• il y a 5 mois
Regardez RTL Soir - Edition Spéciale avec Anaïs Bouton du 13 juin 2024

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00:00Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans RTL Bonsoir Édition Spéciale, la suite de
00:09l'information du débat pour tout comprendre de cette campagne folle.
00:14La France dans un vertigineux moment de vérité, la France face à son destin.
00:19Et c'est le Rassemblement National emmené par Jordan Bardella qui arrive en tête ce
00:25soir.
00:26Je dissous donc l'Assemblée Nationale.
00:27Il n'y a plus qu'une seule chose qui peut faire front au Rassemblement National, c'est
00:30la gauche.
00:31Il faut une alliance avec le Rassemblement National.
00:34Éric Ciotti dehors.
00:35Oui, je vous confirme que nous l'avons fait, que nous avons enclenché un nouveau front
00:39populaire.
00:40Alors, va-t-on vers plus de confusion, va-t-on vers une clarification ? Si vous l'avez raté,
00:45on va revenir sur les temps forts de cette journée.
00:48Avec nous ce soir, Manuel Valls, ex-premier ministre, je crois qu'on peut dire ça comme
00:54ça et ça ira très bien.
00:55Et puis Frédéric Dhabi, vous êtes politologue spécialiste en comportement électoral à
01:00l'IFOP.
01:01Et heureusement que vous êtes là, vous allez un peu nous éclairer parce qu'on n'y comprend
01:04plus rien en fait.
01:05Ou alors trop bien, je ne sais pas.
01:06Et puis on attend Thomas Dépré de la rédaction, de l'exceptionnelle rédaction politique
01:10de RTL qui est dans les couloirs, qui erre.
01:12Tout le monde est au portable évidemment.
01:14Messieurs, vous avez caché les vôtres et je vous en remercie.
01:17Merci d'être là pour cette édition spéciale.
01:21Alors on va écouter Emmanuel Macron pendant sa conférence de presse hier soir.
01:26Ce moment est celui de la clarification et à mes yeux un moment historique pour notre
01:31pays.
01:32Alors c'était donc hier pendant sa conférence de presse, Manuel Valls, comment vous qualifiez
01:37ce qui se passe en France ? Un moment historique comme dit le président Macron, une folie,
01:42une…
01:43Je ne pensais pas que quelqu'un de ma génération connaîtrait un tel moment.
01:51Nous avons connu des moments politiques difficiles, évidemment des élections gagnées ou perdues.
01:58J'ai gouverné dans des conditions extrêmement compliquées, terribles même avec la vague
02:03d'attentats qui a frappé le pays.
02:06Mais là nous sommes dans un moment où on sent bien que dans un contexte international
02:09en plus très particulier avec la guerre en Ukraine, la possibilité d'une victoire
02:13de Trump, la vague de haine des Juifs et d'Israël qui submerge nos pays, nous sentons bien qu'il
02:23y a quelque chose d'autre qui se joue.
02:24Pas facile forcément à déterminer, mais qu'on passe à autre chose, dans un autre
02:32monde en tout cas sur le plan politique.
02:34Pour la première fois vraiment, Frédéric Dhabi nous le dira mieux que moi, la victoire
02:40du RN est possible.
02:42Avant c'était toujours une hypothèse agitée, parfois avec raison, mais pour faire peur.
02:47Là non.
02:48Là c'est possible.
02:50Donc il y a quand même beaucoup de choses qui sont en jeu, notre place en Europe, dans
02:55le monde, la manière dont on vit ensemble dans ce pays.
02:59Et de l'autre côté on voit aussi qu'il y a des alternatives qui sont dangereuses,
03:02comme la France insoumise.
03:04Donc comment faire pour éviter cette victoire du RN et comment faire pour qu'il y ait un
03:08sursaut et que cela redonne espoir à nos concitoyens en moins de trois semaines ? Il
03:12est là l'enjeu.
03:13Frédéric Dhabi, le RN peut arriver au pouvoir ?
03:16Sans doute, oui, puisque tous les indicateurs pour le RN sont taux vert, il vient de remporter
03:23un scrutin intermédiaire, alors on sait très bien qu'un scrutin intermédiaire ne fait
03:27pas une élection faite présidentielle.
03:29Si je reviens sur les élections européennes, c'est absolument insensé comme elles ont
03:32changé de statut.
03:33On disait un scrutin où on ne vote pas, les Français s'en moquent, 60% d'abstention
03:38en 2009.
03:39Là on a voté énormément, malgré une abstention de plus de 47%, c'est-à-dire qu'on a voté
03:44plus à ces européennes qu'aux dernières élections législatives.
03:47On disait un scrutin qui n'a aucun impact sur le cycle électoral, après lequel il
03:52ne se passe rien.
03:53Je parle de sous le contrôle de Manuel Valls, aucun remaniement après une élection européenne,
03:57aucun changement de Premier ministre, là non seulement on ne remanie pas, on ne change
04:01pas de PM, mais on appuie sur le bouton nucléaire de la Constitution, à savoir une dissolution.
04:07Et dans ce cadre, si les élections du 30 juin et du 7 juillet ne sont qu'une réplique
04:13de ce qui s'est passé le 9 juin, clairement le RN peut avoir à minima une forte majorité
04:21relative et plus encore une majorité absolue.
04:25On n'a pas connu ça, nous dit Frédéric Dhabi.
04:28Il avait eu raison de faire cette dissolution ? Il y était un peu contraint Manuel Valls
04:33en réalité, président ?
04:34Dans le passé parfois les européennes ont eu des conséquences politiques mais moins
04:38graves.
04:39Alors vraiment c'est pour la préhistoire, en 1984, un nouvel résultat du PS, des manifestations
04:43pour l'école privée, il y avait eu raison du gouvernement de Pierre Moroy et de la présence
04:47des ministres.
04:48Un peu plus loin.
04:49Mais c'est vrai, vous avez un mois pratiquement.
04:51En 1994, j'étais aux premières loges auprès de Michel Rocard, la défaite de ce dernier
04:57a mis fin au fond à son destin présidentiel et on peut parler la même chose pour Philippe
05:01Seguin au fond, même s'il n'était pas allé jusqu'au bout en 1999.
05:05Bref, vous voyez bien que j'ai de la mémoire mais ce n'est pas le sujet.
05:07Et revenons à votre question parce qu'elle est intéressante.
05:10Je ne sais pas, on a toujours le choix.
05:12On a toujours le choix, il y avait sans doute d'autres possibilités.
05:15Mais en tout cas de cause, le président de la République, après ses décisions, la Constitution
05:19lui donne cette possibilité.
05:21Mais il a ouvert du coup les vannes, un déferlement à quelque chose de nouveau avec des conséquences
05:27politiques immédiates.
05:29Je veux dire, on aurait pu attendre.
05:31C'est vrai que c'est une élection intermédiaire, c'est vrai qu'avec une participation très
05:34correcte, le Rassemblement National fait un score historique et pour éviter une victoire
05:39du Rassemblement National demain, on provoque des élections législatives qui peuvent lui
05:43donner cette victoire.
05:44Mais bon, ça moi je commente, c'est votre boulot.
05:47Moi, comme acteur politique encore, il faut à tout prix éviter cette victoire.
05:53On va dire éventuellement pourquoi, parce que c'est quand même ça le plus intéressant,
05:56enfin le plus essentiel.
05:58Et donc, il faut tout faire pour l'éviter, mais sur de nouvelles bases.
06:03On ne peut pas repartir, en tout cas j'imagine que c'est ce que veut le président de la
06:05République.
06:06Donc il faut créer les conditions d'une nouvelle majorité.
06:07Il a pris tout le monde par surprise, David Dhabi, il a coupé l'air sous le pied de
06:10tout le monde et personne n'est prêt en réalité.
06:12Et pourquoi il fait ça ?
06:13Si je fais un petit peu d'histoire à l'instar de ce que vient de dire Manuel Valls, qui
06:17est très juste.
06:18Quand on regarde l'histoire des dissolutions, elles sont intervenues après des crises majeures
06:231962-1968, elles sont intervenues après des victoires électorales.
06:28La victoire de François Mitterrand en 1981, la victoire de 1988, il a hésité avant de
06:33dissoudre, mais il l'a fait.
06:34Et une dissolution, la dernière, la plus connue, celle du 21 avril 1997, s'est intervenue
06:40pour du côté de Jacques Chirac et ça a été très fortement préparé.
06:43Je peux le dire, 27 ans après, il y a eu des enquêtes d'opinion, il y a eu des qualitatifs,
06:47qui n'étaient pas si mauvais.
06:48Avant de faire la dissolution ?
06:49Bien sûr, mais ça a été, on va dire, créé.
06:52Mais ça a quand même été une plantade ?
06:53Mais ça s'est joué à peu, il a fait ça pour prévenir une défaite électorale.
06:59Là, ce qui surprend, c'est qu'il y a une sorte de bis répétita.
07:04Les Français ont été extrêmement clairs dans leur message du 9 juin dernier, sanction
07:10du gouvernement dans les données IFOP fiduciales pour le Figaro et LCI TF1, on a vu que 46%
07:16des Français qui avaient voté ont voulu, par leur vote, sanctionner, les mots ont
07:20un sens, la politique du président et de son gouvernement.
07:23On a eu des choses absolument insensées et inédites, je lise beaucoup ces mots depuis
07:27quelques jours.
07:28Au soir du 9 juin, pour la première fois de son histoire, le FNRN est arrivé en tête
07:32chez les retraités, chez les personnes gérées, c'était une terre inconnue pour le rassemblement
07:37national.
07:38En Bretagne ?
07:39Bien sûr, en Bretagne, on moquait Jean-Marie Le Pen de la trinité sur mer, mais autour
07:43de la trinité, et même à la trinité, le FN faisait des scores absolument minuscules.
07:48Et donc, dans ce cadre-là, même si le président a raison, c'est une clarification, le timing,
07:54le tempo, avec déjà, si je puis dire, deux morts au soir du 9 juin, deux morts politiques,
07:59Yael Brune-Pivet et, à un degré moindre, Gabriel Attal, tout ça, effectivement, donne
08:04une impression vertigineuse que les Français, je pense, n'ont pas compris, même si dans
08:08les enquêtes d'opinion, ils ont approuvé cette dissolution.
08:11Parce que, quand on donne la parole au peuple, c'est difficile.
08:14Vous savez, les Français qui appellent au 3210, aux auditeurs en la parole, ils sont
08:19entre une très grosse colère et une très grande inquiétude.
08:24C'est émouvant de les entendre, enfin, je veux dire, ça doit attirer l'attention, parce
08:30qu'il y a vraiment un problème.
08:31Pourquoi le RN arrive en tête dans 93% des communes de France ? Frédéric Dedby, Manuel
08:39Valls, vous le saurez après une courte pause.
08:42A tout de suite sur RTL.
08:44RTL bonsoir, édition spéciale.
08:47Anaïs Bouton.
08:48RTL bonsoir, édition spéciale.
08:51Anaïs Bouton.
08:52Et oui, avec moi, Manuel Valls et Frédéric Dedby.
08:55Et on parlait, Frédéric, de ces 93% des communes de France qui ont voté RN.
09:00Alors, non, vous dites, ce n'est pas si simple que ça.
09:02Et voilà, Thomas Dépré.
09:03Est-ce que vous savez qu'à l'anniversaire de John Kennedy, Marine Monroe est arrivée
09:07avec des heures de retard, dans une robe pratiquement, elle était pratiquement nue.
09:12Mais c'est votre anniversaire ?
09:13Non, le commentateur a dit « the late » Marine Monroe.
09:16Donc moi je dis « the late » Thomas Dépré.
09:18J'ai l'impression que c'est un peu différent.
09:19Il n'y a pas de…
09:20J'aime beaucoup Thomas Dépré.
09:21Bonsoir à tous.
09:24Bienvenue Thomas et merci d'être avec nous.
09:26Je nuancerai ce chiffre.
09:27N'oublions pas qu'en France, de la même manière qu'on a 94% d'entreprises de moins
09:32de 20 salariés, en France, on a plutôt des petites communes.
09:35On n'a que 1000 communes de plus de 10 000 habitants.
09:38Et justement, un des paradoxes de ce scrutin, qui a peut-être constitué un élément d'atténuation
09:44de cette poussée du RN, c'est que le RN, dans les plus grandes villes, dans les grandes
09:48métropoles, à Paris, à Lyon, à Lille, à Rennes, à Nantes, expression excellente
09:53de Nice et tout le monde, des villes du quart sud-est, est plutôt faible, pour ne pas dire
09:57très faible.
09:58Mais en tout cas, vu ce tissu communal extrêmement morcelé, clairement, oui, à l'échelon
10:03communal, d'une manière générale, le RN a surperformé.
10:06C'est également et surtout dans les communes rurales et dans les endroits de la France
10:09périphérique où la question de l'abandon, la question du recul, voire de la disparition
10:14des services publics.
10:15On avait fait il y a quelques années une enquête IFOP avec le lien entre le bureau
10:18de poste et la corrélation avec le vote RN, où la gare qui a fermé au cours des années.
10:24Et ça, c'est très parlant.
10:25Oui, c'est vrai que la colère par rapport au sentiment d'abandon est une donnée
10:31essentielle.
10:32Mais résumer ce que ne vient pas faire Frédéric Dhabi, parce que dans l'enquête qu'il
10:35évoquait tout à l'heure, c'est évidemment très poussé, ce n'est plus en tout cas
10:40un vote de protestation ou seulement un vote de protestation.
10:43Souvent les votes sont de protestation ou sont des votes contre.
10:45On sent bien que sur la question de la sécurité, de la demande d'autorité, de sécurité,
10:51de protection, les problématiques d'immigration, les problématiques d'islamisme aussi.
10:58De l'autre côté, évidemment, le pouvoir d'achat, sentiment de déclassement, d'abandon
11:02sur le plan territorial.
11:03Tout cela a configuré...
11:05Mais ça, on l'entend depuis une trentaine d'années.
11:09Oui, depuis le référendum de 1992 sur Maastricht, en tout cas dans une partie des régions.
11:17Et alors ?
11:18Je pense que beaucoup est fait, parce que moi je fais partie de ceux qui considèrent
11:21que tous les gouvernements, tous les présidents de la République, quelle que soit leur couleur,
11:25se sont attaqués à ces sujets.
11:27Ce sont des sujets difficiles, compliqués, qui nécessitent de l'engagement, de la clarté aussi.
11:32Il est évident que, par exemple en matière d'immigration, tant qu'on n'a pas été
11:37capable de résoudre les OQTF, c'est-à-dire les renvois de ceux qui sont en situation
11:43irrégulière, et de dire, comme je cesse de le répéter depuis un certain temps,
11:48qu'on ne peut plus accueillir plus d'immigration et que la priorité c'est l'assimilation,
11:54c'est l'intégration.
11:55Quand on est pas efficace là-dessus, on donne le sentiment d'être impuissant.
11:59Moi je suis convaincu que le RN, s'il gagnait, ce que je n'espère pas évidemment,
12:03aurait, comme Mme Méleny, exactement les mêmes difficultés.
12:06Mais là on voit bien que le RN, en plus, surfe sur le dégagisme général qui existe
12:11dans nos sociétés occidentales, et comme lui n'est jamais gouverné, il vient, si
12:15je puis me permettre, sans lien avec ce que vous avez dit sur Marilyn Monroe il y a un instant,
12:18totalement vierge.
12:19Bon, donc c'est ça aussi que, évidemment...
12:23Mais alors il ne fallait pas laisser tomber la déchéance de nationalité ?
12:26Il fallait durcir, il fallait durcir, il fallait continuer, il fallait vous empêcher ?
12:30Sur une série de sujets, c'était d'ailleurs approuvé très largement par les Français,
12:34et à gauche notamment, oui, bien évidemment, même si je dois rappeler à chaque fois que
12:38sur la déchéance de nationalité, pour ceux qui ont la double nationalité, est condamné
12:43définitivement pour terrorisme, puisqu'il s'agissait de cela, les différents gouvernements,
12:47et encore il y a quelques jours, continuent à pratiquer, après l'avis du Conseil d'État,
12:51cette déchéance.
12:53Ce sont des sujets qui doivent être traités pleinement, pour qu'on soit efficace et pour
12:59qu'on redonne à la politique ses lettres de noblesse.
13:02Il y a des vraies mutations sur le rassemblement national.
13:05J'entends des choses depuis 30 ans, mais il y a des choses qui changent.
13:08Déjà, sociologiquement, l'électorat RN est un électorat attrape-tout, avec 3 sédiments,
13:163 caractéristiques.
13:17La fin de ce que j'appelle le Jean-Marisme, c'est-à-dire le vote FN d'avant très très
13:22typé, c'est-à-dire jeune ouvrier, catégorie populaire, catégorie pauvre.
13:26C'est encore un élément central de l'électorat RN, mais il a été dilué.
13:32Deuxièmement, la fin des citadelles imprenables.
13:35Je parlais des terres inconnues, les cadres supérieurs, les retraités, les diplômés du supérieur.
13:40Et puis, la chose qui me paraît...
13:42Alors, géographiquement, on peut parler aussi de la France de l'Ouest,
13:45de la moitié Ouest qui va au RN.
13:49Et également, moi je suis frappé de voir,
13:51et c'est là où le récit que font les Français qui votent RN depuis des années,
13:57qui est que depuis des années, le quinquennat de Nicolas Sarkozy, celui de François Hollande,
14:02n'ont pas amélioré les choses.
14:03Le politique ne change plus la vie.
14:05Et c'est vrai que vous pouvez perdre une élection présidentielle en ayant l'électorat AG,
14:10qu'on fait à Giscard d'Estaing en 1981, Sarkozy en 2012,
14:13vous ne pouvez pas le gagner sans la France du Travail.
14:16Et le 9 juin, Jordan Bardella obtient 41% dans le salariat français
14:22et de plus en plus, le RN.
14:24C'est un parti, il y a une dimension de colère,
14:26une dimension tribunicienne, comme on disait, de protestation,
14:28mais de plus en plus, c'est un vote d'adhésion sur le mode,
14:31pourquoi pas eux, on ne les a jamais essayés.
14:34Et vous parliez, Manuel Valls, de Georgia Meloni,
14:37on a décalé du genre, des phrases, du genre, des verbatimes,
14:40du genre, finalement, elle, elle n'a pas fait tout à fait ce qu'elle a fait,
14:44mais c'est déjà pas mal.
14:45Les Français regardent ce qu'il se passe autour de nous.
14:47Nous avons une tendance, moi j'ai toujours essayé de l'éviter,
14:51encore moins l'avouer, mais ce serait une erreur.
14:54Charles Ricard disait que les Français étaient d'une intelligence confondante.
14:57Ils le sont, ils regardent, ils sont très informés
14:59sur ce qu'il se passe dans le monde.
15:02Et en plus, alors on parle du RN, je ne suis pas un analyste
15:06aussi fin que vous l'êtes les uns et les autres,
15:09mais il y a en plus une mutation politique.
15:11Moi je prends souvent cet exemple en disant que par exemple,
15:14lors de la manifestation contre l'antisémitisme du 12 novembre,
15:17nous avons assisté à un choc politique, culturel, anthropologique
15:20qui a en plus donné au RN, à Jordan Bardella et à Marine Le Pen,
15:24je veux dire, toutes les noblesses de la lutte contre l'antisémitisme.
15:27Ils étaient présents, Mélenchon n'était pas présent, des syndicats n'étaient pas présents.
15:31C'était peut-être même la dernière étape de leur nom.
15:33Et donc, du coup, cryofascisme,
15:35quand eux sont à la manifestation contre l'antisémitisme,
15:38que le président de la République n'y est pas parce qu'il ne veut pas diviser le pays,
15:41et que Jean-Luc Mélenchon ou la CGT n'y sont pas.
15:43C'est troisième dingue, celle que vous venez de dire.
15:45Le président n'y est pas parce qu'il ne veut pas diviser le pays.
15:48Le pays ne peut pas se diviser sur l'antisémitisme.
15:50Donc du coup, évidemment, ça change totalement.
15:54Vous rajoutez en plus des questions d'image.
15:56Mais est-ce que ce n'est pas un alibi simplement la présence de Marine Le Pen à cette manifestation ?
16:00Est-ce que ce n'est pas une manière de laver aussi l'histoire de son parti ?
16:02Je n'en doute pas un seul instant.
16:04D'autant plus que Jordan Bardella avait sans doute dit ce qu'il pensait
16:08en considérant que Jean-Marie Le Pen n'avait jamais été antisémite.
16:12Et sans doute, il y a beaucoup d'ambiguïté là-dedans.
16:15Donc du coup, il me semble que dans les jours qui viennent,
16:19parce que je ne suis pas un commentateur, je veux toujours être un acteur engagé,
16:22même si je n'ai pas de mandat,
16:24l'idée c'est qu'il faut aller sur les questions sérieuses.
16:28C'est-à-dire, que représenterait en matière de politique étrangère,
16:32sur l'Europe, sur l'OTAN, sur l'Ukraine, une victoire du RN ?
16:37Que représenterait une victoire du RN sur la politique économique ?
16:41Sur la gestion des déficits publics ?
16:44Qu'est-ce que ça veut dire aussi pour la manière dont on vit ensemble dans ce pays ?
16:48Bon, donc il faut que ce soit une bataille aussi de projets,
16:52pas uniquement d'anathèmes, d'accusations.
16:54Il faut que ce soit fondamental sur le projet.
16:58Vous, Manuel Valls, vous serez candidat à ces élections ?
17:00Non, je ne suis pas candidat.
17:02Mais il y a mille manières.
17:04Vous l'avez été les deux dernières fois.
17:06Oui, avec des sorts d'ailleurs différents,
17:08mais j'ai été député pendant 18 ans,
17:11Premier ministre, ministre, maire.
17:13Je pense qu'il y a d'autres manières de s'engager.
17:16Vous ne croyez pas que l'heure est à l'alarme ?
17:18Alors ça ouvre un autre débat, je vais être extrêmement clair.
17:22Moi je crois beaucoup que maintenant,
17:25et évidemment après le premier tour, et encore davantage après,
17:29il faut une autre manière de gouverner.
17:32Il faut vraiment des coalitions, pas uniquement des mots comme ceux du présent.
17:35Un public, ce n'est juste, je n'en doute pas un seul instant,
17:39mais il a raté l'idée de la coalition.
17:42La mise en place d'une vraie coalition,
17:44parce qu'il avait la majorité relative,
17:46il en avait l'ardente obligation, il ne l'a pas fait.
17:48Et ça coûte très cher, évidemment.
17:51Donc il faut une coalition, avec qui ?
17:53Avec la majorité actuelle, bien sûr,
17:56qui doit se transformer, qui doit changer.
17:58Edouard Philippe dit de ce point de vue-là des choses qui me semblent intéressantes.
18:01Avec les LR qui ne font pas le choix d'Eric Ciotti,
18:04avec des socialistes, sans doute dissidents,
18:06ou d'autres qui doivent y participer.
18:08Il n'y aura pas d'autre choix, il faudra gouverner autrement.
18:11Il faudra revenir aussi, peut-être, à l'esprit des institutions de la République,
18:15sur le rôle du référendum, sur le rôle du chef du gouvernement.
18:18Mais, là, la majorité, je lui dis, elle doit changer.
18:23Ils font comme s'ils étaient majoritaires.
18:25Ils se distribuent les circonscriptions.
18:27Ils font comme avant, ils n'ont rien compris.
18:29C'est qu'ils écoutent en tout cas le président de la République.
18:32De leur dire de faire autrement.
18:34Il ne dit pas de ralliement, qui était le cas souvent.
18:37Le débauchage, quelque chose qui existe déjà depuis très longtemps,
18:40que les uns et les autres avons pratiqué.
18:42Non, ils font un changement de méthode.
18:44S'ils ne comprennent pas, s'ils ne voient pas que la colère, là, en revanche,
18:47de beaucoup de gens, c'est contre le président de la République
18:50et contre la majorité, avec des risques réels.
18:52Donc, il faut un sursaut.
18:54Un sursaut aussi de méthode.
18:56On fait comme si rien n'avait changé.
18:58On va signer.
19:00Le Premier ministre annonce qu'il va mettre en place
19:02la réforme de l'assurance chômage
19:04dès le 1er juillet.
19:06J'avais compris, moi, le contraire des propos du président de la République.
19:09Il y a un problème social.
19:11Il y a un problème de méthode, de dialogue
19:13avec les forces syndicales et avec les gens de ce pays.
19:15Alors, justement, on fait une petite pause
19:17et on revient sur l'union de la gauche.
19:19On ne sait pas trop si elle a lieu ou pas.
19:21L'accord vient d'être signé et annoncé il y a 30 secondes.
19:24C'est pour ça que vous étiez au téléphone.
19:27Aucune surprise.
19:29Ah bon ? Pas de surprise ?
19:31On en reparle tout de suite.
19:34Anaïs Bouton, RTL Bonsoir.
19:36Édition spéciale.
19:40Merci d'écouter RTL.
19:47RTL, vivre ensemble.
19:50Anaïs Bouton, RTL Bonsoir.
19:52Édition spéciale.
19:54Je suis avec Manuel Valls, Frédéric Davy et Thomas Desprez.
19:57J'ai donc beaucoup de chance.
19:59On fait un rewind sur cette journée.
20:03L'info du jour, Thomas, vous venez de nous le dire.
20:05C'est l'accord enterriné par la gauche.
20:08Le nouveau front populaire.
20:10Une référence assumée à Léon Blum.
20:12Et d'ailleurs, pour vous faire plaisir,
20:14une voix d'outre-tombe pour vous.
20:16Nous voulons tous à la fois
20:18ranimer la confiance de l'Europe pacifique en elle-même
20:23et ranimer la confiance de la France laborieuse en elle-même.
20:29Alors, ça vous inspire la même chose, le nouveau front populaire ?
20:33Thomas, d'abord, dites-nous, que c'est ce front populaire ?
20:36Alors, le nouveau front populaire, c'est un communiqué qui vient de tomber il y a quelques minutes
20:40des patrons de la NUPES, globalement du parti écologiste,
20:44du parti socialiste, du parti communiste et de la France insoumise.
20:48Nous avons oeuvré un programme politique de rupture, écrit le communiqué,
20:52avec une déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat
20:55avec des propositions concrètes et réalistes
20:57pour que la vie des Françaises et des Français changent vraiment.
21:02Ça, c'est ce qu'on peut lire dans le communiqué.
21:04Alors, on ne sait pas s'ils ont été jusqu'au bout de la démarche,
21:06jusqu'à désigner un premier ministre potentiel.
21:08On se souvient, la dernière fois pour la NUPES,
21:10ils avaient choisi Jean-Luc Mélenchon pour être
21:12le premier ministre d'Emmanuel Macron en cas de cohabitation.
21:15Là, en tout cas, le communiqué ne mentionne pas de nom.
21:17On se souvient, Raphaël Glucksmann avait proposé
21:19le profil de Laurent Berger.
21:22Pour le moment, il n'y a pas de nom qui émerge.
21:24Une petite réaction politique d'ailleurs, d'abord de Manuel Valls.
21:27Front populaire, ça vous fait dresser les cheveux droits sur la tête ou pas, Manuel Valls ?
21:31Non, mais puisque vous avez passé la voie de Léon Blum,
21:35que le parti socialiste, héritier de cette histoire,
21:39signe un accord avec la France insoumise,
21:42dont le leader et plusieurs de ses députés,
21:45encore ces derniers jours, ont tenu des propos
21:48anti-juifs et anti-israéliens au nom de l'anti-sionisme,
21:52et pour moi, une défaite politique et morale,
21:57et raison de plus pour appeler un sursaut,
22:00que des élus, des candidats socialistes, sociodémocrates,
22:05les électeurs surtout, qui d'ailleurs ont voté pour beaucoup,
22:08avec plaisir, de nouveau, pour une liste socialiste
22:11conduite par Raphaël Glucksmann,
22:13se disent que cette voie n'est pas possible.
22:15Elle n'est pas possible, parce qu'on voit bien
22:17qui serait le premier ministre de cette coalition,
22:19puisque la force la plus importante sera la France insoumise,
22:21donc ce sera Jean-Luc Mélenchon.
22:23Il ne faut pas se raconter d'histoire, c'est comme ça,
22:26c'est un leader, il a au moins cette qualité,
22:28il faut lui reconnaître.
22:30Deuxièmement, sur le plan économique et social,
22:33que le parti de gouvernement,
22:35qui a fait aussi des réformes sur la retraite,
22:37puisse signer de telles choses, c'est-à-dire
22:39l'abandon de choix difficiles,
22:42je n'étais pas forcément d'accord avec la dernière réforme
22:44des retraites menée par Emmanuel Macron,
22:46j'aurais préféré, et une concertation,
22:48une réforme par points, beaucoup plus juste,
22:50mais personne ne reviendra en arrière,
22:52et que sur le plan d'ailleurs européen,
22:54vis-à-vis de Poutine ou vis-à-vis de Lothan,
22:56on puisse s'engager ainsi,
22:58uniquement pour sauver des sièges de députés,
23:00je pense que c'est grave.
23:02Donc on va vers une confrontation réellement...
23:04Est-ce que c'est uniquement pour sauver des sièges de députés,
23:06ou est-ce que de toute façon,
23:08la gauche n'a pas le choix ?
23:10Frédéric Dhabi, 31,58% en score cumulé
23:13des quatre listes principales de gauche,
23:15devant le RN, en fait,
23:17qui est à 31,4%,
23:19est-ce que l'alliance de gauche peut rivaliser
23:21avec le Rassemblement national ?
23:23Mais surtout, est-ce que ce n'est pas sa seule
23:25condition de survie ?
23:27C'est là où les choses se posent.
23:29D'un côté, qu'est-ce qu'on voit depuis maintenant
23:31des mois et des mois, même depuis le 7 octobre,
23:33on a le retour des deux gauches irréconciliable.
23:35Que vous aviez théorisé ?
23:37Oui, mais qui était une théorie extrêmement juste.
23:39En 2015 ?
23:41Qui était une théorie extrêmement juste,
23:43les démocrates de Raphaël Glucksmann
23:45et la gauche LFI, ils n'étaient d'accord sur rien.
23:47Je ferai une petite remarque.
23:49Entre ce que nous disent dans nos enquêtes
23:51le peuple de gauche, les sympathisants de gauche
23:53et les prises de position majeures
23:55de la France insoumise, il y a un hiatus
23:57édifiant. Vous ne trouverez jamais
23:59une majorité de sympathisants de gauche
24:01qui dit qu'il y a un racisme systémique,
24:03que la police tue, que le Hamas
24:05est un groupe de résistance,
24:07même chez les sympathisants LFI.
24:09Il faut leur connaître qu'ils ne sont pas d'accord
24:11et que les émeutes urbaines sont des émeutes
24:13sociales, etc.
24:15Et puis, autre élément, il y a un élément
24:17qui explique cette union,
24:19je ne suis pas là pour la prouver ou pas, c'est pas du tout mon statut,
24:21c'est le danger
24:23du RN pouvant arriver au pouvoir.
24:25Et on sait très bien que ça peut être
24:27un puissant
24:29moteur de mobilisation. Ce qui explique
24:31une Carole Delga très sévère
24:33sur la France insoumise n'a pas condamné
24:35pour l'instant ce nouveau
24:37Front Populaire,
24:39je rappellerai une chose quand même,
24:41la situation de Jean-Luc Mélenchon
24:43aujourd'hui n'a rien à voir avec 2022.
24:452022 c'était le Premier Ministre
24:47naturel. Dans une enquête IFOP
24:49pour Paris Match diffusée lundi
24:51dernier, on a 80% des Français
24:53qui considèrent qu'il ferait un mauvais
24:55Premier Ministre et une majorité
24:5757% de sympathisants de gauche.
24:59D'où sa prudence hier
25:01sur France 2.
25:03L'union est absolument nécessaire
25:05pour accéder au second tour du scrutin.
25:07S'ils ne font pas l'union, ils sont morts !
25:09C'est un des effets catastrophiques
25:11de cette dissolution rapide.
25:13C'est qu'on n'a pas
25:15laissé le choix aux uns et
25:17aux autres. Avec un peu de temps, je pense
25:19que ce courant social-démocrate,
25:21cette gauche responsable,
25:23républicaine,
25:25aurait pu avoir d'autres choix.
25:27Je crois très important que
25:29dans les jours qui viennent, on soit très
25:31attentif à l'égard, dans les circonscriptions
25:33puisqu'il faut être concret, à la fois
25:35des LR qui n'ont pas fait le choix
25:37d'Éric Ciotti, et qui peuvent
25:39l'emporter face au RN,
25:41comme vis-à-vis de socialistes, dont
25:43on connaît les positions claires, on parlait de
25:45Carole Delga et de ses amis, de dissidents,
25:47parce qu'il y en aura aussi qui n'acceptent pas
25:49cet accord avec la France
25:51insoumise. Et voir qui sont,
25:53là aussi, dans les circonscriptions,
25:55à droite comme à gauche, ou dans la majorité évidemment,
25:57qui sont capables de l'emporter face
25:59au RN ou face à l'FI.
26:01Pour résumer les choses, je dirais,
26:03ni RN, ni LFI, et tout pour la République.
26:05Et donc du coup, il faut
26:07ouvrir, il faut
26:09élargir, il faut regarder ce qui se passe
26:11véritablement dans les circonscriptions.
26:13Dans un duel RN et LFI, qu'est-ce que vous faites ?
26:15C'est ce que je veux éviter.
26:17Oui d'accord, mais qu'est-ce que vous faites ?
26:19Ni l'un, ni l'autre.
26:21Il faut être très clair.
26:23Ni l'un, ni l'autre.
26:25Et comme je n'aime pas répondre à cette question,
26:27elle ne doit pas se poser,
26:29je ne veux pas qu'elle se pose.
26:31Non, il faudrait tout simplement qu'on fasse
26:33tout pour que précisément, ce qu'on appelle
26:35le bloc central, je ne sais pas si c'est le bon mot,
26:37mais soit le plus large possible,
26:39avec des sensibilités qui évidemment ont des différences,
26:41fort heureusement, mais qui se retrouvent
26:43quand même sur l'essentiel,
26:45sur l'Europe, l'aide à l'Ukraine,
26:47la lutte contre la haine des Juifs, et sur
26:49une vision de l'économie et du
26:51social, avec des réformes indispensables,
26:53mais qui,
26:55je sais bien que c'est difficile parfois de faire comprendre
26:57à nos compatriotes, mais qu'ils soient sur la base
26:59du réalisme, de ce qui est possible,
27:01les deux, cette coalition,
27:03si elle arrivait au pouvoir,
27:05je parle de ce nouveau
27:07front populaire, dire ces mots
27:09m'arrache quand même la langue,
27:11mais elle n'est d'accord
27:13sur rien. Elle n'est d'accord
27:15sur rien, donc elle ne peut pas
27:17gouverner. Quant au programme du RN,
27:19aujourd'hui, on a de plus en plus de mal à le comprendre,
27:21et même l'alliance avec Eric Ciotti,
27:23sur les sujets économiques, ou sur la
27:25réforme des retraites, elle est évidemment
27:27aux antipodes. Donc il y a quand même des gens
27:29qui vont aux élections,
27:31en mentant
27:33sur leur capacité à
27:35gouverner ensemble.
27:36Ni l'un ni l'autre, c'est prendre la responsabilité
27:38de voir le RN passer ?
27:40Non, parce qu'il y a une autre voie, qui est celle
27:42que je dis, qui est celle du bloc central,
27:44mais à condition qu'il soit ouvert, et sur la base
27:46d'une coalition.
27:48Frédéric Dhabi ?
27:49Oui, j'entends ce que dit Manuel Valls,
27:51c'est vrai que pour
27:53beaucoup d'électeurs, il y aura cette envie
27:55de renvoyer dos à dos,
27:57RN d'un côté, LFI
27:59de l'autre, mais aujourd'hui,
28:01le bloc central n'est pas désirable,
28:03par les Français, qu'ils viennent de le
28:05sanctionner lors des élections
28:07européennes. C'est dire, c'est la
28:09question de la personne qui va prendre en charge la campagne,
28:11qui va diriger cette campagne,
28:13est-ce qu'on attend le Président ? Relativement
28:15démonétisé, qui crée la mobilisation
28:17pour...
28:18Mais ils ne veulent même plus le mettre sur les affiches.
28:19Voilà, c'est plutôt, je pense, Gabriel Attal
28:21qui va mener cette campagne pour les élections.
28:23Et j'ai dit, mais elle va être,
28:25et je partage ce que dit Manuel Valls, tellement courte,
28:27comment créer une dynamique
28:29en une douzaine de jours.
28:31En 97,
28:33il y avait eu cinq semaines et demie de campagne.
28:35Là, on en aura deux semaines et demie.
28:37Bon, allez, une pause, et dans un instant,
28:39on s'interroge un peu sur la mire DLR.
28:41A tout de suite.
28:53Et avec moi, Frédéric Dhabi,
28:55vous êtes politologue et spécialiste en
28:57comportements électoraux pour l'IFOP.
28:59Et Dieu sait si on a besoin de vos lumières. Avec moi,
29:01Thomas Dépré, qui fait partie de l'exceptionnelle
29:03rédaction politique de RTL, dont je remercie
29:05tous les membres parce qu'ils viennent tous les soirs
29:07discuter avec nous et refaire le point pour les élections.
29:09Et on sera là jusqu'aux élections.
29:11Oui, tant qu'on peut. Et puis, nous a rejoint
29:13Manuel Valls, c'est parti vers d'autres
29:15horizons. Ah, peut-être,
29:17un jeu de mots, je ne sais pas.
29:19Et nous a rejoint
29:21monsieur Aubert.
29:23Quelques notes pour vous.
29:29Voilà, monsieur Aubert,
29:31Jean-Louis Aubert pour vous. Est-ce que vous rêvez
29:33d'un autre monde quand vous voyez l'état
29:35de votre parti ?
29:37Pas seulement l'état de mon parti,
29:39l'état de mon pays.
29:41Malheureusement, évidemment,
29:43l'attention ne peut être captée
29:45que par le feuilleton,
29:47la télé-novella, La Porte Bleue.
29:49La Porte Bleue, c'est un bon titre.
29:51Fort à la mot, ou peut-être
29:53Waco, je n'en sais rien.
29:55Mais en réalité, le vrai sujet,
29:57c'est qu'il y a des élections capitales
29:59qui vont se dérouler dans quelques semaines,
30:01avec un risque de chaos indescriptible
30:03au plan politique et
30:05sur une situation financière,
30:07sociale catastrophique.
30:09Oui, moi, j'aurais rêvé
30:11d'une autre France. Malheureusement,
30:13monsieur Macron, à mon avis,
30:15est le premier responsable de la situation.
30:17Tant sur le plan budgétaire,
30:19qu'on pourrait en parler, mais politique.
30:21C'est lui qui a voulu tuer les deux partis
30:23de droite et de gauche et qui se retrouve aujourd'hui
30:25avec deux coalitions qui sont dominées
30:27de facto par l'FI et l'ERN.
30:29Alors, une autre petite musique.
30:31Est-ce que vous savez ce que c'est que ça ?
30:33Programme de gouvernement à venir.
30:35Une petite musique, mais peut-être qu'on ne l'a pas, finalement.
30:37Vous allez nous la faire a capella ?
30:39Je vais peut-être vous la faire a capella.
30:41Non, c'était le clip de votre patron,
30:43Eric Ciotti. Ex-patron.
30:45On ne sait pas, la justice n'a pas encore rendu
30:47son verdict.
30:49Tu l'as ? Oui, mais là...
30:51On le voit, vous ne l'avez pas vu, ça ?
30:53Ce matin, aller vers son bureau
30:55après avoir été exclu du parti.
30:57Il a déposé un recours en justice
30:59pour faire annuler son exclusion.
31:01Ce qui est assez lunaire, c'est que sur le bureau,
31:03il est vide. Il n'y a pas beaucoup de dossiers pour travailler.
31:05C'est parce qu'il pense beaucoup avec sa tête ?
31:07Non, parce qu'il avait été vidé par ses collaborateurs.
31:09Ah, d'accord.
31:11Il y a une question, quand même,
31:13qui se pose.
31:15Frédéric Dhabi, est-ce que vous nous confirmez
31:17que les partisans LR
31:19veulent une alliance
31:21RN
31:23et LR ?
31:25Ça dépend de qui on parle.
31:27Quand on est sur les adhérents LR,
31:29c'est-à-dire les militants, ceux qui payent une cotisation.
31:31Alors, on ne peut pas sonder
31:33cette population.
31:35La population, c'est un lieu fichier, si je puis dire secret.
31:37Moi, je l'ai fait.
31:39J'ai en tête des consultations qui avaient été faites par LR
31:41après 2017
31:43où une alliance,
31:45ce n'était pas quelque chose de tabou
31:47pour les adhérents.
31:49S'agissant des sympathisants, il y a une vraie évolution.
31:51Rappelez-vous,
31:53analysez ceux qui nous écoutent,
31:551998, les élections régionales
31:57où des présidents de région,
31:59pour sauver leur siège,
32:01commencent à nouer des alliances
32:03avec le FN de l'époque.
32:05Jacques Chirac signe
32:07la fin de la récré.
32:09Enquête IFOP pour le Figaro,
32:11on a trois quarts des sympathisants
32:13RPR qui refusent toute alliance
32:15avec le FN.
32:17Désormais, on est sur du
32:1950-50, donc les choses ont relativement
32:21bougé.
32:23Alors, Julien Aubert, est-ce qu'en fait
32:25il n'a pas complètement raison,
32:27Eric Ciotti ?
32:29Est-ce que ce n'est pas le mouvement de l'histoire ?
32:31Est-ce que vous n'êtes pas en train de...
32:33Comment dire ?
32:35Oui.
32:37Il y a plusieurs choses dans votre question.
32:39Il se trouve qu'en fait, les Républicains, c'est une marque
32:41en commun de gens qui sont implantés dans des sociologies
32:43différentes, dans des territoires différents.
32:45Quand on habite à Paris, c'est certainement
32:47pas ce qu'il faut faire, parce que le problème,
32:49c'est pas l'ERN, c'est En Marche.
32:51Si vous faites ça, vous êtes marginalisés.
32:53Quand vous êtes en Vaucluse, ou quand vous êtes dans des
32:55territoires où l'EFN fait 60%,
32:57c'est la seule solution pour survivre.
32:59Voilà pourquoi, moi, je n'aborde
33:01pas cette question sur un plan juridique,
33:03je n'aborde pas sur un plan moral,
33:05même si je sais que c'est la marotte
33:07de beaucoup, je l'aborde sur un plan juridique.
33:09C'est une question politique. Et cette question politique,
33:11il est impossible de la résoudre,
33:13parce qu'en réalité, au sein des Républicains,
33:15vous avez des gens qui ont des intérêts politiques
33:17radicalement différents en matière
33:19d'alliances. Vous avez ceux qui peuvent survivre
33:21à l'heure actuelle, si je prends la photo,
33:23sans alliance. C'est, je dirais,
33:25vraiment les territoires qui ont été toujours de droite,
33:27même lorsqu'il y a eu des...
33:29en 81, etc.
33:31Vous avez ceux qui sont plutôt dans les villes,
33:33qui sont, je dirais, plutôt dépendants
33:35de La République En Marche. Et puis, vous avez ceux
33:37où, effectivement, s'il n'y a pas d'alliance avec le RN,
33:39il n'y a pas d'élu LR.
33:41Donc ça, c'est le fond.
33:43Après, il y a la question de l'accord électoral.
33:45Moi, le fait de dire,
33:47pour un député sortant, moi, je ne juge pas.
33:49Le type, il dit, c'est la seule manière de survivre.
33:51Très bien. C'est important d'avoir des députés.
33:53Parce qu'enfin, s'il y a la...
33:55Vous, en 2012, d'ailleurs, la députée LR
33:57Martine Fiori, c'est d'exister en votre faveur.
33:59La candidate
34:01RN...
34:03Oui, investie par le RN, c'est effectivement...
34:05Parfaitement.
34:07Et à l'époque, bon, c'est une histoire
34:09assez rigolote,
34:11pour contester le fait qu'il y avait eu des accords
34:13secrets entre le PS et le RN
34:15pour faire élire Mme Marion Maréchal-Le Pen
34:17et dont elle était le pion.
34:19Mais je referme la parenthèse. Là, en l'occurrence,
34:21d'ailleurs, on m'a proposé
34:23de partir aux législatives et j'ai
34:25refusé, d'ailleurs, cette chose.
34:27De la même manière que j'ai abandonné mes mandats de conseiller régional
34:29avec Muselier pour mes idées.
34:31Donc, on voulait les leçons...
34:33Vous avez proposé de partir sous l'étiquette LR-RN ?
34:35Oui, oui.
34:37Qui, ça ? Eric, Eric Ciotti, évidemment.
34:39Donc, il a pris son téléphone, il y a quelques jours,
34:41avant que cet accord soit connu ?
34:43C'était, non, c'était juste après.
34:45C'était l'après-midi, c'était quand ? Mardi, c'était le jour de mon anniversaire.
34:47J'ai vu arriver un cadeau.
34:49Ça m'a un peu... Voilà, bon.
34:51Mais donc, racontez-nous, ça veut dire qu'Eric Ciotti,
34:53il est en train de passer des coups de fil en ce moment, aux uns et aux autres ?
34:55C'est fini, ça. Il a, en réalité,
34:57fait 80 circonscriptions. Je pense qu'il a essayé
34:59de trouver, dans les sortants,
35:01et ensuite, des candidats qui souhaitaient
35:03partir pour avoir un groupe parlementaire.
35:05Mais vous, vous les connaissez bien,
35:07les RN, puisque vous avez adhéré au FN,
35:09et vous avez même été... Non ? Non.
35:11C'est un autre Julien Aubert, peut-être.
35:13Moi, j'ai jamais été adhérent au RN.
35:15D'accord. Mais en quoi
35:17c'est si mal, en fait ?
35:19Alors, mais c'est pour ça que je ne réponds pas d'un point de vue
35:21moral. Oui, c'est ça. Ce que je vous dis,
35:23sur le fond, c'est que c'est une
35:25question politique. Mais qu'elle ne peut pas
35:27être résolue, parce qu'en réalité,
35:29pourquoi est-ce qu'on n'a pas recours
35:31à un vote ? Parce que vous avez des gens qui
35:33ne peuvent pas accepter la réponse, qu'elle soit
35:35dans un sens ou dans l'autre. Moi, on peut m'expliquer
35:37ce qu'on veut. Je suis contre les alliances
35:39avec En Marche. C'est contre mes valeurs. C'est contre mon projet
35:41de vie. C'est contre mon projet politique.
35:43Et, je dirais, dans mon territoire, ça
35:45semblerait complètement stupide. Et je
35:47comprends, parce qu'il ne faut pas faire point de
35:49tolérance, que d'autres, à l'autre bout du pays...
35:51Voilà. Sauf que comme on n'a
35:53jamais... Je pense l'inverse. Mais comme on
35:55n'a jamais voulu, si vous voulez, trancher cette question,
35:57c'est-à-dire mettre fin au modèle du Parti Unique,
35:59comprendre que la fusion
36:01de l'UDF et du RPR avait été une erreur
36:03totale... Mais oui !
36:05Vous savez, l'UMP...
36:07C'est 2002. Oui, mais qu'est-ce
36:09qui s'est passé ? Vous êtes un peu
36:11Bayrou qui disait ça. Non, mais attendez.
36:13Parce que, vous savez,
36:15on fait des bêtises. Sur le moment,
36:17on les dénonce. Et après, 20 ans plus tard, on s'aperçoit.
36:192002, c'était pour... Suite
36:21à l'arrivée de Jean-Marie Le Pen.
36:23On a créé ce grand parti de droite en disant
36:25« Voilà, on sera sûr d'être au second tour. » Moralité
36:27aujourd'hui, celle qui est sûre d'être au second tour,
36:29c'est Marine Le Pen. Première erreur.
36:31On avait fait aussi, je vous rappelle, la réduction du
36:33septennat, en disant « Il faut éviter les cohabitations. » Moralité,
36:35on va avoir une cohabitation malgré le quinquennat.
36:37Vous êtes en train de nous dire que c'est la droite la plus bête
36:39du monde, là. Le quinquennat,
36:41c'est Josse Machin. Voilà.
36:43Ce que je veux dire, si vous voulez, c'est que
36:45on a propulsé le modèle
36:47unique de fusion en mettant des gens qui ne pensent
36:49pas pareil, qui peuvent être implantés dans des sociologies
36:51différentes. Et au fur et à mesure, ce parti
36:53qui allait de Nathalie Kosciusko-Morizet
36:55à Thierry Mariani
36:57a perdu pelure d'oignons après pelure
36:59d'oignons. Et aujourd'hui, on est toujours
37:01moins nombreux, mais avec toujours le même problème.
37:03Donc, moi, je dis qu'il faut changer l'organisation.
37:05C'est un sujet structurel. Il faut en réalité
37:07revenir à des partis peut-être associés
37:09sur le modèle de la CDU... — Les coalitions, c'est ce que
37:11disait M. Vasse. — Non. Pas de la coalition. Sur le modèle
37:13de la CDU-CSU. C'est-à-dire
37:15deux partis frères. Moi, ce que je proposais, c'était ça.
37:17C'est-à-dire vous êtes implantés dans des territoires
37:19différents. Vous avez peut-être les Républicains
37:21on va dire patriotes
37:23dans le Vaucluse, dans les Alpes-Maritimes.
37:25Et puis vous avez les Républicains
37:27libéraux à Paris. Que chacun,
37:29si vous voulez, distingue les étiquettes. Mais là, on est tous
37:31si vous voulez, propriétaires de la même étiquette.
37:33Et donc, en fait, ça ne marche pas. Et le
37:35pire aujourd'hui, c'est que vous êtes candidat à
37:37les Républicains, vous pouvez vous faire engueuler
37:39sur un marché, pardonnez-moi mon verbe,
37:41au début du marché par quelqu'un qui va vous dire
37:43« Mais c'est scandaleux. Je voterai pas pour vous parce que vous êtes
37:45les béquilles de M. Macron ». Et en fin de marché,
37:47quelqu'un qui va vous dire « Je ne vais pas voter pour vous parce que vous êtes
37:49alliés avec l'extrême droite ».
37:51Alors, ce que raconte Julien Aubert est très
37:53intéressant parce que c'est le
37:55témoignage
37:57concret du problème
37:59de positionnement. Alors, quel problème ?
38:01Et bien ça, on va le voir immédiatement
38:03après la pub.
38:05RTL bonsoir, édition spéciale.
38:07Anaïs Bouton.
38:09Anaïs Bouton. RTL
38:11bonsoir, édition spéciale.
38:13Et avec moi, Julien Aubert,
38:15vice-président des Républicains.
38:17Alors, on ne sait plus qui est le président. Vous allez peut-être devenir
38:19président, Julien Aubert. Frédéric Dhabi.
38:21On a deux présidents temporaires en ce moment.
38:23Frédéric, oui, je sais. Bellamy d'ailleurs.
38:25Bellamy et Annie Gennevard.
38:27Frédéric Dhabi et
38:29Thomas Dépré. Alors, on vient
38:31d'entendre le président
38:33Hollande.
38:35À la télévision. Qui est à la télévision au 20h.
38:37Et il a dit ceci
38:39à propos de l'accord
38:41Front Populaire. Nouveau Front Populaire.
38:43Pour moi, ce qui est essentiel,
38:45c'est que l'union ait pu se faire.
38:47Donc, vous êtes favorable à cet accord.
38:49Je suis favorable à cet accord.
38:51Vous voyez, les socialistes,
38:53ils font des décors.
38:55D'ailleurs, c'est ce que les électeurs de droite nous disent.
38:57En face, si vous ne faites rien,
38:59vous allez vous faire une nouvelle fois défoncer
39:01par nos adversaires. Ils en ont marre.
39:03Mais,
39:05quand on parle de jugement de morale,
39:07vous savez que je réagis en tant qu'homme de droite,
39:09moi, si vous voulez, le fait qu'on puisse s'allier
39:11avec la France Insoumise, dont certains membres
39:13tiennent des propos antisémites, il y a des gens
39:15très respectables. Moi, François Ruffin,
39:17j'ai côtoyé. Mais,
39:19il y en a certains, si vous voulez, moi, ça ne passe pas.
39:21Et qu'en plus, ils appellent ça Front Populaire,
39:23dont le leader
39:25était Léon Blum, je trouve,
39:27si vous voulez, qu'il y a un paradoxe de l'histoire.
39:29Il y a des gens qui doivent se retrouver
39:31dans leur tombeau.
39:33Mais l'accord avec l'IRN, c'est votre seule
39:35solution pour gagner.
39:37Qu'est-ce qui...
39:39Vous dites que je ne parle pas de morale.
39:41Qu'est-ce qui est si
39:43impossible ?
39:45C'est plus compliqué que ça, c'est ce que je vous dis. Oubliez la morale.
39:47C'est que pour une moitié
39:49des républicains
39:51sur certains territoires,
39:53c'est la seule solution. Pour une autre moitié,
39:55ça n'est pas la seule solution.
39:57Si vous êtes à Paris, je suis désolé,
39:59vous n'avez pas besoin de cet accord. Au contraire, à mon avis,
40:01il vous plombe. Et puis ensuite, il y a la question
40:03humaine qui a provoqué la réaction.
40:05C'est-à-dire qu'on ne peut pas avoir quelqu'un qui décide
40:07tout seul, je dirais,
40:09d'une rupture avec 30 ans
40:11d'axe politique, sans qu'il y ait
40:13un minimum de discussion. Enfin, on n'est pas
40:15dans la Corée du Nord.
40:17Ce que je voulais dire, le problème pour
40:19l'IRN, c'est que quelle est sa place ?
40:21Quel est son positionnement ? Il y a une guerre
40:23des trois blocs depuis maintenant plus de deux ans.
40:25Ce bloc de gauche qui semble s'unir,
40:27et ce qu'a dit François Hollande, c'est quand même assez historique.
40:29Tant qu'il avait été critique en
40:312022 sur l'accord Nupes.
40:33Ce que disait Manuel Valls.
40:35Oui, là on a une...
40:37Les lignes bougent énormément
40:39à gauche et peut-être
40:41ça va sans doute
40:43rebattre les quatre. Et il y a
40:45un bloc central, il y a un bloc
40:47IRN où se trouve LR.
40:49Et c'est vrai qu'il y a des électeurs
40:51LR qui sont en fusion avec
40:53l'IRN sur les questions d'identité,
40:55d'insécurité, d'immigration. Et il y a
40:57aussi, au-delà de la dimension
40:59géographique dont parlait Julien Lambert, qui est très juste,
41:01il y a des électeurs LR
41:03qui ont soutenu toutes les réformes
41:05libérales ou structurelles
41:07d'Emmanuel Macron. Donc il y a vraiment une difficulté
41:09pour LR à exister.
41:11On peut, je ne sais pas, juger la décision
41:13d'Éric Ciotti, mais
41:15dans un sens, elle essaye de
41:17trancher, puisqu'elle va vers l'IRN
41:19quand peut-être, sans doute, beaucoup d'autres
41:21LR vont aller vers
41:23le bloc central, et une partie
41:25restera dans
41:27le LR canal historique.
41:29Le seul dans les LR,
41:31dans le petit village gaulois, là ?
41:33Moi, si vous voulez, je
41:35suis républicain, d'accord ?
41:37Je porte des idées.
41:39Regardez, j'ai ma liberté de parole.
41:41Je n'ai pas
41:43suivi ce mouvement. En plus, je pense
41:45que derrière, il y a une différence entre faire
41:47un accord électoral et faire un accord de
41:49gouvernement. Parce que je maintiens que
41:51comme la NUP, d'ailleurs, ce sera
41:53très compliqué compte tenu des divergences.
41:55Donc je n'y crois pas.
41:57Je pense qu'il y a un vrai risque de chaos.
41:59Malheureusement, nous sommes dans le piège
42:01tendu par Emmanuel Macron.
42:03Tendu par qui ?
42:05Par Emmanuel Macron.
42:07A qui ? A toute la classe politique.
42:09Justement, ce soir, ils doivent se frotter
42:11les mains dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Parce que dimanche soir,
42:13il a appelé à une clarification
42:15de l'espace politique, et ce soir,
42:17on voit qu'il y a d'un côté
42:19un bloc de droite et d'extrême-droite
42:21qui se composent, et un bloc de gauche
42:23et d'extrême-gauche qui est composé.
42:25Donc finalement, effectivement, on est dans une
42:27tripartition de la vie politique, où maintenant,
42:29en réalité, il n'y aura presque que
42:31trois bulletins de vote au moment des élections.
42:33Je pense que non.
42:35D'abord, il y aura
42:37les républicains qui ont investi
42:39des candidats. Donc ce fameux bloc
42:41central, entre guillemets, qualifié de central,
42:43il n'y a en réalité pas de leadership.
42:45Il y aura effectivement En Marche qui essaiera
42:47de défendre son leadership. On verra
42:49à la fin combien il reste de députés
42:51des uns et des autres. Et on verra surtout la plasticité
42:53de ce Parlement. Mais je dirais
42:55la grande rupture intellectuelle d'Éric Ciotti,
42:57c'est que pour la première fois,
42:59les républicains disent, nous ne sommes plus un parti central
43:01autour de qui on doit graviter
43:03des alliances, mais nous devenons un parti satellite.
43:05Il a accepté l'idée.
43:07Jusqu'ici,
43:09jusqu'ici, on avait toujours
43:11refusé, refusé de la bétiquier le Macron.
43:13On avait toujours, si vous voulez, porté l'idée
43:15que la Renaissance pouvait se faire. Éric dit
43:17finalement, j'ai compris que j'étais minoritaire.
43:19J'en tire les conséquences.
43:21Merci infiniment d'être venu,
43:23d'avoir bravé les rues parisiennes
43:25pour arriver jusqu'à nous, Julien Aubert.
43:27Vous pouvez retrouver l'émission sur RTL.fr
43:29et sur Lapis. On est en retard.
43:31Donc, l'essentiel
43:33de l'actualité, tout de suite sur RTL.

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