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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00Oui, juste après le journal de Vincent Farandège, on va parler de la gauche, Vincent, qui a annoncé la création de ce nouveau Front Populaire.
00:00:07Les écologistes, la France Insoumise, le Parti Communiste Français et le Parti Socialiste sont effectivement parvenus à un accord de principe en vue de ces élections législatives anticipées,
00:00:17mais les négociations de cette alliance ne sont toujours pas terminées. Les détails et les dernières informations avec Juliette Sanat.
00:00:24Dans le dixième arrondissement, hier soir, des centaines de manifestants anti-RN, rassemblés sous les fenêtres du QG des écologistes,
00:00:32tous réclament une union des gauches en vue des législatives anticipées.
00:00:42Plus tard dans la soirée, le PS, le Parti Communiste, les écologistes et la France Insoumise annoncent la constitution d'un nouveau Front Populaire.
00:00:50Ça veut dire que nous allons travailler ensemble autour de candidatures communes au premier tour des élections législatives qui défendront un programme de rupture en capacité.
00:01:03Une union sous certaines conditions. Un peu plus tôt, Raphaël Glucksmann, arrivé troisième aux européennes, affichait sa détermination.
00:01:10Il faut un cap clair. On ne va pas refaire la nupeste. Il y a eu une inversion des rapports de force. Je suis en tête à gauche, donc voilà les conditions.
00:01:20La tête d'affiche en cas de victoire n'est pas encore annoncée, mais sa proposition de nommer l'ex-secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, comme premier ministre,
00:01:28n'a pour l'instant pas été reprise par ses partenaires de la gauche.
00:01:32Et puis l'association des maires de France, elle, met en garde sur les difficultés d'organisation des législatives. Vous le savez, le délai est très court.
00:01:40Dans un communiqué, l'AMF regrette que l'exécutif n'ait pas pris en compte certains obstacles, comme le fait, par exemple, de trouver des assesseurs d'ici au 30 juin prochain.
00:01:49Le coût pour organiser une élection n'est également pas anodin. On voit cela avec Chloé Tarkin.
00:01:55L'organisation des européennes avait déjà donné du fil à retordre aux mairies en raison de la présence de 38 listes déclarées, un record.
00:02:02La préparation des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains pourrait être un nouveau casse-tête pour les mairies françaises.
00:02:10Dans un communiqué, l'association des maires de France met l'accent sur une première difficulté, celle de trouver des assesseurs le jour J.
00:02:18Les élections européennes ont déjà montré les difficultés que rencontrent les communes à pourvoir les bureaux de vote en assesseur
00:02:23en raison du désengagement massif des candidats et des partis politiques à proposer des personnes bénévoles.
00:02:28Ceci conduit à solliciter toujours plus les agents des communes, sur la base du volontariat.
00:02:32Des élections qui, par ailleurs, ne sont pas gratuites.
00:02:35On imagine que tout ça se fait gratuitement. Ce n'est pas le cas. Un tour d'élection, ça coûte.
00:02:40Un tour d'élection, en moyenne, pour des villes moyennes, ça coûte à peu près 2 euros par électeur.
00:02:47Une journée d'élection, c'est 2 euros par électeur.
00:02:51Pour une ville comme la mienne, 20 000 habitants, 14 000 électeurs, c'est à peu près 30 000 euros pour un jour d'élection.
00:02:59Un coût imprévu qui pèse sur les comptes des communes, alors que les villes sont déjà sollicitées par l'organisation des activités estivales
00:03:07et des événements autour des Jeux Olympiques.
00:03:10Et on en vient à cette percée du Rassemblement National avec certains scores historiques, Vincent.
00:03:15C'est le cas du côté d'Aix-en-Provence. Jordane Bardella y a obtenu 22,69% des voix dimanche.
00:03:22Jamais une liste Rassemblement National n'était arrivée en tête dans la ville.
00:03:26Reportage sur place de Stéphanie Rouquier.
00:03:30À Aix-en-Provence, la liste de Jordane Bardella est arrivée en tête avec 22,69% des suffrages.
00:03:36C'est une première.
00:03:38Lors des élections européennes de 2019, la liste, soutenue par Marine Le Pen, se classait en deuxième position avec 17% des voix derrière Renaissance.
00:03:47Moi, je trouve que ce n'est pas une si mauvaise chose que ça. Peut-être que ça apportera du changement. Bon ou mauvais, je ne sais pas.
00:03:52Non, je ne l'explique pas. Je suis absolument honteuse de ce qui s'est passé hier. C'était prévu. Et la suite n'est pas écrite.
00:03:58Je pense qu'il pense que le gouvernement n'a pas fait le nécessaire pour l'immigration. Je pense que ça vient surtout de là.
00:04:05Alors, après la dissolution de l'Assemblée nationale, qu'attendent ces électeurs ex-soi des élections législatives ?
00:04:11Ah, je n'attends pas grand-chose de bon. Est-ce qu'il va y avoir une réaction ? Ça, je n'en sais rien.
00:04:18Je pense que Macron a tout calculé.
00:04:21Ça va être un peu la tendance européenne, je suppose.
00:04:23Il faudrait déjà que le peuple sache qui veut voter réellement, déjà, parce que c'est confus.
00:04:30On ne sait jamais. On va à droite, à gauche. Chaque fois, ça change.
00:04:33Donc, ça met un peu en désaccord tout le monde et ça ne fait pas le bon commerce, on va dire.
00:04:37Quelles que soient leurs attentes, les électeurs que nous avons rencontrés assurent qu'ils se mobiliseront dans trois semaines
00:04:44pour ces élections législatives anticipées.
00:04:49Voilà pour l'essentiel. Alors, on va continuer de parler politique, bien sûr, dans un instant, avec nos invités.
00:04:53Mais on passe à la chronique éco.
00:05:01Plus d'infos sur domexpo.fr
00:05:03Votre programme avec Groupe Verlaine.
00:05:05Installateurs de panneaux solaires pour professionnels et propriétaires exploitant leur commerce.
00:05:09groupeverlaine.pro
00:05:11Bonjour Éric Thierd de Rides-Matin. Une annonce qui va sûrement agiter la classe politique.
00:05:16Le prix du gaz va flamber au mois de juillet.
00:05:18On en parlait déjà hier. La commission de régulation de l'énergie l'a donc confirmé.
00:05:24Vous avez cherché à savoir pourquoi et en fait, cela vous a sidéré.
00:05:28Oui, c'est sidérant parce qu'en fait, ça va augmenter en moyenne de 11,7%.
00:05:32Mais c'est dû à l'entretien du réseau, tout simplement.
00:05:35Donc les consommateurs qui sont actuellement à l'euro près, on le voit bien pendant la campagne,
00:05:39ils vont devoir payer l'entretien et la maintenance des réseaux de gaz
00:05:42qui, disons, sont vraiment en mauvais état pour la plupart.
00:05:44Et selon GRDF, ce sont des sommes astronomiques qu'il va falloir injecter dans ces réseaux.
00:05:49On parle d'un milliard d'euros pendant des années.
00:05:51Et qui va payer ? Ce ne sera pas l'État qui est pourtant à l'origine de ces réseaux.
00:05:54Mais c'est bien le particulier, le consommateur.
00:05:57Alors que derrière GRDF, il y a qui ? Il y a l'État qui est actionnaire numéro un.
00:06:01Et donc, on comprend que ça n'a rien à voir en fait avec le coût de l'énergie.
00:06:05Non, surtout qu'en plus en ce moment, le prix du gaz est en train de baisser à moins 5%.
00:06:09Alors c'est justement parce que les prix s'équilibrent actuellement
00:06:12que GRDF lance cette campagne de rénovation.
00:06:15Mais il y a aussi un autre motif qui explique la hausse, c'est qu'il y a moins d'abonnés au gaz.
00:06:19Ben oui, le gaz fossile va disparaître peu à peu.
00:06:22Donc comme il y a moins de clients, la charge va peser plus lourd sur les clients qui restent.
00:06:27Donc mis bout à bout, tout cela va générer des factures de gaz assez élevées.
00:06:311000 euros en moyenne par foyer.
00:06:33Et pourquoi autant d'investissement ?
00:06:35C'est parce que le gaz fossile va disparaître et que bientôt, c'est du gaz vert qui ira dans vos réseaux.
00:06:41Le gaz biomethane, c'est pour ça qu'on a encore besoin de ces réseaux.
00:06:44Et qui plus est, la hausse interviendra entre les deux tours.
00:06:47Exactement, donc c'est vraiment un sujet politique, c'est un angle d'attaque idéal.
00:06:50Et là, le gaz, ça fait vraiment parler.
00:06:52Sauf que, impossible de rayer cette hausse puisqu'il s'agit de sécurité.
00:06:55Et je vous rappelle que le réseau français fait 200 000 kilomètres rien qu'en tuyaux de gaz.
00:07:00On n'a pas investi quand il fallait.
00:07:02Et j'apprenais tout à l'heure qu'à Paris, 62% des fuites de gaz sont causées par des installations qui sont usées.
00:07:07C'est ce que dit la commission de contrôle du gaz.
00:07:09Au final, qui va payer ? Ben vous le savez, c'est le particulier.
00:07:13Merci beaucoup pour cette chronique du mardi.
00:07:16C'était votre programme avec Groupe Verlaine.
00:07:19Installateurs de panneaux solaires pour professionnels et propriétaires exploitant leur commerce.
00:07:23Groupeverlaine.pro
00:07:24C'était votre programme avec Domexpo.
00:07:264 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir le vôtre.
00:07:30Plus d'infos sur domexpo.fr
00:07:32On marque une pause et on se retrouve avec nos débatteurs, chroniqueurs de cette première heure.
00:07:36Frédéric Durand et Yvan Rioufala tout de suite.
00:07:39Nous revoici avec Vincent Farandèche pour le rappel des principaux titres cet après-midi.
00:07:47Et à la une de l'actualité, la conférence de presse du chef de l'Etat est reportée à demain à la mi-journée.
00:07:52Le président de la République devrait donner les grandes orientations de la campagne, de son camp pour les législatives anticipées.
00:07:58Une occasion aussi pour le chef de l'Etat d'expliquer son choix de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:08:04Notre dernier sondage Opinion Well pour CNews Europe 1 est le JDD à la question.
00:08:08Approuvez-vous la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre justement l'Assemblée suite aux résultats des élections européennes ?
00:08:1461% d'entre vous approuvent, tandis que vous êtes 38% à être contre la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:08:22Et puis enfin, l'actualité à l'étranger avec cette tournée au Moyen-Orient du secrétaire américain Antony Blinken qui se poursuit.
00:08:29Après s'être entretenu avec Benjamin Netanyahou hier, le secrétaire d'Etat américain a rencontré ce matin Benny Gantz,
00:08:36membre démissionnaire du cabinet de guerre israélien, puis le chef de l'opposition Yair Lapid,
00:08:40avant de se rendre en Jordanie, une nouvelle tournée destinée à défendre ce plan de cesser le feu à Gaza,
00:08:46soutenu notamment par le conseil de sécurité de l'ONU.
00:08:50Merci beaucoup cher Vincent, à tout à l'heure pour votre prochain rendez-vous de l'actu.
00:08:54Yves-Henri Offol et Frédéric Durand sont avec moi, je vous le disais,
00:08:57dès que nous en rejoignons Florian Tardif qui joue les prolongations.
00:08:59Merci à vous pour le service politique, vous l'aurez compris, les états-majors politiques ont encore quelques heures
00:09:06pour peaufiner leurs alliances, se déchirer aussi potentiellement.
00:09:10Les tractations n'ont jamais été aussi intenses à droite comme à gauche.
00:09:15D'un mot, on le dit quand même, Éric Ciotti qui a franchi le pas, vous l'avez suivi sur notre antenne,
00:09:20qui dit nous avons besoin d'une alliance avec le Rassemblement national.
00:09:23Et d'ailleurs, Florian Tardif, Emmanuel Macron a choisi de décaler sa prise de parole à demain,
00:09:29on l'attendait une conférence de presse cet après-midi.
00:09:32Je pense que vu ce qui se noue à droite, il a décidé de jauger un peu ce qu'il allait voir
00:09:38pour adapter son discours de demain.
00:09:41Est-ce qu'on a une idée déjà de la forme que ça pourrait prendre ?
00:09:43Alors, on sait qu'il s'exprimera à partir de 11h, conférence de presse,
00:09:48non pas à l'Élysée mais dans un pavillon du 1er arrondissement de la capitale,
00:09:52tout simplement parce qu'il ne va pas utiliser l'appareil d'État pour pouvoir faire campagne.
00:09:57Car le président de la République, dès le soir d'ailleurs de son allocution pour annoncer la dissolution,
00:10:02on a bien compris qu'il souhaitait s'engager dans la campagne,
00:10:05il va commencer à le faire demain en commençant à dessiner quelques grandes propositions
00:10:13au sein du programme qui sera incarné par la majorité présidentielle pour ses élections législatives.
00:10:20Un cap, enfin, le vrai cap cette fois ?
00:10:23Je ne sais pas si on peut parler d'un cap, mais en tout cas,
00:10:26plusieurs propositions qui prendront en compte ce qui s'est passé tout de même dimanche dernier,
00:10:32c'est-à-dire cette vague nationaliste qui a souffri sur le pays dimanche dernier lors des élections européennes.
00:10:42Est-ce que ce sera des propositions sécuritaires ?
00:10:45Est-ce que ce sera des propositions concernant le pouvoir d'achat ?
00:10:49On verra, mais en tout cas, il y a cette volonté.
00:10:52C'est ce qu'on nous explique dans son entourage, mais on voit mal comment il pourrait dire autrement.
00:10:57Il y va pour gagner, oui.
00:10:59On comprend que si jamais il s'engage, c'est qu'en général, quand on s'engage dans une bataille, c'est pour gagner.
00:11:04On va avoir des extraits de ses confidences à nos confrères de Figaro en prélude à cette conférence de presse.
00:11:12En effet, ça reprend un peu les termes que vous utilisez.
00:11:15La politique, c'est une dynamique que je n'ai jamais crée au sondage.
00:11:17C'est intéressant parce que pour une fois, les sondages ne se sont pas plantés pour les européennes.
00:11:21La décision que j'ai prise ouvre une nouvelle ère, une nouvelle campagne commence.
00:11:25Et donc, un peu plus tard, un peu plus loin, il va y avoir cette fameuse phrase sur « j'y vais pour la gagne » d'une certaine manière.
00:11:31Le président doit s'engager à la place qui est la sienne.
00:11:33Il en va de l'avenir de la République, des institutions, du pays, de l'Europe.
00:11:37Et la suite, donc, le dernier carton qui s'affiche, où il parle du Rassemblement national.
00:11:44Ce n'est pas le RN qui a écrit la Constitution, ni l'esprit de celle-ci.
00:11:47Ça se fait à la question, est-ce que vous pourriez démissionner le 8 juillet ?
00:11:51Est-ce qu'il met sa démission sur la table ?
00:11:53Bien évidemment que non.
00:11:56Puisque mettre sa démission sur la table, ce serait suicidaire.
00:11:59Pourquoi ? Parce que ça pousserait les électeurs qui ne souhaitent plus le voir à la tête de l'État
00:12:04à voter pour une liste autre que celle du camp présidentiel.
00:12:08Ça fédérerait encore plus.
00:12:09Donc, ça fédérerait encore plus contre sa personne.
00:12:12Bien évidemment qu'il dément cette information.
00:12:15Bien évidemment que l'Élysée dément cette information.
00:12:17Reste que dans son entourage, il y a des fidèles qui se disent
00:12:20« Mais comment il va pouvoir faire le 8 juillet s'il y a un blocage des institutions ?
00:12:25S'il y a à l'Assemblée nationale, il y a trois blocs importants ?
00:12:28S'il donne les clés de Matignon à Jordan Bardella ? »
00:12:32Au sein de son entourage, on voit mal ce qui peut se passer au lendemain des élections législatives.
00:12:38Comment vous interprétez cette volonté d'apparaître encore en conférence de presse ?
00:12:45On sait que la conférence de presse, c'est un exercice qui peut durer très longtemps,
00:12:48où on a vraiment un boulevard et un champ assez libre pour s'exprimer,
00:12:51contrairement à une interview télévisée.
00:12:53Sachant qu'ils ont quand même, avec Gabriel Attal, trusté les plateaux télévision avant les européennes,
00:12:56ça ne leur a pas franchement servi.
00:12:58On a parfois l'impression que plus ils parlent et plus ils perdent.
00:13:01Oui, parce que je pense qu'il y a une sorte d'égotisme, de narcissisme,
00:13:04une surévaluation de sa popularité au niveau de l'exécutif, rarement vue.
00:13:10C'est-à-dire qu'on a beau avoir sous les yeux la démonstration de son impopularité,
00:13:15on a beau, vous le disiez, constater que lorsqu'on s'engage dans la campagne,
00:13:19ça fait baisser la candidate et ça ne la fait pas voter,
00:13:21on continue de penser, comme par une sorte de pensée magique,
00:13:25qui ferait que tout seul, avec ses petits bras, Emmanuel Macron serait capable de redresser tout ça
00:13:30et de regagner une majorité.
00:13:32Juste d'un mot, on a beaucoup questionné le fait qu'il ait fait ce choix,
00:13:38mais beaucoup moins le fait qu'il ait fait dans ces conditions-là et avec la brutalité inouïe.
00:13:42Parce qu'il faut se rappeler, c'est d'une brutalité inouïe ce que vient de faire Emmanuel Macron.
00:13:46Il n'a laissé aucun espace pour la démocratie,
00:13:49ne serait-ce que pour les candidats avec quelques jours pour pouvoir se déclarer.
00:13:53Donc il a poussé que ce soit du côté gauche à une alliance très rapide,
00:13:57du côté de la droite et des LR de Ciotti à une alliance très rapide aussi,
00:14:01tout simplement parce qu'il n'y avait pas de marge de discussion en réalité.
00:14:04Quand on vous dit tel jour on va dissoudre l'Assemblée
00:14:07et que quelques jours après vous devez déposer les candidatures parce qu'après c'est trop tard,
00:14:11comment voulez-vous qu'il y ait le moindre débat ?
00:14:13– Mais ce n'est pas la première fois que ça arrive,
00:14:14c'est arrivé deux fois déjà qu'il y a un délai aussi court dans l'histoire de la cinquième.
00:14:17– Oui mais je pense que cette brutalité-là n'aide pas la démocratie justement,
00:14:21il y a la discussion.
00:14:22– Est-ce que vous dites, au fond, pour rester sur cette veine de la rapidité
00:14:26et du délai très court qui est imparti pour ces législatives anticipées,
00:14:29qu'il y a une prime aux vainqueurs ?
00:14:31Ne serait-ce qu'en termes de logistique c'est toujours plus facile
00:14:34pour ceux qui sont sortants, ceux qui ont l'appareil derrière, de pouvoir mener campagne.
00:14:38– A priori il y a une dynamique qui s'est instituée,
00:14:41une dynamique populaire, une dynamique populiste,
00:14:43appelez-la comme vous voulez,
00:14:44mais je crois qu'il ne faut pas évacuer tout d'abord ce préalable
00:14:47qui est la blessure narcissique, la faille psychologique du Président de la République lui-même
00:14:52qui s'était promu comme étant rempart au Rassemblement National
00:14:56et qui voit que plus il parle, plus en effet le Rassemblement National monte
00:15:00et donc naturellement peut-être ne démissionnera-t-il pas s'il échoue,
00:15:05mais il me semble malgré tout que dans la logique qu'il s'est imposée,
00:15:08il s'oblige dans le fond à remettre en jeu son mandat
00:15:12s'il n'arrive pas à gagner son pari.
00:15:15Or son pari est bien de faire s'effondrer le Rassemblement National.
00:15:18Il va faire s'effondrer le Rassemblement National naturellement
00:15:21en reprenant les vieilles ficelles qu'il a déjà usées,
00:15:23à savoir le procès en incompétence,
00:15:25mais il commence déjà à être remis en question puisqu'il y a des alliances des Républicains
00:15:31qui font croire que le Rassemblement National pourrait avoir des expertises autres que les siennes
00:15:36et puis surtout il est en train d'attiser, me semble-t-il, quelque chose de très grave
00:15:40qui est ce procès en fascisme, ce procès en extrême-droite
00:15:44qui est également instruit parallèlement par toute une partie de l'extrême-gauche.
00:15:48Or quand vous voyez que l'extrême-gauche attise également ce feu-là,
00:15:51en mettant déjà dans la rue le feu, en tout cas en procédant à des violences,
00:15:56le président de la République lui-même se met dans le camp du chaos.
00:16:00Et donc je pense que ce jeu-là, ce jeu qui le démange,
00:16:03qui est de dire qu'en effet maintenant les fascistes sont à nos portes,
00:16:05il était à Auradour-sur-Glane hier pour essayer de signifier
00:16:08qu'il n'y aurait presque que du nazisme dans les rues,
00:16:10ceci est un jeu très pervers qui me fait penser qu'à force de vouloir instrumentaliser les peurs
00:16:15comme il le fait trop souvent, les peurs du réchauffement, les peurs du Covid,
00:16:18les peurs du populisme, les peurs de l'extrême-droite, etc.,
00:16:21il va d'abord lasser les Français et il va attiser encore davantage
00:16:25cette extraordinaire rébellion d'un peuple qui ne veut plus se soumettre.
00:16:31– Alors, pour compléter l'analyse et puis après…
00:16:33– Non, vite, très vite, c'est-à-dire qu'il ne va pas faire s'effondrer le R.L.
00:16:36Bien sûr que non, parce que s'il avait dû le faire, il l'aurait fait depuis longtemps,
00:16:39et puis quand on a le pouvoir, on peut effectivement prendre des mesures
00:16:42sur le pouvoir d'achat, prendre des mesures sur la santé, l'éducation,
00:16:45sur la sécurité, l'immigration, il avait les cartes en main,
00:16:47il était le seul d'ailleurs, lui et son gouvernement,
00:16:50à avoir les cartes en main pour faire baisser le R.L.
00:16:52et effectivement il n'a fait qu'exploser puisqu'on était au coup d'à-coup
00:16:55des européens de 2019, rappelons-nous, à 22-23 et on se retrouve à 15-30
00:17:00avec un score qui est le double de celui de Macron.
00:17:04Donc je pense qu'il n'a absolument rien mis en œuvre et je ne vois pas pourquoi,
00:17:08je ne vois pas par quel miracle, je ne vois pas ce qui pourrait se passer
00:17:11pour que Macron gagne une majorité qu'il n'a pas réussi à avoir jusqu'à présent.
00:17:15– Je pense qu'il est persuadé du contraire, je pense qu'il est agnubilé
00:17:18par son propre égo, qu'il est persuadé qu'il a les capacités à vaincre le problème.
00:17:22– Entre deux secondes dans la psychologie d'Emmanuel Macron,
00:17:24et puis après j'aimerais aussi que vous me disiez ce qu'il a en tête
00:17:26pour reconstituer ce bloc centriste jusqu'où il va les chercher,
00:17:28puisqu'il a effectivement dit qu'il n'y aurait pas de…
00:17:31enfin je veux dire que toutes les bonnes volontés étaient les bienvenues
00:17:35dans cette majorité qu'il entend recomposer au centre donc du PS…
00:17:40– PS, ELV jusqu'à LR.
00:17:42– ELV jusqu'à LR compatibles aussi.
00:17:45C'est ça qu'il a en tête aujourd'hui ?
00:17:47– Oui, et je pense qu'Emmanuel Macron est un dramaturge,
00:17:51il y a un peu du Néron en lui, vous savez c'est cet empereur romain
00:17:55qui aurait mis le feu à Rome, tout simplement parce qu'il ne comprend pas…
00:17:59alors là on entre un petit peu dans sa psychologie,
00:18:01pourquoi les Français, une large partie aujourd'hui
00:18:05lorsque l'on regarde les sondages, et d'ailleurs c'est ce que révèlent
00:18:08également ces élections européennes, ne l'aiment pas.
00:18:11C'est-à-dire qu'il y a, d'ailleurs très souvent on fait le parallèle
00:18:15dans son entourage entre Emmanuel Macron et De Gaulle,
00:18:17ce qui s'est passé avec le général De Gaulle,
00:18:19c'est d'ailleurs pour ça qu'on envisage dans son entourage
00:18:22qu'il puisse démissionner au lendemain de ces élections législatives anticipées.
00:18:26Pourquoi ? Parce que De Gaulle, quand on fait le parallèle avec ce qui s'est passé,
00:18:32ne comprenait pas à l'époque ce rejet de la population
00:18:35alors qu'il était la figure qui les avait sauvés durant la Seconde Guerre mondiale.
00:18:39Et Emmanuel Macron ne comprend pas non plus ce rejet
00:18:42parce qu'il estime lui qu'il a sauvé les Français durant le Covid,
00:18:45qu'il incarne ce rempart contre les extrêmes,
00:18:50qu'il incarne ce rempart contre ces puissances extérieures
00:18:54qui ont des appétits expansionnistes.
00:18:56Donc voilà, il y a de cela dans Emmanuel Macron qui ne comprend pas ce projet-là.
00:18:59– Ne pas supporter qu'on ne nous aime pas, ça s'appelle une faille,
00:19:01une blessure narcissique en fait.
00:19:03– Mais qu'est-ce qu'il va faire ?
00:19:05Macron il espère une chose, je pense,
00:19:07c'est qu'il espère recueillir tous ceux qui ne seront pas d'accord
00:19:10avec les accords qui se sont conclus à droite et à gauche.
00:19:12C'est-à-dire qu'en gros il se dit, bon il y a une alliance LR-RN,
00:19:15mais il y a parmi la droite ceux qui ne seront pas d'accord,
00:19:18je le laisse chercher les députés certains qui ne seront pas d'accord,
00:19:20mais en fait c'est son problème,
00:19:22il se dit, l'alliance NUPEST, notamment avec, enfin Front Populaire maintenant,
00:19:26avec la LFI, certains socialistes verts ne seront pas d'accord.
00:19:30Donc si je prends moi ce que j'ai déjà,
00:19:32plus ces récalcitrants aux accords qui viennent de se conclure,
00:19:35je dois pouvoir constituer une majorité,
00:19:37mais pour ça il faudrait qu'il ne perde absolument aucun député,
00:19:40or il va en perdre à mon avis des dizaines de députés,
00:19:42puisqu'il y a des triangulaires qui n'existeront plus,
00:19:45sur lesquels il est passé, etc.
00:19:47Donc je ne comprends pas le calcul,
00:19:49parce qu'ils sont quand même à même normalement de faire ce calcul.
00:19:52Donc ça tient un peu, ou bien c'est une sorte de fuite en avant,
00:19:55c'est-à-dire une vexation telle, une incompréhension comme vous le disiez,
00:19:59alors que c'est assez facile à comprendre,
00:20:01il n'a pas répondu aux besoins des Français, à leurs attentes,
00:20:04et donc les Français se tournent ailleurs,
00:20:05ce n'est pas très compliqué en politique ça.
00:20:07– Moi je pense qu'il y a la blessure narcissique,
00:20:09on est d'accord pour tous pour la reconnaître naturellement,
00:20:12et qui d'ailleurs lui fait sous-évaluer depuis le début la colère française,
00:20:15souvenez-vous qu'il y a 8 mois avant la colère des gilets jaunes,
00:20:17il disait je ne vois pas où est la colère française,
00:20:19il venait de faire un grand itinéraire mémoriel déjà à l'époque en France.
00:20:23Donc il y a ceci en effet qui est un facteur important,
00:20:26mais l'autre facteur qu'il faut prendre en compte également,
00:20:29c'est un facteur plus politique,
00:20:31et c'est le monde qu'il défend qui est remis en question,
00:20:33c'est-à-dire ce mondialisme,
00:20:35c'est-à-dire ce mondialisme qui veut arraser les peuples et les nations,
00:20:38et ce sont les peuples et les nations qui partout se réveillent,
00:20:41et cet anti-mondialisme, ce souverainisme, ce populisme,
00:20:45je ne sais pas comment on peut l'appeler,
00:20:46en tout cas ce véritable front populaire
00:20:48qui est en train de faire s'adjoindre les oubliés,
00:20:51les renégats, la classe moyenne, etc.,
00:20:54tous ceux qui n'avaient pas accès à une démocratie confisquée,
00:20:57tout ce monde-là est en train d'ébranler ce vieux monde qu'il représente.
00:21:01– Attention avec l'expression front populaire,
00:21:02parce qu'elle est préemptée maintenant.
00:21:03– Oui mais précisément je pense que le vrai front populaire aujourd'hui,
00:21:07le vrai front populaire révolutionnaire,
00:21:09il est dans cette droite populaire qui se réveille.
00:21:11– Si tout le monde se réclame du front populaire…
00:21:13– Non mais il est beaucoup dans l'abstention aussi.
00:21:15– Pardon ?
00:21:16– Il est beaucoup dans l'abstention aussi.
00:21:17– Il est beaucoup dans l'abstention qui font partie d'ailleurs
00:21:18de cette rébellion démocratique.
00:21:20Donc je pense qu'il faut bien prendre en considération le fait
00:21:22que c'est un monde qui est rejeté, et ce monde c'est ce monde des mondialistes.
00:21:25– D'ailleurs ce sera un bon test aussi pour voir si la confirmation de l'intérêt
00:21:29pour la chose électorale il y a quelques jours se confirme pour le législatif,
00:21:32ou si les Français sont un peu agacés de devoir retourner aux urnes.
00:21:35– Je pense qu'il y a de la peur, parce que si vous voulez d'un côté,
00:21:37on a décrit ça depuis longtemps, d'un côté il y a les enracinés, les déracinés,
00:21:42et si vous voulez, Macron c'est quand même le candidat des déracinés.
00:21:48– Les déracinés, bien sûr.
00:21:49– Oui, et donc ça, ça pose un vrai problème,
00:21:50parce que les gens ont peur, ont besoin aussi de leurs racines.
00:21:52– Merci, on va marquer une courte pause,
00:21:54on reviendra précisément pour parler du front populaire
00:21:56qui s'est constitué à gauche et qui entend se substituer à la NUPS qui est morte.
00:22:02À tout à l'heure.
00:22:04– De retour avec Vincent Farandaz, c'est l'heure de votre JT.
00:22:10Les Français sont donc de nouveau appelés aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochains.
00:22:15Comment comptez-vous vous organiser ?
00:22:17C'est un peu la question qu'on leur pose en ce moment.
00:22:19– Parce que le temps est compté pour faire sa procuration,
00:22:21si on n'est pas disponible à ces dates-là.
00:22:24Charles Baget et Augustin Donadieu nous expliquent, vous expliquent la démarche à suivre.
00:22:29– Vous partez en vacances fin juin, début juillet,
00:22:31et comme beaucoup, vous ne pourrez vous rendre aux urnes.
00:22:34Pas de panique, il existe la procuration.
00:22:37– De son lieu de vacances, on peut faire une procuration.
00:22:39Si par exemple, on part en vacances en Bretagne, on peut voter à Tourcoing.
00:22:43On ne peut pas vous refuser cette procuration.
00:22:45– Le ministre de l'Intérieur a annoncé la création d'une procuration dématérialisée.
00:22:49Pour ce faire, il faut remplir un formulaire en ligne sur le site ma procuration
00:22:53en se connectant sur France Connect,
00:22:55où il suffit de préciser votre commune
00:22:57sans nécessairement indiquer votre numéro de carte d'électeur.
00:23:01Une fois le formulaire complété,
00:23:03vous recevez un mail avec la référence de votre demande,
00:23:06qu'il faudra présenter en personne au commissariat, en gendarmerie ou au tribunal judiciaire.
00:23:11Autre option, remplir un formulaire papier à imprimer.
00:23:15Il faudra donner votre numéro national d'électeur
00:23:18et celui de l'électeur chargé de voter à votre place.
00:23:21Ce document devra être déposé en gendarmerie, au commissariat ou au tribunal judiciaire
00:23:26en présentant là aussi une pièce d'identité avant de récupérer un récépissé.
00:23:31Une fois le retour de votre demande, la personne choisie pourra voter pour vous.
00:23:38– Et cette instabilité politique provoque des interrogations
00:23:41à quelques semaines des Jeux Olympiques.
00:23:43– L'éventualité d'un changement de majorité et peut-être même de ministre de l'Intérieur
00:23:47peut effectivement susciter l'inquiétude quant à l'organisation des Jeux Olympiques à Paris.
00:23:52Écoutez Claude Monniquet à ce sujet.
00:23:54– Oui en fait tout va dépendre bien entendu des résultats au soir du 7 juillet.
00:23:58Si le gouvernement actuel se maintient, mais ça semble quand même assez peu probable,
00:24:04a priori il n'y a pas de problème, les choses continuent.
00:24:07Mais s'il ne se maintient pas, s'il y a un nouveau gouvernement par définition,
00:24:10il peut y avoir d'abord une période de flottement dans la communication
00:24:13entre les services d'enseignement et de police et les nouvelles autorités,
00:24:16le nouveau ministre de l'Intérieur.
00:24:18Deuxièmement, de toute façon, le ministre lui-même et son équipe, son cabinet
00:24:23devront se familiariser avec un dossier sécuritaire des JO qui est extrêmement complexe,
00:24:28qui a été monté sur à peu près deux ans et ça ne peut pas se faire en 3-4 jours,
00:24:33tout le monde le comprend.
00:24:34Le troisième risque bien entendu, et on le voit déjà depuis hier,
00:24:38c'est d'avoir dans les jours qui viennent déjà, des manifestations qui tournent à l'émeute
00:24:43et qui après le 7 juillet, si comme c'est en tout cas possible, voire attendu,
00:24:49si le RN remporte les élections, d'avoir des manifestations qui tourneraient quasiment
00:24:54à l'émeute insurrectionnelle et qui pourraient, et c'est le quatrième risque,
00:24:59dissuader toute une série de gens, de touristes de venir aux JO.
00:25:05Ce sera un manque à gagner pour les JO et pour les commerçants et les restaurateurs,
00:25:09les hôteliers etc. parisiens.
00:25:11Ce sera un dommage fait à l'image de la France et ça pourrait malheureusement encore s'aggraver
00:25:17si comme on le dit depuis quelques heures, si le 8 ou le 9 juillet,
00:25:24le président de la République, devant une victoire possible du RN, démissionnait.
00:25:28Là on serait dans le chaos complet.
00:25:30Et puis on va parler à présent du procès du commanditaire de l'agression d'une élue.
00:25:34Il s'est ouvert ce matin au tribunal de Bobigny.
00:25:36À la barre, un chef d'entreprise soupçonné d'avoir organisé, pour une raison inconnue,
00:25:40l'agression en décembre dernier de l'adjointe au maire de Saint-Denis, Oriane Filol.
00:25:44On connaît désormais la peine requise, 4 ans de prison dont 3 fermes.
00:25:47Noémie Schultz, vous êtes avec Olivier Gangloff sur place au tribunal de Bobigny.
00:25:52Vous avez donc assisté à cette audience.
00:25:54La victime, Oriane Filol, a-t-elle eu réponse, obtenue des réponses à ces questions aujourd'hui ?
00:25:59Non, elle attendait des réponses aux questions qui la hantent depuis 6 mois.
00:26:03À la barre, la voix de cette élue de 32 ans se brise quant à l'époque,
00:26:07les séquelles physiques de son agression mais surtout psychologiques.
00:26:10Je ne comprends pas pourquoi un père de famille a pu organiser une agression contre moi.
00:26:13Je ne comprends pas pourquoi il n'est pas là.
00:26:16Oriane Filol raconte la phobie qui l'empêche maintenant de se déplacer seule la nuit,
00:26:20ses difficultés à gérer les situations de conflits,
00:26:23autant de craintes que les explications de Mouloud Bey auraient peut-être apaisé.
00:26:28Mais l'homme de 57 ans, soupçonné d'avoir payé 3 jeunes pour la rouer de coups,
00:26:33ne s'est pas présenté à son procès pour des raisons médicales, selon son avocat.
00:26:38Une absence particulièrement inquiétante pour le procureur,
00:26:41aux yeux de qui la culpabilité de Mouloud Bey ne fait aucun doute.
00:26:45Lui seul pouvait savoir quand Oriane Filol participait ce soir-là à une réunion,
00:26:49à quelle heure elle sortirait puis qu'elle rentrerait à pied chez elle,
00:26:52en janvier dernier, la responsabilité de ce père de famille qui refuse de s'expliquer.
00:26:58Pardon, en janvier dernier, les 3 jeunes auteurs de coups ont été condamnés,
00:27:01mais la responsabilité de ce père de famille qui refuse de s'expliquer
00:27:04est bien plus grande, insiste le procureur,
00:27:07qui a requis, vous l'avez dit, une peine de 4 ans de prison dans 3 fermes avec mandat d'arrêt.
00:27:11La décision sera rendue le 27 juin.
00:27:13Merci beaucoup Noémie Schulte et merci à vous Vincent.
00:27:16On se retrouve à 15h pour un grand journal.
00:27:18On marque une courte pause et on revient pour parler de la gauche cette fois
00:27:21et le front populaire, le nouveau front populaire qui remplace l'ANUPES.
00:27:27On parlera aussi de Raphaël Glucksmann bien sûr,
00:27:30qui se dissocie de l'alliance nouée.
00:27:32A tout à l'heure.
00:27:38Et oui, la politique ne s'arrête jamais, même à la pause.
00:27:41280 minutes info, vous l'aurez compris, on est avec Frédéric Durand et Yvan Réaufol,
00:27:46tandis que Florian Tardif est ici pour m'épauler sur l'analyse politique.
00:27:50On va parler de l'ANUPES à présent qui est morte, mais qui fait place au front populaire.
00:27:54On prend les mêmes et on recommence.
00:27:56Regardez ce qui est en jeu et comment on a scellé cette alliance hier soir.
00:28:00C'était un peu le fait de la soirée.
00:28:02Juliette Sadat pour le résumé.
00:28:05Dans le dixième arrondissement hier soir, des centaines de manifestants anti-RN,
00:28:10rassemblés sous les fenêtres du QG des écologistes.
00:28:13Tous réclament une union des gauches en vue des législatives anticipées.
00:28:23Plus tard dans la soirée, le PS, le Parti communiste, les écologistes et la France insoumise
00:28:28annoncent la constitution d'un nouveau front populaire.
00:28:31Ça veut dire que nous allons travailler ensemble autour de candidatures communes
00:28:36au premier tour des élections législatives qui défendront un programme de rupture en capacité.
00:28:44Une union sous certaines conditions.
00:28:46Un peu plus tôt, Raphaël Glucksmann, arrivé troisième aux européennes, affichait sa détermination.
00:28:52Il faut un cap clair. On ne va pas refaire l'ANUPES.
00:28:56Il y a eu une inversion des rapports de force. Je suis en tête à gauche.
00:29:00Voilà les conditions.
00:29:01La tête d'affiche en cas de victoire n'est pas encore annoncée.
00:29:04Mais sa proposition de nommer l'ex-secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,
00:29:08comme Premier ministre n'a pour l'instant pas été reprise par ses partenaires de la gauche.
00:29:14Il faut un rapport de force. Effectivement, il a fait 14% sous son nom, sous sa manière.
00:29:19Il a fait une sorte de revival du PS.
00:29:21Mais c'est lui ou c'est Olivier Faure qui tire les ficelles du PS en ce moment ?
00:29:25C'est plutôt Olivier Faure pour l'instant.
00:29:27C'est lui qu'on a vu participer aux différentes réunions permettant d'aboutir à ce communiqué commun
00:29:35de créer un front populaire dont on va dire qu'il reste encore à être pleinement défini.
00:29:44Pourquoi ? Ça paraît un peu flou pour l'heure.
00:29:47Tout simplement parce qu'ils ne sont pas franchement d'accord entre eux.
00:29:51C'est-à-dire qu'ils ont un accord de principe.
00:29:53Ils sont d'accord pour essayer de travailler ensemble, pour aller dans la même direction,
00:29:58pour tenter d'afficher un front commun, mais pas à n'importe quelle condition.
00:30:01C'est peu ou prou ce qu'a dit Raphaël Glucksmann hier soir.
00:30:04C'est ce qu'il répète ce matin.
00:30:06Moi, je veux bien travailler avec la France insoumise, avec Europe Écologie-Les Verts,
00:30:10avec Génération S, etc.
00:30:12Mais ce n'est pas pour reconstruire la nupes.
00:30:14Ce n'est pas pour que l'on se mette tous derrière Jean-Luc Mélenchon,
00:30:17qui d'ailleurs, et ça n'a échappé à personne,
00:30:19a rappelé au Soir des Européennes le score,
00:30:22non pas du Parti socialiste et de la France insoumise ce soir-là,
00:30:26mais celui des législatives de 2022 en disant
00:30:29écoutez, lors des précédentes législatives,
00:30:31ce n'était pas le Parti socialiste qui était en tête,
00:30:33ce n'était pas Europe Écologie-Les Verts qui était en tête,
00:30:35c'était nous, la France insoumise.
00:30:37Donc mettez-vous derrière nous.
00:30:39Il s'appuyait sur le scrutin d'avant.
00:30:41Oui, il s'appuyait sur le scrutin d'avant,
00:30:42donc il y a un rapport de force qui est en train de s'engager.
00:30:43C'est ce que dit aussi Fabien Roussel.
00:30:45Ce sera sans Jean-Luc Mélenchon.
00:30:47Jean-Luc Mélenchon, il n'était pas dans les discussions.
00:30:49Il est hors-jeu ou pas ?
00:30:50Nous sommes en train de construire autre chose.
00:30:51Sans lui ?
00:30:52Nous sommes en train de construire autre chose.
00:30:54Sans lui ?
00:30:55En tout cas, il n'était pas là.
00:30:56Oui, sans lui.
00:30:58D'accord.
00:30:59Nous construisons autre chose.
00:31:01Et la force de ce rassemblement, c'est que nous serons
00:31:03beaucoup plus que les quatre forces politiques
00:31:06qui avaient composé la NUPES.
00:31:07Nous sommes beaucoup plus nombreux.
00:31:08Nous le faisons avec les syndicats.
00:31:10Nous le faisons avec les associations.
00:31:13Sans lui, on l'écarte le temps du scrutin ?
00:31:16Ou sans lui, vraiment, pour la suite ?
00:31:18En tout cas, ce qui est dit là n'avait pas été dit en 2022.
00:31:22Ça, c'est sûr et certain.
00:31:23Je le disais tout à l'heure, je pense qu'il y avait
00:31:25la volonté hégémonique de la LFI sur le reste de la gauche
00:31:29qu'on ait quelques déboires.
00:31:31Et on voit bien que, d'ailleurs, le changement de nom
00:31:34est aussi symbolique à cet égard.
00:31:36Ça avait été choisi par la LFI, NUPES.
00:31:38Aujourd'hui, on est sur Front populaire,
00:31:40même si le terme peut paraître égalbourdé à certains égards.
00:31:42En tout cas, on décide de faire autre chose autrement.
00:31:45Mais je le redis, je pense que la brutalité,
00:31:47la précipitation voulue par Emmanuel Macron
00:31:49a créé des unions express à droite comme à gauche
00:31:53qui ne se seraient sans doute pas créées aussi facilement
00:31:55si le temps avait été donné à chacun
00:31:57parce que le débat aurait fait davantage ressortir les désaccords.
00:32:00Mais la précipitation de Macron a fait qu'on a mis
00:32:02sous le tapis les désaccords à droite comme à gauche, je le dis.
00:32:05Et je pense qu'il porte une responsabilité
00:32:07dans sa précipitation.
00:32:08Macron aurait pu annoncer une dissolution en septembre.
00:32:11Il n'était pas obligé de l'annoncer là aujourd'hui.
00:32:13Je pense qu'il a boosté l'union partout autour de lui.
00:32:16– Regardons aussi le tweet de Bernard Cazeneuve,
00:32:18ancien Premier ministre.
00:32:19Bernard Cazeneuve qui dit en substance
00:32:22« LFI, c'est non.
00:32:23L'extrême droite menace gravement l'unité et la concordance nationale.
00:32:25Il faudra affronter de la clarté sur les valeurs.
00:32:28Le rassemblement de la gauche ne peut pas se faire avec LFI
00:32:30sauf à tout trahir de l'héritage de Blum. »
00:32:33Sans Jean-Luc Mélenchon, on comprend à peu près
00:32:35dans la bouche de certains cadres classiques de la gauche.
00:32:39Mais sans ces lieutenants aussi ?
00:32:41Parce qu'il y en a qui ont tenu des propos encore plus outrancis
00:32:43que Jean-Luc Mélenchon.
00:32:44– Ecoutez, moi ce que je constate tout d'abord,
00:32:46c'est que la gauche n'a pas les états d'âme de la droite
00:32:48quand il s'agit de faire alliance.
00:32:50Déjà au congrès d'Épinay en 71,
00:32:52elle avait fait alliance avec le parti le plus stalinien d'Europe
00:32:55qui était le Parti communiste.
00:32:56Et là, elle malgré tout, même si l'on dit
00:32:58que Mélenchon n'y a plus sa place,
00:32:59elle va faire alliance avec le parti le plus antisémite qui soit.
00:33:03Et a priori, cela n'a pas l'air d'effrayer.
00:33:05Sinon effectivement, ceux que je respecte beaucoup à gauche,
00:33:08c'est les sociodémocrates antitotalitaires
00:33:10représentés par Cazeneuve ou par Glucksmann en effet.
00:33:12Mais je n'arrive pas à saisir quelle est la place qu'ils ont aujourd'hui
00:33:16au cœur de ce mouvement-là.
00:33:17Il me semble que ceux qui disent que Mélenchon n'a plus les rênes
00:33:21parlent un peu vite.
00:33:23Enfin, je ne suis pas un spécialiste naturellement
00:33:25de cette opacité qui règne au cœur de l'extrême-gauche
00:33:28et de la France insoumise.
00:33:29Mais il me semble que Mélenchon tire encore pas mal de ficelles.
00:33:32Mais en tout cas, je trouve que ce front populaire
00:33:34est ce front populaire de la honte.
00:33:36On ne peut pas s'allier aujourd'hui avec un mouvement
00:33:38qui a montré un tel antisémitisme
00:33:40et puis surtout avec un mouvement qui montre
00:33:42et qui va montrer dans les 20 prochains jours
00:33:44une telle violence prétendument antifasciste
00:33:46alors que les fascistes aujourd'hui,
00:33:48ce sont ceux qui refusent le scrutin,
00:33:50les conséquences d'un scrutin démocratique
00:33:52et qui procèdent par la violence pour intimider les électeurs.
00:33:55Sans Jean-Luc Mélenchon,
00:33:57est-ce que c'est une tactique pour calmer un peu les esprits ?
00:34:00Parce que c'est quand même lui qui a dit il y a encore quelques jours
00:34:02que l'antisémitisme dans le pays était résiduel
00:34:05alors qu'il a bondi de 1000% en quelques mois.
00:34:08Oui, sans Jean-Luc Mélenchon,
00:34:10en fait, je ne vois pas comment ils peuvent rallier la France insoumise
00:34:16tout simplement parce qu'effectivement,
00:34:18le leader de cette dernière tire encore les ficelles.
00:34:21Donc, c'est un petit peu ce qu'il tente de faire finalement à gauche,
00:34:25c'est un petit peu ce que tente de faire
00:34:27le Rassemblement national avec les LR,
00:34:29c'est-à-dire d'attirer quelques brebis comme ceux-là
00:34:32pour montrer un front uni et avoir assez de force
00:34:36pour, entre guillemets, éclipser une large partie de la France insoumise.
00:34:44Donc voilà, est-ce que ce front de gauche,
00:34:47s'il est assez puissant, s'il arrive effectivement
00:34:50à réunir les ténors du Parti socialiste,
00:34:53d'Europe Écologie Les Verts, des communistes
00:34:56et quelques figures importantes de la France insoumise,
00:34:59mais sans tout l'état général de la France insoumise,
00:35:02oui, mais sinon, ça va être compliqué.
00:35:05– Est-ce que les Français ne sont pas perdus par ces petites cuisses ?
00:35:08Finalement, ils n'y comprennent rien
00:35:10et ça va les déboussoler encore plus au moment…
00:35:12– Non, il y a une chose que veulent les Français,
00:35:14je pense, en règle générale, qu'ils soient de droite ou de gauche,
00:35:16c'est l'union.
00:35:17Tous les sondages montrent que quand on leur propose l'union,
00:35:19ils veulent de l'union parce qu'ils ne veulent pas perdre leur voix,
00:35:21ils ne veulent pas gaspiller leur voix,
00:35:22et ils ont le sentiment de la gaspiller.
00:35:24Pour revenir simplement à ça,
00:35:27l'LFI connaît aujourd'hui des divisions qu'elle ne connaissait pas hier,
00:35:30il faut aussi s'en rappeler,
00:35:31c'est-à-dire que les Garrido, les Corbières, les Ruffins,
00:35:34les Clémentine Autain, etc.
00:35:36ne se reconnaissaient plus du tout dans la ligne de Mélenchon,
00:35:38il faut aussi le dire,
00:35:39et donc le reste de la gauche sait très bien
00:35:42qu'elle a un point d'appui aujourd'hui au sein même de l'LFI,
00:35:47parce qu'il ne faut pas croire que ça a fait des dégâts juste autour,
00:35:49ça a fait des dégâts énormes à l'intérieur de l'LFI.
00:35:52Donc il y a une scission en interne à l'LFI.
00:35:54Depuis au moins un an effectivement,
00:35:57il y a une ligne qui n'est pas...
00:36:00Mais cela repose la question en vis-à-vis de l'extrême bêtise
00:36:04de cette droite qui crochigne toujours,
00:36:06ou en tout cas qui est toujours gênée aux entournures
00:36:08quand il s'agit de faire l'union.
00:36:09On voit que Ciotti aujourd'hui a fait un premier pas très courageux
00:36:13pour essayer de briser ce carcan idéologique-là,
00:36:16qu'encore une fois que la gauche avait brisé en 1971,
00:36:19et on voit que naturellement toute une partie
00:36:21de la musulmanimité sénatoriale notamment
00:36:24n'embraille pas sur cet acte courageux de Ciotti, je le déplore.
00:36:27– Mais Yvan, il y a deux mots simplement,
00:36:29ce qui est en perspective c'est 2027
00:36:31et c'est les candidatures à la présidentielle,
00:36:33et c'est pour ça qu'on a du mal aussi à faire l'union.
00:36:35– Merci beaucoup, merci à tous les deux d'avoir été parmi nous cet après-midi.
00:36:37On fait une petite pause, on retrouve Vincent Fordèche
00:36:39pour le journal de 15 heures,
00:36:41et puis bien sûr on continue à parler politique.
00:36:43C'est ce soir que beaucoup de listes vont commencer à être constituées,
00:36:47donc on va en dire un mot là aussi,
00:36:49sur ces difficultés de composition et d'alliance.
00:36:51A tout à l'heure.
00:36:53– Générique
00:36:56– Il est 15h, l'heure du journal de Vincent Fordèche.
00:36:58Bonjour Vincent.
00:36:59La gauche annonce la création d'un nouveau front populaire.
00:37:02– Les écologistes, la France Insoumise,
00:37:04le Parti Socialiste et le Parti Communiste
00:37:06sont effectivement parvenus à un accord de principe
00:37:09en vue des élections législatives anticipées,
00:37:11mais les négociations de cette alliance ne sont toujours pas terminées.
00:37:15Les dernières informations avec Juliette Salatte.
00:37:18– Dans le dixième arrondissement hier soir,
00:37:20des centaines de manifestants anti-RN,
00:37:23rassemblés sous les fenêtres du QG des écologistes,
00:37:26tous réclament une union des gauches en vue des législatives anticipées.
00:37:31– Le front populaire, et qu'est-ce qu'on veut ? Le front populaire !
00:37:36– Plus tard dans la soirée, le PS, le Parti Communiste,
00:37:39les écologistes et la France Insoumise
00:37:41annoncent la constitution d'un nouveau front populaire.
00:37:44– Ça veut dire que nous allons travailler ensemble
00:37:47autour de candidatures communes
00:37:49au premier tour des élections législatives
00:37:52qui défendront un programme de rupture en capacité.
00:37:57– Une union sous certaines conditions.
00:37:59Un peu plus tôt, Raphaël Glucksmann,
00:38:01arrivé troisième aux européennes, affichait sa détermination.
00:38:05– Il faut un cap clair, on ne va pas refaire la nupes.
00:38:09Il y a eu une inversion des rapports de force.
00:38:12Je suis en tête à gauche, donc voilà les conditions.
00:38:14– La tête d'affiche en cas de victoire n'est pas encore annoncée,
00:38:17mais sa proposition de nommer l'ex-secrétaire général de la CFDT,
00:38:21Laurent Berger, comme Premier ministre,
00:38:23n'a pour l'instant pas été reprise par ses partenaires de la gauche.
00:38:27– L'Association des maires de France alerte, elle,
00:38:30sur les difficultés d'organisation de ces législatives anticipées.
00:38:33– Dans un communiqué, l'AMF regrette que l'exécutif n'ait pas pris en compte
00:38:36certains obstacles, comme par exemple la difficulté de trouver
00:38:39des assesseurs pour le jour J.
00:38:41Le coût pour organiser une élection n'est également pas anodin.
00:38:44On va cela avec Chloé Tarka.
00:38:46– L'organisation des européennes avait déjà donné du fil à retordre aux mairies
00:38:50en raison de la présence de 38 listes déclarées, un record.
00:38:54La préparation des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains
00:38:59pourrait être un nouveau casse-tête pour les mairies françaises.
00:39:02Dans un communiqué, l'Association des maires de France met l'accent
00:39:05sur une première difficulté, celle de trouver des assesseurs le jour J.
00:39:10– Les élections européennes ont déjà montré les difficultés
00:39:12que rencontrent les communes à pourvoir les bureaux de vote en assesseur
00:39:15en raison du désengagement massif des candidats et des partis politiques
00:39:18à proposer des personnes bénévoles.
00:39:20Ceci conduit à solliciter toujours plus les agents des communes,
00:39:23sur la base du volontariat.
00:39:24– Des élections qui, par ailleurs, ne sont pas gratuites.
00:39:27– On imagine que tout ça se fait gratuitement, ce n'est pas le cas.
00:39:30– Un tour d'élection, ça coûte.
00:39:32Et un tour d'élection, en moyenne, on va dire, pour des villes moyennes,
00:39:36ça coûte à peu près 2 euros par électeur.
00:39:39Une journée d'élection, c'est 2 euros par électeur.
00:39:42Pour une ville comme la mienne, 14 000 électeurs, 20 000 habitants,
00:39:4614 000 électeurs, donc c'est à peu près 30 000 euros pour un jour d'élection.
00:39:51– Un coût imprévu qui pèse sur les comptes des communes,
00:39:54alors que les villes sont déjà sollicitées par l'organisation
00:39:57des activités estivales et des événements autour des Jeux olympiques.
00:40:02– Et on en vient à cette percée du Rassemblement national
00:40:05avec certains scores historiques.
00:40:07– C'est le cas du côté d'Aix-en-Provence.
00:40:09Jordan Bardella y a obtenu 22,69% des voix.
00:40:12Dimanche, jamais une liste Rassemblement national n'était arrivée en tête
00:40:16dans cette ville.
00:40:17Au reportage de Stéphanie Rouquier.
00:40:20– À Aix-en-Provence, la liste de Jordan Bardella
00:40:23est arrivée en tête avec 22,69% des suffrages.
00:40:27C'est une première.
00:40:28Lors des élections européennes de 2019, la liste, soutenue par Marine Le Pen,
00:40:33se classait en deuxième position avec 17% des voix derrière Renaissance.
00:40:38– Moi je trouve que ce n'est pas une si mauvaise chose que ça.
00:40:40Peut-être que ça apportera du changement, bon ou mauvais, je ne sais pas.
00:40:43– Non, je ne l'explique pas.
00:40:44Je suis absolument honteuse de ce qui s'est passé hier, c'était prévu.
00:40:47Et la suite n'est pas écrite.
00:40:49– Je pense que le gouvernement n'a pas fait le nécessaire pour l'immigration.
00:40:52Je pense que ça vient surtout de là, je pense que ça vient de là.
00:40:55– Alors, après la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:40:58qu'attendent ces électeurs ex-rois des élections législatives ?
00:41:02– Ah, je n'attends pas grand-chose de bon.
00:41:06Est-ce qu'il va y avoir une réaction, ça je n'en sais rien.
00:41:09– Je pense que Macron a tout calculé.
00:41:11– Ça va être un peu la tendance européenne, je suppose.
00:41:14– Il faudrait déjà que le peuple sache qui veut voter réellement,
00:41:19parce que c'est confus, on ne sait jamais, on va à droite, à gauche,
00:41:22à chaque fois ça change, donc ça met un peu en désaccord tout le monde
00:41:25et ça ne fait pas bon commerce, on va dire.
00:41:28– Quelles que soient leurs attentes, les électeurs que nous avons rencontrés
00:41:32assurent qu'ils se mobiliseront dans trois semaines
00:41:35pour ces élections législatives anticipées.
00:41:39– Le reste de l'actualité à présent et après plusieurs semaines d'émeute,
00:41:42le retour à une situation normale, enlever le Calédonie, est très difficile.
00:41:45– Les forces de l'ordre ont été envoyées en masse sur le territoire
00:41:48pour rétablir l'ordre et le calme.
00:41:51Mais la situation, notamment économique, reste très compliquée.
00:41:54Les détails et les images commentées par Corentin Brio.
00:41:57Alors que le soleil n'est pas encore levé,
00:42:01et que les stands ne sont pas totalement prêts,
00:42:04on patiente déjà devant l'entrée du marché de la ville.
00:42:07Car si les habitants reprennent peu à peu leurs habitudes en Nouvelle-Calédonie,
00:42:11il est toujours compliqué d'avoir la même vie qu'avant.
00:42:15– Ça fait du bien d'entendre la révélateur du marché,
00:42:18puis voilà, on vient voir ce qu'il y a, parce qu'on sait que c'est un peu dur.
00:42:23– Problèmes de ravitaillement, pénurie de carburant
00:42:26ou encore des blocages sur la route,
00:42:28les commerçants, qui ont pu retrouver le chemin du travail,
00:42:32ont dû faire face à une demande très forte des Calédoniens.
00:42:35– D'habitude, 300 kilos, on les passe en quatre jours.
00:42:38Là, on les a passés en deux heures, donc c'est vrai que...
00:42:42C'est triste, ça fait mal au cœur de voir les gens se bousculer,
00:42:48on a l'impression d'être dans les pays sous-développés.
00:42:50– Reprendre le travail, tout le monde n'a pas eu cette chance dans la ville,
00:42:54car pendant les émeutes, 570 entreprises ont été partiellement ou totalement détruites,
00:42:59des dégâts qui s'élèvent à plus d'un milliard et demi d'euros.
00:43:03Alors même si un fonds d'aide d'urgence a été annoncé par le gouvernement,
00:43:07cette aide reste jugée insuffisante.
00:43:10– Aujourd'hui, notre priorité, c'est de payer nos salariés,
00:43:14de payer nos fournisseurs, de se payer entre fournisseurs,
00:43:18et de payer nos fournisseurs étrangers pour toute l'importation,
00:43:21pour toute l'industrie locale et l'agriculture,
00:43:24et tous les secteurs qui ont besoin d'importer,
00:43:26donc ça, c'est les priorités.
00:43:28Mais par contre, aujourd'hui, les entreprises n'ont plus de trésorerie
00:43:31pour payer et assumer tout le reste.
00:43:33– Le ministère de l'Économie a mis en place un comité de suivi,
00:43:36de cas par cas, pour estimer au mieux les besoins.
00:43:39Selon le gouvernement calédonien, 15 000 personnes risquent d'être,
00:43:43dans les semaines à venir, au chômage partiel.
00:43:46– L'expert voit le châssis du véhicule.
00:43:48– Et puis on va parler de l'un des chanteurs français préférés
00:43:51qui est en tournée en ce moment aux Etats-Unis,
00:43:53c'est Francis Cabrel.
00:43:55– Francis Cherney était à Los Angeles la semaine dernière.
00:43:58Miami, New York demain, Montréal au Canada vendredi.
00:44:02Francis Cabrel est donc très attendu par la communauté française sur place.
00:44:05Regardez.
00:44:07C'est un retour sur scène, mais pas forcément là où on l'attendait.
00:44:16Car son nom est en ce moment affiché sur l'avenue de Broadway.
00:44:20Francis Cabrel est de retour aux Etats-Unis
00:44:23pour une tournée initialement prévue en 2020,
00:44:26mais finalement annulée pendant le Covid.
00:44:28Un retour qui ravit les fans américains, incollables sur l'artiste.
00:44:34– Je suis tellement content de le voir.
00:44:36Il est vraiment mon héros, à vrai dire.
00:44:40Il est mon héros de la musique française.
00:44:43Je connais toute sa musique et par cœur,
00:44:46je connais beaucoup de chansons de lui par cœur.
00:44:51– L'homme aux 25 millions d'albums vendus
00:44:53revient donc se produire aux Etats-Unis,
00:44:55huit ans après son dernier passage,
00:44:58pour jouer ses plus grands titres devant une communauté francophone,
00:45:02mais également pour tenter de séduire quelques novices.
00:45:07– Mon mari m'a dit que c'était de la grande musique française,
00:45:09alors c'est sûr, je l'ai déjà entendu.
00:45:11– Parce qu'il y a Belle-Lorraine, j'ai habité en France,
00:45:15je connais la musique de Francis Cabrel depuis une trentaine d'années.
00:45:21– Le chanteur originaire du Tarn-et-Garonne
00:45:23terminera sa tournée de concert avec quelques dates au Canada.
00:45:27– J'aimerais quand même te dire,
00:45:29tout ce que j'ai pu écrire,
00:45:32je l'ai cuisé à l'encre de tes yeux.
00:45:41– Francis. – Francis, ça vous a plu, hein ?
00:45:43– Beaucoup. Allez, on passe au sport.
00:45:49Votre programme avec Nutribullet.
00:45:51Un maximum de nutriments en un minimum d'efforts.
00:45:54Et oui, c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:45:57Rejoindre le mouvement de la rénovation énergétique.
00:45:59Votre programme avec Groupe Verlaine.
00:46:01Pour devenir franchisé dans les énergies renouvelables.
00:46:04Groupe Verlaine.
00:46:06– Le road-foot, ça commence ce vendredi,
00:46:08on va donc s'intéresser à l'équipe de France, forcément.
00:46:11Eduardo Camavinga souhaite jouer les premiers rôles,
00:46:14mais le problème, c'est qu'il ne semble pas vraiment
00:46:16être dans les plans de Didier Deschamps.
00:46:18Regardez.
00:46:20– Selon l'adage, nul n'est prophète en son pays.
00:46:23– Pour vous, j'ai pas fait de gros matchs en équipe de France,
00:46:25en tant que milieu de terrain.
00:46:26– Ah non ?
00:46:27– Oui.
00:46:28– J'ai été nul pendant un an ?
00:46:29– J'ai pas dit ça.
00:46:32– Eduardo Camavinga, 21, printemps,
00:46:34dont déjà 4 au sein de l'équipe de France.
00:46:36Toutefois, la mue du milieu de terrain
00:46:38se fait toujours attendre en sélection, même si...
00:46:41– J'ai quand même fait certains bons matchs, quand même,
00:46:43opposés au milieu de terrain en équipe de France.
00:46:45Sinon, je ne serais pas ici.
00:46:46– Un milieu sur la défensive.
00:46:48Incontournable au Real Madrid, le double vainqueur
00:46:50de la Ligue des Champions.
00:46:51Les jusqu'ici, beaucoup moins chez les Bleus.
00:46:54Seulement un tiers des matchs disputés depuis 2020,
00:46:57dont près de la moitié en débutant sur le banc.
00:47:00Tout reste à faire.
00:47:01Et pourtant...
00:47:02– Je ne crains rien du tout.
00:47:03Je suis confiant en moi-même.
00:47:06Le sélectionnaire fait ses choix.
00:47:08Les ambitions sont claires.
00:47:09C'est d'être titulaire et de jouer le maximum de temps de jeu.
00:47:12– Titulaire, Camavinga l'a été face au Canada
00:47:14sans se montrer véritablement fringant à l'image de son équipe.
00:47:18– C'est un apprentissage.
00:47:19Je pense que le plus important, c'est de garder la tête haute
00:47:22et savoir que dans les prochains mois, ça va aller mieux.
00:47:25– Aurélien Chouaménien certain pour l'entrée en liste des Bleus
00:47:27face à l'Autriche lundi prochain.
00:47:29Camavinga pourrait rapidement avoir une belle occasion
00:47:32de lier les actes à la parole.
00:47:36– Voilà pour l'actualité sportive du jour.
00:47:53Eh oui, c'est aussi simple que ça avec nos tribulettes.
00:47:56– Une courte pause et on accueille nos invités pour le débat de 15h à tout de suite.
00:48:05– Nous voici ensemble à nouveau pour le débat politique de cet après-midi.
00:48:09J'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Françoise Laborde qui est journaliste.
00:48:12Bonjour Françoise, merci d'être là.
00:48:14– Merci à vous de m'avoir invitée.
00:48:15– A nouveau parmi nous, Lénaro, bonjour.
00:48:17Bienvenue à vous également, vous êtes secrétaire nationale
00:48:19de l'Union des étudiants communistes.
00:48:21Martin Garagnon, secrétaire général de Renaissance 92,
00:48:23c'est-à-dire les Hauts-de-Seine pour les non-franciliens,
00:48:26ou ceux qui ne connaissent pas tout leur département par ailleurs.
00:48:29Eliott Mamann est avec nous également, chroniqueur politique.
00:48:32– Bonjour.
00:48:33– Bienvenue Eliott, bonjour Karim Abrick,
00:48:35vous êtes une chroniqueuse sur notre antenne, à CNews.
00:48:37Et bien sûr Florian Tardif pour m'épauler pour l'analyse politique
00:48:40qui va beaucoup en être question.
00:48:41Les États-majors ont encore quelques heures pour peaufiner les alliances,
00:48:45se déchirer aussi parfois, on va en reparler.
00:48:47Les tractations n'ont jamais été aussi intenses à droite
00:48:50comme à gauche d'ailleurs, et puis c'était il y a deux heures,
00:48:53Éric Ciotti qui a franchi le Cap, qui a franchi le Rubicon.
00:48:55Nous avons besoin d'une alliance avec le RN, a-t-il dit,
00:48:58l'état du pays le nécessite, et je crois qu'il faut servir le pays en danger.
00:49:02Un petit extrait.
00:49:03– LR, et j'ai veillé à ce que LR ait une voix,
00:49:06et continue à avoir une voix très forte, mais aujourd'hui est trop faible
00:49:10pour s'opposer aux deux blocs qui sont les plus dangereux.
00:49:14Donc nous avons besoin d'une alliance en restant nous-mêmes,
00:49:18en évitant le danger des insoumis qui, demain,
00:49:21pourraient avoir une majorité à l'Assemblée nationale.
00:49:23Donc il faut une alliance, c'est le sens de la Ve République.
00:49:26– Une alliance avec qui, Éric Ciotti ?
00:49:28Une alliance avec Marine Le Pen, clairement, c'est ce que vous nous annoncez.
00:49:31– Une alliance avec le RN, avec ses candidats,
00:49:35une alliance à droite, avec tous ceux qui se retrouvent
00:49:38dans des idées droites, dans des valeurs de droite.
00:49:41– Bon, petite question, Ciotti, combien de divisions, Florian Tardif ?
00:49:46– Pour l'instant, zéro.
00:49:48– Il a un char, quand même, le sien.
00:49:50– Oui, voilà, il a un char, le sien.
00:49:52Par contre, c'est-à-dire zéro au sein de l'appareil politique.
00:49:56Ensuite, ce qui est intéressant pour Marine Le Pen,
00:49:59c'est que, certes, les ténors de la droite ne rejoignent pas Éric Ciotti
00:50:05dans sa décision, mais il peut emporter la base.
00:50:08Et c'est ce qui intéresse d'ailleurs Marine Le Pen.
00:50:10Marine Le Pen, ok, elle peut très bien avoir cette prise de guerre
00:50:14qu'est Éric Ciotti.
00:50:16Si elle n'en a pas d'autres du côté des Républicains,
00:50:19le fait est qu'elle a envoyé un signal, c'est symbolique,
00:50:23pour les électeurs qui comprennent que, enfin, enfin,
00:50:27la droite peut construire quelque chose ensemble,
00:50:31que ce soit du côté de Reconquête, du côté DLR,
00:50:34et peut-être donc avec le rassemblement...
00:50:36– Des électeurs qui, en outre, ne répondent pas toujours
00:50:38à des logiques d'appareil, Françoise.
00:50:40– Non, mais d'après les informations, les quelques indiscrétions que j'ai eues,
00:50:44Éric Ciotti aurait négocié autour de 100 sièges pour les députés
00:50:49qui accepteraient de le suivre sur ce rapprochement avec l'ERN.
00:50:53– Ça paraît beaucoup.
00:50:54– Donc aujourd'hui, c'est 60 sièges, les Républicains à l'Assemblée nationale.
00:50:58Donc voilà, on a les jeunes Républicains qui ont déjà dit,
00:51:01bon d'accord, ok, les vieux classiques, les sénateurs, ils sont contre,
00:51:04mais nous, on est demain, etc.
00:51:06Et chez les Républicains, en gros, si on regarde la géographie,
00:51:09il y a quand même les Républicains du sud, si je puis dire,
00:51:12c'est-à-dire la zone sud où ils sont quand même culturellement
00:51:16et politiquement assez proches du RN.
00:51:19Et au nord, j'allais dire, c'est plutôt la droite figue-mague,
00:51:23chiracienne, qui est moins proche du RN.
00:51:26Et au fond, il n'y avait que Jacques Chirac qui, quand il était à la tête du RPR,
00:51:30était capable de faire vivre ensemble ces deux familles
00:51:33et d'allier à la fois quelqu'un comme Philippe Seguin d'un côté,
00:51:36Alain Juppé de l'autre, qui avait, d'une certaine façon,
00:51:39des conceptions assez éloignées de la politique.
00:51:41Puis, dernier élément, il semble, mais là encore, c'est la rumeur,
00:51:44qu'on ait promis à Éric Ciotti le poste de ministre de l'Intérieur
00:51:49si le RN arrivait au pouvoir.
00:51:53Et comme c'est évidemment un poste dont il a toujours rêvé,
00:51:56c'était compliqué pour lui de dire non.
00:51:58Et on dit que David Lyssa aurait aussi, se serait vu proposer quelque chose,
00:52:02mais on ne sait pas encore quoi.
00:52:05Eliott Mamann, c'est très compliqué d'imaginer qu'on parle beaucoup
00:52:10de l'implosion des LR et même de l'inexistence des LR
00:52:13depuis avant même le scrutin des Européennes.
00:52:16Difficile d'imaginer qu'il n'y ait pas de scission LR actée.
00:52:21Il y a eu des appels à démission.
00:52:22On sait qu'il est président des Républicains.
00:52:24Il ne veut pas le faire pour l'instant.
00:52:25Donc la scission va se faire ailleurs.
00:52:27D'autres vont partir former une autre formation.
00:52:29En réalité, il y a une forme de cohérence idéologique
00:52:31entre cette décision et la liste qui a été portée par François-Xavier Bellamy
00:52:35au cours de la campagne pour les Européennes.
00:52:37Il n'est d'ailleurs pas anodin que l'intégralité des figures
00:52:40qui étaient présentes sur cette liste,
00:52:42aujourd'hui soutiennent la décision d'Éric Ciotti.
00:52:44Céline Himard a confirmé qu'elle soutenait Éric Ciotti
00:52:46à la suite de son interview tout à l'heure.
00:52:48Guillaume Carayon, qui est le responsable des jeunes Républicains,
00:52:51également a immédiatement indiqué qu'il soutenait la décision d'Éric Ciotti.
00:52:55Et ces deux figures étaient évidemment assez centrales
00:52:57dans la liste portée par François-Xavier Bellamy,
00:52:59bien que Guillaume Carayon était en position inéligible.
00:53:02Et par ailleurs, je crois qu'il y aura en effet une scission.
00:53:05Ça a été assez intéressant au cours des différentes soirées électorales,
00:53:08vu que vous savez, il y a eu un moment de flottement
00:53:10lorsque Emmanuel Macron a prononcé son adresse à la Nation à 21h.
00:53:13De nombreuses figures des Républicains étaient sur les plateaux
00:53:16et n'avaient pas encore reçu les éléments de langage communiqués par le parti,
00:53:20pris de court naturellement par la décision du président de la République.
00:53:23Et on a par exemple vu Florence Portelli,
00:53:25qui, comme vous l'indiquez, sur le clivage sociologique
00:53:28entre deux fractions des Républicains qui peuvent exister en France.
00:53:31Florence Portelli est la vice-présidente des Républicains
00:53:34et elle a dit que la décision d'Emmanuel Macron
00:53:36sur une autre antenne était bonne
00:53:38et qu'elle espérait sincèrement qu'à aucun moment son parti
00:53:41ne se compromettrait avec le rassemblement national.
00:53:43On voit bien que si Alliance y devait y avoir
00:53:46pour une partie de moins en moins importante
00:53:48mais toujours existante au sein des Républicains,
00:53:50elle devrait plutôt se faire du côté de Renaissance.
00:53:52Juste un mot, Karima.
00:53:53Marie-Hélène Le Pen, c'est la grande gagnante
00:53:55de cette séquence de préparation des législatives en CP
00:54:00en 24-48 heures.
00:54:02Elle semble avoir fédéré quelques voix quand même
00:54:04autour de sa formation majoritaire.
00:54:07On verra si elle est la grande gagnante.
00:54:09Je trouve que ça ramène sur cette question du cordon sanitaire.
00:54:12Même si les Français ont quand même tranché
00:54:14pendant ces élections législatives
00:54:16et au cours des dernières années,
00:54:18il y a eu ce processus de dédiabolisation.
00:54:20Les Français disent que le parti du rassemblement national
00:54:24est un parti tout à fait légitime.
00:54:26Mais on voit que cette idée du cordon sanitaire
00:54:29reste encore du côté de la droite
00:54:31parce qu'à gauche, on ne voit pas ça.
00:54:33On l'a vu par exemple avec le Parti socialiste
00:54:35qui a décidé de s'allier avec LFI.
00:54:38Il y a encore cette image, cette idée-là
00:54:42qui nuit encore aujourd'hui.
00:54:44On devrait dire aujourd'hui même les partis socialistes
00:54:46parce que là aussi, ce n'est pas toujours évident
00:54:48si vous êtes de la ligne Olivier Faure ou Raphaël Glucksmann.
00:54:51Ils ont quand même acté de cette fameuse union
00:54:53alors qu'on n'en est pas tout à fait là.
00:54:55Est-ce qu'elle est une grande gagnante pour ce moment ?
00:54:57Je dirais qu'il y a encore cette ombre.
00:54:59On va reparler de la gauche dans un instant.
00:55:01J'aimerais aussi qu'on évoque ce qu'a fait Emmanuel Macron.
00:55:03D'ailleurs, il a choisi d'attendre
00:55:05ce qu'allait décider Éric Ciotti
00:55:07pour décaler la conférence de presse
00:55:09qui était initialement prévue cet après-midi à demain
00:55:11sans qu'on sache à quelle heure ça interviendra vraiment.
00:55:13C'est à 11h.
00:55:1411h. Merci beaucoup pour cette info.
00:55:16Qu'est-ce qu'il capte ? Quelle proposition mettra-t-il
00:55:18dans la balance sa démission comme certains l'affirment
00:55:20en cas d'échec ?
00:55:21Je vous propose de regarder quelques extraits
00:55:23de nos confrères du Figaro.
00:55:25Quelques extraits de ce qu'il a confié
00:55:27au Figaro sur ce qu'il compte faire.
00:55:29En tout cas, il y a une phrase que vous avez retenue.
00:55:31En effet, Florian sait qu'il part pour la gagne
00:55:33comme on dit.
00:55:34Et voyons.
00:55:35La politique c'est une dynamique.
00:55:36Je n'ai jamais cru au sondage.
00:55:37Ils ne se sont pourtant pas trompés cette fois-ci.
00:55:39La décision que j'ai prise
00:55:41ouvre une nouvelle ère.
00:55:43Une nouvelle campagne commence.
00:55:45On poursuit.
00:55:46On a deux ou trois cartons comme ça
00:55:48à vous montrer.
00:55:50Le Président doit s'engager à la place qui est la sienne.
00:55:52Il en va de l'avenir de la République, des institutions,
00:55:54du pays, de l'Europe.
00:55:55Et qui conclut sur ces mots.
00:55:58Le voici.
00:56:00Ce n'est pas l'ORN qui a écrit la Constitution
00:56:02ni l'esprit de celle-ci.
00:56:03Les institutions sont claires.
00:56:04La place du Président, quel que soit le résultat,
00:56:06l'est aussi. C'est intangible pour moi.
00:56:08Là, c'est en référence aux rumeurs de démission.
00:56:10Oui.
00:56:11Tout simplement parce que la question lui a été posée
00:56:14comme on lui a posé la question.
00:56:16Êtes-vous fous après avoir décidé
00:56:18de dissoudre l'Assemblée nationale
00:56:20alors qu'il y a les Jeux olympiques en perspective,
00:56:22alors qu'il aurait très bien pu attendre
00:56:24septembre prochain.
00:56:26Et il a balayé également cette question-là
00:56:28de nos confrères du Figaro.
00:56:30Bien évidemment, les sondages,
00:56:32on les regarde quand ils sont bons.
00:56:35On les regarde et on les commente quand ils sont bons.
00:56:37On dit qu'on ne les regarde pas
00:56:39et qu'on préfère ne pas les commenter
00:56:40quand ils sont mauvais.
00:56:42Et qu'ils disent qu'ils entrent en campagne
00:56:45avec le camp présidentiel pour gagner.
00:56:47Heureusement.
00:56:48Heureusement que quand on commence à mener bataille,
00:56:51on met de la bataille pour tenter de la gagner.
00:56:53Même si on sait que cette dernière sera compliquée.
00:56:56On me dit d'ailleurs, au sein de la majorité,
00:57:00lorsque l'on voit ce qui se passe à Marseille,
00:57:05où il y a le Rassemblement national qui est très haut,
00:57:08avec la France insoumise également très haute,
00:57:10ça va être compliqué pour les députés marseillais.
00:57:12Je pourrais vous faire d'autres régions de France
00:57:15concernant la difficulté qu'ils vont avoir à mener campagne.
00:57:18On peut parler de la Bretagne qui a basculé.
00:57:20La Bretagne, par exemple, qu'ils vont avoir pour mener cette campagne
00:57:23et tenter de conserver leur siège.
00:57:25Un député m'a même confié ce matin,
00:57:27on pourra presque mettre,
00:57:29si jamais je n'arrive pas à conserver mon siège
00:57:31lors de ces élections, mort pour la France.
00:57:34C'est peut-être un peu excessif,
00:57:36mais ça vous donne un peu la tonalité quand même.
00:57:38Je rappelle que vous êtes vice-président de Renaissance dans les Hauts-de-Seine.
00:57:43On a l'impression qu'il y a deux jours, c'était Harakiri,
00:57:47et aujourd'hui, Emmanuel Macron applique la méthode Coué,
00:57:50d'une certaine manière, avec tout ce qu'on a pu lire à l'écran.
00:57:53Il y croit vraiment encore.
00:57:55Je peux effectivement vous confirmer que le président est très combatif
00:57:58et très engagé dans la séquence qui s'ouvre.
00:58:01Les élections législatives sont différentes
00:58:03de celles des européennes qu'on vient de vivre.
00:58:05On voit bien qu'il y a à l'oeuvre
00:58:07une recomposition majeure du paysage politique français,
00:58:09avec désormais trois blocs.
00:58:11Un bloc d'une gauche radicale,
00:58:13un bloc central,
00:58:15et un bloc de droite extrême.
00:58:17Les décisions annoncées entre hier...
00:58:19Sont concolées, sont dans les étiages quand même.
00:58:21Reste maintenant à définir où sont les frontières de chaque bloc.
00:58:23Nous, c'est clairement le message qui a été passé
00:58:26et qui est toujours d'actualité.
00:58:28Quand on voit la décision hier de la gauche
00:58:30de repartir pour une UPS 2,
00:58:32en préemptant, en faisant un hold-up électoral
00:58:35sur l'électorat de Raphaël Glucksmann,
00:58:37qui lui a eu le courage de refuser à nouveau cette alliance
00:58:39dont on a vu les résultats depuis deux années.
00:58:41Et je ne suis pas sûr que les électeurs de gauche
00:58:43aient envie de revivre cette séquence-là.
00:58:45On parle de Ciotti aussi à l'instant,
00:58:47mais aucun parti n'est propriétaire de son électorat.
00:58:49Quand je vois les décisions d'Éric Ciotti
00:58:51qui sont prises en catimini
00:58:53au sein de son bureau,
00:58:55en face à face avec lui-même,
00:58:57et qui nous annonce effectivement
00:59:00le ralliement au rassemblement national,
00:59:02il faut savoir qu'Éric Ciotti n'a géré
00:59:04les Républicains qu'avec un seul prisme,
00:59:06qui est celui de son ambition à Nice
00:59:08et de la guérilla qu'il mène contre le maire actuel,
00:59:10Christian Estrosi. Il n'a géré les Républicains
00:59:12qu'avec ce prisme-là et qu'avec cette ambition-là.
00:59:14Il a été l'homme de paille de Laurent Wauquiez,
00:59:16maintenant il devient l'homme de paille de Jordan Bardella.
00:59:18Donc on verra ce qui se passe
00:59:20effectivement chez les LR,
00:59:22mais je ne suis pas sûr que l'électorat de droite
00:59:24qu'il représente, qu'il est censé représenter
00:59:26en tout cas, le suive dans sa décision.
00:59:28Et pareil pour la gauche,
00:59:30vous avez Glucksmann qui est sur un plateau,
00:59:32qui annonce qu'il a des conditions
00:59:34pour porter le mouvement qu'il a créé
00:59:36lors des européennes, et que dans le même temps,
00:59:38vous avez Olivier Faure qui va encore une fois
00:59:40sur un coin de nappe, en catiminé, négocier avec
00:59:42LFI, sur lequel il se faisait taper dessus
00:59:44deux jours avant pour les européennes.
00:59:46Il ne partage rien, ni sur la laïcité, ni sur le nucléaire.
00:59:48On y reviendra dans un instant à LFI,
00:59:50mais on va rester aussi sur ce fameux bloc central.
00:59:52On va écouter Edouard Philippe.
00:59:54Concernant l'hypothèse
00:59:56d'une démission du Président de la République
00:59:58en cas d'échec
01:00:00aux législatives,
01:00:02la rumeur court, quand même,
01:00:04y compris dans l'entourage
01:00:06d'Emmanuel Macron,
01:00:08parce que de toute façon,
01:00:10il avait dit lui-même qu'il ne dissoudrait
01:00:12jamais l'Assemblée nationale, et que même
01:00:14s'il, à renaissance,
01:00:16perdait les élections
01:00:18européennes, ça n'avait rien à voir et qu'il ne dissoudrait pas.
01:00:20Bilan des courses, il a dissous. Donc on peut
01:00:22imaginer qu'il se passe la même chose si, en effet,
01:00:24il y a des ressorts catastrophiques
01:00:26aux élections législatives. La deuxième chose,
01:00:28c'est que le bloc dit de droite,
01:00:30le contour reste aussi évolutif, si je puis dire.
01:00:32Parce que plus il y aura de républicains
01:00:34qui rejoignent le Rassemblement national,
01:00:36qui déjà s'éloignent de l'extrême droite
01:00:38parce qu'ils vont laisser ça à Éric Zemmour
01:00:40d'une certaine façon, il peut y avoir aussi
01:00:42une volonté de recentrage, et il se peut
01:00:44tout à fait que l'alliance avec les républicains
01:00:46amène une petite modification
01:00:48du programme. On a entendu Jordan Bardella
01:00:50dire régulièrement, oui,
01:00:52notamment à la retraite à 60 ans, peut-être pas tout de suite
01:00:54parce qu'on n'est pas sûr d'avoir les moyens financiers
01:00:56de le faire. Donc on peut imaginer
01:00:58qu'il y ait aussi un recentrage, et comme tout va aller
01:01:00très vite, puisque, j'allais dire, l'agenda
01:01:02présidentiel oblige à cette sorte de blitzkrieg
01:01:04qui fait qu'il n'y a même pas le temps
01:01:06d'écrire des programmes avant
01:01:08le scrutin législatif, on peut
01:01:10imaginer que, justement, les frontières
01:01:12évoluent assez rapidement.
01:01:14Lénaro, avant qu'on parle de ce qui se passe chez vous,
01:01:16à proprement parler, juste une question.
01:01:18C'est une question que je pose pas mal depuis...
01:01:2028 heures, maintenant. Enfin, 24 heures, à vrai dire.
01:01:22Est-ce que
01:01:24les Français vont suivre les petites
01:01:26tambouilles politiques ?
01:01:28J'ai pas envie de dire un autre mot, mais vous aurez compris auxquelles je fais
01:01:30peut-être référence. Est-ce que
01:01:32ça les dépasse un peu ? Est-ce qu'ils peuvent
01:01:34voter en fonction, sur des choses
01:01:36qui deviennent aussi compliquées et floues, parfois,
01:01:38et dissociées dans certaines formations
01:01:40politiques, en fonction des consignes qu'on leur
01:01:42donne, ou finalement, ils vont faire
01:01:44un pas de côté par rapport à ce que les chefs
01:01:46ont décidé ? Ça, c'est quelque chose qui peut
01:01:48vous concerner aussi, hein ?
01:01:50Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer
01:01:52quand même l'importance et le poids
01:01:54de certaines voix politiques
01:01:56fortes, et je pense là, notamment,
01:01:58à ce qui se passe chez les
01:02:00LR. Ciotti décide
01:02:02de s'allier avec le Rassemblement
01:02:04national, sans
01:02:06l'accord des pontes, finalement,
01:02:08du parti,
01:02:10de son parti. Et
01:02:12ces voix,
01:02:14qui se dressent aussi contre
01:02:16Éric Ciotti, ce sont celles qui veulent porter
01:02:18l'héritage du parti. Et ce que fait
01:02:20Éric Ciotti, c'est
01:02:22finalement, renier cet héritage,
01:02:24cet héritage gaulliste
01:02:26qui est important pour les LR, et je pense que
01:02:28cet électorat, LR,
01:02:30mais aussi la base du parti,
01:02:32n'est pas insensible
01:02:34aux propos que peuvent tenir
01:02:36Gérard Larcher ou d'autres
01:02:38pontes des LR. Alors,
01:02:40c'est la première fois que vous dites du bien
01:02:42de Gérard Larcher.
01:02:44Non, je n'en dis pas du bien.
01:02:46Non, mais non, pas personnellement.
01:02:48Vous le rendez hommage, quasiment.
01:02:50Non, je plaisante.
01:02:52On revient au Bloc central
01:02:54avec Edor Philippe qui a pris la parole ce matin.
01:02:58Il faut leur dire, construisons ensemble quelque chose
01:03:00qui va dans l'intérêt du pays.
01:03:02Il y a trois ans avant 2027, il y a une élection
01:03:04législative dans trois semaines, il y a trois ans avant
01:03:062027. On la construit avec qui cette
01:03:08coalition ? Les Républicains ? Le Parti
01:03:10Socialiste ? Avec toutes les forces politiques
01:03:12à l'intérieur du Bloc
01:03:14central. D'UPS
01:03:16aux Républicains ?
01:03:18Bien sûr.
01:03:20Il faut dire qui on est. Moi, je n'ai aucun problème
01:03:22à dire qui je suis, ce à quoi je crois. Et il faut accepter
01:03:24l'idée qu'on va devoir travailler avec d'autres. Et avec d'autres
01:03:26qui ne sont pas d'accord avec nous, surtout.
01:03:28Je sais que c'est difficile de construire cet état
01:03:30d'esprit. Parce qu'en France, dans les partis
01:03:32politiques règne souvent une espèce de
01:03:34sectarisme et de méfiance insupportable.
01:03:36En gros, ils proposent un Bloc central,
01:03:38Florian Tardif, d'UPS,
01:03:40compatible
01:03:42jusqu'aux Républicains, c'est ça ? Compatible
01:03:44aussi. Oui, PS, Europe Écologie
01:03:46Les Verts, pourquoi pas PC ? C'est ce qu'avaient
01:03:48tenté finalement de faire Emmanuel
01:03:50Macron, on ne s'en souvient
01:03:52pas, mais au lendemain
01:03:54des élections législatives de
01:03:562022. Tenter de créer un
01:03:58gouvernement, alors on parlait de gouvernement
01:04:00d'Union Nationale à l'époque,
01:04:02c'est-à-dire d'élargir
01:04:04la majorité aux
01:04:06personnes de bonne volonté qui seraient
01:04:08disposées à travailler
01:04:10avec le Président de la République, ça n'avait pas marché
01:04:12à l'époque. Là, on voit bien
01:04:14que les députés, les partis
01:04:16et l'ensemble de la classe
01:04:18politique est obligé de
01:04:20le terme
01:04:22clarifier, clarification
01:04:24qui est un élément de langage de la
01:04:26majorité, mais qui est obligé de
01:04:28faire des choix, on va dire,
01:04:30tout simplement parce qu'on se rend bien compte
01:04:32que oui, on est face à trois
01:04:34blocs qui ne sont pas encore très bien
01:04:36définis, qui sont en train
01:04:38d'être
01:04:40constitués, on va dire, avec ce
01:04:42bloc de droite, droite dure,
01:04:44Rassemblement National, est-ce qu'il va y avoir
01:04:46quelques personnalités
01:04:48de reconquête qui vont rejoindre également
01:04:50Marine Le Pen ? Il y a d'ores
01:04:52et déjà des personnalités des Républicains qui rejoignent
01:04:54Marine Le Pen, on peut s'attendre à ce que d'autres
01:04:56Républicains, au contraire, rejoignent le
01:04:58bloc central avec ce rapproche
01:05:00d'horizon, ce rapproche du modem,
01:05:02ce rapproche donc du camp macroniste
01:05:04et il en sera de même au Parti Socialiste,
01:05:06vous avez entendu Raphaël Glucksmann,
01:05:08il ne veut pas de Jean-Luc Mélenchon,
01:05:10si le Front Populaire se fait avec Jean-Luc
01:05:12Mélenchon et les outranciers
01:05:14de la France Insoumise,
01:05:16ça sera niait également, donc que vont faire
01:05:18ces PS raisonnables, entre guillemets,
01:05:20ils vont se tourner vers le bloc
01:05:22central, donc ça va être assez intéressant
01:05:24à voir ce qui va se passer ces prochaines semaines
01:05:26avec ce risque-là, qu'on se retrouve avec
01:05:28une Assemblée Nationale avec trois blocs
01:05:30forts, mais une incapacité
01:05:32à part égale, ça peut arriver ça ?
01:05:34Je ne pense pas à part égale,
01:05:36je ne pense pas à part égale,
01:05:38compte tenu des élections
01:05:40européennes, on voit bien que le Rassemblement National
01:05:42sera plus haut, sauf que le problème, c'est que
01:05:44même si le Rassemblement National est plus haut,
01:05:46s'il n'a pas de majorité absolue, il peut y avoir un blocage
01:05:48des deux autres blocs qui seront
01:05:50importants également, donc ça veut dire qu'on gouverne
01:05:52comment ? On met quelqu'un du Rassemblement
01:05:54National à Matignon, mais avec le risque
01:05:56que si le bloc central et si le bloc de gauche
01:05:58s'allient pour faire tomber le gouvernement, il y a un gouvernement
01:06:00qui tombe toutes les semaines...
01:06:02Le bloc central
01:06:04s'alliant avec le bloc de gauche,
01:06:06c'est-à-dire qu'on fait table rase
01:06:08de toutes les outrances verbales des LFI.
01:06:10Non, mais
01:06:12c'est ce qu'on va voir concrètement si ça arrive ainsi.
01:06:14Donc on a beau
01:06:16pousser des cris d'orfraie,
01:06:18à un moment donné, on pourra en redire
01:06:20un mot aussi, ça ne fait pas mouche, parce que
01:06:22les Mélenchonistes seront toujours dans l'hémicycle.
01:06:24Absolument, et les institutions seront d'autant
01:06:26plus bloquées que, pour rappel, l'article
01:06:2812 de la Constitution exprime que l'on ne peut pas
01:06:30dissoudre l'Assemblée Nationale
01:06:32dans l'année qui suit
01:06:34l'organisation d'élections législatives.
01:06:36Donc il y aurait vraisemblablement
01:06:38dans la situation que Florian Tardif
01:06:40vient tout juste de nous décrire, des
01:06:42velléités d'organiser des motions de censure
01:06:44à peu près chaque semaine.
01:06:46Et naturellement, il y aurait en tout cas
01:06:48une année au cours desquelles les institutions
01:06:50seraient absolument paralysées, puisqu'elles ne pourraient
01:06:52pas être renouvelées, mais que ces différents blocs
01:06:54que l'on vient d'exprimer se contrediraient
01:06:56en tout point. C'est pourquoi
01:06:58d'ailleurs, aussi invraisemblable
01:07:00que cette solution
01:07:02semble, la proposition d'une
01:07:04démission d'Emmanuel Macron n'est pas tout à fait
01:07:06irréaliste, même si je peine à y croire.
01:07:08Lorsque je tiens ses propos,
01:07:10je tiens à le dire.
01:07:11Enfin, personne ne croyait la dissolution dimanche soir.
01:07:13On n'est plus jamais à l'abri d'une surprise avec lui.
01:07:15C'est tout à fait vrai, et par ailleurs, sur la question des blocs,
01:07:17simplement d'un point de vue sémantique, c'est intéressant
01:07:19parce que, vous savez, le sondeur Jérôme Sainte-Marie, avant
01:07:21qu'il ne forme les cadres du Rassemblement National,
01:07:23avait estimé que
01:07:25l'environnement politique français était
01:07:27divisé en deux blocs, le bloc élitaire
01:07:29et le bloc populaire, et je pense
01:07:31qu'il y a également un affaissement
01:07:33du bloc élitaire avec cette dissolution
01:07:35puisque l'on voit bien que Renaissance
01:07:37est presque effacée. Les Républicains
01:07:39qui constituaient pour partie le bloc
01:07:41élitaire aujourd'hui s'allient au Rassemblement National
01:07:43et au sein même de la France insoumise.
01:07:45Il y a une alliance, donc pour rappel,
01:07:47la France insoumise était plutôt incluse dans le bloc
01:07:49élitaire par Jérôme Sainte-Marie
01:07:51puisque, en un sens, leur discours
01:07:53à moitié révolutionnaire
01:07:55mais surtout faussement anticonformiste
01:07:57s'adresse au-delà de l'aspect communautariste
01:07:59auprès de l'électorat musulman,
01:08:01il s'adresse également auprès des étudiants
01:08:03très CSP+, etc.
01:08:05Et je pense qu'il y a donc une division
01:08:07majeure dans la répartition sociologique
01:08:09des acteurs politiques en France.
01:08:11Il ne faut pas oublier quand même que le scrutin législatif
01:08:13est à deux tours et que l'entre-deux-tours
01:08:15ou le report des voix entre le premier
01:08:17et le second tour sera essentiel puisque là
01:08:19on parle des blocs dans l'hypothèse en effet
01:08:21du premier tour où chacun présente sa liste
01:08:23mais dès qu'il y aura des tribunes en juillet
01:08:25les accords entre appareils
01:08:27vont changer la donne.
01:08:29Et ceux qui veulent sauver leur peau, ils seront bien obligés
01:08:31de faire un accord que ce soit avec la gauche ou avec la droite.
01:08:33L'ANUPS est morte, place au Front Populaire
01:08:35L'ANUPS et les Républicains
01:08:37et les Républicains
01:08:39mais là on va parler un petit peu aussi de ce qui s'est déroulé
01:08:41à gauche hier soir
01:08:43on prend les mêmes et on recommence
01:08:45c'est à peu près ça. Regardons ce qui était en jeu
01:08:47hier soir avec Juliette Sadat.
01:08:49Dans le dixième arrondissement hier soir
01:08:51des centaines de manifestants anti-RN
01:08:53rassemblés sous les fenêtres
01:08:55du QG des écologistes
01:08:57tous réclament une union des gauches
01:08:59en vue des législatives anticipées.
01:09:07Plus tard dans la soirée, le PS, le Parti Communiste
01:09:09les écologistes et la France Insoumise
01:09:11annoncent la constitution
01:09:13d'un nouveau Front Populaire.
01:09:15Ça veut dire que nous allons travailler ensemble
01:09:17autour de candidatures
01:09:19communes au premier tour des élections
01:09:21législatives
01:09:23qui défendront
01:09:25un programme de rupture
01:09:27en capacité.
01:09:29Une union sous certaines conditions. Un peu plus tôt
01:09:31Raphaël Glucksmann, arrivé troisième aux
01:09:33européennes, affichait sa détermination.
01:09:35Il faut un cap clair
01:09:37on va pas refaire la
01:09:39NUPES là. Il y a eu une
01:09:41inversion des rapports de force.
01:09:43Je suis en tête à gauche donc voilà les conditions.
01:09:45La tête d'affiche en cas de victoire n'est pas encore
01:09:47annoncée mais sa proposition de nommer
01:09:49l'ex-secrétaire général de la CFDT
01:09:51Laurent Berger comme premier ministre
01:09:53n'a pour l'instant pas été reprise
01:09:55par ses partenaires de la gauche.
01:09:57Il dit que voilà les conditions
01:09:59Raphaël Glucksmann à l'instant. Pourtant on a l'impression
01:10:01qu'il n'a pas les moyens de ses ambitions
01:10:03et qu'il peine à faire entendre sa voix face à un Olivier Faure
01:10:05aujourd'hui. C'est pas lui
01:10:07qui tire les ficelles.
01:10:09Il a l'air étonnamment assez isolé
01:10:11et quand on regarde la dynamique
01:10:13qui a commencé aux européennes
01:10:15on va quand même se rappeler que les maisons de sondage
01:10:17disaient, créditaient LFI
01:10:19environ à 6%. On sait qu'LFI
01:10:21a fait campagne sur Gaza
01:10:23donc a vraiment monopolisé
01:10:25même sur les
01:10:27différentes zones et tout ça. Ils étaient
01:10:29concentrés sur cette question-là.
01:10:31Depuis 48 heures on n'entend plus parler de Gaza.
01:10:33Ce que je veux dire c'est que quand même ils sont passés de 6%
01:10:35à 10%. Donc la dynamique
01:10:37est-ce qu'un Raphaël Glucksmann
01:10:39peut être encore audible aujourd'hui?
01:10:41C'est une grande question parce que
01:10:43vous l'avez vu quand même. L'entendre
01:10:45ça ne s'est pas fait en fonction
01:10:47de ses convictions actuelles.
01:10:49Fabien Roussel, votre patron, qui lui en est
01:10:51pardon je ne devrais pas dire patron à une communiste
01:10:53mais Fabien Roussel qui lui en est
01:10:55du Front Populaire mais qui dit
01:10:57ce sera sans Mélenchon, il assume.
01:10:59Jean-Luc Mélenchon n'était pas dans les
01:11:01discussions. Nous sommes en train de construire
01:11:03autre chose. Nous sommes en train
01:11:05de construire autre chose.
01:11:07En tout cas il n'était pas là.
01:11:09Oui, sans lui.
01:11:11Nous construisons autre chose.
01:11:13Et la force de ce rassemblement c'est que
01:11:15nous serons beaucoup plus que les
01:11:174 forces politiques qui avaient composé
01:11:19la NUPES. Nous sommes beaucoup plus nombreux.
01:11:21Nous le faisons avec les syndicats. Nous le faisons
01:11:23avec les associations.
01:11:25Vous savez qu'il ne va pas se laisser faire Jean-Luc Mélenchon.
01:11:27Ce n'est pas son genre. Ni celui de ses lieutenants d'ailleurs.
01:11:29Vous avez Jean-Luc Mélenchon mais vous avez un autre
01:11:31problème aussi. Ce sont ses lieutenants qui
01:11:33se sont vraiment illustrés
01:11:35avec des propos ou
01:11:37antisémites ou outranciers
01:11:39ou dans la bordélisation. Vous arriverez
01:11:41à travailler avec ces gens-là ?
01:11:43Vous, vous n'êtes pas députée.
01:11:45Mais vous, votre formation ?
01:11:47Emmanuel Macron a décidé de
01:11:49dissoudre l'Assemblée
01:11:51nationale.
01:11:55On peut soutenir
01:11:57cette dissolution.
01:11:59Aujourd'hui elle répond aussi à une aspiration
01:12:01qui vient du peuple.
01:12:03La question c'est qu'est-ce que nous faisons ?
01:12:05Quels choix on fait ?
01:12:07Est-ce qu'on fait des choix irresponsables ?
01:12:09On part diviser ou est-ce qu'on construit
01:12:11quelque chose de plus grand ?
01:12:13Plus large ? Plus fort ?
01:12:15C'est l'ambition du Front
01:12:17populaire.
01:12:19Vous parliez de
01:12:21Gaza et en réalité
01:12:23les plus grands des accords finalement
01:12:25c'était le PS et la France insoumise.
01:12:27Maintenant nous trouvons un accord.
01:12:29Ce qui
01:12:31semble ressortir
01:12:33avant tout
01:12:35et d'ailleurs c'est bien dommage que nous ne parlions
01:12:37plus de la Palestine parce que
01:12:39ce qui se passe en Palestine existe
01:12:41toujours malgré la dissolution
01:12:43c'est le cesser le feu à Gaza
01:12:45et la reconnaissance de l'Etat.
01:12:47Dans le communiqué commun ça figure quand même.
01:12:49Il y a plus de drapeaux,
01:12:51de propos qui vont un peu trop loin.
01:12:53Nous avons trouvé une base
01:12:55sur ça
01:12:57en tout cas et sur la diplomatie
01:12:59française aussi nous sommes d'accord.
01:13:01Maintenant, où est la priorité ?
01:13:03La priorité elle est sociale.
01:13:05Nous devons répondre au rassemblement national
01:13:07de manière sociale.
01:13:09Puisque...
01:13:11D'accord donc en fait ce que vous allez mettre
01:13:13en oeuvre c'est un programme
01:13:15un tout nouveau programme qui rassemble
01:13:17les idées des uns et des autres.
01:13:19Mais alors à ce compte là pourquoi vous n'avez pas fait
01:13:21candidature commune aux européennes si tout à coup vous
01:13:23vous retrouvez des points communs et des points
01:13:25de convergence ? Ce ne sont pas les mêmes
01:13:27élections et ce ne sont pas non plus les mêmes
01:13:29urgences. On le voit chaque
01:13:31heure qui passe. Non mais c'était les mêmes considérations des français quand même.
01:13:33Le pouvoir d'achat qui s'est invité dans cette campagne.
01:13:35Bien sûr mais là les considérations sont quand même
01:13:37différentes et le prisme
01:13:39est différent. Et aujourd'hui
01:13:41ça me semble important et
01:13:43si vous me permettez et on
01:13:45pourra en discuter après
01:13:47aujourd'hui je voudrais
01:13:49m'adresser aux électeurs du rassemblement
01:13:51national et aux jeunes qui votent pour
01:13:53le rassemblement national et qui
01:13:55nous regardent aujourd'hui.
01:13:57Vous aimez votre
01:13:59pays, vous aimez les travailleurs qui le
01:14:01construisent, nous aussi.
01:14:03Aujourd'hui, Jordan Bardella
01:14:05le rassemblement national est
01:14:07contre l'augmentation des salaires.
01:14:09Il n'est même pas encore au pouvoir qu'il vient déjà
01:14:11de dire que le
01:14:13retrait de la réforme des retraites
01:14:15ce serait niait. Il n'est pas pour
01:14:17l'augmentation. Il n'a pas dit niait, il a dit qu'il fallait peut-être
01:14:19prendre son temps. En tout cas
01:14:21il a commencé à amorcer l'idée
01:14:23que ça n'arriverait pas. C'est quand même
01:14:25important. Il vient de faire une alliance
01:14:27avec un parti
01:14:29qui a
01:14:31été au pouvoir pendant
01:14:33des dizaines d'années. Nous ce que nous proposons
01:14:35c'est une alternative, c'est le Front Populaire, c'est le
01:14:37progrès. Je ne suis pas sûre que ça fasse point.
01:14:39C'est un électorat qui était
01:14:41pour certains de votre ouvrier
01:14:43je pense notamment votre ouvrier ou votre salarié
01:14:45qui était tout acquis à votre cause,
01:14:47qui est parti chez
01:14:49Bardella, enfin chez l'ERN, et vous les
01:14:51appelez à revenir. Et c'est bien
01:14:53pour ça que quand
01:14:55nous parlons de progrès social
01:14:57et quand on dit qu'on va récupérer l'électorat
01:14:59au Rassemblement National, on ne dit pas
01:15:01l'électorat du Rassemblement National
01:15:03c'est tous des fascistes.
01:15:05Bonne chance, je ne sais pas si ça va se faire en 15 jours
01:15:07mais bon courage.
01:15:09Posons les fiers au moins.
01:15:11Franchement,
01:15:13Front Populaire, franchement vous ne manquez pas d'air parce que
01:15:15appeler ça le Front Populaire c'est un peu osé.
01:15:17Surtout quand on s'alliait avec la France Insoumise.
01:15:19Moi ce que je regrette c'est que Ruffin, qui avait des positions
01:15:21un peu différentes, n'ait pas eu le courage
01:15:23de franchir le Rubicon et de dire
01:15:25à un moment donné on n'est pas exactement sur la même
01:15:27ligne antisémite que le reste de France Insoumise.
01:15:29Et puis par ailleurs, avant de se débarrasser
01:15:31de Mélenchon, bon courage.
01:15:33Je ne pense pas que le garçon
01:15:35soit du genre à dire finalement je ne suis pas
01:15:37bienvenue, je vais rester en dehors du jeu.
01:15:39Il y a déjà deux canaux qui se sont fermés.
01:15:41Je pense que pour l'instant il y a l'idée
01:15:43de construire quelque chose à gauche,
01:15:45on n'est pas à l'abri non plus de voir tout ça
01:15:47tomber en route. Je ne suis pas sûre que la proposition
01:15:49en effet de Roussel
01:15:51de faire appel à Laurent Berger pour
01:15:53occuper le poste de Matignon rallie tout le monde.
01:15:55Ce n'est pas Roussel qui a proposé ça, c'est Gluzman.
01:15:57J'aimerais juste qu'on regarde
01:15:59le tweet de Bernard Cazeneuve,
01:16:01ancien Premier ministre. Regardez ce qu'il a
01:16:03tweeté à propos de
01:16:05LFI précisément.
01:16:07L'extrême droite menace gravement
01:16:09l'unité, il faut pouvoir l'affronter de la clarté sur les valeurs.
01:16:11Le rassemblement de la gauche, c'est toujours la fin
01:16:13des tweets, c'est intéressant, vous avez remarqué.
01:16:15Le gouvernement ne peut pas se faire avec LFI,
01:16:17juste avant c'est la préchauffe. Sauf
01:16:19à tout trahir de l'héritage de
01:16:21Blum, donc LFI c'est non.
01:16:23Ça veut dire qu'ils vont venir dans votre giron
01:16:25les PS Canal Historique
01:16:27Martin Caragnon, c'est ceux-là que Macron
01:16:29va convoiter ?
01:16:30Moi vous savez je suis comme vous Léna, je suis un militant
01:16:32bénévole et je respecte
01:16:34le courage que vous avez de vous exprimer sur un sujet
01:16:36avec lequel je trouve qu'on peut
01:16:38difficilement être en accord. Mais cela dit,
01:16:40avoir comme dénomination
01:16:42le Front Populaire
01:16:44en référence à Léon Blum et s'allier
01:16:46avec des antisémites, il faut quand même
01:16:48faire fort. Je trouve qu'il y a quand même un moment
01:16:50d'essence à avoir, ce que vous n'avez pas
01:16:52dans cet accord qui est absolument honteux parce que
01:16:54il y a une semaine encore, vous étiez
01:16:56d'accord sur rien aux européennes. Tous les Français
01:16:58ont pu le voir lors des débats, ça tapait dans tous les
01:17:00sens. Glucksmann, Aubry,
01:17:02Roussel, etc. Et maintenant, deux jours
01:17:04après, vous découvrez des affinités et vous êtes d'accord
01:17:06sur tout. Vous n'êtes d'accord sur rien, sur la laïcité,
01:17:08sur le mire.
01:17:10En fait, c'est ce que vous avez fait il y a deux ans.
01:17:12C'est un hold-up électoral.
01:17:14Il y a deux ans, vous l'avez fait en deux semaines sur un comptable.
01:17:16Là, vous le faites en 48 heures parce qu'il faut sauver les meubles.
01:17:18C'est une honte absolue, c'est une trahison
01:17:20des valeurs de gauche. Vous n'avez rien à faire.
01:17:22Essayez de vous ressaisir.
01:17:24Les incarnations restent les mêmes, quand même.
01:17:26Le Front Populaire, nous nous y appelions
01:17:28déjà il y a plusieurs temps.
01:17:30Ça fait quand même un peu tambouille politicienne.
01:17:32Il n'y a pas de programme, il n'y a zéro programme.
01:17:34Et d'ailleurs, la rapidité de la campagne va vous aider
01:17:36de toute façon, vous n'aurez pas le temps de faire un programme.
01:17:38Ça fait 24 heures qu'on y est.
01:17:40Je vous le dis à vous avec beaucoup de sympathie
01:17:42parce que vous êtes sur ce plateau et je sais que c'est difficile
01:17:44de défendre quelque chose avec lequel vous n'êtes peut-être pas
01:17:46nécessairement d'accord.
01:17:48J'espère que vous n'êtes pas d'accord.
01:17:50Moi, j'ai beaucoup de respect pour les électeurs communistes
01:17:52et Roussel et Léon Desfontaines
01:17:54qui ont fait une très belle campagne. Ils l'avaient fait déjà avant.
01:17:56Mais n'allez pas vous fourvoyer
01:17:58avec ceux qui sont les faux soyeurs de la gauche.
01:18:00La gauche, c'est quoi ? C'est LFI qui la tient
01:18:02et LFI, c'est Mélenchon qui la tient.
01:18:04Il avait Ponnepetre au table des négociations.
01:18:06C'est lui qui tient.
01:18:08Est-ce qu'on va le mettre en veilleuse
01:18:102-3 semaines, Jean-Luc Mélenchon, pour faire croire
01:18:12qu'il va ressortir du bois quoi qu'il arrive ?
01:18:14C'est un peu ça l'idée, ce que soupçonnent
01:18:16beaucoup, non ?
01:18:18On commence à faire de la politique fiction.
01:18:20Je pense que compte tenu
01:18:22des déclarations récentes de Jean-Luc Mélenchon
01:18:24du positionnement
01:18:26de la France insoumise
01:18:28durant la campagne des élections européennes
01:18:30qui cherchent à,
01:18:32on l'a bien compris, capter un certain électorat
01:18:34celui qu'il manquait
01:18:36à Jean-Luc Mélenchon en 2022 pour accéder
01:18:38au second tour de la présidentielle.
01:18:40Non. Si votre question
01:18:42concerne la présidentielle de 2027
01:18:44ou s'il y en a une avant
01:18:46en cas de démission du chef de l'État,
01:18:48Jean-Luc Mélenchon
01:18:50voudra se représenter.
01:18:52On ne pourra faire fi du leader
01:18:54de la France insoumise qui continue
01:18:56qu'on le dise ou non à tirer
01:18:58les ficelles de son parti.
01:19:00On l'a bien compris.
01:19:02Même quand il n'est pas élu.
01:19:04Il disait en retraite
01:19:06mais pas en retrait.
01:19:08Il ne sera pas candidat ?
01:19:10Non.
01:19:12C'est du boulot.
01:19:14Ils sont morts les doigts
01:19:16de ne pas avoir été candidat en 2022.
01:19:18Il a laissé sa circonscription
01:19:20à Manuel Bompard
01:19:22qui a tout de même
01:19:24été l'un des grands acteurs
01:19:26de la campagne de 2022.
01:19:28Il s'en mort les doigts
01:19:30parce qu'il a vu qu'il y avait Marine Le Pen
01:19:32qui entrait à l'Assemblée nationale.
01:19:34Il a vu qu'il y avait un bloc
01:19:36Rassemblement National important.
01:19:38Un bloc au sein de la gauche assez important.
01:19:40Est-ce qu'il veut redevenir l'orateur incontesté ?
01:19:42Il y a deux choses intéressantes.
01:19:44S'il regarde ce qui se passe,
01:19:46il doit se dire qu'à un moment donné
01:19:48il y a un parti populiste
01:19:50qui a trouvé l'adhésion
01:19:52de l'électeur.
01:19:54Je pense au Rassemblement National
01:19:56alors que théoriquement ça devait être
01:19:58une partie de son électorat.
01:20:00La seconde question c'est
01:20:02est-ce que le PS peut survivre
01:20:04au clivage entre un Olivier Faure
01:20:06et un Raphaël Glucksmann ?
01:20:08On est sur deux lignes complètement différentes.
01:20:10Au bout de combien de temps
01:20:12Glucksmann va prendre le pas sur Faure ?
01:20:14Glucksmann va plier aussi peut-être ?
01:20:16Oui, mais en même temps
01:20:18le score qui a été fait aux Européennes
01:20:20c'est quand même grâce à Glucksmann.
01:20:22Ce n'est pas l'étiquette PS.
01:20:24D'une certaine façon
01:20:26on arrive à la fin de cette heure de débat.
01:20:28Un dernier mot très rapide.
01:20:30Ce Front Populaire
01:20:32ce n'est pas juste des logiques d'appareil.
01:20:34C'est un rassemblement
01:20:36beaucoup plus large des forces progressistes
01:20:38qui veulent le progrès social,
01:20:40qui veulent des augmentations de salaires.
01:20:42Ce n'est pas juste des tambouilles politiques.
01:20:44C'est important qu'on se le dise ici, aujourd'hui.
01:20:46Le Front Populaire c'est un rassemblement large.
01:20:48L'ACGT, les syndicats y appellent.
01:20:50Il faut qu'on puisse porter ces idées-là
01:20:52parce qu'on ne tombe pas juste dans cette espèce d'idée
01:20:54que la gauche serait encore dans des tambouilles politiques.
01:20:56L'heure est à la responsabilité.
01:20:58Je crois que vous êtes en campagne, Lénaro.
01:21:00Bien sûr pas.
01:21:02C'est affreux d'entendre de la bouche de quelqu'un de 20 ans
01:21:04un discours qu'on a l'impression d'entendre depuis 60 ans.
01:21:06Mais bon, après, je comprends.
01:21:08Mais c'est la langue de bois.
01:21:10C'est la langue de bois.
01:21:12Dites ça aux jeunes qui croient.
01:21:14Et par pitié, ne vous serviez plus de Gaza
01:21:16pour faire votre campagne.
01:21:18Du coup, on va oublier qu'il y a des membres à Gaza.
01:21:20Non, on ne vous entend pas sur le sud de Soudan.
01:21:22On ne vous entend pas sur le Yémen, etc.
01:21:24Donc, par pitié, arrêtez de mettre ça en étendard
01:21:26parce que je pense qu'on a vu ce que ça donnait.
01:21:28Il y a 15 secondes, Eliott, qui veut prendre la parole
01:21:30et on ne s'arrêtera là-dessus pour 7 heures.
01:21:32Ce qui est intéressant, c'est qu'en l'instant,
01:21:34face à ce que l'on qualifie désormais de front populaire,
01:21:36il pourrait y avoir la restitution d'un sempiternel front républicain.
01:21:38D'ailleurs, j'entends que, d'un point de vue linguistique,
01:21:40on entend par rapport à la France insoumise
01:21:42parfois la même formule que celle que l'on avait pour habitude
01:21:44d'entendre au sujet du Rassemblement National
01:21:46il y a encore une dizaine d'années.
01:21:48Merci.
01:21:50Merci beaucoup à tous pour cette partie de débat.
01:21:52On revient dans quelques instants avec Vincent Fandèche,
01:21:54le retour du journal, avec les autres titres de l'actualité,
01:21:56on ne l'oublie pas.
01:21:58Et puis, on atteindra notre dernière heure, je vous rappelle.
01:22:00Emmanuel Macron prend la parole demain ?
01:22:02À 11 heures.
01:22:0411 heures, sous la forme d'une conférence de presse.
01:22:06C'est exact.
01:22:08Merci, Florian, à tout à l'heure.
01:22:1016 heures.
01:22:12C'est l'heure du journal avec Vincent.
01:22:14Rebonjour, Vincent. On va parler de la gauche
01:22:16qui annonce donc la création de ce nouveau front populaire.
01:22:18Les écologistes, la France insoumise,
01:22:20le Parti socialiste et le Parti communiste
01:22:22sont effectivement parvenus à un accord
01:22:24de principe en vue des élections
01:22:26législatives, mais les négociations
01:22:28de cette alliance ne sont toujours pas terminées.
01:22:30Les derniers détails avec Juliette Sadat.
01:22:34Dans le dixième arrondissement, hier soir,
01:22:36des centaines de manifestants anti-RN
01:22:38rassemblés sous les fenêtres
01:22:40du QG des écologistes.
01:22:42Tous réclament une union des gauches
01:22:44en vue des législatives anticipées.
01:22:52Plus tard dans la soirée, le PS,
01:22:54le Parti communiste, les écologistes
01:22:56et la France insoumise annoncent la constitution
01:22:58d'un nouveau front populaire.
01:23:00Ça veut dire que nous allons travailler
01:23:02ensemble autour de candidatures
01:23:04communes au premier tour des élections
01:23:06législatives
01:23:08qui défendront
01:23:10un programme de rupture
01:23:12en capacité.
01:23:14Une union sous certaines conditions.
01:23:16Un peu plus tôt, Raphaël Glucksmann,
01:23:18arrivé troisième aux européennes,
01:23:20affichait sa détermination.
01:23:22Il faut un cap clair.
01:23:24On ne va pas refaire la nupes.
01:23:26Il y a eu une inversion des rapports de force.
01:23:28Je suis en tête à gauche. Voilà les conditions.
01:23:30La tête d'affiche en cas de victoire
01:23:32n'est pas encore annoncée, mais sa proposition
01:23:34de nommer l'ex-secrétaire général de la CFDT
01:23:36Laurent Berger comme premier ministre
01:23:38n'a pour l'instant pas été reprise
01:23:40par ses partenaires de la gauche.
01:23:42Et puis l'association des maires
01:23:44de France, elle, alerte sur les difficultés
01:23:46d'organisation de ces législatives anticipées.
01:23:48Dans un communiqué, l'AMF
01:23:50regrette que l'exécutif n'ait pas pris en compte
01:23:52certains obstacles, comme le fait par exemple
01:23:54de trouver des assesseurs pour le jour J,
01:23:56pour le 30 juin. Le coût pour organiser
01:23:58une élection n'est également pas anodin.
01:24:00Chloé Tarkin.
01:24:02L'organisation des européennes avait déjà
01:24:04donné du fil à retordre aux mairies
01:24:06en raison de la présence de 38 listes
01:24:08déclarées un record.
01:24:10La préparation des élections législatives
01:24:12des 30 juin et 7 juillet prochains
01:24:14pourrait être un nouveau casse-tête
01:24:16pour les mairies françaises.
01:24:18Dans un communiqué, l'association des maires de France
01:24:20met l'accent sur une première difficulté,
01:24:22celle de trouver des assesseurs
01:24:24le jour J. Les élections européennes
01:24:26ont déjà montré les difficultés que rencontrent
01:24:28les communes à pourvoir les bureaux de vote
01:24:30pour trouver des assesseurs en raison du désengagement
01:24:32massif des candidats et des partis politiques
01:24:34à proposer des personnes bénévoles.
01:24:36Ceci conduit à solliciter toujours plus
01:24:38les agents des communes, sur la base du volontariat.
01:24:40Des élections qui, par ailleurs, ne sont pas
01:24:42gratuites.
01:24:44On imagine que tout ça se fait gratuitement.
01:24:46C'est pas le cas. Un tour d'élection, ça coûte.
01:24:48Et un tour d'élection, en moyenne,
01:24:50on va dire, pour des villes moyennes,
01:24:52ça coûte à peu près 2 euros par électeur.
01:24:54Une journée d'élection, c'est 2 euros
01:24:56par électeur.
01:24:58Une ville comme la mienne,
01:25:0014 000 électeurs, 20 000 habitants,
01:25:0214 000 électeurs, donc c'est à peu près
01:25:0430 000 euros pour un jour d'élection.
01:25:06Un coût imprévu qui pèse
01:25:08sur les comptes des communes, alors que
01:25:10les villes sont déjà sollicitées par l'organisation
01:25:12des activités estivales
01:25:14et des événements autour des Jeux olympiques.
01:25:16Et puis, on va s'intéresser
01:25:18à ces villes où le Rassemblement national
01:25:20a réalisé des scores historiques.
01:25:22C'est le cas. Du côté d'Aix-en-Provence, Jordan Bardella
01:25:24a obtenu 22,69%
01:25:26des voix ce dimanche.
01:25:28Jamais une liste RN n'était arrivée
01:25:30en tête dans la ville.
01:25:32Reportage de Stéphanie Wauquiez.
01:25:34Aix-en-Provence,
01:25:36la liste de Jordan Bardella
01:25:38est arrivée en tête avec 22,69%
01:25:40des suffrages.
01:25:42C'est une première. Lors des élections
01:25:44européennes de 2019,
01:25:46la liste, soutenue par Marine Le Pen,
01:25:48se classait en deuxième position
01:25:50avec 17% des voix
01:25:52derrière Renaissance.
01:25:54C'est une mauvaise chose que ça. Peut-être que ça apportera
01:25:56du changement. Bon ou mauvais, je ne sais pas.
01:25:58Non, je ne l'explique pas. Je suis absolument
01:26:00honteuse de ce qui s'est passé hier. C'était prévu.
01:26:02La suite n'est pas écrite.
01:26:04Je pense que le gouvernement n'a pas fait le nécessaire
01:26:06pour l'immigration. Je pense que ça vient
01:26:08surtout de là.
01:26:10Alors, après la dissolution
01:26:12de l'Assemblée nationale,
01:26:14qu'attendent ces électeurs ex-rois
01:26:16des élections législatives ?
01:26:18Je n'attends pas grand-chose de bon.
01:26:20Est-ce qu'il va y avoir
01:26:22une réaction ? Ça, je n'en sais rien.
01:26:24Je pense que Macron a tout calculé.
01:26:26Ça va être un peu la tendance européenne,
01:26:28je suppose. Il faudrait
01:26:30déjà que le peuple sache
01:26:32qui veut voter réellement,
01:26:34parce que c'est confus. On ne sait jamais.
01:26:36On va à droite, à gauche. Chaque fois, ça change.
01:26:38Ça met un peu en désaccord tout le monde.
01:26:40Ce n'est pas le bon commerce,
01:26:42on va dire. Quelles que soient leurs attentes,
01:26:44les électeurs que nous avons rencontrés
01:26:46assurent qu'ils se mobiliseront
01:26:48dans trois semaines
01:26:50pour ces élections législatives anticipées.
01:26:54Enfin, après plusieurs semaines d'émeutes,
01:26:56le retour à une situation normale en Nouvelle-Calédonie
01:26:58est très difficile.
01:27:00Les forces de l'ordre ont été envoyées en masse sur le territoire
01:27:02pour rétablir l'ordre et le calme,
01:27:04mais la situation, vous allez le voir, notamment économique,
01:27:06reste compliquée. Corentin Briot.
01:27:08Alors que le soleil
01:27:10n'est pas encore levé
01:27:12et que les stands ne sont pas totalement prêts,
01:27:14on patiente déjà
01:27:16devant l'entrée du marché de la ville.
01:27:18Car si les habitants reprennent peu à peu
01:27:20leurs habitudes en Nouvelle-Calédonie,
01:27:22il est toujours compliqué
01:27:24d'avoir la même vie qu'avant.
01:27:26Ça fait du bien d'attendre la réouverture du marché
01:27:28puis voilà, on va venir voir ce qu'il y a
01:27:30parce qu'on sait que
01:27:32c'est un peu dur.
01:27:34Problèmes de ravitaillement,
01:27:36pénurie de carburant ou encore
01:27:38des blocages sur la route,
01:27:40les commerçants qui ont pu retrouver
01:27:42le chemin du travail ont dû faire face
01:27:44à une demande très forte des Calédoniens.
01:27:46D'habitude, 300 kilos, on les passe en 4 jours.
01:27:48Là, on les a passés en 2 heures.
01:27:50C'est vrai que
01:27:52c'est triste.
01:27:56Ça fait mal au cœur
01:27:58de voir les gens se bousculer. On a l'impression d'être
01:28:00dans les pays sous-développés.
01:28:02Reprendre le travail, tout le monde n'a pas eu cette chance
01:28:04dans la ville car pendant les émeutes,
01:28:06570 entreprises ont été
01:28:08partiellement ou totalement détruites.
01:28:10Des dégâts qui s'élèvent
01:28:12à plus d'un milliard et demi d'euros.
01:28:14Alors même si un fonds d'aide d'urgence
01:28:16a été annoncé par le gouvernement,
01:28:18cette aide reste jugée
01:28:20insuffisante.
01:28:22Aujourd'hui, notre priorité, c'est de payer nos salariés,
01:28:24de payer nos fournisseurs,
01:28:26de se payer entre fournisseurs
01:28:28et payer nos fournisseurs étrangers
01:28:30pour toute l'importation,
01:28:32pour toute l'industrie locale
01:28:34et l'agriculture et tous les secteurs
01:28:36qui ont besoin d'importer.
01:28:38Ça, c'est les priorités. Par contre,
01:28:40aujourd'hui, les entreprises n'ont plus de trésorerie
01:28:42pour payer et assumer tout le reste.
01:28:44Le ministère de l'Economie a mis en place
01:28:46un comité de suivi de cas par cas
01:28:48pour estimer au mieux les besoins.
01:28:50Selon le gouvernement calédonien,
01:28:5215 000 personnes
01:28:54risquent d'être dans les semaines à venir
01:28:56au chômage partiel.
01:28:58Et voici qui conclut
01:29:00votre journal. Merci beaucoup.
01:29:02On se retrouve dans une petite demi-heure.
01:29:04On est toujours avec les journalistes
01:29:06Carime Abrick, Françoise Laborde et
01:29:08Guillaume Perrault nous a rejoints,
01:29:10bienvenue à vous Guillaume.
01:29:12On va parler d'Éric Ciotti, qui a franchi le Cap.
01:29:14C'est un secret de police chinelle,
01:29:16mais il l'a officiellement franchi à 13h.
01:29:18Aujourd'hui, il dit qu'il a besoin
01:29:20d'une alliance avec le Rassemblement national.
01:29:22L'état du pays le nécessite.
01:29:24Je crois qu'il faut servir le pays en danger.
01:29:26Ce sont les mots qu'il a employés.
01:29:28Je vous propose d'écouter un extrait
01:29:30de cette intervention télévisée.
01:29:32Je suis un homme de droite,
01:29:34je l'ai toujours été,
01:29:36je le reste plus que jamais
01:29:38dans ma famille politique
01:29:40et je suis parfaitement
01:29:42clair avec mes convictions
01:29:44et où j'ai été
01:29:46quelquefois un antagonisme avec mes convictions
01:29:48c'est quand j'ai été contraint
01:29:50de faire des formes
01:29:52de synthèse à l'eau tiède.
01:29:54J'en ai tiré la leçon que ce n'était plus possible.
01:29:56Notre famille politique
01:29:58ne pouvait pas être en permanence
01:30:00dans le compromis, un peu
01:30:02en soutien du gouvernement,
01:30:04un peu en opposition.
01:30:06Il faut être clair,
01:30:08M. Macron a abîmé le pays,
01:30:10il faut une autre majorité
01:30:12le plus vite possible.
01:30:14Sauf que du côté de ses congénères
01:30:16on ne l'entend pas tout à fait de cette oreille.
01:30:18Ainsi, chez les sénateurs,
01:30:20je vous propose d'écouter Bruno Rotailleau.
01:30:24Je pense que c'est une double faute.
01:30:28A la fois sur le fond
01:30:30et dans la manière.
01:30:32Sur le fond,
01:30:34parce que
01:30:36notre objectif doit être
01:30:38de faire
01:30:40le maximum
01:30:42de députés
01:30:44au soir
01:30:46du second tour de l'élection
01:30:48législative.
01:30:50Pas pour additionner des postes,
01:30:52mais simplement pour peser
01:30:54et pour être un bouclier
01:30:56à l'Assemblée nationale.
01:30:58Guillaume Perrault, je sais que vous suivez
01:31:00beaucoup la droite pour votre publication,
01:31:02Figaro.
01:31:04Est-ce que
01:31:06LR est morte aujourd'hui, d'une certaine manière ?
01:31:08En tout cas, quelle branche LR est morte
01:31:10des deux ?
01:31:12Pour le moment, aucune n'est morte. On va voir ce que ça donne.
01:31:14On sera très vite fixés.
01:31:16Je pense qu'Eric Ciotti a regardé à la loupe
01:31:18les résultats à Nice,
01:31:20dans les Alpes-Maritimes,
01:31:22et en Provence, Alpes-Côte d'Azur.
01:31:24Il a su que c'était perdant pour lui.
01:31:26Et on sait bien qu'il y a toujours eu
01:31:28une plus grande, comment dirais-je,
01:31:30bienveillance de l'électorat de droite
01:31:32envers le Front National,
01:31:34en Provence, Alpes-Côte d'Azur,
01:31:36que dans d'autres régions de France.
01:31:38C'est une première remarque évidente.
01:31:40Alors, il y a
01:31:42beaucoup de ténors qui ont critiqué,
01:31:44qui ont pris position.
01:31:46Je ne suis pas sûr qu'au bureau politique,
01:31:48dans l'instance de direction,
01:31:50il y ait une majorité pour soutenir Eric Ciotti.
01:31:52Peut-être que le plus simple,
01:31:54ce serait de faire voter les adhérents.
01:31:56Dans toute association,
01:31:58on fait voter les adhérents
01:32:00quand un choix stratégique se propose.
01:32:02Or, c'est quoi un parti politique ?
01:32:04C'est une association loi 1920, tout simplement.
01:32:06Une association comme une autre,
01:32:08régie par les mêmes règles juridiques.
01:32:10Donc, pour sortir du flou,
01:32:12on lit souvent qu'une majorité d'adhérents
01:32:14serait favorable
01:32:16à une alliance avec le RN.
01:32:18On le lit souvent. J'ignore si c'est vrai.
01:32:20Je pense qu'il n'y a pas grand monde qui le sait, en fait.
01:32:22Est-ce que le plus simple ne serait pas
01:32:24cette question ?
01:32:26Est-ce que c'est envisageable de sonder les adhérents
01:32:28dans le délai à un parti ?
01:32:30Sur le principe, je suis quand même surpris.
01:32:32L'association paraît un peu compliquée à organiser.
01:32:34Il y a déjà beaucoup de choses à mettre en œuvre.
01:32:36Oui, ça paraît compliqué.
01:32:38Enfin, techniquement, ça semble même impossible.
01:32:40De toute façon, ce qui est intéressant,
01:32:42c'est que Ciotti avait le soutien des adhérents
01:32:44sur la présidence.
01:32:46Vous dites que l'AR n'est pas mort.
01:32:48Enfin, il est en état pas bien vaillant.
01:32:50La guéguerre en 2012
01:32:52entre Fillon et Juppé,
01:32:54c'était pratiquement un truc
01:32:56extrêmement élégant par rapport à ce qui se passe aujourd'hui.
01:32:58On a quand même tous les appareils chics
01:33:00du LR qui sont vend-debout
01:33:02contre Ciotti en disant
01:33:04« Traître, tu vas à Canossa, tu trahis
01:33:06De Gaulle, Chirac et compagnie ».
01:33:08Mais en même temps, on a les jeunes LR qui trouvent
01:33:10que ce n'est pas une si mauvaise idée que ça.
01:33:12Il y a un principe de vérité
01:33:14où subitement, ils regardent tous ce qui se passe.
01:33:16Il semble qu'Eric Ciotti
01:33:18soit en mesure de
01:33:20négocier une centaine
01:33:22de postes de député.
01:33:24Même s'il ne pèse
01:33:26lui-même pas très lourd, ça peut
01:33:28convaincre un certain nombre d'indécis du côté des LR.
01:33:30Marine Le Pen a parlé
01:33:32concernant un choix courageux.
01:33:34Est-ce que c'est courageux de sa part
01:33:36de franchir ce Rubicon
01:33:38là, maintenant,
01:33:40à un moment qui lui paraît, à lui, crucial ?
01:33:42Oui, dans son cas, on peut dire que c'est courageux
01:33:44parce qu'effectivement, il y a aussi
01:33:46le questionnement dans la méthode.
01:33:48Marine Le Pen, lui, assume.
01:33:50On connaît les positions d'Eric Ciotti,
01:33:52donc on n'est pas non plus complètement étonnés
01:33:54de ce pas. Cela étant dit, ça pose encore une fois
01:33:56la question de ces fameux partis traditionnels
01:33:58qui ont une riche histoire.
01:34:00Qu'advient-il ?
01:34:02Certains préfèrent que ça
01:34:04implose, limite que ça
01:34:06agonise, plutôt que de serrer la main
01:34:08à l'autre option.
01:34:10On est littéralement face à ce choix,
01:34:12autant pour les socialistes
01:34:14et autant pour les républicains, c'est l'heure de vérité.
01:34:16Il y a plusieurs ténors qui sont plutôt
01:34:18sur le temps long. Ils se disent peut-être que c'est
01:34:20une séquence à passer. On regarde
01:34:22pour 2027 et ça serait en quelque sorte
01:34:24pardonnez-moi l'expression, mais de
01:34:26pactiser un peu avec le diable
01:34:28et de se renier. Et pour d'autres,
01:34:30c'est de dire, ben non, on est dans un changement de paradigme
01:34:32maintenant. Les partis, la droite a évolué,
01:34:34ça a changé
01:34:36et donc ces alliances
01:34:38deviennent inévitables pour certains.
01:34:40Alors, on a vécu
01:34:42beaucoup de rebondissements, ça ne vous a pas échappé,
01:34:44depuis maintenant presque 48 heures
01:34:46et maintenant, chaque heure
01:34:48apporte son lot de rebondissements.
01:34:50Il y en a un autre qui se noue
01:34:52du côté du RN et de Reconquête,
01:34:54dont on envisageait un rapprochement,
01:34:56une alliance en vue de ce scrutin
01:34:58anticipé.
01:35:00Rien n'est acquis, c'est même presque
01:35:02compromis là.
01:35:04Oui, c'est carrément compromis.
01:35:06Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a eu une tentative
01:35:08de rapprochement entre Marion Maréchal
01:35:10et sa tante,
01:35:12Marine Le Pen, historiquement
01:35:14et dont est issu
01:35:16Marion Maréchal, c'est pour cela que je rappelais
01:35:18l'affiliation.
01:35:20Sauf que les négociations n'ont
01:35:22pas abouti, tout simplement parce que le Rassemblement
01:35:24National, qui a bénéficié
01:35:26ces dernières années
01:35:28de la diabolisation
01:35:30d'Éric Zemmour, entre guillemets,
01:35:32qui lui a permis, lui,
01:35:34d'entamer et de poursuivre le
01:35:36processus de dédiabolisation du parti
01:35:38et qui aujourd'hui voit bien ce qui
01:35:40pourrait arriver, c'est que
01:35:42Marion Maréchal, qui a fait campagne
01:35:44il y a deux jours,
01:35:46pour Éric Zemmour, qui rentrerait
01:35:48au sein du Rassemblement
01:35:50National pour former une alliance large
01:35:52des droites,
01:35:54ça ne permet plus de
01:35:56poursuivre ce processus
01:35:58de dédiabolisation. Donc, qu'est-ce qu'a
01:36:00répondu le Rassemblement National
01:36:02aux tentatives de négociations de Marion Maréchal ?
01:36:04On ne veut pas être affilié
01:36:06de près ou de loin à Éric Zemmour.
01:36:08Je vous lire même le communiqué
01:36:10de Marion Maréchal,
01:36:12qui dit
01:36:14« Malgré mes tentatives de négociations,
01:36:16le regrettable argument
01:36:18qui m'a été avancé était qu'il ne
01:36:20souhaitait aucune association directe
01:36:22ou indirecte avec Éric Zemmour. »
01:36:24Donc, ça veut dire qu'elle reste dans le giron
01:36:26de Reconquête, elle ? On ne sait pas ce qu'elle va faire.
01:36:28Ah, on ne sait pas ce qu'elle va faire.
01:36:30Ça se passe quand même assez mal
01:36:32au sein de Reconquête.
01:36:34C'est vraiment un psychodrame, là, en ce moment,
01:36:36et alliance politique.
01:36:38Ce que j'ai cru comprendre, c'est que
01:36:40le RN était quand même disposé
01:36:42à faire un geste envers Marion Maréchal
01:36:44qui resterait à Reconquête,
01:36:46et à un certain nombre de cadres
01:36:48de Reconquête qui ont l'air
01:36:50plutôt mieux disposés envers eux
01:36:52que ne le serait Éric Zemmour personnellement,
01:36:54puisqu'on sait bien qu'il y a eu une différence
01:36:56très, très... Enfin, il y a eu des engueulades
01:36:58entre Marion Maréchal et Éric Zemmour
01:37:00pendant la campagne sur la question
01:37:02« Est-ce qu'il faut critiquer le RN ou est-ce qu'il faut
01:37:04déménager ? » On le sait bien.
01:37:06Alors, donc, ils se sont tentés de faire
01:37:08du cas par cas
01:37:10pour distinguer deux lignes
01:37:12et évidemment, en favoriser une plutôt que l'autre
01:37:14au sein de Reconquête.
01:37:16– Je vous repose la question autrement, mais...
01:37:18Ou peut-être à Françoise, est-ce qu'ils vont récupérer
01:37:20le soldat Maréchal au sein du RN ?
01:37:22– On a le sentiment qu'en tout cas, le vent a tourné.
01:37:24Parce que quand elle est sortie de l'entretien
01:37:26au Rassemblement National, elle avait l'air de dire
01:37:28que sur une base personnelle
01:37:30elle pouvait trouver une forme d'alliance
01:37:32sans rejoindre
01:37:34techniquement le RN
01:37:36mais avec quelques d'autres qui-que-machin.
01:37:38Et là, aujourd'hui, dans son communauté,
01:37:40elle conclut quand même en disant
01:37:42« Je siégerai au Parlement Européen avec Reconquête.
01:37:44En gros, je m'emploierai au Parlement Européen
01:37:46aux côtés de nos alliés conservateurs. »
01:37:48Donc, on a le sentiment que le vent a tourné.
01:37:50Alors, est-ce qu'au sein du RN, il y a un certain nombre
01:37:52de gens qui ont dit, ce qu'ils ont dit depuis le début
01:37:54« Pas d'accord d'appareil, on ne veut pas
01:37:56se mettre d'accord avec Reconquête,
01:37:58quelles que soient les circonstances, etc. »
01:38:00Est-ce qu'elle, elle voulait absolument ramener
01:38:02d'autres personnes
01:38:04mais les conditions ne s'y prêtaient pas, je ne sais pas.
01:38:06De toute façon, objectivement, pour le RN,
01:38:08le fait de garder Reconquête
01:38:10à part, c'est-à-dire d'avoir
01:38:12un satellite, si je puis dire,
01:38:14à sa droite, c'est plutôt bon.
01:38:16La prise la plus importante
01:38:18manifestement aujourd'hui, c'est évidemment
01:38:20les Républicains, plus que Marion Maréchal.
01:38:22Bon, on va parler aussi d'Emmanuel Macron
01:38:24qui attendait de voir
01:38:26de quel bois Éric Ciotti allait se chauffer
01:38:28aujourd'hui, je crois que c'était
01:38:30dès qu'on a su qu'il parlait
01:38:32à 13h et non pas à 20h.
01:38:34Emmanuel Macron a adapté lui aussi
01:38:36son discours, en tout cas son calendrier.
01:38:38Ce sera demain ?
01:38:39Demain, 11h.
01:38:40Fin de matinée.
01:38:41Fin de matinée, ce ne sera pas à l'Élysée,
01:38:43tout simplement parce qu'il ne peut pas utiliser l'appareil d'État
01:38:45pour faire campagne, puisqu'il va faire campagne
01:38:47demain, pourquoi il organise
01:38:49cette conférence de presse, premièrement,
01:38:51pour tenter de s'expliquer après
01:38:53cette décision de dissoudre l'Assemblée nationale
01:38:55après le résultat des élections
01:38:57européennes, alors même qu'un jour plus tôt
01:38:59il disait qu'il ne
01:39:01comptait pas dissoudre l'Assemblée,
01:39:03peu importe le résultat des élections.
01:39:05Il différenciait vraiment le scrutin
01:39:07européen des échéances
01:39:09potentielles nationales
01:39:11qui pouvaient arriver.
01:39:13Donc ça, c'est le premier point.
01:39:15Et le deuxième, c'est qu'il va commencer à
01:39:17dessiner le programme du camp présidentiel
01:39:19pour ces trois semaines à venir.
01:39:21Et ça va d'ailleurs être intéressant
01:39:23de voir s'il y a...
01:39:25Parle en vrai, c'est quoi son programme présidentiel ?
01:39:27Alors là,
01:39:29lui seul le sait.
01:39:31C'est bye-bye l'assurance-chômage ?
01:39:33Non.
01:39:35L'affreinte-vie parce qu'on ne lui touche plus ?
01:39:37Compte tenu, très sincèrement,
01:39:39de ce qui s'est passé ces dernières années,
01:39:41on pourrait dire ces derniers jours, mais disons-le
01:39:43clairement, ces dernières années, puisque
01:39:45tout de même, le pays
01:39:47a quand même, le barycentre
01:39:49du pays s'est déporté
01:39:51clairement vers la droite. Donc il va
01:39:53essayer d'envoyer des signaux à droite.
01:39:55Ça, c'est assez clair.
01:39:57C'est pour tenter de
01:39:59convaincre un électorat
01:40:01qu'il a soit perdu au
01:40:03profit du Rassemblement national
01:40:05ou des Républicains. Avec ce
01:40:07risque, c'est ce qui d'ailleurs s'est passé
01:40:09durant la campagne des Européennes, c'est que
01:40:11en droitisant un tout petit peu
01:40:13son
01:40:15programme, il peut perdre
01:40:17des électeurs de gauche.
01:40:19Si le score de Glucksmann
01:40:21est si élevé pour
01:40:23ces élections européennes, c'est parce qu'une
01:40:25partie des électeurs
01:40:27d'Emmanuel Macron se sont déportés
01:40:29vers Raphaël Glucksmann.
01:40:31Il y a deux observations
01:40:33que je voudrais faire. D'abord,
01:40:35qu'Emmanuel Macron mène la campagne
01:40:37est quand même un peu
01:40:39étonnant. Ça montre à quel point il y a une
01:40:41forme de déconnexion quand même. Parce que
01:40:43dans le vote pour les Européennes, il y a une forme de
01:40:45rejet d'Emmanuel Macron. Et manifestement,
01:40:47il n'a pas entendu ce rejet. Il n'a pas compris.
01:40:49Donc, le fait qu'il soit lui
01:40:51en première ligne,
01:40:53ça peut être parfaitement
01:40:55contre-productif par rapport
01:40:57en effet à l'idée de gagner
01:40:59un scrutin législatif.
01:41:01La deuxième chose, c'est, comme vous le soulignez
01:41:03fort justement, sur quoi il va faire campagne.
01:41:05Sur la sécurité ? Sur l'immigration ?
01:41:07Les électeurs
01:41:09vont dire, mais franchement
01:41:11vous êtes bien gentils, mais il fallait le faire avant.
01:41:13Je veux dire, il ne faut pas se décider maintenant,
01:41:15la 25ème heure, pour dire à bientôt, finalement,
01:41:17machin, c'est ça qu'il fallait faire.
01:41:19Et puis le dernier point, c'est que
01:41:21quand on veut changer de politique
01:41:23ou mener à nouveau une campagne électorale,
01:41:25à un moment donné, il faut peut-être
01:41:27tirer les leçons du passé, dire
01:41:29voilà, on s'est trompé sur un certain nombre de choses.
01:41:31C'est un discours qu'on n'a pas vraiment entendu.
01:41:33Alors, est-ce qu'Emmanuel Macron est incapable
01:41:35de dire à un moment donné, je me suis trompé, j'ai eu tort,
01:41:37voilà, je souhaite,
01:41:39en effet. On a le sentiment que
01:41:41non. Donc, ce qui me fait
01:41:43revenir aux propos qu'on avait tout à l'heure
01:41:45sur s'il perd les élections législatives,
01:41:47dans cette espèce d'Urbis
01:41:49qu'il a sur le thème
01:41:51je suis le maître des horloges,
01:41:53etc., etc., il est tout à fait capable
01:41:55de dire dans ces conditions, ciao,
01:41:57je tire mon chapeau et je marre.
01:41:59Auquel cas, on aurait une nouvelle élection présidentielle,
01:42:01donc on n'en sort pas et on retourne à la 4ème République.
01:42:03Otto, vous ne croyez pas
01:42:05à la dissolution.
01:42:07Est-ce que la démission paraît envisageable
01:42:09avec Emmanuel Macron, aujourd'hui ?
01:42:11Non, vous savez, je crois qu'il ne faut plus avoir
01:42:13de certitude
01:42:15et de propos définitifs.
01:42:17En tout cas, pour moi, Macron,
01:42:19il a le problème du premier,
01:42:21du surdoué, du crac, du fort en thème
01:42:23qui a tout réussi dans la vie et qui,
01:42:25pour la première fois, affronte un échec,
01:42:27pour la première fois de sa vie.
01:42:29Il ne comprend pas, ça échappe à son logiciel.
01:42:31Ce n'est pas qu'il ne comprend pas, c'est une blessure,
01:42:33une blessure terrible. Imaginez, une bête à concours,
01:42:35il est premier partout, il réussit tout, il réussit toutes les élections,
01:42:37il a une vie extraordinaire, il est admirable,
01:42:39il est encensé et puis il a un échec électoral,
01:42:41c'est la première fois que c'est le réel.
01:42:43On parlait de blessure narcissique, c'est ça ?
01:42:45Oui, il faut reprendre l'initiative.
01:42:47J'ai repris cette analyse d'Alexis Brezza,
01:42:49il faut toujours mieux être d'accord avec le directeur
01:42:51de sa rédaction, c'est toujours mieux,
01:42:53mais en l'occurrence, je suis en effet d'accord
01:42:55avec cette analyse du directeur de la rédaction.
01:42:57Il se trouve que c'est vrai, il l'a dit il y a quelques heures,
01:42:59alors j'indique la paternité de l'analyse.
01:43:01Donc, cette blessure narcissique,
01:43:03il faut la surmonter,
01:43:05pas en restant dans les cordes,
01:43:07en train de prendre les coups, comme il l'aurait été
01:43:09quand il a fait cette dissolution,
01:43:11et il est convaincu que son charme personnel,
01:43:13son art oratoire, sa puissance
01:43:15va permettre de...
01:43:17C'est un homme
01:43:19qui vit dans le grand oral de l'ENA tous les jours.
01:43:21C'est pour ça qu'il nous abreuve de mots
01:43:23depuis 7 ans, il passe l'oral,
01:43:25le grand oral de l'ENA tout le temps.
01:43:27Ce serait quand même qu'ils ont occupé le terrain,
01:43:29entre les commémorations de débarquement,
01:43:31Gabriel Attal qui volait au secours de Valérie Ayé,
01:43:33y compris Emmanuel Macron,
01:43:35il a occupé le terrain 2 semaines avant le scrutin européen,
01:43:37il a été omniprésent, là, il nous refait le coup,
01:43:39alors que ça n'a pas marché.
01:43:41Est-ce qu'on a l'impression, quand même, avec l'exécutif,
01:43:43que plus il s'exprime,
01:43:45plus il perd ensuite?
01:43:47Oui, c'est vrai, sauf que peut-être qu'il se dit aussi
01:43:49le comportement électoral
01:43:51dans les élections européennes, c'est pas la même chose
01:43:53que dans un scrutin, vraiment,
01:43:55où on parle de la France comme telle,
01:43:57et c'est une façon de reprendre la main,
01:43:59de reprendre le contrôle de l'agenda aussi.
01:44:01Il n'a pas laissé le temps aux autres de fanfaronner,
01:44:03c'est-à-dire que la victoire pour, par exemple,
01:44:05l'UPRN après les élections européennes,
01:44:07pas le temps, tout de suite, on recommence,
01:44:09et dès le lendemain, on est en mode élection,
01:44:11donc c'est aussi une façon de déstabiliser les adversaires
01:44:13et de leur montrer aussi leur propre faiblesse,
01:44:15de dire, est-ce que finalement, ils sont prêts à gouverner?
01:44:17Ah bien, vous voyez, il y a des dissensions
01:44:19au sein de certaines parties.
01:44:21C'est un coup de poker, mais il faut voir si c'est payant
01:44:23dans 3 semaines, maintenant.
01:44:25Bon, allez, on va s'interrompre quelques instants,
01:44:27puis on viendra pour parler de la gauche, quand même,
01:44:29et de ces manifestations qui ont assez mal tourné,
01:44:31aussi, dans certaines villes,
01:44:33malheureusement, comme c'est souvent de coutume,
01:44:35maintenant, avec ces manifestations spontanées à gauche.
01:44:37A tout de suite.
01:44:44On entame une nouvelle partie de 180 Minutes Info,
01:44:46ravi d'être avec vous cet après-midi.
01:44:48On va parler des Français, Vincent, qui sont donc de nouveau
01:44:50appelés aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochains,
01:44:53si on a bien compté.
01:44:55D'ailleurs, ça nous a poussé à leur poser cette question.
01:44:57Comment comptez-vous vous organiser concrètement?
01:44:59Parce que le temps est compté, notamment pour faire sa procuration.
01:45:01Si on n'est pas chez soi le 30 juin
01:45:03et ou le 7 juillet,
01:45:05Charles Baget et Augustin Donadieu
01:45:07nous expliquent la démarche à suivre.
01:45:09Vous partez en vacances fin juin, début juillet,
01:45:11et comme beaucoup, vous ne pourrez
01:45:13vous rendre aux urnes, pas de panique,
01:45:15il existe la procuration.
01:45:17De son lieu de vacances, on peut faire une procuration.
01:45:19Si, par exemple, on part en vacances
01:45:21en Bretagne, on peut voter à Tourcoing.
01:45:23On ne peut pas vous refuser cette procuration.
01:45:25Le ministre de l'Intérieur a annoncé
01:45:27la création d'une procuration dématérialisée.
01:45:29Pour ce faire, il faut remplir
01:45:31un formulaire en ligne sur le site
01:45:33ma procuration en se connectant sur France Connect
01:45:35où il suffit de préciser
01:45:37votre commune sans nécessairement indiquer
01:45:39votre numéro de carte d'électeur.
01:45:41Une fois le formulaire complété,
01:45:43vous...
01:45:45Et l'image qui nous parvient en direct,
01:45:47c'est celle du siège de Reconquête avec Marion Maréchal
01:45:49qui revient, vous le voyez,
01:45:51au siège, ça a été très furtif comme apparition.
01:45:53Elle vient de sortir d'un taxi
01:45:55et elle s'est aussitôt engouffrée au siège de Reconquête
01:45:57pour faire part à Éric Zemmour
01:45:59et à tous ses lieutenants
01:46:01et aux autres cadres de Reconquête
01:46:03de ces tractations qui ont
01:46:05échoué avec le Rassemblement national
01:46:07pour tenter de créer une alliance.
01:46:09On reviendra peut-être communiquer
01:46:11qu'elle a diffusé, mais on continue avec
01:46:13le reste de l'actualité. On va parler de cette instabilité politique
01:46:15qui provoque des interrogations
01:46:17à quelques semaines maintenant des Jeux Olympiques.
01:46:19L'éventualité d'un changement de majorité
01:46:21et donc peut-être d'un changement de ministre de l'Intérieur
01:46:23peut effectivement susciter
01:46:25l'inquiétude quant à l'organisation des JO à Paris.
01:46:27On va cela avec Claude Moniquet.
01:46:29Oui, en fait, tout va dépendre bien entendu
01:46:31des résultats au soir du 7 juillet.
01:46:33Si le gouvernement
01:46:35actuel se maintient,
01:46:37mais ça semble quand même assez peu probable,
01:46:39a priori, il n'y a pas de problème.
01:46:41Les choses continuent.
01:46:43Mais s'il ne se maintient pas, s'il y a un nouveau gouvernement, par définition,
01:46:45il peut y avoir d'abord
01:46:47une période de flottement dans la communication
01:46:49entre les services d'enseignement et de police
01:46:51et les nouvelles autorités, le nouveau ministre de l'Intérieur.
01:46:53Deuxièmement,
01:46:55de toute façon,
01:46:57le ministre lui-même et son équipe, son cabinet
01:46:59devront se familiariser
01:47:01avec un dossier sécuritaire des JO
01:47:03qui est extrêmement complexe,
01:47:05qui a été monté sur à peu près deux ans
01:47:07et ça ne peut pas se faire en 3-4 jours.
01:47:09Tout le monde le comprend.
01:47:11Le troisième risque, bien entendu,
01:47:13et on le voit déjà depuis hier,
01:47:15c'est d'avoir dans les jours qui viennent
01:47:17déjà des manifestations qui tournent à l'émeute
01:47:19et qui, après le 7 juillet,
01:47:21si, comme c'est en tout cas possible,
01:47:23voire attendu,
01:47:25si le RN remporte les élections,
01:47:27d'avoir des manifestations
01:47:29qui tourneraient quasiment
01:47:31à l'émeute insurrectionnelle
01:47:33et qui pourraient, et c'est le quatrième risque,
01:47:35dissuader toute une série
01:47:37de gens, de touristes
01:47:39de venir aux JO.
01:47:41Ce sera un manque à gagner pour les JO
01:47:43et pour les commerçants, les restaurateurs,
01:47:45les hôteliers parisiens.
01:47:47Ce sera un dommage fait à l'image de la France
01:47:49et ça pourrait, malheureusement,
01:47:51encore s'aggraver
01:47:53si, comme on le dit
01:47:55depuis quelques heures,
01:47:57si le 8 ou le 9 juillet,
01:47:59le président de la République,
01:48:01devant une victoire possible du RN, démissionnait.
01:48:03Là, on serait dans le chaos complet.
01:48:05On va parler du procès du commanditaire
01:48:07de l'agression d'une élue.
01:48:09Il s'est ouvert ce matin au tribunal de Bobigny.
01:48:11Il s'agit d'un chef d'entreprise soupçonné
01:48:13d'avoir effectivement organisé
01:48:15l'agression en décembre dernier
01:48:17contre l'adjointe au maire de Saint-Denis,
01:48:19Oriane Filol. On connaît désormais la peine requise.
01:48:214 ans de prison, dont 3 en ferme.
01:48:23La détaille avec Noémie Schultz.
01:48:25Je ne comprends pas pourquoi j'ai été agressée.
01:48:27Je ne comprends pas pourquoi un père de famille
01:48:29a organisé cette agression
01:48:31contre moi. Des questions qui hantent
01:48:33cette jeune élue de 32 ans depuis 6 mois.
01:48:35A la barre d'une voix tremblante,
01:48:37l'adjointe au maire de Saint-Denis en charge
01:48:39des violences faites aux femmes évoque
01:48:41les séquelles physiques de son agression,
01:48:43mais surtout psychologiques.
01:48:45Raconte la phobie qui l'empêche maintenant
01:48:47de se déplacer seule la nuit,
01:48:49ou encore ses difficultés à gérer les situations
01:48:51de conflit. Autant de craintes
01:48:53que les explications de Mouloud B
01:48:55auraient peut-être apaisé.
01:48:57Mais l'homme de 57 ans, soupçonné d'avoir payé
01:48:593 jeunes pour la rouer de coups,
01:49:01ne s'est pas présenté à son procès
01:49:03pour des raisons médicales,
01:49:05selon son avocat. Une absence
01:49:07particulièrement inquiétante pour le procureur.
01:49:09A ses yeux, la culpabilité de Mouloud B
01:49:11ne fait aucun doute.
01:49:13Seul pouvait savoir qu'Oriane Filliol
01:49:15participait ce soir-là à une réunion,
01:49:17à quelle heure elle en sortirait, et qu'elle rentrerait
01:49:19chez elle à pied. En janvier dernier,
01:49:21les 3 jeunes auteurs des coups ont été
01:49:23condamnés, mais la responsabilité
01:49:25de ce père de famille, qui refuse de s'expliquer,
01:49:27est bien plus grande, insiste
01:49:29le procureur, qui requiert une peine
01:49:31de 4 ans de prison, dont 3 ans
01:49:33ferme, avec mandat d'arrêt.
01:49:35La décision sera rendue le jeudi 27 juin.
01:49:37Merci Vincent,
01:49:39et à bientôt sur ce plateau.
01:49:41Toujours avec nos invités, on va parler
01:49:43aussi de la dissolution et de ses impacts
01:49:45sur un calendrier éminemment
01:49:47important, c'est-à-dire l'arrivée
01:49:49des JO, c'est dans un mois et demi
01:49:51maintenant.
01:49:53Si, le 8 juillet, il devait y avoir
01:49:55un nouveau gouvernement, ça entraînerait,
01:49:57comme le disait d'ailleurs Claude Moniquet,
01:49:59notre spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme,
01:50:01l'expliquer tout à l'heure, ça entraînerait
01:50:03un certain nombre de bouleversements.
01:50:05Est-ce qu'on peut imaginer qu'il y aura
01:50:07un continuum dans la gestion
01:50:09de ce dossier éminemment important ?
01:50:11La tradition républicaine
01:50:13le voudrait. On peut avoir une pensée,
01:50:15pour Gérald Darmanin, que c'est quand même
01:50:17des carcassés pour organiser
01:50:19les JO et qu'il ne sera pas sur la photo.
01:50:21Si en effet, d'aventure,
01:50:23la majorité perd la majorité.
01:50:25Et donc, il y aurait un nouveau
01:50:27ministre de l'intérieur, un nouveau ministre
01:50:29des sports qui, eux, serait sur la photo.
01:50:31La tradition républicaine veut que
01:50:33lorsqu'un ministre s'en va, il laisse
01:50:35quand même les dossiers dans les tiroirs,
01:50:37qu'un nouveau ministre arrive avec un certain nombre de choses.
01:50:39Sauf que l'expérience montre, et ça a notamment
01:50:41été le cas en 1981, quand la gauche
01:50:43s'est arrivée au pouvoir avec des années de droite,
01:50:45il n'y avait plus rien.
01:50:47Les dossiers étaient vides,
01:50:49les armoires étaient vides,
01:50:51et il n'y avait aucun dossier qui était laissé.
01:50:53Donc, y compris d'ailleurs ce qui existait
01:50:55à l'époque, qui étaient les fonds secrets. Vous savez, dans tous les ministères,
01:50:57il y avait des valises de billets en cas d'urgence,
01:50:59on avait besoin d'argent, etc.
01:51:01Tout ça avait disparu. Donc, la difficulté
01:51:03aujourd'hui, c'est d'être sûr que, en effet,
01:51:05s'il y a un nouveau ministre de l'Intérieur,
01:51:07quel qu'il soit, d'abord, il faudrait qu'il ait un tout petit peu
01:51:09d'expérience, parce qu'il faut quand même gérer
01:51:11les administrations centrales, c'est pas évident.
01:51:13S'il va d'être ministre et de dire, je veux ci, je veux ça,
01:51:15c'est des grosses machines
01:51:17et c'est compliqué à gérer. Et puis, il faut, en effet,
01:51:19lui donner un dossier en bonne et due forme.
01:51:21Alors, on peut espérer, de toute façon,
01:51:23que le sens républicain l'emporte,
01:51:25et que sur une affaire aussi importante que les JO,
01:51:27il y ait un continuum de la chose républicaine.
01:51:29Ce serait la bonne chose.
01:51:31En effet, je vous propose d'écouter la liste de Pierre-Marie Sèvres,
01:51:33qui dirige l'Institut pour la justice,
01:51:35à propos de ce risque sécuritaire non négligé,
01:51:37parce qu'on en a parlé pendant des semaines,
01:51:39notamment de l'organisation de la cérémonie d'ouverture.
01:51:41Le sujet sur lequel tout le monde
01:51:43est d'accord, c'est le niveau
01:51:45terrible et insupportable
01:51:47d'insécurité, et surtout,
01:51:49dont on vit, mais surtout auquel on a l'impression
01:51:51que personne ne répond.
01:51:53Moi, je n'en peux plus d'entendre toujours
01:51:55les mêmes mots, toujours les mêmes plans,
01:51:57on va être impitoyable contre ceci, contre cela,
01:51:59contre le trafic d'autorités, etc. Ça fait des années
01:52:01qu'on entend les mêmes mots, les mêmes expressions,
01:52:03et rien ne change tout en pire.
01:52:05Est-ce qu'il y a un côté
01:52:07un peu irresponsable de la part d'Emmanuel Macron,
01:52:09d'avoir procédé
01:52:11à cette dissolution-là, aussi près
01:52:13de tous les yeux qui vont être rivés
01:52:15sur la France au même moment?
01:52:17Il y a un côté, après moi, le déluge chez lui?
01:52:19Oui, il y a quand même cet aspect-là.
01:52:21Je pense qu'il y a plusieurs qui peuvent lui reprocher.
01:52:23On est dans une période... En fait, ça crée
01:52:25vraiment une véritable incertitude.
01:52:27On sait aussi que les forces de l'ordre
01:52:29ont été extrêmement mobilisées
01:52:31au cours des derniers mois. Il y a eu également,
01:52:33bon, aussi avec la Nouvelle-Calédonie.
01:52:35Maintenant, on parle des risques sécuritaires
01:52:37pour les Jeux olympiques. Donc, on est dans
01:52:39cette instabilité, et en même temps,
01:52:41on ne sait pas ce qui va arriver.
01:52:43Donc oui, je vous dirais, il y a quand même
01:52:45une responsabilité à ce que ça se passe bien.
01:52:47Donc oui, ça crée cette incertitude.
01:52:49C'est vrai que ça robe à l'écart de la Nouvelle-Calédonie aussi.
01:52:51Plus personne n'en parle, ou presque.
01:52:53Mais Guillaume Perrault, je sais que vous avez suivi
01:52:55ce dossier-là aussi,
01:52:57nous, à CNews,
01:52:59la question du dégel du corps électoral
01:53:01notamment est complètement compromise. Parce qu'on se souvient
01:53:03quand même qu'il fallait convoquer avant la fin juin
01:53:05Versailles.
01:53:07Inutile de dire que ça n'arrivera pas.
01:53:09Tout ce déplacement au bout du monde,
01:53:11ces avions, ces journalistes embarqués,
01:53:13ces ministres, pour rien du tout.
01:53:15J'ajouterais à ça la réforme du droit du sol
01:53:17à Mayotte.
01:53:19Et aussi, il devait donner lieu à une révision
01:53:21constitutionnelle, ça avait été annoncé.
01:53:23Tout est absolument bloqué, paralysé
01:53:25jusqu'à cet été.
01:53:27Et le texte sur le droit de mourir dans la dignité ?
01:53:29Pour ce qui est de l'ordre législatif,
01:53:31il y a effectivement des questions de société
01:53:33sur la table.
01:53:35Est-ce qu'il y a une forme d'inconséquence dans ce choix que les Français
01:53:37pourraient à nouveau, en plus de la personne
01:53:39et de tout ce qu'il a pu fédérer comme
01:53:41ras-le-bol, haine
01:53:43chez certains électeurs, même
01:53:45un ras-le-bol et une inconséquence
01:53:47qui pourraient payer cher à nouveau dans les urnes ?
01:53:49Le fait de tout laisser en chantier, tout laisser en plan comme ça ?
01:53:51Par définition,
01:53:53à partir du moment où on dissout l'Assemblée nationale,
01:53:55on laisse effectivement
01:53:57tout en chantier. C'est-à-dire que
01:53:59j'expliquais hier, tous les travaux parlementaires
01:54:01sont jetés à la poubelle,
01:54:03on recommence de zéro.
01:54:05Est-ce que son propre électorat
01:54:07pourrait le lui reprocher ?
01:54:09Je ne pense pas. Visiblement, lorsque l'on regarde
01:54:11les sondages, ça a plutôt...
01:54:13Les Français ont plutôt salué
01:54:15qu'il soit de tous bords d'ailleurs politique
01:54:17cette décision du président de la République.
01:54:19Oui, je vois votre étonnement,
01:54:21mais il y a une large partie,
01:54:23donc c'est vrai,
01:54:25et qui dépasse d'ailleurs
01:54:27l'électorat macroniste.
01:54:29Désolée pour les oppositions, mais à Renaissance, on n'était pas ravis.
01:54:31Il y a qu'à entendre Yael Brown-Pivet.
01:54:33Il y a deux choses qui sont différentes.
01:54:35Il y a les Français,
01:54:37et il y a les élus.
01:54:39Yael Brown-Pivet est président de l'Assemblée nationale.
01:54:41Il dissout l'Assemblée nationale,
01:54:43elle perd son siège.
01:54:45Être président de l'Assemblée nationale,
01:54:47c'est être quatrième personnage de l'État.
01:54:49Ça va, elle a fait quelques années.
01:54:51On peut comprendre qu'effectivement,
01:54:53c'est plutôt une décision politique
01:54:55qu'elle n'apprécie pas beaucoup.
01:54:57Vous voyez, depuis avant-hier,
01:54:59on ne fait que parler de ces petits
01:55:01problèmes d'égo des uns et des autres.
01:55:03Ça aussi, les Français en ont marre.
01:55:05Le vrai risque,
01:55:07et je pense que c'est peut-être votre question,
01:55:09c'est qu'il y ait une saturation politique.
01:55:11Je vais vous dire même plus.
01:55:13Le fait de retourner aux urnes trois semaines après,
01:55:15et puis encore une semaine après,
01:55:17les gens n'ont peut-être pas que ça à faire non plus.
01:55:19Non, mais je pense qu'il y a deux choses.
01:55:21Je ne sais pas comment les questions des sondages sont posées,
01:55:23mais on est tous bien placés pour savoir
01:55:25que fonctionnant la question posée,
01:55:27on a souvent des réponses différentes.
01:55:29Je pense que sur le principe de dire
01:55:31je retourne, le jeu démocratique,
01:55:33c'est une belle option,
01:55:35de dire à un moment donné, je retourne en effet
01:55:37vers l'électorat, je suis mise en minorité
01:55:39par le résultat des élections européennes, etc.
01:55:41La question après, c'est le timing,
01:55:43comme on dit en bon français.
01:55:45Est-ce que c'était bien judicieux
01:55:47de dire maintenant, tout de suite,
01:55:49de faire ça
01:55:51à la va-vite,
01:55:53et de ne pas laisser le temps aux appareils politiques
01:55:55de s'organiser, voire pour les Français
01:55:57qui partent en vacances, de ruiner
01:55:59en tout cas le début de leur vacances.
01:56:01On dirait que c'est secondaire quand on s'intéresse à la démocratie,
01:56:03mais enfin, quand même, on aurait pu imaginer
01:56:05en effet qu'il y ait une période un peu plus longue
01:56:07et qu'il attend de la rentrée éventuellement
01:56:09pour dissoudre.
01:56:11C'était un risque, c'était en effet qu'il y ait une motion de censure
01:56:13entre-temps, ce qui aurait ajouté
01:56:15de la déception à la déception
01:56:17et de la contrariété à la contrariété,
01:56:19mais c'était,
01:56:21j'allais dire, peut-être plus démocratique
01:56:23que de décider subitement,
01:56:25sans prévenir personne, de dissoudre l'Assemblée nationale
01:56:27comme ça. On en revient à la blessure narcissique,
01:56:29c'est-à-dire qu'on prend une décision un peu
01:56:31comme ça, sur un coup de tête. Il faut aussi dire
01:56:33quand même que le décret de dissolution,
01:56:35il est dispensé du contrecens
01:56:37dans la Constitution. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:56:39C'est un pouvoir discrétionnaire du Président.
01:56:41Il n'a pas à se justifier.
01:56:43De Gaulle ne s'est pas justifié en mai 68
01:56:45quand il a dissoudu l'Assemblée.
01:56:47C'est une décision qu'il a prise. Après, elle est
01:56:49acceptée ou pas par le pays, mais il n'a pas
01:56:51à demander l'accord de qui que ce soit.
01:56:53C'est assez discutable
01:56:55ce que vous dites, parce que la monarchie
01:56:57républicaine, c'est quand même le socle de la Vème République.
01:56:59Donc, il a des aspects monarchiques,
01:57:01le Président de la République
01:57:03dans ses pouvoirs.
01:57:05Par ailleurs, ce n'est pas lui qui décide
01:57:07qu'on va voter dans trois semaines ou un mois.
01:57:09À partir du moment où il y a dissolution,
01:57:11les délais sont enserrés
01:57:13dans des limites très strictes qui sont prévues
01:57:15par la Constitution.
01:57:17Le choix qui lui appartient, c'est de dissoudre ou pas.
01:57:19Après, les jours où ça intervient,
01:57:21c'est enserré
01:57:23dans des délais
01:57:25qui sont très stricts. Et enfin,
01:57:27le suffrage universel est la seule source
01:57:29du pouvoir en France, rappelons-le tout de même.
01:57:31Et donc, que le pays soit
01:57:33invité à se prononcer parce que
01:57:35tout le monde sent bien que ça patauge et qu'on ne sait pas
01:57:37trop où on va depuis un certain temps, je pense
01:57:39que ça va être le sentiment dominant et qu'on ne va pas
01:57:41lui reprocher d'appeler le pays aux urnes.
01:57:43Ça va être compliqué pour les professions de foi,
01:57:45pour l'impression des tracts...
01:57:47Pour les maires qui n'en peuvent plus d'organiser des élections.
01:57:49Pour les mandataires, les écoles seront fermées
01:57:51parce que le 5, c'est le début
01:57:53des grandes vacances scolaires.
01:57:55Le plus difficile à organiser, après, oui,
01:57:57les tracts, les affiches, les réunions publiques,
01:57:59ça a toujours été compliqué.
01:58:01En fonction, d'ailleurs, des appareils
01:58:03politiques qui soutiennent les différents candidats.
01:58:05Lorsqu'on est un petit candidat avec un petit parti,
01:58:07c'est toujours...
01:58:09Même si la démocratie s'exerce de la même manière
01:58:11pour tout le monde, c'est toujours plus compliqué
01:58:13d'avoir des financements pour les tracts,
01:58:15pour les affiches, d'organiser des réunions,
01:58:17de louer des salles, etc., que lorsqu'on a des gros
01:58:19appareils politiques qui vous soutiennent.
01:58:21Donc, de ce point de vue-là, ça a toujours été plus ou moins complexe
01:58:23en fonction, effectivement, de l'appareil politique
01:58:25qui vous soutient. Après, la question,
01:58:27c'est celui de l'organisation des élections
01:58:29en elle-même. Est-ce qu'il y aura
01:58:31assez d'assesseurs ? Est-ce qu'il y aura assez de scrutateurs ?
01:58:33Là, effectivement, l'Association des maires de France
01:58:35a dit, attention, attention,
01:58:37choisir ses dates du 30 juin et du 7 juillet,
01:58:39alors qu'il y a parfois
01:58:41de grands festivals qui sont organisés
01:58:43dans certaines régions,
01:58:45qu'il y a le début du départ
01:58:47en vacances pour une partie des Français
01:58:49qui ont prévu leur vacances il y a bien, bien longtemps.
01:58:51Ça va être compliqué
01:58:53à organiser. Vous avez beau appeler,
01:58:55effectivement, la population à faire procuration
01:58:57si un tel ou une telle
01:58:59ne peut pas voter. L'organisation
01:59:01des élections en elles-mêmes, ça va être complexe.
01:59:03Justement, on oublie aussi
01:59:05que beaucoup des forces de l'ordre qui vont être mobilisées
01:59:07cet été avaient obtenu
01:59:09la possibilité de partir en vacances au début
01:59:11du mois de juillet. Donc, voilà, pour eux,
01:59:13c'est tout à fait compromis
01:59:15et qu'en effet, pour la procuration, il faut aller
01:59:17dans un commissariat de police. On imagine qu'ils ont
01:59:19peut-être autre chose à faire aussi
01:59:21après avoir été déjà sollicités
01:59:23en vue des Européennes. Carima,
01:59:25un dernier mot, puis j'aimerais qu'on parle d'un autre fait politique
01:59:27qu'on a appris en milieu d'après-midi.
01:59:29Non, mais on est quand même
01:59:31une sorte de crise politique parce que
01:59:33de toute façon, oui,
01:59:35Emmanuel Macron a acté de ça.
01:59:37Il a décidé qu'il y avait cette dissolution.
01:59:39Mais s'il ne l'avait pas fait,
01:59:41ça aurait été sa légitimité aussi
01:59:43qui aurait été questionnée. D'un autre côté,
01:59:45le RN demandait la dissolution.
01:59:47Donc, on se retrouve quand même dans une situation ou une autre.
01:59:49Je pense qu'il aurait été critiqué de toute façon
01:59:51de toute part. Oui, c'est sûr.
01:59:53S'il avait attendu septembre, le RN aurait dit
01:59:55qu'on met la pression tout l'été pour parvenir à ça.
01:59:57Un dernier mot sur cette image
01:59:59que vous avez peut-être aperçue en direct tout à l'heure
02:00:01dans 180 Minutes Info.
02:00:03C'est celle de l'arrivée très rapide.
02:00:05Attention, concentrez-vous, il ne faut pas la rater.
02:00:07Ça va durer 4 secondes
02:00:09en tout et pour tout. Mais vous l'aurez reconnue
02:00:11néanmoins, avec sa queue de cheval.
02:00:13C'est le coiffure du moment.
02:00:15C'est rapide, mais c'est un tout petit peu plus long
02:00:17que la réunion qu'elle vient d'avoir
02:00:19avec les ténors du parti
02:00:21qui vient tout juste de se terminer.
02:00:23C'était il y a combien de temps ?
02:00:25Il y a une quinzaine de minutes.
02:00:27Elle n'est pas en train de rentrer dans le siège du RN,
02:00:29mais dans le siège de Reconquête.
02:00:31C'est bon de le préciser.
02:00:33Qu'est-ce qui s'est-il passé ? Il y a eu un communiqué
02:00:35de sa part expliquant pourquoi
02:00:37l'accord avait capoté, pourquoi on n'était pas allés au bout.
02:00:39Pourquoi ils ne sont pas allés au bout ?
02:00:41On va rappeler un petit peu ce qui s'est passé
02:00:43ces dernières heures.
02:00:45Marion Maréchal a tendu la main
02:00:47au ténor du Rassemblement national.
02:00:49Il y a eu une rencontre hier
02:00:51entre elle, Marine Le Pen
02:00:53et Jordan Bardella.
02:00:55Des négociations ont eu lieu.
02:00:57Et ce matin,
02:00:59elle a appris, c'était il y a quelques minutes,
02:01:01cet après-midi même, elle a appris que
02:01:03le RN refusait tout
02:01:05accord de principe avec Reconquête,
02:01:07incarné
02:01:09donc par Marion Maréchal, tout simplement
02:01:11parce qu'il refuse
02:01:13d'avoir un accord avec des personnalités
02:01:15qui ont fait
02:01:17campagne à un moment donné pour Eric Zemmour.
02:01:19Alors, quelle est la logique,
02:01:21selon moi, du RN ?
02:01:23C'est une logique de poursuivre le processus
02:01:25de dédiabolisation du parti.
02:01:27Pourquoi ? Parce qu'en 2022, le RN
02:01:29a bénéficié
02:01:31de la candidature d'Eric Zemmour
02:01:33durant cette campagne, à l'époque
02:01:35présidentielle, pour recentrer
02:01:37un petit peu le RN.
02:01:39Donc, effectivement, qu'apporterait
02:01:41aujourd'hui Marion Maréchal
02:01:43au RN ? Pas grand-chose.
02:01:45Pas grand-chose à l'intérieur du parti.
02:01:47Donc, que peut apporter Marion Maréchal
02:01:49à l'extérieur du parti ? Beaucoup.
02:01:51Puisque ça permet de recentrer aux yeux des électeurs.
02:01:53Et le rapprochement avec le RN aussi,
02:01:55en vue de se respectabiliser encore plus
02:01:57avec la droite responsable
02:01:59et reconnue et connue.
02:02:01C'est un camouflet pour Marion Maréchal,
02:02:03quand même, un sacré camouflet.
02:02:05On lui a fait avaler des couleurs, un peu, quand même.
02:02:07C'est-à-dire que, pour le moment,
02:02:09tout ça est un rebondissement, donc on va voir.
02:02:11Au moment où nous parlons,
02:02:13oui, la ligne qu'elle défendait,
02:02:15c'est qu'elle a toujours distingué adversaire
02:02:17et concurrence, c'était sa formule,
02:02:19pendant sa campagne. Elle a fait le job,
02:02:21elle a fait l'effort, en fait. Elle a fait l'effort,
02:02:23elle a eu des élus, et il y avait
02:02:25un fossé profond entre
02:02:27elle et Éric Zemmour.
02:02:29Lui, il voulait cogner sur le RN,
02:02:31en les critiquant tout le temps, et elle, jamais,
02:02:33pour ne pas couper les ponts, pour ne pas
02:02:35insulter l'avenir.
02:02:37Et elle était toujours dans cette
02:02:39démarche de l'union des droits
02:02:41qu'elle défend. Lui aussi, cela dit, mais
02:02:43visiblement, pas du tout, avec
02:02:45la même stratégie pour y parvenir.
02:02:47Il y avait, en fait,
02:02:49de risques, ou des avantages, je ne sais pas comment
02:02:51il faut dire, pour le RN.
02:02:53L'avantage de garder Marion Maréchal
02:02:55à l'extérieur, c'est, en effet, de se
02:02:57recentrer en disant, vous voyez, nous, on n'est pas
02:02:59l'extrême droite, on devient de plus en plus
02:03:01sérieux
02:03:03et responsable.
02:03:05On est la nouvelle droite, on s'allie
02:03:07avec les républicains, qui sont comme nous,
02:03:09etc., des patriotes, blabla.
02:03:11En même temps, on peut imaginer qu'il y a
02:03:13une partie de l'alexora RN
02:03:15qui ne va pas comprendre pourquoi
02:03:17on met
02:03:19à l'extérieur quelqu'un
02:03:21qui, après tout, fait partie de la famille
02:03:23politique. Donc, il y a deux risques.
02:03:25Il y a deux risques, et de façon brutale.
02:03:27Oui, et en plus, en lui faisant avaler
02:03:29une couleur, c'est-à-dire qu'on lui a dit, venez,
02:03:31on va discuter, on va voir ce qui se passe,
02:03:33et puis, le lendemain, on lui dit, finalement, ça ne nous intéresse pas,
02:03:35restez dehors, on ne veut rien avoir
02:03:37à faire avec vous. Donc, c'est vrai que c'est un camouflet
02:03:39qu'on lui inflige. Bon, en même temps, ça s'oublie
02:03:41vite en politique, les camouflets.
02:03:43Mais c'est en effet les deux
02:03:45écueils pour le RN. Ils ont choisi
02:03:47ça. Ils ont choisi le recentrage
02:03:49plutôt que l'alliance avec Reconquête.
02:03:51Ainsi est la politique. Cruelle,
02:03:53toujours. Terrible.
02:03:55C'est une image terrible pour elle,
02:03:57et on ne sait pas trop quelle va être la suite, à vrai dire,
02:03:59des relations, y compris les jeunes.
02:04:01La réunion a duré moins d'une dizaine de minutes.
02:04:03Elle est arrivée à 16h30 pour repartir
02:04:05du QG à 16h40.
02:04:07C'est-à-dire qu'elle a avalé une première
02:04:09couleuvre en début d'après-midi
02:04:11de la part du RN.
02:04:13Et forcément, ça a été
02:04:15mal perçu de la part de Reconquête
02:04:17qu'à peine les élections terminaient,
02:04:19hop, elle allait voir la boutique
02:04:21en face de la rue.
02:04:23Donc, bien évidemment, quand elle revient
02:04:25à la maison, entre guillemets, on lui dit
02:04:27merci, mais en fait...
02:04:29Merci, mais non merci.
02:04:31Elle n'a juste pas réussi à obtenir ce qu'elle voulait
02:04:33pour tout le monde, malheureusement. Oui, après, on en parle depuis
02:04:35plusieurs semaines, qu'il y a des tensions internes
02:04:37entre Marion Maréchal
02:04:39et Éric Zemmour, Sarah Knafo.
02:04:41Donc, ça s'est passé
02:04:43assez mal, d'ailleurs,
02:04:45les dernières semaines de campagne. Et en même temps,
02:04:47ce n'est pas bon pour elle, parce qu'elle se fâche
02:04:49de Saindre Reconquête. Elle s'était fâchée avant
02:04:51avec Tante Marie.
02:04:53Et c'est sûr qu'elle va se siéger avec Sarah Knafo.
02:04:55Elle va se siéger avec Sarah Knafo
02:04:57au Parlement européen. On verra,
02:04:59oui, si effectivement
02:05:01une siège... Je pense que oui.
02:05:03Alors, je ne pense pas
02:05:05qu'elle renonce à son siège. Après, vous savez comment ça se passe
02:05:07au Parlement européen. C'est un peu différent, d'ailleurs, qu'en France.
02:05:09Mais au Parlement européen,
02:05:11on n'a pas besoin, si jamais... Alors, je ne pense pas
02:05:13qu'elle décide de faire ça, mais
02:05:15elle abandonne son siège d'eurodéputée.
02:05:17Automatiquement,
02:05:19le siège est redonné
02:05:21au suivant sur la liste.
02:05:23Donc, ce serait le sixième.
02:05:25En l'occurrence, Stanislas Rigaud.
02:05:27En l'occurrence, Stanislas Rigaud.
02:05:29Tout le temps que l'on avait. Merci à tous, cet après-midi.
02:05:31Dans un instant, Laurence Ferrari,
02:05:33punchline, et je vous dis à demain
02:05:35dès 14h. Excellente fin d'après-midi
02:05:37et début de soirée
02:05:39sur nos antennes.