Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la place centrale du Rassemblement national dans ces élections législatives, où pour la première fois c'est le parti lepéniste qui mène les tractations avec les autres groupes politiques de droite, comme les LR et Reconquête!.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
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00:00PUNCHLINE, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1418h17, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
00:20Coucou, on a recommencé l'émission les amis !
00:22La decomposition politique est en marche !
00:24La bataille de l'élan, on ne peut pas s'arrêter de parler !
00:26On est repartis dans l'émission !
00:28Avec nos amis auditeurs qui vous entendent et nos amis téléspectateurs qui nous regardent.
00:32Un dernier mot du Rassemblement National, après j'aimerais qu'on parle de la gauche.
00:35Ce qui se passe à gauche est extrêmement intéressant aussi.
00:37Juste un exemple, à Aix-en-Provence, Stéphanie Rouquier a rencontré des électeurs
00:40pour recueillir leurs impressions et leurs attentes après ce vote en faveur du RN.
00:46A Aix-en-Provence, la liste de Jordane Bardella est arrivée en tête avec 22,69% des suffrages.
00:52C'est une première.
00:54Lors des élections européennes de 2019, la liste, soutenue par Marine Le Pen,
00:58se classait en deuxième position avec 17% des voix derrière Renaissance.
01:03Moi je trouve que ce n'est pas une si mauvaise chose que ça.
01:05Peut-être que ça apportera du changement. Bon ou mauvais, je ne sais pas.
01:08Non, je ne l'explique pas. Je suis absolument honteuse de ce qui s'est passé hier.
01:11C'était prévu. Et la suite n'est pas écrite.
01:14Je pense que le gouvernement n'a pas fait le nécessaire pour l'immigration.
01:17Je pense que ça vient surtout de là.
01:20Alors, après la dissolution de l'Assemblée nationale,
01:23qu'attendent ces électeurs ex-soi des élections législatives ?
01:27Je n'attends pas grand-chose de bon.
01:30Est-ce qu'il va y avoir une réaction ? Ça, je n'en sais rien.
01:34Je pense que Macron a tout calculé.
01:36Ça va être un peu la tendance européenne, je suppose.
01:39Il faudrait déjà que le peuple sache qui veut voter réellement.
01:44Déjà parce que c'est confus. On ne sait jamais. On va à droite, à gauche.
01:47Chaque fois, ça change.
01:49Ça met un peu en désaccord tout le monde.
01:51Et ça ne fait pas le bon commerce, on va dire.
01:53Quelles que soient leurs attentes,
01:55les électeurs que nous avons rencontrés assurent
01:58qu'ils se mobiliseront dans trois semaines
02:00pour ces élections législatives anticipées.
02:04Alexandre de Mecquieu, on vient d'entendre ces habitants d'Aix-en-Provence.
02:08Ils disent qu'ils n'ont pas fait sur l'immigration,
02:12ils n'ont pas fait sur l'économie.
02:14Ils pointent du doigt aussi les échecs.
02:17Je suis persuadé qu'on est dans une crise de régime.
02:21Pas seulement du macronisme,
02:23mais le macronisme lui-même est l'héritier
02:25de ce qu'on pourrait appeler la république des techno,
02:28de droite et de gauche.
02:30Il y a en fait l'alliance du centre-droit et du centre-gauche,
02:33qui était logique parce qu'ils pensaient la même chose,
02:35mais pour sauver justement ce système politique.
02:38Et là, on arrive au bout du bout.
02:42Ça explique aussi cette dissolution brutale.
02:45Ils cherchent par tous les moyens à préserver ce système politique-là,
02:49mais qui meurt par un coup et par coup de théâtre politique après l'autre.
02:55Et effectivement, les Français ont sans doute trouvé
02:58pour le moment le Rassemblement national
03:00pour balayer cette classe politique-là
03:02et pour tenter d'apporter les réponses
03:05qu'ils n'ont pas eues avec les autres partis politiques.
03:08Ils ont tout essayé,
03:09ils vont maintenant essayer le Rassemblement national.
03:11Jérôme Saint-Paris.
03:12Je suis entièrement d'accord sur ce sentiment
03:14d'une espèce de montée des enchères.
03:16En fait, le macronisme était déjà, dès 2016,
03:19une réponse à une crise politique,
03:21ce qui a obligé, comme l'a dit Alexandre Devecchio,
03:24des gens de droite et de gauche, qui avaient voté oui, à se réunir.
03:28Et le problème, c'est que ça a encore radicalisé la situation.
03:31Et là, le temps politique s'accélère de manière invraisemblable.
03:36Et là, la crise qui était déjà ouverte
03:39depuis les législatives de 2022,
03:41le fait que cette formule qui était censée réunir
03:44tous les progressistes,
03:46n'arrivait pas à être majoritaire aux législatives,
03:49ne reposait finalement plus que sur le rejet
03:52au second tour de Marine Le Pen et du Rassemblement national.
03:55Et là, ce ressort a été tellement usé,
03:57et Macron ne s'en est pas rendu compte,
04:00il a essayé de l'utiliser durant les élections européennes,
04:02ce ressort a été tellement utilisé qu'il est désormais distendu,
04:07et que le macronisme se retrouve seul face à lui-même.
04:10C'est pour ça que je pense que les seconds tours
04:12vont être dévastateurs pour le camp macroniste.
04:15Moi, je me pose la question, surtout, vous parlez du macronisme,
04:18mais qu'est-ce que le macronisme aujourd'hui ?
04:20Ça représente quoi réellement ?
04:21C'est-à-dire que le pari initial, c'était de dire et de droite et de gauche,
04:25là, ça ne devient ni de droite ni de gauche.
04:27À force de pressuriser, d'essayer de créer une force,
04:30d'essayer d'exercer une forme d'étau sur les autres,
04:33en fait, maintenant, c'est eux qui sont pris en étau,
04:36c'est une sorte de retournement de situation,
04:38et il y a quelque chose, moi, que je trouve frappant comme image.
04:40Habituellement, on était habitué,
04:42c'était sous François Hollande autour du PS,
04:44que se passaient les tractations sous Nicolas Sarkozy,
04:47c'était à l'UMP, avec Emmanuel Macron,
04:49dès qu'il y avait une crise politique, c'était Edouard Philippe, le modem,
04:52c'était les réunions au sommet, et là, ça se passe où ?
04:54Au siège du Rassemblement national,
04:56qui consulte à droite, à gauche,
04:58enfin, l'oreille droite, l'oreille gauche,
05:00les petits partis, les grands partis, les moyens partis,
05:03et donc, c'est quelque chose d'assez fascinant,
05:05parce qu'on était habitué à voir ça,
05:07du côté du pouvoir qui avait gagné la présidence.