Le PS résiste dans ses bastions, le MR progresse mais n’a pas réussi à renverser la table. Défi dégringole à Bruxelles où le PTB pourrait entrer dans une majorité. Il y a beaucoup de choses à dire pour débriefer ce scrutin communal. Pierre Fagnart va analyser tout ça avec Christophe Berti, rédacteur en chef du Soir et Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef.
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00:00L'EPS résiste, dans Sébastien, l'EMR progresse mais n'a pas réussi à renverser la table.
00:04Défi des gringoles à Bruxelles où le PTB pourrait entrer dans une majorité.
00:08Il y a beaucoup de choses à dire pour débriefer ce scrutin communal.
00:12On va analyser tout ça avec Christophe Berty, notre rédacteur en chef,
00:15et Béatrice Delvaux, notre éditorialiste en chef.
00:23Bonjour Béatrice. Bonjour.
00:24Bonjour Christophe. Bonjour Pierre.
00:26Premier renseignement, là de ces élections, c'est la résistance,
00:29on peut dire presque du Parti Socialiste, dans les grandes villes wallonnes,
00:32dans des grosses communes également à Bruxelles.
00:34On peut dire que l'EPS a endigué la vague bleue turquoise du 9 juin dernier.
00:40Oui, évidemment, eux ne le verront pas comme ça,
00:42puisqu'ils contestaient l'idée que cette vague allait pouvoir les engloutir.
00:45Mais de fait, pour ceux qui s'attendaient à ce qu'il y ait une réplique du scrutin du 9 juin,
00:49elle ne s'est pas produite, en tout cas elle ne s'est pas produite avec la confirmation,
00:52entre guillemets, d'une espèce de disparition du Parti Socialiste du pouvoir en Belgique.
00:57Je pense que le 9 juin, le MR et les engagés ont pris le gouvernail fédéral et régional aux socialistes.
01:04Ils n'ont pas réussi, le 13 octobre, à prendre le gouvernail aux socialistes.
01:07Christophe, quand on voit à Mons, à Liège, à Charleroi, à Scarbeck en région bruxelloise,
01:14à Bruxelles-Ville, ça fait quand même beaucoup de communes dans lesquelles l'EPS se maintient et garde le pouvoir.
01:19En effet, je partage l'avis de Béatrice, c'est qu'on n'a pas eu de réplique à ce niveau-là.
01:25Après, il faut relativiser deux choses.
01:27C'est un, l'EPS avait beaucoup d'avance.
01:29Il y a un ancrage local du PS depuis très longtemps en Belgique francophone,
01:32qui fait que penser, même si le MR a pu le rêver dans ses plus beaux rêves,
01:37penser qu'on pouvait renverser à la fois Bruxelles-Ville, à la fois Charleroi, à la fois Liège,
01:43c'est évidemment extrêmement compliqué.
01:44Quand on regarde les plus grandes villes de Bruxelles et de Wallonie,
01:47le PS est en difficulté en fait à Anderlecht et à Verviers seulement.
01:51Tout le reste, le PS garde en fait, soit en majorité absolue,
01:55soit avec la possibilité de, entre guillemets, choisir ses alliés dans la coalition.
02:00Donc c'est plutôt un bon score pour l'EPS.
02:03Il y a évidemment un élément qui était très important, c'était Mons,
02:06évidemment, où il y avait un enjeu dont on avait fait presque un enjeu national,
02:10ou en tout cas régional et francophone,
02:12en pensant que Georges-Louis Boucher, sur la lancée de son triomphe du 9 juin,
02:18allait pouvoir renverser Nicolas Martin.
02:20Ce n'est pas le cas, et de loin.
02:21Alors, Georges-Louis Boucher progresse, il ne faut pas 30% pour le MR à Mons,
02:26c'est un résultat historique,
02:27mais c'est très loin, évidemment, de pouvoir renverser le PS.
02:30Donc il y a un symbole, là, si vous voulez, de ce que disait Béatrice,
02:34que le PS fait plus que résister.
02:35Oui, Béatrice, Georges-Louis Boucher le disait dans son discours ce soir,
02:39juste après le scrutin, en disant qu'on n'a pas perdu en fait.
02:43Il y a quand même beaucoup d'endroits où il progresse.
02:46Alors certes, ce pari symbolique, il est perdu,
02:49mais sur le fond, peut-être que le MR gagne quand même un petit peu ?
02:52Oui, c'est vrai, mais c'est vrai que ce n'est pas nous qui avons fait de Mons la bataille symbolique,
02:57et Georges-Louis Boucher, il s'y paye un peu le prix
03:01pour le poids qu'il a mis dans le fait d'aller décrocher la ville de Mons
03:04et d'être bourgmestre à Mons.
03:07On avait fini par croire, et il le faisait croire un peu,
03:09que comme je le disais parfois un peu ironiquement,
03:12que Georges-Louis Boucher marchait sur l'eau, on allait vérifier s'il marchait sur l'eau.
03:15Il n'a pas eu le scalp de Nicolas Martin, le bourgmestre de Mons,
03:20et il n'aura pas le scalp de Paul Magnette.
03:21Or, il l'a fait croire en fait.
03:23Et donc dès lors, un peu paradoxalement,
03:26le fait que le MR soit en progression dans beaucoup d'endroits en fait,
03:30dans nombre de communes, dans nombre de grandes villes,
03:32il est en progression à Charleroi aussi,
03:34il est en progression, Christophe l'a dit, à Mons.
03:36Ce n'est pas que ça passe au second plan,
03:38enfin noté, mais ça passe au second plan.
03:40La première chose qu'on conclut, c'est quand même le fait que le PS est toujours vivant.
03:44Après cette élection.
03:45C'est vrai aussi, parce qu'on parle du MR,
03:48bon, le MR progresse partout,
03:50son président a perdu son combat, le combat de la ville de Mons.
03:53Par contre, les engagés,
03:55qui étaient l'autre gagnant du scrutin du mois de juin,
03:58lui, il gagne quand même beaucoup d'endroits, il progresse,
04:00mais surtout, son président sort renforcé, historiquement décuplé,
04:06et s'impose un peu, il faudra regarder la figure de Maxime Prévost,
04:09parce qu'il sort un peu comme la personnalité clé du monde politique francophone,
04:12le recours, une personnalité, une espèce d'empereur Prévost,
04:16qui masque aussi parfois, peut-être, certaines faiblesses des engagés,
04:18mais grosso modo, la résurrection ou la renaissance des engagés,
04:22elle est laissant tâche après ce scrutin ici.
04:24Oui, j'allais le dire, Christophe, en fait, quand on regarde les chiffres,
04:26c'est peut-être bien les engagés et Maxime Prévost,
04:28les grands gagnants de ce scrutin, en tout cas au niveau francophone.
04:30En tout cas, en Wallonie, parce qu'à Bruxelles, c'est beaucoup, beaucoup plus contrasté.
04:33On le savait, il partait avec peu de figures connues à Bruxelles,
04:36donc il faut aussi, ce n'est pas un handicap pour les engagés,
04:40mais il faut aussi relativiser ça clairement.
04:42Quand on voit notamment au niveau provincial, l'EMR et les engagés progressent.
04:46Donc, le PS, c'est un peu compliqué,
04:49parce qu'on a parfois le sentiment, dans les élections communales,
04:51que c'est Jacques Martin, tout le monde a gagné,
04:52parce que forcément, la lisibilité du scrutin est beaucoup plus difficile qu'au niveau...
04:57Voilà, exactement, et chacun peut se targuer de quelques victoires,
05:00à part certains partis qui n'en ont, malheureusement pour eux, pas du tout.
05:03Mais donc, clairement, les engagés confirment,
05:06clairement, M. Prévost est en position de force,
05:09à la fois au niveau régional avec l'EMR,
05:12et à la fois pour aussi ce qui va être dans les futures négociations,
05:16ou les actuelles négociations fédérales.
05:18On peut dire que c'est différent,
05:19mais ils sont encore renforcés, en tout cas dans sa crédibilité de temps.
05:22À Bruxelles, c'est beaucoup plus contrasté pour les engagés.
05:24Il y a un autre constat qu'on peut faire à Bruxelles, c'est la...
05:28Alors, je ne sais pas quel terme il faut utiliser,
05:30mais est-ce que Défi est un parti en voie de disparition ?
05:32En tout cas, ils n'ont quasiment plus de conseil communaux.
05:35Il y a même une perte un peu symbolique,
05:37quand on voit que le fils Minguin, en fait, n'a pas gagné du tout,
05:42enfin, ne sera plus présent au conseil communal de Bruxelles.
05:44Fabien Minguin, pardon, oui.
05:46Moi, j'ai l'impression qu'il faut...
05:47Évidemment, on se concentre sur les grands partis,
05:50sur les grandes tendances.
05:51On se dit que l'électeur a rendu, via les communales,
05:55en tout cas, sa complexité ou sa diversité
05:57au paysage politique francophone,
05:58en se disant, oh, attention les gars, les jeux ne sont pas aussi faits.
06:01Ce n'est pas aussi binaire qu'est-ce qu'on peut voir.
06:03Il reste encore quelques grands courants,
06:04mais on doit vraiment peut-être être encore plus attentif
06:07aux deux petits partis, entre guillemets,
06:10un qui n'existait même pas avant l'élection communale, quasiment,
06:13qui sont Tim Aïdar et le PTB à Bruxelles,
06:18qui sont pour l'un, un parti d'extrême gauche,
06:19et pour l'autre, un parti au contour,
06:22pour au minimum, assez incertain, imprécis,
06:25qui a mené une campagne ambiguë, souvent souterraine,
06:28en excitant une espèce de populisme communautarisme
06:31qui est, nous pensons ici au soir,
06:34dangereux, en tout cas, à regarder de près.
06:36Et donc, je pense qu'il y a un devoir, sur Bruxelles en particulier,
06:40pour les formations politiques traditionnelles,
06:42au-delà de regarder, penser leur propre plaie,
06:44faire leurs propres alliances,
06:45à se demander comment récupérer les voix qui sont allées
06:48au communautarisme ou à l'extrémisme de gauche,
06:51pour les ramener vers ce que je dirais des partis politiques plus traditionnels,
06:54ou les ramener tout simplement à l'élection,
06:56parce qu'il y a aussi toujours,
06:57on en a moins parlé cette fois-ci,
06:58mais des gens qui ne sont pas allés voter, en fait.
07:00Christophe, ça vous inspire quoi, le succès d'Aïdar à Bruxelles ?
07:03En effet, je partage ce que je dis, Béa, évidemment,
07:06sur la, en tout cas, on doit regarder ce parti
07:10avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de circonspections
07:13et travailler, nous, pour comprendre ses contours.
07:16Je pense que ce soir, à Bruxelles, il y a trois éléments importants.
07:19C'est effectivement la team fois d'Aïdar.
07:22Derrière un homme, arrive à avoir 28 conseillers communaux.
07:26C'est quand même absolument énorme.
07:277 à Molenbeek, 7 à Anderlecht, 5 à Jette, 5 à Bruxelles, 4 à Skarbeek.
07:33C'est pas anodin, c'est quelque chose
07:34dont on ne soupçonnait pas l'existence il y a presque un an.
07:37Un parti qui n'existait pas il y a 4 mois.
07:39Exactement, c'est quand même un élément important.
07:41Deux, pour revenir sur ce que vous disiez,
07:42aujourd'hui, des filles, alors en voie de disparition,
07:45il faut juste relativiser, c'est que des filles gardent deux maillots rats
07:49à Odergem et à Wall-U.S.A. Lambert,
07:51même si M. Minguen perd sa majorité absolue.
07:54Par contre, le symbole pour des filles, c'est Skarbeek,
07:58où M. Clairefailly perd énormément sa cinquième partie
08:04alors qu'il était bourgmestre, alors qu'il était ministre régional
08:07et il avait laissé son maillot rat.
08:09Ça explique aussi, d'ailleurs, peut-être quelque chose.
08:11Mais en tout cas, moi, je me souviens d'un défi
08:14où M. le bourgmestre d'Odergem, M. Gauzoin,
08:19était la personne qui avait eu le plus de voix en 2014
08:22aux élections régionales.
08:23On voit aujourd'hui qu'en fait, il y a un manque de renouvellement,
08:26à part Mme Raoni, qui est maintenant présidente du parti,
08:29il n'y a plus de figure et on voit que Fabien Minguen,
08:32par exemple, à Bruxelles-Ville, n'arrive pas à se maintenir.
08:35Donc, effectivement, c'est un parti qui doit rechercher des jeutes,
08:40entre guillemets, si c'est possible.
08:41Mais c'est effectivement un parti, un résultat un peu catastrophique.
08:45Le troisième élément fort, Béatrice le disait, c'est le PTB.
08:48On a ce soir le Parti socialiste qui négocie avec le PTB à Molenbeek.
08:53Ce serait une première historique à Bruxelles et même en Wallonie.
08:58Et donc, c'est quand même, le PTB, à mes yeux, un résultat contrasté.
09:03Contrairement à ce que peut dire Raoul Hedebouw,
09:04qui rêvait sans doute, peut-être même trop fort,
09:07de doubler le nombre de conseillers communaux.
09:09On voit qu'il progresse certainement à Bruxelles,
09:12il progresse à Molenbeek, il progresse à Herstal, il progresse à Serein.
09:16Il y a, par contre, d'autres endroits où le résultat
09:18est beaucoup plus contrasté pour le PTB.
09:20Par contre, par rapport à ce qu'on disait,
09:23c'est un parti d'opposition qui fait beaucoup de bruit
09:25et qui essaye de ramener les mécontents,
09:27mais qui, au bout du compte, ne va pas au pouvoir.
09:28Là, ils sont plus qu'aux portes du pouvoir,
09:31dans une grosse commune bruxelloise
09:33et éventuellement dans une ou deux communes liégeoises.
09:35Béatrice, sur le PTB.
09:37Ce qui est intéressant, c'est que souvent,
09:39dans la campagne électorale de juin,
09:40en fait, Paul Magnette, notamment ici,
09:42quand il était venu rencontrer nos lecteurs,
09:44avait quand même fait du PTB son ennemi.
09:46C'était quand même le parti qui ne voulait jamais monter au pouvoir.
09:48On l'a vu encore quand on est allé à Charleroi,
09:50ou avec Thomas Dermine,
09:52où on était avec des lecteurs à l'Éden, à Charleroi.
09:55Monsieur Dermine avait été extrêmement dur
09:57face à la candidate du PTB.
09:59Il avait même quitté le micro du duel qu'il faisait en disant
10:03« De toute façon, ce que vous faites proposer, c'est irréaliste.
10:06Vous ne montrez jamais rien. Vous n'êtes pas des partis pour gérer. »
10:09C'est vraiment du dédain, du mépris et de l'exclusion.
10:11Et ici, je suis curieuse aussi de voir comment le président du PS
10:15va encadrer, accompagner, accepter
10:18que Mme Moreau se lance dans une négociation
10:22avec le PTB pour sauver sa tête.
10:24Parce qu'ici, elle a le choix, très bizarrement à Molenbeek,
10:27de prendre le PTB, voire Fouad Haïdar,
10:30pour sauver ce qu'elle appelle une majorité progressiste
10:33et son propre maillot roi.
10:34Écolo, mais elle devra composer.
10:37Écolo seul n'y suffirait pas.
10:38C'est quand même une expérience particulière.
10:41J'aimerais bien voir comment le PS va en faire
10:43une première, une tentative, etc.
10:45Par ailleurs, il y a des communes flamandes
10:47dans lesquelles le PVDA, par exemple, en Flandre,
10:50a gouverné, notamment à Borgerhout,
10:52qui avait des résultats,
10:54qu'il est trop long ici de détailler,
10:55mais qui sera intéressant à regarder.
10:57Donc, je pense qu'ici, il faut surtout
11:01essayer de comprendre ce qui s'est passé.
11:02Et surtout, on rappelle que Julien Thomas chez nous
11:04avait fait une excellente analyse de la situation à Molenbeek,
11:07qui était quand même extrêmement catastrophique
11:09au niveau des différents indicateurs.
11:11Pour une commune qui est difficile,
11:13je ne porte pas nécessairement de jugement
11:14sur le fait que c'est plus facile à faire
11:16si ce n'était pas les socialistes qui étaient au pouvoir.
11:17Mais en tout cas, il y a un défi Molenbeek à relever.
11:20Et on va voir ici quelle capacité il y a
11:22pour une nouvelle majorité à le relever,
11:24une majorité recomposée à relever les défis,
11:27parce que Molenbeek est une commune centrale
11:29pour Bruxelles et pour une certaine
11:32capacité à apporter des solutions
11:34à un vivre-ensemble bruxellois qui est compliqué.
11:37S'il y a un fait historique avec peut-être
11:39le PTB au pouvoir Molenbeek,
11:40il y en a un autre, c'est le Vlaams Belang
11:42et sa majorité absolue à Ninove.
11:45C'est un signal où on pouvait s'y attendre
11:51un petit peu, vu les résultats déjà de 2018.
11:53Oui, tout à fait.
11:54Donc d'abord, il y a un élément quand même
11:56qu'il ne faut pas sous-estimer,
11:57qui est inquiétant, c'est qu'il y a une ville
11:58à 25 kilomètres de l'endroit où on se parle
12:01maintenant à Bruxelles,
12:02qui est en majorité absolue à l'extrême droite.
12:05Ce n'est quand même pas rien.
12:06Moi, ça me fait peur.
12:07Et quand j'entends le discours du bourgmaistre,
12:11notamment sur les francophones ou sur les étrangers,
12:13dès ce soir, je ne peux pas vous dire
12:15autre chose que je trouve ça extrêmement inquiétant
12:18pour la démocratie.
12:20Ceci étant dit, comme pour le PTB,
12:22le résultat du Vlaams Belang est contrasté.
12:25Alors on a un peu,
12:26et Béatrice expliquera ça beaucoup mieux que moi,
12:28mais on en a fait tellement sur le Vlaams Belang
12:30parce qu'on avait tellement peur le 9 juin
12:32et puis Bardeweever est apparu comme le sauveur,
12:34entre guillemets, en remettant le Vlaams Belang
12:37à sa place, si je peux même oser m'exprimer comme ça.
12:40On en a beaucoup moins parlé dans cette campagne ici.
12:42On a notamment, en verse, fait le duel entre eux et la N-VA.
12:48Mais quand même, c'est un élément qui est important.
12:50À part ça, et d'une manière générale,
12:52si le Vlaams Belang a des résultats très contrastés,
12:55la N-VA, elle, par contre, a des résultats
12:57qui sont dans la foulée totale du 9 juin.
13:01C'est cela, clairement, du côté flamand.
13:02Il y a une réplique du 9 juin
13:04qui donne une assise quand même assez formidable
13:07à Bardeweever pour les négociations fédérales.
13:11Aujourd'hui, Bardeweever est le roi d'Anvers,
13:13est le roi de la Flandre et donc pourra...
13:16Il va falloir que les francophones résistent énormément.
13:19On n'en parle pas beaucoup.
13:20On avait mis un peu ça sous le tapis.
13:21On parle maintenant d'un gouvernement fédéral à Saint-Nicolas.
13:24Mais je pense que la N-VA ne va pas être soft dans les négociations
13:30vu les résultats électoraux, deux fois de suite en quelques mois.
13:34Béatrice, pour le Belang, Ninov, c'est un symbole,
13:37mais derrière, entre guillemets, ça patine.
13:41Alors on met des gros guillemets, comme on avait mis des gros guillemets
13:43à leur défaite du 9 juin, qui n'en était pas vraiment une.
13:46Mais au-delà du symbole Ninov, il n'y a pas grand chose derrière.
13:49Pas grand chose.
13:50Il y a quand même un Belang qui est très présent,
13:53malgré tout, dans le paysage politique flamand.
13:55Il ne réussit pas à percer.
13:57Ici, il y a encore Denderley où il y a des interrogations.
14:00Il y a aussi, il faut le noter à ce stade,
14:03des présidents de partis qui ont tenu bon pour dire à leurs troupes
14:07qu'on ne pactisera pas avec le Belang.
14:09Il y a un cordon sanitaire qui a tenu bon.
14:10Donc il faut quand même redire que Bardo Weaver a redit avant l'élection
14:14qu'il n'y aurait pas de majorité avec le Belang
14:18dans le fait aussi des N.V. a été à la manœuvre.
14:20Et le président du C.D.N.V. aussi, Samy Mahdi,
14:23a dit à une de ses bourgmestres à Saint-Tronc,
14:26je pense qu'en tout cas, elle avait laissé sous-entendre
14:28qu'elle pourrait aller en majorité avec le Belang si ça se mettait.
14:31Il a dit que c'était hors de question.
14:33Donc je pense que par ailleurs, ça reste très, très important, en fait,
14:35qu'il y ait des consignes claires qui soient données.
14:37Et c'est vrai que le Belang, ce qu'on apprend, en fait, ici,
14:41c'est que le danger, l'alerte rouge, en fait, qui est donnée par Ninov,
14:47c'est qu'à partir du moment où il y a une personnalité très charismatique
14:51qui n'a pas beaucoup de problèmes et d'obstacles,
14:56enfin qui va franc devant faire sa campagne,
14:59aller chercher avec tout ce qui est de plus raciste,
15:02d'extrémiste vers sa population qui va dans le sens du poil
15:05et qu'il n'y a pas de contrepoids suffisant,
15:08que quelqu'un qui porte cette idéologie peut tout seul,
15:10à un moment donné, décrocher le pouvoir.
15:12Et que donc, ce qui s'est passé à Ninov, on doit le regarder, l'interroger.
15:16Ça a été, on a beaucoup déjà interrogé sur comment est-ce qu'on peut empêcher
15:20cette chose de se produire. Elle s'est produite.
15:24On doit juste espérer que ça...
15:26Enfin, je pense qu'il y a un hasard, entre guillemets,
15:28parce qu'il y a une personne, ce dazolaire, qui séduit.
15:31Si ailleurs, autrement, il y avait eu, par exemple,
15:34à la tête d'Anvers, Dubelang,
15:35une personnalité capable de défaire Bardo-Weaver,
15:38ça s'est fait à très peu de choses aux élections fédérales,
15:42eh bien, on n'est pas à la Brice là.
15:44On est à Brice. Ça, nulle part.
15:46On le voit, ce qui se passe en Allemagne, par exemple,
15:48ce qui s'est passé en Thuringe,
15:49ce qui s'est passé dans d'autres villes, maintenant, d'Allemagne de l'Est.
15:53On voit que c'est possible, en fait.
15:54Et donc, ça nous demande beaucoup d'humilité,
15:57mais aussi de regarder, comme disait Christophe,
16:00à la fois, on a peur, on est un peu paralysé,
16:04mais on doit absolument continuer à combattre,
16:07à faire notre travail, nous, de journalistes,
16:08et on doit se féliciter que dans le nord du pays,
16:12aucun média, en fait, ne cède à la propagande de l'extrême droite
16:18et qu'il y a des cordons sanitaires
16:19faits par les partis traditionnels politiques flamands
16:21qui restent en béton pour le moment.
16:23On doit aussi le saluer.
16:24Juste un dernier petit mot, toujours sur la Flandre.
16:26On remarque, Christophe, que, en gros,
16:29les partis qui participent aux négociations Arizona
16:32pour un gouvernement fédéral,
16:33ils ont tous confirmé, plus ou moins.
16:36Ils peuvent surfer sur la dynamique du 9 juin.
16:38Exactement, c'est ce que je disais tout à l'heure,
16:39c'est qu'autant la réplique côté francophone
16:41est plus mitigée, contrastée, c'est ce qu'on a analysé.
16:45Du côté flamand, effectivement,
16:46la table de négociation et M. Madi et M. Rousseau
16:51et M. De Wever vont arriver confortés par les lecteurs
16:54deux fois en quelques mois.
16:56Merci beaucoup, en tout cas, pour cette analyse
16:59On peut évidemment également en retrouver dans le journal,
17:02sur notre site, dans notre application.
17:04Et on se retrouve très vite pour de nouvelles analyses,
17:06aussi en vidéo.