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NoticiasTranscripción
00:00Oui, petite question là concernant l'Europe. Je suis comme vous un anti-européen convaincu depuis très longtemps.
00:07Je suis un anti-européen convaincu depuis très longtemps. Avec un détail près, c'est que je suis redevenu plutôt pro-européen très récemment.
00:14Parce que j'ai estimé, en étant toujours anti-européen convaincu, qu'on est comme sur le Titanic à 10h du soir.
00:21Et comme j'aime bien vivre, je préfère couler avec tout le monde entre 1h et 2h du matin en jouant du piano et en buvant un coup,
00:29plutôt qu'à sauter du bateau dans l'eau glacée à 10h du soir.
00:32Pour être un peu plus sérieux dans ma question et pour avoir une réponse vraiment précise sur ce point qui me paraît important,
00:37il y a deux choses au niveau de l'Europe. Il y a le compte d'exploitation annuel et il y a le bilan.
00:41Sur le compte d'exploitation annuel, effectivement, dès qu'on sort de l'Europe, comme on est plus contributeurs que recevoir,
00:48instantanément le bénéfice est favorable. Cependant, on a tellement de dettes au niveau de la France,
00:52et comme vous le savez, toutes les banques de France sont à trésorerie le soir à zéro pour remonter les fonds à la BCE.
00:58En clair, les dettes sont tellement importantes qu'on n'a plus les moyens de sortir de la BCE et on n'a plus les moyens de sortir de l'Europe.
01:04Donc pour moi, la situation est assez dramatique. J'aimerais avoir votre avis sur la marge de manœuvre réelle dont on dispose aujourd'hui.
01:11C'est une très bonne question, bien entendu. Plus le temps passe, plus ça va être difficile. La sortie de l'Europe va être difficile.
01:26Par rapport au Brexit, on a un avantage et un inconvénient. L'avantage que nous avons, c'est qu'on n'a pas levé la question de l'Irlande du Nord,
01:33qui est une espèce de caillou dans la chaussure du gouvernement de Londres depuis le début.
01:38Je rappelle qu'il y a eu un accord qui a mis fin à la guerre civile qu'il y avait dans l'Ulster, dans l'Irlande du Nord.
01:44Cet accord, c'était l'accord de la Saint-Valentin, qui a jeté les bases dans la fin des années 70 au début des années 80,
01:54qui a jeté les bases d'un compromis qui est fondé notamment sur la libre circulation entre les deux parties de l'Irlande.
02:03Et puis la sortie de l'UE pose un problème, parce que la République d'Irlande reste dans l'UE, alors que l'Ulster sort de l'UE.
02:11Et il y a un problème de frontières. Alors justement, la guerre civile avait été résolue par la suppression des frontières.
02:19Donc ils tournent autour de ça depuis des mois, des années. Puis vous avez Bruxelles qui essaie de semer la Cisagne.
02:24Donc nous, on n'a pas ça. Plus exactement, ce problème-là se retrouverait uniquement dans l'île de Saint-Martin, aux Antilles,
02:32qui est une petite île partagée entre les Pays-Bas et la France. Vous le savez peut-être.
02:35Enfin bon. On n'imagine pas des gros trafics de marchandises passant par l'île de Saint-Martin. C'est quasiment impossible.
02:41C'est par ailleurs l'île de tous les trafics. Enfin bon. Donc nous, on n'a pas ça. En revanche, c'est vrai que nous, on a le problème de l'euro
02:46par rapport au Royaume-Uni qui, sagement, selon leur grande politique... Les Anglais, c'est un grand peuple qui, avant d'entrer dans l'euro,
02:55ont adopté la politique du « wait and see », « attendre et voir ». So they have waited and they have seen.
03:01Ils sont bien contents de ne pas être entrés dans l'euro. Je vous observerai d'ailleurs que d'autres peuples qui normalement devraient
03:07entrer dans l'euro ne sont toujours pas entrés dans l'euro. La Suède, qui donc dans l'illégalité du point de vue des traités,
03:13mais aussi la République tchèque, mais aussi la Pologne, etc. Alors nous, on a un problème avec l'euro, c'est vrai,
03:18qui s'est aggravé avec l'endettement. Donc le moment de la sortie de l'euro, il y aura des moments difficiles.
03:26Cela étant, ce qu'il faut bien comprendre aussi, c'est que la France est un grand pays. Et les marchés financiers ne sont pas des émotifs.
03:35Enfin, s'ils peuvent être émotifs, c'est quand même fondamentalement la rationalité. Donc il peut y avoir des mouvements erratiques
03:41contre la France, contre le franc, par exemple. Ça peut être tout à fait envisageable. Mais ça n'a qu'un temps.
03:47Après, il y a le principe de réal politique qui s'applique. Une fois, j'avais débattu à l'université de Compiègne avec un fou furieux,
03:54un professeur de l'université qui était un ultra-ultra-européiste, et qui me disait que si la France sort de l'euro,
04:00notre monnaie va perdre 80%. C'est une connerie. Tout simplement, je lui avais dit à peu près dans ces termes.
04:07Aujourd'hui, on sait que si l'euro explosait... On peut savoir ça à partir des soldes dites « Target 2 »,
04:15de la solde cumulée de la balance des paiements courants à l'intérieur des pays de la zone euro.
04:19Ceux qui ne sont pas familiers de ça peuvent aller sur Wikipédia. Je vous conseille non pas Wikipédia France, qui est en général le plus pourri,
04:26mais je vous conseille Wikipédia en allemand. Bon, il faut savoir un peu parler allemand ou vous faites une traduction par Google.
04:31Mais c'est quand même celui qui est le mieux fait sur Target 2. C'est l'accumulation des soldes créditeurs de la balance
04:36des paiements courants à l'intérieur de la zone euro. À partir de ça, on sait quoi ? On sait notamment que si l'euro explose,
04:42le nouveau Deutschmark devrait à peu près prendre 30% à 40% par rapport à la valeur actuelle de l'euro vis-à-vis du dollar,
04:50si on parle sur le principe d'un Deutschmark qui gagne 1€ au moment de l'explosion. Et on sait que le franc perdra à peu près 15% à 18%.
05:00La drachme grecque, moins 50%, peut-être moins 60%. Donc ça, c'est les évolutions à moyen et à long terme.
05:06Donc on aura une baisse du franc, mais qui n'est pas dans les proportions de 80%, parce qu'il y a tout simplement la loi de l'offre et de la demande.
05:13Si demain, on avait une monnaie qui perdait 80%, il se passerait que tous les produits français deviendraient hyper attractifs dans le monde entier.
05:20Les japonaises, les hongkongaises, les chinoises, les thaïlandaises, les sud-coréennes se précipiteraient sur les sacs Vuitton, Hermès, etc.
05:29Il y aurait une demande folle. Donc une demande folle de francs. Et là, je prends un exemple.
05:33C'est pareil sur les automobiles. Enfin la France produit encore un certain nombre de choses, les produits agroalimentaires.
05:38Et donc il y aurait une demande telle de francs que ça ferait remonter le franc jusqu'à à peu près à cette baisse de –18%.
05:44Alors par ailleurs, la dette. On a une dette. Je n'y suis pour rien. On a une dette. Nous, dans le programme que j'ai prévu,
05:51il y a l'idée de réunir les créanciers de la France et de leur demander « On fait quoi ? ».
05:57Et je ne vois pas pourquoi on serait dans une situation plus difficile que la Grèce, puisque nous avons une dette qui représente 115-112% du PIB,
06:06alors que la Grèce, lorsqu'elle a négocié, avait 160% du PIB d'endettement. Je ne vois pas pourquoi on aurait forcément des marchés financiers
06:15ou une troïka qui seraient beaucoup plus agressives que nous, sauf pour des motivations politiques dans lesquelles je ne crois pas trop,
06:20si les Français décidaient massivement de sortir de l'UE et de l'euro. Donc on essaierait de négocier comme l'ont fait les Grecs,
06:26avec un rééchelonnement des dettes, avec un abandon de créances. Il ne faut pas oublier qu'il y a eu des abandons de créances, aussi.
06:32On demandera un reprofilage de la dette française. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'est pas du tout certain
06:38qu'il y aura une opposition politique des autres pays. L'Allemagne est très inquiète, aussi, parce qu'ils ont toujours été inquiets,
06:45les Allemands, je le rappelle, dans l'affaire de l'euro. Les Allemands considèrent, à tort ou à raison, que les pays du sud de l'Europe sont des gens foutres.
06:53Bon. Ils avaient des acronymes mignons pour désigner ça. Les PIGS. C'est Portugal, Italie, Grèce, Espagne.
07:03Les Allemands, nos amis Allemands, appellent ça les PIGS. PIGS, ça veut dire « les cochons » en anglais.
07:09Ils ont appelé ça aussi les GYPSIES. Grèce, Italie, Portugal, Irlande et Espagne. Donc ça veut dire les Romanichels, en joutant l'Irlande.
07:17Ils se sont toujours beaucoup méfiés de la France, qu'ils considèrent comme un pays superficiel, avec le coq gaulois.
07:25Enfin on a une réputation bimille-les-mères. Galus... C'est sous Louis-Philippe qu'on a pris l'emblème du coq.
07:31Enfin vous savez ce que le coq, il fait cocorico alors qu'il a les pieds dans la merde. Donc ça, c'est la réputation que l'ont les Français.
07:39Et donc ils sont très inquiets de cette situation. Ils ont l'inquiétude de voir que si la France est irréformable,
07:45tout ça, ça va un jour se terminer par l'effondrement de Target 2. C'est-à-dire qu'il faut bien comprendre qu'actuellement,
07:50la banque centrale allemande a accumulé... Pas seulement les Allemands. C'est aussi vrai du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Finlande.
07:56Ce sont les 4 pays qui ont un solde Target 2 très très positif. La Bundesbank allemande a des créances considérables sur les banques centrales des pays du Sud.
08:05Avant l'euro, il y avait à peu près... Excusez-moi. Oui, c'est ça. Au début de l'euro, le bilan de la Bundesbank,
08:11c'était de l'ordre – je crois – de 250 milliards d'euros. Maintenant, c'est à plus de 1 000 milliards d'euros,
08:16dont 750 milliards d'euros de créances sur la Banque d'Italie, la Banque d'Espagne, la Banque de Grèce.
08:22Si un jour, ça peut arriver, que ces banques centrales tombent en faillite, ça veut dire qu'il y a des milliards d'euros d'actifs
08:27de la banque centrale allemande qui tombent en faillite. Et ça, c'est un truc que les Allemands... Alors pour eux, ils sont dans une crise de catalepsie,
08:36parce que pour eux, c'est 1923. C'est-à-dire l'effondrement de la monnaie allemande avec... Vous savez, on allait chercher un bretzel
08:43avec une brouette de billets. Et puis on revenait avec la même brouette, parce qu'entre-temps, le prix du bretzel avait été multiplié par 100.
08:48Ça a fait l'arrivée d'un petit moustachu qui s'appelait Adolf Hitler. Donc les Allemands, pour eux, la valeur de la monnaie,
08:53c'est quelque chose d'absolument fondamental. Et ils sont extrêmement inquiets de l'évolution de la situation avec ces soldes de Target 2.
08:58Donc en fait, les Allemands, ils voulaient... D'ailleurs, au moment de la crise en Grèce, ils voulaient dégager la Grèce de l'euro.
09:02Sauf qu'il n'y a pas de prévue... Il n'y a pas de clause de sortie de l'euro. La seule façon de sortir de l'euro, c'est de sortir de l'UE.
09:08Donc il n'est pas du tout certain que les Allemands verraient avec défaveur un gouvernement, un nouvel exécutif en France,
09:14de gens qui prennent les choses à bras-le-corps et qui disent « Bon, c'est une monnaie qui n'est pas viable. »
09:18Comme toutes les monnaies... J'ai fait des conférences il y a des années. Toutes les monnaies plurinationales de l'histoire ont toujours explosé.
09:22Tou-tou-tou-tou-tou-toujours. Bon. Et ce qui reste à exploser, c'est le franc CFA. Moi, ça, c'est bien parti pour.
09:27Donc c'est comme ça. Lorsque l'Union soviétique a explosé, le rouble a explosé, puis il y a eu 15 monnaies nationales.
09:33Toute l'histoire récente des monnaies mondiales, c'est ça. Lorsque la Tchéco-slovakie s'est dissociée, il y a eu la couronne tchèque, la couronne slovake.
09:40Lorsque le Soudan du Sud s'est séparé du Soudan du Nord, c'est le pays le plus pauvre du monde. Paf, il a créé sa propre monnaie nationale.
09:47Donc nous vivons à l'époque lorsque l'empire des Habsbourg, en 1918, lorsque l'empire ottoman, en 1911 et en 1918 également, a explosé.
09:55Ça a pris à chaque fois des monnaies nationales. Donc les Allemands, plutôt que de rester dans un truc qui n'est pas viable sur long terme,
10:03je pense qu'ils préfèreraient gérer en bonne intelligence la sortie de l'UE. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire par exemple qu'ils pourraient
10:08suspendre la libre circulation des mouvements de capitaux. Au moment de la crise à Chypre, où il y a eu une fuite totale des capitaux à Chypre...
10:16On n'a pas beaucoup parlé, mais il y a deux doigts que Chypre sorte de l'euro. D'un seul coup, d'un seul, il y a eu la suspension de l'article 63
10:26des traités sur le fonctionnement de l'UE, c'est-à-dire la libre circulation des mouvements de capitaux.
10:30C'est-à-dire que les pays de l'UE sont tombés d'accord pour ne plus appliquer tous ensemble un article des traités.
10:34Donc là, c'est pareil. Si la France annonce qu'elle va sortir de l'euro, il y aura des mouvements spéculatifs, bien sûr,
10:39qui d'ailleurs remonteront avant les élections. Parce que les gens, si les marchés financiers se rendent compte
10:44qu'un parti peut arriver au pouvoir à Paris pour sortir de l'euro, il y aura des attaques contre le franc, qui se traduiront en fait
10:50par une montée des taux d'intérêt sur les obligations françaises, puisqu'on est dans l'euro. Mais là, au moment de la sortie de l'euro,
10:55il suffira, en bonne intelligence avec les autres pays, de bloquer la libre circulation. Nous, on a toujours dit qu'on ferait
11:031 € égale 1 franc, du moins jusqu'à un certain montant, parce qu'on peut faire des convertibilités par palier.
11:11Lorsqu'il y a eu par exemple la fin de l'Allemagne de l'Est et la disparition de l'Ostmark, du marque Est allemand,
11:18qui s'est fusionné dans le Deutsche Mark, dans le marque Ouest, les Allemands ont offert un immense cadeau aux 16 millions d'Est-Allemands.
11:27Ils ont converti 1 marque Est égale 1 marque Ouest, alors que ça valait quelques centimes.
11:31Mais ils ont fait ça jusqu'à l'équivalent – je crois – de 150 000 € ou quelque chose comme ça.
11:34En revanche, pour les plus gros comptes, là, c'était pas le même taux de change. Donc là, on fera un truc du même genre, certainement,
11:39pour préserver les économies des Français dans un premier temps. Et après, on laissera évoluer la monnaie française.
11:49Et comme je le disais, il y aura certainement des attaques spéculatives si on ouvre les marchés financiers.
11:54Mais ça va pas perdre 80%. Ça perdra 15%, 20%. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y aura des effets positifs et négatifs,
12:00comme toute chose dans ce bas monde, et en particulier en économie.
12:03C'est-à-dire que vous aurez les importations qui coûteront 15% plus cher, par exemple l'essence, qui coûtera 15% plus cher.
12:11Mais on peut atténuer ça, parce que vous savez que dans le prix de l'essence à la pompe, il y a 50%. C'est des taxes.
12:16Et puis on a déjà vu des phénomènes beaucoup plus importants. L'euro était monté jusqu'à 1,60 $.
12:21Et puis il a été descendu à 0,85 $. Donc ça, le prix des hydrocarbures varie beaucoup.
12:26Donc 15%, je ne dis pas que c'est rien, mais c'est quelque chose qui reste gérable et dont on peut amortir le coût pour la population,
12:32justement diminuant la fiscalité temporairement là-dessus. Mais il y a aussi un autre phénomène.
12:38Les exportations coûteront moins cher de 15%. Et donc ça, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nos exportations vont bondir.
12:44Parce qu'actuellement, on dégage des déficits commerciaux effarants, de l'ordre de – sous mémoire – 174 milliards d'euros,
12:52il me semble, au cours de l'année 2022. C'est le plus important déficit commercial depuis Vercingétorix. C'est l'histoire de France.
12:58Donc on dégage des déficits commerciaux qui sont camouflés par le fait qu'on est dans la même zone que l'euro.
13:03Mais si on sort de l'euro, eh bien ce déficit commercial va se résorber progressivement, peut-être même jusqu'à retrouver la parité.
13:10Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si on a un déficit commercial, ça veut dire qu'on crée du chômage en France,
13:17on importe du travail effectué à l'étranger. C'est ça que ça veut dire. Mais si on a des exportations supérieures aux importations,
13:23c'est l'inverse. Ça veut dire qu'on crée du travail en France qui est financé par l'étranger.
13:27Donc M. Macron, ces jours-ci, en gueulait les chefs d'entreprise en disant « Il faut se réveiller, les gars. On est à 7,4% du taux de chômage ».
13:35En fait, c'est un taux très très sous-évalué. C'est le seul taux des chômeurs de catégorie A. Ça comprend pas les chômeurs de catégorie B, C, D, etc.
13:42Et puis en plus, il y a les stages parking, il y a les trucs, les machins. Bon, c'est ce qu'on appelle le traitement social du chômage.
13:47Mais on aura un boom des exportations et des embauches. Et ça, c'est important.
13:52Et il y a quelque chose que je voudrais dire aussi. Je veux pas m'éterniser sur cette question. C'est que d'abord, nul n'en sait rien, en fait.
13:58Comment ça se passera ? Il y a deux choses que je voudrais dire. La première, c'est qu'il y a des gens qui me disent souvent
14:04« Vous vous rendez compte si on sort de l'euro ? ». Et je leur réponds « Mais est-ce que vous vous rendez compte si on y reste ? ».
14:11« Vous vous rendez compte si on sort de l'UE ? Mais est-ce que vous vous rendez compte si on y reste ? ».
14:15Parce qu'en ce moment, c'est une course de vitesse. Parce que les 7 pays qui vont entrer avec l'Ukraine, on va être saigné à blanc. Vraiment.
14:23Je l'ai dit. C'est la destruction de l'agriculture. Enfin il y a urgence. C'est l'urgence absolue. Donc ça, c'est le premier point.
14:29Il faut avoir cette notion d'urgence, d'urgence, d'urgence. C'est pas moi qui l'ai dit. Il y avait un prix Nobel d'économie
14:34qui s'appelait, d'un Américain, Joseph Stiglitz, qui a dit il y a 20 ans « Les premiers qui sortiront de l'euro seront ceux qui s'en sortiront le mieux ».
14:4220 ans. Américain. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose que je voudrais dire.
14:48Une deuxième question que je leur pose. Je leur dis « Mais pour vous, sortir de l'euro et revenir au franc, avoir un nouveau franc, c'est très inquiétant ».
14:55Ils disent « Oui ». Je dis « Mais quand on a quitté le franc pour avoir l'euro, c'était comment ? C'était pas inquiétant ? »
15:02« Ah ben non. Et pourquoi c'était pas inquiétant ? » « Ben je sais pas. » Je dis « Parce que les médias, vous avez dit que c'était pas inquiétant.
15:08Les médias, vous avez dit que ça serait formidable. Donc on en revient toujours à la même chose. C'est la source d'information. »
15:14Ça, c'est mon deuxième point. Et il y en a un troisième en bonus pour répondre à votre question, qui est une question importante.
15:20Mais ne vous méprenez pas parce que je sais qu'il y a des gens qui réfléchissent. Le troisième point, c'est qu'il y a cette belle parole qu'on trouve dans les évangiles.
15:32« L'homme ne se nourrit pas que de pain ». Et ça, c'est quelque chose qu'on oublie toujours, toujours. L'économie n'est pas une science exacte.
15:42Et vous allez peut-être remarquer un truc. C'est que les prévisions économiques sont quasiment jamais validées par les faits.
15:48Enfin c'est très très rare qu'une prévision économique soit validée par les faits. Voilà.
15:52« Ah bah oui, on n'avait pas pensé à ça. Ah oui, ça s'est passé différemment. Oui, on avait surestimé tel facteur. Oui, mais tel autre, etc. »
15:57Et il y a un facteur qui n'est jamais pris en compte. C'est le facteur humain. Voilà. Là, j'en reviens à De Gaulle.
16:03C'est que tous les grands redressements nationaux se sont toujours produits sur quelque chose d'immatériel qui s'appelle l'amour de la patrie.
16:13Les grands redressements nationaux se sont toujours produits là-dessus. De Gaulle a réussi à rétablir la France après le Quatrième République.
16:19C'était pas brillant. En quelques années, parce qu'il avait un effet d'entraînement, parce que les Français savaient
16:25qu'avec les qualités et les défauts du personnage qu'a mal géré l'affaire algérienne... C'est un euphémisme.
16:30Finalement, ça s'est mal terminé, qui était un personnage raide issu du XIXe siècle, qui a commis une erreur énorme,
16:36qui a été de ne pas assurer sa succession, etc. Mais De Gaulle, c'est quand même quelqu'un... Même ses plus grands opposants
16:44savaient que c'était quelqu'un qui se battait pour leur pays. Et à partir du moment où les Français auraient le sentiment
16:49qu'ils ont un chef d'État qui se bat pour la France, ça change tout. Ça change tout, parce que vous avez ce phénomène d'imitation.
16:57On ne peut pas diriger un pays contre lui-même. On ne peut pas diriger un pays avec quelqu'un dont les Français pensent
17:03qu'ils se foutent d'eux et qu'ils dirigent ça pour le compte d'autrui. Voilà. L'idée, c'est que si on enlève le torchon bleu aux étoiles d'or
17:09et qu'on remet le drapeau bleu-blanc-rouge, si on réenseigne aux Français l'histoire de France...
17:14Il y a un travail énorme à faire en matière d'éducation. Si les Français ont le sentiment d'avoir des gens compétents
17:19à la tête de l'État, honnêtes, et qui ne font pas ça pour s'en foutre plein les fouilles, je suis persuadé que notre pays
17:25peut se redresser et de la moindre fois prouver.
17:28– Sous-titrage MFP.
17:55– Sous-titrage MFP.