore, la ligne de notre mouvement
08:58 et les votes qui, évidemment, sont ceux de nos groupes respectifs,
09:02 que ce soit au Parlement européen ou à l'Assemblée nationale.
09:04 Donc il restera dans la même ligne, Thierry Mariani.
09:06 Il n'y aura pas de voix discordante ou dissonante.
09:08 Il peut très bien avoir une voix discordante,
09:10 mais ça reste une voix discordante par rapport à une cohérence
09:13 qui est celle que nous avons, Jordane et moi.
09:16 Je te concise quelques mots d'une affiche électorale
09:17 qui a fortement déplu au directeur de la Gendarmerie nationale.
09:20 Le général Christian Rodriguez affichait, barré de la mention,
09:23 "Je suis gendarme, le 9 juin je quitte la Corse,
09:25 si y en a une, je vote Bardella".
09:26 Elle raconte quoi, cette affiche ?
09:28 C'est toute une série de visuels qui ont été faits à destination des professions.
09:32 Il y a les infirmiers, les boulangers, et il y a aussi les gendarmes.
09:37 C'est du clientélisme, c'est quoi ?
09:39 Parce que les gendarmes ne sont pas des sous-citoyens.
09:41 Ils ont le droit de vote et par conséquent,
09:46 il est parfaitement naturel qu'un grand mouvement tel que le nôtre
09:49 leur adresse également un message.
09:51 Moi, je n'ai pas compris la violence de la réaction.
09:53 Ce qui vous a été reproché, c'est d'instrumentaliser le non, l'uniforme.
09:57 Je vais vous dire ce qu'a dit Sébastien Lecordu, ministre des Armées.
10:00 Respecter la réplique, c'est ne jamais instrumentaliser l'armée
10:02 qui protège la nation à des fins électoralistes.
10:04 Pas de leçons d'électoralisme de la part de Renaissance, s'il vous plaît.
10:08 Je vous en supplie, surtout juste avant les trois jours
10:11 qu'on va avoir avec le président de la République
10:13 qui va instrumentaliser les commémorations du débarquement
10:18 pour faire sa campagne.
10:19 Moi, je n'ai pas compris la violence qui a été utilisée dans ce tweet
10:22 par le patron de la gendarmerie.
10:25 Je n'ai pas compris cette violence.
10:27 Il n'y a absolument rien à reprocher au Rassemblement national, rien.
10:31 Nous avons parfaitement respecté la loi et nous parlerons aux gendarmes.
10:34 Et nous parlerons aux policiers, et nous parlerons aux militaires,
10:37 et nous parlerons à tous les Français.
10:39 Et personne ne nous empêchera de parler à tous les Français
10:42 et exigera de nous d'en laisser de côté.
10:46 Merci beaucoup Marine Le Pen.
10:47 Pour être bien clair, vous ne saisirez pas l'Arkham
10:48 pour l'intervention du chef de l'État de jeudi soir,
10:50 comme l'ont fait les filles et LR ?
10:52 Non.
10:53 Non.
10:54 Non, non.
10:55 D'accord.
10:56 Merci à vous, bonne journée.