À 8h20, un Grand Entretien spécial consacré aux résultats des élections Européennes 2024, avec François Ruffin, député sortant LFI de la Somme. Il répond également à Olivier Faure, premier secrétaire du PS. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-du-lundi-10-juin-2024-3372856
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00:00 - Dialogue qui continue sur ces mots du président de la République qui dit avoir confiance en notre démocratie.
00:07 Il veut que la parole soit donnée au peuple souverain. Cela vaut mieux que tous les arrangements, toutes les solutions précaires.
00:15 Ces mots-là d'hier soir, comment vous les avez-vous reçus ?
00:18 - J'ai du mal à les comprendre parce que ce que l'on entend ce matin, c'est M. Séjournet qui essaye de faire de la tambouille.
00:23 Et donc en réalité, il n'y a aucune clarté dans ce qu'il définisse.
00:27 Et le chef de l'État qui a conduit en réalité le pays à ce niveau-là devrait quand même se poser quelques questions.
00:35 Le problème, c'est qu'il n'a pas voulu répondre à toutes les crises qui se sont en fait...
00:41 Les mots ne sont pas de moi, ils sont de Laurent Berger.
00:43 Quand il parlait de crise démocratique l'an passé, au moment de la réforme des retraites, c'est à ce moment-là qu'il fallait répondre.
00:49 C'est à ce moment-là qu'il fallait faire en sorte de ne pas laisser le champ libre à une extrême droite qu'il a présentée lui-même comme la seule alternative.
00:56 Et donc à force de dire que vous avez le choix entre nous et l'extrême droite, les Français ont fini par choisir l'extrême droite.
01:02 - Mais Olivier Faure, parlons aussi de votre camp. Vous parlez d'un bloc de gauche dans une campagne européenne où on a vu les Insoumis vous critiquer sévèrement.
01:09 Les têtes de liste s'écharper. Êtes-vous prêt à dire ce matin "N'oublie tout, on recommence avec la nupes de 2022" ?
01:15 - Non, je ne dis pas qu'on fait comme si rien ne s'était passé. Il s'est passé des événements dans cette campagne des élections européennes.
01:21 - Le 7 octobre par exemple, qualifié au nom de Hamas d'organisation terroriste par exemple ?
01:25 - Oui, entre autres. Mais ce que je dis maintenant, c'est que moi j'appelle ce matin à ce que nous puissions constituer un front populaire.
01:33 Avec des gens qui se respectent. Des gens qui sont prêts aussi à faire fonctionner la démocratie en leur sein.
01:40 Parce que si nous devons gouverner demain, ça ne se fera pas en étant simplement les supplétifs de qui que ce soit.
01:48 Aujourd'hui, il y a un rapport de force qui est né de l'élection européenne, qui est un rééquilibrage profond entre les différentes forces à gauche.
01:55 Et il faut en tenir compte. Moi je ne demande pas à qui que ce soit de s'aligner sur ce que je suis.
02:01 Mais je ne m'alignerai pas sur ce que dit aujourd'hui par exemple Jean-Luc Mélenchon.
02:06 Nous avons aujourd'hui nécessité de réfléchir... - Donc ce ne sera pas derrière son drapeau, lui de la gauche ?
02:12 - Il n'y aura pas d'alignement sur qui... Voilà, il faut faire les choses totalement différemment.
02:18 Il faut, je pense, construire quelque chose de neuf. Et ce front populaire auquel ont appelé d'ores et déjà les communistes François Ruffin
02:28 est pour moi la formule qui permet de faire face ensemble aux risques d'extrême droite.
02:34 - L'Union, l'Union, l'Union, on a entendu, mais il y a déjà deux ans, je me souviens du programme de la NUPES qui contenait 33 déjà nuances et divergences.
02:41 Comment vous tranchez les questions du nucléaire pour ou contre ? Le commandement de l'OTAN, on en sort, on y reste.
02:46 Les livraisons d'armes à l'Ukraine, la notion de violence policière, tout ça, c'est des choses qui vous séparent socialiste, écologiste, communiste, insoumis.
02:56 - D'abord, il y a la cause, si nous gagnons l'élection législative, nous allons gouverner pendant deux ans.
03:04 Ensuite, ce sera l'élection présidentielle qui rebattra les cartes. - Et vous refaites un programme commun pour le 30 juin alors ?
03:09 - Et donc, nous devons nous accorder sur 10, 15 priorités. Vous voyez bien qu'en deux ans, on ne forge pas une politique qui permette de tout entreprendre.
03:21 Donc, il faut établir des priorités. Est-ce que nous sommes capables de nous mettre d'accord sur ces priorités ?
03:26 Est-ce que nous sommes capables d'avoir les points qui permettent de faire accord entre nous ? Moi, je crois que oui.
03:31 Je crois que c'est possible si on en a la volonté. S'il n'y a pas derrière, toujours la volonté d'être dans la surenchère et de chercher par ses propres marqueurs à finalement faire dérailler le train.
03:44 Nous n'avons pas le temps. Il est minuit moins cinq. Et donc, nous devons maintenant faire en sorte que l'extrême droite ne puisse pas être la force...
03:51 - Est-ce à Raphaël Glucksmann de mener le combat à gauche ? - Mais je crois que ce n'est pas comme ça qu'il faut poser les questions.
03:58 Il faut que Raphaël Glucksmann joue son rôle dans ce rassemblement. Mais je ne veux pas qu'on commence par la question de l'incarnation.
04:06 Je veux qu'on commence par la question du projet, la question de ce qu'on fait ensemble. Et comme François Ruffin est rentré dans le studio...
04:13 - À l'instant, oui. - Et que François, hier, a appelé aussi à un front populaire, je crois que la formule, elle est là.
04:21 Comment est-ce qu'on fait pour que des forces qui ont des différences, qui ont des sensibilités singulières, puissent s'accorder sur des priorités
04:30 et faire en sorte que nous puissions tout simplement répondre à l'urgence et faire que pendant deux ans, nous puissions être en mesure d'adopter les ruptes nécessaires
04:39 sur la réforme des retraites, sur la réforme de l'assurance chômage, répondre aux gilets jaunes, faire en sorte que nous puissions, sur la question du travail,
04:46 ne pas aller vers l'assurance chômage qui soit à nouveau sacrifié, mais être en mesure de proposer un autre avenir.
04:52 - Il y a les idées, puis il y a, vous le savez Olivier Faure, les gens qui les portent, qui à Matignon, dans le camp de la gauche que vous décrivez ce matin.
05:02 - Mais vous voyez, vous ramenez toujours tout. - Non, je ne ramène pas toujours tout, vous le savez très bien.
05:06 - Ce que je vous dis, c'est que si nous sommes majoritaires... - Il faut bien des candidats pour susciter des votes.
05:12 - On verra, mais si nous sommes majoritaires, nous aurons de toute façon un groupe parlementaire qui sera majoritaire dans la majorité.
05:19 Et ce sera à lui d'envoyer son candidat à Matignon. Maintenant, peut-être qu'on arrivera à faire mieux dans les prochaines heures ou dans les prochains jours,
05:28 mais à ce stade, vous comprendrez que je ne puisse pas répondre à cette question-là.
05:33 - François Ruffin, bonjour. - Bonjour. - Et merci d'être au micro d'Inter, je rappelle que vous êtes député LFI Nupes de la Somme.
05:40 Vous avez entendu quelques mots d'Olivier Faure à l'instant, le travail est possible avec lui ?
05:47 - Oui. Moi, je viens pour gagner. Je viens pour dire qu'il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter.
05:53 La crise de 29, elle a débouché sur le nazisme en Allemagne, mais elle a débouché sur le front populaire en France.
06:00 Il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter. Hier, j'appelais un front populaire et Olivier Faure pour le Parti Socialiste, il répond ce matin positivement.
06:09 Fabien Roussel y a répondu positivement d'hier soir. Marie Tondelier pour l'Ever, y a répondu elle aussi, tout comme Génération.
06:16 - Et Jean-Luc Mélenchon ? - On n'a pas de réponse de Manuel Bompard. Maintenant, que les choses soient claires,
06:20 les insoumis sont les bienvenus dans ce front populaire. On ne va pas tracer des lignes de manière sectaire, ce n'est pas ça le sujet.
06:28 Et on vient pour dire qu'on peut gagner et qu'on peut faire gagner les gens. Je crois que des mesures communes, on en a déjà un paquet ensemble.
06:35 Si on dit que sur le terrain de la fiscalité, taxation des dividendes, que les petits payent petit, que les gros payent gros,
06:41 ça c'est commun à la gauche et c'est de l'ordre dans le pays de l'évidence. Si on dit indexation des salaires sur l'inflation, c'est de l'ordre de l'évidence.
06:49 Si on dit référendum d'initiative citoyenne comme mesure démocratique, c'est de l'ordre de l'évidence. Si on dit fin des contrôles d'identité
06:56 sans qu'il y ait de délit constaté côté policier, c'est de l'ordre de l'évidence. Si on dit reconnaissance de la Palestine comme État,
07:04 sur le plan diplomatique, c'est de l'ordre de les dividendes. Donc il y a un certain nombre aujourd'hui d'évidence qui sont partagées à gauche.
07:10 Maintenant la question c'est, est-ce qu'on veut se rassembler ? Est-ce qu'on veut gagner ensemble ? Ou est-ce qu'on veut perdre au dividende ?
07:15 Vous répondez quoi à cette question ? Puisque vous dites même les insoumis sont bienvenus. Vous répondez quoi François Ruffin à la question que vous venez de poser ?
07:21 Je dis qu'il faut gagner ensemble. Je dis que maintenant, vous avez… "Quand les blés sont sous la grêle, faut kiffer le délicat",
07:28 disait Louis Aragon pendant la deuxième guerre mondiale. Eh bien aujourd'hui, on est dans cette situation-là. Il ne s'agit pas de faire l'étalage de nos rancœurs.
07:37 Il faut les jeter à la rivière. On n'est pas là pour revenir éternellement sur le passé, on est là pour se tourner vers l'avenir.
07:43 On pensait qu'on allait avoir trois ans. Trois ans pour donner une issue au pays, lui offrir un débouché. Et finalement on a trois semaines.
07:51 D'accord ? Eh bien de cette urgence, faisons-en une chance. Faisons-en une chance parce que le pays a besoin d'un débouché.
07:58 Je le dis, aujourd'hui il y a une place pour les syndicats dans ce débouché. Pour des syndicats qui ont l'an dernier, une, deux, trois, quatre, cinq fois,
08:04 rassemblé un, deux, trois millions de personnes dans le pays. Les syndicats qui sont un modèle et un espoir. Parce que depuis l'an dernier, les syndicats,
08:11 ils ont dit "Nous, nous sommes unis malgré nos divergences, malgré nos différences, nous sommes unis". Pourquoi ? Parce qu'ils ont conscience de la gravité du moment.
08:19 Moi, je viens ici à votre micro en ayant conscience de la gravité du moment et en disant "Si on veut gagner, on peut l'emporter, il n'y a pas de fatalité".
08:26 C'est l'acte 1 de l'Union de la Gauche, Olivier Faure, en direct sur Inter.
08:30 Moi, je partage tout ce que vient de dire François Ruffin. Et je partage même ce qu'il vient de dire à l'instant et qui est très important.
08:37 Ce que nous devons faire aujourd'hui, ce n'est pas simplement un rassemblement d'appareils. Il faut aller au-delà. Il faut qu'un société civile organisée,
08:44 le monde syndical, associatif, les ONG, que tous ces gens qui partagent avec nous une vision du monde puissent être associés à ce qui doit être un mouvement
08:54 qui emporte l'adhésion et qui permette d'éviter le pire. Et ça, c'est possible parce qu'il faut jouer la gagne.
09:01 On est les seuls à pouvoir aujourd'hui l'emporter.
09:05 Et on oublie les uns comme les autres la campagne européenne qui a été rude quand même. Et après, entre les deux listes.
09:12 On n'oublie rien. Simplement, ce que j'observe, c'est que même pendant la campagne des européennes, je soutenais Raphaël Wiesmann de toutes mes forces
09:20 et François Ruffin soutenait Manon Aubry. J'observe que François et Raphaël ont su dialoguer et trouver le ton par rapport à leurs échanges épistolaires.
09:30 En actant leur...
09:31 Mais en actant bien sûr, mais attendez, on n'est pas exactement...
09:33 Juste un mot, il faut rappeler l'échange épistolaire de Janvier et Olivier Faure entre François Ruffin et Raphaël Wiesmann.
09:38 Excusez-moi, mais je pense qu'on n'en est vraiment plus à l'échange épistolaire de 5 ans.
09:40 Luxman hors sol déconnecté sans ancrage.
09:42 Oui, mais c'est récent quand même.
09:44 Là, on est dans une situation de gravité. Il y a urgence. D'accord ? Donc voilà, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
09:50 La question c'est qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? Je le dis, moi je préfère gagner ensemble que perdre divisé.
09:54 Et je pense qu'il y a une situation de gravité que toute la gauche aujourd'hui elle ressent.
09:57 Donc c'est une opportunité finalement cette dissolution ?
10:01 Vous savez, on a un président de la République qui est frappé d'hubris dans une démesure totale.
10:07 Vous l'avez traité de taré, hier soir.
10:09 Oui, parce que comme je suis sur France Inter, je ne dis pas taré, je dis hubris. Vous voyez, je m'adapte à mon public.
10:13 Donc, mais voilà, la vérité c'est que... Voilà, avec un melon énorme, il joue notre pays à la roulette.
10:19 Russes.
10:20 Oui, à la roulette russes. Sauf que cette fois ici il y a 5 balles dans le barillet. Ok ?
10:24 Et nous on est là pour éviter que ça pète. Voilà.
10:27 Parce que nous, on ne veut pas un pays qui se déchire, on ne veut pas le déchirement national.
10:31 On veut se rassembler. On veut se demander comment on peut faire ensemble.
10:34 Comment on peut faire ensemble la transition écologique ?
10:36 Comment on peut faire ensemble que les gens, ils aient le sentiment, pas seulement le sentiment, qu'ils soient respectés dans leur travail ?
10:42 On vient porter ça. Ce que ne porte pas du tout le rassemblement national aujourd'hui.
10:45 Donc, on est dans ce moment de gravité. Donc, les petites questions de pop-poll, de tambouille, les calculs et les machins, pour moi c'est dehors.
10:53 Alors on oublie ça, mais vous allez vous réunir quand, comment, à quelle heure, dans quel lieu ?
10:56 Dès aujourd'hui, je pense qu'il faut que tous ceux qui le veulent, j'ai dit Marine Tondollier, j'ai dit Génération, j'ai dit évidemment Olivier Faure qui est en face de moi,
11:04 j'ai dit Fabien Roussel pour le Parti Communiste et j'espère Manuel Bompard, il faut qu'ils se réunissent et qu'on se propulse.
11:11 On se propulse pour redonner de l'énergie, du désir, de la joie, de l'espérance et se dire qu'à la fin, on peut gagner.
11:18 Vous savez, en 97, quand Jacques Chirac fait sa dissolution, la gauche, elle part à 31%.
11:24 À l'arrivée, elle en a 55%. Hier, on était à 32%. Donc, on peut faire 56%.
11:28 Et quelle place pour Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure ?
11:32 Mais, c'est… Pardon de vous le dire Nicolas Demorand, c'est pénible de le ramener systématiquement à Jean-Luc Mélenchon.
11:40 On vient de vous dire, l'un comme l'autre, que nous avions un désir puissant qui est celui de faire réussir la gauche.
11:47 Parce que nous ne voulons pas tenter l'aventure avec l'extrême droite dans quelques semaines.
11:52 Et donc, ce que vient de dire François et ce que je partage, c'est qu'aujourd'hui, il y a une volonté qui est déjà exprimée par nombre d'acteurs à gauche.
12:00 Il faut l'élargir à ceux qui le voudront. C'est la FI, c'est aussi la société civile organisée.
12:06 Faire en sorte que toutes celles et ceux qui, aujourd'hui, sont prêts à rejoindre ce qu'on appelle un front populaire, puissent le faire et puissent se retrouver avec…
12:16 C'est une opportunité que nous n'avons pas souhaitée. Mais maintenant qu'elle est là, qu'est-ce qu'on en fait ?
12:21 Est-ce qu'on se résigne ? Est-ce qu'on considère que, finalement, cette inéluctable extrême droite doit arriver au pouvoir ?
12:27 Ou est-ce qu'au contraire, on considère que la gauche est encore la seule qui peut arriver à stopper cette arrivée ?
12:33 Nous allons le faire, nous allons nous battre comme des chiens et nous n'allons rien lâcher.
12:37 Nous allons nous battre pendant plusieurs semaines pour faire valoir ce que peut être un programme de gauche
12:42 pendant les deux années qu'il nous reste avant la fin du quinquennat et être en mesure de véritablement répondre aux questions que se posent les gens.
12:50 Et je le dis pas seulement aux électeurs de gauche, je le dis aussi pour les électeurs du RN.
12:54 Je le dis aussi parce qu'il faut aussi parler à ces 40% de gens qui se sentent abandonnés et qui ne peuvent pas être lâchés
13:02 et en leur disant que finalement, il faut leur parler, il faut leur dire qu'aujourd'hui, sur le pouvoir d'achat, sur la démocratie, sur la question écologique,
13:11 nous allons leur proposer des choses qui vont permettre de retrouver l'espoir, pour eux-mêmes, pour leurs enfants.
13:17 On va passer au Standard Inter, où nous attend Julien. Bonjour Julien, bienvenue.
13:22 Oui, bonjour.
13:24 On vous écoute.
13:25 Oui, voilà, moi je voudrais signaler à la gauche que si elle part des Unis et qu'elle ne part pas sur le programme de la NUPES qui m'a permis de voter aux dernières élections pour la NUPES,
13:35 je voterai FN. Donc voilà, maintenant normalement ça suffit.
13:39 Donc soit je vote FN, on va au chaos et on verra ce qui se passe après, soit ils partent Unis et dans ce cas-là, je voterai sûrement à gauche.
13:46 Merci pour cette question. Qui veut y répondre, François Ruchelot ?
13:50 Je veux rassurer cet auditeur, nous partirons Unis. Nous partirons Unis et sur des bases qui sont claires, avec des mesures qui sont communes et qu'on mettra en place en 6 mois.
13:59 Olivier Faure.
14:01 Idem.
14:02 Et de toute façon, j'entends dans cet auditeur, ne jamais faire le choix du chaos, d'accord ? Ne jamais faire le choix du chaos pour notre pays.
14:11 Ne jamais faire le choix d'une force qui viendra trier les Français sur leurs origines, selon leurs couleurs de peau.
14:18 Jamais faire ce choix-là. Ne jamais faire ce choix du chaos.
14:21 Christine, sur l'application d'Inter, impossible de voter à gauche avec la France insoumise.
14:27 Vous ne pouvez pas, Olivier Faure, esquiver indéfiniment cette question.
14:32 Vous savez qu'une partie du vote qui s'est porté sur Raphaël Glucksmann est un vote qui s'est détourné de Jean-Luc Mélenchon.
14:40 Que dites-vous aux électeurs qui ont voté hier dans cet état d'esprit ? Soyez clair.
14:47 Il ne s'agit pas d'être dans les roues de Jean-Luc Mélenchon. Il ne s'agit pas d'être dans une forme de caution à qui que ce soit.
14:58 La réalité, c'est qu'il faut faire neuf. Et il faut faire un ensemble qui soit un ensemble démocratique.
15:04 Un ensemble démocratique où nous puissions ensemble décider. Et il ne s'agit pas de devenir les supplétifs de Jean-Luc Mélenchon.
15:11 Mais je le dis aussi à cette dame, à Christine, c'est dit bien entendu, qu'il n'est pas imaginable non plus de laisser l'extrême droite l'emporter.
15:19 On ne peut pas, au nom du fait qu'il y a dans cette coalition des gens qui ne sont pas forcément ceux que nous avons nous-mêmes souhaités pour l'élection européenne.
15:29 On ne peut pas dire qu'à cause de ça, on va renoncer à casser le pouvoir et surtout donner la place à l'extrême droite, ce qui serait le drame absolu.
15:38 Jean-Marc est au Standard et nous appelle de Savoie. Bonjour, bienvenue.
15:43 Oui, bonjour à tous. Merci de prendre mon appel.
15:46 Donc, un peu comme le premier auditeur, j'ai soutenu la NUPES quand elle était un peu dynamique il y a quelques mois.
15:54 Et d'hier soir à entendre aussi bien Toussaint, le Parti Socialiste, les uns les autres, tirer la couverture à eux en disant que ce seraient eux qui gêneraient la lutte.
16:09 Moi, je sens qu'ils partent déjà bien divisés et que M. Ruffin a eu raison d'être dynamique comme il l'était.
16:18 Je sens que M. Faure est un peu plus circonspect. Ils ont été aux affaires. Maintenant, moi, je me demande comment ils peuvent imaginer qu'ils vont gagner
16:28 si à peine la ligne de départ ouverte depuis hier soir et la dissolution, comment ils espèrent gagner vraiment.
16:37 Bien compris, Jean-Marc, bien compris.
16:41 François Ruffin n'a jamais été aux affaires, de rien du tout.
16:44 Vous voulez répondre, François Ruffin ?
16:46 Je vois vraiment chez vos auditeurs de la résignation, de l'abattement.
16:51 Et c'est le premier adversaire que nous avons à combattre.
16:54 Mais je suis convaincu que les mêmes auditeurs, parce qu'on va se mettre en dynamique, parce qu'on va y aller pour gagner,
16:59 non seulement ils vont venir voter pour la gauche demain.
17:02 Pour moi, déjà, c'est un miracle que hier la gauche fasse 32%. C'est un miracle.
17:07 C'est un miracle quand on a passé des semaines et des mois à s'injurier, à s'insulter, à se déchirer, à donner un spectacle qui n'était quand même pas flamboyant, loin de là.
17:15 En additionnant des divisions.
17:17 Mais on arrive quand même à 32%. Ces électeurs-là, je veux les remercier, je veux les féliciter, je veux les applaudir.
17:23 Et donc on part de ce socle-là. On est déjà à 32%. On peut s'appuyer sur ce socle pour monter plus haut, pour faire mieux.
17:31 C'est une évidence. Et pour terminer, je le dis, à 55-56%. En étant un peu optimiste.
17:37 Mais on n'a pas besoin de ça, vous savez, on n'a pas besoin de ça aujourd'hui pour gagner dans un pays qui est foncièrement divisé aujourd'hui en trois blocs.
17:45 Merci à tous les deux, François Ruffin, Olivier Faure. On vous laisse sortir bras-dessus-bras-dessous de ce studio manifestement.
17:52 On sera bras-dessus-bras-dessous avec toute la gauche et je pense qu'on sera bras-dessus-bras-dessous avec des millions de personnes dans la rue.
17:57 Et j'espère que les syndicats, ils vont appeler à une grande marche pour le Front Populaire.
18:00 C'est à eux de lancer cette initiative parce qu'ils sont un modèle et un espoir pour nous.
18:04 entendu François Ruffin, le message est passé.