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Le CAC 40 a perdu 1,35% au lendemain de la victoire du RN aux Européennes et de l'annonce de la dissolution. Banques, concessionnaires autoroutiers, taux d'emprunt à 10 ans, euro, spread avec l'Allemagne, tous les signaux virent au rouge. Pourquoi tant d'inquiétudes ?
Regardez L'éco & You avec Martial You du 11 juin 2024

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00:00 49, l'éco-annual Martialiou, coup dur pour les marchés financiers hier, gros coup dur même, le CAC 40 a fini en baisse de 1,35%.
00:08 C'est l'onde de choc des élections de ce week-end.
00:10 Oui, pour bien se rendre compte, quand on est au-delà de 1% de baisse à la bourse, c'est une mauvaise séance.
00:14 Donc là, on retrouve le cocktail que les marchés détestent, le RN loin devant et une dissolution juste derrière, c'est nitro + glycérine.
00:23 Ça crée de l'incertitude et le monde de la finance déteste l'incertitude.
00:27 Résultat, la bourse de Paris a donc dévissé, dépassant même les 2,3% de baisse à l'ouverture.
00:33 L'euro a perdu de la valeur face au dollar.
00:35 Les taux d'emprunt à 10 ans ont atteint des niveaux records qu'on n'avait pas connus depuis le début de l'année pour la France.
00:41 Tout ça est un peu obscur pour nous, quelles sont les conséquences ?
00:44 Il faut bien comprendre la logique.
00:45 D'abord, les actions des entreprises, réaction épidermique.
00:49 Je vais prendre un exemple, hier, Marine Le Pen avait parlé dans son programme présidentiel de nationaliser les autoroutes.
00:55 Du coup, les concessionnaires actuels, FH et Vinci, qui possèdent notamment la SANEF, ASF ou AP2R,
01:01 ces groupes ont perdu plus de 5%.
01:03 Voilà, ça n'est pas encore très rationnel, mais c'est la traduction de la peur, un thermomètre de la fièvre.
01:10 Une crise institutionnelle, c'est aussi l'épargne des plus riches qui peut quitter le pays,
01:14 ou les investissements des entreprises qui y sont menacées.
01:17 Donc, la finance sanctionne ceux qui prêtent l'argent, les banques.
01:20 Crédit Agricole -3,5%, BNP Paris Bas -4,7%,
01:24 Société Générale, lanterne rouge du CAC hier -7,4%.
01:27 - L'euro qui baisse et les taux d'empreintes qui montent, c'est grave ?
01:30 - Oui, parce que là, c'est la confiance qu'on accorde à la France qui se dégrade.
01:34 Donc, c'est plus inquiétant. La France emprunte de l'argent toute l'année.
01:37 Quand les taux remontent, ça nous coûte plus cher de rembourser nos emprunts.
01:40 Faut se rendre compte que jusqu'ici, nos 3 000 milliards de dettes étaient des fantômes.
01:44 Ça n'était pas vraiment intégré dans le prix de l'argent qu'on nous prêtait.
01:47 Depuis hier, c'est différent.
01:49 Et puis l'euro qui flanche, ça renchérit le prix de nos importations et c'est pas bon non plus.
01:53 - Et pourquoi ces arbitrages ? Les marchés financiers n'aiment pas l'ERN ?
01:56 - Pas du tout ! Les marchés financiers ne font pas de politique.
01:59 Ils ne sont ni de droite ni de gauche.
02:01 Ça rappelle Tony Blair, l'ancien Premier ministre anglais qui disait
02:03 "La gestion de l'économie n'est ni de droite ni de gauche. Ce qui compte, c'est ce qui marche."
02:07 Les marchés s'adaptent à toutes les couleurs politiques.
02:10 Mais ils veulent une lisibilité, une trajectoire pour voir où on va.
02:13 - Et pour l'instant, c'est le flou ?
02:15 - Oui, grand flou institutionnel.
02:17 L'organisation possible avec l'ERN à Matignon, c'est inédit.
02:20 Grand flou aussi sur la politique qui sera menée si c'est l'ERN.
02:23 Quand les gouvernements Macron annonçaient pas de hausse d'impôts,
02:26 économie pour réduire les déficits, réforme de la sur-enchômage, ça donnait un cap.
02:30 - Et là on n'en a pas ?
02:31 - Bah non, c'est difficile de déterminer pour le moment.
02:34 Au niveau économique, l'hypothèse ERN, elle est floue.
02:37 On va devoir faire 20 à 25 milliards d'économies par an
02:40 si on veut ramener le déficit sous les 3% en 2027.
02:43 Est-ce que l'ERN a des réponses ? Quels sont ses objectifs ?
02:46 Veut-il rétablir les comptes ?
02:48 C'est pas en réformant l'aide médicale d'État qui coûte 1,2 milliard par an qu'on va y arriver.
02:53 Quid de la réforme des retraites et de l'assurance chômage ?
02:56 On revient à 62 ans ? À 60 ans ?
02:58 On change rien à l'assurance chômage ?
03:00 Possible, mais ce sont des économies en moins.
03:02 Et si on supprime la hausse de la taxe sur le gaz cet été, c'est à peu près 12%,
03:05 ça fait moins de recettes.
03:07 Donc ce sont ces incertitudes que les marchés financiers sanctionnent depuis hier
03:11 et les hockeys de la bourse risquent de durer encore au minimum un mois.
03:15 Merci beaucoup, Marcial Youf, Florian Gazanl, et pour quoi de l'info ?
03:19 Alors que les élections européennes ont rendu leur verdict,
03:23 vous allez nous expliquer pourquoi Bruxelles est la capitale de l'Union Européenne ?
03:28 Oui, et pour savoir pourquoi, il faut remonter Jérôme, à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale,
03:32 l'Europe étant ruine et déchirée, dans un esprit de plus jamais ça,
03:35 on décide de créer le Conseil de l'Europe, dont l'objectif premier est de promouvoir la démocratie
03:41 et faire respecter les droits de l'homme.
03:43 C'est ici Strasbourg pour l'installer, symbole idéal de cette paix retrouvée,
03:47 puisque la ville alsacienne est passée de la France à l'Allemagne et vice-versa,
03:50 quatre fois entre 1870 et 1944.
03:54 Alors ça c'est le Conseil Européen, c'est pas le Conseil Européen Économique ?
03:57 C'est ça, exactement, ça sonne pareil, mais ça n'a absolument rien à voir.
04:00 Ce CE, destiné à soutenir l'économie de l'Europe,
04:03 lui il naît en 1958 sous l'impulsion de six gouvernements,
04:07 dont la France qui en est la cheville ouvrière grâce à Jean Monnet.
04:10 Alors lui il voudrait que son siège soit à Paris, dans le quartier de la Défense,
04:13 qui est alors en construction, ou alors à Chantilly,
04:16 mais ses propositions ne rallient pas les suffrages,
04:19 surtout que l'Assemblée de la CE, elle, est en raison d'un traité antérieur,
04:23 et déjà située à Strasbourg, bref, on est dans une situation de blocage.
04:27 Et alors comment on va débloquer cette situation donc ?
04:30 Et bien comme il a été décidé que la présidence de la CE serait tournante,
04:33 on décide que le siège le serait aussi,
04:36 et comme par ordre alphabétique le premier pays à présider grâce au B de son initial,
04:41 c'est la Belgique, Bruxelles devient le siège provisoire de la CE,
04:45 du provisoire qui est devenu définitif en 1993 seulement par praticité,
04:49 et aussi parce que Bruxelles est pile au milieu de la banane bleue !
04:53 - C'est quoi cette banane bleue ?
04:55 - Si vous dessinez sur une carte la zone géographique qui couvre la Grande Bretagne,
04:59 qui est alors dans l'Europe, le Nord de la France, le Benelux, la Roue Aramonde, l'Italie,
05:03 vous obtenez un dessin qui a une forme de banane,
05:05 et le bleu c'est celui de l'Europe, voilà tout simplement.
05:08 - Et pourquoi l'Assemblée n'a pas déménagé à Strasbourg pour qu'elle est toujours à Bruxelles ?
05:13 - Et bien ce serait plus simple évidemment, surtout pour plus écologique,
05:16 puisqu'on estime que les allers-retours des euros de députés laissent une empreinte carbone de 20 000 tonnes de CO2 !
05:20 - Oui !

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