• il y a 5 mois
François-Xavier Bellamy, eurodéputé LR, est l'invité du Grand Entretien de France Inter. Il revient sur l'avenir sur l'avenir du parti Les Républicains suite aux législatives anticipées remportées par le NFP. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-vendredi-12-juillet-2024-7325605

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00:00La France attend, après avoir voté trois dimanches, elle attend son gouvernement.
00:04Et avec les résultats des législatives, nul ne peut dire aujourd'hui qui sera Matignon pour succéder à Gabriel Attal
00:10et de quel bord seront ses ministres.
00:12Alors pour en parler ce matin, la tête de liste des LR au Parlement européen, réélu le 9 juin dernier, François-Xavier Bellamy.
00:19Bonjour, vous êtes également vice-président des LR, alors à qui doit revenir Matignon selon vous ?
00:25Avant de répondre à cette question, je crois qu'il faut prendre un pas de recul pour prendre la mesure de la crise démocratique que notre pays traverse.
00:33Et cette crise démocratique, elle vient du fait que dans ces élections législatives, on a vu beaucoup de Français appelés à voter
00:38qui ont d'abord essayé de faire barrage, de voter contre ce qui leur paraissait le plus inquiétant.
00:44Mais on ne s'en sortira pas avec des votes contre, il faut recréer un espoir, il faut recréer une alternative.
00:49Et on voit bien que c'est cette alternative, c'est cette alternance qui est bloquée.
00:52Les Français ont un immense besoin de changement, ils veulent une réorientation profonde des politiques qui sont menées dans ce pays.
01:00Et moi, je crois profondément que ce changement, c'est une proposition politique de droite sérieuse, raisonnable, renouvelée qui peut l'incarner.
01:08Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure, nous ne pouvons pas prétendre que nous avons gagné ces élections législatives.
01:11Vous avez une soixantaine de députés à l'Assemblée nationale.
01:14Bien sûr, et nous avons tout à reconstruire.
01:17C'est avec beaucoup d'humilité que nous devons regarder la réalité de cette expression des Français.
01:22Mais ma conviction profonde, c'est que nous avons le devoir de reconstruire, parce que si cette offre n'est pas présente, alors nous resterons dans ce blocage.
01:29Finalement, nous vivons les conséquences de cette crise politique qui précède le macronisme, mais qu'Emmanuel Macron a aggravé par la promesse du « en même temps ».
01:38C'était le grand engagement d'Emmanuel Macron en 2017, celui de la fin des clivages, celui de la fin du clivage droite-gauche.
01:46Moi je crois, et je le vis tous les jours d'ailleurs au Parlement européen, je crois que la démocratie, c'est du pluralisme, c'est du clivage, c'est la reconstruction du désaccord intelligent, respectueux, raisonnable, c'est ce travail-là qui nous attend.
01:58Et c'est la raison pour laquelle, une manière de répondre à votre question, moi je crois qu'on doit, dans l'équation qui se construira au Parlement demain, refuser absolument le « en même temps », refuser la compromission.
02:10Les députés, les républicains qui ont été réélus dans un contexte extrêmement difficile et qui avec beaucoup de courage ont mené cette bataille pour une droite indépendante qui ne renonce pas à défendre ses couleurs, eh bien aujourd'hui ils le disent avec force à l'Assemblée nationale, notre but n'est pas de chercher la compromission, la coalition, de chercher...
02:29Pas de compromis alors, parce qu'Emmanuel Macron il appelle à ça, il appelle au compromis, il appelle à ce que toutes les forces politiques, il n'y en a aucune qui est majoritaire, toutes sont minoritaires, il faut vous parler.
02:37Vous vous dites non, il faut que ce soit marqué, il faut un gouvernement soit à droite, soit à gauche, c'est ça ?
02:42Il faut de la clarté, la France a besoin de clarté, les Français ont besoin de clarté, on a vécu trop de confusion, trop de contradictions, trop de reniements qui ont abîmé profondément la politique et notre famille politique, elle aussi elle a besoin de se reconstruire et elle se reconstruira, je l'ai toujours dit, dans la clarté et dans la cohérence.
03:00Nous, nous ne sommes pas évidemment volontaires pour bloquer le pays, pour empêcher les choses d'avancer, donc ce que nous avons dit très clairement c'est que nous sommes prêts à déposer sur le bureau de l'Assemblée nationale nos propositions de loi sur les sujets majeurs dont la France a besoin.
03:15Sur la question de l'immigration, sur la question du pouvoir d'achat avec la revalorisation du travail, parce que l'une des grandes crises de ce pays c'est que la France qui travaille, qui a travaillé toute sa vie, n'arrive plus à joindre les deux bouts.
03:27Sur la question, évidemment, de la sécurité...
03:30Les enjeux sont forts, mais parlons quand même de la figure du Premier Ministre, parce que ça détermine tout le reste en fait. Bruno Retailleau, il demande aujourd'hui un Premier Ministre d'intérêt public. Qu'est-ce que ça peut être un Premier Ministre d'intérêt public ?
03:41Moi je suis d'accord avec Bruno Retailleau quand il dit qu'une manière de s'en sortir serait de trouver, d'identifier, c'est la responsabilité du Président de la République, mais d'identifier un Premier Ministre qui soit au-dessus des partis politiques.
03:52Parce qu'aujourd'hui on voit bien, d'une certaine manière, qu'en effet aucune formation politique ne peut prétendre revendiquer la victoire.
03:58Alors c'est qui cette figure de la société civile ?
04:00Pardon, mais j'entends le Nouveau Front Populaire qui nous fait croire qu'il a gagné cette élection, mais c'est faux. La vérité c'est que 75% des Français disent aujourd'hui, comme le montre d'ailleurs le résultat de dimanche dernier, ne pas vouloir d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
04:14Oui mais c'est le Nouveau Front Populaire qui a le plus de députés aujourd'hui, 180. C'est plus que le groupe Ensemble et c'est plus lus que le groupe du Rassemblement National.
04:22Ce n'est pas une majorité. Et pour gouverner il faut une majorité. Et donc la vraie question aujourd'hui, et nous nous disons clairement avec Les Républicains que, encore une fois, nous ne sommes pas là pour revendiquer des postes, des places.
04:33Nous n'avons aucune espèce d'intention de rentrer au gouvernement. Notre but n'est pas de chercher à négocier pour nous-mêmes et nous ne prétendons pas.
04:42Je crois qu'encore une fois ce qui doit nous distinguer aujourd'hui c'est l'humilité. Nous ne prétendons pas avoir gagné cette élection législative.
04:48Mais nous disons en revanche qu'avec toute notre détermination, nous nous engagerons pour éviter que des forces minoritaires ne confisquent cette élection.
04:56Et notamment pour éviter un gouvernement constitué de forces de gauche et d'extrême gauche qui abîmerait profondément le pays.
05:03Et c'est la raison pour laquelle, à la différence du Rassemblement National, dont on voit que sur ce sujet comme sur d'autres il est malheureusement d'une ambiguité dangereuse,
05:11nous nous disons depuis le début que nous censurerons un gouvernement qui serait constitué par cette alliance de la gauche parce que ça ne représente pas le pays.
05:20Sur la censure, vous allez censurer un gouvernement RN et vous allez censurer également un gouvernement de gauche,
05:24donc vous censurez à peu près toutes les forces qui peuvent aujourd'hui proposer un gouvernement.
05:29Non, encore une fois.
05:30Qu'est-ce que vous ne censurerez pas en fait ?
05:32Il faut trouver une équation qui permette d'avancer pour la France et je crois qu'il faut repartir du contenu.
05:38Vous savez, les Français, je pense qu'ils ont le tournis d'entendre parler depuis des jours, des semaines maintenant de ces affaires de partis.
05:44La question qui compte le plus, c'est le résultat que les Français attendent des politiques qu'il faut mener.
05:50On a des urgences dans ce pays.
05:52Je citais tout à l'heure la question de l'immigration, la question de la sécurité, la question du pouvoir d'achat.
05:56Tout à l'heure, Dominique Seux, à votre micro, rappelait qu'aujourd'hui nous avons dans ce pays 9 millions de pauvres.
06:01C'est de ça qu'il faut parler.
06:03On est prêts, nous, à porter à l'Assemblée Nationale des propositions de texte parce que c'est ça qui compte.
06:08C'est ça qui doit faire la proposition d'une force politique parlementaire.
06:12C'est qui nous ? Parce que la droite, on ne s'y retrouve plus très bien aujourd'hui.
06:15Il y en a quand même beaucoup de nuances après ce qui s'est passé avec Éric Ciotti.
06:18Combien il y a de nuances à droite ? Est-ce que vous vous reparlez aujourd'hui ?
06:22Nous sommes absolument unis avec les députés, les républicains qui ont été réélus, élus dans cette élection législative particulièrement difficile
06:30en ayant défendu les couleurs, la parole d'une droite indépendante.
06:34Une droite qui assume ses convictions.
06:36Une droite qui a refusé de baisser pavillon et de se compromettre encore une fois par des accords d'appareil qui n'avaient pas de sens.
06:43Et moi je voudrais dire d'ailleurs à tous les français qui ont confié leur colère au Rassemblement National
06:48qu'on voit bien aujourd'hui, dans le résultat de ces élections, que le Rassemblement National n'est pas une alternative.
06:54Que ce n'est pas une force d'alternance.
06:56Parce que la vérité de cette élection législative, c'est que les français ne veulent pas, dans leur grande majorité, lui confier les clés du pays.
07:05Contrairement à ce que tous les observateurs avaient prédit, contrairement à ce que certains ont été chercher peut-être par une forme de calcul.
07:11Non, et cette élection elle montre plus que jamais, c'est peut-être paradoxal évidemment, j'ai conscience que c'est difficile de le dire,
07:18mais cette élection montre plus que jamais qu'on a besoin de reconstruire un vrai clivage droite-gauche, un clivage clair, assumé, cohérent.
07:25Encore une fois, comme on le vit dans la plupart des pays européens.
07:28Chez nos voisins, moi je le vois tous les jours dans le travail que nous faisons à Bruxelles, à Strasbourg, depuis l'élection européenne,
07:34je suis au Parlement européen tous les jours pour faire entendre la voix des français, comme je m'y étais engagé avec les élus de notre délégation.
07:40Et bien chez nos voisins européens, on le voit bien, c'est aujourd'hui des forces de droite gouvernementales qui reprennent partout leurs responsabilités,
07:49qui sont aujourd'hui en responsabilité ou qui sont sur le point de réunir une majorité comme en Espagne, en Allemagne.
07:57On voit bien que c'est de cette proposition politique que la France a besoin aussi, même si aujourd'hui elle traverse une crise profonde comme notre vie démocratique.
08:04Emmanuel Macron dans sa lettre aux français, il entend laisser un petit peu de temps.
08:07Alors déjà, est-ce qu'on a le temps ? Est-ce qu'on peut par exemple enjamber les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques
08:12et laisser filer plusieurs semaines jusqu'à la rentrée pour avoir un nouveau gouvernement ?
08:17Vous parliez d'urgence tout à l'heure.
08:19Oui, je crois qu'on n'a pas la possibilité de perdre trois ans.
08:23On ne peut pas se résigner à ce que les trois ans qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle soient trois ans perdus pour le pays.
08:32La France n'est pas dans une situation où elle pourrait se permettre de perdre ce temps précieux.
08:37En revanche, on le voit bien aujourd'hui, dans l'immédiat de toute façon il n'y a pas de solution.
08:41Donc il va bien falloir en trouver une.
08:43Je crois que le président de la République ne peut pas faire durer indéfiniment cette période de transition.
08:47Mais s'il n'y a pas de solution, il faut en prendre acte dans l'immédiat.
08:50Emmanuel Macron entend aussi laisser un petit peu de temps aux forces politiques pour bâtir des compromis.
08:54Alors vous qui travaillez au Parlement européen, une terre de compromis, est-ce que vous pensez que la France en est capable de ces compromis ?
09:00Mais la vraie question encore une fois c'est le contenu.
09:02Vous savez, nous on est en train de préparer justement le prochain mandat européen.
09:04Et comment ça se passe concrètement ?
09:06On a pris une semaine entière la semaine dernière avec notre groupe, le groupe de la droite européenne, le groupe du PPE.
09:12Et on s'est réunis pour écrire le projet que nous voulons à la fin de cette campagne européenne.
09:19Le projet que nous voulons porter en Europe dans les cinq prochaines années.
09:22Et c'est sur la base de ce texte, c'est sur la base de ce projet que nous allons maintenant rentrer dans le débat parlementaire.
09:28Mais nous nous disons en France que nous sommes prêts à faire le même exercice.
09:32Avec les Républicains, avec cette droite indépendante, nous avons des propositions à faire aux autres formations politiques.
09:40Et notamment, évidemment, au Président de la République.
09:43Et encore une fois, notre but n'est pas de négocier des postes ou des places.
09:46Les Français ne veulent plus de cela.
09:48Notre but, il est de dire quelle est l'urgence pour le pays, sans rien vouloir pour nous-mêmes, sans rien vouloir pour un parti,
09:54mais tout pour ce pays qui a tellement besoin d'action.
09:56Alors justement, on va aller tout de suite au Standard retrouver.
09:58Charles, bonjour Charles.
10:00Oui, bonjour France Inter, bonjour M. Bellamy.
10:02Je vous en prie, posez votre question.
10:03Bonjour.
10:04En fait, ce qui m'a fait tilter, c'est que dès le début de l'entretien de ce bel ami,
10:07il disait que la France avait besoin d'une alternance à droite.
10:10Mais franchement, depuis 7 ans, la politique est clairement à droite.
10:16La flexibilisation du marché du travail, la loi immigration, la réforme des retraites,
10:2180% des lois, vous auriez pu les voter au LR.
10:25Est-ce que ce n'est pas une question de boutique en fait ?
10:27Moi, je suis en désaccord absolu avec vous, Charles, sur le diagnostic.
10:31La vérité, c'est que je crois que depuis 2012, la France n'a pas réellement connu d'alternance.
10:35La loi immigration que vous évoquiez, elle a été envoyée par le président lui-même au conseil constitutionnel
10:39et elle a été censurée dans une très grande partie.
10:41Tous les efforts que nous avions faits pour contribuer à ce travail ont été malheureusement rayés d'un trait de plume.
10:46Et je crois que ça contribue au malaise démocratique qui a mené à cette élection législative.
10:50Pour le reste, quel est le bilan de ces 7 dernières années ?
10:52La réforme de la retraite ?
10:53Quel est le bilan des 7 dernières années ?
10:54C'est 1000 milliards d'euros de dettes supplémentaires.
10:56C'est une école qui continue son effondrement.
11:00C'est finalement la politique des années François Hollande qui ont été poursuivies dans l'éducation nationale.
11:05Je suis professeur moi-même, ça fait des années que je dénonce la fragilisation de la transmission des savoirs fondamentaux
11:10et cette politique de la gauche, elle a été malheureusement poursuivie dans les années qui ont suivi.
11:15C'est sur la question de l'immigration...
11:16Mais Mme Macron est un président de gauche, vous dites vous.
11:18Bien sûr, derrière le... En même temps, il y a en fait le fait de...
11:21Et c'est ce qui conduit encore une fois, je le redis, à ce malaise démocratique.
11:24Parce que moi j'assume d'être de tempérament, de caractère, de conviction,
11:29attaché à ce que défend la famille politique d'une droite qui, j'espère, a quelque chose à proposer pour reconstruire un espoir pour ce pays.
11:37Mais je crois qu'on a besoin d'un clivage, on a besoin d'un débat avec une gauche qui elle aussi assume ses convictions.
11:42Et je crois que le « en même temps » a été au cœur de la crise démocratique que nous vivons.
11:46Parce que le « en même temps », ça voulait dire bien souvent parler comme la droite, mais en réalité agir comme la gauche.
11:51On le voit sur le bilan en termes migratoires, finalement.
11:54On n'a jamais eu autant d'immigration légale dans ce pays, et ça correspond plutôt à une politique de gauche.
11:59On le voit sur les sujets de sécurité, d'ordre public, de justice.
12:02En réalité, je crois que non, la France n'a pas connu l'alternance depuis maintenant 12 ans.
12:07Et c'est ce qui crée la situation de malaise profond dans laquelle nous nous trouvons.
12:11On retourne au Standard tout de suite. Retrouvez Angelo, bonjour Angelo.
12:15Bonjour France Inter, Monsieur Bellamy, bonjour.
12:18Bonjour.
12:19Alors, maintenant que je vous écoute parler, je comprends mieux votre attitude avant le premier tour même des élections législatives.
12:27Comment arrivez-vous à concilier le fait, un jour, de condamner Éric Ciotti pour son ralliement au RN,
12:34et vous, avant même le premier tour, dire, moi, en cas de deuxième tour RN, insoumis au Front populaire, je ne sais plus, je voterai RN ?
12:43Quelle est l'utilité de dire ça avant le premier tour, si ce n'est un gros clin d'œil au RN ?
12:49D'autre part, je vous remercie de m'apprendre que Macron est de gauche, ça c'est une vraie trouvaille.
12:54Mais c'est certainement, en tous les cas dans son parcours, un élément sur lequel on peut s'accorder.
13:00Il vient de la gauche et je crois qu'en réalité, il a poursuivi cette trajectoire, quelles que soient les apparences.
13:06Sur la question de ce choix de deuxième tour, moi, je crois à la clarté, je vous le disais.
13:12Je pense qu'il faut assumer. J'ai assumé de défendre les couleurs de la droite qui ne doit pas, je crois, se dissoudre dans le RN.
13:19J'en suis convaincu parce que le RN n'est pas une offre politique de droite, ça n'est pas une offre politique sérieuse,
13:25qui prenne la France au sérieux, qui prenne les Français au sérieux et qui puisse préparer une alternance.
13:30Mais ça n'empêche pas qu'aujourd'hui, je suis désolé de vous le dire Angelo, mais quand j'entends en effet la France insoumise,
13:36quand j'entends Jean-Luc Mélenchon, quand j'entends des figures de cette formation politique,
13:40qui malheureusement se compromettent avec l'antisémitisme, qui sont prêts à justifier la violence politique,
13:45qui assument finalement de rompre avec les éléments fondamentaux du parlementarisme et de la tradition démocratique.
13:51Oui, je considère qu'il y a là un danger immense pour le pays.
13:54Et je le redis tout à l'heure, ce n'est pas comme ça, bien sûr, qu'on va retrouver de l'espoir.
13:57Ce n'est pas en faisant barrage qu'on va proposer aux Français le chemin d'espérance dont le pays a tant besoin.
14:02Mais malgré tout, il faut aussi assumer de chercher, dans des deuxièmes tours, à éviter le pire.
14:07Je le redis aujourd'hui, les candidats, et c'est ce que je disais avant le premier tour d'ailleurs, si vous m'avez bien écouté,
14:14les candidats qui avaient le plus de chances de réunir les Français au deuxième tour, pour éviter cette dérive de l'extrême gauche,
14:20comme pour apporter une alternance que le Rassemblement National n'est pas, c'étaient les candidats de la droite indépendante.
14:26De cette droite courageuse, sérieuse, solide.
14:29Et ils l'ont montré d'ailleurs, parce que, alors qu'on promettait à ce groupe parlementaire, le groupe LR, une disparition totale dans cette élection,
14:35ils sont en réalité revenus plus nombreux qu'avant à l'Assemblée Nationale.
14:39Je voudrais leur dire mon admiration pour le combat qu'ils ont mené à ces parlementaires, à ces candidats des Républicains,
14:46qui ont assumé de s'engager avec beaucoup de courage et de détermination, dans une élection que tout le monde leur promettait perdue d'avance,
14:53et qui ont montré que les Français, en réalité, savaient leur faire confiance pour le travail qu'ils mènent tous les jours.
14:57Mais à propos des Insoumis, Marine Le Pen a promis hier que le RN censurerait tout gouvernement,
15:01comprenant des ministres issus de la France Insoumise ou des écologistes.
15:04Donc vous dites la même chose, vous êtes sur la même ligne que Marine Le Pen.
15:07La différence, c'est que moi je n'ai rien compris à ce que dit le Rassemblement National.
15:11Parce que dans la même journée, ils ont dit deux choses totalement contradictoires.
15:16La première chose qu'ils ont dite, c'est qu'ils ne censureraient pas un gouvernement du Nouveau Front Populaire,
15:21ou un gouvernement composé d'élus de la France Insoumise.
15:25Marine Le Pen a clarifié un petit peu après, en disant qu'il y aurait censure.
15:28Moi je n'appelle pas tellement ça une clarification, j'appelle ça une sorte d'improbable revirement,
15:33peut-être devant la levée de bouclier que leur expression a suscité.
15:36La vérité, c'est qu'ils ont commencé par dire qu'ils étaient prêts à voter des mesures proposées par la France Insoumise,
15:43si elles allaient dans le bon sens, que ça ne leur poserait pas de problème de travailler avec un gouvernement de gauche ou d'extrême gauche.
15:49Moi, encore une fois, je le redis, je crois à la nécessaire clarté, je crois à la constance, je crois à la cohérence.
15:56Et nous nous disons depuis le début, comme d'ailleurs certains députés macronistes l'ont dit également,
16:00que des ministres qui viendraient de la France Insoumise dans ce gouvernement feraient pour nous l'objet d'une motion de censure immédiate.
16:07Mais on a l'impression pour vous, le plus grave danger aujourd'hui, c'est plus la gauche que l'extrême droite.
16:11Mais je le redis encore une fois, quand je regarde la France Insoumise, y compris au Parlement européen,
16:15quand j'entends au Parlement européen des collègues de la France Insoumise qui pendant des mois ont refusé de dire que le Hamas était une organisation terroriste.
16:22Pardon, mais oui, on ne peut pas dire qu'on défend la République contre la montée de l'antisémitisme et fermer les yeux sur cette dérive de la France Insoumise.
16:30Et j'observe d'ailleurs que la gauche qui reconstruit une offre politique décente et capable de réunir de l'autre côté de la manche,
16:38c'est une gauche qui a choisi avec beaucoup de détermination de rompre avec cette dérive de l'antisémitisme,
16:44de rompre avec la démagogie et je crois malheureusement qu'aujourd'hui la gauche française ne prend pas ce chemin-là.
16:51Laurent Wauquiez, c'est l'avenir de la droite républicaine aujourd'hui ?
16:55Moi je suis très admiratif du choix qu'a fait Laurent Wauquiez de s'engager dans cette élection législative.
16:59Il était président de région, il aurait pu rester à distance, regarder la situation.
17:03Il a choisi de s'engager, de prendre ce risque.
17:06A l'époque, il y a trois semaines, c'était évidemment dans une situation extrêmement difficile et c'était un pari extrêmement courageux.
17:12Aujourd'hui il revient à l'Assemblée Nationale, on a de la chance d'entendre sa voix.
17:15Elle va compter et comme président de groupe Les Républicains à l'Assemblée Nationale, il va jouer un rôle déterminant.
17:20Alors il a changé le nom, ça s'appelle maintenant la droite républicaine. Qu'est-ce que vous en pensez de ce nom ?
17:24Je vous le redis, je suis parfaitement d'accord avec cette évolution parce qu'elle dit finalement la nécessaire clarté retrouvée.
17:31Encore une fois, la démocratie c'est un clivage, c'est du pluralisme et je crois qu'il faut aimer à nouveau ce pluralisme.
17:37Il faut retrouver la jubilation d'un désaccord respectueux, intelligent, construit.
17:42Il y a dans ce pays, il y a une gauche qui assume ses convictions, mais il faut qu'il y ait aussi une droite qui assume d'avoir une proposition à faire au pays,
17:49d'être la promesse que la France attend pour pouvoir se reconstruire.
17:53Et le fait de s'assumer comme tel à l'Assemblée Nationale, c'est un signe de cette clarté retrouvée dont nous avons tellement besoin.
17:59Et Laurent Wauquiez, ce sera votre candidat en 2027 ?
18:012027 est un autre jour, mais en tous les cas cet engagement compte et on a besoin de lui.
18:05On va aller au standard peut-être, entendre Jean-Denis. Bonjour Jean-Denis.
18:09Oui, bonjour.
18:11Je vous en prie, posez votre question à François-Xavier Bellamy.
18:14Merci pour la qualité de votre émission et merci France Inter. Bonjour monsieur Bellamy.
18:18Bonjour.
18:19Merci avant tout pour votre clarté concernant l'ORN.
18:23Maintenant, voilà la situation. Est-ce que ça peut être justement un déclic et profiter de cette situation pour éventuellement,
18:33comme le Président l'a demandé, essayer de travailler ensemble avec des noms forts du côté PS, côté Macron, côté LR,
18:43et vraiment créer un gouvernement fort républicain et essayer de se parler ?
18:48J'ai bien compris qu'il faut un LR, maintenant une droite républicaine, fort et droit dans ses bottes.
18:58Mais nous allons devoir travailler ensemble, c'est obligé, sinon on va devoir rester dans cette position, ça va être impossible.
19:07Je pense qu'il faut mettre de côté le RN, LFI, ça je pense que tout le monde est d'accord pour ça.
19:12Donc pourquoi le PS, les macronistes et LR ne pourraient pas essayer de travailler ensemble ?
19:19Merci pour cette question si franche et elle est importante bien sûr.
19:24Moi je vous le redis encore une fois, nous ne voulons pas bloquer le pays, nous ne voulons pas l'abîmer dans des jeux partisans, dans des querelles inutiles.
19:31Nous, nous devons reconstruire un débat intelligible pour les français.
19:35Et donc ce que nous disons, c'est que nous sommes prêts encore une fois à mettre sur la table des propositions de textes, des propositions de lois.
19:41Et ensuite, charge à chacun de se déterminer. C'est ce qu'on fait encore une fois, je le redis tous les jours aussi dans le travail parlementaire européen.
19:47Mais je ne crois pas qu'on sauvera le pays en prolongeant et en aggravant le en même temps.
19:53Ce qui nous a mis dans cette situation aujourd'hui, c'est la confusion, c'est le en même temps.
19:57Il faut sortir au contraire du en même temps. C'est ce que les français nous demandent, il faut retrouver de la clarté.
20:02Et ça, ça veut dire qu'on ne peut pas imaginer essayer de faire des compromis au prix de cette nécessaire transparence d'une offre politique qui doit se reconstruire maintenant sur des bases qui soient claires.
20:13Et je le redis, nous ne demandons rien pour nous-mêmes, nous ne voulons rien pour un parti, nous voulons tout pour le pays et tout pour cette clarté retrouvée dont la France a tellement besoin.
20:21C'est bien compris, merci beaucoup François-Xavier Bellamy d'avoir été l'invité de la matinale de France Inter.
20:27Bonne journée à vous.
20:28Merci.

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