180 Minutes Info (Émission du 12/01/2024)

  • il y a 8 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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Transcript
00:00:00 Bienvenue, je suis ravie de vous accueillir pour la toute dernière édition de la semaine de 180 minutes info.
00:00:05 Dans un instant de l'analyse du débat avec nos invités, vous allez voir à part à tête.
00:00:09 Tiens, je vais vous les présenter pour changer un petit peu.
00:00:11 Christian Proutot est là. Bonjour Christian.
00:00:12 Bonjour.
00:00:13 Lucas Jacubovitz à vos côtés. Je rappelle que vous êtes rédacteur en chef de Décideurs Magazine.
00:00:16 Bonjour.
00:00:16 Et puis Marc Hainaut qui est journaliste chez Valeurs Actuelles.
00:00:18 Bonjour.
00:00:19 Et puis bien sûr Vincent. Je ne vous oublie pas Vincent.
00:00:21 Vous me présentez toujours en premier, je suis un peu déçu.
00:00:22 Non mais le JT, ce sera juste après l'éphéméride.
00:00:26 [Musique]
00:00:31 Chers amis, bonjour.
00:00:32 Nous souhaitons aujourd'hui une joyeuse fête au Tatiana,
00:00:35 dont le prénom nous entraîne vers les grands espaces russes.
00:00:39 Ce prénom nous fait songer à la princesse Tatiana, la fille du tsar Nicolas II,
00:00:43 qui fut assassinée par les communistes avec toute sa famille en 1917.
00:00:48 La Tatiana dont nous parlons aujourd'hui, qui a vécu sous l'empereur Sévère Alexandre,
00:00:52 a aussi connu un sort tragique.
00:00:55 Vers 226, elle est conduite dans un temple d'idoles pour la faire renoncer à sa foi.
00:01:01 Tatiana refuse et prie.
00:01:03 Le résultat est spectaculaire.
00:01:05 Les statues des dieux tombent de leur socle et se brisent en miettes.
00:01:09 Les juges et la population sont affolées et scandalisées.
00:01:12 On la frappe au visage, puis on la condamne à être écorchée avec des peines de fer.
00:01:18 Elle est ensuite jetée aux bêtes, puis au feu.
00:01:21 Tatiana ne cesse de prier.
00:01:23 Les supplices sont inefficaces et on finit par la décapiter d'un coup de sabre.
00:01:29 Et voici pour finir un extrait du psaume 88 qui est lu aujourd'hui à la messe.
00:01:35 Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante.
00:01:39 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:41 A demain, chers amis. Ciao.
00:01:44 Et nous voici, on est ensemble pour 3h.
00:01:46 On va ouvrir ce journal d'ailleurs avec une image,
00:01:48 celle du Premier Conseil des ministres du gouvernement Attal.
00:01:51 C'était ce matin aux alentours de 11h.
00:01:53 Avec ce mot d'ordre du chef de l'État "au travail".
00:01:57 Ce sont les mots d'Emmanuel Macron à l'adresse de ce gouvernement.
00:02:01 Elles sont arrivées dans le salon vert.
00:02:02 Parce qu'apparemment on a quelque peu changé les habitudes.
00:02:05 On y reviendra peut-être tout à l'heure.
00:02:06 Et puis Vincent, donc plus tôt dans la matinée,
00:02:08 avaient lieu les fameuses passations de pouvoir entre ministres entrant et sortant.
00:02:14 On a respecté la tradition.
00:02:15 À l'éducation nationale, notamment, Gabriel Attal a donc passé le relais à Amélie Oudea Castera.
00:02:20 La ministre des Sports et des JO garde ce portefeuille,
00:02:23 mais rajoute donc celui de l'éducation.
00:02:25 Ruth Grenell, Maxime Legay avec le Haut Marche Gay.
00:02:28 Oui, une passation de pouvoir un peu singulière,
00:02:31 puisque la ministre de l'Éducation nationale a pris ses fonctions
00:02:34 en présence de son prédécesseur qui est tout simplement Gabriel Attal,
00:02:37 l'actuel Premier ministre du gouvernement.
00:02:40 Alors Amélie Oudea Castera devient la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:02:44 mais elle conserve toutefois son portefeuille ministériel des Sports et des Jeux Olympiques
00:02:49 qu'elle occupait déjà jusqu'alors.
00:02:52 Un choix assumé par le Premier ministre Gabriel Attal,
00:02:55 qui a mentionné la synergie entre ces différentes matières,
00:02:59 tout en vantant l'insatiable énergie de l'ancienne championne de tennis.
00:03:03 Condition sine qua non pour mener à bien sa mission.
00:03:06 Il est vrai qu'Amélie Oudea Castera aura fort à faire,
00:03:09 puisqu'elle devra poursuivre les grands chantiers sur l'école initiés par Gabriel Attal,
00:03:14 tout en préparant et s'assurant du bon déroulé des Jeux Olympiques de cet été.
00:03:18 De son côté, lui Gabriel Attal a réaffirmé que l'école serait la mer des batailles de son gouvernement
00:03:24 et qu'il en serait le garant.
00:03:26 Alors que Gabriel Attal a marqué de son empreinte les six mois passés à l'Éducation nationale,
00:03:31 les syndicats eux se disent vigilants quant à la politique qui sera menée par la nouvelle ministre.
00:03:36 Écoutez.
00:03:37 Je pense qu'il faut surtout s'intéresser à la politique qui sera menée
00:03:43 et le SNALC sera très vigilant naturellement aux actes
00:03:48 et nous verrons bien si les propos du précédent ministre sur plusieurs thématiques
00:03:58 comme le collège, comme la laïcité,
00:04:03 voire même la volonté de mettre un terme aux pas de vagues et de restaurer l'autorité des enseignants,
00:04:10 eh bien nous verrons si ces propos se transformeront en réalité.
00:04:15 Mais pour ça, nous attendons de voir. Voilà.
00:04:17 Puis c'était un peu l'événement, il faut le dire, ce matin,
00:04:19 Rachid Haddati qui succède à Rima, Abdoul Malak à la culture.
00:04:23 L'ex-garde des Sceaux, sous Nicolas Sarkozy, a pris la parole
00:04:26 après des applaudissements particulièrement nourris du personnel
00:04:29 pour Rima, Abdoul Malak, Rachid Haddati, combatives. Écoutez.
00:04:34 Je comprends qu'elle puisse surprendre cette nomination.
00:04:41 Moi, elle ne me surprend pas.
00:04:45 Elle répond à un véritable besoin, le besoin de la France,
00:04:50 que souvent on dit populaire, parfois avec un petit peu de mépris,
00:04:55 doit dire qu'il doit se sentir représenté par mon parcours.
00:05:02 La culture est un combat. C'est un combat tous les jours dans un monde où les défis sont nombreux.
00:05:08 Rachid Haddati a-t-elle procédé à une forme de renoncement de ses idées?
00:05:13 C'est la question justement parce qu'effectivement, ces dernières années,
00:05:16 la maire du 7e arrondissement de Paris n'a pas hésité à tacler l'exécutif
00:05:21 et le mouvement créé par Emmanuel Macron.
00:05:23 Voyez ce portrait signé Adrien Spiteri.
00:05:25 Vous serez la béquille d'Emmanuel Macron.
00:05:27 Emmanuel Macron, il viendra vous voir en disant "s'il vous plaît, je veux voter la...".
00:05:30 Des propos presque prémonitoires prononcés par Jordan Bardella le 19 juin 2022.
00:05:36 Moins de deux ans plus tard, Rachid Haddati a été nommé hier
00:05:40 ministre de la culture par le chef de l'État.
00:05:42 15 ans après son départ de la place Vendôme, elle retrouve un poste au gouvernement.
00:05:47 L'enfant de Saint-Rémy, deuxième d'une fratrie de 11 enfants,
00:05:50 commence concrètement sa carrière politique en 2002
00:05:53 où elle intègre le cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.
00:05:58 Après l'élection de son mentor en 2007,
00:06:01 cette magistrate de formation devient garde des Sceaux.
00:06:04 En deux ans, elle met notamment en place les peines planchées
00:06:07 et la réforme de la carte judiciaire.
00:06:09 Candidate aux élections municipales à Paris en 2020,
00:06:12 mais battue par Anne Hidalgo,
00:06:14 la maire du 7e arrondissement de la capitale s'est illustrée ces dernières années
00:06:18 dans des passes d'armes avec sa rivale.
00:06:21 Mais quel mépris, mais quel irrespect.
00:06:24 Oui, ça vous fait sourire et ça vous fait rire.
00:06:26 Ça ne fait ni sourire ni rire les Parisiens.
00:06:29 Une période durant laquelle elle tâcle aussi Emmanuel Macron et son parti.
00:06:33 En marche, c'est quoi ?
00:06:35 C'est des traites de gauche, des traites de droite.
00:06:37 Sa nomination surprise a suscité de vives réactions.
00:06:40 Elle a été immédiatement exclue du parti Les Républicains.
00:06:44 Mes chers amis.
00:06:45 Première interview sur un plateau télé pour Gabriel Attal depuis sa nomination,
00:06:48 c'était hier soir.
00:06:49 Il a dit attendre de son gouvernement, de l'action et des résultats.
00:06:52 Gabriel Attal a par ailleurs rappelé l'engagement du chef de l'État
00:06:55 à faire baisser les impôts.
00:06:57 Écoutez.
00:06:58 Le président s'est engagé et évidemment,
00:07:00 on sera au rendez-vous de son engagement, bien sûr.
00:07:02 Et encore une fois, parce que ces Français attendent qu'on agisse pour eux.
00:07:05 Ces Français, tous les jours, vont travailler.
00:07:06 Avant la quinquennat, avant l'année...
00:07:08 Je vois que vous essayez de me faire...
00:07:09 - Ah ben non, mais ça me concerne... - ...présenter ce que je dois...
00:07:11 - Les impôts, les vôtres... - Bien sûr, ce que je dois présenter
00:07:13 d'abord au Parlement et aux parlementaires.
00:07:16 Je reviendrai avec plaisir sur votre plateau pour répondre à toutes ces questions.
00:07:20 Merci beaucoup, Vincent.
00:07:21 Je vous dis à tout à l'heure, bien sûr, pour la suite des événements.
00:07:23 On passe tout de suite à la chronique éco.
00:07:24 Eric de Rimatel.
00:07:26 Programme avec Domexpo.
00:07:28 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:07:32 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:07:34 Retrouvez votre programme avec Eco Habitat Energy.
00:07:37 Nous vous accompagnons dans le changement de votre installation
00:07:39 pour une autoconsommation réussie.
00:07:41 Bonjour, cher Eric.
00:07:43 On va parler des chiffres de l'inflation aujourd'hui,
00:07:46 avec une année qui s'est plutôt mieux terminée que prévue.
00:07:49 Alors certes, ça se calme,
00:07:50 mais dans l'alimentaire, quand même, les prix restent élevés.
00:07:53 Oui, parce que les chiffres de l'INSEE ne veulent pas dire grand chose.
00:07:56 Vous savez, la part du panier, du consommateur, comme on dit,
00:08:01 est très faible par rapport à tous les autres services, les transports, etc.
00:08:06 Donc, ça donne ceci, 4,9% d'inflation.
00:08:08 Ça, c'est le chiffre global.
00:08:10 Tout secteur confondu sur 12 mois à fin décembre.
00:08:13 On était à 5,2% il y a un an, certes.
00:08:16 Mais vous voyez, ça ralentit, mais ce n'est pas énorme.
00:08:18 Surtout quand vous regardez l'alimentaire.
00:08:20 Là, alimentaire, on est à +8,8% sur les produits frais.
00:08:24 Donc, dire que l'inflation ralentit,
00:08:26 on peut peut-être le dire parce que le carburant coûte un peu moins cher,
00:08:29 mais vraiment, pas pour le reste.
00:08:30 Et puis, on rappelle, quelques mauvaises surprises nous attendent.
00:08:32 Alors, il y en a une palanquée, comme on dit.
00:08:35 D'abord, l'électricité.
00:08:36 Si Gabriel Attal ne bloque pas la hausse des taxes,
00:08:38 eh bien, on sera à +10% sur les factures l'an prochain.
00:08:41 Les mutuelles, eh bien là, on est à 8,1% prévu l'an prochain.
00:08:45 Assurance habitation, +6.
00:08:47 Frais bancaires, +3.
00:08:48 Tout cela, ce sera au-dessus de l'inflation moyenne,
00:08:51 qui sera, elle, à 2,6% si tout va bien.
00:08:54 Alors, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui a été reconduit,
00:08:57 dit que la crise est derrière nous.
00:08:59 On veut bien le croire,
00:09:00 mais il faut être certain, on ne reviendra pas au prix d'avoir la crise.
00:09:03 Donc, les prix ne baisseront plus.
00:09:04 Et puis, les mauvaises surprises peuvent de nouveau se multiplier
00:09:07 parce qu'on le sait, il y a quand même une sacrée crise actuellement
00:09:10 autour de la mer Rouge et du canal de Suez.
00:09:13 On voit déjà le coût des transports augmenter,
00:09:16 les assurances pour les cargos qui explosent.
00:09:18 Alors, franchement, on peut le dire que, pour l'instant,
00:09:20 la crise n'est pas finie.
00:09:21 Merci beaucoup, Éric.
00:09:23 C'était votre programme avec Eco Habitat Energies.
00:09:26 Nous vous accompagnons dans le changement de votre ancienne installation
00:09:29 pour une autoconsommation réussie.
00:09:31 C'était votre programme avec Dome Expo.
00:09:34 Quatre villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter
00:09:36 pour découvrir la vôtre.
00:09:38 Dome Expo.
00:09:38 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:09:40 Dans un instant, on revient avec mes invités à la composition
00:09:42 du premier gouvernement ATAL.
00:09:44 Enfin, on le lui souhaite, en tout cas à lui.
00:09:47 Et puis, on reviendra évidemment à cette nomination
00:09:48 qui a pu surprendre, celle de Rachida Dati,
00:09:51 qui lui a valu une exclusion, de facto, directe,
00:09:54 des Républicains.
00:09:56 Éric Ciotti qui a très, très vite dégainé
00:09:57 après l'annonce de sa nomination.
00:09:59 On commente tout cela dans un instant.
00:10:00 Nous sommes de retour avec nos invités
00:10:06 que je vous présente à nouveau.
00:10:07 Christian Prouto est là.
00:10:08 Lucas Jakubowicz également pour Décideur Magazine.
00:10:10 Et Marc Hainaut pour Valeurs Actuelles.
00:10:13 On va évidemment parler du petit phénomène
00:10:16 de ce nouveau gouvernement, l'arrivée en trombe
00:10:18 de Rachida Dati au ministère de la Culture.
00:10:21 Mais avant cela, j'aimerais qu'on parle aussi
00:10:23 de la suite des choses qui passera forcément par eux.
00:10:26 Et par eux, j'entends les chefs des différentes formations
00:10:29 qui composent la majorité.
00:10:31 On attend aussi, je vous le rappelle quand même,
00:10:32 la seconde partie de l'annonce du gouvernement.
00:10:36 Bonjour, Yoann Uzay.
00:10:36 Il y avait donc un déjeuner autour de Gabriel ATAL à l'agenda.
00:10:41 Est-ce qu'on a quelques indiscrets ?
00:10:42 Comment ça s'est passé ?
00:10:43 Ou comment ça se déroule encore ?
00:10:44 Parce que 14h14, c'est pas sûr que ce soit fini.
00:10:46 (Bruit de la radio)
00:10:56 -Oui, je vous confirme, effectivement,
00:10:58 on est lits que ce déjeuner.
00:10:59 Il est toujours en cours entre Gabriel ATAL,
00:11:02 le nouveau Premier ministre, et les chefs de groupes,
00:11:05 les parties de la majorité présidentielle
00:11:08 qui composent cette majorité au Parlement.
00:11:10 Donc, Renaissance, Modem, Horizon,
00:11:14 tous ces cadres-là sont présents autour de cette table
00:11:17 avec Gabriel ATAL pour évoquer les prochains chantiers,
00:11:20 évidemment, du gouvernement.
00:11:22 Gabriel ATAL va essayer de leur expliquer sa méthode.
00:11:25 On sait que le nouveau Premier ministre
00:11:27 aimerait davantage coécrire certains textes avec l'opposition,
00:11:31 notamment l'opposition de droite.
00:11:33 Il aimerait aussi accepter directement des textes de loi
00:11:36 écrits par l'opposition.
00:11:38 C'est ces idées-là qu'il veut aussi soumettre
00:11:40 au cadre de la majorité,
00:11:42 leur proposer une nouvelle méthode de travail
00:11:44 pour essayer d'élargir cette majorité.
00:11:47 Non pas cette majorité, mais en tout cas,
00:11:49 essayer d'avoir un champ un peu plus large
00:11:51 à l'Assemblée nationale.
00:11:53 Gabriel ATAL qui est attendu maintenant
00:11:55 dans trois quarts d'heure dans un collège des Yvelines
00:11:57 avec la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:11:59 Amélie Oudea Castera.
00:12:01 Une manière de montrer que l'éducation
00:12:04 est la priorité aussi de Gabriel ATAL
00:12:06 et que c'est bien lui aussi, ici à Matignon,
00:12:09 qui va continuer à cogérer avec la ministre
00:12:12 l'Éducation nationale.
00:12:13 Tout cela pour vous redire que ce déjeuner
00:12:15 est vraisemblablement sur la fin, Nelly.
00:12:18 Merci beaucoup, Shariohan.
00:12:19 En direct de Matignon pour nous cet après-midi.
00:12:21 Puis je vous le disais,
00:12:23 c'est le phénomène de ce gouvernement,
00:12:25 le deuxième effet Wahou !
00:12:26 voulu à l'intention des médias,
00:12:28 aussi la nomination de Rachida Dati
00:12:30 qui n'en finit pas d'être commentée.
00:12:32 Jusqu'à ce passage de témoins ce matin
00:12:34 entre deux femmes que tout oppose, ou presque.
00:12:37 On va écouter un extrait de la teneur
00:12:39 de ce qu'elle entend impulser
00:12:41 à ce ministère Rachida Dati.
00:12:43 Je comprends qu'elle puisse surprendre
00:12:45 cette nomination.
00:12:46 Moi, elle ne me surprend pas.
00:12:51 Elle répond à un véritable besoin.
00:12:57 Le besoin de la France
00:12:58 que souvent on dit populaire,
00:13:01 parfois avec un petit peu de mépris,
00:13:05 je dois le dire,
00:13:06 qui doit se sentir représentée.
00:13:09 Par mon parcours,
00:13:10 la culture est un combat.
00:13:13 C'est un combat de tous les jours
00:13:16 dans un monde où les défis sont nombreux.
00:13:17 Marc Hainaut, un peu de stupeur,
00:13:20 pas mal de critiques,
00:13:21 y compris dans son ancienne famille politique.
00:13:24 Et puis des projections politiques,
00:13:26 c'est surtout ça qu'on retiendra d'ailleurs.
00:13:28 L'agenda, sans doute,
00:13:29 qu'elle nourrit pour la suite à Paris.
00:13:31 En tout cas, la nomination d'une ministre
00:13:34 identifiée clairement comme de droite
00:13:37 dans ce gouvernement Atal 1,
00:13:39 c'est déjà une nouvelle en soi.
00:13:40 La nomination de Rachida Dati,
00:13:42 qui est quand même l'élue parisienne
00:13:43 qui clive le plus
00:13:44 et qui fracture le plus à gauche,
00:13:46 il y a évidemment une marque symbolique
00:13:48 assez forte.
00:13:48 Mais je pense qu'il ne faut pas non plus
00:13:50 en faire...
00:13:51 Restons raisonnables tout de même
00:13:53 sur Rachida Dati,
00:13:54 puisqu'elle est un petit peu l'arbre
00:13:56 qui cache la forêt aussi.
00:13:58 On a vu Gabriel Atal
00:14:00 promouvoir un gouvernement
00:14:02 un petit peu d'ouverture.
00:14:03 On donne l'impression qu'avec l'arrivée
00:14:04 de Rachida Dati,
00:14:05 on a enfin compris les leçons
00:14:06 et on va sourire davantage à l'opposition.
00:14:07 En réalité, quand on voit en plus
00:14:09 ces images du Premier conseil des ministres,
00:14:11 on voit de toutes petites tables
00:14:12 très resserrées.
00:14:13 On est à mi-mandat,
00:14:14 on attendait un souffle.
00:14:15 Et en fait, on a la Macronie
00:14:16 qui quelque part se raccorde,
00:14:17 se resserre sur elle-même.
00:14:19 Et on a l'impression qu'il y a un petit peu
00:14:20 la surprise Dati qui sort du chapeau
00:14:23 pour essayer de masquer en réalité
00:14:24 ce resserrement.
00:14:25 La nomination de Stéphane Séjourné
00:14:26 au ministère des Affaires étrangères
00:14:27 est une preuve quand même assez saillante
00:14:29 du volonté de se recentrer
00:14:30 sur le cœur même de la Macronie.
00:14:32 Et on a l'impression, oui,
00:14:33 c'est donner l'impression de s'ouvrir
00:14:35 pour ne pas montrer qu'on se raccorde ni en quelque sorte.
00:14:37 C'est un peu ça que je retiens.
00:14:38 Alors on va se concentrer aussi
00:14:39 sur la personnalité de Rachida Dati.
00:14:41 Elle a montré qu'elle était déterminée.
00:14:43 Je crois qu'elle a employé le terme
00:14:44 même ce matin.
00:14:45 Et sa mission, en effet,
00:14:45 ce sera de rendre la culture
00:14:47 plus populaire, plus accessible
00:14:50 et plus seulement parisianiste.
00:14:51 On ne va pas se le cacher.
00:14:54 Il y en a un qui concède
00:14:55 qu'elle n'y connaît pas grand-chose.
00:14:56 C'est Frédéric Mitterrand
00:14:57 qui a occupé ce poste,
00:14:58 mais qui dit au fond
00:15:00 tout cela n'est pas très important.
00:15:02 Écoutons.
00:15:03 Beaucoup disent ce matin
00:15:04 qu'elle n'y connaît rien.
00:15:04 Oui, elle n'y connaît rien,
00:15:05 mais ce n'est pas grave.
00:15:06 Il n'y a pas besoin de s'y connaître
00:15:07 pour être ministre de la Culture ?
00:15:08 Non, il faut savoir
00:15:10 comment marche l'État, surtout,
00:15:12 et avoir autour de soi
00:15:13 des gens qui sont très compétents
00:15:14 et très capables.
00:15:16 D'où l'importance d'avoir
00:15:17 un directeur de cabinet
00:15:18 de première qualité,
00:15:19 une équipe de très grande qualité.
00:15:21 Moi, par exemple,
00:15:21 quand je suis devenue ministre,
00:15:24 j'étais paniqué,
00:15:25 donc j'ai constitué un cabinet
00:15:27 trop rapidement.
00:15:28 Et après, finalement,
00:15:30 comme je suis plutôt gentil,
00:15:31 je ne suis pas rentré en conflit
00:15:33 avec mon cabinet.
00:15:34 Erreur.
00:15:35 Alors, en somme,
00:15:36 ce qu'il faut comprendre,
00:15:37 c'est que c'est un poste honorifique,
00:15:38 un coup, comme on dit.
00:15:40 Il le dit lui-même,
00:15:41 Frédéric Mitterrand.
00:15:42 Si vous êtes bien entouré,
00:15:43 il n'y a pas de raison que ça se passe mal.
00:15:44 Bon, il regrette un peu,
00:15:45 visiblement, il a quelques comptes
00:15:46 à régler aussi
00:15:47 avec ceux qui l'entouraient à l'époque.
00:15:48 Mais bon, en gros,
00:15:49 voilà, c'est quelque chose
00:15:51 qui est de l'ordre
00:15:53 du poste honorifique de fin de carrière,
00:15:55 même en ce qui la concerne.
00:15:57 Je ne sais pas.
00:15:58 Moi, ce que je retiens
00:15:59 dans son discours d'investiture
00:16:00 de Rachida Dati, c'est de dire
00:16:01 je sais que pour vous,
00:16:02 cette nomination a une surprise.
00:16:04 Pour moi, elle ne l'est pas.
00:16:05 Et je pense que si on réfléchit
00:16:06 de manière tout à fait sensée,
00:16:09 effectivement, la nomination
00:16:10 de Rachida Dati
00:16:11 n'est pas du tout une surprise.
00:16:13 Je m'explique.
00:16:14 Comment vous dire ?
00:16:16 Au sein de l'ER, il y a deux écoles.
00:16:18 Il y a une école qui dit
00:16:19 il ne faut pas s'allier avec la Macronie
00:16:21 et une école qui dit
00:16:22 il faut s'allier avec la Macronie.
00:16:23 C'était son école, pardon.
00:16:24 On leur a exhumé des extraits
00:16:25 de Demi-Mars.
00:16:26 Mais en tout cas, le chef de l'école
00:16:28 qui aujourd'hui dit
00:16:29 il faut s'allier à la Macronie,
00:16:30 c'est Nicolas Sarkozy.
00:16:32 Et Rachida Dati est très liée
00:16:33 encore aujourd'hui à Nicolas Sarkozy.
00:16:35 Donc, s'il y avait un gros coup
00:16:37 à faire du côté de l'ER,
00:16:38 c'était plutôt chez les Sarkozistes.
00:16:40 Et la figure la plus connue,
00:16:41 la plus populaire chez les Sarkozistes,
00:16:43 c'est Rachida Dati.
00:16:44 Donc pour ça, le coup est bien joué.
00:16:45 Ce qui ne surprend pas aussi,
00:16:46 c'est qu'en réalité,
00:16:48 oui, peut-être que Rachida Dati
00:16:50 vise ce poste pour un rôle honorifique.
00:16:52 Elle vise aussi,
00:16:53 on ne va pas se le cacher,
00:16:54 la mairie de Paris.
00:16:55 Il y a une particularité
00:16:56 très forte à Paris.
00:16:58 Et dans la petite couronne, d'ailleurs,
00:16:59 c'est que l'ER a totalement disparu.
00:17:02 Quand vous regardez
00:17:02 les dernières législatives,
00:17:03 il n'y a plus aucun député de l'ER à Paris.
00:17:07 C'est Renaissance qui a dammé le pion.
00:17:08 Soit parce que c'est des anciens LR
00:17:10 qui ont rallié Renaissance
00:17:11 et combattu des LR loyaux,
00:17:13 soit c'est des LR qui se sont ralliés.
00:17:17 Vous dites que c'est un pari politique
00:17:18 assez astucieux pour elle.
00:17:19 Oui, parce que si elle veut gagner Paris,
00:17:21 elle est obligée, entre guillemets,
00:17:22 de faire allégeance à la Macronie.
00:17:24 Voilà, la droite parisienne,
00:17:25 c'est une droite qui est bourgeoise,
00:17:27 qui est ouverte sur la mondialisation,
00:17:29 qui ne se reconnaît pas du tout
00:17:30 dans la ligne, on va dire,
00:17:32 France périphérique populaire
00:17:34 qui essaye de porter une partie de la droite.
00:17:36 Donc oui, c'est bien joué
00:17:37 stratégiquement de sa part.
00:17:38 Un mot encore, Christian,
00:17:39 quand même sur cette nomination.
00:17:41 Est-ce que vous en avez pensé ?
00:17:42 Est-ce que vous êtes d'accord pour dire que
00:17:44 Nicolas Sarkozy, dont on sait qu'il est proche
00:17:45 depuis quelques temps maintenant
00:17:46 du chef de l'État,
00:17:47 il a un peu l'oreille d'Emmanuel Macron,
00:17:49 a mis son empreinte ?
00:17:51 Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy
00:17:53 y est pour quelque chose.
00:17:54 Moi, je pense qu'elle est pour quelque chose
00:17:56 à sa propre nomination.
00:17:58 Il ne faut pas non plus dire toujours
00:18:00 qu'elle a des marchepieds, des échelles.
00:18:02 Elle a toujours fait tout ce qu'elle a voulu,
00:18:05 même sous Sarko, dont on peut dire
00:18:06 que le moins qu'on puisse dire,
00:18:08 c'est qu'il n'était pas facile.
00:18:10 Elle a souvent dit,
00:18:12 quand elle n'était pas d'accord,
00:18:13 non, je trouve que sa personnalité
00:18:16 est intéressante.
00:18:17 Et je pense que ce n'est pas trop sympa
00:18:18 d'avoir dit que c'était une sorte
00:18:21 de bâton de maréchal pour la suite.
00:18:24 Le ministère de la Culture,
00:18:25 c'est un beau ministère.
00:18:26 Et je pense qu'elle a sa place
00:18:28 et qu'elle peut y faire quelque chose.
00:18:30 Alors, on va parler aussi de l'action
00:18:31 et du retour de l'ordre, de l'autorité.
00:18:34 On l'a entendu à peu près 50 fois déjà
00:18:37 dans la bouche de Gabriel Attal
00:18:38 depuis le milieu de la semaine.
00:18:40 Ça reviendra sans doute aussi
00:18:42 dans son discours de politique générale.
00:18:44 Mais après les mots,
00:18:45 il va falloir prouver que ça peut se
00:18:47 raduire en actes, en actions.
00:18:49 C'est ce que disait Robert Ménard,
00:18:51 qui dit au fond, le gouvernement,
00:18:52 il est quand même attendu au tournant.
00:18:54 Sur l'immigration,
00:18:55 est-ce qu'on va se contenter
00:18:56 d'expulser 10% comme aujourd'hui
00:18:59 des OQTF ?
00:19:01 Est-ce qu'on va continuer à trouver
00:19:03 que finalement, ce n'est pas si terrible
00:19:05 que ça, qu'il y ait un millier d'agressions,
00:19:07 un millier d'agressions
00:19:09 tous les jours ?
00:19:10 Des milliers d'agressions tous les jours.
00:19:12 Est-ce qu'on va continuer à accepter
00:19:15 qu'il y ait autant de gens
00:19:16 qui vivent aussi,
00:19:17 j'allais dire misérablement ?
00:19:19 Voilà, c'est là-dessus
00:19:20 qu'on va les juger.
00:19:21 Moi, je ne fais aucun procès d'intention,
00:19:23 mais je ne leur donne pas
00:19:25 le bordel sans confession.
00:19:27 J'imagine que vous allez dans son sens,
00:19:28 Marc Hainaut ?
00:19:29 Oui, un petit peu.
00:19:31 De transformer l'essai, quoi.
00:19:33 C'est vrai que déjà,
00:19:34 le problème de la Macronie
00:19:35 étant qu'elle a tellement usé
00:19:37 le fil de la communication
00:19:38 qu'au bout d'un moment, le roi est nu,
00:19:40 pour reprendre une expression connue.
00:19:41 Mais surtout, ce qui est assez fascinant,
00:19:42 quand j'entends Gabriel Attal
00:19:44 parler de retour de l'ordre,
00:19:45 j'ai l'impression d'entendre Bruno Le Maire
00:19:46 parler de la fin de la crise
00:19:48 et de la fin de l'inflation.
00:19:49 On est beaucoup dans l'incontentoire,
00:19:50 on est beaucoup dans le souhait,
00:19:51 mais en réalité,
00:19:52 on n'est pas dans l'action.
00:19:54 On a des ministres qui,
00:19:56 paradoxalement, jouissent
00:19:57 d'une image de professionnels.
00:19:58 On a Gabriel Attal qui s'est montré
00:20:00 convaincant dans les mots
00:20:01 pendant ses quatre mois
00:20:03 à l'Éducation nationale.
00:20:04 On a Gérald Darmanin
00:20:05 qui a toujours eu un langage
00:20:06 extrêmement ferme sur l'insécurité.
00:20:08 On voit les chiffres de l'insécurité de 2023,
00:20:10 on s'aperçoit qu'ils sont mauvais.
00:20:12 Et on s'aperçoit qu'au fond,
00:20:14 Gabriel Attal aura eu
00:20:15 quatre mois de communication
00:20:16 pour laisser une image de bon ministre
00:20:18 de l'Éducation nationale,
00:20:18 alors qu'en réalité,
00:20:19 hormis l'interdiction de la bagnole,
00:20:21 il n'y a pas eu vraiment d'acte fort.
00:20:23 Donc c'est toujours cette ambivalence.
00:20:25 En fait, c'est toujours pareil.
00:20:26 Je pense que les Français ne demandent
00:20:27 qu'à les croire,
00:20:28 mais les écoutent-ils seulement encore ?
00:20:29 Et l'autorité, pour le coup,
00:20:30 Christian Proutaud,
00:20:31 c'est quand même un domaine
00:20:31 sur lequel les réalisations
00:20:35 doivent être visibles
00:20:37 assez rapidement.
00:20:38 L'ordre, ce sont des choses
00:20:40 qui sont quantifiables, en fait.
00:20:41 Donc là, on ne pourra pas tricher.
00:20:43 Oui, mais je pense qu'au-delà
00:20:45 des propos de Seine pour dire
00:20:48 « Voilà, nous allons faire ci
00:20:49 pour montrer les muscles »,
00:20:50 il y a quand même un certain nombre de choses.
00:20:52 Moi, je ne cherche pas à défendre
00:20:53 quelqu'un pour le défendre.
00:20:55 Il faut se juger par rapport
00:20:57 à ce qu'on a connu.
00:20:58 Et là, je parle en tant qu'ancien
00:21:01 responsable d'unités,
00:21:03 de services de police
00:21:04 et de bien les connaître.
00:21:05 Des moyens ont été apportés.
00:21:07 Bien sûr, ce n'est pas parfait,
00:21:08 mais il faut voir le retard que l'on avait.
00:21:10 Donc, il y a un gros chantier
00:21:12 qui est en cours.
00:21:13 Et je pense qu'il faut essayer
00:21:15 d'être un tout petit peu optimiste
00:21:16 dans une époque
00:21:17 qui n'est pas contenue
00:21:18 de ce qui se passe au niveau international.
00:21:20 Et de se dire que Murat
00:21:22 avait été nommé maréchal de France
00:21:25 à 37 ans.
00:21:27 Eh bien, la jeunesse,
00:21:28 c'est quelque chose de positif.
00:21:31 On a un Premier ministre jeune
00:21:33 qui a montré,
00:21:34 en particulier l'éducation nationale,
00:21:36 dont on sait que ce n'est pas facile,
00:21:38 puisqu'il s'agit...
00:21:40 Quelqu'un l'avait même qualifié de mammouth,
00:21:42 qu'il était capable de faire des choses.
00:21:43 Je pense qu'il tiendra le poste,
00:21:46 même si derrière, on sait
00:21:47 qu'il y a la main.
00:21:47 - Vous vous démarquez un peu de Marqueno,
00:21:48 parce qu'il dit que la Baïa, c'était...
00:21:51 - Oui, mais il n'y a pas que la Baïa.
00:21:53 Il y a la lutte au sein de l'école
00:21:57 par rapport au harcèlement.
00:21:59 Non, il n'y a pas que...
00:22:00 - En fait, il a enclenché les choses.
00:22:01 Maintenant, il faudra voir si...
00:22:02 - Et pour la comparaison à Murat,
00:22:04 Murat est entré sur les champs de bataille
00:22:05 il y a 15 ans.
00:22:06 - Non, il n'est pas mort.
00:22:07 - Non, il est entré sur les champs de bataille
00:22:09 très jeune et il a été nommé maréchal
00:22:10 à 37 ans.
00:22:11 Mais après une longue expérience militaire,
00:22:12 Gabriel Attal ne peut pas se targuer
00:22:14 non plus d'une carrière politique hallucinante.
00:22:18 Gabriel Attal, c'est un pur produit.
00:22:20 - Ça fait quand même 12 ans qu'il est dans les...
00:22:21 - Oui, mais c'est un pur produit de l'ISM
00:22:22 et qui est arrivé dans le cabinet de Marisol Touraine.
00:22:23 - Allez, Lucas Giacomović,
00:22:25 est-ce que vous faites partie des optimistes
00:22:27 pour ce qui est de l'ordre,
00:22:28 de rétablir l'ordre, la sécurité ?
00:22:31 Je veux dire, le deuxième déplacement à son actif
00:22:33 était quand même vraiment sur ce terrain-là.
00:22:35 - En tout cas, je ne fais pas partie des pessimistes,
00:22:37 c'est assez sûr.
00:22:38 Je voulais quand même revenir sur Murat,
00:22:39 parce que c'est très rigolo.
00:22:40 Là, ça me vient à l'esprit.
00:22:42 En fait, il y a effectivement une similitude,
00:22:43 enfin, même plusieurs similitudes,
00:22:45 entre Murat et Gabriel Attal.
00:22:48 - Alors, allez-y.
00:22:49 - Mais quand Murat est...
00:22:50 Enfin, pas quand il a été nommé maréchal,
00:22:51 mais quand il est devenu roi de Naples,
00:22:53 beaucoup de gens ont dit,
00:22:54 mais en fait, il est totalement incompétent.
00:22:55 Il est là, entre guillemets,
00:22:56 parce que c'est quelqu'un qui présente bien.
00:22:58 Sous-entendu, il est bon en com',
00:23:00 il a des tenues chamarrées,
00:23:01 c'est un beau parleur, c'est un hableur.
00:23:03 On fait le même procès d'intention à Gabriel Attal.
00:23:05 Et on dit aussi, il a été nommé roi de Naples
00:23:08 parce que c'est le beau-frère de Napoléon
00:23:09 qui, pourtant, ne l'apprécie pas beaucoup.
00:23:11 Et aujourd'hui, on dit, peut-être que finalement,
00:23:14 le président de la République se méfie un peu
00:23:16 de Gabriel Attal,
00:23:17 mais il est quand même très proche de lui.
00:23:19 Il a été très proche de Stéphane Séjourné,
00:23:21 qui est un des marcheurs historiques.
00:23:22 Donc, il est "apparenté",
00:23:24 entre guillemets, je dis,
00:23:25 entre guillemets, à la famille Régnonte.
00:23:27 Et donc, c'est vrai qu'il y a quand même des similitudes.
00:23:29 Enfin, c'est pas trop capillotracté,
00:23:31 mais des similitudes entre la nomination de Murat
00:23:34 et de Gabriel Attal.
00:23:35 Espérons qu'ils finissent pas pareil, quoi.
00:23:37 Bon allez, je vous propose de marquer une pause.
00:23:41 On n'a pas fini d'en parler, bien sûr,
00:23:42 de la nomination du gouvernement.
00:23:43 D'autant que là, vous le savez,
00:23:44 on n'a eu que les ministres de plein exercice.
00:23:46 11 de mémoire et puis 3 ministres délégués.
00:23:51 Puis, on attend évidemment les secrétaires d'État
00:23:53 qui seront rattachés à ces gros ministères.
00:23:55 Ce sera la semaine prochaine.
00:23:56 Et là, encore, il y a des équilibres à trouver,
00:23:59 à respecter avec la sacro-sainte majorité
00:24:01 et ménager un peu les susceptibilités
00:24:04 des uns et des autres.
00:24:05 Ce sera encore une autre paire de manches.
00:24:07 Je vous propose de marquer une courte pause
00:24:08 et on viendra pour parler de ce qui se passe au Yémen
00:24:11 avec cette action assez forte des États-Unis
00:24:13 et du Royaume-Uni qui ont bombardé les positions
00:24:15 des houthis au Yémen parce qu'on voit
00:24:17 que c'est en train de prendre beaucoup d'ampleur
00:24:18 dans cette zone de la Mer Rouge.
00:24:20 À tout de suite.
00:24:21 De retour avec Vincent Fortenche pour Le Journal.
00:24:26 On ouvre ce journal, Vincent, avec une image.
00:24:27 C'est celle du 1er conseil des ministres
00:24:29 du gouvernement Attal.
00:24:30 Et c'était ce matin autour de 11h.
00:24:33 Au travail !
00:24:34 Ce sont les mots d'Emmanuel Macron à son arrivée
00:24:36 dans le Salon Vert.
00:24:37 C'est la nouvelle salle pour le conseil des ministres à l'Élysée.
00:24:41 Justement, au Palais de l'Élysée,
00:24:42 on retrouve Poutin-Hommabonnet avec Raphaël Lasreg.
00:24:45 Des sourires sur les visages de certains ministres,
00:24:48 notamment ceux qui ont été fraîchement nommés.
00:24:50 Je pense à Rachida Dati, la ministre de la Culture.
00:24:53 Tout sourire à sa sortie du conseil des ministres,
00:24:56 elle qui a retrouvé l'Élysée 15 ans
00:24:58 après son dernier poste ministériel.
00:25:00 C'était en juin 2009.
00:25:02 Elle était garde des Sceaux
00:25:03 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
00:25:06 Premier conseil des ministres de l'année,
00:25:08 donc autour du chef de l'État
00:25:09 et du Premier ministre Gabriel Attal.
00:25:12 Conseil des ministres qui s'est tenu dans le Salon Vert.
00:25:15 C'est un salon de travail habituellement
00:25:16 pour le président de la République.
00:25:18 C'est une salle plus petite avec une table,
00:25:20 également plus petite.
00:25:22 C'est parce que du côté de l'Élysée,
00:25:23 on veut insister sur le fait que ce gouvernement
00:25:25 soit le plus resserré de l'histoire de la Ve République
00:25:29 avec un total de 15 ministres,
00:25:31 en incluant Gabriel Attal.
00:25:34 Quelques mots ont été prononcés par le président de la République
00:25:37 lors de l'ouverture de ce conseil des ministres.
00:25:39 Des mots qui ont été captés par les caméras.
00:25:41 On a pu entendre le chef de l'État dire
00:25:44 "le gouvernement rassemblé au travail".
00:25:47 Voilà donc pour le mot d'ordre.
00:25:48 L'objectif, selon l'entourage du président de la République,
00:25:51 c'est désormais d'avoir des résultats rapides et concrets.
00:25:54 Et donc un peu plus tôt ce matin,
00:25:55 avaient aussi lieu les passations de pouvoir
00:25:57 et notamment à la culture,
00:25:58 où Rachid Haddati succède à Rima Abdel-Malak.
00:26:01 L'ex-garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy a pris la parole.
00:26:05 Après des applaudissements particulièrement nourris
00:26:07 du personnel pour Rima Abdel-Malak,
00:26:10 on retrouve sur place Michael Dos Santos avec Goderic Bey.
00:26:13 Restez libres, voilà comment Rima Abdel-Malak
00:26:16 a démarré son discours après des applaudissements nourris.
00:26:19 Un clin d'œil peut-être à ses récentes prises de position,
00:26:22 notamment ses réserves sur la loi immigration.
00:26:25 Pendant son discours, la désormais ancienne ministre de la Culture
00:26:29 est notamment revenue sur son bilan rue de Valois.
00:26:32 S'est félicitée d'avoir obtenu le budget le plus important
00:26:35 de l'histoire du ministère,
00:26:36 mais a également regretté de ne pas avoir abouti.
00:26:39 Certains de ses projets vaincrent aussi la malédiction
00:26:43 de ce ministère.
00:26:44 Depuis dix ans maintenant,
00:26:46 plus aucun ministre n'est resté en poste plus de deux ans.
00:26:49 De son côté, Rachida Dati s'est dit très émue,
00:26:52 très fière d'avoir été choisie par Emmanuel Macron
00:26:55 sur proposition de Gabriel Attal.
00:26:57 Elle a rappelé avoir un point commun avec Rima Abdel-Malak,
00:27:00 sa liberté de penser, mais aussi de parler.
00:27:03 Et elle ne se prive toujours pas de cette parole.
00:27:07 Après avoir évoqué sa volonté de rendre la culture
00:27:10 accessible à tous, comme le voulait André Malraux,
00:27:13 la réouverture historique aussi de Notre-Dame de Paris,
00:27:15 elle nous a livré les phrases dont elle a le secret.
00:27:18 J'aime me battre, mais n'ayez pas peur.
00:27:21 Mais surtout, ma nomination, je le sais, a de quoi surprendre.
00:27:24 Moi, elle ne me surprend pas.
00:27:25 Et puis Olivier Véran, de son côté, a laissé la place
00:27:28 à Priska Tevno comme porte-parole du gouvernement.
00:27:30 Priska Tevno, qui était jusqu'alors secrétaire d'État,
00:27:33 chargée de la jeunesse et du service national, universelle.
00:27:37 Marine Sabourin et Pierre-François Eltermatt
00:27:39 ont assisté à cette passation de pouvoir.
00:27:41 Je veux être avec les Français, pas côte à côte, ni face à face.
00:27:44 Ce sont les mots de Priska Tevno qui deviennent aujourd'hui
00:27:47 porte-parole du gouvernement et qui succède à Olivier Véran.
00:27:50 Priska Tevno est également nommée ministre chargée
00:27:53 du Renouveau démocratique.
00:27:55 Priska Tevno, c'est une figure emblématique, médiatique
00:27:58 du parti Renaissance.
00:27:59 Dès 2017, c'est une fervente soutien d'Emmanuel Macron.
00:28:03 Elle souhaitait devenir députée.
00:28:05 Ce fut d'abord un échec, mais quelques années plus tard,
00:28:07 elle deviendra porte-parole du parti Renaissance,
00:28:10 puis conseillère régionale.
00:28:12 Puis, quelques années plus tard, en 2022,
00:28:14 elle deviendra députée des Hauts-de-Seine,
00:28:16 tout comme Gabriel Attal, avant de devenir secrétaire d'État
00:28:19 chargée de la Jeunesse, un poste sous la tutelle
00:28:22 du secrétaire du ministère de l'Éducation,
00:28:24 sous la tutelle de Gabriel Attal.
00:28:26 D'ailleurs, on le sait, qu'ils entretiennent
00:28:28 de très bonnes relations.
00:28:29 Et aujourd'hui, Priska Tevno le promet.
00:28:31 Elle souhaite se rendre souvent sur le terrain
00:28:33 pour avoir des échanges clairs et précis avec les Français.
00:28:36 Un mot à présent de la première interview télévisée
00:28:39 de Gabriel Attal depuis sa nomination en Matignon.
00:28:41 Gabriel Attal a notamment fait le point sur sa nouvelle équipe
00:28:44 hier soir et il en attend de l'action et des résultats
00:28:48 avec efficacité.
00:28:49 - Moi, ce que je veux, c'est de l'action, de l'action, de l'action,
00:28:53 des résultats, des résultats, des résultats.
00:28:55 Sur votre question droite-gauche,
00:28:58 moi, je ne suis pas là à demander à mes ministres
00:29:01 de vider leur poche pour me montrer la carte
00:29:03 de leur parti politique.
00:29:04 Et je ne pense pas que c'est ce que les Français attendent.
00:29:05 Moi, ce qui m'intéresse, c'est que ce soit des ministres,
00:29:08 des femmes, des hommes, qui ont envie de répondre
00:29:11 au problème des Français, de dédier toute leur énergie
00:29:14 à cette action et à la mission qui est la leur.
00:29:17 Vous avez dans le gouvernement, effectivement,
00:29:19 des personnes qui ont une sensibilité de droite
00:29:21 et vous avez des personnes, des personnalités
00:29:24 qui ont une sensibilité de gauche.
00:29:25 L'important, et je crois que les Français qui nous regardent,
00:29:28 c'est ça qu'ils attendent, c'est qu'on réponde à leurs problèmes
00:29:30 et qu'on agisse résolument pour la réussite de notre pays.
00:29:32 - La suite de l'affaire Delon, un médecin a été mandaté
00:29:36 par la justice pour évaluer son état de santé.
00:29:38 - Le bilan tiré par le praticien permettra de savoir
00:29:41 si l'acteur doit faire l'objet d'une protection judiciaire ou non.
00:29:44 Cette mesure a été demandée par Alain Delon lui-même
00:29:47 et son fils, Anthony.
00:29:48 - Merci beaucoup, Vincent.
00:29:49 On se retrouve tout à l'heure pour votre grand journal de 15h.
00:29:51 Petite pause et puis on parle de ce qui se passe au Yémen
00:29:54 avec cette action, pas moins de 73 raids
00:29:56 contre les outils de la part des Etats-Unis,
00:29:59 de la Grande-Bretagne et de leurs alliés, hors France.
00:30:02 On en parle avec vous, notamment Général Bruno Clermont,
00:30:05 tout à l'heure.
00:30:09 On se retrouve avec vous dans 180 minutes info.
00:30:11 Nos invités sont restés, tandis que Harold Eman
00:30:14 et le Général Bruno Clermont nous ont rejoints sur ce plateau.
00:30:17 Vous l'aurez compris, on va parler des Etats-Unis et du Royaume-Uni
00:30:19 qui ont bombardé dans la nuit.
00:30:21 Les outils du Yémen, après les attaques qui sont commises
00:30:24 depuis des semaines maintenant par ces rebelles soutenus par l'Iran,
00:30:27 contre le trafic maritime en mer, pas moins de 73 raids
00:30:31 ont été menés, on va en parler, c'est énorme, évidemment, en volume.
00:30:35 Regardons à quel point ça inquiète aussi,
00:30:37 les attaques répétées des outils ces dernières semaines
00:30:39 sur toute cette zone de la Mer Rouge et sur le sud d'Israël
00:30:42 où se trouve l'une de nos équipes, Thibaut Marcheteau.
00:30:44 Nous nous trouvons avec Fabrice Elsener au port d'Eilat,
00:30:47 un port hautement stratégique pour le gouvernement israélien
00:30:50 qui est quasiment à l'arrêt depuis les attaques répétées
00:30:53 de la part des outils.
00:30:55 90% de l'activité a cessé ici, avec une importation
00:30:58 de voitures très importante.
00:31:00 La moitié des voitures neuves d'Israël passent par ce port.
00:31:02 Elles sont aujourd'hui à l'arrêt dans ce port,
00:31:05 en attente d'une reprise de l'activité, mais également
00:31:07 une exportation très importante de potassium
00:31:10 par les navires israéliens qui veulent rejoindre la Mer Rouge
00:31:13 puis l'océan Indien. Dans la baie qui se trouve juste en face de nous
00:31:16 se situe la Jordanie et de nombreux navires militaires
00:31:19 protègent les côtes israéliennes d'une attaque de la part des outils.
00:31:23 Il y a également de nombreux bâtiments américains
00:31:25 ou encore des bâtiments britanniques.
00:31:27 Ils ont d'ailleurs attaqué hier les outils,
00:31:29 les rebelles yéménites sur leur terrain,
00:31:31 avec notamment une attaque très importante du stock d'armes
00:31:34 mais également des rampes de lancement de misiles
00:31:36 qui visaient des navires de commerce international.
00:31:38 On verra quelles sont les conséquences évidemment
00:31:40 sur ce commerce international.
00:31:42 Ce sera avec Eric Derry de Matane un peu plus tard.
00:31:44 Bruno Clermont, 73 raids je le disais,
00:31:47 Washington et Londres et 8 de leurs alliés.
00:31:50 On a regardé les pays qui étaient concernés,
00:31:52 figure le Canada, l'Australie,
00:31:55 alliée de toujours, Bahreïn également.
00:31:58 Mais on a cherché dans la liste, on l'a beau chercher,
00:32:00 on n'a pas trouvé la France. Faut-il s'en étonner ?
00:32:02 On n'a pas trouvé la France mais on trouve l'Allemagne.
00:32:05 Encore plus étonnant.
00:32:07 Il faut s'en étonner encore plus.
00:32:09 En fait, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:32:11 Le chiffre de 73 objectifs a été annoncé par les outils.
00:32:13 Le Pentagone annonce plutôt 60.
00:32:15 C'est à la fois beaucoup et pas beaucoup.
00:32:17 En réalité, on a assisté à une frappe d'avertissement
00:32:19 des Américains et uniquement des Britanniques
00:32:21 puisque uniquement les Britanniques ont participé aux raids.
00:32:24 Même si d'autres pays soutiennent l'opération
00:32:26 au travail d'un communiqué qui est diffusé
00:32:28 après l'intervention, on reste quand même
00:32:30 dans une phrase d'avertissement.
00:32:32 Le but du jeu, c'est de rappeler aux outils
00:32:34 qu'ils ne font pas ce qu'ils veulent,
00:32:36 qu'il y a un droit international, que la liberté de circulation
00:32:38 est importante et que les États-Unis la font respecter
00:32:40 avec les pays qui veulent bien la faire respecter avec eux.
00:32:42 C'était vraiment un message d'avertissement.
00:32:44 La question maintenant est de savoir quelle va être
00:32:46 la réponse des outils. Tout le monde attend la réponse
00:32:48 des outils. Ils ont annoncé une réponse militaire,
00:32:50 une réponse musclée. Ensuite, on verra ce que font
00:32:52 les Américains. Est-ce qu'ils se lancent réellement
00:32:54 dans une campagne de bombardement intense ?
00:32:56 Parce qu'une campagne de bombardement intense
00:32:58 peut durer une nuit pendant des semaines.
00:33:00 Ce n'est pas 70 cibles pendant 2 heures
00:33:02 tout le matin.
00:33:04 Ça paraît important au regard
00:33:06 de la temporalité.
00:33:08 C'est important parce que c'est effectivement le but des Américains.
00:33:10 Le but de Biden en particulier
00:33:12 à quelques semaines du jour du lancement
00:33:14 de la campagne présidentielle, c'est d'éviter
00:33:16 aux États-Unis de rentrer dans une nouvelle guerre.
00:33:18 Leur préoccupation majeure, c'est éviter
00:33:20 un embrasement. L'embrasement peut venir
00:33:22 par le nord, par l'US-Boa, c'est à peu près contrôlé.
00:33:24 Mais il peut venir également par le sud,
00:33:26 par les Houthis. Et là, visiblement, c'est plus compliqué
00:33:28 à contrôler, d'autant plus que
00:33:30 les Américains ont une autre préoccupation.
00:33:32 C'est le fait qu'ils sont aussi actuellement
00:33:34 à peu près 900 en Syrie
00:33:36 et 2500 en Irak, les Américains, dans le cadre
00:33:38 de la lutte contre Daesh. L'opération n'est pas terminée.
00:33:40 Et là, ils font l'objet d'agressions
00:33:42 de la part de milices pro-iraniennes
00:33:44 qui, elles aussi, comme les Houthis, sont instrumentalisées
00:33:46 pour faire monter la pression.
00:33:48 Donc l'enjeu, c'est arriver à maîtriser
00:33:50 la situation sans faire trop monter
00:33:52 la pression pour qu'il y ait un embrasement
00:33:54 que l'on ne puisse plus contrôler.
00:33:56 - Harold Iman, là, il s'agit, avec cette action-là,
00:33:58 de prévention, donc en tout cas
00:34:00 de mise en garde, de
00:34:02 sauver ou de protéger
00:34:04 Israël, ou vraiment, il y a une action
00:34:06 qui vise à désenclaver
00:34:08 cette zone parce qu'il y a
00:34:10 déjà un impact fort sur le
00:34:12 trafic maritime et qu'il y a des
00:34:14 conséquences terribles aussi sur le commerce mondial ?
00:34:16 - C'est l'un dans l'autre.
00:34:18 - Est-ce que c'est de la réelle politique ou est-ce que c'est vraiment
00:34:20 une mise en garde sévère d'un point de vue géostratégique ?
00:34:22 - C'est une mise en garde sévère,
00:34:24 mais c'est l'un dans l'autre.
00:34:26 Ça veut dire que les navires qui passent
00:34:28 par la mer Rouge peuvent aller à
00:34:30 Eilat comme ils peuvent
00:34:32 traverser le canal de Suez.
00:34:34 Donc, évidemment, contournant le canal de Suez,
00:34:36 les prix du transport augmentent
00:34:38 de je ne sais plus combien,
00:34:40 mais c'est un impact
00:34:42 très fort sur des économies.
00:34:44 Donc, si vous voulez,
00:34:46 les Houthis, en voulant atteindre
00:34:48 Israël, ont attaqué toute la navigation
00:34:50 mondiale. Ils ne se préoccupent
00:34:52 même plus de savoir quelle est la nationalité
00:34:54 des cargos qu'ils ont fait
00:34:56 détourner. Donc, il suffit
00:34:58 qu'il y ait quelqu'un qui ait un lien
00:35:00 à Israël, qu'il soit l'armateur
00:35:02 ou le propriétaire ou l'actionnaire
00:35:04 ou je ne sais quoi pour qu'ils s'attaquent.
00:35:06 Ils peuvent attaquer beaucoup de choses
00:35:08 et évidemment, ça les remet
00:35:10 en selle. On ne sait pas pourquoi
00:35:12 parce qu'on les avait pratiquement oubliés
00:35:14 depuis un certain temps. Enfin, si,
00:35:16 on sait pourquoi. Parce qu'à Téhéran,
00:35:18 on voudrait bien qu'ils bougent
00:35:20 et ce sont des guerriers.
00:35:22 Ce n'est pas très difficile d'exciter
00:35:24 des yéminites à la guerre.
00:35:26 - Est-ce que c'est un sujet que vous suivez, Marc-Élox,
00:35:28 qui vous intéresse ?
00:35:30 - De loin, c'est vrai que c'est un conflit qui dure depuis des années.
00:35:32 Moi, ce que je trouve fascinant,
00:35:34 tragiquement fascinant, avec cette guerre,
00:35:36 c'est que les rebelles houthis sont
00:35:38 identifiés à la base à une seule tribu
00:35:40 basée dans une
00:35:42 toute petite enclave du territoire du Yémen.
00:35:44 C'était quelques centaines de combattants
00:35:46 il y a une dizaine d'années et aujourd'hui,
00:35:48 on a l'impression qu'ils sont extrêmement nombreux.
00:35:50 Évidemment, il y a eu le soutien de l'Iran,
00:35:52 il y a eu le soutien de l'U.S.B.O.L.A.
00:35:54 Ils sont soutenus par quelques nations
00:35:56 qui ont tout intérêt à maintenir
00:35:58 une zone de guerre à cet endroit.
00:36:00 C'est aussi un pays, évidemment,
00:36:02 qui a des manes pré-pétrolières absolument
00:36:04 immenses, une richesse
00:36:06 pétrolière colossale, ce qui, évidemment,
00:36:08 en fait une cible géopolitique pour beaucoup.
00:36:10 Et le dernier
00:36:12 élément, c'est moi, il y a aussi
00:36:14 une autre chose que je ne comprends pas, c'est que
00:36:16 les remèdes outils sont présentés comme un mouvement
00:36:18 de résistance face à l'impérialisme,
00:36:20 face aux pétro-monarchies, etc.
00:36:22 Ils sont même assez soutenus par les mouvements woke,
00:36:24 d'ailleurs c'est assez amusant, mais quand on sait que
00:36:26 le peuple outil c'est un peuple extrêmement
00:36:28 brutal, sauvage et barbare,
00:36:30 on voit un petit peu les limites de la logique.
00:36:32 Lucas Jacobovits,
00:36:34 sur l'inquiétude aussi qui est prédise dans cette région,
00:36:36 parce que là, on voit quand même que
00:36:38 l'État se resserre aussi autour d'Israël.
00:36:40 Oui, alors après, je pense que
00:36:42 l'intervention américaine, il ne faut pas la voir
00:36:44 comme un signe de soutien à Israël.
00:36:46 Disons qu'on peut dire que, quelque part,
00:36:48 on vit dans un empire américain.
00:36:50 Et un empire,
00:36:52 le bras armé de l'empire,
00:36:54 son rôle c'est de sécuriser les routes commerciales.
00:36:56 Et c'est exactement ce qu'il est en train de faire.
00:36:58 C'est le sens de la question, Harold, en effet.
00:37:00 Et c'est exactement ce qu'est en train de faire les États-Unis.
00:37:02 L'idée c'est surtout de sécuriser les routes commerciales,
00:37:04 d'autant plus qu'il y a un outsider à la Chine,
00:37:06 avec ses routes de la toit, etc.,
00:37:08 qui vise aussi à sécuriser des routes.
00:37:10 Qu'est-ce qui se passe avec vous, Christian ?
00:37:12 Je crois qu'il ne faut pas oublier l'Égypte.
00:37:14 Parce que Suez, c'est une ressource de 9 milliards,
00:37:16 à peu près, ou 10 milliards pour l'Égypte.
00:37:18 Et l'Égypte qui est en difficulté économique,
00:37:20 ça a un impact aussi très important.
00:37:22 Et on n'a pas intérêt à ce qu'elle s'y tombe.
00:37:24 Ou que ça bouge en Égypte.
00:37:26 Donc tout ça est beaucoup plus
00:37:28 à tiroir qu'on l'imagine.
00:37:30 En quelques secondes, Bruno,
00:37:32 mais vous reviendrez un petit peu plus tard pour en parler,
00:37:34 est-ce qu'on peut imaginer que la France entre dans la danse à un moment ?
00:37:36 Si ça devait se préciser, et si cette mise en garde
00:37:38 était suivie de vraies actions militaires, comme vous le dites ?
00:37:40 Je pense que la question a dû se poser. Cette opération, elle est préparée de longue date.
00:37:42 Donc l'état-major français a été consulté.
00:37:44 Il a été envisagé des objectifs.
00:37:46 Ça n'a pas été retenu.
00:37:48 C'est un choix vraiment politique.
00:37:50 Maintenant, tout va dépendre de la façon dont cette affaire évolue.
00:37:52 On voit bien qu'il peut y avoir une réponse des outils,
00:37:54 donc une deuxième réponse des Américains.
00:37:56 Et plus ils répondront, plus la réponse sera violente.
00:37:58 On rentre dans un système d'engrenage dans lequel on ne peut plus s'arrêter.
00:38:00 Et là, la France sera obligée de choisir.
00:38:02 C'est vrai que ça a été précisé.
00:38:04 Il y a un lien avec ce qui se passe en Israël,
00:38:06 mais il y a la question de la liberté de circulation.
00:38:08 Et ça, c'est essentiel, d'autant plus que la Chine
00:38:10 regarde tout ça avec beaucoup d'attention.
00:38:12 Merci beaucoup. Merci Christian Proutot
00:38:14 et marquez-nous d'avoir été des nôtres.
00:38:16 Lucas Jacobovits, vous restez en deuxième heure.
00:38:18 Et puis on vous retrouvera évidemment à Rold et Bruno
00:38:20 pour parler à nouveau de l'impact que ça a sur les routes commerciales.
00:38:22 Eric Derry de Matin viendra avec des données chiffrées.
00:38:24 Petite interruption, puis on entame le débat politique.
00:38:26 D'autres invités vont nous rejoindre.
00:38:32 De retour avec vous avant d'entamer la partie débat de notre émission.
00:38:36 Le Journal avec Vincent Flandes. Je vous rebonjoure cher Vincent.
00:38:38 On va ouvrir ce journal avec une image, bien sûr,
00:38:40 celle du premier Conseil des ministres du gouvernement Attal.
00:38:43 C'était ce matin aux alentours de 11h.
00:38:45 Au travail, ce sont les mots d'Emmanuel Macron
00:38:47 à son arrivée dans le Salon Vert.
00:38:49 Peut-être qu'on va pouvoir voir cette image.
00:38:51 Le Salon Vert, c'est la nouvelle salle où se déroule désormais
00:38:53 le Conseil des ministres.
00:38:55 Et puis c'est la tradition, plus tôt demain matine,
00:38:57 il y avait eu les fameuses passations de pouvoir
00:38:59 entre les entrants et les sortants.
00:39:01 - A l'éducation nationale, Gabriel Attal a donc passé le relais
00:39:04 à Amélie Oudea-Castera, la ministre des sports et des Jeux olympiques.
00:39:08 Elle garde donc ce portefeuille et rajoute celui de l'éducation.
00:39:12 Rue Grenelle, Maxime Legay avec Léomar Chegay.
00:39:15 - Oui, une passation de pouvoir un peu singulière
00:39:17 puisque la ministre de l'éducation nationale a pris ses fonctions
00:39:20 en présence de son prédécesseur qui est tout simplement
00:39:23 Gabriel Attal, l'actuel Premier ministre du gouvernement.
00:39:26 Amélie Oudea-Castera devient la nouvelle ministre
00:39:29 de l'éducation nationale, mais elle conserve toutefois
00:39:32 son portefeuille ministériel des sports et des Jeux olympiques
00:39:36 qu'elle occupait déjà jusqu'alors.
00:39:39 Un choix assumé par le Premier ministre Gabriel Attal
00:39:42 qui a mentionné la synergie entre ces différentes matières
00:39:46 tout en vantant l'insatiable énergie de l'ancienne championne de tennis.
00:39:50 Condition sine qua non pour mener à bien sa mission.
00:39:53 Il est vrai qu'Amélie Oudea-Castera aura fort à faire
00:39:56 puisqu'elle devra poursuivre les grands chantiers sur l'école
00:39:59 initiés par Gabriel Attal tout en préparant et s'assurant
00:40:02 du bon déroulé des Jeux olympiques de cet été.
00:40:05 De son côté, lui Gabriel Attal a réaffirmé que l'école serait
00:40:09 la mère des batailles de son gouvernement et qu'il en serait le garant.
00:40:13 - Alors que Gabriel Attal a marqué de son empreinte
00:40:17 les 6 mois passés à l'éducation nationale, les syndicats eux se disent
00:40:20 vigilants quant à la politique qui sera menée par la nouvelle ministre.
00:40:24 - Je pense qu'il faut surtout s'intéresser à la politique
00:40:29 qui sera menée et le SNALC sera très vigilant naturellement aux actes
00:40:35 et nous verrons bien si les propos du précédent ministre
00:40:42 sur plusieurs thématiques comme le collège, comme la laïcité,
00:40:50 voire même la volonté de mettre un terme aux pas de vagues
00:40:55 et de restaurer l'autorité des enseignants, nous verrons si ces propos
00:40:59 se transformeront en réalité. Mais pour ça nous attendons de voir.
00:41:05 - Et donc un peu plus tôt ce matin, les passations de pouvoir,
00:41:07 notamment la culture où Rachida Dati succède à Rima Abdulmalak.
00:41:11 - Et au-delà des formalités et des discours, les deux femmes ont délivré
00:41:14 parfois quelques messages avec même un petit peu d'humour.
00:41:18 Vous voyez ce reportage de Miquel Dos Santos avec Goderic Bey.
00:41:22 - Après des applaudissements nourris, Rima Abdulmalak entame son discours d'adieu.
00:41:27 Des premiers mots qui semblent faire référence à ses prises de position
00:41:31 comme les réserves émises sur la loi immigration.
00:41:34 - Je suis restée libre, libre de mes engagements, libre de mes prises de position.
00:41:41 - Rima Abdulmalak est ensuite revenu sur son bilan, ses regrets de ne pas avoir abouti
00:41:45 à certains des projets en cours avant de s'offrir quelques traits d'humour.
00:41:50 - Je dois vous faire un aveu. J'espérais parvenir à déjouer la malédiction
00:41:56 qui s'est abattue sur le ministère de la Culture depuis plus de 10 ans,
00:42:00 qui fait que les ministres restent moins de 2 ans à leur poste.
00:42:03 - Arrive le tour de Rachida Dati, le ton plus sérieux.
00:42:06 La nouvelle ministre commence par citer André Malraux et son souhait
00:42:10 de rendre accessible la culture à tous. Évoque ensuite la réouverture
00:42:14 historique de Notre-Dame de Paris, sans oublier de remercier ceux qui l'ont choisi.
00:42:19 - C'est dans cette belle tradition que je m'inscris en arrivant rue de Valois,
00:42:24 où je suis à la fois très fière, très fière, mais aussi très émue
00:42:30 d'avoir été nommée par le président de la République sur proposition du Premier ministre.
00:42:35 - Sans surprise, Rachida Dati a également livré quelques phrases dont elle a le secret,
00:42:39 avis à ceux qui remettent sa légitimité en question.
00:42:43 - Alors chacun sait que j'aime me battre, n'ayez pas peur.
00:42:47 Je comprends qu'elle puisse surprendre cette nomination, moi elle ne me surprend pas.
00:42:51 - Après un bref échange, les deux femmes se sont quittées.
00:42:54 Rachida Dati a rejoint le Conseil des ministres, Rima Abdoulmalak,
00:42:58 est repartie à pied, sous de nouveaux applaudissements.
00:43:01 - Et puis Gabriel Attal a donné sa première interview télévisée depuis sa nomination à Matignon, c'était hier soir.
00:43:06 - Il a dit attendre de son gouvernement de l'action et des résultats, Gabriel Attal,
00:43:11 qui a par ailleurs rappelé l'engagement du chef de l'Etat à faire baisser les impôts.
00:43:15 - Le président s'est engagé et évidemment on sera au rendez-vous de son engagement, bien sûr,
00:43:19 et encore une fois parce que ces Français attendent qu'on agisse pour eux.
00:43:22 Ces Français, tous les jours, vont travailler.
00:43:24 - Avant la fin du quinquennat, avant l'année...
00:43:26 - Je vois que vous essayez de me faire présenter ce que je dois présenter d'abord au Parlement et aux parlementaires,
00:43:33 et je reviendrai avec plaisir sur votre plateau pour répondre à toutes ces questions.
00:43:37 - Dans le reste de l'actualité à présent, trois cambriolages dans l'espace de 48 heures, vous avez bien entendu.
00:43:42 C'est ce qu'a vécu fin décembre une restauratrice qui est installée sur le port d'Hier, c'est dans le Var.
00:43:46 Un événement traumatisant, aujourd'hui encore, regardez ce reportage.
00:43:50 Tiana Tiollet est en crête guillotelle.
00:43:53 - J'ai même pas la force de ranger, j'ai plus de force, je suis fatiguée.
00:43:58 - Une restauratrice exténuée.
00:44:01 Le 19 décembre dernier, alors que Béatrice est absente de chez elle, un homme s'introduit à son domicile pour le cambrioler.
00:44:08 Avertie par son voisin qui dispose de cette caméra de vidéosurveillance, elle prévient la police.
00:44:14 - Ils se sont montrés un peu rassurants en me disant "des cambriolages malheureusement il y en a plein,
00:44:21 et puis ne vous inquiétez pas, ils ne reviendront pas".
00:44:28 - Seulement 48 heures plus tard, plusieurs individus cambriolent à nouveau son domicile et dévalissent son restaurant.
00:44:34 Des bijoux, une importante somme d'argent, pour cette mère qui élève seule ses enfants, le préjudice financier correspond à 5 semaines de travail.
00:44:43 - Ils ont violé votre intimité, ils ont fouillé dans les photos, ils ont fait tous les placards, ils ont fait les placards à sous-vêtements.
00:44:52 - Et à cela s'ajoute un sentiment de peur permanent.
00:44:56 - Ça fait 2-3 ans que je sentais qu'il y avait de la sécurité, mais là je vais dire on est touché plein fer,
00:45:02 et j'ai peur parce que je suis en train des bruits, c'est compliqué.
00:45:08 - Béatrice a porté plainte et a su reconnaître l'identité de l'un des cambrioleurs.
00:45:13 Elle veut réouvrir son restaurant, même si cela lui est aujourd'hui très difficile.
00:45:18 - On l'évoque à l'instant, la situation au Proche-Orient, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont donc bombardé des positions outils au Yémen.
00:45:26 - 73 raids ont visé des sites militaires du groupe rebelle yéménite, une opération visant à restaurer la stabilité en mer rouge
00:45:33 après les attaques répétées des outils contre le trafic maritime dans la région. Les explications avec Maxime Lavandier.
00:45:40 - La riposte était attendue, elle s'est faite conjointement. Cette nuit, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre les rebelles outils.
00:45:48 Une dizaine de sites militaires ont été visés, notamment à Sanaa, la capitale yéménite, et dans d'autres villes, comme le montrent ces images, à Odeida.
00:45:57 - L'ennemi américano-britannique a lancé une agression brutale contre la République du Yémen avec 73 raids.
00:46:04 Ils ont entraîné la mort de cinq personnes et blessé six autres membres de nos forces armées.
00:46:10 Qualifiée de succès par Joe Biden, cette opération vise à restaurer la stabilité en mer rouge.
00:46:15 Située entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l'une des routes les plus empruntées par les navires internationaux est en proie à une bataille navale.
00:46:22 Depuis des semaines, les outils alliés de l'Iran et qui contrôlent une partie du Yémen, dont le détroit stratégique de Bab el-Mandeb,
00:46:29 multiplient les attaques contre la marine marchande et fragilisent le commerce mondial.
00:46:34 - L'ennemi américain et britannique porte l'entière responsabilité de son agression criminelle contre le peuple yéménite,
00:46:42 qui ne restera pas sans réponse ni impunité.
00:46:45 - De son côté, Joe Biden a assuré ne pas hésiter à ordonner d'autres mesures si nécessaire, laissant entrevoir une possible escalade dans la région.
00:46:55 - Et puis on termine ce journal avec le chantier de Notre-Dame de Paris qui avance. On reste, a priori, sur le calendrier prévu.
00:47:01 - La restauration de la charpente du coeur est désormais terminée, vous la voyez, avec ses ouvriers qui ont été rassemblés pour l'occasion
00:47:08 et qui ont livré des applaudissements particulièrement nourris ce matin. La cathédrale doit donc ouvrir désormais dans moins d'un an.
00:47:15 - Merci beaucoup cher Vincent, on se retrouve tout à l'heure pour d'autres rendez-vous de l'actualité. Dans un instant le débat politique de 180 minutes info.
00:47:22 On accueille nos invités que je vous présente dans un tout petit instant. Juste après la pause, on parlera évidemment de ces poids lourds qui sont maintenus et qui étaient issus de la droite.
00:47:30 D'autres qu'on a réussi à faire venir de la droite des transfuges, certains qui sont aussitôt exclus à l'image d'une Rachida Dati.
00:47:39 Est-ce à dire que la Macronie a entamé sa mue à droite ? Y a-t-il un réel virage qui est en train de s'opérer ? C'est la question que je poserai à mes invités. A tout de suite.
00:47:51 - Entendons la deuxième partie de 180 minutes info et bienvenue à ceux qui nous rejoignent à l'instant sur l'antenne. Sur ce plateau, Lucas Jacobovits qui est resté. Bonjour, rebonjour.
00:48:00 Je rappelle que vous êtes rédacteur en chef de Décideur Magazine. A vos côtés le député Rassemblement National de Loise, Alexandre Sabatou. Bienvenue à vous.
00:48:07 Merci d'avoir répondu à notre invitation ainsi que Raphaël Stainville. Je rappelle que vous êtes journaliste au JDD. Salut Raphaël.
00:48:13 A votre côté, Emma Raffovitz, présidente des Jeunes Socialistes. On a beaucoup de sujets évidemment à vous soumettre cet après-midi.
00:48:23 On va commencer par ce petit phénomène dans le nouveau gouvernement, le deuxième effet "Waouh" à l'intention des médias, c'est-à-dire la nomination de Rachida Dati.
00:48:32 Aussitôt exclue par Les Républicains qui digèrent assez mal, il faut le dire, la méthode de promotion personnelle.
00:48:38 Regardez-les, ces ministres de droite, entre ceux qui sont restés et ceux qui rejoignent Gabriel Attal.
00:48:46 Il y a évidemment les habituels Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu qui sont restés, Catherine Vautrin qui avait été un temps pressentie pour Matignon,
00:48:55 qui finalement hérite d'un ministère, Aurore Bergerilla également, et donc Rachida Dati.
00:49:00 Alors beaucoup disent que c'est un virage assez net à droite. C'est vrai qu'on peut dire surtout qu'il y a des ministres de gauche qui s'en vont, ça aussi on l'a noté.
00:49:10 Vous en direz sans doute un mot, Emma Raffovitz, avec des débauchages personnels. Est-ce que ça fait une politique ? Est-ce que c'est astucieux ?
00:49:17 Est-ce que c'est à l'image aussi de cet électorat qui se droitise ? Écoutons ce que disait Gabriel Attal à propos de ce gouvernement supposément de droite.
00:49:29 Moi ce que je veux c'est de l'action, de l'action, de l'action, des résultats, des résultats, des résultats.
00:49:35 Sur votre question droite-gauche, moi je ne suis pas là à demander à mes ministres de vider leur poche pour me montrer la carte de leur parti politique.
00:49:43 Et je ne pense pas que c'est ce que les Français attendent. Moi ce qui m'intéresse c'est que ce soit des ministres, des femmes, des hommes, qui ont envie de répondre aux problèmes des Français,
00:49:51 de dédier toute leur énergie à cette action et à la mission qui est la leur. Vous avez dans le gouvernement effectivement des personnes qui ont une sensibilité de droite.
00:50:00 Et vous avez des personnes, des personnalités qui ont une sensibilité de gauche. L'important, et je crois que les Français qui nous regardent, c'est ça qu'ils attendent.
00:50:08 C'est qu'on réponde à leurs problèmes et qu'on agisse résolument pour la réussite de notre pays.
00:50:12 Je vais commencer avec vous, ce qu'il est en train de faire en même temps de son mentor là, précisément, à cet instant.
00:50:17 Tandis que vous le voyez, l'image que vous voyez, je vous coupe juste deux secondes, en direct sur la gauche de votre écran, c'est celle de Gabriel Attal qui est déjà à l'oeuvre pour l'éducation nationale,
00:50:27 puisqu'il a dit que c'était quelque chose qui était important à ses yeux, que c'était la mère des batailles et qu'il avait donc l'intention de rester complètement dédié à la tâche.
00:50:36 Il est à Andrézis, au collège Saint-Exupéry, de mémoire, dans les Yvelines. Pardon, je vous ai coupé, c'est à vous pour la réaction.
00:50:42 Tu as à peine commencé. Non, mais il n'y a pas d'autre choix aujourd'hui que de se couler dans le discours que porte Emmanuel Macron depuis le début, depuis 2016-2017, sur ce fameux "et en même temps".
00:50:56 Mais quand on regarde de plus près la constitution de ce gouvernement, certes il y a eu des départs de ministres de gauche, et vous l'avez montré à l'antenne, il y a six ministres de droite.
00:51:07 Trois nouveaux réellement. Oui, mais ça ne constitue pas non plus une écrasante majorité, un gouvernement qui pencherait outrancièrement à droite,
00:51:17 sachant que, notamment pour le cas de Rachida Dati, il y a des arrières-pensées qui président finalement au choix qui a été fait peut-être davantage par Emmanuel Macron que par Gabriel Attal,
00:51:29 de nommer Rachida Dati à la culture. C'est un peu le choix personnel du président. Oui, et puis après il y a une réalité, c'est que la sociologie électorale,
00:51:38 notamment des électeurs macronistes, a considérablement changé entre 2017 et 2022. Cet électorat, qui était historiquement plutôt marqué à gauche, progressivement a muté
00:51:52 et est aujourd'hui un électorat pour une grande part de droite. Et puis il y a un autre pari qui est fait quand même Alexandre Sabatou, c'est que ce soit porteur électoralement au mois de juin,
00:52:00 puisqu'on a vu Jordan Bardella qui caracole quand même en tête des intentions de vote, en voulant mettre en opposition, on le rappelle, ces deux cartes jeunes, comme titrait le parisien,
00:52:11 ces deux cartes, ces deux atouts jeunesse, deux hommes que tout oppose, mais ça peut quand même à la marge vous faire du tort, vous faire du mal ?
00:52:20 Je ne pense pas, écoutez, Jordan Bardella est l'une des personnalités politiques préférées des français et dès que Gabriel Attal a été nommé Premier ministre, il a perdu des points de popularité.
00:52:32 Et qu'est-ce qu'il en est de... Est-ce que c'est un gouvernement de droite ou de gauche ? Moi je pense que c'est un gouvernement de gauche qui est encore proposé.
00:52:38 Le président de la République est un socialiste, Gabriel Attal est également un socialiste, mais cela ne doit pas cacher le fait que ce nouveau gouvernement,
00:52:46 c'est un gouvernement où on recycle des personnalités qui ont fait beaucoup d'erreurs, comme Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, qui est incapable d'appliquer plus de 10% des OQTF.
00:52:54 Mais pour moi la vraie question, ce n'est pas forcément le changement de gouvernement qui est en cours, mais c'est plutôt quelle politique ils vont faire et comment ils vont faire politiquement à l'Assemblée nationale,
00:53:02 où ils n'ont pas de majorité. Est-ce qu'ils vont commencer à discuter avec les oppositions, dont le Rassemblement National est la première force d'opposition,
00:53:08 ou alors il faudrait peut-être revenir aux urnes et faire une dissolution de l'Assemblée nationale.
00:53:12 Alors qu'on parle en plus de groupes qui pourraient se former au sein même de cette majorité, menés pourquoi pas par des gens proches de Clément Bonne aussi,
00:53:20 pour faire une sorte d'aile gauche qui soit presque en dissidence. Emma Raffovitz, qu'est-ce que ça vous inspire, toutes ces petites cuisines internes ?
00:53:26 Et en vue des européennes, vous avez aussi une carte à jouer, les socialistes, crédité de 10% je crois d'intention de vote, et voilà, ils tentent de maintenir cette avance.
00:53:35 Non mais ce remaniement, il n'inspire pas grand-chose à qui que ce soit, je crois qu'on a tous ici finalement du mal à commenter ce moment politique.
00:53:43 C'est un gouvernement sarkoziste en réalité, bien plus qu'il n'est macroniste, un gouvernement où il ne manque peut-être que François Fillon.
00:53:50 Moi il me manque dans ce gouvernement François Fillon, il aurait pu être tout à fait à sa place, il se serait senti comme un poisson dans l'eau.
00:53:56 Au milieu de tous ces ministres, Raphile Dati, on a parlé de Vautrin, on parle de tous ces ministres de droite, mais qui finalement...
00:54:04 La question des noms, la question des visages, elle est peu importante, le sujet c'est les politiques qui sont menées.
00:54:09 Des politiques qui finalement sont de droite depuis longtemps maintenant, on pense à la loi immigration, on pense à la réforme des retraites,
00:54:14 on pense à tout ce qui est mené aujourd'hui dans le pays depuis de nombreuses années.
00:54:18 Enfin il a aussi fait ses ultimes consignes constitutionnelles quand même pour tenter de retoquer une partie des articles, donc on peut aussi parler du jeu civique qui a été engagé par Emmanuel Macron.
00:54:25 La lâcheté du gouvernement n'est pas une question pour moi, cependant c'est un gouvernement de droite avec des ministres de droite qui mènent une politique de droite.
00:54:32 Moi je n'ai pas besoin de commenter plus que ça, sauf peut-être appeler François Fillon à l'aide, il saura faire ça convenablement.
00:54:38 On attendra quand même le discours de politique générale, mais c'est vrai que peu mise sur un changement radical de cap, comme on le dit communément, Lucas Jakubowicz.
00:54:46 En tout cas il est trop tôt pour savoir s'il y aura un changement de cap ou pas.
00:54:49 Je voulais rebondir sur ce que disait Raphaël sur l'idée que l'électorat de droite, en tout cas l'électorat macroniste, se droitise.
00:54:56 Ça s'est vu effectivement pendant la présidentielle, il y a un autre point qui est très important à mon avis qu'il faut mentionner, c'est que l'électorat se droitise, mais surtout il est vieilli.
00:55:05 Aujourd'hui la base électorale de renaissance, globalement c'est des seniors.
00:55:10 Il y a un sondage qui est très intéressant, c'est le dernier IFOP je crois pour les européennes.
00:55:14 Globalement la liste renaissance est à 23-24%, donc comme en 2019.
00:55:19 Seulement la liste est créditée à 35% chez les plus de 65 ans et à moins de 5% chez les moins de 25 ans.
00:55:27 Et à cet égard le choix de Gabriel Attal n'est pas forcément anodin, c'est une des personnes les plus populaires chez les électeurs les plus âgés.
00:55:34 Donc là on ne sait pas de savoir si le gouvernement est de droite ou de gauche, je pense qu'on a compris qu'il penchait plutôt à droite,
00:55:41 mais l'idée c'est quel socle électoral blindé pour les prochaines échéances, et là globalement on voit que c'est surtout les seniors.
00:55:48 C'est vrai qu'il y a un côté un petit peu paradoxal à mettre en avant cette jeunesse, cette nouvelle incarnation, ce nouveau visage de la politique.
00:55:55 Là où on voit qu'effectivement il parle plus aux seniors quand même Gabriel Attal,
00:55:59 alors que le vote jeune qui n'a pas toujours été d'ailleurs vote fort au RN est en train de prendre quelque peu autour de la personne de Jordan Bardella.
00:56:07 Le parti de la majorité s'appelle Renaissance, mais là on pourrait l'appeler Résurrection,
00:56:11 parce qu'on ressuscite des personnalités de la droite pour se venger un peu de la droite qui avait voté la motion de rejet il y a quelques semaines.
00:56:17 Donc finalement on voit que Macron est toujours dans un coup, un coup politique.
00:56:21 On va prendre Rachida Dati qui a une belle prise de guerre parce que c'est une punchlineuse,
00:56:24 c'est quand même une grande représentante de la droite républicaine traditionnelle,
00:56:27 et on va prendre Catherine Vautrin, ça va être intéressant de voir si Catherine Vautrin va être obligée de s'excuser d'avoir été contre le mariage pour tous,
00:56:33 parce que finalement elle aujourd'hui elle est accusée par les associations LGBT d'avoir alimenté l'homophobie il y a une dizaine d'années, d'être un mauvais signal, une douche froide,
00:56:42 et ça va être intéressant pour mes marqueurs de voir si elle sera contrainte de s'excuser par le gouvernement et le Premier ministre notamment.
00:56:47 Raphaël, c'est vrai que sur ce plan-là, sur ce plan sociétal important,
00:56:51 il n'y a rien qui rapproche un Gabriel Attal qui pourrait, à mon avis, être pro-GPA qu'une Catherine Vautrin.
00:57:01 Mais d'autant, et c'est là où c'est vrai que c'est une vraie question,
00:57:03 c'est que Catherine Vautrin est la ministre qui sera chargée de mener les deux grandes lois sociétales qui sont Alain Jadat,
00:57:11 la fin de vie et puis la, je ne sais plus quel deuxième volet, mais la GPA.
00:57:18 Sur la GPA, à priori, Emmanuel Macron est contre, mais non pas ministre.
00:57:21 Mais donc cette teinture conservatrice que l'on prête à Catherine Vautrin,
00:57:29 il se trouve qu'elle ne s'est pas exprimée sur ces sujets depuis la loi contre le mariage pour tous,
00:57:34 donc peut-être qu'elle a évolué comme bon nombre de personnalités de droite depuis que la loi a été votée.
00:57:40 On verra ce qu'il en est dans les jours qui viennent.
00:57:43 Je vous propose aussi d'écouter la réaction de François-Xavier Bellamy à ces arrivées.
00:57:48 Ce sont les fers-valoirs d'une politique de communication, de pure communication, que nous connaissons déjà bien,
00:57:54 parce que ça fait depuis 2017 maintenant qu'Emmanuel Macron joue à cette politique du casting permanent
00:58:00 qui en réalité ne dit rien de la réalité de l'action dans laquelle il emmène la France.
00:58:04 Vous diriez que ce sont des traîtres ?
00:58:06 Je ne suis pas là pour faire des jugements et des leçons de morale, ce n'est pas mon sujet.
00:58:10 Vous êtes là en tout cas pour juger la situation politique. Rachida Datti par exemple.
00:58:14 Je suis désolé de tout ce que je dirais de la situation, parce que ce qui compte c'est la politique et pas la morale.
00:58:22 La morale chacun jugera. Mais ce qui me désole c'est la confusion permanente que tout cela crée
00:58:28 et l'écœurement que je n'en doute pas les citoyens doivent ressentir
00:58:32 quand ils entendent des responsables publics faire le contraire de ce qu'ils ont dit pendant des années.
00:58:36 Je voudrais bondir à ce qu'a dit au début Alexandre Sabatou en termes de communication.
00:58:41 Le problème c'est qu'il va falloir assez vite aller au-delà, parce que ça va venir par se voir assez rapidement.
00:58:46 Et puis surtout les attentes sont incommensurables.
00:58:49 On pourrait rappeler encore l'électricité qui va à priori, sauf si le gouvernement a encore fait un geste,
00:58:55 bondir normalement de 10%, l'inflation qu'on n'arrive pas à juguler comme on l'aurait voulu.
00:59:01 Il va falloir trouver des économies, le maire l'a encore rappelé.
00:59:04 Donc voilà, maintenant il va falloir passer, transformer ça en actes réels.
00:59:08 Mais c'est ça, écoutez, on parle toujours de Rachid Haddati depuis deux jours.
00:59:13 Mais en réalité Rachid Haddati c'est l'arbre qui cache un peu la forêt.
00:59:17 On a bien compris que Macron était allé la chercher contre des accords électoraux,
00:59:21 parce qu'il faut bien comprendre que ce ministère pour Rachid Haddati c'est un marche-pied pour l'élection de 2026 pour Paris.
00:59:26 C'est un faire-valoir.
00:59:28 Mais moi je pense que les Français ils en ont marre qu'on parle des ambitions de touche-t'un-chacun, des politiques.
00:59:33 Ils aimeraient qu'on parle un peu d'eux.
00:59:35 Parce qu'on l'a vu sur ce plateau de CNews hier, la première préoccupation des Français c'est le pouvoir d'achat à 44%.
00:59:40 Près d'un Français sur deux estime que c'est le sujet le plus important.
00:59:43 Et donc que Rachid Haddati soit ministre de la Culture, je ne suis pas sûr que ça change grand-chose pour eux.
00:59:47 Il faut vraiment des propositions pour stopper l'inflation comme on l'a proposé depuis qu'on est élu à l'Assemblée.
00:59:54 - Rapha Viss, il va falloir aller gratter un peu au-delà du vernis et voir de quelle bois il se chauffe réellement.
00:59:59 Parce qu'en effet ça peut aussi se retourner assez rapidement contre eux.
01:00:02 Parce qu'on est là dans un créneau cinq mois avant les européennes.
01:00:08 Où si vraiment rien n'est fait, ça peut aussi être encore plus dommageable aux partis en place.
01:00:17 - Mais moi je n'attends rien de ce gouvernement, je n'attends rien de ces ministres.
01:00:20 Ce que je sais c'est que ce qu'ils font depuis maintenant des mois, des années, c'est mettre à mal la qualité de vie des Françaises et des Français.
01:00:28 C'est loi après loi de faire en sorte que nos vies changent, mais pas pour le mieux.
01:00:32 Qu'elles changent pour le pire.
01:00:34 Et finalement ce que je crois c'est que les prochains mois, les prochains débats politiques
01:00:39 seront l'occasion pour nous de mettre en avant quelle alternance nous voulons choisir.
01:00:44 Parce qu'aujourd'hui ce gouvernement, ce nouveau gouvernement, n'est qu'une illustration, s'il en fallait une,
01:00:50 d'une fin de règne que nous connaissons toutes et tous depuis maintenant de nombreux mois.
01:00:55 Mais il n'y a aucune surprise, il n'y a même pas de la déception.
01:00:59 On va juste dire vivement les prochaines étapes et que nous allons construire finalement l'alternance pour la suite.
01:01:05 - A gauche on a demandé, on le sait depuis plusieurs jours maintenant, un vote de confiance de Gabriel Attal.
01:01:11 Il n'a pas répondu à cette question hier lors de la télévision.
01:01:14 - Non parce que j'ai l'impression finalement que ce gouvernement...
01:01:15 - Mais on n'est pas là pour une surprise. Il a voté en touche un peu.
01:01:17 - Mais vous savez, encore une fois, là peut-être il y aurait une déception.
01:01:21 Une déception mais peut-être finalement même pas une surprise.
01:01:25 Ce gouvernement a peur de la démocratie représentative.
01:01:28 Les 49.3 à répétition l'ont montré.
01:01:31 Finalement en refusant ce vote de confiance, Gabriel Attal fait la même chose qu'Elisabeth Borne avant lui.
01:01:38 Il n'y a pas vraiment de changement à Matignon sur ce sujet-là.
01:01:41 La démocratie représentative notamment est bafouée une nouvelle fois.
01:01:44 - Alors je vous rappelle qu'il n'est plus ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal,
01:01:48 mais vous le voyez là dans un collège, au Collège Saint-Augustin-du-Péris d'Andrésy,
01:01:51 qui se trouve dans les Yvelines, avec évidemment la nouvelle ministre de l'éducation nationale
01:01:56 qui se voit infublée d'ailleurs d'un super ministère avec des titres à rallonge.
01:02:01 Ça prend une minute pour développer l'intitulé exact, c'est-à-dire les jeunesses, les sports, les Jeux olympiques
01:02:06 et sans doute donc paralympiques en plus.
01:02:09 Et ça ressemble un petit peu effectivement dans la mise en scène.
01:02:13 Lucas, celle-là je vais faire appel à vos lumières, parce que vous aimez bien décrypter aussi tout ce qui va autour.
01:02:18 Moi je trouve que dans la manière dont c'est fait, ça rappelle un petit peu,
01:02:22 on parlait souvent de mimétisme avec Emmanuel Macron, au Grand Débat.
01:02:25 Vous savez qu'il avait voulu animer, il est là avec tout un aéropage de personnes autour assises.
01:02:30 Il y a quelque chose de cet ordre-là, il pousse un peu le mimétisme jusqu'au bout là.
01:02:34 Oui, après l'analyse de la scénographie c'est sympa, il faut aussi s'intéresser au fond.
01:02:37 Et là concrètement, vous avez dit que l'éducation était la grande priorité du quinquennat.
01:02:41 A l'heure J, il n'y a pas de ministre 100% en charge de l'éducation.
01:02:45 Et ce n'est pas le seul ministre à un poste important qui n'est pas encore nommé
01:02:49 et que quand il le sera, sera à un poste de ministre.
01:02:52 C'est un précédent, le fait qu'elle soit obligée de se dédoubler, voire se détripler sur ces sujets ?
01:02:56 Je m'étais amusé à faire un jeu marrant la veille du remaniement.
01:02:59 J'avais regardé les titres de la presse quotidienne régionale.
01:03:02 Déjà, pratiquement aucune une de PQR ne parlait du remaniement.
01:03:06 On parlait de l'école, on parlait de la santé, on parlait du logement.
01:03:10 Aujourd'hui, on n'a pas de ministre en charge du logement,
01:03:13 on n'a pas encore de ministre en charge de la santé
01:03:16 et la personne en charge de l'éducation va faire un peu l'éducation, un peu la jeunesse, un peu les JO, etc.
01:03:21 Et donc quelque part, je trouve ça un peu bizarre que toute la classe politique,
01:03:25 notamment dans la Macronie, comme tout le monde, parle au nom des Français
01:03:28 et on voit que la PQR, c'est vraiment le radar pour voir ce qui est important pour les Français.
01:03:32 Et là, on voit que les attentes ne sont pas comblées pour l'instant.
01:03:35 Après, Edouard Lavollée, ce n'est pas la première fois qu'on a un super ministère avec les trois.
01:03:39 Ça se faisait beaucoup, notamment dans des gouvernements de droite,
01:03:42 dans les années 80-90, de relier comme ça la jeunesse et les sports.
01:03:46 Avec l'éducation nationale, c'est quand même un peu plus le culte.
01:03:49 C'est un peu plus baroque, déjà.
01:03:50 Ce n'est pas parce que ça s'est fait qu'il faut le répéter.
01:03:52 Mais quel message, finalement, on envoie aux enseignants
01:03:54 en fusionnant le ministère de l'éducation nationale et le ministère des sports,
01:03:57 l'année des Jeux olympiques ?
01:03:58 Parce que quand on parle aux enseignants, on entend toujours les mêmes mots.
01:04:00 C'est ras-le-bol, détresse, abandon.
01:04:02 Et là, on accentue cette fracture, on accentue cet abandon.
01:04:05 On voit qu'il y a des élèves, 20% des élèves, je crois,
01:04:08 arrivent en sièvre, ne savent pas compter et écrire.
01:04:10 On a de plus en plus de...
01:04:12 - Ni même lire.
01:04:13 - Voilà, ni même lire.
01:04:14 D'enseignants qui nous font part de l'insécurité dans la classe, de l'islamisation.
01:04:18 Là, on a un lycée à Mante-la-Jolie où les enseignants sont en grève depuis lundi.
01:04:22 Et le message envoyé aux enseignants, c'est
01:04:24 "Bon, finalement, on va vous donner une demi-ministre.
01:04:26 Vous n'êtes pas la priorité parce qu'il y a les JO."
01:04:28 Donc moi, je trouve que le message est désastreux.
01:04:30 Et pour moi, c'est une erreur politique d'avoir créé un super ministère comme ça.
01:04:34 - Raphaël Stainville, ça sent aussi, d'une certaine manière,
01:04:39 la mise sous tutelle complète.
01:04:41 C'est-à-dire que la diluer comme ça dans plusieurs portefeuilles,
01:04:45 c'est une manière de dire qu'il va quand même vraiment sérieusement
01:04:48 reprendre la main sur l'éducation nationale
01:04:49 et que tout ce qui sera impulsé, insufflé, viendra de Matignon.
01:04:53 Alors, il avait commencé avec la fameuse réforme,
01:04:55 et notamment sur les prérequis qui étaient posés pour l'admission en seconde.
01:05:00 Il faut l'obtention du BEPC.
01:05:02 Enfin, il y a le dédoublement, les groupes de niveau.
01:05:05 Ça a pu aussi poser problème, j'imagine.
01:05:07 À la gauche, on pourrait en dire un mot.
01:05:09 Bon, après, il va falloir, effectivement, qu'il y ait des retours d'expérience
01:05:12 et qu'ils fassent des comptes-rendus sur ce qui marche vraiment.
01:05:16 Mais on sent vraiment qu'elle est quand même un peu mise sous tutelle,
01:05:18 Amélie Oudéa-Castaner.
01:05:19 Je ne sais pas si elle est mise sous tutelle.
01:05:20 Ce qui est certain, c'est que Gabriel Attal, jusqu'à présent,
01:05:23 a voulu insister sur le fait qu'il emportait à Matignon l'école avec lui,
01:05:29 que c'était sa priorité, son souci numéro un.
01:05:32 Entre dire et le faire, bon.
01:05:34 On peut lui créditer de quelques petites victoires,
01:05:38 des batailles qu'il a menées rue de Grenelle,
01:05:41 et qu'il a, par son énergie et un certain courage politique,
01:05:45 menées presque jusqu'à son terme.
01:05:47 La baïa, le harcèlement scolaire.
01:05:50 Mais ce sont des toutes petites batailles qui n'ont rien à voir
01:05:52 avec la grande bataille de l'éducation.
01:05:54 Si on veut que l'école retrouve des couleurs,
01:05:59 comme elle a pu en avoir il y a quelques années,
01:06:01 aujourd'hui, on est très loin.
01:06:02 Et c'est vrai que l'interrogation à travers ce ministère
01:06:06 et ses prérogatives extrêmement élargies,
01:06:08 c'est de savoir comment la ministre pourra tout faire,
01:06:12 sachant qu'on l'a dit, il y a ces Jeux Olympiques
01:06:17 qui arrivent à l'été, qui vont concentrer énormément d'énergie,
01:06:20 et on ne voit pas comment elle pourra être à plein temps
01:06:23 sur l'éducation nationale.
01:06:24 Sur l'éducation, on ne va quand même pas en parler
01:06:26 de la baïa éternellement.
01:06:28 Les chapitres est quasiment refermé,
01:06:30 et il l'a vite refermé ce chapitre, il faut le mettre à son crédit,
01:06:33 sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il a voulu faire
01:06:35 avec les groupes de niveau.
01:06:36 A gauche, on a tout de suite cru à l'élitisme.
01:06:38 - Mais surtout, le bilan de Gabriel Attal,
01:06:40 c'est 5 mois et demi à l'éducation nationale.
01:06:43 5 mois où finalement, il n'y a pas de réel bilan.
01:06:47 Moi ce que j'entends, vous savez, c'est les maires...
01:06:48 - C'est une des rares à trouver qui l'a failli quand même.
01:06:51 - Non mais c'est les élus locaux.
01:06:52 Quand vous écoutez Johanna Roland, maire de Nantes,
01:06:55 Anne Hidalgo, maire de Paris, les élus de villes moyennes,
01:06:59 de petites villes, ceux qui nous disent...
01:07:01 - Le maire de Grenoble...
01:07:02 - Non mais ceux qui nous disent, ce sont la fermeture des classes.
01:07:04 Aujourd'hui, à chaque rentrée, les classes ferment.
01:07:07 Où sont les enfants ?
01:07:09 - Les classes ferment, c'est que les enfants s'en vont aussi.
01:07:11 - Ah non, pas uniquement, monsieur.
01:07:12 Vous savez, les classes, elles ferment aujourd'hui
01:07:14 parce qu'on a moins de professeurs,
01:07:16 parce qu'on donne moins de moyens dans l'éducation nationale.
01:07:18 - Mais pourquoi ?
01:07:19 - Parce qu'elle est là pour faire tuer les familles de Paris.
01:07:21 - Moi je veux bien que, aujourd'hui,
01:07:24 nous parlions finalement de ce saupoudrage
01:07:26 qui est organisé par Gabriel Attal,
01:07:28 par cette nouvelle ministre sous tutelle.
01:07:31 Mais la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
01:07:33 l'éducation n'est absolument pas une priorité.
01:07:35 On la mélange avec tout.
01:07:37 On en fait maintenant un élément parmi d'autres,
01:07:39 avec le sport, avec les jeunesses.
01:07:42 Et finalement, quand est-ce que nous parlons réellement d'éducation ?
01:07:44 Quel est le projet pour réellement amener toute une classe d'âge
01:07:47 sur des savoirs essentiels et clairs ?
01:07:50 Comment allons-nous revaloriser le salaire des enseignants ?
01:07:53 - Sur le papier, ce n'est pas à Gab, sérieusement, que vous en parlez.
01:07:56 - Mais ne dites pas que rien n'a été fait.
01:07:58 - Mais Alexandre, c'est du saupoudrage.
01:08:00 - Je vois que vous êtes ici un ambassadeur du macronisme.
01:08:02 - En tout cas, merci beaucoup.
01:08:04 - C'est bien connu.
01:08:05 - Il y a des mesures, de ce qui a été ébauché, en tout cas,
01:08:07 qui trouvent grâce à vos yeux, de la part de cet homme,
01:08:09 que vous dites à tout en la suite.
01:08:11 - Oui, on l'a dit, notamment par rapport à l'obtention du brevet
01:08:15 pour pouvoir passer en seconde.
01:08:16 Gabriel Attal a ouvert des dossiers, mais au bout de 5 mois,
01:08:19 il ne peut pas faire grand-chose et on ne peut pas parler de bilan.
01:08:21 Moi, ce qui m'inquiète, justement, c'est un peu ce ministère fourre-tout.
01:08:24 S'il y a bien une année où on pourrait avoir un ministère des sports
01:08:27 et où c'est important, c'est quand même l'année des Jeux olympiques.
01:08:30 Moi, ce qui me fait peur pour cette année,
01:08:31 c'est qu'elle soit ministre des Jeux olympiques
01:08:34 et peut-être, quand elle a le temps,
01:08:37 ministre de l'Éducation nationale, alors qu'il y a vraiment un gros sujet.
01:08:40 - Alors qu'on a tellement insisté sur le maintien de Gérald Darmanin à Beauvau,
01:08:45 précisément parce qu'il y avait les Jeux olympiques.
01:08:47 Il fallait que ce soit un gage de stabilité,
01:08:50 parce que la sécurité qui entoure l'événement,
01:08:53 et Dieu sait que c'est important,
01:08:54 devait être confiée à un homme qui avait la maîtrise du dossier.
01:08:57 Et là, c'est vrai que patatras sur l'Éducation nationale
01:08:59 et les JO réunies en un même sein,
01:09:02 on peut s'en étonner quand même, Lucas Jakubowicz.
01:09:04 - On peut s'en étonner, je voulais juste...
01:09:06 - Ou alors, on maîtrise rien en ministère et tout passe par le CIO,
01:09:08 c'est possible aussi, le comité olympique, pardon.
01:09:11 - Jean-Céline, je voulais juste nuancer un petit point
01:09:14 que disait Emma Raffovitz tout à l'heure,
01:09:15 à savoir, il n'y a pas de bilan pour Gabriel Attal.
01:09:18 Quelque part, c'est normal, la politique, c'est l'art du temps long,
01:09:21 les politiques éducatives aussi.
01:09:23 Quand en 2007 ou 2017, pardon, il y a eu des doublements de classe
01:09:27 dans les REP+, on voit les effets seulement,
01:09:30 en tout cas les effets potentiels s'il y en a,
01:09:32 cinq ou six ans plus tard.
01:09:34 Donc oui, entre guillemets, c'est normal qu'il n'y ait pas de bilan
01:09:37 pour Gabriel Attal.
01:09:38 La question, c'est pourquoi nommer premier ministre
01:09:41 un ministre qui n'a pas de bilan à revendiquer ?
01:09:44 Ça, c'est une autre question.
01:09:45 - Alors, j'aimerais aussi qu'on s'intéresse à nouveau
01:09:47 à la personne de Rachida Dati.
01:09:49 Quinze ans après son départ de la place Vendôme,
01:09:51 elle trouve un nouveau poste au gouvernement,
01:09:54 son portrait signé Adrien Spiteri.
01:09:57 - Vous serez la béquille d'Emmanuel Macron.
01:09:59 Emmanuel Macron, il viendra vous voir en disant
01:10:00 "s'il vous plaît, je veux voter la...".
01:10:02 Des propos presque prémonitoires prononcés par Jordan Bardella
01:10:06 le 19 juin 2022.
01:10:08 Moins de deux ans plus tard, Rachida Dati a été nommée
01:10:11 hier ministre de la Culture par le chef de l'État.
01:10:14 Quinze ans après son départ de la place Vendôme,
01:10:16 elle retrouve un poste au gouvernement.
01:10:19 L'enfant de Saint-Rémy, deuxième d'une fratrie de 11 enfants,
01:10:22 commence concrètement sa carrière politique en 2002
01:10:25 où elle intègre le cabinet de Nicolas Sarkozy,
01:10:28 alors ministre de l'Intérieur.
01:10:30 Après l'élection de son mentor en 2007,
01:10:33 cette magistrate de formation devient garde des Sceaux.
01:10:36 En deux ans, elle met notamment en place les peines planchées
01:10:39 et la réforme de la carte judiciaire.
01:10:41 Candidate aux élections municipales à Paris en 2020,
01:10:44 mais battue par Annie Dalgo,
01:10:46 la maire du 7e arrondissement de la capitale
01:10:48 s'est illustrée ces dernières années
01:10:50 dans des passes d'armes avec sa rivale.
01:10:53 - Mais quel mépris, mais quel irrespect !
01:10:56 Oui, ça vous fait sourire et ça vous fait rire.
01:10:58 Ça ne fait ni sourire ni rire les Parisiens.
01:11:01 - Une période durant laquelle elle tacle aussi
01:11:03 Emmanuel Macron et son parti.
01:11:05 - En marche, c'est quoi ?
01:11:07 C'est des traites de gauche, des traites de droite.
01:11:09 - Sa nomination surprise a suscité de vives réactions.
01:11:12 Elle a été immédiatement exclue du parti Les Républicains.
01:11:16 - Et d'où elle a volé ?
01:11:18 On se disait, bon, évidemment, ça a été raillé par le Conseil de Paris.
01:11:21 On a vu la réaction d'Annie Dalgo qui dit en gros...
01:11:24 - Bon courage aux acteurs de la République.
01:11:26 - Et Emmanuel Grégoire également, qui a été son porte-voix.
01:11:28 C'est vécu comme une trahison par Les Républicains
01:11:31 qui ont aussitôt dégainé l'exclusion.
01:11:33 Ce n'est pas forcément un mauvais pari politique.
01:11:36 On en parlait tout à l'heure d'ailleurs avec Lucas Jacobovits
01:11:38 parce que c'est vrai que les LR ont un peu perdu du terrain
01:11:41 en Ile-de-France au profit de Renaissance.
01:11:43 Donc ce n'est pas forcément une mauvaise cartouche pour elle.
01:11:46 - Ah oui, totalement.
01:11:47 C'est un coup de maître qu'elle a réussi à faire
01:11:50 en se plaçant comme ça au ministère de la Culture.
01:11:52 Et c'est intéressant de voir aussi les réactions que ça a provoquées
01:11:55 dans le milieu culturel.
01:11:57 Je ne sais pas si vous avez vu la séquence hier avec Anna Mouglalis,
01:11:59 avec Pierre... - Qui tombe des nus.
01:12:02 - De LCI qui dit, voilà, qui tombe des nus
01:12:04 quand on annonce la nomination d'une ministre de la Culture de droite.
01:12:07 En fait, on a l'impression qu'on peut mettre fin à un monopole de gauche
01:12:09 dans la culture, cette entre-soi médiatique
01:12:11 qui s'alimente d'année en année.
01:12:13 - Mais non, mais pourquoi ? Vous êtes d'une caricature.
01:12:15 - C'est le monde culturel qui est caricatural.
01:12:17 - Mais non, c'est vous qui l'êtes, le monopole culturel de gauche
01:12:20 sur le monde de la culture.
01:12:22 - Il suffit de voir les cris d'offrait qu'on a eu l'an dernier à la Manon.
01:12:24 - Quand on a finalement des restrictions budgétaires,
01:12:26 des artistes qui aujourd'hui n'ont pas les moyens de vivre,
01:12:29 vous êtes dans un autre monde, dans un monde parallèle.
01:12:31 - Il suffit de voir les cris d'offrait qu'on a eu l'an dernier
01:12:33 à la Manon sortie de "Vaincre ou mourir", un film.
01:12:35 - Je suis élu locale en charge de la culture.
01:12:37 Moi, je vois ce qui se passe très concrètement.
01:12:39 Je vois la réalité des artistes, la réalité des enseignements culturels.
01:12:41 Cette réalité-là.
01:12:43 On ne peut pas juste vivre dans un monde en vous disant
01:12:45 "C'est pas des langages à aller balancer".
01:12:47 - Ce n'est pas des langages.
01:12:49 - Est-ce que Rima Abdul-Malak s'est réellement penchée
01:12:54 au chevet des intermittents ?
01:12:56 Elle avait incarné une forme de parisianisme.
01:12:59 - C'est bien pour ça que je vous dis ça.
01:13:01 C'est qu'aujourd'hui, Rima Abdul-Malak était déjà une ministre
01:13:03 dans un gouvernement de droite.
01:13:05 Je vois bien que vous disiez tout ce que vous voulez.
01:13:07 Elle pouvait dire des petites virgules.
01:13:09 Mais la réalité, c'est que c'est un gouvernement
01:13:11 qui a fait passer la loi immigration.
01:13:13 C'est un gouvernement des retraites qui a aussi touché les artistes.
01:13:15 - Je ne parle pas du monde.
01:13:17 - Je parle de la culture.
01:13:19 - C'est pas la culture qui va non plus révolutionner les choses
01:13:22 et changer.
01:13:24 C'est surtout une marque, comme on dit.
01:13:26 C'est une image de marque qu'on s'achète aujourd'hui.
01:13:28 - Mais c'est ça.
01:13:30 Rachid Haddadi, encore une fois, c'est un marche-pied ce ministère.
01:13:32 Moi, j'ai regardé les chiffres.
01:13:34 Il y avait 6 députés LR en 2012.
01:13:36 Il y en a zéro aujourd'hui à Paris.
01:13:38 Il y en a 38 en Ile-de-France.
01:13:40 - C'est un changement de paysage.
01:13:42 - Il y a eu des opportunistes sur ce coup.
01:13:44 Mais là, vous dites qu'elle a été exclue du parti.
01:13:46 Mais localement, à Paris, ils la soutiennent,
01:13:48 les élus républicains.
01:13:50 - Ce n'est pas la seule.
01:13:52 Vous allez entendre les administrés du 7e,
01:13:54 qui sont très contents de cette arrivée,
01:13:56 qui l'apprécient,
01:13:58 qui n'en font pas mystère.
01:14:00 Et globalement, ce qu'on entend à son propos,
01:14:02 c'est qu'elle a son franc-parler.
01:14:04 C'est une "feseuse", comme on dit.
01:14:06 La priori est favorable.
01:14:08 - On va passer au sujet de la loi.
01:14:10 - La loi est favorable.
01:14:12 - C'est une bonne chose.
01:14:14 Mais c'est surtout une femme de caractère.
01:14:16 C'est ça qui est important.
01:14:18 Elle ne se laissera pas marcher sur les pieds.
01:14:20 Je pense qu'elle dira ce qu'elle pense.
01:14:22 - Elle est très dynamique.
01:14:24 Elle est entreprenante.
01:14:26 Elle y va.
01:14:28 Je me félicite qu'elle soit là.
01:14:30 On est pensés à elle.
01:14:32 Elle s'attrait bien à la culture.
01:14:34 C'est une femme très cultivée.
01:14:36 - Pour la culture, je ne sais pas trop.
01:14:38 J'ai peur que ce soit un peu la foire avec Hidalgo.
01:14:40 Que ce soit très axé sur Paris, sur une guéguerre.
01:14:42 - Cette popularité, ça fait un moment qu'elle est en 7e.
01:14:44 Elle a quand même un bilan.
01:14:46 - Il y a une porosité extrêmement forte
01:14:48 entre l'électorat des beaux quartiers LR traditionnel
01:14:50 et l'électorat Renaissance,
01:14:52 nouveau venu en 2022.
01:14:54 Il y a plusieurs exemples qui le montrent
01:14:56 lors des dernières législatives.
01:14:58 Le plus flagrant, c'est que l'électorat
01:15:00 de l'année dernière,
01:15:02 c'était un peu plus de 1,5%
01:15:04 de la population.
01:15:06 La dernière législative le plus flagrant,
01:15:08 c'est la circonscription de Nuit-sur-Seine.
01:15:10 La députée était LR.
01:15:12 C'était une ancienne d'ailleurs députée européenne LR,
01:15:14 Constance Lougrippe.
01:15:16 Sitôt, le score pitoyable de Valérie Pécresse,
01:15:18 qu'est-ce qu'elle a fait ?
01:15:20 Elle a rejoint Emmanuel Macron.
01:15:22 Elle a été investie Renaissance.
01:15:24 Elle a été élue haut la main par des électeurs
01:15:26 qui autrefois votaient Fillon ou votaient à droite.
01:15:28 Donc oui, c'est assez bien joué.
01:15:30 Je voulais juste faire une petite réponse
01:15:32 si c'est possible sur la culture,
01:15:34 parce que je vois des tas de clichés.
01:15:36 En fait, c'est pas vrai de dire que
01:15:38 la bonne politique de la culture, c'est aller de gauche.
01:15:40 La mauvaise politique de la culture,
01:15:42 elle est de droite.
01:15:44 Vous avez des très grands ministres de la culture
01:15:46 comme André Malraux qui étaient de droite.
01:15:48 Des ministres de droite comme Frédéric Mitterrand
01:15:50 ou Renaud Degnieu de Vabre qui, il me semble,
01:15:52 étaient plutôt appréciés du monde de la culture.
01:15:54 Donc en vrai, c'est très cliché de dire
01:15:56 la culture, elle est à gauche
01:15:58 et l'anticulture est à droite.
01:16:00 - Alors, on va marquer une courte pause.
01:16:02 On a cette image de Gérald Darmanin
01:16:04 qui lui aussi est en déplacement sur le terrain
01:16:06 mais cette fois sans son premier ministre.
01:16:08 Il a réussi à s'émanciper
01:16:10 quelque peu pour aller rendre visite
01:16:12 aux hommes et femmes du Raid.
01:16:14 Ça se trouve à Bièvre,
01:16:16 dans l'Essonne et on l'écoutera.
01:16:18 On verra ce qu'il a à dire.
01:16:20 On espère qu'il sera un peu plus souriant que l'autre jour
01:16:22 parce que c'était compliqué pour lui,
01:16:24 ce double déplacement avec son désormais
01:16:26 premier ministre. À tout de suite.
01:16:30 De retour avec vous et nos invités.
01:16:32 On va vous montrer une image, peut-être même deux.
01:16:34 On va les mettre en contrepoint.
01:16:36 Il y a celle de Gérald Darmanin.
01:16:38 Je vous disais, saluant les troupes du Raid,
01:16:40 qu'il est arrivé, accompagné évidemment
01:16:42 de Laurent Lugnès, préfet de police de Paris,
01:16:44 qu'il est arrivé à Bièvre,
01:16:46 dans l'Essonne,
01:16:50 au contact de ces troupes
01:16:52 qui vont assurer en partie la sécurisation
01:16:54 des JO.
01:16:56 Avec, je crois, l'intitulé du jour
01:16:58 était "le dispositif
01:17:00 de sécurisation
01:17:02 des forces spéciales
01:17:04 à l'occasion des JO".
01:17:06 C'est le gros dossier qui fait qu'il est quand même
01:17:08 resté en place, Gérald Darmanin.
01:17:10 Et puis, autre image
01:17:12 de celui qui a quitté, certes,
01:17:14 la rue de Grenelle et l'éducation nationale,
01:17:16 mais qui continue de s'y atteler
01:17:18 et de montrer qu'il est au premier plan
01:17:20 sur les questions d'éducation, c'est Gabriel Attal,
01:17:22 avec sa désormais nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
01:17:24 mais aussi de la Jeunesse des sports et des JO.
01:17:26 Amélie Oudéac-Astérat,
01:17:28 et qui s'entretient, sans doute,
01:17:30 semble-t-il, sur cette image,
01:17:32 le corps professoral de ce collège
01:17:34 de Saint-Exupéry.
01:17:36 Et il y a des collégiens également dans l'assistance.
01:17:38 Et ça se trouve, là aussi,
01:17:40 en région parisienne, puisqu'on est
01:17:42 dans les Yvelines. Encore une fois,
01:17:44 on est dans la com' absolue,
01:17:46 Raphaël Stainville.
01:17:48 L'idée est de montrer que le gouvernement
01:17:50 est déjà sur le terrain. Gabriel Attal
01:17:52 l'a dit sur TF1 hier,
01:17:54 l'action, l'action, l'action. On ne sait pas ce qu'il y a derrière.
01:17:56 On ne sait pas dans quelle visée.
01:17:58 Mais en tout cas, ça produit de l'image.
01:18:00 Ça installe l'idée
01:18:02 que le gouvernement est déjà
01:18:04 au travail. Pourquoi faire ?
01:18:06 - Bon. Edouard,
01:18:08 qu'est-ce que ça vous inspire, au fond ?
01:18:10 Ce sont deux déplacements
01:18:12 qui se mettent en opposition pour
01:18:14 montrer qu'ils travaillent plus que l'autre,
01:18:16 ou il ne faut pas y lire plus que ça ?
01:18:18 - Oui, on peut y lire ça aussi, une bataille de communication
01:18:20 entre le Premier ministre
01:18:22 et le ministre de l'Intérieur. Entre un ministre de l'Intérieur
01:18:24 qui veut montrer les muscles,
01:18:26 montrer qu'il n'a pas perdu de son monopole,
01:18:28 de son statut, malgré
01:18:30 le remaniement où il a été un peu...
01:18:32 Il n'a pas été ménagé.
01:18:34 On dit qu'il a été bousculé. Il aura peut-être pu
01:18:36 perdre son poste à Beauvau.
01:18:38 Et on a un Gabriel Attal qui veut montrer que lui,
01:18:40 il n'a pas lâché la rue de Grenelle,
01:18:42 le ministère de l'Éducation nationale,
01:18:44 malgré le fait qu'il l'ait quitté plus ou moins en pleine tempête.
01:18:46 Au bout de cinq mois, et en laissant,
01:18:48 comme on l'a dit tout à l'heure, des dossiers en suspens,
01:18:50 en ayant commencé le travail,
01:18:52 mais sans le finir.
01:18:54 - Emma Raffovitz,
01:18:56 là, on a un Gabriel Attal qui continue
01:18:58 presque de jouer les ministres de l'Éducation nationale.
01:19:00 - D'accord.
01:19:02 - Bisse, alors ce ne sera pas le seul sujet sur la table,
01:19:04 mais bon, peut-être qu'il y a
01:19:06 un défaut de légitimité.
01:19:08 Il a peut-être l'impression qu'il n'est pas tout à fait légitime
01:19:10 à Matignon et qu'il a l'impression
01:19:12 de laisser un peu en plan les profs et les syndicats
01:19:14 de profs et qu'il se doit de continuer
01:19:16 à aller sur le terrain ?
01:19:18 - Je ne suis pas très mauvaise en analyse psychologique,
01:19:20 donc je ne dirais pas vous dire...
01:19:22 - Ce n'est pas de la psychologie, là.
01:19:24 - Est-ce qu'il se sent légitime ? Je n'en sais rien.
01:19:26 Il a été nommé Premier ministre.
01:19:28 Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'il soit à l'Assemblée nationale
01:19:30 pour prononcer un discours.
01:19:32 - Il n'y a pas de session.
01:19:34 - Il y a un moment où il parle à des parlementaires,
01:19:36 il y a des gens qui se disent qu'il veut y aller.
01:19:38 On n'attend pas grand-chose de Gabriel Attal,
01:19:40 qu'il fasse ça. Moi, qu'il parle devant des professeurs,
01:19:42 qu'il fasse de la communication.
01:19:44 Je suis sûre que ça va donner de très jolis posts Instagram,
01:19:46 mais est-ce que ça va vraiment changer la vie
01:19:48 des petites Françaises et des petits Français
01:19:50 qui sont dans les écoles ?
01:19:52 Est-ce que ça va changer la vie de nos enseignants ?
01:19:54 Je ne suis pas sûre.
01:19:56 J'aimerais bien que ce coup de com' permanent
01:19:58 puisse se mettre un peu en pause
01:20:00 pour que peut-être les gens se mettent au travail,
01:20:02 mais encore une fois, je n'attends pas grand-chose d'eux.
01:20:04 - Alexandre Sabato, le seul travail qui vaille,
01:20:06 c'est celui qui va le faire ferrailler
01:20:08 à l'Assemblée nationale,
01:20:10 où on va assez vite voir
01:20:12 de quel bois il se chauffe.
01:20:14 - Oui, ça va être l'occasion
01:20:16 de tester ce nouveau gouvernement.
01:20:18 Je pense que les questions au gouvernement
01:20:20 de mardi vont être très attendues
01:20:22 pour voir quelle direction
01:20:24 va prendre chaque ministère
01:20:26 et voir ce que ça va donner.
01:20:28 Comme vous l'avez dit, là, c'est de la com' pour le moment.
01:20:30 Je pense qu'il a continué d'aller dans une école
01:20:32 parce que c'est de là que vient sa popularité.
01:20:34 Il a appliqué le programme de Marine Le Pen,
01:20:36 il a gagné en popularité, et je pense que c'est à ça
01:20:38 qu'il doit son poste de Premier ministre aujourd'hui.
01:20:40 - On va écouter Gérald Dedormain, si vous voulez bien.
01:20:42 - Il y a un sentiment, ces derniers jours,
01:20:44 peut-être que l'on se trompe, que les temps sont froids,
01:20:46 parfois glacials, entre vous et le nouveau Premier ministre.
01:20:48 Est-ce que tout se passe bien ?
01:20:50 - D'abord, je suis très honoré
01:20:52 d'être confirmé
01:20:54 dans mes fonctions de ministre de l'Intérieur
01:20:56 et des Outre-mer.
01:20:58 Ça fait 3 ans et demi que j'ai la lourde charge
01:21:00 de mener ce grand ministère régalien
01:21:02 en responsabilité,
01:21:04 avec des moments évidemment très importants.
01:21:06 Je pense aux émeutes
01:21:08 de juillet dernier
01:21:10 et à la préparation des Jeux olympiques et paralympiques,
01:21:12 le plus grand événement mondial
01:21:14 que la France organise une fois par siècle
01:21:16 et qui se double d'autres événements,
01:21:18 comme le 80e anniversaire du débarquement
01:21:20 de Normandie ou de Provence.
01:21:22 C'est une année 2024 extrêmement importante
01:21:24 pour la France et pour la sécurité
01:21:26 au moment où les menaces terroristes n'ont jamais été
01:21:28 aussi importantes, vous le savez.
01:21:30 C'est avec un grand honneur
01:21:32 que je suis heureux
01:21:34 d'être confirmé dans la tête des policiers,
01:21:36 des gendarmes, des agents
01:21:38 et des ministères de l'Intérieur
01:21:40 pour pouvoir mener à bien cette mission de la réussite
01:21:42 du côté sécurité, bien sûr,
01:21:44 des Jeux olympiques et paralympiques
01:21:46 en lien avec ma collègue Amélie-Houdia Casterat
01:21:48 qui va également assurer cette continuité.
01:21:50 Donc ce travail, c'est très important
01:21:52 et doit être mené de façon collégiale,
01:21:54 bien évidemment. Le président de la République a encore redit
01:21:56 l'importance des Jeux olympiques ce matin
01:21:58 et je suis très heureux
01:22:00 d'avoir annoncé
01:22:02 que nous faisons des choses assez extraordinaires
01:22:04 pour ces Jeux olympiques,
01:22:06 notamment au moment où j'installe le nouveau patron du RED.
01:22:08 Vous l'avez compris,
01:22:10 une collaboration
01:22:12 qui est tout à fait inédite
01:22:14 entre GIGN, RED, BRI,
01:22:16 soit pour la série d'ouverture,
01:22:18 c'est très important, soit évidemment
01:22:20 en dehors de la série d'ouverture pour le fonctionnement
01:22:22 de notre pays pendant les Jeux olympiques et paralympiques.
01:22:24 - Et tout cela sous l'autorité de Gabriel Attal,
01:22:26 nouveau Premier ministre, ça se passe bien avec lui ?
01:22:28 Je veux dire, on a le sentiment que vous restez un peu froids.
01:22:30 - Oui, alors vous savez la différence, c'est que moi je suis à la tête de policiers et de gendarmes
01:22:32 qui risquent leur vie de tous les jours, je ne fais pas de commentaires
01:22:34 sur les policiers, j'entends que ce soit votre priorité,
01:22:36 ce n'est pas la mienne, avec le Premier ministre et le Président de la République,
01:22:38 nous allons travailler pour la réussite
01:22:40 de notre pays, j'en suis très heureux.
01:22:42 - Et tout se passe bien avec Gabriel Attal, vous avez des relations ?
01:22:44 - Moi ce qui m'intéresse, monsieur,
01:22:46 c'est le fond du travail, c'est très sérieux,
01:22:48 je l'ai dit,
01:22:50 et quand on est à la tête
01:22:52 du ministère de l'Intérieur,
01:22:54 on essaie de faire des choses sérieuses,
01:22:56 à la tête, me semble-t-il,
01:22:58 de femmes et d'hommes courageux qu'il faut soutenir.
01:23:00 - Il y a deux nouvelles ministres, monsieur le ministre,
01:23:02 qui sont présents au gouvernement, deux personnes que vous connaissez bien,
01:23:04 à savoir Catherine Gauthrain et Rachida Dati,
01:23:06 Rachida Dati qui n'a pas toujours été très tendre avec vous
01:23:08 par le passé, comment est-ce que vous pourriez agir ici à son arrivée
01:23:10 dans le gouvernement ? - Donc je sens que vous êtes vraiment attaché
01:23:12 à l'intérêt général, au travail de fond
01:23:14 et à la réussite de la sécurité des Français,
01:23:16 je n'ai pas de commentaire à faire, je suis très heureux
01:23:18 de travailler dans ce nouveau gouvernement,
01:23:20 ça fait quasiment 7 ans que je suis ministre du Président
01:23:22 de la République, et à la tête du ministère
01:23:24 de l'Intérieur, qui est un ministère, je crois,
01:23:26 qui demande un peu de concentration et pas de commentaire politique.
01:23:28 Je laisserai les commentaires aux commentateurs,
01:23:30 moi ce qui m'intéresse c'est un travail de fond,
01:23:32 donc sauf si vous avez des questions
01:23:34 sur le fond du ministère de l'Intérieur,
01:23:36 il me semble que c'est un événement assez étonnant
01:23:38 puisque ça fait 100 ans qu'on n'a pas organisé
01:23:40 les Jeux Olympiques à Paris,
01:23:42 et une cérémonie d'ouverture avec
01:23:44 des centaines de milliers de personnes,
01:23:46 et des milliards de personnes qui sont là,
01:23:48 c'est absolument nouveau,
01:23:50 puisque ça n'a jamais été organisé,
01:23:52 il n'y a jamais eu de cérémonie d'ouverture dans un stade,
01:23:54 je suis très content de faire partie de cette association.
01:23:56 - Merci.
01:23:58 - Voilà, vous l'aurez compris l'image,
01:24:00 mais on a compris le propos quand même,
01:24:02 Lucas Jakubowicz,
01:24:04 on sent qu'il est heureux de présenter
01:24:06 le dispositif des Jeux Olympiques lui-même,
01:24:08 il s'est un peu émancipé de l'image
01:24:10 et de la parole écrasante
01:24:12 d'un Gabriel Attal l'autre jour,
01:24:14 puisque lui n'avait pas le droit de citer, on s'en souvient,
01:24:16 et puis il esquive un peu les questions
01:24:18 qui ont trait aux égaux des uns et des autres,
01:24:20 assez habilement d'ailleurs.
01:24:22 - Oui, il a l'air content d'être maintenu,
01:24:24 il a l'air d'être avi de parler du fond,
01:24:26 de parler des questions de politique politienne,
01:24:28 je le comprends, il est dans son rôle,
01:24:30 et puis pour reprendre, on va dire,
01:24:32 l'antienne de communication,
01:24:34 il est à sa tâche.
01:24:36 Voilà, rien de plus à dire.
01:24:38 - Alexandre Sabatou, comment vous l'avez trouvé,
01:24:40 quand il parle d'un domaine qu'a priori, il maîtrise ?
01:24:42 - Ecoutez, moi,
01:24:44 j'aimerais plutôt réagir sur le fait
01:24:46 que sur le terrain, j'ai énormément de personnes
01:24:48 qui s'inquiètent de ces Jeux Olympiques,
01:24:50 on est dans une période de vœux
01:24:52 où c'est quelque chose qu'on se souhaite,
01:24:54 2023 a été une année
01:24:56 pas spécialement terrible pour les Français,
01:24:58 en 2024, on espère qu'elle sera mieux
01:25:00 et qu'on va faire la fête pour les JO,
01:25:02 mais que ce soit les policiers ou les habitants,
01:25:04 il n'y a pas cet esprit qui est infusé,
01:25:06 les gens s'inquiètent énormément,
01:25:08 notamment de la cérémonie d'ouverture
01:25:10 qui ne peut pas être sécurisée
01:25:12 comme c'est annoncé dans la presse,
01:25:14 et donc les gens s'inquiètent énormément
01:25:16 et j'espère que Darmanin sera pour une fois
01:25:18 à la hauteur de l'événement.
01:25:20 - C'est vrai qu'il y a un certain nombre d'inquiétudes
01:25:22 sur la scène, alors évidemment
01:25:24 ça a beaucoup de panache,
01:25:26 ça tranche avec ce qu'on connaît d'ordinaire,
01:25:28 néanmoins je crois que c'est Frédéric Péchenard
01:25:30 qui préconisait qu'il y a un plan B
01:25:32 dans la tête du gouvernement.
01:25:34 - Un avoueur qui parle
01:25:36 de le maintien
01:25:38 de cette cérémonie
01:25:40 sur les berges de la scène
01:25:42 comme quelque chose de criminel.
01:25:44 - Carrément.
01:25:46 Et Mara Fovis, vous faites partie de ceux qui s'inquiètent
01:25:48 quand même quelque peu de la teneur
01:25:50 venue de cette première soirée
01:25:52 des JO.
01:25:54 - C'est évidemment un événement qu'on attend
01:25:56 tous et qui a une ampleur telle
01:25:58 qui je pense évidemment
01:26:00 peut inquiéter. Moi ce que je crois
01:26:02 c'est qu'on a des équipes formidables
01:26:04 qui sont aujourd'hui mobilisées
01:26:06 dans tous les ministères mais aussi spécifiquement
01:26:08 autour des Jeux Olympiques de Paris 2024
01:26:10 et qui sont au travail pour que tout se passe au mieux.
01:26:12 Moi j'ai des espaces
01:26:14 d'inquiétude, je pense notamment effectivement
01:26:16 au sujet de la sécurité, je pense aussi au transport.
01:26:18 Aux transports en Ile-de-France
01:26:20 qui aujourd'hui sont
01:26:22 dans une situation
01:26:24 qu'on sait compliquée, qui
01:26:26 ont en plus de ça perdu
01:26:28 certains ministres qui ne faisaient pas grand chose
01:26:30 mais qui ont encore une fois perdu
01:26:32 de chef de projet on va dire.
01:26:34 Une Valérie Pécresse qui a l'air finalement de peu
01:26:36 s'intéresser à ce sujet là. Moi j'ai peur.
01:26:38 Comment allons-nous finalement accueillir dignement
01:26:40 des citoyens
01:26:42 du monde entier dans nos
01:26:44 transports qui, on le sait aujourd'hui, ne sont pas
01:26:46 à la hauteur de ce qu'on pourrait attendre
01:26:48 et effectivement cette soirée d'ouverture
01:26:50 qui est importante mais les Jeux Olympiques ce n'est pas
01:26:52 qu'une soirée, c'est aussi
01:26:54 des services publics du quotidien qui aujourd'hui
01:26:56 ne sont pas je crois à la hauteur notamment
01:26:58 en raison de la région Ile-de-France.
01:27:00 Parlons aussi de tout ce qui ne va pas
01:27:02 et de la colère des policiers. Vous savez qu'il y a
01:27:04 plusieurs syndicats qui en ordre dispersé
01:27:06 manifestent pour présenter
01:27:08 un peu leur cahier de doléances et dire
01:27:10 on n'a pas l'organigramme,
01:27:12 on n'a pas le planning, on ne sait pas à quelle sauce
01:27:14 on va être remangé réellement. Il y a un continuum
01:27:16 de sécurité qui est censé s'établir aussi avec
01:27:18 des sociétés privées sans qu'on sache si
01:27:20 elles ont recruté et si le profil de ceux qui
01:27:22 sont recrutés est tout à fait
01:27:24 fiable et puis en effet il y a la question
01:27:26 du logement à Paris. On craint
01:27:28 de ne pas avoir suffisamment
01:27:30 de logements disponibles ce qui est quand même assez
01:27:32 aberrant parce qu'on avait un certain
01:27:34 on pouvait espérer un certain
01:27:36 degré de préparation quand même Raphaël.
01:27:38 Oui en fait il y a une inquiétude qui est
01:27:40 immense du côté des forces de l'ordre
01:27:42 qui ont appelé à sécuriser
01:27:44 ces Jeux Olympiques. D'abord
01:27:46 ils sont épuisés. Il l'était déjà avant
01:27:48 ces Jeux Olympiques. Ils ont connu une année
01:27:50 assez terrible en 2023
01:27:52 avec on s'en
01:27:54 souvient
01:27:56 les manifestations contre la réforme
01:27:58 de la retraite puis les émeutes
01:28:00 au début de l'été.
01:28:02 Bref ils sont sous pression en permanence
01:28:04 et aujourd'hui finalement ils sont
01:28:06 empêchés de
01:28:08 prendre leur congé, de pouvoir poser
01:28:10 leur congé parce qu'il faut
01:28:12 absolument que les forces de l'ordre soient
01:28:14 en pleine capacité c'est-à-dire
01:28:16 quasiment toutes les personnes sur le terrain
01:28:18 à l'occasion de ces JO. Et donc
01:28:20 on sent très bien que
01:28:22 je pense que la sécurisation
01:28:24 des Jeux sera assurée
01:28:26 mais c'est l'après qui est peut-être le plus inquiétant encore
01:28:28 pour eux parce qu'ils sont au bout du rouleau
01:28:30 et qu'on leur demande toujours davantage.
01:28:32 Alexandre Sabatou, certains nous disaient, on en a
01:28:34 reçu sur ce plateau cette semaine
01:28:36 au fond il y a l'agenda
01:28:38 celui qu'on connaît mais on n'est jamais
01:28:40 à l'abri que d'autres choses se greffent parce qu'on l'a
01:28:42 vu avec les manifestations
01:28:44 les actes terroristes également
01:28:46 où ils sont toujours sur le qui-vive
01:28:48 et là on ne tiendra vraiment pas la distance
01:28:50 parce qu'on n'est déjà pas en mesure d'assurer
01:28:52 tout ce qu'on nous demande avec un calendrier
01:28:54 prévisionnel donc
01:28:56 après les JO il y aura encore
01:28:58 autre chose. Jusqu'où peut-on tenir
01:29:00 à flux tendu comme ça ?
01:29:02 C'est une bonne question, moi je me pose la question
01:29:04 est-ce qu'il y a un pilote dans l'avion ?
01:29:06 C'est ça les projets, il y a des aléas
01:29:08 il faut pouvoir y répondre
01:29:10 mais là comme vous le dites on voit qu'on est en flux tendu
01:29:12 et donc
01:29:14 on n'est pas prêt en cas de
01:29:16 problème.
01:29:18 Lucas Jokubovitz, allez-y.
01:29:20 Si on peut ajouter quelque chose, tout à l'heure on parlait de l'école et de la
01:29:22 crise dans l'enseignement
01:29:24 avec des professeurs absents, des classes
01:29:26 qui ferment, mais il va se trouver exactement
01:29:28 le même problème dans la police où aujourd'hui il y a une
01:29:30 véritable crise des vocations
01:29:32 aujourd'hui
01:29:34 les policiers
01:29:36 s'inquiètent de ne pas voir
01:29:38 de jeunes se présenter
01:29:40 vouloir revêtir l'uniforme
01:29:42 c'est l'une de leurs plus grandes craintes pour demain.
01:29:44 Lucas, pardon, je vous ai coupé
01:29:46 en plein vol. C'est ma faute. Sur la sécurisation
01:29:48 des Jeux Olympiques ?
01:29:50 Non, sur les policiers en général qui disent
01:29:52 voilà on est mis à rude épreuve, événement
01:29:54 après événement, on ne nous paye pas
01:29:56 adéquatement, alors la revalorisation salariale
01:29:58 n'en parlons pas, les 20 millions
01:30:00 d'heures n'en parlons pas, et puis
01:30:02 ces plannings qui sont
01:30:04 qui sont terribles. J'ai encore
01:30:06 en mémoire un policier qui nous disait
01:30:08 parfois il y a des couples de policiers
01:30:10 et qui vont être mobilisés
01:30:12 pour les JO, on sait qu'il y aura
01:30:14 30 à 35 000
01:30:16 policiers mobilisés chaque jour, je crois que c'est 40 000 pour la seule
01:30:18 soirée d'ouverture. Qu'est-ce qu'on fait
01:30:20 de nos enfants ? Ils seront en vacances scolaires
01:30:22 il va falloir qu'on les fasse
01:30:24 garder, ça va induire un coût
01:30:26 supplémentaire, on n'a pas
01:30:28 de prime particulière qui nous sera louée à ce moment-là
01:30:30 donc ça veut dire qu'on leur demande toujours plus
01:30:32 mais derrière il n'y a pas les petits coups de pouce
01:30:34 qui vont bien. Ok,
01:30:36 si c'est ça, alors moi je vous dirais que finalement
01:30:38 les policiers sont exactement dans la même situation
01:30:40 que beaucoup de fonctionnaires, notamment les profs
01:30:42 c'est-à-dire sous-payés, crise d'évocation
01:30:44 sentiment d'être pressurisé
01:30:46 d'avoir une hiérarchie très pesante
01:30:48 donc il n'y a pas de
01:30:50 entre guillemets de particularité policière
01:30:52 sur le sujet, c'est toute la fonction
01:30:54 publique qui est sujette
01:30:56 à ce type d'enjeu.
01:30:58 Bon, alors je vais remercier
01:31:00 certains d'entre vous qui étaient restés pour le
01:31:02 débat politique, on va faire un changement de plateau
01:31:04 avec un nouveau thème que je vais
01:31:06 vous soumettre. Merci
01:31:08 aux uns et aux autres d'être venus pour quelques instants
01:31:10 bien sûr. Je voudrais qu'on parle de ces trois
01:31:12 cambriolages qui ont eu lieu en l'espace
01:31:14 de seulement 48 heures.
01:31:16 C'est l'horrible
01:31:18 déconvenue qu'a subie une restauratrice
01:31:20 qui est installée hier dans le
01:31:22 Var. Donc par trois fois
01:31:24 elle a vécu cet événement traumatisant
01:31:26 au point de ne plus endormir la nuit.
01:31:28 Regardez, Tania Thiolet
01:31:30 est en Crédit Hôtel pour le reportage.
01:31:32 Je n'ai même pas la force de ranger.
01:31:34 Je n'ai plus de force. Je suis fatiguée.
01:31:36 Une restauratrice
01:31:38 exténuée.
01:31:40 Le 19 décembre dernier,
01:31:42 alors que Béatrice est absente de chez elle,
01:31:44 un homme s'introduit à son domicile pour le
01:31:46 cambrioler. Avertie par son
01:31:48 voisin qui dispose de cette caméra de
01:31:50 vidéosurveillance, elle prévient la police.
01:31:52 Ils se sont montrés
01:31:54 un peu rassurants
01:31:56 en me disant
01:31:58 des cambriolages, malheureusement, il y en a plein.
01:32:00 Et puis
01:32:02 ne vous inquiétez pas,
01:32:04 ils ne reviendront pas.
01:32:06 Seulement 48 heures
01:32:08 plus tard, plusieurs individus
01:32:10 cambriolent à nouveau son domicile et
01:32:12 dévalissent son restaurant. Des bijoux,
01:32:14 une importante somme d'argent
01:32:16 pour cette mère qui élève seule ses enfants.
01:32:18 Le préjudice financier correspond
01:32:20 à cinq semaines de travail.
01:32:22 Ils ont fait
01:32:24 tous les placards,
01:32:26 ils ont fait
01:32:28 les placards à sous-vêtements.
01:32:30 Et à cela s'ajoute
01:32:32 un sentiment de peur permanent.
01:32:34 Ça fait deux ou trois ans que je sentais
01:32:36 qu'il y avait de la sécurité,
01:32:38 mais là je vais dire, on est touché plein
01:32:40 fer et j'ai peur parce que
01:32:42 j'entends des bruits.
01:32:44 C'est compliqué.
01:32:46 Béatrice a porté plainte
01:32:48 et a su reconnaître l'identité
01:32:50 de l'un des cambrioleurs.
01:32:52 Elle veut réouvrir son restaurant,
01:32:54 même si cela lui est aujourd'hui très difficile.
01:32:56 Raphaël Stainville est toujours avec moi.
01:32:58 Je rappelle que vous êtes toujours au JDD,
01:33:00 à vos côtés, Alice Cordier, présidente
01:33:02 du collectif Nemesis. Merci
01:33:04 d'être là, Alice, et bien sûr
01:33:06 Édouard Lavollée pour Valeurs Actuelles
01:33:08 qui est restée également.
01:33:10 Ça crève cœur, là, ce qu'elle vit
01:33:12 et on précise quand même au passage,
01:33:14 Alice, on va peut-être commencer avec vous,
01:33:16 que ces cambriolages,
01:33:18 ils sont en nette recrudescence,
01:33:20 alors dans le sud, c'est vrai,
01:33:22 le Var et les Alpes-Maritimes
01:33:24 qui sont de toute façon particulièrement
01:33:26 touchés de manière presque systémique,
01:33:28 mais là, il y a quand même une vague en plus.
01:33:30 Et puis, en Ile-de-France, on a entendu un certain
01:33:32 nombre de cas assez retentissants, y compris
01:33:34 de personnes un peu connues,
01:33:36 ces dernières semaines qui en ont fait les frais,
01:33:38 sans que ça aboutisse à des interpellations
01:33:40 parce que quand même, là, on imagine
01:33:42 que certains ont frappé par plusieurs fois cette restauratrice
01:33:44 et ils sont toujours dans la nature.
01:33:46 - En effet, même si visiblement, elle en a identifié.
01:33:48 Alors en effet, les chiffres des cambriolages,
01:33:50 il y a une augmentation de 11% pour l'année 2022.
01:33:52 Et là, en 2023,
01:33:54 les chiffres de l'insécurité sortent,
01:33:56 vous savez, ce fameux sentiment qui, visiblement,
01:33:58 n'en est plus vraiment un puisque tous les indicateurs
01:34:00 de violence sont en hausse.
01:34:02 Les coups et blessures volontaires, on est sur un record
01:34:04 de 362 000, on a 1000 agressions
01:34:06 par jour. Les coups et blessures,
01:34:08 c'est quand même une augmentation de 63%
01:34:10 depuis 2017,
01:34:12 donc on espère que le gouvernement va faire preuve d'un tout petit
01:34:14 peu d'humilité, puisqu'il paraît que
01:34:16 c'était quand même quelque chose,
01:34:18 la lutte contre l'insécurité était quelque chose
01:34:20 normalement qu'Emmanuel Macron
01:34:22 voulait anticiper.
01:34:24 Donc voilà, on est passé de 222 000
01:34:26 à 362 000
01:34:28 depuis 2017, ce qui est énorme.
01:34:30 - Alors, régulièrement,
01:34:32 on se targue d'avoir un bilan
01:34:34 tout à fait satisfaisant en matière
01:34:36 de sécurité. Tout cela a été un peu battu
01:34:38 en brèche par les derniers rapports qui ont été
01:34:40 pondus, y compris cette semaine, sur la délinquance.
01:34:42 - Oui, oui, tout à fait. Et même moi, ce qui m'inquiète plus,
01:34:44 c'est finalement, quand l'État manque
01:34:46 à ses devoirs, qu'est-ce que vont faire
01:34:48 les citoyens ? Et là, on a
01:34:50 la tentation de l'autodéfense qui va devenir de plus en plus
01:34:52 prégnante. C'est-à-dire que cette femme qui a été
01:34:54 cambriolée trois fois, qu'est-ce qui va se passer la quatrième fois ?
01:34:56 Elle va soit s'inscrire à un centre de tir,
01:34:58 se doter d'une carabine, et ça,
01:35:00 il ne faut pas l'encourager, bien sûr, mais ça peut finir
01:35:02 dans un instant. Aujourd'hui, on a de plus en plus
01:35:04 de jeunes femmes, de jeunes hommes qui s'inscrivent
01:35:06 dans des clubs de karaté
01:35:08 pour pouvoir se défendre. Et tout ça, c'est lié
01:35:10 aux devoirs de l'État, aux manquements de l'État
01:35:12 qui montrent
01:35:14 qu'aujourd'hui, les Français ne sont pas protégés.
01:35:16 - C'est vrai qu'il y a cette tentation, peut-être,
01:35:18 de devoir s'organiser soi-même.
01:35:20 On l'a vu, d'ailleurs, dans un certain nombre de reportages.
01:35:22 C'est...
01:35:24 Comment dire ? C'est
01:35:26 voisins vigilants qui se mettent en place,
01:35:28 qui font des rondes, qui, parfois,
01:35:30 se mettent
01:35:32 en embuscade dans la nature,
01:35:34 en attendant ou en croyant débusquer les voleurs.
01:35:36 Enfin, c'est pas
01:35:38 aux citoyens d'en venir à ça. Et puis, les services publics,
01:35:40 pardon, mais on paie aussi pour ça. - Non, c'est pas aux citoyens
01:35:42 d'assumer cette charge. Normalement,
01:35:44 c'est à la charge de l'État.
01:35:46 Mais, d'une certaine manière, Emmanuel Macron,
01:35:48 en assumant et en appelant
01:35:50 presque de ses voeux... Alors, de ses voeux,
01:35:52 c'est exagéré, mais en tout cas, en appelant
01:35:54 à une société de la vigilance...
01:35:56 Alors, il faisait l'État
01:35:58 de la menace terroriste, mais ça va
01:36:00 en fait bien au-delà. C'est-à-dire que face
01:36:02 à l'insécurité grandissante,
01:36:04 tout un chacun, aujourd'hui,
01:36:06 est amené à
01:36:08 un seuil de
01:36:10 vigilance pour
01:36:12 se prémunir de ce qui pourrait
01:36:14 arriver. Ça montre, effectivement,
01:36:16 ça a été dit par Édouard, la faillite
01:36:18 de l'État dans ses missions
01:36:20 régaliennes. Et c'est
01:36:22 là où c'est assez paradoxal. C'est que
01:36:24 à la fois, on nous vante à longueur
01:36:26 de journée un ministre de l'Intérieur
01:36:28 dont l'énergie,
01:36:32 les programmes,
01:36:34 notamment en matière de lutte contre les stupéfiants,
01:36:36 seraient absolument
01:36:38 incroyables. Et il y a un bilan
01:36:40 qui est juste confondant
01:36:42 et qui montre que malgré, peut-être,
01:36:44 un certain nombre d'efforts,
01:36:46 le déploiement d'une certaine énergie,
01:36:48 ça ne suffit pas
01:36:50 à ramener
01:36:52 l'équilibre
01:36:54 dans le pays. - Alors, je vous propose
01:36:56 d'avoir un témoignage
01:36:58 et que j'imagine, d'ores et déjà,
01:37:00 assez fort, parce que je connais
01:37:02 un petit peu ce qui lui est arrivé.
01:37:04 Nous sommes en ligne avec Thomas Brocard.
01:37:06 Bonjour. Merci beaucoup d'être
01:37:08 avec nous en direct. Vous habitez à
01:37:10 Cognac, qui se trouve en Charente.
01:37:12 Vous êtes buraliste
01:37:14 et vous avez été victime, avec votre
01:37:16 compagne, d'un braquage
01:37:18 qui a eu lieu à Marmé
01:37:20 ce jeudi matin, très tôt le matin,
01:37:22 je crois. J'imagine
01:37:24 l'état de stress,
01:37:26 de traumatisme même, qui est le
01:37:28 vôtre aujourd'hui, parce que c'est très frais.
01:37:30 Racontez-nous ce qui vous est arrivé et quelle a été
01:37:32 l'issue de cette épreuve.
01:37:34 - Eh bien, bonjour
01:37:36 à tous. On a été
01:37:38 braqué hier matin à 7h
01:37:40 par un individu
01:37:42 à Marmé.
01:37:44 Vous m'accompagnez, moi.
01:37:46 Je m'en suis pas
01:37:48 aperçu
01:37:50 immédiatement.
01:37:52 Dès que je m'en suis
01:37:54 aperçu de ce
01:37:56 braquage, j'ai
01:37:58 foncé sur l'individu,
01:38:00 quitte à perdre ma vie,
01:38:02 parce que comme on est
01:38:04 de moins en moins protégé par l'État,
01:38:06 il faut se
01:38:08 protéger nous-mêmes.
01:38:10 Voilà.
01:38:12 - Je sens que vous êtes
01:38:14 extrêmement choqué. Vous avez
01:38:16 été pris en charge. On vous a
01:38:18 dirigé à la fois
01:38:20 pour recueillir votre plainte.
01:38:22 Est-ce qu'on vous a peut-être même pris en charge
01:38:24 ou proposé une prise en charge psychologique ?
01:38:26 Parce que c'est quelque chose, effectivement, qui marque.
01:38:28 - Oui,
01:38:30 mais il y a
01:38:32 des moments où ça va, et puis il y a
01:38:34 des moments où ça va pas trop.
01:38:36 - Oui. C'est la première fois
01:38:38 que vous vous faisiez face à un tel
01:38:40 braquage ?
01:38:42 - Oui.
01:38:44 - Oui. - Oui, oui.
01:38:46 - Et vous avez des nouvelles
01:38:48 de ce qui s'est passé après ? Où en est l'enquête ?
01:38:50 Est-ce qu'on connaît ces individus ?
01:38:52 - Il faut me dire que
01:38:54 on tient à remercier le commissariat
01:38:56 de Cognac, parce qu'ils sont
01:38:58 à fond derrière nous.
01:39:00 - Bon.
01:39:02 - Pendant la plainte que j'ai
01:39:04 déposée hier,
01:39:06 je me suis aperçu que
01:39:08 là-bas, tous les services étaient
01:39:10 à fond derrière nous.
01:39:12 Ils étaient dans
01:39:14 tous les papiers, dans toutes les recherches.
01:39:16 Leur travail est formidable.
01:39:18 - On sent que
01:39:20 vous êtes extrêmement secoué,
01:39:22 extrêmement ému.
01:39:24 Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous,
01:39:26 concrètement ? C'était important
01:39:28 pour vous de relayer ce qui vous est arrivé ?
01:39:30 - Il faudrait que vous voyez,
01:39:32 par exemple, quand on entend
01:39:34 le minifre Dupont-Moretti
01:39:36 qui lui dit
01:39:38 qu'il y a une sensation de...
01:39:40 un ressenti
01:39:42 d'insécurité, il n'a qu'à prendre
01:39:44 notre place, vous voyez. Il va voir.
01:39:46 Évidemment, lui, il est entouré
01:39:48 par une ribambelle
01:39:50 de policiers. Il ne craint
01:39:52 rien. Nous, on joue notre vie
01:39:54 pour, je peux vous dire, pas grand-chose
01:39:56 en plus.
01:39:58 - Oui, c'est sûr que quand on n'y est pas confronté,
01:40:00 c'est difficile
01:40:02 d'en parler. Est-ce qu'il y a eu
01:40:04 des actes de violence
01:40:06 qui ont été commis à l'occasion de ce braquage ?
01:40:08 Ou le simple fait
01:40:10 qu'ils ébranlent leur arme
01:40:12 suffit à vous traumatiser ?
01:40:14 - Eh bien,
01:40:16 il nous a
01:40:18 menacés
01:40:20 directement avec
01:40:22 son pistolet.
01:40:24 J'ai été au contact
01:40:26 au plus que j'ai pu.
01:40:28 Il a reculé, il s'est mis dans l'entrebas,
01:40:30 il manque la voix.
01:40:32 Il a demandé les billets. Ma compagne
01:40:34 lui donnait les billets
01:40:36 au goût à goutte.
01:40:38 Et puis, voilà,
01:40:40 on lui a donné 50 euros.
01:40:42 Mais vous imaginez tout ça pour 50 euros ?
01:40:44 - Merci beaucoup,
01:40:46 M. Brochard, d'avoir répondu
01:40:48 à nos questions. On vous souhaite évidemment
01:40:50 de vous retaper et que l'enquête
01:40:52 puisse suivre son cours adéquatement.
01:40:54 Et on sera là, évidemment, pour le relayer.
01:40:56 Autre image, autre thème de l'actualité
01:40:58 cet après-midi, c'est évidemment ce déplacement
01:41:00 de Gabriel Attal
01:41:02 auprès d'élèves du collège
01:41:04 Saint-Exupéry, avec qui il a passé un certain
01:41:06 temps à l'intérieur.
01:41:08 Voilà, il prend le haut-parleur et il s'adresse à eux.
01:41:10 [Cris de joie]
01:41:12 [Cris de joie]
01:41:14 [Cris de joie]
01:41:16 - Alors, vous faites pas mal, attention.
01:41:18 Donc on est là
01:41:20 avec la nouvelle ministre
01:41:22 de l'Éducation nationale, qui s'occupe aussi
01:41:24 des sports, Amélie Oudea Casterat.
01:41:26 - Salut les enfants !
01:41:28 - Ça va ? - Ça va, ça s'est bien passé
01:41:30 la journée ? - Oui !
01:41:32 - Vous l'aimez, votre collège ?
01:41:34 - Oui !
01:41:36 - Bon bah super.
01:41:38 Travaillez bien !
01:41:40 [Cris de joie]
01:41:42 [Cris de joie]
01:41:44 [Cris de joie]
01:41:46 - C'est vrai, vous êtes gentils, merci.
01:41:48 - Merci, vous êtes gentils avec vos professeurs,
01:41:50 avec les AED,
01:41:52 avec tout le monde.
01:41:54 - Merci.
01:41:56 - Merci.
01:41:58 - Doucement.
01:42:00 - Je vais prendre un bière.
01:42:02 [Rires]
01:42:04 - Les deux là, ils sont prêts ?
01:42:06 - Oui, les deux là, ils sont prêts.
01:42:08 - Oui, mais soyez gentils avec eux.
01:42:10 Comme avec vos professeurs.
01:42:12 - Oui, c'est important.
01:42:14 - Doucement, doucement.
01:42:16 - Bon allez, merci.
01:42:18 - Merci à vous.
01:42:20 - Au revoir.
01:42:22 [Cris de joie]
01:42:26 [Cris de joie]
01:42:28 [Cris de joie]
01:42:30 [Cris de joie]
01:42:32 [Cris de joie]
01:42:34 [Cris de joie]
01:42:36 [Cris de joie]
01:42:38 [Cris de joie]
01:42:40 [Cris de joie]
01:42:42 [Cris de joie]
01:42:44 - Je vais vous demander de reculer, s'il vous plaît.
01:42:46 [Cris de joie]
01:42:48 [Cris de joie]
01:42:50 [Cris de joie]
01:42:52 - On va faire un selfie,
01:42:54 donc restez tranquille, s'il vous plaît.
01:42:56 [Cris de joie]
01:42:58 [Cris de joie]
01:43:00 [Cris de joie]
01:43:02 - On vous enverra la photo.
01:43:04 [Cris de joie]
01:43:06 - Vous êtes prêts ?
01:43:08 [Cris de joie]
01:43:10 [Cris de joie]
01:43:12 [Cris de joie]
01:43:14 [Cris de joie]
01:43:16 [Cris de joie]
01:43:18 [Cris de joie]
01:43:20 - Mesdemoiselles, messieurs,
01:43:22 c'est avec l'autorisation exceptionnelle
01:43:24 de monsieur le Premier ministre,
01:43:26 en tant que ministre de l'Education nationale,
01:43:28 parce qu'à partir de lundi,
01:43:30 vous avez un téléphone à cette heure-là.
01:43:32 Merci beaucoup.
01:43:34 - Vous êtes exceptionnel, absolument.
01:43:36 - Merci.
01:43:38 [Cris de joie]
01:43:40 [Cris de joie]
01:43:42 - Merci, bravo, t'as bien parlé.
01:43:44 [Cris de joie]
01:43:46 - Tu veux que je te prenne en photo ?
01:43:48 - Oui, s'il vous plaît.
01:43:50 [Cris de joie]
01:43:52 - Voilà.
01:43:54 Un accueil des plus chaleureux pour Gabriel Attal,
01:43:56 dont on pourrait croire qu'il est encore ministre de l'Education.
01:43:58 Il était dans un collège à Andrézis,
01:44:00 dans les Yvelines.
01:44:02 Ça vous a inspiré quoi,
01:44:04 ce selfie ?
01:44:06 En tout cas, la jeunesse fait qu'effectivement,
01:44:08 il y a une forme de proximité qui s'établit
01:44:10 assez facilement.
01:44:12 - On a eu l'hyper-président Nicolas Sarkozy,
01:44:14 on a l'hyper-premier ministre Gabriel Attal,
01:44:16 qui se démultiplie pendant ses premiers jours.
01:44:18 On ne sait pas combien de jours il va pouvoir tenir comme ça.
01:44:20 Donc là, il est auprès de sa ministre
01:44:22 de l'Education nationale, Amélie Oudéa-Cassaret.
01:44:24 Comme vous l'avez dit, on a l'impression que c'est lui,
01:44:26 le ministre de l'Education.
01:44:28 Il est dans cette volonté d'être omniprésent,
01:44:30 de montrer que malgré son jeune âge,
01:44:32 et on sait certaines réticences d'autres ministres,
01:44:34 il est apprécié de ses collègues.
01:44:36 C'est de la pure communication.
01:44:38 Je ne suis pas sûr que les Français soient
01:44:40 vraiment réceptifs à ce genre de messages.
01:44:42 Mais bon, il est dans son rôle pour l'instant.
01:44:44 C'est du Gabriel Attal pur jus,
01:44:46 pur macronien, donc pur communicant.
01:44:48 - On est sur un quatrième jour
01:44:50 à Matignon.
01:44:52 Troisième déplacement,
01:44:54 ça avait commencé dans le Pas-de-Calais,
01:44:56 auprès de ceux qui ont souffert des intempéries,
01:44:58 vous en souvenez.
01:45:00 Puis, effectivement, auprès de Gérald Darmanin,
01:45:02 l'image a été largement commentée dans un commissariat
01:45:04 du Val-d'Oise.
01:45:06 Et là, en redéplacement
01:45:08 sur le terrain de l'éducation,
01:45:10 manière de dire, voilà,
01:45:12 je vais continuer à regarder d'assez près
01:45:14 les dossiers, et je n'ai pas
01:45:16 complètement déserté la place à l'Escordier.
01:45:18 - Oui, alors, moi, ça me fait penser
01:45:20 aussi à Jordane Bardella.
01:45:22 Ces images au milieu des jeunes,
01:45:24 les selfies, les différentes photos,
01:45:26 le fait qu'ils se fassent acclamer, etc.
01:45:28 C'est des images qu'on a vues il y a quelques mois
01:45:30 de Jordane Bardella, qui était un petit peu
01:45:32 traitée comme une star de télé-réalité,
01:45:34 et ce qui avait surpris énormément de monde,
01:45:36 parce que c'était des vidéos
01:45:38 qui avaient fait énormément de bruit sur les réseaux sociaux,
01:45:40 et où, en effet, on se rendait compte
01:45:42 que Jordane Bardella, de par sa jeunesse aussi,
01:45:44 attisait
01:45:46 une certaine énergie
01:45:48 et une certaine
01:45:50 union
01:45:52 des étudiants, des lycéens autour de lui.
01:45:54 Et moi, je pense que, de toute façon,
01:45:56 le choix
01:45:58 de Dattale n'est pas
01:46:00 anodin. On sait aussi qu'il a été là
01:46:02 puisque le nôtre président de la République parle d'une
01:46:04 régénération,
01:46:06 en vue notamment des Européennes,
01:46:08 puisqu'Emmanuel Macron a évidemment ça
01:46:10 dans le viseur. On sait que Jordane
01:46:12 Bardella est un des grands favoris des
01:46:14 Européennes, qu'il va falloir que Renaissance
01:46:16 soit à la hauteur et ait une figure de proue
01:46:18 mis en avant et un modèle.
01:46:20 On sait aussi qu'Emmanuel Macron ne pourra pas
01:46:22 se représenter, il a son deuxième quinquennat.
01:46:24 Donc, il faut des nouvelles têtes,
01:46:26 des nouvelles têtes qui soient sur le devant de la scène
01:46:28 et qui puissent être à la hauteur du
01:46:30 Rassemblement National, qui est haut dans les sondages.
01:46:32 Et moi, je le vois là, dans cette façon
01:46:34 de K. Gabriel Attal, d'être proche des jeunes,
01:46:36 de multiplier les happenings
01:46:38 et d'être proche aussi de la foule,
01:46:40 au sein de la police, au sein des écoles.
01:46:42 Une forme aussi de rivalité qui se met
01:46:44 en place avec Jordane Bardella.
01:46:46 Une rivalité qu'on a envisagée
01:46:48 depuis un certain temps quand même.
01:46:50 Tout cela va donc se résumer à un concours de popularité.
01:46:52 Est-ce que ça peut prendre, Raphaël Stainville ?
01:46:54 Médiatiquement, ça prend parce que
01:46:56 je pense que le microcosme
01:46:58 est toujours enclin
01:47:00 à se saisir des nouvelles histoires,
01:47:02 des nouveaux duels.
01:47:04 Après, dans l'esprit des Français, c'est si loin
01:47:06 de leur préoccupation. D'abord, la présidentielle,
01:47:08 c'est très loin, même les Européennes en 2024.
01:47:10 C'est très loin pour un
01:47:12 certain nombre de Français,
01:47:14 pour qui la seule urgence,
01:47:16 c'est de savoir comment ils vont boucler à la fin du mois.
01:47:18 Après, c'est vrai, il faut le reconnaître.
01:47:20 C'est aussi pour ça qu'Emmanuel Macron
01:47:22 l'a propulsé à Matignon.
01:47:24 C'est une bête de com'.
01:47:26 Ce qu'on a vu là, c'était un pur moment
01:47:28 de communication du Premier ministre
01:47:30 qui se saisit d'un bigaphone
01:47:32 au Premier ministre qui se fait prendre
01:47:34 en selfie,
01:47:36 ovationné par des élèves
01:47:38 qui, avec d'autres ministres,
01:47:40 probablement auraient été chahutés.
01:47:42 C'est quelqu'un qui sait y faire
01:47:44 de par sa jeunesse,
01:47:46 de par une manière d'être.
01:47:48 Mais le reste,
01:47:50 tout ce qui est
01:47:52 de l'ordre de la politique aérie
01:47:54 et du commentaire politique,
01:47:56 je pense que les Français
01:47:58 sont totalement indifférents
01:48:00 à ce genre de
01:48:02 mise en scène, jusqu'au fait
01:48:04 d'imaginer, comme certains l'écrivent
01:48:06 déjà, que l'après-Macron
01:48:08 a déjà commencé, que ce serait
01:48:10 de toute manière le quatrième jour de l'après-Macron
01:48:12 depuis sa nomination
01:48:14 à Matignon. Moi, je pense que
01:48:16 tout ça, c'est des discours,
01:48:18 des narratifs qui
01:48:20 excitent les journalistes,
01:48:22 mais les Français
01:48:24 regardent ailleurs. De la même manière, on a aussi
01:48:26 beaucoup parlé de l'attache ardue que représentait
01:48:28 Matignon, où on a
01:48:30 beaucoup à perdre, quand même, en termes de
01:48:32 popularité et d'estime des Français
01:48:34 parce que c'est une lessiveuse
01:48:36 et qu'on est rarement populaire à ce poste
01:48:38 très longtemps. Il y a une forme
01:48:40 de cynisme, aussi, ceux qui voient déjà Gabriel Attal
01:48:42 avec un destin autre que
01:48:44 celui du Premier ministre, et puis ceux qui disent
01:48:46 avec cynisme, Emmanuel Macron
01:48:48 lui, lui inflige le baiser
01:48:50 de la mort, d'une certaine manière, parce que
01:48:52 il y a les questions de postérité derrière
01:48:54 et que souvent, quand on est président,
01:48:56 c'est un peu, après moi, le déluge, on ne prépare pas forcément
01:48:58 de succession, on ne veut pas de succession,
01:49:00 précisément. - Oui, voilà la différence, c'est que oui,
01:49:02 lui, il ne peut pas se représenter en 2027,
01:49:04 contrairement à Hollande, qui avait nommé
01:49:06 Valls en 2014, si je ne m'abuse,
01:49:08 mais là, on a plus l'impression, comme l'a dit Elis Cordier, qu'il prépare
01:49:10 le match aux Européennes
01:49:12 contre Jordan Bardella,
01:49:14 parce que là, on a mis, vraisemblablement, ce sera Olivier Véran
01:49:16 qui sera parachuté en candidat,
01:49:18 et Olivier Véran, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée,
01:49:20 parce que dans la tête des gens, c'est le visage
01:49:22 de celui qui a menti sur les masques,
01:49:24 qui a reconfiné plusieurs fois, donc il a
01:49:26 très mauvaise presse auprès des Français, donc il faudrait
01:49:28 qu'il installe le match Attal-Bardella,
01:49:30 les deux jeunes,
01:49:32 qui sera peut-être après-match de 2032, on ne le sait pas encore,
01:49:34 donc c'est le match que va essayer d'installer l'Elysée,
01:49:36 et on va voir si ça va prendre,
01:49:38 mais pour l'instant, en tout cas,
01:49:40 Attal fait tout pour garder son image
01:49:42 de ministre de l'Éducation nationale
01:49:44 très populaire.
01:49:46 - Alice, le match,
01:49:48 ils ont déjà fait rayer pas mal sur
01:49:50 les plateaux, d'ailleurs, ils aiment bien
01:49:52 se voir en sorte de
01:49:54 sparring... partner, en tout cas,
01:49:56 jusqu'à présent,
01:49:58 il n'y avait pas d'enjeu, bon, maintenant, ils ne sont plus tout à fait
01:50:00 dans la même position,
01:50:02 mais on a voulu croire ou...
01:50:04 ou dire, au sein du RN,
01:50:06 il y a une crainte de voir
01:50:08 Gabriel Attal, est-ce que c'est votre avis aussi ?
01:50:10 Est-ce que le RN peut franchement s'inquiéter
01:50:12 de cette arrivée tonitruante
01:50:14 d'un homme jeune pour présider
01:50:16 au destiné de l'exécutif ?
01:50:18 - Lui tout seul, non, par contre,
01:50:20 l'arrivée du gouvernement avec notamment Rachid Haddati
01:50:22 et une forme de droite
01:50:24 qui arrive, je pense
01:50:26 que c'est un peu plus préoccupant.
01:50:28 Alors, là, pareil,
01:50:30 il ne faudra pas tomber dans la communication
01:50:32 en outrance de ce gouvernement,
01:50:34 évidemment, bien sûr,
01:50:36 mais c'est plus ça qui, à mon avis,
01:50:38 le vrai baiser de la paix, pour moi,
01:50:40 c'est Rachid Haddati hier,
01:50:42 et qui, là, va mettre en concurrence
01:50:44 beaucoup plus sur la question régalienne,
01:50:46 notamment, on se demandait est-ce que c'est un gouvernement
01:50:48 de l'ordre, en tout cas,
01:50:50 c'est un gouvernement beaucoup plus de droite, c'est la droite qui rentre
01:50:52 et la gauche qui sort.
01:50:54 Et c'est un petit peu plus à ce niveau-là que, moi,
01:50:56 je pense que le RN peut se questionner.
01:50:58 Après, moi, je ne vois pas non plus
01:51:00 une réelle concurrence, dans le sens où,
01:51:02 là, c'est les Républicains
01:51:04 qui, finalement, ceux qui restaient, en tout cas,
01:51:06 sont allés s'allier avec la Macronie.
01:51:08 Le RN n'a pas bougé.
01:51:12 Moi, je pense que c'est plus, là,
01:51:14 les Républicains qui ont explosé hier,
01:51:16 avec... - Alors, ça a fait du tort
01:51:18 aux Républicains, ces deux-trois
01:51:20 prises, où on va citer
01:51:22 Rachid Haddati, là, c'est... - Y a Catherine Vautrin, aussi.
01:51:24 - Catherine Vautrin, qu'on avait déjà pressentie, d'ailleurs,
01:51:26 au matinon, avant qu'Elisabeth Borne
01:51:28 lui dame le pion.
01:51:30 Bon...
01:51:32 - Mais ça complique les choses pour les Républicains.
01:51:34 - Ça fait surtout deux femmes, quoi.
01:51:36 - Oui, mais en fait, la vérité,
01:51:38 c'est que la situation politique,
01:51:40 elle n'a pas fondamentalement changé, avec l'arrivée
01:51:42 de Gabrielle Attal et un
01:51:44 nouveau gouvernement, avec l'arrivée
01:51:46 de Rachid Haddati et
01:51:48 de Mme Vautrin.
01:51:50 La situation politique, elle est identique
01:51:52 à celle qui précédait ce remaniement.
01:51:54 C'est-à-dire qu'on a une majorité
01:51:56 relative et
01:51:58 un gouvernement qui va être
01:52:00 obligé, s'il veut pouvoir faire passer
01:52:02 de grands textes, de trouver des
01:52:04 coalitions à droite un jour,
01:52:06 à gauche un autre jour.
01:52:08 Mais on l'a vu sur l'immigration,
01:52:10 il n'a plus la main, aujourd'hui.
01:52:12 Le texte qui a été voté sur l'immigration,
01:52:14 c'est pas le texte du gouvernement, ni même
01:52:16 celui des
01:52:18 parlementaires de Renaissance,
01:52:20 c'est bien LR et
01:52:22 le RN qui ont donné le tempo
01:52:24 de ce texte.
01:52:26 Donc c'est pas Attal, aujourd'hui, qui a
01:52:28 véritablement la main, pas plus que Borne l'avait
01:52:30 hier. - Est-ce que c'était bien joué de la part
01:52:32 du RN de dire
01:52:34 au fond, s'ils en sont là aujourd'hui, c'est qu'ils nous
01:52:36 ont piqué nos idées, donc ça prouve que
01:52:38 ça marche ? - Oui, c'est
01:52:40 bien vu, parce que ça place le RN
01:52:42 en baromètre,
01:52:44 en grand organisateur de la vie politique
01:52:46 française, donc c'est le premier parti de France.
01:52:48 Donc ils savent que, bah oui,
01:52:50 toutes les priorités du RN
01:52:52 correspondent aux priorités des Français.
01:52:54 Ils mettent de plus en plus le pouvoir d'achat
01:52:56 dans leur portail des priorités, il y a toujours
01:52:58 la lutte contre l'insécurité, la lutte contre
01:53:00 l'immigration, et aujourd'hui,
01:53:02 en mettant en avant que, par exemple,
01:53:04 la loi immigration a repris
01:53:06 une partie des propositions du RN,
01:53:08 c'est un bon point stratégique,
01:53:10 parce que, eux, là où ils ont été intelligents, c'est de dire
01:53:12 que c'était seulement un pas en avant, et pas du
01:53:14 tout la grande révolution qu'on promettait. Ce qui fait
01:53:16 qu'ils arrivaient à expliquer pourquoi ils avaient voté la loi,
01:53:18 mais pourquoi, pour eux, elle n'était pas suffisante.
01:53:20 Donc il y a eu, en même temps, du RN assez intelligent
01:53:22 sur la question. - Bon, cette image-là
01:53:24 que vous voyez avec des micros qui attendent
01:53:26 visiblement l'arrivée de Gabriel Attal,
01:53:28 c'est celle du Collège Saint-Exupéry
01:53:30 à Andrésy. Il y a un instant, il était devant
01:53:32 l'école
01:53:34 ovationnée par
01:53:36 les élèves, à qui il a dit un petit mot
01:53:38 avec un haut-parleur.
01:53:40 Et visiblement, entre-temps,
01:53:42 Gabriel Attal est donc la ministre de l'Éducation
01:53:44 nationale à Mélioudé,
01:53:46 à Castera, sont rentrés à l'intérieur, sans doute pour s'entretenir
01:53:48 avec les profs, avec quelques élèves.
01:53:50 Il y a déjà eu une session qui a duré assez longtemps,
01:53:52 séance de questions-réponses
01:53:54 comme ça, sur la vie
01:53:56 de l'école. Et puis là, ils sont rentrés
01:53:58 à nouveau à l'intérieur avant, sans doute,
01:54:00 vous l'avez compris, une prise de parole qu'on va essayer
01:54:02 de capter
01:54:04 sur l'antenne d'ici quelques instants.
01:54:06 Un mot, peut-être, sur cette
01:54:08 femme, Amélie Oudéa Castera, à qui
01:54:10 on souhaite bonne chance, bon courage,
01:54:12 parce qu'elle a une tâche énorme sur les
01:54:14 épaules à partir de maintenant. On rappelle
01:54:16 que son super ministère comprend
01:54:18 à la fois l'éducation,
01:54:20 les sports, la jeunesse
01:54:22 et donc les Jeux Olympiques, donc ça fait
01:54:24 quand même quatre gros morceaux
01:54:26 dans son assiette.
01:54:28 Si c'est juste
01:54:30 une exécutante,
01:54:32 c'est dommage, c'est-à-dire qu'on attend aussi d'elle,
01:54:34 Raphaël, qu'elle pose quelques actes forts.
01:54:36 Il ne faut pas que ça n'arrive que par la voix d'un Gabriel Attal.
01:54:38 - Non mais ce qui est certain, c'est que
01:54:40 Gabriel Attal, à travers ses
01:54:42 cinq mois, même s'il n'avait
01:54:44 pas eu de résultats,
01:54:46 il avait lancé un certain nombre
01:54:48 d'initiatives, de réformes, qui étaient
01:54:50 attendues, et donc aujourd'hui
01:54:52 Mme Oudéa
01:54:54 Castera doit s'inscrire
01:54:56 dans la droite ligne de ce que
01:54:58 le Premier ministre,
01:55:00 hier, l'éducation nationale
01:55:02 avait initié.
01:55:04 Après, sa marge de manœuvre,
01:55:06 elle est étroite, parce que justement, ce sont
01:55:08 les sujets que portait hier
01:55:10 le Premier ministre. Alors, d'une certaine manière,
01:55:12 ça l'arrange, elle a bien d'autres chats à fouetter.
01:55:14 On a évoqué les Jeux olympiques,
01:55:16 la jeunesse, surtout les Jeux olympiques.
01:55:18 Moi, je pense que
01:55:20 ses premières difficultés pour la Première ministre,
01:55:22 ça va être un petit peu comme
01:55:24 pour la ministre du Canada sur le national,
01:55:26 ça va être un petit peu comme l'un de ses prédécesseurs,
01:55:28 de devoir assumer, alors même qu'elle est
01:55:30 à la tête de la rue de Grenelle,
01:55:32 d'avoir ses enfants scolarisés dans le privé,
01:55:34 par exemple. - Ah oui, là, c'est
01:55:36 peut-être quelque chose qui a l'air d'être...
01:55:38 - C'est aussi le signe que l'éducation nationale
01:55:40 se porte mal, et qu'un certain
01:55:42 nombre de nos dirigeants
01:55:44 de cette élite préfèrent,
01:55:46 pour préserver et assurer
01:55:48 le meilleur avenir à leurs enfants, les mettre
01:55:50 dans les meilleures institutions. - Oui. Bon, alors là,
01:55:52 vous avez jeté un petit pavé dans la mare, parce que vous l'avez rappelé.
01:55:54 Pour ceux qui... - Qui l'ignoraient.
01:55:56 - ...étaient pas au courant, ça va
01:55:58 donner un petit peu du grain à moudre.
01:56:00 Bon, on rappelle évidemment que Papendiaï,
01:56:02 d'ailleurs, comme Gabriel Attal,
01:56:04 a eu ses enfants...
01:56:06 - L'école alsacienne.
01:56:08 - L'école alsacienne. Et effectivement,
01:56:10 il va peut-être falloir s'en expliquer,
01:56:12 ça fait deux fois consécutivement
01:56:14 qu'un ministre
01:56:16 à ce poste-là a des enfants
01:56:18 qui ne sont pas dans le public. Non, mais ça envoie quand même
01:56:20 un message un peu étrange, peut-être,
01:56:22 à ceux qui peuvent pas se l'offrir aussi. - Tout à fait,
01:56:24 oui, mais ça, c'est assez...
01:56:26 On le sait
01:56:28 depuis un certain temps, même, je me souviens
01:56:30 à moindre échelle, beaucoup de
01:56:32 professeurs du public avaient leurs enfants
01:56:34 dans le privé, ils ne voulaient surtout pas que leurs enfants soient
01:56:36 dans le public parce qu'ils en savent aussi
01:56:38 les conséquences. - Il y a une forme d'hypocrisie
01:56:40 autour de ça. - Il y a une grosse forme d'hypocrisie
01:56:42 par rapport au public. Nos élites
01:56:44 l'illustrent très fréquemment,
01:56:46 mais à moindre échelle, on le sait
01:56:48 aussi que là, il y a des...
01:56:50 On sait qu'il y a un nivellement, on sait aussi que
01:56:52 le privé est en train
01:56:54 d'exploser, voire même les écoles,
01:56:56 leur contraint. On sait que beaucoup plus de personnes
01:56:58 préfèrent même aller
01:57:00 dans des écoles où il y aura peut-être moins d'idéologies,
01:57:02 moins peut-être aussi de harcèlement,
01:57:04 puisqu'il y a la question aussi centrale
01:57:06 du harcèlement dans les écoles,
01:57:08 où il y aura un véritable apprentissage
01:57:10 réel, puisque la question elle est là aussi.
01:57:12 On voit beaucoup d'écoles
01:57:14 aujourd'hui où on se
01:57:16 questionne sur la qualité
01:57:18 de l'apprentissage qui est fait aux élèves, en tout cas
01:57:20 dans le public, et ça c'est un certain
01:57:22 nombre de choses que les gens ne veulent pas.
01:57:24 Donc c'est évident que les
01:57:26 gens trouvent des alternatives et notre gouvernement
01:57:28 est bien au courant, nos élites aussi,
01:57:30 et agissent en conséquence.
01:57:32 - Alors vous voyez quelques membres
01:57:34 de l'entourage, semble-t-il, et quelques élus aussi
01:57:36 des Yvelines qui sortent d'ores et déjà
01:57:38 de ce collège Saint-Exupéry, tandis que
01:57:40 le Premier ministre et sa ministre s'attardent
01:57:42 à l'intérieur pour prendre
01:57:44 congé des professeurs
01:57:46 et de la direction de l'école qui les a
01:57:48 reçus aujourd'hui. On voit bien
01:57:50 que ce déplacement,
01:57:52 il veut marquer les esprits aussi, parce qu'il prend son temps.
01:57:54 Ça fait quand même un certain temps qu'il est dans ce collège.
01:57:56 On l'a commencé à montrer, la séquence,
01:57:58 pratiquement au début de cette émission.
01:58:00 Nous aussi on a une émission qui dure longtemps, c'est vrai,
01:58:02 mais pratiquement trois heures
01:58:04 de présence sur place.
01:58:06 Et donc, voilà, vous voyez tout de suite quand il y a
01:58:08 un petit mouvement de foule là, qui se densifie,
01:58:10 que Gabriel Attal arrive,
01:58:12 est en train de sortir de ce collège
01:58:14 Saint-Exupéry, et on l'espère,
01:58:16 en tout cas, si l'équipe de com
01:58:18 a bien fait les choses, on a mis en place
01:58:20 des micros pour pouvoir recueillir sa parole
01:58:22 dans un instant. Les enfants sont là également
01:58:24 pour lui dire au revoir.
01:58:26 Le ministre, la ministre
01:58:28 et le Premier ministre qui vont dire
01:58:30 quelques mots. Je vous propose d'écouter Gabriel Attal.
01:58:32 Bien, bonjour
01:58:36 à toutes et à tous.
01:58:38 Je suis venu ici au collège
01:58:40 Saint-Exupéry
01:58:42 d'Andrésy avec
01:58:44 Amélie Oudéa Castera qui est notre
01:58:46 nouvelle ministre en charge de l'éducation nationale
01:58:48 de la jeunesse, des sports et des jeux
01:58:50 olympiques et paralympiques.
01:58:52 C'était important pour moi de me déplacer
01:58:54 ici avec
01:58:56 la ministre pour adresser
01:58:58 un message extrêmement clair.
01:59:00 J'ai confiance
01:59:02 dans l'avenir de notre école.
01:59:04 J'ai confiance dans l'avenir de notre école
01:59:06 parce que nous avons une feuille de route
01:59:08 qui est claire. C'est celle du choc des savoirs
01:59:10 que j'ai eu l'occasion de
01:59:12 présenter et qui a commencé à se mettre
01:59:14 en oeuvre, qui va continuer à se mettre
01:59:16 en oeuvre. J'ai confiance parce que
01:59:18 nous avons désormais à la tête de
01:59:20 notre école une ministre qui
01:59:22 est combattante et compétente
01:59:24 avec qui j'ai eu l'occasion
01:59:26 de travailler beaucoup
01:59:28 ces derniers mois sur la question
01:59:30 de la place du sport à l'école
01:59:32 et dont j'ai pu voir à quel point
01:59:34 elle était attachée à la réussite de nos
01:59:36 élèves. Et le message
01:59:38 que je veux passer c'est que l'école
01:59:40 sera une priorité
01:59:42 absolue du gouvernement
01:59:44 que j'ai eu l'occasion
01:59:46 de proposer au président de la République et qui a été
01:59:48 nommé. Je sais
01:59:50 d'expérience que pour ce qui
01:59:52 concerne l'école, comme dans beaucoup d'autres domaines,
01:59:54 ce qui compte ce ne sont pas
01:59:56 que les mots, ce sont les actes.
01:59:58 Et donc on va continuer à agir
02:00:00 sans relâche pour l'école de la République,
02:00:02 pour nos élèves, pour
02:00:04 nos enseignants, pour les personnels de direction,
02:00:06 pour les CPE, pour les PsyEN,
02:00:08 pour les AESH, pour toutes celles et tous ceux qui
02:00:10 concourent à ce qu'on appelle la communauté
02:00:12 éducative, avec un objectif
02:00:14 absolu, élever
02:00:16 le niveau général à l'école,
02:00:18 élever le niveau de nos élèves.
02:00:20 Je rappelais à l'instant la feuille
02:00:22 de route sur le choc des savoirs, très ambitieuse
02:00:24 avec un certain nombre de mesures
02:00:26 qui, je le sais, font débat, mais qui vont se mettre
02:00:28 en œuvre.
02:00:30 Il y a également d'autres chantiers qui ont été
02:00:32 ouverts, vous le savez, j'avais ouvert
02:00:34 une concertation au moment de ma nomination
02:00:36 avec les organisations syndicales
02:00:38 représentatives des enseignants sur la question
02:00:40 de l'attractivité du métier. Au fond, l'objectif,
02:00:42 c'est quoi ? C'est de mieux recruter,
02:00:44 mieux former et mieux valoriser
02:00:46 nos enseignants. J'ai demandé
02:00:48 à la ministre de poursuivre cette concertation
02:00:50 avec les organisations syndicales.
02:00:52 Je souhaite qu'elle puisse
02:00:54 aboutir d'ici un mois pour qu'on
02:00:56 puisse présenter des mesures
02:00:58 fortes, concourant à cet objectif, parce que
02:01:00 évidemment, c'est un enjeu clé et un enjeu
02:01:02 majeur pour notre école.
02:01:04 On poursuivra également dans la lutte
02:01:06 implacable contre le harcèlement scolaire,
02:01:08 vous savez que c'est une grande cause pour moi
02:01:10 et je serai évidemment très attaché, avec Amélie
02:01:12 Oudéa Castera, à poursuivre également
02:01:14 sur ce chantier-là. Voilà ce que je voulais dire
02:01:16 à titre liminaire.
02:01:18 Un petit mot quand même
02:01:20 pour la ministre.
02:01:22 Je suis très heureuse que ce
02:01:24 premier déplacement ait pu
02:01:26 être à tes côtés, Gabriel.
02:01:28 Je voudrais vraiment te remercier à
02:01:30 nouveau, ainsi que le président de la République,
02:01:32 pour votre confiance.
02:01:34 J'ai pu dire aux
02:01:36 enfants, là que je voyais pour la première fois,
02:01:38 dans mes nouvelles responsabilités,
02:01:40 la fierté, qui est la mienne,
02:01:42 d'être à la tête de cette
02:01:44 magnifique institution de l'éducation
02:01:46 nationale et d'avoir ce
02:01:48 portefeuille de la jeunesse en complément du sport
02:01:50 et des Jeux Olympiques.
02:01:52 On a vu de très belles choses dans ce petit temps
02:01:54 passé dans ce collège Saint-Exupéry.
02:01:56 On a vu
02:01:58 ce renforcement de l'exigence
02:02:00 autour de la maîtrise des savoirs
02:02:02 avec notamment un focus
02:02:04 sur le dispositif devoir-fait.
02:02:06 On a parlé de protection
02:02:08 des enfants, de lutte contre le
02:02:10 harcèlement, de l'empathie,
02:02:12 qui était un concept dont on a
02:02:14 pu voir qu'il était maîtrisé par
02:02:16 les enfants. Et puis on a aussi
02:02:18 évoqué les différentes dimensions,
02:02:20 les différents vecteurs de
02:02:22 cette école de l'épanouissement républicain
02:02:24 que nous appelons de nos voeux.
02:02:26 Avec notamment une place
02:02:28 importante du sport
02:02:30 ici, dans la vie des élèves, et des
02:02:32 aspirations qu'on a entendues, qu'on a
02:02:34 écoutées pour encore plus
02:02:36 d'activités physiques, sportives,
02:02:38 au cœur de leur vie.
02:02:40 - Madame la ministre,
02:02:42 s'il vous plaît, vous vous héritez d'un très
02:02:44 grand ministère, éducation,
02:02:46 sport et géo, vous l'avez dit.
02:02:48 Gabrielle Hétal vous laisse
02:02:50 beaucoup, beaucoup, beaucoup de dossiers. Est-ce que
02:02:52 vous n'avez pas peur de manquer de temps,
02:02:54 finalement, de...
02:02:56 le risque de s'éparpiller ?
02:02:58 - La première chose, vous savez, et j'ai pu
02:03:00 encore le voir dans ce moment qu'on vient de partager,
02:03:02 c'est la chance qui est
02:03:04 la mienne de pouvoir m'inscrire dans une
02:03:06 feuille de route qui est incroyablement
02:03:08 claire et structurée,
02:03:10 qui suit le cap fixé par le président de la République
02:03:12 depuis 2017, mais avec
02:03:14 des actions, des jalons,
02:03:16 des indicateurs, des objectifs
02:03:18 précis. Et ça, moi qui fonctionne
02:03:20 comme ça, j'ai dû le construire
02:03:22 très largement sur le champ du sport
02:03:24 ces derniers mois. J'arrive, ça s'est
02:03:26 fait. Je vais gagner un temps
02:03:28 fou. Je voudrais aussi souligner
02:03:30 les synergies qui existent
02:03:32 entre
02:03:34 l'éducation nationale
02:03:36 et le sport, ces ponts,
02:03:38 ces passerelles qu'on crée
02:03:40 entre les Jeux olympiques et paralympiques
02:03:42 et cette jeunesse. On veut les y
02:03:44 associer, on veut les embarquer.
02:03:46 Il y aura bientôt la semaine olympique et paralympique
02:03:48 à l'école et bien d'autres activités,
02:03:50 bien d'autres enseignements, comme ici, on l'a vu,
02:03:52 autour, par exemple, des valeurs
02:03:54 de l'olympisme. Donc il y a, oui,
02:03:56 ce continuum qui est large
02:03:58 de politique publique, mais c'est un continuum
02:04:00 qui est parfaitement cohérent
02:04:02 avec ces différentes synergies
02:04:04 et une double
02:04:06 priorité. Et les deux
02:04:08 domaines, celui de l'éducation nationale
02:04:10 et de la jeunesse, celui du sport
02:04:12 et des Jeux olympiques et paralympiques, ont chacun
02:04:14 toute leur noblesse. Il n'y en a
02:04:16 pas un qui va primer
02:04:18 sur l'autre, mais mon
02:04:20 message pour la communauté éducative,
02:04:22 c'est que je serai une ministre
02:04:24 à fond.
02:04:26 Une ministre à fond avec eux,
02:04:28 une ministre à fond
02:04:30 derrière eux, absolument
02:04:32 déterminée, mais ça ne veut pas dire être
02:04:34 H24 derrière le dos
02:04:36 de chacun. Il y a une confiance,
02:04:38 il y a des expertises,
02:04:40 il y a des expériences, il y a des projets qui sont engagés,
02:04:42 il y a toute cette énergie
02:04:44 au cœur du service public de l'enseignement
02:04:46 sur laquelle je vais m'appuyer pour aller
02:04:48 vite et faire bien les choses
02:04:50 et je démontrerai à chacun
02:04:52 de ces acteurs ma disponibilité auprès d'eux.
02:04:54 Je vais juste ajouter
02:04:56 un point sur ce sujet. Je lis
02:04:58 et j'entends et j'écoute
02:05:00 ce qui se dit sur le gouvernement.
02:05:02 J'assume totalement le choix
02:05:04 que nous avons fait, que j'ai proposé
02:05:06 au président de la République,
02:05:08 qui l'a accepté en nommant mon gouvernement,
02:05:10 d'un gouvernement de sobriété,
02:05:12 d'efficacité et d'énergie.
02:05:14 Sobriété,
02:05:16 ça veut dire qu'il y a beaucoup moins
02:05:18 de ministres que dans les gouvernements précédents.
02:05:20 Onze ministres de plein exercice,
02:05:22 j'ai lu que c'était inédit
02:05:24 dans la Ve République, nous avons assumé
02:05:26 de réduire le nombre de ministres
02:05:28 au gouvernement. Ça c'est pour la sobriété.
02:05:30 Ensuite sur l'efficacité,
02:05:32 cette réduction du nombre de ministres
02:05:34 elle se fait de manière cohérente
02:05:36 en mettant ensemble des périmètres
02:05:38 qui sont complémentaires et qui avancent ensemble.
02:05:40 L'éducation nationale,
02:05:42 la jeunesse et les sports ont été ensemble
02:05:44 à plusieurs reprises, encore dans le dernier quinquennat
02:05:46 parce qu'il y a les complémentarités qu'évoquait la ministre.
02:05:48 Il y a beaucoup de sport à l'école, on veut même continuer
02:05:50 à le renforcer. Et puis dans le sport
02:05:52 en dehors de l'école, on apprend aussi beaucoup.
02:05:54 Le sport contribue à former
02:05:56 des citoyens dans notre pays. Donc ça c'est pour
02:05:58 l'efficacité. Et pour l'énergie,
02:06:00 on a fait le choix de nommer des personnalités
02:06:02 dont on sait qu'elles seront engagées
02:06:04 à 200% pour la
02:06:06 mission qui leur a été confiée. Je le disais
02:06:08 tout à l'heure en démarrant,
02:06:10 Amélie Oudea Castera,
02:06:12 elle est combattante et compétente.
02:06:14 Une sportive
02:06:16 de haut niveau, une championne, une gagnante,
02:06:18 elle va faire gagner notre école.
02:06:20 Et je peux vous dire, vous connaissez l'attachement qui est le mien
02:06:22 à l'école, comme je crois
02:06:24 beaucoup de Français. Vous connaissez par ailleurs
02:06:26 l'attachement, et vous imaginez l'attachement qui est le mien
02:06:28 à ce que
02:06:30 les dossiers que j'ai ouverts, les chantiers que j'ai ouverts,
02:06:32 les décisions que j'ai prises, puissent être appliquées au service
02:06:34 de l'élévation du niveau de nos élèves.
02:06:36 Et donc si j'ai choisi
02:06:38 de proposer au président de la République, Amélie
02:06:40 Oudea Castera pour porter ce chantier,
02:06:42 c'est parce que j'avais la conviction absolue que c'était
02:06:44 la meilleure personne à cet endroit,
02:06:46 à ce moment, pour le faire.
02:06:48 - Donc vous comprenez qu'en année olympique,
02:06:50 il n'y aura pas une ministre de l'éducation nationale ?
02:06:52 - Je viens de répondre.
02:06:54 - Madame la ministre, une question pour le Média Part, s'il vous plaît.
02:06:56 - Sur la scolarisation de vos enfants au lycée Stanislas
02:06:58 qu'on a appris aujourd'hui, c'est un lycée
02:07:00 qui condamne l'homophobie, qui condamne
02:07:02 l'avortement dans ses enseignements,
02:07:04 qui prône la non-mixité. Est-ce que, dans votre
02:07:06 vision de l'enseignement, ça révèle quelque chose ?
02:07:08 - Non, là, vous êtes totalement dans le procès d'intention.
02:07:10 Alors, moi, je vais vous dire,
02:07:12 je ne vais pas esquiver votre question.
02:07:14 La première chose que j'ai
02:07:16 envie de relever, c'est que d'abord,
02:07:18 on commence dès le premier jour, comme ça,
02:07:20 sur des attaques personnelles.
02:07:22 C'est aussi, peut-être, parce que
02:07:24 ce matin, ce que j'ai pu exprimer
02:07:26 était assez inattaquable sur le fond.
02:07:28 Alors, très bien, on va aller sur le champ du personnel.
02:07:30 Eh bien, allons-y. Moi, je vais
02:07:32 vous dire pourquoi nous avons
02:07:34 scolarisé nos enfants à l'école Stanislas.
02:07:36 Je vais vous raconter brièvement
02:07:38 cette histoire.
02:07:40 Celle de notre aîné, Vincent.
02:07:42 Vincent qui a commencé, comme sa maman,
02:07:44 à l'école publique,
02:07:46 à l'école littrée.
02:07:48 Et puis, la frustration
02:07:50 de ses parents, mon mari
02:07:52 et moi, qui avons vu
02:07:54 des paquets d'heures qui n'étaient pas
02:07:56 sérieusement remplacées.
02:07:58 Et à un moment, on en a eu marre.
02:08:00 Comme des centaines de milliers de familles
02:08:02 qui, à un moment, ont fait un choix, voilà,
02:08:04 d'aller chercher une solution différente.
02:08:06 On habitait
02:08:08 rue Stanislas.
02:08:10 Scolariser nos enfants à Stanislas
02:08:12 était un choix de proximité.
02:08:14 Et depuis, de manière continue,
02:08:16 nous nous assurons que
02:08:18 nos enfants sont non seulement bien formés,
02:08:20 avec de l'exigence
02:08:22 dans la maîtrise des savoirs fondamentaux,
02:08:24 mais qu'ils sont heureux,
02:08:26 qu'ils sont épanouis, qu'ils ont des amis,
02:08:28 qu'ils sont bien, qu'ils se sentent
02:08:30 en sécurité, en confiance.
02:08:32 Et c'est le cas
02:08:34 pour mes trois petits garçons,
02:08:36 mes trois enfants, qui sont là-bas.
02:08:38 Alors, je pense que, avant de stigmatiser
02:08:40 les choix des parents d'élèves,
02:08:42 il est important de rappeler que
02:08:44 l'école, c'est celle
02:08:46 de la République, et que la République
02:08:48 travaille avec tout
02:08:50 le monde, dès lors que
02:08:52 on est au rendez-vous.
02:08:54 Voilà, de cette exigence et de ces valeurs.
02:08:56 Merci à tous !
02:08:58 Merci !
02:09:00 Merci !
02:09:02 Merci de laisser du champ,
02:09:06 s'il vous plaît, reculez.
02:09:10 Vous n'avez pas reculé, s'il vous plaît,
02:09:12 à laisser du champ.
02:09:14 Alors, voilà,
02:09:16 les journalistes qui ont gardé, si je
02:09:18 puis dire, les questions qui fâchent pour la fin,
02:09:20 c'était la toute dernière question, et l'entourage
02:09:22 et l'équipe de Com' a vite
02:09:24 balayé de la main toutes les questions
02:09:26 qui pourraient venir derrière et a un petit peu abrégé
02:09:28 l'entretien. Ça rejoint ce que
02:09:30 vous nous disiez, Raphaëlle Stainville, elle a été sommée
02:09:32 de s'expliquer sur le choix qui a été le sien
02:09:34 et celui de son mari, de
02:09:36 scolariser leurs trois enfants
02:09:38 dans une école privée connue
02:09:40 à Paris. Elle l'assume.
02:09:42 Est-ce que vous l'avez trouvée convaincante
02:09:44 dans l'argumentaire qu'elle a présenté ?
02:09:46 Autant j'ai trouvé son discours
02:09:48 techno-managérial
02:09:50 et assez insipide
02:09:52 lorsqu'elle a pris la parole pour expliquer
02:09:54 pourquoi elle avait choisi
02:09:56 avec plaisir
02:09:58 les rênes de ce ministère. Quand elle s'est
02:10:00 défendue d'avoir scolarisé ses enfants dans le privé
02:10:02 en l'occurrence dans le lycée Stanislas, je l'ai trouvée
02:10:04 très convaincante parce qu'elle explique
02:10:06 la part de l'échec de l'éducation nationale
02:10:08 qu'elle a connue, qu'elle a expérimentée pour ses enfants
02:10:10 et finalement elle a fait le choix de l'excellence
02:10:12 dans un environnement
02:10:14 qui est difficile
02:10:16 à assumer quand on est ministre
02:10:18 de l'éducation nationale mais qu'elle n'avait pas
02:10:20 anticipé puisque ça fait un certain
02:10:22 nombre d'années qu'ils le sont
02:10:24 et visiblement avec bonheur.
02:10:26 La volée, ça nous rappelle quand même que
02:10:28 la plupart des Français n'ont peut-être pas le loisir
02:10:30 ou la chance de pouvoir
02:10:32 choisir à ce moment-là
02:10:34 quand ils ne sont pas satisfaits.
02:10:36 C'est un problème parce qu'on suppose qu'il y a des milliers
02:10:38 des centaines, des dizaines de milliers
02:10:40 de parents d'élèves qui ne sont pas satisfaits
02:10:42 de l'enseignement dans les collèges
02:10:44 ou lycées publics, ils n'ont pas les moyens
02:10:46 financiers d'inscrire leurs enfants dans le privé.
02:10:48 Donc là ce qui est un peu choquant c'est que
02:10:50 elle, évidemment, elle-là, elle bénéficie
02:10:52 de ces moyens financiers pour pouvoir contourner
02:10:54 ce système qui est défectueux, défaillant
02:10:56 ces manquements de l'État.
02:10:58 Donc on a un peu un hiatus entre la volonté
02:11:00 populaire des Français qui adoraient aussi
02:11:02 inscrire leurs enfants dans le privé et une ministre de l'Éducation nationale
02:11:04 qui avoue comme ça en direct que oui
02:11:06 l'État n'a pas répondu
02:11:08 à sa vocation, à son objectif
02:11:10 propre qui est de donner
02:11:12 une instruction, une éducation
02:11:14 qui doit
02:11:16 une éducation qui
02:11:18 doit satisfaire les Français.
02:11:20 - Alors regardez cette image et je vous fais
02:11:22 réagir aussi Alice. Il ne boude pas
02:11:24 son plaisir, vous voyez, de se livrer au jeu des selfies.
02:11:26 Assez populaire
02:11:28 évidemment, il a ce capital notoriété
02:11:30 maintenant Gabriel Attal avec
02:11:32 les élèves du collège qui l'ont longuement
02:11:34 écouté, il est resté pratiquement 3 heures sur place
02:11:36 et qui maintenant se livrent
02:11:38 au jeu des selfies. Ça aussi ça compte, on parlait
02:11:40 tout à l'heure de la tentative d'aller sur le
02:11:42 terrain de la jeunesse
02:11:44 de gommer
02:11:46 les différences un peu générationnelles.
02:11:48 Un dernier mot peut-être sur
02:11:50 les explications d'Amélie
02:11:52 ou d'Éa Castera. Nul doute que ça va
02:11:54 beaucoup faire parler ce choix
02:11:56 comme celui de Papendia de mettre ses enfants
02:11:58 dans le privé. Vous la trouvez convaincante ?
02:12:00 Et sincère dans sa manière
02:12:02 de s'expliquer ? - Sincère
02:12:04 oui, parce que de toute façon elle n'avait pas mis l'explication
02:12:06 à donner par rapport à ça.
02:12:08 Maintenant moi ce que j'espère c'est qu'elle protégera
02:12:10 aussi bien les Français qu'elle a pu
02:12:12 protéger ses enfants
02:12:14 et que, étant donnée
02:12:16 qu'elle a pu expérimenter d'elle-même
02:12:18 les lacunes de l'école publique, on
02:12:20 espère qu'elle saura s'attaquer à ce gros morceau-là
02:12:22 et apporter à l'ensemble
02:12:24 des Français qui n'ont pas forcément les moyens, eux,
02:12:26 de mettre leurs enfants
02:12:28 à cette anislace. Ils veulent justement
02:12:30 avoir la possibilité d'avoir accès à une véritable
02:12:32 éducation digne de ce nom.
02:12:34 Et c'est
02:12:36 un petit peu ce qu'on espère.
02:12:38 Après on verra bien.
02:12:40 - Alors, Gabriel Attal qui est en train de prendre
02:12:42 congé, décidément il aime bien jouer
02:12:44 les prolongations. Là ça fait
02:12:46 un certain temps qu'il est sur place.
02:12:48 Les Yvelines, c'était à son
02:12:50 agenda cet après-midi.
02:12:52 Et donc le Premier ministre qui va partir
02:12:54 avec son
02:12:56 cortège. C'est intéressant de les
02:12:58 voir ensemble. On notera aussi quand même,
02:13:00 Edouard, la volée, qu'aujourd'hui
02:13:02 Gabriel Attal, lors de ce
02:13:04 déplacement avec le ministre
02:13:06 concerné par le Périmètre, a laissé
02:13:08 la parole quand même à sa ministre.
02:13:10 Il l'a laissé s'exprimer, briller, se mettre
02:13:12 en avant. Il a voulu mettre un peu en exergue
02:13:14 sa ministre pour
02:13:16 la faire connaître aussi de ceux qui
02:13:18 considèrent qu'elle était peut-être un petit peu plus
02:13:20 passée inaperçue au simple
02:13:22 du ministère des Sports. Ce qu'il n'avait pas fait
02:13:24 avec Gérald Darmanin lorsqu'ils sont allés dans le Val d'Oise.
02:13:26 Ce qui est intéressant c'est que là les journalistes
02:13:28 avaient naturellement le réflexe de poser des questions
02:13:30 à Gabriel Attal et pas à Amélie Oudéa-Castorat.
02:13:32 On a l'impression qu'on est de nouveau
02:13:34 4 jours en arrière où Gabriel Attal est toujours
02:13:36 ministre de l'Éducation Nationale. Donc
02:13:38 Gabriel Attal ne pense pas être menacé au niveau
02:13:40 du rayonnement médiatique par Amélie Oudéa-Castorat
02:13:42 et même par des ambitions potentiellement
02:13:44 élyséennes. Donc forcément il y avait un match
02:13:46 l'autre jour un peu Attal-Darmanin
02:13:48 pour celui qui aura
02:13:50 la lumière médiatique. Ce match là
02:13:52 il n'est pas réinstallé avec Amélie Oudéa-Castorat.
02:13:54 Il y a même plutôt une forme d'empathie
02:13:56 pour la tâche immense qui s'annonce pour la
02:13:58 ministre des Sports, des JO,
02:14:00 de l'Éducation Nationale avec un portefeuille à rallonge.
02:14:02 Donc là aujourd'hui on est plus dans la
02:14:04 complicité que dans la
02:14:06 rivalité.
02:14:08 Encore un mot peut-être sur ce
02:14:10 déplacement et surtout
02:14:12 ce côté
02:14:14 il a vraiment à coeur que les caméras
02:14:16 le suivent partout. Les caméras ont full
02:14:18 accès pratiquement à tout, intérieur,
02:14:20 extérieur, la rencontre avec les élèves
02:14:22 tout ça et ça va m'en mener en scène.
02:14:24 Il s'est même attardé dans la rue pour aller saluer
02:14:26 quelques personnes, quelques riverains qui habitent à côté
02:14:28 de ce collège. Donc voilà il est déjà un peu
02:14:30 j'étais presque tentée de dire
02:14:32 en campagne quoi. Oui ça fait
02:14:34 campagne et puis je pense qu'il veut casser avec cet aspect un peu
02:14:36 froid qu'on reproche, on reproche
02:14:38 à Gabriel Attal mais aussi à Emmanuel Macron
02:14:40 le fait de ne pas avoir une certaine proximité
02:14:42 aussi avec les gens. Chose qu'au sein du
02:14:44 Rassemblement National c'est plutôt maîtrisé.
02:14:46 Et donc oui moi je vois là encore
02:14:48 une tentative en tout cas, plutôt réussie
02:14:50 d'ailleurs, d'aller au devant.
02:14:52 On sent aussi qu'il n'y a pas de
02:14:54 rivalité en effet avec sa ministre de l'Éducation
02:14:56 qui la met en avant,
02:14:58 qui elle je pense est très loyale puisqu'on sait
02:15:00 qu'au sein de ce gouvernement c'est quelque chose d'important
02:15:02 et c'est assez flagrant
02:15:04 de voir l'écart de traitement entre
02:15:06 lui et Gérald Darmanin et puis
02:15:08 lui et sa ministre de l'Éducation Nationale
02:15:10 ça veut dire beaucoup de choses mais ça veut dire
02:15:12 aussi qu'elle n'aura peut-être pas énormément de
02:15:14 marges de manœuvre et que ce ne sera pas celle-là
02:15:16 en tout cas qui posera des problèmes au sein de son gouvernement.
02:15:18 Alors je vous propose de regarder une
02:15:20 séquence, on va insister encore sur
02:15:22 le côté scénographie, mise en scène
02:15:24 il nous reste encore quelques minutes pour
02:15:26 parler de ce déplacement.
02:15:28 Lorsqu'il est sorti
02:15:30 à la fin de sa rencontre
02:15:32 avec les profs et les élèves, il y a
02:15:34 tout un attroupement qui s'est formé dans la cour
02:15:36 en tout cas devant l'établissement, plus que la cour
02:15:38 je pense, et il a pris
02:15:40 son mégaphone pour
02:15:42 s'adresser aux élèves
02:15:44 qui étaient là avec des propos
02:15:46 vous jugerez vous-même mais
02:15:48 peut-être un peu convenus, regardez.
02:15:50 Donc on est là avec la nouvelle
02:15:52 ministre de l'Éducation Nationale qui s'occupe
02:15:54 aussi des sports, Amélie Odea Castellar.
02:15:56 Salut les enfants !
02:15:58 Ça va ?
02:16:00 Ça s'est bien passé la journée ?
02:16:02 Oui !
02:16:04 Vous l'aimez votre collège ?
02:16:06 Oui !
02:16:08 Bon bah super,
02:16:10 travaillez bien !
02:16:12 Oui !
02:16:14 Merci !
02:16:16 C'est vrai ?
02:16:18 Merci !
02:16:20 Soyez gentils avec vos professeurs,
02:16:22 avec les AED,
02:16:24 avec tout le monde, vous êtes bien !
02:16:26 Merci !
02:16:28 Doucement !
02:16:30 Je peux ?
02:16:32 Je l'ai vraiment bien !
02:16:34 Hé !
02:16:36 Les deux là ils sont prêts !
02:16:38 Les bons surveillants !
02:16:40 Soyez gentils avec eux,
02:16:42 avec vos professeurs !
02:16:44 Doucement !
02:16:46 Doucement !
02:16:48 Merci !
02:16:50 Salut tout le monde !
02:16:52 (applaudissements)
02:16:54 (applaudissements)
02:16:56 Ça c'est pour la com,
02:16:58 stricto sensu, ça marche toujours,
02:17:00 on prend le mégaphone, comme ça
02:17:02 on est sûr de se faire entendre, voilà, ça va bien.
02:17:04 J'aimerais qu'on s'intéresse au fond,
02:17:06 parce qu'au fond c'est là-dessus qu'il sera jugé,
02:17:08 je dis "jouril",
02:17:10 vous noterez qu'il sera jugé,
02:17:12 et donc Amélie Oudéa Castérat
02:17:14 met, évidemment par effet ricochet,
02:17:16 Gabriel Attal, parce qu'il s'est tellement
02:17:18 impliqué, il s'est tellement avancé sur le fait qu'il a
02:17:20 issu des dossiers de prêt, l'uniforme, c'est quelque chose
02:17:22 qu'il avait évoqué du temps où il était
02:17:24 rue de Grenelle,
02:17:26 il y a plein de sondages qui sont parus,
02:17:28 visiblement on n'est pas totalement obtus
02:17:30 sur la question, les choses bougent,
02:17:32 évoluent, ça peut être un rempart
02:17:34 contre les attentes à la laïcité,
02:17:36 écoutons ce qu'ils en pensent, ou ce qu'ils en pensent
02:17:38 désormais.
02:17:40 - Si vous le permettez, certains élèves pensaient que votre présence
02:17:42 était liée au fait qu'on allait leur
02:17:44 imposer dans l'établissement le port de l'uniforme.
02:17:46 (rires)
02:17:48 - Voilà, le débat est
02:17:50 recouvert. - Je sais que ça fait beaucoup parler,
02:17:52 c'est un sujet qui fait beaucoup parler.
02:17:54 Mais non, c'est pas lié à notre venue,
02:17:56 c'est pas lié à ça,
02:17:58 vous rassurez ou pas.
02:18:00 - Vous en pensez quoi ? - La question.
02:18:02 - Non, je ne pense pas.
02:18:04 - Ah, c'est-à-dire ?
02:18:06 - S'habiller,
02:18:08 s'habiller un peu,
02:18:10 pareil, je crois que c'est ça tous les jours.
02:18:12 Ça...
02:18:14 Ça change de nos
02:18:16 habitudes, un peu.
02:18:18 - Voilà, les élèves aussi qui ne savent pas trop.
02:18:20 Sur l'uniforme,
02:18:22 Alice, il y a une expérimentation
02:18:24 qui va être en cours,
02:18:26 il y a beaucoup de municipalités d'ailleurs
02:18:28 qui ont été candidates pour tester
02:18:30 le concept, c'est dire
02:18:32 qu'il y a quand même une demande, on verra,
02:18:34 par retour d'expérience, si c'est quelque chose,
02:18:36 une voie sérieuse à suivre.
02:18:38 - Je pense qu'en effet, c'est quelque chose
02:18:40 d'intéressant à creuser, en tout cas c'est une excellente
02:18:42 alternative par rapport aux différents débats
02:18:44 qu'on a eu ces dernières années. Il y a eu
02:18:46 évidemment la question de la baïa, mais aussi
02:18:48 la question de "est-ce que je peux venir à l'école
02:18:50 en petit t-shirt, décolleté, etc."
02:18:52 Comment ça tranche pour tout le monde
02:18:54 et ça permet d'éviter aussi un certain
02:18:56 nombre de débats
02:18:58 qui font perdre énormément
02:19:00 de temps à beaucoup de professeurs,
02:19:02 encore enseignants, encore éducatifs.
02:19:04 Et je pense que oui, c'est une excellente
02:19:06 chose à tester.
02:19:08 Et puis, il faut que les Français
02:19:10 y voient aussi une façon d'effacer
02:19:12 les différents milieux sociaux,
02:19:14 peut-être les différents... On sait qu'au sein des
02:19:16 collèges et des lycées, il y a
02:19:18 la mode qui prime énormément et qui
02:19:20 parfois défavorise un certain nombre de jeunes.
02:19:22 Donc je pense que oui,
02:19:24 évidemment que l'uniforme est une bonne façon
02:19:26 de lutter contre cela. - Edouard, sur ceux
02:19:28 qui ont déjà testé
02:19:30 l'uniforme et qui ont
02:19:32 un ou deux ans
02:19:34 de retour d'expérience, beaucoup nous disent
02:19:36 passer... Parce que là, je rebondis sur ce que disaient les élèves.
02:19:38 Nous, on a l'habitude de s'habiller comme ça, ça va être un changement.
02:19:40 Disent passer
02:19:42 la première stupeur et la première surprise,
02:19:44 il s'y plie
02:19:46 de bonne grâce. C'est-à-dire que assez
02:19:48 rapidement, on passe à autre chose.
02:19:50 Donc il ne faut pas peut-être s'attarder plus
02:19:52 que ça sur le fait que ce soit
02:19:54 troublant pour les enfants. - Oui, passer
02:19:56 le côté un peu égalitariste,
02:19:58 l'uniformisation, le mot le contient.
02:20:00 Je pense que ça enlèvera aussi beaucoup
02:20:02 de confusion. Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de
02:20:04 musulmans voient la laïcité comme
02:20:06 islamophobe. Ils se disent "on ne peut pas mettre la baïa à l'école,
02:20:08 on ne peut pas mettre de voile". Laïcité, vu comme islamophobe,
02:20:10 là, l'uniforme, ça met fin au problème, finalement.
02:20:12 Ça met fin à toute
02:20:14 cette laïcité qui est mal comprise en France,
02:20:16 notamment par les musulmans. Donc ça me permettra
02:20:18 de mettre fin à cette grande confusion.
02:20:20 Et je pense qu'il y aura peut-être,
02:20:22 par un malaise, une confusion de quelques semaines
02:20:24 et après les élèves s'habitueront à cet uniforme
02:20:26 qui n'est pas non plus une révolution.
02:20:28 - Un mot là-dessus ? Vous pensez qu'ils iront
02:20:30 au bout de l'entreprise là-dessus, Raphaël St-Ville ?
02:20:32 Ou c'est juste... On saupoudre
02:20:34 un petit peu, on teste, on met le doigt comme ça ?
02:20:36 - Non mais ça a déjà été dit.
02:20:38 C'est une expérimentation. C'est pas
02:20:40 une expérimentation généralisée.
02:20:42 C'est sur la base du volontariat.
02:20:44 Donc il faudra tirer le son de
02:20:46 cette expérimentation. Et il n'y a pas non plus
02:20:48 une sorte de volonté, d'impulsion
02:20:50 généralisée de renverser
02:20:52 la table et de changer en
02:20:54 profondeur, ne serait-ce que
02:20:56 les codes décimentaires de l'école. - Autre sujet.
02:20:58 Et je crois que depuis Jean-Michel Blanquer,
02:21:00 les devoirs ne sont plus obligatoires, officiellement.
02:21:02 Vous le savez. Parce que,
02:21:04 de fait, si vous êtes parent, vous savez que
02:21:06 tous les soirs, les enfants reviennent
02:21:08 avec des devoirs. Mais enfin, il y a aussi l'étude
02:21:10 qui permet d'aider les parents
02:21:12 qui travaillent beaucoup à
02:21:14 se substituer à ce travail
02:21:16 de suivi qui peut être aussi
02:21:18 chronophage. Faut-il
02:21:20 tendre vers le retour des devoirs ?
02:21:22 Là aussi, je crois qu'il y a une question qui a été posée
02:21:24 à la ministre et au Premier ministre.
02:21:26 - Ça vous plaît, les
02:21:28 devoirs, en fait ? - Oui, oui.
02:21:30 - Du coup, après, quand vous rentrez à la maison...
02:21:32 - C'est bien pour les évaluations, pour réviser.
02:21:34 - Ça permet de réviser. Et puis, en plus,
02:21:36 après, vous rentrez à la maison, vous êtes...
02:21:38 - On n'a rien à faire. - On n'a rien à faire.
02:21:40 Ça, je ne sais pas. Et en tout cas, vous avez
02:21:42 l'esprit un peu plus tranquille. Parce que vous ne vous dites pas
02:21:44 "ce soir, je vais devoir..."
02:21:46 - Voilà. Alice Cordier, sur
02:21:48 les devoirs, bon...
02:21:50 - Il n'y a pas grand débat. - On dit que c'est plus
02:21:52 obligatoire, mais ça revient
02:21:54 toujours à la maison. Donc, en gros,
02:21:56 les parents qui ne s'y plient pas ou qui ne le font pas,
02:21:58 ils se trouvent un peu ostracisés aussi. - Très honnêtement,
02:22:00 je trouve que c'est assez secondaire sur la
02:22:02 question, notamment, de les différentes
02:22:04 crises que connaissent en ce moment l'éducation nationale.
02:22:06 Je trouve ça assez secondaire
02:22:08 de passer du temps dessus. Je préférais qu'on passe du temps
02:22:10 sur la question de la laïcité, par exemple.
02:22:12 Sur le fait qu'aujourd'hui,
02:22:14 plus de la majorité des professeurs s'autocensurent.
02:22:16 C'est les questions d'égalité hommes-femmes,
02:22:18 sur les questions de laïcité, sur les questions de religion,
02:22:20 parce qu'ils ont peur des répercussions, notamment, à l'extérieur du collège,
02:22:22 ou même dans le collège, ou dans le lycée.
02:22:24 On sait qu'il y a eu des attaques
02:22:26 de professeurs assez régulières cette année. Donc, moi, je préférais
02:22:28 qu'il y ait plutôt
02:22:30 un débat sur s'il faut maintenir des devoirs ou pas,
02:22:32 ou maintenir juste
02:22:34 au sein de l'établissement, ou avoir
02:22:36 des devoirs à la maison. J'aimerais
02:22:38 plutôt qu'il y ait peut-être un temps d'apprentissage
02:22:40 et de
02:22:42 véritablement, peut-être, uniformisation,
02:22:44 puisqu'on parle d'uniforme, de notre rapport
02:22:46 à ce genre de valeurs. - Un dernier mot avec vous, Raphaël.
02:22:48 Est-ce que c'est là-dessus qu'on jugera son action ?
02:22:50 - C'est difficile d'à la fois
02:22:52 promouvoir un choc des savoirs
02:22:54 si on ne maintient pas
02:22:56 une culture de l'effort et du travail
02:22:58 obligatoire à la maison,
02:23:00 ou en tout cas nécessaire à la maison.
02:23:02 Je pense que c'est un tout et que
02:23:04 cette exigence, elle doit se porter et à l'école
02:23:06 et aussi à la maison,
02:23:08 parce que c'est la culture de l'effort. - En tout cas, que les parents aient une sorte
02:23:10 de deuxième vérification et de droit
02:23:12 de regard aussi sur ce qui se passe,
02:23:14 et qui peut-être les épaules,
02:23:16 parce que l'envie de lire,
02:23:18 c'est aussi inculqué
02:23:20 par les parents. Donc là aussi, il faut les mettre
02:23:22 aussi face à leur responsabilité. - On sait qu'aujourd'hui,
02:23:24 il y a un grand problème d'attention chez les jeunes
02:23:26 et que l'omniprésence des smartphones
02:23:28 et de tout ce qui est numérique
02:23:30 à la maison peut aussi défavoriser
02:23:32 cet apprentissage, et peut-être que
02:23:34 l'apprentissage à l'école est un bon moyen de pallier
02:23:36 ces manquements-là. - Eric était venu pour parler
02:23:38 de toute autre chose, mais qui finalement va quand même
02:23:40 donner son point de vue ? - Dans les écoles privées, il y a du travail
02:23:42 à la maison le soir, on voit la différence.
02:23:44 - Oui, je vous rassure, moi ils sont dans le public,
02:23:46 mais il y a du travail aussi le soir. - Pour moi, le débat,
02:23:48 il existe quand même, c'est important de travailler à la maison.
02:23:50 - Merci à tous. Désolée
02:23:52 à nos invités qui étaient venus pour parler
02:23:54 des outils. On aura à l'occasion
02:23:56 bien évidemment Bruno Clermont et Harold Dirovigny
02:23:58 revenir très largement sur nos antennes
02:24:00 dans un instant, pour trouver
02:24:02 Laurence Ferrari. Pardon, c'est pas Laurence Ferrari
02:24:04 ce soir. Pardon, c'est l'habitude.
02:24:06 Vous lui ressemblez étrangement.
02:24:08 - Bonjour ma chère Nelly.
02:24:10 - Bonjour Olivier de Kerplain.
02:24:12 - Alors effectivement, la question des outils, on va y revenir
02:24:14 avec le général Bruno Clermont qui va nous rejoindre
02:24:16 à 17h30. Nous reviendrons largement
02:24:18 également sur les enjeux.

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