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00:00Nous sommes effectivement à moins de trois semaines du départ du Tour de France.
00:03La grande boucle s'élancera cette année depuis Florence en Italie.
00:06Et pour la deuxième année de suite, une célèbre plateforme de streaming Netflix
00:10consacre un documentaire à ce monument du cyclisme.
00:13Pour en parler avec nous, Yann Le Bourbouac, bonjour.
00:16Bonjour.
00:17Vous êtes producteur de Tour de France au cœur du peloton qui sort,
00:20la saison 2 sort aujourd'hui sur Netflix.
00:23Et Benoît Perrochet qu'on ne présente plus, producteur ici à France 24.
00:26Vous avez une deuxième saison, Yann, puisque la première,
00:28elle a très bien marché sur la plateforme Netflix l'an dernier.
00:31Oui, elle a su trouver son public. On est ravis.
00:34On s'était d'ailleurs vus il y a un an au même moment quasiment
00:37puisqu'elle était sortie le 8 juin.
00:38Et oui, elle a trouvé son public. Elle l'a trouvé en France.
00:41Elle l'a trouvé à l'international.
00:42Et qui n'est pas forcément un public d'initiés.
00:44Non, non, non.
00:45On brassait plus large.
00:46On brassait plus large.
00:47L'idée, c'était vraiment de faire plaisir aux puristes et aux touristes,
00:50c'est-à-dire à ceux qui ne connaissaient pas le cyclisme.
00:53Et Dieu sait s'il y en avait.
00:55Maintenant, peut-être un peu plus.
00:56Et puis véritablement délargir à simplement les fans de vélo.
01:00Parce que le contrat, c'est un peu ça aussi, Yann.
01:02Vos caméras, elles sont partout, du petit déjeuner au dîner,
01:04en passant par le briefing dans le bus.
01:06C'est pour nous faire justement découvrir,
01:08entrer au cœur du peloton pour le coup.
01:10Oui, l'idée, le challenge et l'ambition
01:13qu'on espère avoir poussé d'ailleurs davantage dans cette saison 2,
01:17c'est de véritablement aller dans les entrailles
01:19de ce que sont ces équipes, de ce que sont ces hommes
01:22qui font la magie du tour
01:24et de montrer leurs enjeux, en fait.
01:26Et de les ramener à des enjeux qui, en fait,
01:28peuvent être identifiables pour la plupart des spectateurs ou spectatrices.
01:31Alors, il y avait un homme qui n'avait pas participé à la première saison,
01:34c'est Tadej Pogacar, le Slovène.
01:36Cette année, il y est dans cette saison 2.
01:38Est-ce que c'était dur de le convaincre et son équipe Emirates ?
01:41Non, je vais dire non, mais sans trop nous flatter.
01:45C'est-à-dire qu'ils ont vu la saison 1,
01:46ils ont pu comprendre et appréhender la manière dont on travaillait.
01:49Et c'est ça qui a fini de les convaincre.
01:51Et on est ravis que Tadej ait bien voulu participer,
01:53que toute l'équipe Emirates ait bien voulu participer à cette saison 2.
01:56Elle apporte un vrai plus et je pense que Tadej, aujourd'hui,
01:59est ce qu'il est dans le monde du cyclisme,
02:01mais même du sport en général.
02:03Et on entre aussi dans l'intimité d'une équipe cycliste.
02:06On se rend compte que c'est un monde finalement impitoyable.
02:09Il y a des séquences qui sont très fortes dans cette deuxième saison.
02:12La rivalité qu'il peut y avoir entre les sprinters
02:15où on ne se pardonne absolument rien.
02:18Tous les coups sont quasiment permis ou presque.
02:20Puis le patron de Julien Alaphilippe, Patrick Lefebvre,
02:23qui n'est pas tendre avec le coureur français.
02:26C'est un monde très dur, le vélo comme ça, de ce sport à haut niveau.
02:30Le sport de haut niveau ne peut pas être un monde de béni-oui-oui ou tendre.
02:34Et en tout cas, notre ambition sur cette saison 2,
02:37c'était véritablement, après la saison 1,
02:40d'avoir davantage d'accès à tous ces enjeux-là.
02:43Que ce soit économiques, que ce soit des enjeux sportifs, mais aussi humains.
02:47Le peloton a vécu la mort d'un des ginomadaires
02:50qui est mort sur le Tour de Suisse juste avant.
02:52On a suivi l'équipe Bahrain-Victorious qui, eux,
02:54court pour bien plus que simplement remporter une victoire.
02:56Ils courent pour leurs coéquipiers.
02:58Donc on a une palette d'émotions qu'on est arrivé à avoir,
03:00mais aussi une palette de rivalité,
03:02qu'on est arrivé à véritablement davantage pousser.
03:04En tout cas, je trouve, après, les spectateurs nous le diront,
03:06mais on est arrivé à avoir sur cette saison 2.
03:08Et l'un des moments forts de cette saison, saison 2 donc,
03:11ce sont les adieux de Thibaut Pinot,
03:13qui est l'un des coureurs les plus aimés du public français.
03:15On va écouter.
03:19Ça va être ma vie, je pense.
03:21Entre mes animaux, mon jardin.
03:23Je pense qu'il y aura moins de...
03:25de vraiment s'occuper et...
03:27faire ce que j'aime.
03:29Simplement.
03:34Je pense que l'ambiance autour du sport a changé.
03:38Tout est devenu plus rigoureux, plus strict, plus meticuleux.
03:43Les carrières sont courtes,
03:45et elles passent très vite, au final.
03:47J'ai eu beaucoup de hauts, beaucoup de bas.
04:02Je ne suis pas le meilleur cycliste du monde,
04:04mais c'est vrai qu'en France, je suis assez populaire.
04:07Parce que je pense que j'ai touché les gens dans ma carrière.
04:11Ils se sont beaucoup identifiés à moi.
04:17C'est mon dernier Tour de France.
04:19Et ce que j'ai toujours voulu depuis toujours,
04:21c'est de finir au sommet.
04:31Thibaut.
04:32Oui, il a quelque chose, Thibaut.
04:34Ça faisait partie de ces moments,
04:36ces adieux, évidemment, au peloton,
04:38ces moments-là que vos caméras devaient absolument saisir.
04:40Oui.
04:41Là, Thibaut, évidemment, on voulait continuer le travail
04:43qu'on avait commencé avec lui l'année dernière.
04:45On savait que c'était son dernier Tour de France.
04:47On savait que ça allait être un moment d'émotion.
04:49On savait aussi que les organisateurs du Tour
04:51avaient quand même terminé le Tour dans son jardin,
04:53c'est-à-dire chez lui, sur ses terres.
04:55On va aller voir les images, d'ailleurs,
04:57du fameux virage Pinot.
04:59C'était important de montrer ça.
05:01Et d'ailleurs, en plus,
05:03la course nous a servi puisqu'il a mené
05:05dans cette étape-là.
05:07Il a fini par être rattrapé,
05:09mais je pense que l'important n'est pas là,
05:11est-ce qu'il a gagné ou pas, c'est plus ça.
05:13En fait, je pense que Thibaut transcende le sport.
05:15On va au-delà du sport.
05:17Et comme le dirait Marc Madiot,
05:19je pense que c'est aussi ça le cyclisme.
05:21Son manager, c'est la foule, le béton, le vélo et l'homme.
05:23Et le vélo, ça dépasse largement simplement la victoire.
05:25En tout cas, c'est ce qu'on a essayé aussi de démontrer
05:27dans cette série.
05:29Thibaut Pinot, c'est la sincérité, c'est l'authenticité
05:31que l'on retrouve aussi parfois dans d'autres équipes du peloton.
05:33Je ne sais pas si c'est l'authenticité.
05:35En tout cas, Thibaut, il court comme ça.
05:37Et je pense que la manière dont il court,
05:39elle reflète aussi son identité à lui.
05:41Et je pense que, comme vous ou moi,
05:43chaque personne a une manière de vivre
05:45et chaque équipe a une manière de courir.
05:47Je ne dirais pas qu'il est plus authentique que d'autres,
05:49mais il court de cette manière-là.
05:51Et c'est vrai que c'est quelque chose qui plaît beaucoup aux gens.
05:53Mais il y a plein d'autres personnages,
05:55il y a une galerie de personnages dans la série
05:57qui plairont aussi à d'autres.
05:59J'espère que Philippe Seine était assez tendre
06:01dans la première saison.
06:03Et on voit qu'en fait, pour remporter et remporter Mario Vert,
06:05puisqu'il l'a gagné sur cette deuxième saison,
06:07il a fallu qu'il change un peu de mindset.
06:09Et on le voit changer, on le voit évoluer.
06:11Et ça ne plaît pas aux autres sprinters,
06:13forcément.
06:15Quel est le prix de la victoire ?
06:17Deux autres personnages incontournables du peloton,
06:19c'est bien sûr Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard.
06:21Le Danois qui a relégué Tadej Pogacar
06:23très loin dans le contre-la-montre.
06:25Il avait écrasé ce chrono.
06:27A la surprise de tous,
06:29et la suspicion autour des performances du Danois,
06:31elle a forcément ressurgi.
06:33Oui, elle a ressurgi.
06:35Et on en parle dans ce documentaire.
06:37Oui, il ne fallait pas éluder la question.
06:39Je comprends que ça puisse créer
06:41beaucoup de questions.
06:43Après, dans la série, on parle de moins de 10 minutes.
06:45Mais en tout cas, le soir de cette performance,
06:47beaucoup de gens se sont posé la question,
06:49se sont dit, comment est-ce qu'il a pu l'écraser autant ?
06:51C'est revenu.
06:53Évidemment, ça fait appel aux heures sombres du cyclisme.
06:55On laisse la parole à cette jeune génération de cyclistes.
06:57C'est Jonas Vingegaard dans la série qui a le dernier mot.
06:59On explique aussi un petit peu
07:01que c'est le sport aujourd'hui le plus testé au monde.
07:03Ils sont testés tous les jours.
07:05On montre un peu comment le peloton a vécu ça ce jour-là.
07:07C'est sûr que ça a été médiatiquement
07:09très compliqué pour l'équipe
07:11de Jonas Vingegaard et de la Jumbo-Visma.
07:13Mais à la finale, il n'y a rien aujourd'hui
07:15qui prouve qu'il a été testé
07:17ou qu'il a été dopé.
07:19En tout cas, on parle de cela, comme en ont parlé
07:21la presse à ce moment-là, mais de l'intérieur.
07:23C'est là où ça donne un nouvel éclairage.
07:25Les protagonistes qui en ont parlé, les journalistes,
07:27mais aussi les coureurs, qu'est-ce qu'ils en pensent ?
07:29C'est encore une époque qui est
07:31assez peu lointaine, ce dopage-là.
07:33Je pense que la nouvelle génération est très fraîche
07:35et très lucide par rapport à ça.
07:37Vous ressortez les caméras pour l'édition 2024 ?
07:39On espère. On y travaille avec Netflix.
07:41Elle sort aujourd'hui la saison 2.
07:43C'est les chiffres qui parleront. J'espère qu'elle plaira
07:45en toute humilité.