Le carrefour de l'info - Valérie Glatigny (MR)

  • il y a 3 mois
Valérie Glatigny (MR) était sur les ondes d'AraBel en raison de sa candidature aux élections 2024

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Transcript
00:00 [Musique]
00:03 Bonjour, bonjour à tous, bienvenue dans notre carrefour de l'information.
00:06 Tout de suite, les principaux titres, élection 2024,
00:09 quelques 255 000 Belges et étrangers auront voté aujourd'hui en personne,
00:13 dans leur ambassade ou poste consulaire, ou encore par procuration.
00:17 La campagne électorale en course, suite, sur notre antenne,
00:21 Valéry Glatini, ministre de l'Enseignement supérieur,
00:23 candidate et maire aux élections fédérales à Bruxelles,
00:25 sera notre invité dans quelques instants.
00:27 En deuxième partie d'émission, l'actualité internationale,
00:30 la guerre à Gaza, pas de répit, des combats qui ont repris
00:32 dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza,
00:34 que l'armée israélienne avait pourtant assurée et contrôlée.
00:37 Et puis nous irons, comme tous les jours, au Maghreb,
00:40 notamment au Maroc, avec le lancement aujourd'hui
00:42 de l'opération Malhaba, la fondation Mohamed V pour la solidarité,
00:45 a mis en service ce dispositif d'accueil des RME,
00:48 activé simultanément au Maroc, en France, en Espagne et en Italie.
00:53 Voilà pour l'essentiel du carrefour de l'info, qui démarre tout de suite.
00:56 [Générique]
01:03 Dans ce carrefour de l'info, on continue notre couverture
01:07 du dispositif électoral des élections 2024.
01:09 Nous recevons aujourd'hui Valérie Glatini,
01:12 ministre de l'Enseignement supérieur,
01:13 candidate et maire aux élections fédérales à Bruxelles.
01:16 Bonjour.
01:16 Bonjour.
01:17 Merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:19 Une question que je pose à tous mes invités
01:21 avant de commencer une petite carte de visite.
01:23 Un petit peu qui est Valérie Glatini, son histoire et son parcours.
01:27 Oui, donc je suis bruxelloise.
01:29 J'ai en effet été ministre de l'Enseignement supérieur,
01:32 de l'enseignement de promotion sociale,
01:34 recherche scientifique, hôpitaux, universitaire, aide à la jeunesse,
01:37 jeunesse, port, promotion de Bruxelles, maison de justice,
01:39 je crois que je n'ai rien oublié, pendant quatre années.
01:42 Avant ça, j'étais fonctionnaire européenne
01:44 et je me présente pour la deuxième fois aux élections.
01:47 Je suis tête de liste pour le mouvement réformateur, pour la Chambre.
01:51 Voilà. Alors on va attaquer tout de suite deux thèmes que vous souhaitez aborder,
01:55 la sécurité et l'enseignement, bien évidemment.
01:57 On va commencer, si vous voulez bien, par la sécurité.
02:00 On sait que Bruxelles, capitale de l'Europe,
02:03 les récents événements ont créé une petite ou même une certaine crainte au sein de la population.
02:07 Comment expliquez-vous cette hausse de la criminalité soudaine
02:11 liée notamment au trafic de la drogue chez nous ?
02:13 On sait qu'il y a beaucoup d'arrivées de drogue via le port d'Anvers.
02:16 Donc c'est évidemment d'abord là qu'il faut agir
02:19 pouvant mieux détecter les arrivées de drogue via le port.
02:23 Mais il faut aussi assécher la demande.
02:26 Parce que s'il y a une arrivée, c'est aussi parce qu'il y a une demande.
02:29 Et donc il faut pouvoir aussi rappeler aux consommateurs
02:32 qu'ils financent des organisations criminelles lorsqu'ils consomment.
02:36 Et nous, nous avons un message extrêmement clair par rapport à la consommation de drogue.
02:40 On lance un appel aux jeunes.
02:42 Ne consommez pas au vu des risques que vous prenez
02:44 pour votre sécurité et aussi pour votre santé.
02:47 Une lutte donc renforcée contre le trafic de drogue dure
02:50 en punissant donc plus sévèrement les consommateurs ?
02:53 Oui, certainement, en tout cas en leur rappelant la norme.
02:55 La norme c'est de ne pas consommer.
02:57 Moi je suis toujours inquiète quand j'entends les autres parties
03:00 parler de dépénalisation, dépénalisation du cannabis.
03:03 Mais même, j'ai entendu dans la bouche d'un mandataire PS
03:06 dépénaliser la cocaïne.
03:08 Donc je pense que ça c'est irresponsable.
03:11 On a beaucoup de jeunes qui se retrouvent coincés
03:14 dans des assuétudes et avec un parcours de soins très long
03:18 avec une réussite aléatoire.
03:20 Et donc je pense qu'il faut leur passer un message extrêmement clair.
03:23 Ne consommez pas.
03:25 Il faut aussi travailler sur tous ces jeunes qui n'ont pas de projet de vie.
03:28 On sait qu'à Bruxelles, on a 9,1% de jeunes
03:31 qui ne sont ni à l'emploi, ni en formation
03:34 qui sont évidemment une cible facile pour les gens
03:37 qui souhaitent les faire rentrer dans des organisations criminelles.
03:40 Il faut pouvoir offrir un projet à tous ces jeunes
03:43 et en particulier un projet de formation.
03:45 Je disais qu'on avait 9,1% de jeunes qui ne sont ni à l'emploi, ni en formation.
03:49 En Flandre, c'est 5%.
03:51 Donc je pense qu'on peut vraiment mieux faire à Bruxelles.
03:54 Les policiers ont beaucoup de pain sur la planche
03:57 et beaucoup se plaignent de manque d'effectifs.
04:00 Qu'est-ce qu'il faudrait ?
04:01 Plus de policiers, plus d'argent, plus de formation ?
04:04 Je pense certainement qu'il y a la nécessité d'avoir plus de bleus dans les rues.
04:08 Il faut aussi travailler sur l'espèce de blouse des bleus, je dirais.
04:12 Donc une espèce de démotivation,
04:14 parce que les policiers font très bien leur travail,
04:16 mais ils appréhendent quelqu'un
04:18 et puis ils voient cette personne relâchée quelques jours après.
04:21 Donc il faut avoir un système de comparution immédiate
04:24 où il y a immédiatement une sanction
04:26 pour ne pas non plus laisser quelqu'un avec un sentiment d'impunité
04:31 quand il y a par exemple une consommation ou une revente de drogue.
04:35 Ça doit être sanctionné immédiatement, je pense, au niveau de la revente de drogue.
04:40 Il faut passer un message tout à fait clair, il faut soutenir nos policiers.
04:43 Et donc ce système d'application des peines me semble très important,
04:48 y compris les peines de courte durée.
04:50 Moi, quand j'étais ministre des Maisons de Justice,
04:52 on a mis plus de personnel pour pouvoir faire appliquer les peines,
04:55 même des peines alternatives, pour bien rappeler la norme.
04:58 La norme, c'est qu'on ne consomme pas et surtout évidemment on ne deal pas.
05:02 Et donc il faut pouvoir passer ce message aux jeunes très rapidement
05:05 et soutenir également nos policiers dans le travail de grande qualité qu'ils font.
05:09 Mais il faut derrière qu'il y ait, une fois qu'une personne est appréhendée,
05:13 un traitement rapide, une plainte et puis bien sûr une application des peines.
05:18 Justement, cette justice qui crôle un petit peu sous les dossiers,
05:23 comment concrètement soulager un peu ce secteur
05:27 et avoir une justice plus rapide, disons, dans le traitement des dossiers ?
05:31 On sait qu'il y a en effet le parquet de Bruxelles dont le cadre n'est pas rempli.
05:35 Donc il faut travailler d'abord sur le recrutement.
05:37 On sait que c'est comme pour les policiers, on a besoin de profils assez spécifiques.
05:41 Et donc on a des examens, des concours qui sont très durs, très difficiles
05:46 et avec aussi pas la possibilité toujours de recruter des profils bien spécifiques.
05:51 Si je parle par exemple du recrutement de policiers,
05:53 on voit bien qu'on a besoin d'experts par rapport au narco-banditisme tout à fait spécifique.
06:01 On a besoin d'experts balistiques par exemple, de médecins légistes dans le cadre des fusillades.
06:06 Et donc c'est un personnel qui doit pouvoir être recruté avec une valorisation bien sûr de la fonction.
06:12 Alors vous parlez tout à l'heure de plus de bleus dans les rues de Bruxelles,
06:15 plus de bleus de quartiers, on voit de moins en moins justement les policiers de quartier.
06:20 Oui c'est vrai que ça m'inquiète de voir que certains policiers ne pénètrent plus dans certains quartiers.
06:25 Donc il est impératif d'avoir une police de proximité.
06:29 Quand j'étais ministre de la Jeunesse, on a travaillé sur un projet qui s'appelle Community Police.
06:34 Donc pour essayer de rapprocher les jeunes et la police via des rencontres,
06:38 des rencontres de quartier, des cafés, des matchs de foot ensemble,
06:42 pour que les jeunes apprennent à faire confiance aux policiers,
06:46 pour que les policiers aussi connaissent mieux les jeunes et comprennent aussi mieux la jeunesse de leur quartier.
06:52 Je pense que c'est vraiment essentiel qu'on puisse avoir ce qu'on connaissait dans le passé,
06:57 c'est-à-dire l'agent de quartier qu'on connaissait et qui pouvait vraiment intervenir de façon ciblée
07:03 par rapport à telle ou telle situation.
07:05 Alors pour résumer un petit peu, l'EMR qui veut, je lis, "restaurer l'autorité de l'État partout où elle est contestée", c'est bien cela ?
07:11 Oui c'est ça, ce qu'on voit c'est qu'il y a des zones de non-droit.
07:14 Moi j'ai entendu le ministre président de la région bruxelloise dire qu'il n'y avait pas de zone de non-droit à Bruxelles.
07:19 Je pense que ce n'est pas vrai.
07:21 Moi je me suis promenée récemment dans certains quartiers de Bruxelles
07:24 et on voit bien qu'il y a des individus qui s'installent et on voit bien qu'ils se livrent au commerce de drogue.
07:32 Et puis il y a des gens qui font le guet et puis ils arrêtent pendant une heure, deux heures
07:38 et puis ça reprend deux heures plus tard.
07:40 Et donc on voit bien qu'il y a la nécessité de pouvoir avoir un contrôle de ces quartiers beaucoup plus étroits
07:46 avec plus de bleus dans les rues et aussi la fin d'une forme de sentiment d'impunité.
07:51 Si on n'est pas directement arrêté par rapport à un trafic de drogue,
07:55 eh bien là les difficultés surgissent.
07:58 Donc il faut passer un message tout à fait univoque.
08:00 Valérie Glattini, on enchaîne avec une deuxième thématique, l'enseignement,
08:04 que vous connaissez bien.
08:05 Avant de rentrer dans les détails, dans le concret,
08:07 disons une vision plus globale de cet enseignement actuel, comment on l'a amélioré ?
08:12 Je pense qu'on voit bien qu'on finance bien notre enseignement.
08:16 Au niveau de l'ECDE, on est parmi les bons élèves, donc on met beaucoup de moyens
08:20 et pourtant les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espoirs et de nos attentes qui sont bien légitimes.
08:25 Et donc on a beaucoup de jeunes qui sortent de l'école sans savoir lire, écrire, compter,
08:30 qui sont les compétences de base.
08:32 Et donc ça, ça ne va pas.
08:33 Et je pense qu'il faut pouvoir travailler au tout début de la chaîne.
08:37 C'est-à-dire nous sommes en faveur d'une inscription à l'école dès 3 ans,
08:41 parce qu'on sait que plus tôt on commence, plus l'enfant a des chances de se socialiser rapidement,
08:48 d'acquérir les compétences de base.
08:50 Ensuite, on veut qu'il y ait une détection des problèmes le plus tôt possible.
08:54 Et donc déjà en troisième primaire, il faut pouvoir faire un bilan des compétences,
08:57 vérifier si les compétences de base dont je parlais ont bien été acquises.
09:02 Et donc ça, ça passe par des tests.
09:04 Alors moi, je n'ai aucun problème avec les tests.
09:06 Je sais que certains pensent que ce sont des violences éducatives.
09:09 Moi, je pense au contraire qu'un test, il est là pour aider un enfant à pouvoir déceler
09:14 ce qui fonctionne bien, mais aussi ce qui ne fonctionne pas
09:17 et faire appel à des aides à la réussite via des remédiations, par exemple.
09:22 Je suis aussi en faveur de tests en sixième primaire.
09:25 Le moment du CEB, par exemple, doit être un moment déterminant.
09:29 Et également en troisième secondaire, l'idée, c'est vraiment de déceler les forces
09:33 et les faiblesses d'un jeune et de pouvoir l'aider, mais ne pas attendre,
09:37 ne pas laisser passer un élève d'année en année jusqu'au moment
09:41 où on se rend compte que ses difficultés, elles sont beaucoup trop importantes.
09:45 Et donc on sait que les difficultés, quand on les reporte, elles ont tendance à s'aggraver.
09:49 Et on sait qu'à ce moment-là, quand un jeune veut débuter un parcours
09:53 dans l'enseignement supérieur, très souvent, ce sont les compétences de base
09:57 qui posent problème. Par exemple, la compréhension d'une question
10:01 lors d'un examen dans l'enseignement supérieur.
10:04 C'est la connaissance de la langue maternelle, la connaissance de la logique.
10:10 Vraiment pouvoir comprendre une question, c'est souvent ça qui pose problème.
10:14 Et quand les problèmes sont détectés très tard, ils sont beaucoup plus difficiles
10:18 à surmonter.
10:20 Alors justement, dans l'enseignement supérieur, le MR souhaite mettre fin,
10:23 je cite, à la culture de l'échec, grâce justement à cette réforme du décret paysage.
10:29 Quel bilan en tirez-vous ?
10:31 Mais cette réforme, elle visait à mettre davantage de balises pour aider les jeunes
10:35 à progresser jusqu'à l'acquisition d'un diplôme. L'idée, c'était de rappeler
10:40 qu'il y a la nécessité d'abord de réussir les 60 premiers crédits avant de poursuivre.
10:46 Parce qu'à nouveau, les difficultés, quand on les reporte, elles s'aggravent.
10:50 Et donc on avait trop de jeunes, d'étudiants, qui reportaient d'une année à l'autre
10:55 des crédits et qui finissaient avec les fameuses casseroles de première
10:59 qu'on n'avait jamais passées et qui finissaient par devenir extrêmement compliquées
11:03 à réussir parce que ça fait très longtemps qu'on n'a plus de contact avec elles.
11:07 Donc c'est typiquement cet étudiant qui est en master, mais qui a encore le cours
11:11 de stat par exemple de première année qui n'est pas réussi.
11:14 Et cet étudiant, il n'est jamais diplômé à la fin parce qu'il n'a pas passé
11:18 les fameux 60 premiers crédits. Et donc on a vu que cette réforme,
11:22 elle portait ses fruits puisqu'il y avait une hausse de la réussite aux examens
11:25 de janvier, +5%, et aussi une hausse de la participation.
11:29 Donc on sait que quand on fixe des balises claires aux étudiants,
11:32 eh bien ils ont tendance à passer leurs examens de juin et également
11:36 les examens de janvier plutôt que de tout reporter à septembre.
11:39 Donc je pense qu'en effet, cette réforme, elle était en train de porter ses fruits.
11:43 Mon inquiétude est grande quand j'ai vu qu'il y avait une volonté
11:47 de la mettre à la poubelle parce que je pense qu'il faut rappeler aux jeunes
11:50 qu'il faut réussir en un temps limite. Et si ça ne va pas, bien sûr utiliser
11:54 ce qu'on a appelé le bonus à la réorientation parce qu'il n'y a pas
11:58 de honte à échouer, simplement il faut se remettre sur une trajectoire
12:02 de réussite le plus rapidement possible.
12:04 On y reviendra dans quelques instants pour le MR.
12:06 Il y a aussi la poursuite du refinancement de l'enseignement
12:09 par plusieurs mécanismes, notamment le partenariat public-privé.
12:13 C'est important selon vous ?
12:14 Oui, je pense. On a refinancé l'enseignement supérieur à hauteur
12:17 de 80 millions d'euros. C'était plus que ce qu'on avait prévu de faire
12:21 au début de la législature. Donc il y a beaucoup de moyens
12:23 qui ont été alloués, mais ce n'est pas assez.
12:26 On sait que le budget de la Fédération de l'Université de Bruxelles
12:28 n'est pas en très grande forme et donc il faut pouvoir aussi
12:31 faire appel aux privés. Je pense que ce n'est pas un gros mot de le faire
12:35 et c'est absolument capital de pouvoir continuer à investir
12:40 dans ce qu'on a dans l'espace francophone.
12:44 La seule matière première qu'on a, c'est la matière grise.
12:47 Ce sont les cerveaux de nos étudiants. On n'a plus de charbon,
12:51 on n'a pas de lithium. Donc la seule chose dans laquelle
12:53 on peut investir, ce sont en effet les cerveaux de nos jeunes,
12:57 c'est la formation et ça c'est le moyen pour un jeune
13:01 de pouvoir s'émanciper. C'est préserver aussi la qualité
13:04 des diplômes. C'est ça qu'on a fait avec la réforme du décret paysage.
13:07 Plutôt qu'une réussite à l'usure où vous pouvez passer
13:10 10, 15, 17 fois votre examen, c'est que le diplôme garde sa valeur
13:14 et surtout qu'on n'aille pas vers une réussite automatique
13:18 parce que garder la qualité des diplômes, c'est fondamental
13:21 dans notre société. Les gens doivent pouvoir avoir confiance
13:24 dans le diplôme. Quand vous allez chez le médecin,
13:26 vous ne demandez pas à votre médecin son diplôme,
13:28 vous pensez qu'il en a un et vous pensez qu'il a une valeur.
13:31 La même chose quand vous allez chez le garagiste ou chez votre
13:34 pharmacien, etc. Vous devez avoir confiance dans la qualité
13:38 des diplômes. On arrive aux métiers techniques qui valorisent
13:41 les formations axées sur la promotion sociale.
13:44 C'est un autre segment important aussi du programme du MF.
13:47 Oui, c'est vrai. On parle toujours, quand on parle d'enseignement supérieur,
13:50 on pense université, mais la moitié de notre enseignement supérieur,
13:53 ce sont des hautes écoles. Et puis il y a aussi l'enseignement
13:56 de promotion sociale, ce sont des petites pépites qui permettent
13:59 de mettre à l'emploi un grand nombre de jeunes ou d'adultes.
14:02 D'ailleurs, l'idée, c'est vraiment de dire à un jeune
14:05 ou à un adulte du reste, les métiers techniques,
14:09 les métiers du numérique, les métiers qui mettent en avant
14:12 l'intelligence de la main, ce sont des métiers extrêmement
14:15 intéressants. Ce sont des filières qui mènent à l'emploi,
14:18 qui mènent souvent à des métiers en pêlerie. Et donc, il faut pouvoir
14:21 les revaloriser. Et donc, tout le monde doit pouvoir
14:24 essayer l'Univ s'il le souhaite, mais il n'y a vraiment pas que
14:27 l'université pour avoir une bonne formation. Nous avons un enseignement
14:30 d'excellence dans nos hautes écoles, nous avons un enseignement
14:33 d'excellence dans nos filières techniques et professionnelles.
14:36 Et donc, un jeune ou un adulte peut très bien trouver
14:39 à s'épanouir dans ces filières qui mènent très souvent, comme je le disais,
14:42 à des métiers en pénurie. - Donc, des formations adaptées
14:45 au monde du travail, c'est du concret. - Exactement. Et ce sont
14:48 souvent des métiers très bien rémunérés.
14:51 - Aussi incité, les choix de formation vers les métiers en pénurie,
14:54 comme vous l'avez dit. Alors, on sait aussi la pénurie
14:57 d'enseignants qui touche notre pays depuis un petit moment déjà.
15:00 Comment, Valérie Glatini, rendre cette profession
15:03 plus attractive chez les jeunes, notamment ? - C'est une question
15:06 centrale, parce qu'on peut mettre tous les efforts qu'on veut, tout le financement
15:09 qu'on veut pour améliorer la qualité de notre enseignement.
15:12 Si on n'a pas des profs dans les écoles, on n'y arrivera pas. J'ai moi-même
15:15 été prof au début de ma carrière.
15:18 Pendant quelques semaines, j'ai fait un intérim et j'ai été surprise
15:21 par la difficulté de ce métier.
15:24 On est très seul. Et on doit faire beaucoup d'intérims,
15:27 beaucoup de remplacements, beaucoup d'écoles
15:30 différentes sur une semaine pour avoir un horaire complet.
15:33 Et donc, moi, j'avais des difficultés à connaître
15:36 tout le nom des élèves, à connaître la direction,
15:39 à savoir où était la salle des profs, etc. Parce que je devais faire
15:42 trois écoles sur une même semaine. Et donc là, je pense
15:45 qu'il y a un problème. Il faut peut-être accélérer plus rapidement
15:48 la nomination, le processus de nomination
15:51 pour avoir de préférences en temps plein
15:54 dans la même école. Je pense aussi qu'il faut pouvoir travailler
15:57 sur la formation parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui quittent
16:00 dès qu'ils ont leur diplôme en main. Donc, un étudiant
16:03 qui a son diplôme, la première année,
16:06 il y en a un sur cinq qui va quitter
16:09 le métier d'enseignant. Donc, cette espèce d'exode des enseignants,
16:12 des jeunes enseignants, est inquiétante. Et donc, nous, on a
16:15 fait une réforme qui prévoit que la dernière année,
16:18 la quatrième année, puisqu'on a passé le cursus
16:21 de trois à quatre ans, il y a un stage de longue durée.
16:24 Alors, le stage de longue durée dans le même établissement, pour moi, c'est très important
16:27 parce que, précisément, vous ne serez plus seul. Vous allez
16:30 être encadré, vous allez
16:33 rester dans le même établissement, vous aurez, bien sûr,
16:36 connaissance de vos collègues professeurs, vous saurez
16:39 où est la salle de profs, vous saurez quand a lieu la fin de s'y faire.
16:42 Et donc, vous allez avoir tout un réseau autour de vous.
16:45 Et donc, je pense que c'est une solution clé
16:48 pour pouvoir mettre fin à une forme de solitude du métier
16:51 via une mise en réseau.
16:54 Et on veut aussi travailler sur davantage de recrutements de personnes
16:57 qui ne viennent pas du domaine de l'enseignement.
17:00 Par exemple, quelqu'un qui a travaillé pendant
17:03 vingt ans dans le marketing et qui a envie d'enseigner le marketing en haute école,
17:06 par exemple, qu'on puisse le faire rentrer dans le secteur
17:09 de l'enseignement en valorisant son expérience professionnelle.
17:12 - Revaloriser aussi, financièrement, peut-être, la profession ?
17:15 - Oui, je pense que ce n'est pas un tabou. On se rend bien compte
17:18 qu'il y a, comme ça,
17:21 deux formations qui sont
17:24 sous tension pour l'instant. Donc, c'est la formation d'enseignant
17:27 et la formation d'infirmier, où là, nous avons une baisse
17:30 dans les inscriptions, qui est évidemment inquiétante.
17:33 Et donc, il faut pouvoir inverser la tendance. Et par exemple,
17:36 en ce qui concerne les infirmiers, pouvoir travailler
17:39 sur une meilleure formation,
17:42 par exemple, les stages dans le milieu hospitalier,
17:45 pouvoir davantage aider
17:48 nos étudiants pour qu'ils ne soient pas considérés comme du personnel
17:51 infirmier, par exemple.
17:54 Donc, il est très important de pouvoir bien préparer
17:57 l'entrée dans le métier. Et ça, c'est vraiment
18:00 absolument capital, aussi bien pour les profs que pour
18:03 nos futurs infirmiers. C'est vraiment
18:06 travailler sur la formation. Ça, ça me semble déterminant.
18:09 – Alors, Valérie Glatinier, on va boucler la boucle, si vous voulez bien,
18:12 le temps passe très vite. On a parlé beaucoup des jeunes.
18:15 Des jeunes, certains vont voter pour la première fois.
18:18 D'autres qui ne vont pas voter, ils sont un peu déçus
18:21 par les hommes et les femmes politiques. Justement, comment les inciter
18:24 à prendre en main leur propre avenir, finalement, en votant ?
18:27 – Elle a simplement le rappeler que s'ils ne votent pas, ils laissent d'autres
18:30 choisir à leur place. Et donc, vous n'aimeriez pas manger
18:33 un repas dont vous n'avez pas choisi les ingrédients. Et donc,
18:36 je les incite fortement à aller voter, à se renseigner sur les
18:39 programmes. Et puis, s'ils ne trouvent pas leur bonheur
18:42 dans ce qui est proposé, pourquoi pas se lancer ?
18:45 C'est possible. Donc, il faut faire son choix
18:48 parmi des parties existantes, ou pourquoi pas en créer un.
18:51 Mais ne pas se laisser arrêter par l'impression
18:54 que la porte est fermée. Très souvent, on se rend compte
18:57 que quand on pousse un peu la porte, finalement, elle s'ouvre.
19:00 Donc, ne pas hésiter à se renseigner sur les programmes des parties.
19:03 Et puis, pourquoi pas en faire soi-même, si on est déçu
19:06 de ce qui est proposé. Mais en aucun cas, ne laisser d'autres
19:09 décider à sa place. – Voilà, c'était la conclusion
19:12 de Valérie Glatini, candidate MR aux élections fédérales à Bruxelles.
19:15 Merci d'avoir fait un détour. – Merci à vous pour l'invitation.
19:18 – Avec plaisir. On se retrouve dans quelques instants
19:21 pour la deuxième partie de votre CAFO de l'Info, tout de suite.

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