Saskia Bricmont (Ecolo) & Ahmed Laaouej (PS) étaient sur les ondes d'AraBel en raison de leur candidature aux élections 2024
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00:00 Carrefour de l'info sur Arabelle.
00:03 [Musique]
00:06 Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue dans votre Carrefour de l'information.
00:09 Tout de suite, les principaux titres.
00:12 Bien évidemment, la poursuite de la couverture de la campagne électorale en cours.
00:16 Notre premier invité dans quelques instants, Saskia Bricmont,
00:19 candidate écolo à l'Europe.
00:21 Et puis en deuxième partie, Ahmed Lawège nous rejoindra,
00:23 candidat PS aux élections bruxelloises, tête de liste à la région.
00:28 Chez nous, la manifestation d'agriculteurs européens prévue à Bruxelles.
00:31 Aujourd'hui, devrait entraîner de gros problèmes de circulation
00:34 sur le territoire bruxellois et aussi sur les routes menant à la capitale,
00:38 a prévu en tout cas la police fédérale.
00:40 Dans l'actualité internationale, élection générale en Inde,
00:43 642 millions d'électeurs ont voté, la victoire de Modi attendue.
00:48 Et puis Maghreb, Tunisie, l'incontournable Hôtel du Lac,
00:52 qui fait partie du cadre de Tunis depuis des dizaines d'années,
00:55 a été trouvé in extremis de la démolution, revue de presse tout à l'heure.
00:58 Voilà pour l'essentiel du Carrefour de l'Info qui démarre dans quelques instants.
01:01 Le Carrefour de l'Info sur Arabelle.
01:04 Je vous l'annonçais il y a quelques instants,
01:09 Saskia Bricmont vient de nous rejoindre,
01:11 candidate écolo à l'Europe. Bonjour.
01:13 Bonjour.
01:14 Merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:15 Question que je pose à toutes les candidats, à toutes les candidats.
01:19 Pourquoi d'abord un petit coup d'œil, un petit coup d'œil dans le rétroviseur,
01:23 parlez-nous un petit peu de Saskia Bricmont,
01:26 son histoire, son parcours avant d'arriver en politique.
01:28 Ah bien, Saskia Bricmont a toujours été quelqu'un d'assez vindicatif.
01:33 J'ai toujours dit ce que je pensais,
01:36 ma maman était syndicaliste, directrice d'école, féministe,
01:39 et je pense que j'ai retenu beaucoup de choses de son engagement.
01:42 Et puis mon père était plutôt écolo dans la pratique, dans la vie du quotidien.
01:46 Et ça m'a vraiment permis d'allier les aspects sociaux,
01:50 de son combat à elle, et environnementaux, de son combat à lui.
01:53 Et en grandissant, moi c'est surtout mon regard sur le monde
01:57 et le fait que nous avons un impact ici en Europe, en tant que consommateurs,
02:01 aussi sur nos modèles de production et de consommation.
02:05 Et mon combat a commencé pour une meilleure mondialisation
02:10 et le respect des droits des travailleurs ici comme dans le reste du monde,
02:13 et le respect de l'environnement aussi, et donc via le commerce équitable.
02:16 Et au Parlement européen, c'est le lieu idéal pour travailler
02:19 sur un commerce plus équitable au niveau européen.
02:21 Donc c'était un choix tout naturel pour Écolo.
02:23 Oui.
02:24 Voilà. Alors parlons économie verte pour vous, rendre les choix écologiques
02:28 les moins chers, c'est un idéal. Qu'est-ce que vous entendez par idéal ?
02:32 Un idéal parce qu'il n'est pas normal finalement que ce soient
02:36 les comportements polluants qui soient encouragés, voire subsidiés publiquement.
02:39 Au contraire, il faut que l'argent public soit orienté vers les choix écologiques
02:43 qui sont meilleurs pour la santé. Par exemple, alimentation saine, locale, bio.
02:47 Pas logique que ça reste accessible qu'au bobo.
02:51 On veut faire en sorte qu'il soit accessible à tous,
02:53 et c'est pour ça qu'il faut encourager et soutenir un modèle agricole
02:56 qui soit beaucoup plus basé sur les circuits courts alimentaires,
02:59 encourager nos producteurs, et c'est aussi bon pour notre agriculture locale.
03:02 On sait à quel point ils sont mobilisés aujourd'hui,
03:04 pour dire que la production n'est pas rémunératrice,
03:08 et on est dans un modèle qui est encore beaucoup trop toxique,
03:11 et c'est ni bon pour l'environnement, ni pour la santé des gens.
03:14 Idem, les moyens européens doivent être orientés vers l'isolation des logements,
03:18 faire en sorte qu'on puisse accompagner,
03:20 et c'est ce que Alain Marron a fait ici à Bruxelles avec Réno-Lucion,
03:23 accompagner les ménages dans l'isolation de leurs logements.
03:25 C'est bon pour le climat, mais c'est aussi bon pour le portefeuille,
03:28 d'avoir moins de factures énergétiques.
03:30 Idem pour les transports, le kérosène,
03:33 donc le diesel des avions, est encore toujours exonéré d'impôts.
03:37 C'est pas normal, il faut qu'il soit taxé, au même titre que les autres carburants,
03:42 et que cet argent serve à investir massivement dans les transports en commun,
03:46 dans le train, que le train devienne moins cher,
03:48 qu'on puisse voyager partout en Europe en train, pour pas cher,
03:51 plutôt qu'un choix qui finalement nous détruit petit à petit,
03:55 qui est celui de l'avion.
03:56 Évidemment pour les grands déplacements, il n'y a pas d'alternative aujourd'hui,
04:00 mais pour toute une série de déplacements,
04:02 il faut qu'on investisse dans ce qu'on appelle cette transition écologique,
04:06 qui est aussi une question de justice sociale,
04:08 puisque c'est rendre tous ces choix beaucoup plus accessibles à tous.
04:11 - Alors Saskia Bricmont, on le sait, la crise dure et perdure,
04:15 et tout le monde, tous les partis politiques parlent du pouvoir d'achat,
04:19 comment l'améliorer justement pour vous, Écolo,
04:22 comment faire mieux au niveau du pouvoir d'achat pour les citoyens ?
04:24 - Eh bien, on a permis d'augmenter le salaire minimum déjà,
04:28 et on veut augmenter de 300 euros le salaire les plus bas et moyens,
04:33 augmenter aussi le niveau des pensions,
04:35 faire en sorte de continuer à travailler comme on a commencé à le faire,
04:38 via la réduction des tarifs des transports en commun.
04:41 La STIB, désormais, est accessible pour un abonnement de 1 euro par mois,
04:45 pour les plus jeunes et pour les seniors.
04:47 Il faut qu'on amplifie l'accessibilité de l'offre de transport public,
04:51 qu'on rende aussi à nouveau les choix écologiques moins chers,
04:54 pour diminuer les coûts alimentaires,
04:57 parce que malheureusement, aujourd'hui, on voit trop de gens
04:59 qui doivent choisir entre payer leur loyer,
05:02 payer leur facture d'énergie,
05:04 payer les biens de première nécessité,
05:07 et du coup, grignoter sur le budget alimentaire, par exemple.
05:11 Trop d'étudiants aussi, qui doivent travailler
05:14 pour pouvoir payer leurs études et leur logement,
05:16 particulièrement ici à Bruxelles.
05:18 Et donc, c'est accompagner les jeunes aussi,
05:20 via un revenu minimum pour les jeunes,
05:23 et leur permettre d'entrer dans la vie active
05:25 sans déjà être endetté au départ,
05:27 à cause du fait d'avoir dû payer eux-mêmes leurs études.
05:30 On doit accompagner les gens dans leur début de vie,
05:35 donc c'est pour ça qu'on parle d'un revenu minimum,
05:37 et au niveau européen, on va poursuivre le combat
05:39 pour un revenu minimum partout en Europe,
05:41 pour justement lutter contre la précarité,
05:44 et le salaire minimum aussi,
05:46 pour éviter ce dumping social,
05:48 cette concurrence entre les travailleurs européens.
05:51 – Pour Écolo, autre chose, la lutte contre le racisme et la discrimination,
05:55 je lis sur votre site,
05:56 "est essentielle pour construire un monde
05:58 où tout le monde est traité avec respect, dignité et équité".
06:01 Alors, c'est ce qu'il y a à Bricmont,
06:03 c'est la diversité de notre société,
06:05 c'est une richesse qu'il faut encore cultiver.
06:07 – Tout à fait, tout à fait,
06:09 et la lutte contre les discriminations est essentielle
06:11 puisqu'il y a encore beaucoup trop de discrimination quotidienne,
06:14 voire institutionnelle, structurelle,
06:16 un racisme qui est encore bien là,
06:18 et on le voit qui explose,
06:20 notamment sur les réseaux sociaux,
06:22 il y a comme une libération de la parole raciste aujourd'hui,
06:25 qui malheureusement est aussi encouragée par certains politiques,
06:28 je ne les nommerai pas ici,
06:29 mais on le voit dans cette campagne électorale
06:31 qu'il est grand temps de revenir aussi
06:34 au fait que le racisme est un délit
06:36 et qu'il doit être sanctionné en tant que tel,
06:39 il ne peut pas bénéficier d'impunité.
06:41 La justice sociale et la lutte contre les discriminations,
06:44 le racisme sont des remparts essentiels aussi
06:46 à la montée de l'extrême droite un peu partout en Europe.
06:48 Donc oui, la défense des droits,
06:50 la non-discrimination sont essentielles pour moi
06:52 et pour que chacun, chacune trouve sa place dans la société.
06:55 – On va parler conférences entre les citoyens et les élus,
06:58 tout d'abord comment expliquer ce déficit de conférences
07:01 justement entre les citoyens et les élus ?
07:03 – Je pense qu'il y a un manque de transparence
07:05 et que à nouveau dans la campagne électorale,
07:07 on nous entend nous tirer dessus, critiquer les autres,
07:10 ce qu'ils ont fait, ce qu'ils n'ont pas fait
07:12 et c'est très compliqué pour un citoyen entre deux élections,
07:15 de savoir exactement ce qu'on a fait en tant que député,
07:17 par exemple au Parlement, qu'est-ce que j'ai voté ?
07:20 Il faut beaucoup plus de transparence sur les votes
07:23 et ça je crois que ça doit être fait à tous les niveaux de pouvoir,
07:26 y compris européens, faire en sorte de limiter aussi les mandats dans le temps.
07:30 Ce n'est pas normal que la politique soit une carrière dans la même institution,
07:35 il faut pouvoir varier, avoir de nouveaux profils, du 109,
07:38 mettre des limites aussi au salaire, on propose par exemple chez Écolo
07:42 de diminuer de 2500 euros le salaire des députés,
07:46 les autres parties n'en veulent pas, nous on estime que c'est
07:49 permettre de garder finalement un niveau de vie tout à fait correct,
07:53 mais beaucoup plus proche aussi du revenu moyen,
07:56 et donc ça c'est important pour nous que ça puisse se faire.
07:59 Le non-cumul avec des mandats, j'ai été députée pendant 5 ans,
08:02 c'est un mandat plus que temps plein, j'ai de quoi vraiment m'occuper
08:06 tous les jours et donc je n'imagine pas cumuler ce mandat-là
08:09 avec un mandat de Bourgmestre ou d'Echevin ou un autre mandat ailleurs,
08:12 je pense que c'est essentiel qu'on occupe aussi les fonctions.
08:15 Et enfin, associer davantage les citoyens et les citoyennes
08:18 à la réflexion politique, à la prise de décision politique
08:21 entre deux élections. Le vote est essentiel, il faut aller voter,
08:24 j'encourage chacun et chacune à aller voter dimanche,
08:27 mais entre deux élections il faut aussi permettre la participation
08:30 et que les gens, les Bruxellois et les Belges puissent participer,
08:33 les Européens, puissent participer aux décisions qui vont vraiment
08:36 déterminer leur quotidien. Quelle politique alimentaire
08:39 est-ce qu'on veut ? Quelle politique de mobilité est-ce qu'on veut ?
08:42 Quelle participation citoyenne est-ce qu'on veut au niveau européen
08:46 pour pouvoir faire en sorte que les citoyens remettent
08:49 des recommandations et que les élus doivent dire,
08:52 le cas échéant, pourquoi ils ne suivraient pas les recommandations
08:55 qui ont été faites par les citoyens. Et ce dialogue permanent,
08:58 élus-citoyens, permettrait aussi, je pense, de restaurer
09:01 une certaine forme de confiance entre les uns et les autres.
09:04 – Alors c'est ce qu'il y a à Bricmont, est-ce que vous pensez
09:07 qu'il faudrait encore un peu plus d'Europe dans notre actualité,
09:10 dans nos débats politiques, tel qu'on sait qu'il y a pas mal
09:13 d'événements majeurs, le dérèglement climatique, le défi migratoire,
09:16 les droits humains, la montée des inégalités, la liste est bien longue.
09:19 Un peu plus d'Europe ? – Oui, tout à fait.
09:21 Ce sont toutes des questions qui peuvent se régler à 27.
09:24 Le dérèglement climatique doit être combattu à l'échelle des 27 Etats membres.
09:28 On peut arriver ensemble, à 27, européens, à une communauté européenne
09:33 des énergies renouvelables. Par exemple, la Belgique seule n'y arrivera pas.
09:37 Donc réduire nos émissions de gaz à effet de serre à l'échelle de l'Union européenne,
09:40 avoir un véritable réseau ferroviaire européen,
09:43 pour justement limiter les déplacements intra-européens en avion,
09:46 c'est à l'échelle de l'Union européenne.
09:48 Et puis tous les défis extérieurs qui nous attendent, qu'il s'agisse de la paix,
09:52 à nos frontières, rester unis face à l'agression de la Russie d'une part,
09:57 mais aussi se montrer unis et avoir une voix sur la scène internationale.
10:01 Par exemple, dans des guerres d'agression comme celle que livre Israël
10:05 envers la Palestine actuellement, l'Europe est en train de totalement
10:10 perdre sa crédibilité sur la scène internationale en adoptant un 2 poids de mesure
10:15 vis-à-vis de situations qui finalement méritent une action et une parole communes.
10:20 Deux poids de mesure aussi vis-à-vis de l'accueil des réfugiés.
10:24 On a, en tant qu'Européens, accueilli à juste titre les réfugiés ukrainiens.
10:28 4,5 millions de réfugiés qu'on a accueillis dignement,
10:32 avec un logement, l'accès à l'emploi, le temps qu'il faut.
10:35 Les enfants peuvent aussi aller le plus possible, normalement finalement,
10:40 mener une vie normale ici malgré la situation dans leur pays et aller à l'école.
10:44 Alors qu'on voit que pour d'autres types de réfugiés qui viennent d'ailleurs
10:47 et qui pourtant fouillent des situations qui ne sont pas moins problématiques,
10:50 de Syrie, d'Afghanistan, de Palestine, qu'ils ne bénéficient pas du tout
10:56 du même type d'accueil. Alors il faut organiser la solidarité, l'humanité,
11:00 avoir des critères clairs et rendre les choses très claires pour les personnes
11:04 qui voudraient venir sur le territoire européen. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
11:07 Cette solidarité n'existe pas et les drames à nos frontières doivent cesser.
11:11 Malheureusement, l'approche actuelle ne va pas mettre fin à ces drames.
11:15 Au contraire, dernière chose, c'est que l'Union européenne utilise notre argent
11:19 pour payer des milliards d'euros à des régimes qui ne respectent pas les droits,
11:25 pour gérer à notre place finalement les flux migratoires,
11:28 à nouveau au prix de drames humains. Il y a des accords avec le Maroc,
11:32 il y a des accords avec l'Egypte, il y a des accords avec d'autres pays,
11:35 parce que l'Europe ne veut pas en fait gérer elle-même la question migratoire
11:39 alors qu'elle en a les capacités.
11:41 Alors vous êtes candidate à l'Europe, en attendant le jour J.
11:45 Peut-être un regard sur votre travail, si vous avez un bilan à faire.
11:50 Je rappelle que vous êtes membre de plusieurs commissions,
11:52 Droit, Justice et Migration, Commission du Commerce International.
11:55 Oui, il y a pas mal de choses sur lesquelles on a avancé sous ce mandat.
11:59 On a adopté une directive sur l'éco-conception,
12:02 donc faire en sorte d'utiliser moins de ressources,
12:04 notamment qu'on exploite dans le reste du monde,
12:07 pour créer nos appareils électroniques, etc.
12:09 et générer moins de déchets, qui coûtent énormément à la société
12:13 mais qui polluent aussi notre environnement.
12:15 Dans cette directive, on a obtenu l'interdiction de l'obsolescence programmée.
12:19 Ça, je pense que ça va parler à tout le monde.
12:21 Ces appareils qui meurent avant la fin de vie et l'obligation de réparabilité.
12:27 Le producteur va devoir mettre à disposition les pièces de rechange, etc.
12:31 pour réparer les appareils.
12:33 Donc ça, c'est bon pour le portefeuille et c'est bon pour l'environnement.
12:36 Les deux politiques vont vraiment ensemble.
12:39 On a aussi adopté au niveau européen l'interdiction d'importation de produits
12:44 qui sont issus du travail forcé.
12:46 Et ça, pour moi, c'est un combat essentiel.
12:48 Les consommateurs européens sont demandeurs
12:50 que les produits qui sont sur notre marché
12:52 ne soient pas issus du travail forcé de la communauté Ouïghour,
12:55 par exemple, qui est exploitée par la Chine.
12:58 Ça concerne des millions de travailleurs forcés dans le monde.
13:01 Et ça, c'est quand même important pour que, finalement,
13:04 les valeurs de l'Union européenne soient appliquées.
13:08 Il y a encore beaucoup d'autres exemples,
13:11 comme la directive sur le devoir de vigilance.
13:13 Donc nos entreprises vont devoir respecter des critères sociaux environnementaux,
13:17 ici en Europe, mais aussi tout au long de la chaîne,
13:19 jusqu'au Bangladesh, au Pakistan, dans ces entreprises textiles, par exemple,
13:23 qui confectionnent nos vêtements.
13:25 Et on sait que l'exploitation des travailleurs,
13:27 mais aussi l'utilisation de produits toxiques
13:29 que l'on porte ensuite, nous, en tant que consommateurs,
13:32 vont devoir respecter des critères
13:35 qui ne sont malheureusement pas encore respectés aujourd'hui.
13:37 Donc ça, ce sont des avancées extrêmement importantes
13:40 et qui rejoignent mon combat historique pour un commerce équitable.
13:44 Allez, encore une dernière question avant de nous quitter.
13:46 Saskia Brichmont, si vous avez un message à faire passer,
13:49 une question que je pose à pratiquement tout le monde,
13:52 c'est que beaucoup de jeunes vont voter pour la première fois.
13:55 Justement, comment inciter ces jeunes qui ont déserté un petit peu la chose politique
13:59 à aller voter justement pour leur avenir ?
14:01 Ne laissez pas les autres décider à votre place.
14:03 Et je sais que beaucoup de jeunes sont préoccupés par leur avenir,
14:06 mais aussi par l'avenir climatique.
14:08 Et donc il faut qu'au niveau européen, nous ayons une nouvelle force
14:13 en tant qu'écologistes pour permettre de peser dans le débat public
14:16 et poursuivre le travail pour une justice sociale et climatique au niveau européen.
14:20 Et malheureusement, un peu partout en Europe, il y a une poussée de l'extrême droite
14:24 qui elle est climato-sceptique et liberticide.
14:27 Et donc ce sont des reculs des avancées en matière de droit humain,
14:33 de lutte contre les discriminations, de droit des femmes,
14:35 qui sont portées par ces partis politiques.
14:39 Et donc il faut des majorités progressistes et il faut les écologistes à bord
14:43 pour faire en sorte que l'agenda social et climatique soit aussi parmi les priorités
14:48 de ces cinq ans qui vont arriver au niveau du Parlement européen.
14:52 Il faut des majorités progressistes.
14:54 La conclusion de Saskia Bricmont, candidate écolo à l'Europe.
14:58 Merci d'avoir été avec nous.
14:59 Merci à vous.
15:00 On se retrouve dans quelques instants pour la suite de notre couverture de la Corpade électorale.
15:03 Voilà comme promis, Ahmed Laouetche vient de nous rejoindre,
15:12 candidat PS aux élections bruxelloises, tête de liste à la région.
15:15 Bonjour.
15:16 Bonjour.
15:17 Vous êtes avec nous sur Arabelle.
15:18 Rapidement, peut-être en une minute, nous rappelez un petit peu votre parcours,
15:21 pourquoi la politique et pourquoi le Parti Socialiste.
15:23 Ahmed Laouetche, 54 ans, père de famille.
15:26 Je suis juriste, licencié en droit spécialisé en droit économique et fiscal.
15:30 J'ai débuté ma carrière au ministère des Finances.
15:32 Je suis devenu conseiller politique d'Elio Di Rupo,
15:36 qui était président du Parti Socialiste.
15:38 Après avoir été directeur de cabinet également,
15:41 je suis entré en politique active comme conseiller communal.
15:44 Au plan local, je suis devenu bourgmestre après 18 ans d'opposition.
15:48 Sénateur, député fédéral et chef de groupe d'ailleurs au Parlement fédéral
15:52 et aujourd'hui candidat ministre-président pour la région bruxelloise.
15:55 Voilà, une carte de visite complète.
15:56 Le pouvoir d'achat, tout le monde en parle un petit peu en lent et en large.
15:59 On le sait, le coût de la vie a augmenté, la crise dure et perdure.
16:02 Le Parti Socialiste, votre parti, plaide pour un impôt sur des ultra-riches
16:06 pour financer l'augmentation des salaires et le pouvoir d'achat des ménages.
16:10 Comment y arriver, disons, plus concrètement ?
16:12 Alors, on voit bien qu'aujourd'hui, la vie chère est vraiment la préoccupation première
16:17 de celles et ceux qui nous écoutent.
16:19 En effet, on a des familles qui aujourd'hui sont obligées de choisir
16:22 entre remplir le frigo, faire les courses, habiller les enfants,
16:25 aller chez le médecin, soigner les enfants.
16:27 Et puis, quand il reste de quoi un petit peu survivre,
16:30 avoir un peu de loisir sans compter payer le loyer
16:33 mais aussi les factures de gaz et électricité.
16:35 Donc, il faut tout faire pour soutenir le pouvoir d'achat.
16:38 Nous voulons diminuer l'impôt sur le travail.
16:41 C'est très important, avec un grand programme de baisse de l'impôt
16:44 de 6 milliards d'euros qui nous permettrait d'accorder
16:47 300 euros par mois en plus à chaque travailleur.
16:50 Nous avons baissé la TVA sur le gaz et l'électricité.
16:53 C'est une mesure importante qui a permis quand même
16:55 de freiner un peu l'augmentation des prix.
16:58 Bien sûr, nous souhaitons aussi refinancer les soins de santé.
17:01 Quand je vois le MR qui veut aujourd'hui couper 6 milliards dans les soins de santé,
17:05 ça veut dire que demain, les gens qui vont se soigner à l'hôpital
17:07 devront payer de leur poche des sommes pour lesquelles ils devront s'endetter.
17:11 C'est ça que ça veut dire.
17:12 Donc aujourd'hui, CERTA nous prépare une vraie poétique d'austérité,
17:16 d'injustice sociale et nous voulons nous être au Parti Socialiste,
17:19 le bouclier qui défendra les gens contre ce genre d'attaques.
17:22 – Une enquête ce matin d'un certain 8 travailleurs sur 10
17:25 souhaitent partir avant 65 ans à la retraite.
17:28 Partir en retraite plus tôt, c'est aussi l'un des axes de votre programme.
17:32 – Il faut permettre effectivement à celles et ceux qui souhaitent partir un peu plus tôt
17:35 d'être dans un régime de pré-pension, bien évidemment.
17:38 D'un autre côté, celles et ceux qui au contraire veulent aller au-delà de 65 ans,
17:43 au-delà d'une carrière normale si je puis dire, d'avoir aussi un bonus pension.
17:47 Donc autrement dit, nous voulons être à l'écoute des travailleuses et des travailleurs.
17:51 Mais je rappelle aussi qu'il y a des travaux pénibles, il y a des métiers pénibles,
17:55 et pour cela il faut des fins de carrière qui soient aménagées.
17:58 Parce qu'il y a aussi des gens qui susent la santé, la santé physique certainement,
18:02 mais aussi la santé psychologique en travaillant.
18:05 Je pense au personnel soignant, je pense à celles et ceux qui nettoient nos rues au quotidien,
18:09 je pense aux gens qui travaillent à la chaîne, qui travaillent la nuit.
18:12 Il y a tellement de métiers pénibles à construction qu'il faut tenir compte de tout cela.
18:16 Bien évidemment, le Parti socialiste sera toujours du côté du droit du travail, de la protection sociale.
18:21 – Alors on va enchaîner avec le droit au logement, le garantir, c'est l'engagement de votre parti.
18:26 Quelles initiatives justement pour offrir un logement de qualité à toutes et à tous,
18:30 sans que les prix des loyers à Bruxelles deviennent exorbitants ?
18:33 – Alors justement, nous voulons, nous, l'encadrement des loyers,
18:36 et la ministre Benhamou a déjà bien avancé en mettant en place une commission
18:40 qui permettra de pouvoir réguler le marché locatif au niveau des loyers.
18:44 Mais comment voulez-vous que quelqu'un qui gagne 2000 euros par mois quand il les a,
18:48 paie un loyer de 1500 euros ? Ce n'est pas possible.
18:51 Donc il faut pouvoir avoir un vrai pacte entre locataire, propriétaire et pouvoir public,
18:56 pour faire en sorte que bien sûr, le loyer soit garanti,
19:00 mais il sera d'autant plus garanti qu'on ne saigne pas les locataires,
19:03 que les locataires soient respectueux du bien mis en location, donc très important aussi,
19:07 et puis alors notre politique de logement social et de logement public.
19:10 Nous avons trouvé 15 000 solutions en 5 ans, nous devons continuer à trouver des solutions,
19:15 le logement communal, le logement public, le logement social,
19:18 et puis aussi faire en sorte qu'on intervienne dans le loyer des gens,
19:22 ce sont les allocations loyers, il y a eu plus de 10 000 allocations loyers,
19:25 tout ça c'est un très bon bilan, et il faut continuer en ce sens.
19:28 Il faut continuer en ce sens, toujours attendre 10 à 15 ans pour un logement social à Bruxelles, capitale de l'Europe ?
19:34 Oui bien sûr, on connaît l'ampleur du problème, nous avons un choc démographique,
19:38 200 000 habitants en plus en 20 ans, et donc on doit continuer,
19:41 là où je vois certains partis comme le MR ou des filles qui disent qu'il faut arrêter le logement social,
19:45 c'est totalement irresponsable, c'est vraiment ne pas tenir compte du désarroi de la population,
19:50 et ça nous n'en voulons pas au Parti Socialiste, donc oui, nous continuerons à être le parti du logement,
19:55 parce qu'un logement digne c'est la base pour permettre de construire sa vie,
19:58 de pouvoir éduquer ses enfants, d'avoir de l'intimité, c'est essentiel.
20:02 Ahmed Lowa, j'en enchaîne avec la mobilité, on le sait le plan Good Move a laissé pas mal de traces,
20:07 et quelques plumes, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, disons c'est le déficit de communication ?
20:11 Ça fait des années que je le dis, il y a effectivement un manque de concertation, d'implication,
20:16 certaines réunions ont eu lieu avec vraiment deux pelées, trois tendues,
20:20 bien souvent dans les quartiers populaires à forte densité, les gens n'ont pas été impliqués comme il le fallait,
20:25 on s'est contenté de déposer un petit billet, un petit papier dans leur boîte aux lettres, ça ne suffit pas,
20:29 et donc les consultations par internet ne tiennent pas compte, par exemple de la fracture numérique,
20:33 donc il faut certainement revoir la méthode, mais aussi il faut assurer la sécurité des deux roues,
20:38 des piétons bien sûr, mais aussi la sécurité de l'ensemble des usagers des voiries,
20:43 et avoir de la fluidité, parce qu'avoir des emboutéges ça augmente la pollution,
20:47 donc ça n'est certainement pas sain, et puis alors des vraies solutions structurelles par rapport aux navetteurs
20:51 qui viennent tous les jours de Flandre et de Wallonie, les encourager à utiliser le train
20:56 plutôt que de la voiture en arrivant à Bruxelles.
20:58 Donc ce sont un plan interfédéral pour renforcer l'offre en transports publics ?
21:02 Tout à fait, il faut renforcer l'offre de transports publics, ça c'est essentiel,
21:04 comme nous l'avons fait avec l'abonnement à 1 euro par mois pour le transport public.
21:08 Alors des transports en commun plus efficaces, vous l'avez dit, en investissant beaucoup plus, où trouver l'argent ?
21:14 Alors justement nous savons qu'à Bruxelles la situation financière est préoccupante,
21:17 celle du niveau fédéral ne l'est pas moins, il faut, me semble-t-il, d'abord éviter de crier à la faillite
21:22 comme ça de la région bruxelloise. Nous devons trouver nos capacités de pouvoir avoir une trajectoire budgétaire
21:27 qui nous permettra de retrouver l'équilibre sans augmenter les impôts des bruxelloises et des bruxellois,
21:32 ça c'est très important. Donc il y a certainement des choses à faire du côté des recettes,
21:35 non pas en augmentant les impôts, mais en optimalisant le rendement des impôts.
21:39 Certainement du côté des dépenses, quand je vois qu'il y a des centaines de millions qui sont dépensées en frais de consultance,
21:44 j'aimerais moins avoir la liste complète de tout ce qui a été dépensé, de manière telle qu'on puisse faire un peu le tri.
21:49 Et puis alors il y a certainement dans la réorganisation du fonctionnement de notre région des choses à faire,
21:53 et nous verrons ce qu'il y en est, mais je préfère ne pas trop m'avancer par rapport à cela,
21:57 parce que les grands effets d'annonces, on va fusionner, etc., sans tenir compte des aspects personnels,
22:01 des aspects juridiques, des missions spécifiques. Je crois que c'est là aussi vendre du rêve à la population
22:06 et tirer des plans sur la comète.
22:08 Peut-être pour synthétiser un petit peu toute la philosophie du parti socialiste,
22:13 pourquoi voter PS aujourd'hui ?
22:15 Le PS c'est le parti qui d'abord va protéger Bruxelles contre les appétits flamands
22:19 et les agressions d'une certaine Flandre. Je ne dis pas flamand en général, je dis la droite nationaliste flamande.
22:24 En effet, la N-VA comme le CDNV veulent faire de Bruxelles une région de seconde zone
22:28 qui serait sous le contrôle, sous la tutelle des autres. Inacceptable !
22:32 Le PS, contrairement au MR par exemple, qui veut vendre Bruxelles à la N-VA,
22:36 on voit bien un peu le rapprochement entre Georges Louis Boucher, Jan Jambon, Bart Dewever,
22:40 et puis alors l'axe qu'ils veulent faire avec le CDNV, nous n'accepterons pas ça.
22:44 Donc voter pour le PS c'est d'abord protéger Bruxelles.
22:47 C'est aussi le PS le bouclier, je dirais social, qui permettra de préserver les gens
22:52 par rapport à leur pouvoir d'achat, par rapport également à leurs droits sociaux.
22:56 Je vois que certains partis, on parlait du logement social, veulent dégager les gens de leur logement
23:00 après 7 ans, je trouve ça scandaleux et ignoble. Il y a des familles qui se retrouveraient à la rue.
23:04 Je rappelle également qu'il y a eu des atteintes ces derniers temps à certaines libertés publiques.
23:09 On veut empêcher les gens de pratiquer leur religion comme ils l'entendent.
23:13 C'est inacceptable et nous serons nous aussi un bouclier démocratique,
23:17 cette fois contre les attaques contre la démocratie.
23:19 Et puis on voit bien aussi que malheureusement l'extrême droite, le Vlaams Belang,
23:22 contamine certains partis. Je vois notamment les propos du ministre Jeley par exemple
23:27 qui sont scandaleux. C'est du racisme. En disant à un député, alors d'un autre parti que le mien,
23:33 "si vous n'êtes pas d'accord, vous retournez chez vous". C'est quand même inouï.
23:36 Dans n'importe quel pays démocratique, ce type démissionne immédiatement.
23:40 Mais pire que ça, Boucher couvre les agissements et les discours de son ministre.
23:45 Ça veut dire que c'est assumé. Ça veut dire qu'aujourd'hui le MR assume son racisme.
23:49 C'est inacceptable. Et moi je vais vous dire une chose.
23:52 Moi je suis fils d'immigrés marocains, je suis très fier de l'être.
23:54 Je suis né en Belgique. Je n'ai de comptes à rendre à personne du poids de ma citoyenneté
23:58 et de ma nationalité et de mon attachement au pays dans lequel je vis.
24:01 Et oui, je serai candidat ministre-président, que ça plaise ou pas au MR.
24:05 Voilà, le message est bien clair. Peut-être avant de nous quitter,
24:08 justement un message en direction des jeunes, une question que je pose à tous les candidats.
24:14 Beaucoup de jeunes qui vont voter aussi pour la première fois.
24:16 Comment des jeunes qui un peu boudaient la chose politique,
24:19 comment les encourager à décider de leur avenir finalement ?
24:22 Les jeunes, je dois leur dire ceci, ne laissez pas les autres décider pour vous.
24:25 Il y a vraiment un danger qui aujourd'hui vous touche, vous personnellement,
24:29 parce que vous êtes issu de la diversité notamment, qui touche vos parents, c'est l'extrême droite.
24:33 Comme je viens de le dire, l'extrême droite malheureusement contamine certains autres.
24:37 Vous devez aussi vous rappeler que le politique est là pour trouver des solutions.
24:40 Nous avons, nous, diminué l'abonnement de la Stim pour le mettre à 1 euro par mois pour les jeunes.
24:45 C'est une mesure positive.
24:46 Nous avons écarté le décret paysage pour faire en sorte que 20 000 jeunes
24:50 puissent continuer leur scolarité dans les études supérieures.
24:53 Nous voulons un grand plan régional d'accrochage scolaire pour lutter contre le décrochage scolaire.
24:58 Nous voulons augmenter les bourses d'études et diminuer le minerval dans les études.
25:02 Et surtout faire en sorte que chacune et chacun d'entre vous soit reconnu, soit reconnu dans sa dignité.
25:07 Bruxelles a besoin de tous ses enfants, de toute sa jeunesse.
25:11 Donc soyez avec nous pour construire le Bruxelles de demain.
25:14 C'est essentiel, nous vous respectons.
25:16 Nous voulons s'y faciliter l'accès aux jobs étudiants, c'est vraiment fondamental.
25:19 Créer les filières qui vous permettront demain d'avoir un emploi et d'avoir toute votre place à Bruxelles.
25:24 Bruxelles qui a besoin de tous ses enfants.
25:26 La conclusion d'Ahmed Lahouège, du Parti Socialiste, candidat aux élections bruxellois, tête de liste à la région.
25:31 Merci, malgré les embouteillages, d'être venu nous présenter un petit peu votre programme.
25:35 Merci beaucoup.
25:36 Merci à vous.
25:37 On se retrouve dans quelques instants pour la dernière ligne droite de votre Carrefour de l'Info.
25:39 A tout de suite.