Elections : l'Europe qui vient 

  • il y a 4 mois
Si l'extrême droite continue à gagner du terrain en Europe, les partis de gauche résistent dans beaucoup de pays et les équilibres au sein du Parlement européen ne seront pas fondamentalement modifiés par les élections européennes du 6 au 9 juin. Droite, extrême droite et libéraux dominent l'hémicycle, et l'opposition à la politique ultra-libérale de l'UE suivie par tous les grands Etats de l'Union, restera la cible des groupes de gauche.

Résultats détaillés des élections européennes dans les pays clés avec l'analyse et les commentaires depuis Bruxelles avec David Lundy, du groupe La Gauche et la réaction du chef du groupe, Marc Botenga. Découvrez également les réactions d' électeurs de différents pays européens qui avaient choisi le Parlement européen de Strasbourg pour suivre la soirée électorale où cette émission a été enregistrée dimanche 9 juin, en fin de soirée.

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue au Parlement européen de Strasbourg pour une émission spéciale qui est consacrée bien sûr aux résultats des élections européennes en Europe, dans toute l'Europe.
00:10Nous serons en direct tout à l'heure de Bruxelles et nous parlerons aussi ici de Strasbourg évidemment, on commentera.
00:18Le but c'est de donner les résultats bien entendu et on commentera et on analysera ces résultats devant vous, avec vous, avec nos invités.
00:25Une petite précision qui a de son importance, nous sommes dimanche soir ici, les 22 heures un peu passées au Parlement européen.
00:33Donc tout ça pour dire que vous allez écouter cette émission un peu en décalé. Nous n'avons pas absolument tous les résultats de l'Europe, puisqu'on va parler essentiellement de l'Europe.
00:44Mais ces résultats vont nous parvenir, on a les grandes tendances bien sûr, et ces résultats vont nous parvenir au fur et à mesure de notre entretien.
00:51Je vous présente tout de suite nos invités. A Bruxelles, c'est David Vindi. Bonjour David.
00:57Bonjour Jean-Jacques.
00:59Et merci d'être avec nous. Je rappelle que vous êtes le chef du groupe La Gauche, chef de la communication du groupe La Gauche au Parlement européen.
01:08On sait que vous êtes en plein travail, que c'est l'ébullition chez vous. Merci d'être là, c'est vraiment très très gentil.
01:14On attend vraiment des informations et un début en tous les cas d'analyse intéressante de votre part.
01:19Et puis sur le plateau avec moi, il y a Antoine Spley. Antoine, bonjour également, merci d'être sur le plateau de l'Humanité.
01:25Vous êtes conseiller de l'Eurométropole de Strasbourg, vous êtes d'ici, vous êtes conseiller municipal également de la ville de Schildtigai.
01:33Vous êtes un élu de terrain, vous avez fait la campagne, vous avez été aujourd'hui également responsable d'un des bureaux de vote des élections européennes.
01:42On va parler avec vous aussi de ce côté Europe au quotidien que vous vivez et la manière dont vous avez vécu la campagne.
01:49Alors ce soir, le Parlement européen ouvert au public, il y a du monde partout ici.
01:54Évidemment, les gens commencent à réagir aux premiers chiffres qui tombent, les chiffres de France, mais surtout les chiffres aussi d'Europe.
02:04Puisque vous allez l'entendre, il y a des gens de tous les pays, beaucoup d'Allemands qui sont venus ici au Parlement européen par exemple.
02:10Ils viennent d'assez loin. Écoutez, on leur a demandé bien entendu ce qu'ils attendaient de ces élections et puis quelle était pour eux l'importance du Parlement européen de Strasbourg.
02:20Je m'attendais peut-être à une surprise parce que les sondages disaient qu'il y allait y avoir une montée de l'extrême droite.
02:26Et je pensais vraiment qu'il y avait une possibilité pour que la social-démocratie ou bien le PPE ou bien d'autres partis surprennent et fassent de meilleurs scores que ce que prévoyaient les sondages.
02:36Mais finalement, non. Je pense que d'après les résultats, les sondages avaient raison et il y a bien eu une montée de l'extrême droite.
02:43Oui, je suis très inquiétée pour la future de l'Europe parce qu'on voit que la droite est vraiment forte aussi dans les autres pays.
02:54Et pour moi, c'est un peu problématique parce que je suis très convaincue d'être une citoyenne européenne.
03:01J'espérais que le Parlement européen sorte une majorité en faveur du climat.
03:12Mais visiblement, du moins pour les résultats français, c'est plutôt une majorité relative pour l'extrême droite.
03:21Donc c'est un peu décevant, mais c'était attendu.
03:23On a ce qui était attendu, malheureusement, à mon sens, puisque la majorité qui est sortie, en tout cas pour ce qui est côté français,
03:32parce que je n'ai pas d'informations sur les autres pays européens, a mis en tête des listes de candidats qui n'ont pas d'intention pour l'Europe.
03:43Et c'est très, très dommage.
03:46Antoine Spley, vous avez suivi la campagne des Européennes à Strasbourg, je l'ai dit tout à l'heure.
03:51Je veux dire, quelles étaient les préoccupations principales des gens quand vous allez sur les marchés,
03:56quand vous faisiez du porte-à-porte, quand vous en parliez ?
03:58Qu'est-ce qu'ils avaient dans la tête, les électeurs, qui les tracassaient ?
04:03Eh bien d'abord, la campagne des Européennes, ça a été compliqué parce qu'il y avait un fort désintérêt des gens par rapport à ce scrutin-là.
04:10Mais ils en avaient quand même gros sur la patate, gros sur le cœur.
04:12Et ils veulent que ça change.
04:14Et tout dépend en fait des milieux qu'on rencontre.
04:16Par exemple, dans les quartiers populaires ou aux portes d'entreprises, c'était la question sociale, la vie chère, le coût de la vie qui était au cœur des échanges.
04:23Quand on parlait avec la jeunesse, c'était la question de la paix et singulièrement de ce qui se passe à Gaza,
04:28où ils voulaient vraiment une paix juste et durable.
04:30Et enfin, quand on parlait avec ce peuple de gauche-là, il y avait une inquiétude très forte sur une irrésistible ascension de l'extrême droite
04:37et avec l'envie de bloquer ça, de stopper ça.
04:40Donc c'est un petit peu, selon les milieux, des réponses différentes.
04:42Mais globalement, un désintérêt sur les grands enjeux européens et on ne peut que le regretter.
04:46David, lundi à Bruxelles, vous avez un certain nombre, je le disais il y a quelques instants,
04:52un certain nombre d'informations qui vous arrivent de l'ensemble des pays européens.
04:56On n'a pas tout absolument précisément.
04:59Mais quand même, j'allais dire, quelle est selon vous la ou les tendances qui se dégagent au niveau européen ?
05:06On ne va pas parler spécialement de la France qui fait partie du groupe, mais des 27 États membres de l'Union européenne.
05:12Oui, on voit une poussée de la droite dure en général en Europe.
05:20On n'a rien confirmé, mais pour le moment, il paraît que les sondages étaient assez corrects
05:26et que la droite dure va avancer un peu dans le Parlement européen.
05:31Et l'autre tendance, c'est un peu que ça sera une élection difficile pour les verts en Europe en général.
05:40Pour la gauche, on va plutôt réaffirmer notre présence ici dans le Parlement.
05:50On va être capable de maintenir nos sièges à peu près à 40.
05:58Mais c'est tôt dans la nuit et on va voir dans les heures à venir.
06:03Là, on parle du groupe la gauche, bien sûr, qui regroupe plein de parties de gauche.
06:08Bien sûr, au niveau européen, il y a différents types de parties.
06:11On parle de ce groupe-là qui se tient à moitié, comme vous dites, à peu près.
06:17Oui, pour le moment, ça va.
06:20On a des avancées importantes en Scandinavie, surtout en Finlande.
06:25Et en Irlande, il paraît que selon les sondages de sortie, les exit polls,
06:33il paraît qu'on va avancer en Finlande et en Suède aussi.
06:38J'avais pu poser la question de la Suède, oui.
06:40Oui, on a des bonnes nouvelles aussi de l'Italie jusqu'ici et d'Irlande.
06:48Mais on va voir si ça reste comme ça plus tard dans la nuit.
06:53On va peut-être revenir à faire un petit focus tout à l'heure avec vous sur certains pays que vous venez d'ailleurs de citer.
06:59Par rapport aux sondages, vous le disiez, est-ce qu'il y a des surprises quand même majeures ou importantes que vous notez, vous ?
07:06Les surprises pour nous, surtout, c'est la Finlande.
07:10On n'a pas attendu un tel résultat.
07:13Il paraît qu'on va gagner trois sièges qu'on n'a jamais eus depuis la Finlande.
07:20Donc ça, c'est assez positif.
07:22Et pour le moment, les résultats pour la gauche en Italie sont assez positifs.
07:29Par contre, oui, dans quelques pays, on est un peu surpris aussi par les résultats de l'extrême droite.
07:40Pour le moment, il est possible qu'on a pour la première fois un député européen de la droite dure dans le Parlement européen de l'Irlande.
07:53Et ça, c'est un premier.
07:55On en reparlera le dimanche.
07:57Je reviens d'un mot sur ce que vous disiez il y a quelques secondes de l'Italie.
08:01Donc la poussée de l'extrême droite qu'on a évidemment constatée au cours des mois précédents ne se confirme pas,
08:08d'après ce que vous avez l'air de dire, sur l'Italie aux élections européennes.
08:13Sur l'Italie, je n'ai pas regardé les dernières nouvelles.
08:17J'ai un Exepol depuis l'Italie.
08:22Et oui, c'est le parti de Meloni, les Fratelli d'Italie, etc.
08:27Ils ont, dans l'Exepol, 27 %, ce qui est assez haut.
08:33La Lega, vers 9 %.
08:37Donc pas une poussée énorme pour eux.
08:41Mais la gauche se maintient, il paraît.
08:45Première réaction, Antoine Splitt, de ce qu'on apprend de Bruxelles, on dirait.
08:50Comment vous ressentez les choses ?
08:52Je suis inquiet par rapport à la vague brune qui arrive en Europe, avec les différents groupes conservateurs de droite très durs.
08:59Donc là, il y a un vent mauvais qui souffle sur l'Europe.
09:01Et ça doit obliger la gauche à trouver des solutions et à rester ce qu'elle doit être, une gauche populaire, sociale et authentique.
09:08Et je crois qu'il y a parfois des bonnes nouvelles, comme l'a dit David.
09:11Mais je crois qu'on a vraiment du pain sur la planche aujourd'hui, partout en Europe, y compris en France.
09:16On parle un mot, si vous voulez bien, David, de l'Allemagne, bien sûr.
09:20C'était très attendu également, les scores en Allemagne.
09:24Où est-ce qu'on en est ? Est-ce que vous avez les derniers chiffres les plus précis ?
09:29Notamment les scores, évidemment, aussi de l'extrême-droite.
09:32Mais aussi des groupes de gauche et des verts également, dont on attendait beaucoup le score.
09:38On est ici, à Strasbourg, on est frontalier, on est voisin.
09:40Il y a beaucoup d'électeurs allemands qui sont là ce matin au Parlement européen de Strasbourg.
09:48Qu'est-ce qu'il en est ?
09:50Pour l'extrême-droite en Allemagne, ce que je vois maintenant, c'est 17%.
09:57C'est donc la deuxième partie au niveau national en Allemagne.
10:02C'est quelque chose d'assez important.
10:06Aussi, au niveau de la gauche, on a la possibilité d'avoir deux députés de la gauche,
10:19mais en partie qui se concentrent sur les droits des animaux.
10:23Et trois, espérons, de D-Link, de la gauche.
10:28Alors D-Link, justement, parlons-en, les sondages de données sont assez faibles.
10:33Qu'est-ce que ça donne au bout du compte ?
10:37Oui, pareil, ce que j'ai vu, c'est 3% pour D-Link.
10:43C'est donc une réduction.
10:47Il se maintient, on sera avec trois députés de D-Link,
10:53et deux, pas certainement, mais probablement, du Parti animaliste.
11:01Et vous confirmez aussi que la CDU-CSU, la droite allemande, réalise un score.
11:08Elle était donnée gagnante dans les sondages et réalise un score important.
11:12Oui, je les vois dans les exit polls, ce que j'ai vu, à 30%.
11:18Donc il y a la CDU à 30%, et après eux, c'est l'extrême droite à 16, 17%.
11:25Donc c'est assez, c'est une écartée.
11:28Antoine Spleen, l'Allemagne, c'est nos voisins, on les connaît bien, vous les connaissez,
11:32vous avez des rapports entre élus, en plus, de chaque côté du Rhin, sur l'une et l'autre rive.
11:37Qu'est-ce que ça vous dit aussi, qu'est-ce que ça vous amène comme réflexion,
11:42ce score allemand aujourd'hui ?
11:44On regarde toujours d'une manière très attentive ce qui se passe en Allemagne,
11:47mais quand on voit l'extrême droite qui prospère et qui s'ancre à haut niveau,
11:51on est très inquiets.
11:53Et ce qui nous regarde aussi, c'est la gauche divisée.
11:57On a aussi une percée, David n'en a pas parlé,
11:59mais d'un parti qui vient de D-Link et sur des bases anti-immigration,
12:04on observe et on est toujours attentifs à ce qui se passe chez nous,
12:09parce que quand ça arrive à l'étranger, ça finit fatalement par arriver en France.
12:13Je me retourne vers vous, David.
12:16Est-ce que cette scission qui est arrivée au sein de D-Link
12:20avec Sarah Wagenknecht a été vraiment un coup dur, fatal,
12:25ça semble être le cas, porté au groupe D-Link ?
12:29Oui, je crois que quand la gauche se divise, c'est toujours difficile.
12:34Je sais que D-Link a vraiment essayé de garder les gens qui sont partis
12:44avec Sarah Wagenknecht, de les garder dans le parti pour faire campagne,
12:50pour faire la politique ensemble, mais ils ont choisi de sortir.
12:56Je crois que c'était difficile pour la gauche en général,
13:01pas juste pour D-Link, mais d'avoir un autre parti avec un autre message.
13:08Les électeurs sont confondus d'une certaine manière,
13:14mais aussi ce n'est pas bon pour la gauche en général, je crois,
13:19pour l'image d'eux et pour D-Link.
13:23On attendait beaucoup aussi en Belgique la situation, ce que ça allait donner,
13:28puisqu'on rappelle qu'en Belgique, les élections européennes
13:31étaient couplées avec les élections régionales,
13:35donc c'était une élection un peu particulière,
13:39avec les élections fédérales également.
13:42Comment ça se passe en Belgique ? Quels sont les résultats ?
13:45On est aussi très attentifs à cette question-là,
13:47d'autant qu'il y a aussi en Belgique, côté flamand, bien sûr,
13:50un groupe d'extrême droite extrêmement puissant.
13:53Oui, pour ça, on a vu une énorme avancée de l'extrême droite,
13:59mais de l'autre côté, on a vu une avancée aussi de la gauche,
14:05du Parti du travail.
14:08Dans le collège, dans le Parti francophone, ils ont avancé,
14:13ils ont peut-être l'occasion de gagner deux sièges dans le Parti francophone.
14:18Tu parles du PTB, hein ?
14:20Oui, du PTB.
14:22Et dans le Parti flamand, ils sont assurés, je crois,
14:28d'avoir un député pour la première fois dans le Parti flamand.
14:35Alors, Marc Botunga, c'est le leader, un peu le leader du PTB,
14:40qui est député européen, qui était député européen de la mandature sortante
14:44et qui va l'être de nouveau.
14:46Je vous propose de l'écouter, d'écouter sa déclaration
14:49après la proclamation des résultats.
14:51Par rapport à notre groupe, pour y arriver tout de suite,
14:54nous voyons que dans certains pays, nous avançons de manière importante.
14:58Je pense à la Finlande, je pense à la Suède, je pense à la France
15:04et j'espère pouvoir penser aussi à la Belgique.
15:07Je vois des bonnes projections aussi pour l'Italie.
15:09Donc, nous sommes positifs par rapport à cela,
15:11de voir que dans un nombre de pays, nous avançons.
15:14Au niveau global, nous espérons au moins consolider, évidemment,
15:18notre présence ici, au sein du Parlement européen,
15:21parce que d'autre part, nous voyons effectivement,
15:24et je suppose qu'il y aura des questions là-dessus,
15:26une avancée importante de la droite dure, de l'extrême droite,
15:29dans différents pays européens et probablement aussi
15:32au sein globalement de ce Parlement.
15:35C'est évidemment une conséquence, on a eu cesse de le répéter,
15:39de politiques menées, politiques européennes,
15:42mais politiques aussi au niveau national par les partis traditionnels,
15:45qui ont imposé des politiques et des cures d'austérité,
15:49qui ont pendant de longues années,
15:51et je ne parle pas uniquement du dernier mandat, évidemment,
15:54imposé des problèmes, des coupes et des frustrations aux gens
16:01par rapport au transport, par rapport à l'enseignement,
16:05aux services publics, les soins de santé,
16:07et qui ont créé une colère.
16:09Et cette colère, on la voit aujourd'hui dans différents pays européens
16:12et elle s'exprime de manière différente, politiquement,
16:15selon différents pays.
16:17Et par rapport à ça, il serait important d'avoir un groupe de la gauche
16:20fort, consolidé, afin qu'on puisse effectivement être l'opposition sociale,
16:27l'opposition sociale évidemment par rapport à la montée
16:31de l'extrême droite, qui n'offre aucune solution sociale
16:34aux travailleurs en Europe, mais aussi par rapport à des politiques
16:38qui ont créé un désastre social partout en Europe,
16:42des inégalités au sein des pays et aussi entre les pays.
16:46Et il serait important que notre groupe soit alors une voie
16:49pour les travailleurs, pour l'égalité, pour le social,
16:52et effectivement pour une transition climatique juste.
16:55Vous nous parliez tout à l'heure, David, de l'Irlande,
16:59également un des pays importants, un des pays qu'on avait un peu
17:02dans le collimateur, avec des parties de gauche notamment
17:06qui nous intéressent. Quels sont les résultats ?
17:09Est-ce qu'on sait précisément les choses ce soir ?
17:12On avait des élus de gauche, du Sinn Féin notamment,
17:15très connus, qui occupent la scène au Parlement européen.
17:19Ils sont très présents, on les voit sur les réseaux sociaux, etc.
17:22Ils font entendre leur voix sur notamment les grandes questions internationales.
17:25Et où est-ce qu'on en est ce soir ?
17:28Dans les sondages, pendant les dernières semaines,
17:32c'est très positif pour Sinn Féin pour le moment.
17:35Sur les sondages d'aujourd'hui,
17:38ce que les gens sont en train de parler,
17:41c'est une avancée, mais pas comme on a attendu.
17:46Beaucoup de gens ont voté en Irlande pour des candidats indépendants,
17:52en général parce qu'on a eu des élections municipales aussi,
17:57et on a vu cette tendance très très forte pour les indépendants.
18:02Donc on aura, je crois, quelques députés européens,
18:07des indépendants, des indépendants de gauche comme on a maintenant,
18:12et Sinn Féin aussi.
18:14Je crois qu'à Dublin, dans les circonstances de Dublin,
18:18l'ancienne députée Lynn Boylan,
18:22elle est bien placée pour prendre un siège à Dublin.
18:29Mais on a le système très très compliqué des transferts.
18:34On peut transférer des votes entre des candidats.
18:37C'est tout un problème mathématique qui va durer pendant toute la semaine, je crois.
18:43Surtout pour les derniers sièges dans les grandes circonstances.
18:46On n'a pas parlé, David, encore de l'Espagne, évidemment,
18:49qui a énormément aussi d'importance pour nous,
18:52énormément d'importance également à gauche, bien sûr.
18:55La situation était là aussi complexe.
18:58Podemos était présent, on le rappelle, au Parlement européen,
19:02avec six sièges, plus de 10%.
19:05Où est-ce qu'on en est là ce soir en Espagne ?
19:09Ce qu'on voit jusqu'ici, c'est que Podemos a fait un score pas mal,
19:17vers 4-5%.
19:21Donc ça donne deux sièges pour Podemos.
19:24Pour Sumar, ça sera plutôt 6%, je crois.
19:31Le nouveau groupe de gauche, Sumar, on le rappelle.
19:34Il y a Isquierre Unida qui est là-dedans aussi.
19:40On espère pour Sumar, en général, 3-4 sièges.
19:47Mais ils vont être entre les verts et entre la gauche
19:51dans le Parlement européen.
19:53Donc on espère avoir deux sièges pour la gauche de Sumar.
19:58C'est ça. Ce qui veut dire que globalement,
20:01au niveau de la représentation des partis de gauche,
20:04on va dire au Parlement européen dans la future mandature,
20:08on n'aurait pas trop perdu ?
20:11Non, je ne crois pas. On maintient.
20:14Je dois dire aussi, pas en Espagne, mais dans l'état de l'Espagne,
20:19on a le retour des Basques, de Bildu,
20:23qui vont élire un député de gauche aussi.
20:28Donc ça, c'est assez positif.
20:30Je crois qu'en général, on maintient les numéros.
20:33Un autre pays qui était attendu, évidemment,
20:36pour les problèmes que ce pays connaît avec l'Union européenne
20:40depuis maintenant des années, c'était bien sûr la Grèce.
20:44Où est-ce qu'on en est aujourd'hui du score en Grèce ?
20:48Avec notamment Syriza qui, je crois, fait un…
20:51Je ne sais pas si on a le score définitif,
20:53mais qui fait un score assez correct.
20:55Oui, oui, oui. J'ai vu 16%…
21:00Oui, 16 virgule…
21:02Non, non, excusez-moi, je dois chercher.
21:04C'est un peu plus haut, je crois, oui.
21:08Oui, j'ai vu 17 ou 16% pour Syriza.
21:11Donc, assez fort comme campagne.
21:15Et l'autre partie qu'on a dans la gauche, la Nouvelle-Gauche.
21:20Oui.
21:21Mais je n'ai pas les numéros devant moi,
21:23donc je ne veux pas dire des bêtises.
21:25Est-ce qu'ils ont des élus, c'est ça, la Nouvelle-Gauche ?
21:29Vous savez ça ou pas ?
21:31Je crois qu'ils sont très, très proches du…
21:34C'est 3%, je crois, en Grèce.
21:36D'accord, c'est ça.
21:39Oui, ils sont vers 3-4%.
21:43On avait un élu, un Grec assez connu, qui était à Syriza,
21:47puis qui, après, fait partie maintenant de la Nouvelle-Gauche,
21:49qui s'appelle Célios Kouloglou, que vous connaissez,
21:52parce que ça a été une grande figure du Parlement européen,
21:55qui était avec la liste de la Nouvelle-Gauche,
22:01et on ne sait pas à l'instant même s'il est encore élu,
22:04on va se renseigner.
22:06Merci beaucoup.
22:08Qu'est-ce que vous voyez d'autre, David,
22:12comme conséquence, j'allais dire maintenant,
22:15suite à tout ce qu'on vient de dire,
22:18comme conséquence politique pour la gauche européenne
22:21à l'heure actuelle, qu'est-ce qu'il faut faire ?
22:24Je crois qu'on va peut-être plutôt se concentrer
22:29sur la force de l'opposition, du fascisme,
22:35dans le Parlement européen,
22:38se monter de l'extrême droite,
22:41et ici, il faut le dire, je crois que ça va changer un peu à Bruxelles,
22:46ça va changer l'atmosphère aussi dans le Parlement,
22:49à Strasbourg aussi.
22:51Dans quel sens, quand vous dites que l'atmosphère va changer,
22:55comment vous voyez les choses ?
22:58C'est un pouvoir d'être très sans garde,
23:08d'être très agressif, je crois, avec leurs propos,
23:15et une institutionnalisation de l'extrême droite.
23:20C'est ça le danger, je crois,
23:22de les voir avec les pouvoirs dans une institution comme ça,
23:27avec les pouvoirs sur les politiques en concret,
23:32avec les négociations, avec le Conseil, la Commission,
23:36de voir l'extrême droite en menant ça,
23:38ça c'est autre chose qu'on n'a pas vu avant,
23:40et on va travailler pour arrêter ça, pour prévenir ça.
23:45Je vous repose la même question que j'ai posée d'une autre manière
23:48à Antoine Spley tout à l'heure,
23:50quels sont les facteurs principaux, j'allais dire,
23:54si on regarde un peu l'ensemble des 27 États membres de l'Union européenne,
23:59quels sont les facteurs principaux qui ont décidé de ces résultats,
24:04à quoi est-ce que vous les attribuez ces résultats ?
24:08Je crois qu'il y a une insécurité énorme en Europe,
24:13on a vu pendant la pandémie et après avec la crise des prix,
24:21on a vu une inégalité, une insécurité énorme en Europe
24:26qui a créé une atmosphère de peur,
24:32de beaucoup de peur chez les électeurs,
24:35et je crois que ça c'était une grande influence sur la campagne,
24:41et ça c'est quelque chose aussi que l'Union européenne a joué sa part,
24:49a créé, on peut argumenter comme ça,
24:53l'Union européenne a créé une situation,
24:59elle a contribué beaucoup à l'insécurité, à l'inégalité pour les gens
25:05depuis les derniers cinq ans.
25:07Alors ce qui est très, je vous pose la question à vous Antoine Spley,
25:11ce qui est très curieux d'une certaine manière c'est que,
25:14et vous êtes un élu de terrain, ici on est en Alsace,
25:17on a connu un certain nombre de mouvements,
25:19les mouvements sociaux ont été forts, ont été très forts au cours des mois précédents,
25:24on peut même remonter jusqu'au gilet jaune j'allais dire,
25:26on a eu les gilets jaunes, on a eu les mobilisations sur les retraites,
25:29on a eu la mobilisation très récente il y a quelques mois des agriculteurs,
25:33des mouvements sur le climat de jeunes qui ont été extrêmement importants,
25:37il y a presque une contradiction entre toutes ces mobilisations très fortes,
25:41je pense par exemple prenons le cas des retraites,
25:44où jamais ici en Alsace à Strasbourg on avait vu,
25:47les anciens disaient qu'il y a trente ans qu'ils n'avaient pas vu des manifestations importantes,
25:52donc on a eu des mobilisations sociales, des mobilisations pour le climat,
25:55des mobilisations agricoles, des mobilisations des gilets jaunes également,
26:00aujourd'hui dans les manifestations qui ont eu lieu,
26:03hier dans les manifestations qui ont eu lieu contre la 69,
26:07on a vu que les gilets jaunes étaient de retour,
26:09donc il y a presque une contradiction entre ces mobilisations sociales
26:12qu'on a vues très très fortes au cours des mois précédents,
26:15et le fait que finalement dans les urnes on ne retrouve pas ça.
26:19Effectivement il y a cette contradiction,
26:21et je crois que l'enjeu pour toute la gauche et notamment pour le parti communiste
26:24c'est comment on la dépasse en fait,
26:26et là on n'arrive pas à trouver les solutions aujourd'hui pour la dépasser,
26:29il y a des revendications populaires très fortes, des aspirations populaires très fortes,
26:33mais électoralement une partie de celles et ceux qui ont intérêt au changement,
26:37ils se retrouvent à voter pour l'extrême droite,
26:39et on n'a pas encore réussi à arracher tous ces travailleurs,
26:41toutes ces travailleuses sous l'influence de l'extrême droite,
26:43et je crois qu'on a un enjeu central,
26:45c'est remettre la question sociale à l'ordre du jour,
26:48et dès lors qu'on met les luttes et la question sociale au cœur du débat public,
26:52l'extrême droite elle est affonne,
26:54et donc il y a vraiment un vrai travail pour faire monter les revendications populaires
26:58et créer les convergences, et créer un récit commun,
27:01finalement de jours heureux, d'une autre Europe
27:03que celle qui nous est proposée par les libéraux et par les fachos.
27:06– David, je me retourne vers vous à Bruxelles,
27:09vous l'avez entendu, il y a quelques minutes,
27:11le président de la République en France tient compte des élections,
27:17des résultats des élections, on ne va pas parler de la France en détail bien sûr,
27:20mais quand même, ça concerne toute l'Europe,
27:22le 30 juin, il y a la dissolution de l'Assemblée nationale,
27:27et relégislative le 30 juin, donc dans quelques jours,
27:30qu'est-ce que ça veut dire au niveau européen
27:33que ces élections déterminent, déclenchent d'autres élections extrêmement importantes ?
27:41Est-ce que, la question que je vous pose par là,
27:43c'est est-ce que les résultats des élections européennes au niveau européen,
27:46au niveau des pays européens, vont avoir de l'importance ?
27:49Dans les pays et en Europe, mais dans les pays eux-mêmes bien entendu.
27:54– Oui, je crois que ça va impacter beaucoup les négociations ici à Bruxelles
27:58sur les institutions, la position du Président de la Commission,
28:06la position du Président du Conseil, le remplacement pour Joseph Borrell
28:13comme haute représentante pour les affaires étrangères.
28:20Donc tout ça va être discuté en juin et en juillet ici à Bruxelles.
28:26Et si on n'a pas la stabilité ou si on ne sait pas qui est le leader de la France,
28:35quelle est la position de la France dans ces débats, c'est assez énorme
28:39parce que c'est le deuxième plus grand État membre
28:43et normalement la France a une voix très très importante dans ces négociations.
28:51Donc oui, je crois que ça va créer des difficultés assez importantes.
28:58– On se quitte sur cette idée, cette conclusion.
29:01Merci infiniment à vous David Lundi depuis Bruxelles
29:05de nous avoir donné les informations et commenté, analysé ces résultats.
29:10Merci à vous également Antoine Spley ici sur le plateau du Parlement européen Strasbourg.
29:16Vous allez retourner bien sûr sur le terrain très rapidement.
29:19Merci à vous deux et merci à vous qui nous avez suivis.
29:23On continue bien sûr à suivre ce qui se passe au Parlement européen
29:26et dans l'Europe en général.
29:27Au revoir, bonne journée à tous.
29:29Merci, au revoir.
29:30Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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