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00:00 Avec plus de 41,9% des suffrages exprimés, soit 10% de plus qu'au plan national,
00:05 la liste menée par Jordan Bardella sort largement gagnante des élections européennes dans notre département de Vaucluse.
00:11 Et c'est ce qu'on va voir avec l'invité David Doba du 6-9 France Bleu.
00:14 - Hervé Delépineau, bonjour. - Bonjour.
00:16 - Merci d'être avec nous, député de la 3e circonscription de Vaucluse.
00:19 Pour reprendre les mots, ici même sur notre antenne, il y a quelques minutes de Jean-François Lovizolo.
00:23 Que ce soit au niveau national ou au niveau local, le RN a plié le match ?
00:28 - Oui, il a plié le match parce qu'il a été le vecteur d'un message que beaucoup de Français ont voulu envoyer à Emmanuel Macron et son exécutif,
00:36 changer la feuille de route puisque nous partons dans le mur.
00:39 Donc je pense qu'il y a eu, en quelque sorte, une motion de censure populaire via les urnes et c'est une bonne chose.
00:45 - Là, vous êtes en train de nous dire que c'était un vote contestataire ?
00:48 - Pas que. Une contestation de la politique de Macron, c'est une évidence.
00:52 Mais le groupe RN à l'Assemblée nationale a montré sa capacité à se saisir des dossiers, à aller travailler, à être pertinent dans ses observations.
01:01 Et ce que certains ont appelé, avec un peu d'humour, la stratégie de la cravate,
01:07 en réalité les Français ont vu que des députés RN, c'est utile, ça fait avancer les choses et dans le bon sens.
01:13 Nous avons été des vigiles, nous avons pu dénoncer les mauvais coups qui étaient préparés par la Macronie.
01:18 Je pense que les Français, aujourd'hui, veulent nous confier davantage de responsabilités.
01:21 - Hugo, redonnez ce chiffre, 41,9% des suffrages exprimés, c'est 10% de plus qu'au plan national, pour ce qui est du Rassemblement national.
01:30 On est au-delà des 50%, si on ajoute la liste portée par Marion Maréchal.
01:35 Comment expliquer que le Vaucluse soit à ce point une terre d'extrême droite ou de droite dure ?
01:42 - Le Vaucluse est une terre qui est en souffrance. Et n'oublions jamais que le politique est là pour améliorer le sort de ses concitoyens.
01:51 Nous sommes le cinquième département le plus pauvre, nous concentrons énormément de problématiques sur le département.
01:56 Nous avons une désindustrialisation, une crise agricole, une immigration massive.
02:02 Nous sommes parmi les départements de France où la délinquance est la plus active, le trafic de stupéfiants,
02:08 le déclassement social, la problématique de nos aînés avec des EHPAD qui ne cessent de recevoir des résidents mais bientôt il n'y aura plus suffisamment de place,
02:17 une jeunesse qui quitte le département parce qu'il n'y a pas de perspective professionnelle.
02:22 - Mais c'est le cas de beaucoup d'autres départements. - Oui, particulièrement le Vaucluse auquel je suis particulièrement attaché, vous le savez.
02:27 - Et donc c'est pour ça que les électeurs se tournent vers le Rassemblement national, notamment mais également vers Reconquête ?
02:33 - Oui, je pense qu'il y a au niveau du Rassemblement national une nouvelle offre politique,
02:39 une volonté très clairement affichée par Marine Le Pen, Jordan Bardella, les députés du Rassemblement national de mener une autre politique,
02:47 c'est-à-dire améliorer le pouvoir d'achat des Français, améliorer leur sécurité,
02:51 et tout ça dans un contexte géopolitique international assez, je dirais, perturbant,
02:56 puisque nous avons par ailleurs un président de la République qui joue les vattes en guerre,
03:00 alors que nous savons très bien qu'il y a certaines lignes rouges à ne pas franchir.
03:04 - Bonjour Vaucluse, 7h46, un 6/9 spécial européenne, on décrypte pour vous les résultats justement chez nous en Vaucluse,
03:10 et vous les commentez au 04 90 14 04 04.
03:14 Question qu'on vous pose, comment vous expliquez-vous justement cette percée de l'extrême droite en France et chez nous en Vaucluse ?
03:20 Alors qu'espérez-vous et peut-être que redoutez-vous avec la dissolution de l'Assemblée nationale ?
03:24 On en parle ensemble avec Hervé de Lépinot, notre invité, député Rassemblement national de la 3e circonscription de Vaucluse,
03:31 et on a justement un autre Hervé qui sur notre Facebook écrit à propos de cette dissolution.
03:36 Enfin une bonne décision, adieu ces députés qui n'ont que le nom et qui ont montré un spectacle déplorable pendant des mois.
03:43 Il évoque des bagarres, des insultes, des provocations, alors dehors, point d'exclamation,
03:47 pour lui cette Assemblée était indigne et déplorable,
03:50 pendant que Louise Zéninou évoque plutôt le fait que ça va tomber effectivement cette élection pendant le départ des vacances d'été.
03:56 Hervé de Lépinot, est-ce que vous avez été surpris par l'annonce du chef de l'État ?
03:59 C'était une demande de Jordan Bardelat qui dans son discours a souhaité cette dissolution de l'Assemblée.
04:04 Une heure après, même pas une demi-heure après, le chef d'État lui a répondu.
04:07 En fait c'est la soudaineté qui nous a tous surpris,
04:09 qu'il y ait une certaine logique à la lecture d'un scrutin où la liste portée par le président de la République
04:15 et le Premier ministre qui ont mouillé leur chemise dans la campagne.
04:18 C'était une erreur d'ailleurs ? Selon vous ?
04:20 C'est un choix.
04:21 C'est de nationaliser une élection qui est européenne à la base ?
04:24 Oui mais vous avez compris qu'il y a un enjeu je dirais au niveau européen
04:28 qui est de créer un grand État fédéral auquel Macron d'ailleurs travaille.
04:33 Les Français lui disent non, votre Europe fédérale on n'en veut pas,
04:37 on veut que les nations restent quand même avec une part d'indépendance significative.
04:41 Mais pour revenir à votre question concernant l'annonce de la dissolution,
04:44 oui il a pris un peu tout le monde de cours, je pense son propre camp en premier,
04:48 mais c'est une certaine je dirais logique par rapport au scrutin qui est sorti des urnes hier.
04:53 Alors là on retrouve par contre Emmanuel Macron dans sa volonté systématique
04:58 de fracturer la société française, de mettre en difficulté ses concitoyens.
05:03 Vous avez vu le calendrier, on a trois semaines pour cette élection.
05:07 Donc le Rassemblement National va s'adapter parce que nous avons l'habitude
05:12 d'être pris parfois en défaut, de chercher à nous mettre en défaut,
05:17 mais nous avons d'autres candidats, d'autres courants politiques qui vont être dans la difficulté.
05:22 Vous avez aujourd'hui à peu près 80 députés à l'Assemblée Nationale,
05:25 il vous en faut quasiment 200 de plus pour obtenir la majorité absolue.
05:29 Est-ce que vous avez les bras pour ? Est-ce que vous allez vous rapprocher ?
05:33 C'est ce que souhaite aussi Marion Maréchal que vous connaissez bien, vous avez travaillé avec elle.
05:36 Mais je pense aussi à Nicolas Dupont-Aignan, à Florian Philippot.
05:39 Est-ce qu'il va y avoir des tractations, des discussions entre vous
05:42 pour tenter d'obtenir ces 200 députés qui vous sont quasiment obligatoires
05:45 pour obtenir cette majorité absolue ?
05:47 Le score sorti des urnières nous oblige à créer une grande coalition
05:52 pour changer radicalement de politique.
05:55 C'est un premier renseignement de ce scrutin.
05:59 Le Rassemblement National ne pourra pas naviguer en solitaire
06:03 dans les deux prochaines années, c'est certain.
06:06 Ensuite, je vous renvoie à des sondages qui avaient été faits au mois de décembre.
06:10 Que se passerait-il s'il y avait une dissolution ?
06:13 Certains instituts nous donnaient une majorité absolue,
06:16 d'autres une majorité relative, mais pas très loin de la majorité absolue.
06:20 Et autre enseignement de ce scrutin des Européennes,
06:23 pour une fois les instituts de sondage ne se sont pas plantés.
06:26 Puisqu'on a eu une récurrence des rapports de force
06:29 qui se sont maintenus jusqu'au scrutin final.
06:31 Donc je pense que nous aurons possibilité de créer une majorité stable à l'Assemblée.
06:35 Personnellement, vous allez vous représenter ?
06:37 Oui, bien sûr.
06:38 Certains estiment, enfin un peu de politique fiction,
06:42 que la volonté du chef de l'Etat c'est d'user le RN au pouvoir,
06:47 comme on dit régulièrement.
06:49 On pense notamment à ce qui s'était passé avec Jacques Chirac et Lionel Jospin.
06:52 Il y avait une cohabitation, dissolution de l'Assemblée, cohabitation.
06:55 Puis Lionel Jospin n'était pas au second tour de l'élection présidentielle suivante.
06:58 Et là l'idée, selon certains encore une fois, du chef de l'Etat serait de dire
07:02 "Ok, on va laisser les clés au RN et on va voir ce qu'il va pouvoir faire,
07:06 peut-être en dégonflant le fantasme qu'il y a autour du RN".
07:09 Vous pensez que c'est ça la réalité ?
07:11 Je pense qu'il y a une part de vrai, oui c'est évident.
07:14 Soyons très clairs, Emmanuel Macron se fiche des Français, se fiche de la France.
07:19 Lui sa tête est ailleurs, sa tête est au sommet d'une construction européenne.
07:23 Et ma foi, s'il peut fracturer, diviser, il le fera.
07:27 Alors, vous avez évoqué les deux précédents de cohabitation,
07:32 on apprend beaucoup des erreurs des autres.
07:34 Donc il est évident que nous chercherons à ne pas commettre les mêmes erreurs.
07:38 Mais nous allons nous récupérer une situation qui est catastrophique.
07:41 Une dette abyssale, une insécurité galopante, l'organisation des JO.
07:45 Je reviens au contexte géopolitique particulièrement tendu,
07:48 avec cette guerre en Ukraine qui n'en finit pas.
07:51 Mais nous avons également le conflit israélo-palestinien qui risque de déborder
07:55 puisque Israël envisage des bombardements massifs sur le Liban.
07:59 Donc vous voyez qu'on est dans un contexte où il va être extrêmement compliqué
08:04 de pouvoir stabiliser très rapidement la situation.
08:07 - C'est de la folie d'aller à Matignon aujourd'hui dans ce contexte ?
08:09 - Non, je ne dirais pas que c'est de la folie, parce que nous, nous prenons nos responsabilités.
08:12 Nous prenons nos responsabilités, donc nous aurons un audit très rapide
08:16 à faire des dossiers en cours, pour d'abord privilégier les points
08:21 sur lesquels on peut avoir une action rapide,
08:23 et ça touche particulièrement au pouvoir d'achat des Français.
08:25 Là il y a encore une hausse de gaz qui est annoncée,
08:27 on empêchera la hausse de gaz.
08:29 On va rediscuter le marché européen, l'électricité, pour baisser la facture.
08:32 Ce sera bon pour les consommateurs, personnes physiques,
08:35 mais également pour les entreprises.
08:37 Donc on espère retrouver de la croissance,
08:39 parce que la facture énergétique va diminuer pour nos acteurs économiques.
08:43 - 6/9 spéciale européenne, n'hésitez pas à interpeller notre invité ce matin,
08:47 Hervé Delépineau, député Rassemblement National de la 3ème circonscription de Vaucluse.
08:51 On vous pose la question, comment vous expliquez-vous la percée de l'extrême droite en France et en Vaucluse ?
08:56 On a Lydie qui écrit notamment sur notre Facebook, à propos de ces élections législatives
09:01 provoquées par Emmanuel Macron avec cette dissolution.
09:03 Pour elle c'est un mauvais poker.
09:05 Pendant que Stéphane écrit ces quelques mots,
09:08 "Macron, la France ne te supporte plus".
09:10 - Hervé Delépineau, vous allez donc devoir faire campagne,
09:13 pendant 3 semaines, une campagne expresse.
09:15 Sur quel thème et comment vous organisez en Vaucluse ?
09:17 - Alors on va en fait d'abord montrer le bilan de nos 18 mois en tant que député
09:22 et je pense qu'il n'est pas mauvais.
09:24 - Vous pensez à quoi en disant ça ?
09:27 - Moi je me suis particulièrement investi au sein de la commission des affaires économiques
09:31 pour que nos agriculteurs retrouvent la possibilité de gagner leur vie correctement.
09:37 Alors c'est pas gagné, il y a une loi d'orientation agricole
09:40 qui est sortie, totalement insuffisante à mon avis,
09:43 d'ailleurs c'est la raison pour laquelle j'ai voté contre.
09:45 Mais j'ai pu quand même cranter certains dossiers au sein de la commission
09:48 et surtout avoir l'écoute de mes collègues qui ne sont pas de mon bord.
09:52 Et ça c'est extrêmement important parce que la construction de la loi,
09:55 ça se fait aussi avec les autres.
09:57 Et le deuxième point, bien évidemment,
09:59 touchera la nécessité de restaurer la sécurité de nos concitoyens.
10:03 Il ne vous a pas échappé que le Vaucluse, comme je l'ai dit tout à l'heure,
10:07 est plutôt dans la zone rouge de la Corte Nationale de la Sécurité.
10:11 Eh bien, il faudra que le ministère de l'Intérieur reprenne en main cette question
10:16 pour pouvoir rassurer nos Français.
10:18 Et là, pas besoin de gros moyens, il faut surtout de la volonté politique.
10:21 - Avec un score comme celui que vous avez réalisé dans le département,
10:24 je parle vous évidemment, je parle du Rassemblement National,
10:27 est-ce que le risque n'est pas de croire que tout est déjà acquis ?
10:29 - Absolument pas. Alors là, vous savez, nous on a appris à agir avec beaucoup de modestie.
10:35 Je vous rappelle que le Rassemblement National et avant le Front National
10:39 a souvent mené des batailles, même toujours seuls contre tous.
10:43 Eh bien, malgré ce qu'on appelait à l'époque le Front Républicain,
10:46 nous avons réussi à progresser.
10:48 Et il n'y aura pas de Front Républicain cette fois-ci.
10:51 Parce que les Français, je le répète, par la puissance du vote d'hier,
10:55 a bien montré que tout ça, ça suffit.
10:58 Le Rassemblement National est un parti républicain, totalement inscrit dans la République.
11:03 Et d'ailleurs, leurs députés ont montré qu'ils étaient capables de jouer la règle républicaine.
11:07 - Merci beaucoup Hervé Delupineau d'avoir été France Bleu Vaucluse ce matin,
11:10 député de la troisième circonscription de Vaucluse, pour quelques jours encore.
11:15 - Ou quelques heures, ça sera une fois le décret de dissolution du président de la République
11:20 paru au journal officiel.
11:22 Mais je reste conseiller départemental, donc je reste toujours attaché
11:25 à mon territoire et à mon département.
11:27 - Et ce résultat des élections européennes que vous continuez à commenter,
11:30 vous êtes nombreux à le faire ce matin sur notre page Facebook.