Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef du Soir, et Christophe Berti, rédacteur en chef du Soir, reviennent sur les premiers résultats des élections du 9 juin.
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00:00 Soir d'élection, on vous accueille au cœur de la rédaction du soir
00:03 pour les premières analyses, pour les premiers enseignements.
00:06 Et ces premières analyses, on va les faire avec Béatrice Delvaux,
00:15 notre éditorialiste en chef, et Christophe Berty, rédacteur en chef du soir.
00:18 Christophe, c'est vers vous que je me tourne en premier.
00:21 On peut le dire, c'est le triomphe de Georges-Louis Boucher aujourd'hui.
00:24 En effet, donc le premier enseignement côté francophone, c'est le triomphe du MR.
00:28 Et comme vous le dites, Pierre, plus personnellement, le triomphe de Georges-Louis Boucher.
00:32 Il faut appeler un chat un chat.
00:34 En devenant président, un peu par hasard à l'époque du MR,
00:38 et il avait été sur un ton un peu matamoresque,
00:40 dit qu'il espérait avoir 30% côté francophone.
00:44 Alors, il ne les a pas totalement, mais il est aujourd'hui
00:46 à la fois premier parti à Bruxelles et en Wallonie, ce qui est évidemment historique.
00:51 Il a réussi ce qu'aucun président du MR n'avait réussi avant lui.
00:55 Et peut-être même pas beaucoup de membres du MR.
00:57 Là, on se souvient que le début de sa présidence avait été un peu chaotique
01:01 et qu'à un moment, on a cru qu'il allait être éjecté.
01:04 Il y a eu un comité de sages, je ne sais pas ce qu'il est devenu.
01:07 Mais en tout cas, aujourd'hui, tous les sages montent sur,
01:09 comme on dit dans d'autres langues, sur le char du vainqueur.
01:12 Et le vainqueur, c'est Georges-Louis Boucher.
01:14 Peu de gens pensaient qu'il était capable de faire ça.
01:17 Et on se rend compte finalement que sa participation au gouvernement fédéral
01:22 et au gouvernement wallon, tout en étant très libre et comme on l'a dit,
01:25 il faisait un peu d'opposition dans la majorité, de la participe opposition,
01:28 dire qu'il y avait 50 nuances de gauche et Louis en Wallonie.
01:33 Une campagne agressive, c'est quelqu'un de clivant, évidemment.
01:36 Mais on a vu aussi que très clairement ces dernières semaines et ces derniers jours,
01:40 la volonté des autres parties d'être tous contre Boucher,
01:44 c'est un peu retourné contre eux.
01:45 Et ce matin, le MR a la main en Wallonie et à Bruxelles.
01:50 Béatrice, Christophe parle de Georges-Louis Boucher comme d'un vainqueur assez clair
01:54 sur la partie francophone du pays, au nord du pays.
01:57 On peut un peu moins parler de triomphe, mais c'est la victoire en tout cas de Bardo-Evore.
02:01 Triomphe, c'est quand même une très, très grande victoire.
02:04 Moi, j'irais même, c'est une consécration parce qu'il a réussi quelque chose
02:07 que d'abord, plus personne ne pensait qu'il allait réaliser.
02:09 Je suis même, je pense que lui-même en doutait, en fait, c'est à dire
02:12 détrôner le Vlaams Blinck qui était promis à devenir le premier parti du pays.
02:15 Maintenant, on est le matin des élections, c'est la N-VA qui est le premier parti en Flandre.
02:19 Mais jusque là, pendant des mois, des mois, depuis des mois et des mois,
02:23 dans tous les sondages, le Vlaams Blinck cartonnait.
02:25 Donc, il a réussi et c'est une consécration de l'homme aussi, lui-même.
02:29 Comme président de parti, dans les dernières semaines de la campagne,
02:32 il est allé la chercher avec les dents.
02:33 Il a vraiment tout mis, tout ce qu'il avait, son talent, sa pugnacité,
02:36 son audace, en fait, son culot.
02:40 Il a tout mis dans la bagarre et il a été décroché le fagnon.
02:42 Alors, il y avait une ambiance de victoire totale,
02:46 de grand soulagement au niveau de son parti dans la nuit de dimanche à lundi.
02:51 Mais c'est normal parce qu'il s'impose vraiment comme un maître du jeu.
02:53 Alors, c'est une victoire dont il faut qu'il faut nuancer,
02:56 parce qu'évidemment, le Vlaams Blinck progresse et reste une force extrêmement importante.
03:01 Mais c'est quand même, je veux dire, peut être pour plus tard,
03:05 à reporter. On ne sait pas ce que ça deviendra, mais en tout cas,
03:07 la N-VA a sauvé un peu la Belgique de ce péril noir.
03:11 Oui, il y a le côté victoire morale, un petit peu,
03:13 d'avoir réussi à faire ce barrage contre l'extrême droite.
03:15 Oui, tout à fait. C'est une victoire morale, bien évidemment.
03:17 On le voit aussi par rapport à d'autres scrutins et d'autres pays.
03:20 Je veux dire, aujourd'hui, il y a beaucoup de partis
03:22 où on serait ravi d'avoir Farce, le leader d'extrême droite,
03:24 un homme d'un parti nationaliste, certes, mais qui peut s'interposer
03:28 et attirer des voix sur sa propre personne et qui a par ailleurs aussi,
03:33 on peut le dire aussi, c'est sa personnalité, c'est son combat.
03:35 C'est aussi le fait d'avoir très clairement, dans la dernière ligne droite,
03:38 dit qu'il ne gouvernerait pas avec le Vlaams Blinck,
03:39 avoir décrédibilisé le leader.
03:42 Il y a eu aussi, je pense, un rôle très important de la vice-première ministre
03:45 Petra de Sutter, qui a mis tout ce qu'elle avait pour défendre
03:48 et démontrer que le Vlaams Blinck rejetait tout ce qui était différent.
03:51 Et puis, il y avait une personnalité, Tom Van Griek, président du Blinck,
03:54 qui s'est révélé en fait comme un piètre président de parti, piètre débatteur
03:59 et qui a surtout pas réussi à dire que son parti était autre chose
04:02 qu'un parti raciste, xénophobe, mais qui reste quand même très séducteur
04:06 auprès de nombreux Flamands qui ont voté pour lui.
04:09 Christophe, en ce qui concerne la soirée électorale du Parti socialiste,
04:13 c'est un peu une soirée en demi-teinte.
04:14 Ils n'ont pas vraiment perdu, ils n'ont pas vraiment gagné non plus.
04:17 Alors, c'est sûr, ils ont quand même plus perdu que gagné.
04:20 Alors, il s'accroche le PS.
04:22 On ne peut pas dire qu'il s'écroule aujourd'hui,
04:24 alors qu'il représente le pouvoir depuis très longtemps
04:27 en Wallonie, à Bruxelles et aussi au fédéral.
04:30 Et en fait, on pensait, les sondages disaient qu'à Bruxelles,
04:33 le PS serait autour de 15 %, il est plutôt autour de 22 et il est flat.
04:36 Donc, il ne perd pas de voix.
04:38 Il faut aussi nuancer, évidemment, les analyses.
04:41 En Wallonie, il perd entre 2 et 3 % de voix, donc ce n'est pas un bon score.
04:46 Mais surtout, il y a quand même le fait que le PS, pendant très longtemps,
04:50 a eu la main, a tout décidé, était à la tête des principaux gouvernements
04:54 et des décisions, des décisions de l'ensemble du monde francophone.
04:57 Et aujourd'hui, le principal ennemi du PS, même plus que le MR,
05:01 c'était presque personnellement Georges Louis Boucher dans sa manière
05:04 de faire de la politique un peu contre la gauche et contre le PS.
05:08 Aujourd'hui, Georges Louis Boucher est loin devant le PS.
05:11 Cette bascule là, elle est incroyable au niveau symbolique.
05:15 Pour la Wallonie.
05:16 Évidemment, la défaite du PS, elle est plus historique que mathématique.
05:22 Parce qu'un autre élément qu'on voit, c'est que le PTB, en fait,
05:26 ne siphonne pas vraiment de voix au PS.
05:28 Le PS se maintient à Bruxelles malgré le bon score du PTB.
05:31 Et aujourd'hui, le PTB perd des voix en Wallonie.
05:35 Donc, ce n'est pas le PTB qui tire le PS vers le bas.
05:38 C'est le MR qui gagne des voix, qui gagne des voix sans doute.
05:42 Il faudra dans les prochains jours, ce sera très intéressant
05:45 de voir et d'analyser le report des voix qu'il y a eu du côté francophone.
05:49 Mais aujourd'hui, plus qu'une défaite du PS, alors c'est lié,
05:52 mais c'est surtout le triomphe de Georges Louis Boucher.
05:54 Béatrice, si on se soumet un petit peu au jeu des gagnants et des perdants,
05:59 il y a un gagnant, outre ceux dont on a évidemment déjà parlé,
06:02 mais il y a un gagnant très clair, c'est Maxime Prévost avec les engagés.
06:05 Ah oui, alors il n'y avait pas le triomphe modeste dimanche soir,
06:08 mais là, pour le coup, les sondages aussi leur aient promis
06:10 une belle remontada, comme il aime dire.
06:13 Et de fait, ce n'est pas volé du tout.
06:14 Ils ont affiché un score extrêmement important et par ailleurs,
06:18 ils se rendent absolument incontournables dans les formations de gouvernement
06:21 à quelques niveaux que ce soit.
06:22 Ils se pourraient même, en fait, ils ont mathématiquement la possibilité,
06:25 si on joint les sièges du MR et des engagés,
06:30 ils ont la possibilité de faire une majorité sans le Parti socialiste,
06:32 ce qui serait une double victoire pour le MR,
06:36 parce que le but de Georges Louis Boucher,
06:37 c'est à la fois d'être le premier parti francophone,
06:39 mais si possible, d'écarter le PS du pouvoir,
06:42 ce qu'il pourrait faire en Wallonie grâce aux engagés.
06:45 Dans notre vidéo de présentation des enjeux,
06:47 vous aviez évoqué Maxime Prévost en parlant de Maxime Pivot.
06:50 Ça se vérifie ?
06:51 Tout à fait, oui.
06:52 Et c'est même Maxime, bon, après, on va dire que c'est Georges Louis Boucher
06:55 qui va être faiseur de roi ou potentiellement de ministre, etc.
06:58 au niveau francophone, mais il ne le fera pas sans Maxime Prévost.
07:04 On va voir un peu ce que Maxime Prévost va mettre comme condition
07:06 et de quel côté il va tomber.
07:08 Alors, je pense qu'ici, c'est vrai que la logique voudrait,
07:10 la logique des urnes voudrait que le MR et les engagés soient dans des exécutifs
07:14 parce que quelque part, c'est ce que l'électeur a indiqué comme décision.
07:17 Quelque chose aussi qui avait été relativement annoncé dans les sondages,
07:21 on ne pouvait peut être pas en prévoir complètement l'ampleur,
07:23 mais c'est cette dégrincolade du Parti écolo.
07:25 C'est leur participation
07:27 gouvernementale qui leur coûte extrêmement cher.
07:29 Oui, certainement.
07:30 Participation gouvernementale,
07:32 je pense aussi au renversement des thématiques.
07:34 La thématique écologiste a tout à fait disparu,
07:37 même peut être un peu, peut être pas des préoccupations au quotidien des gens,
07:40 mais en tout cas de la campagne électorale.
07:41 Il y a d'autres thèmes qui se sont imposés.
07:44 Et puis, je pense en tout cas pour ce qui est sur Bruxelles,
07:47 ils ont été aussi victimes un peu,
07:49 moi, je dirais de la trahison de leurs partenaires de gouvernement
07:51 parce qu'on leur a fait payer beaucoup d'interdictions
07:55 liées à l'automobile qui ont été décidées au sein d'un gouvernement
07:58 où ils siégeaient avec les socialistes et avec notamment des filles
08:02 qui se sont au dernier moment retirées du jeu.
08:03 Donc, je pense que oui.
08:04 Et alors, par ailleurs aussi,
08:05 je pense qu'ils n'ont pas fait en fin de parcours une très bonne campagne
08:08 et que sans doute que Raja Mawan comme Jean-Marc Nollet
08:11 n'ont pas réussi à imprimer la machine de conviction,
08:14 le franc parler, la détermination d'un Georges Louis Boucher
08:18 écrasait beaucoup de monde sur son passage en campagne.
08:20 Un petit mot quand même sur Groune,
08:22 vous restez dans la famille écologiste.
08:23 Alors à Bruxelles,
08:25 alors on ne sait pas, sans doute qu'il y a des Flamands de Bruxelles
08:28 qu'on a toujours dit plus à gauche
08:31 et très défenseurs de la mobilité, de toute la dimension verte.
08:35 Donc, ils ont dû voter Groune.
08:36 Je pense aussi qu'il y a eu sur le vote Groune aussi une partie des électeurs
08:41 qui ont essayé de faire barrage à Ouvlam-Zoeling et à la N-VA à Bruxelles
08:44 ou d'électeurs francophones qui ne savaient peut-être pas toujours pour qui voter
08:47 ou qui voulaient voter pour un certain
08:49 représentation du futur, en fait, dans une ville comme Bruxelles.
08:52 Et ils en ont bénéficié parce que ailleurs,
08:54 le Groune, en Flandre, ne se porte pas bien du tout.
08:56 Pour toujours, pour rester dans les perdants
08:58 et on peut un petit peu faire un miroir avec le gagnant
09:01 dont on parlait tout à l'heure avec Maxime Prévost.
09:03 Aujourd'hui, François de Smet et des filles se retrouvent dans la situation
09:06 dans laquelle étaient les engagés au moment, en 2019.
09:09 Oui, tout à fait, mais avec encore plein de problèmes qui vont se régler
09:12 et qui vont se déclarer, en fait, toute cette bagarre avec, entre
09:15 le président de Smet et Olivier Minguin,
09:18 les règlements de compte, le fait qu'ils ne vont pas peser grand chose.
09:21 C'est très, très dur pour des filles.
09:23 Et j'en profiterai aussi pour souligner, on ne l'a pas dit, côté flamand,
09:26 quand on voit aussi la renaissance, par exemple, d'un Voorheuid
09:28 qui continue à être un des gagnants ce soir très important.
09:31 On voit qu'il y a quand même des succès électoraux
09:33 qui se font sur des parties autour de personnalités charismatiques,
09:36 avec une vision assez claire et avec aussi une unité de vue.
09:39 En fait, des parties très centrées autour d'un leader.
09:41 En tout cas, chez des filles, je crois qu'ils ont beaucoup souffert
09:44 d'un manque de visibilité, de la puissance des engagés.
09:46 Je Maxime Prévost, il a mangé des filles.
09:49 Il est loin le temps où Didier Gozoin cartonnait à Bruxelles.
09:53 Et pour compléter ce que disait Béatrice, évidemment,
09:55 certainement une question de personnalité, de renouvellement chez des filles.
09:59 Ou voilà, Didier Gozoin, aujourd'hui, il finit sa carrière politique.
10:03 Ou M. Clairefay, plus proche de la fin que du début, évidemment aussi.
10:07 La pression va être énorme sur François de Smet.
10:10 C'est évident que c'est exactement, je pense,
10:13 l'endroit où était le CDH à l'époque et pas les engagés il y a cinq ans.
10:18 Alors, on peut renaître de ces cendres, mais ça demande aux engagés quand même.
10:22 Il faut le dire, il y a eu beaucoup de courage.
10:23 Beaucoup de gens se sont dit "Ouh là là, avec quoi ils viennent ?
10:26 Ils vont mourir, ils changent de nom.
10:27 C'est la dernière étape avant l'enterrement."
10:30 Aujourd'hui, il sera en doute que les engagés seront dans plusieurs gouvernements.
10:35 Christophe, quand on a préparé cette émission, parce qu'on l'a un petit peu préparé,
10:39 on a un peu eu du mal à placer le PTB dans les gagnants ou les perdants,
10:43 parce que de nouveau, il y a de l'eau chaude, il y a de l'eau froide.
10:45 Oui, alors quand on écoute Raoul Edebo, il triomphe.
10:48 Après, il y a les faits.
10:49 Après, quand on écoute tout le monde, tout le monde triomphe, à part les écolos.
10:51 Exactement. Mais le PTB, en fait, en Wallonie, perd des voix.
10:57 Contrairement à ce qu'on pouvait penser, et ce que les sondages ont dit depuis plusieurs mois/années.
11:01 En fait, il résiste beaucoup mieux à Bruxelles, mais ce n'est pas le raz-le-maré
11:06 dont on pouvait s'attendre, en fait.
11:08 Et même l'union de la gauche, je ne sais toujours pas si la gauche en rêvait ou pas.
11:14 En tout cas, le PTB, et peut-être que cette position à la fois très en rupture,
11:19 mais on ne sait pas trop s'il prenait la responsabilité ou pas,
11:22 a finalement joué contre le PTB.
11:25 Peut-être aussi, alors là, c'est refaire l'histoire après le match, c'est toujours facile.
11:30 Peut-être qu'ils sont partis trop vite en campagne, mais sur cette dernière semaine,
11:34 il n'y a plus eu une dynamique, comme Béatrice l'a dit, sur les engagés.
11:38 On a senti que ça montait, que ça continuait à monter. Ce n'était pas le cas.
11:40 Et donc, le PTB s'est beaucoup plus mitigé, en tout cas, qu'est-ce qu'ils disent.
11:43 Si on s'attaque maintenant au morceau, que va-t-il se passer maintenant ?
11:47 On renvoie évidemment nos spectateurs aux pages du soir,
11:51 au site Internet, à l'application pour avoir tous les détails.
11:54 Mais Béatrice, en Flandre, ça pourrait aller relativement vite.
11:58 Oui, sauf surprise, on a l'impression que c'est déjà plié.
12:00 En fait, on a l'impression qu'une coalition entre l'ANVA,
12:04 le CDNV et Voreut est quasiment presque dessinée.
12:08 En tout cas, ils ont une majorité.
12:09 Ils avaient très envie de gouverner ensemble.
12:12 Donc, c'est très bien aussi pour Bardoveur qui a dit très vite dès ce lundi,
12:16 je serai informateur et je mettrai les choses en place.
12:19 Très important aussi pour lui de montrer que ça avance par rapport aux communales
12:22 qui viennent derrière, de couper aussi les ailes à l'idée que
12:24 Vlaams Belang a quand même dit "Ah Bart, si tu fais une majorité avec nous,
12:28 on a l'occasion historique de renverser la table de la Belgique".
12:32 Il va très vite montrer qu'il va mettre d'autres barrières au Vlaams Belang.
12:37 Donc, c'est important qu'ils le disent.
12:38 Au niveau fédéral, on verra bien un peu logiquement,
12:41 il devrait être désigné comme informateur,
12:44 quoi que soit le nom qu'on donne, Bardoveur.
12:47 Il n'est évidemment pas la première famille politique du pays,
12:50 mais ce serait plutôt même les socialistes qui seraient la première famille du pays.
12:53 Ce n'est pas encore tout à fait clair avec les chiffres dont on est au moment.
12:55 Mais par contre, c'est vrai que Bardoveur, étant donné l'importance de la Flandre,
12:59 mais aussi la force de la victoire qu'il a fait par rapport au Vlaams Belang,
13:03 c'est pourquoi il s'apprêtait peut-être à devoir contourner
13:06 ou à devoir désigner malgré tout Tom Van Grieken,
13:09 ce qui aurait été vraiment incroyable.
13:11 Enfin, c'était en tout cas l'obstacle, le Vlaams Belang était énorme.
13:14 Ici, Bardoveur lui offre une porte de sortie assez légitime, en fait.
13:18 D'autant plus qu'il s'est lui-même désigné comme possible premier ministre.
13:23 Et hier soir, à la NVA, dans le QG, avant qu'il monte sur le podium,
13:27 les gens criaient "Barth premier, Barth premier, Barth premier".
13:31 Et donc, voilà, c'est peut-être ce qui va se passer, mais c'est au roi à décider.
13:35 Oui, et puis la NVA, n'ayant pas de point d'entrée en francophone,
13:39 en tout cas, il faut le dire, qui n'a pas réussi son parti électoral
13:43 en Belgique francophone, mais c'est le premier parti.
13:46 Et par rapport à toutes les craintes qu'on avait sur le Vlaams Belang,
13:50 le fait d'être premier parti lui donne évidemment un poids aujourd'hui
13:52 qui est peut-être plus important que quand il était premier parti
13:55 dans d'autres conditions.
13:56 A priori, on pourrait dire que Bardoveur et Georges Léboucher sont les maîtres du jeu.
14:00 Christophe, vous évoquiez le péril du Vlaams Belang.
14:05 Si on remonte au niveau européen, là aussi, on a longtemps annoncé
14:08 les sondages, annoncer un raz-de-marée de l'extrême droite.
14:11 Il n'est pas arrivé, mais la situation n'est pas toute rose pour autant.
14:15 C'est ça, alors on craignait un dimanche noir et un tsunami pour la démocratie.
14:19 Ce n'est pas le cas en Belgique et ce n'est pas le cas en Europe.
14:22 Alors, les situations en Europe sont très contrastées, évidemment.
14:25 Et on voit d'ailleurs, et c'est une remarque plus globale,
14:28 c'est que l'élection européenne, elle se fait souvent sur des enjeux nationaux
14:31 plus que sur des enjeux européens.
14:33 Et on le voit notamment en France.
14:35 Donc forcément, si on regarde la France aujourd'hui et si on regarde le Vlaams Belang,
14:38 parce que répétons-le, le Vlaams Belang n'est pas premier parti, mais monte.
14:42 Donc le Vlaams Belang ne s'est pas éteint.
14:44 Aujourd'hui, le Vlaams Belang gagne des électeurs et de De Wever ne gagne pas d'électeur.
14:47 Il faut être clair, ça ne retient rien à la victoire de Bart De Wever.
14:51 Mais mathématiquement, quand même, on ne peut pas non plus fermer les yeux
14:54 sur la montée de l'extrême droite.
14:55 Évidemment, le résultat, le tsunami en France avec la dissolution
14:59 de l'Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron,
15:02 met la France un peu dans le chaos et dans une période d'incertitude.
15:06 Mais si on regarde ça au niveau européen plus global,
15:08 on voit en tout cas que l'extrême droite ne cartonne pas,
15:12 comme on pouvait craindre que ce soit le cas,
15:14 et que la grande coalition aujourd'hui avec le PPE, le grand parti
15:18 de centre droit qui ne perd pas de voix, la gauche qui en perd un peu,
15:22 mais qui ne s'écroule pas, alors Renew, le parti notamment à cause
15:25 du résultat du parti d'Emmanuel Macron, perd un peu.
15:29 Mais cette coalition garde une majorité confortable.
15:31 Donc le péril de l'extrême droite n'a pas disparu ce soir.
15:34 Mais en tout cas, la montée de l'extrême droite ne remet pas en cause
15:38 la grande coalition et les équilibres globaux au niveau européen.
15:41 Merci beaucoup, en tout cas, Béatrice Delvaux, Christophe Berthy,
15:44 pour ces premières analyses à chaud.
15:46 Et on vous renvoie évidemment vers les pages du Soir,
15:49 vers notre site Internet et notre application.
15:52 Le Soir. Repensons notre quotidien.
15:55 !