Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 13 juin 2024
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00:009h05 sur RTL, RTL Matin qui continue désormais jusqu'à 9h30, on analyse cette crise politique
00:10qui traverse, que traverse le pays, le bureau politique des Républicains, a donc exclu
00:14hier et à l'Union Unie limitée Eric Ciotti, malgré tout le président des LR s'accroche.
00:20Il faut savoir avoir raison contre tous les autres, c'est aussi la voie du courage et
00:25quand je vois certains qui ont toujours perdu toute leur vie, qui ont perdu toutes les
00:30élections, les autres qui sont en permanence planqués, qui viennent me donner des leçons,
00:35j'ai voulu donner un coup de pied dans la fourmilière, je dis qu'on m'en sera reconnaissant
00:40dans quelques mois et dans quelques années, pour notre famille politique, parce qu'elle
00:44était en train de disparaître.
00:45Avec nous pour débattre ce matin, Florence Portelli, maire LR de Tavernier et vice-présidente
00:49des Républicains, Robert Ménard, maire d'Hiver-Droite de Béziers et Richard Verly, correspondant
00:53en France du Média Suisse, blique.
00:55« Tous ceux qui n'ont jamais gagné viennent me donner des leçons, c'est ce que vient
00:59de dire, ce que disait hier soir Eric Ciotti, je vous regardais Florence Portelli.
01:04Écoutez cet extrait, non mais vous êtes quoi, consternée ? »
01:07« Consternée, je me dis bon moi ça aidera les humoristes, je pense que Laurent Gérard
01:11a beaucoup moins de travail à faire qu'à Brivière aussi, parce que là ils n'ont
01:14qu'à se servir sur un plateau, ce qui est quand même pathétique, c'est que quand
01:17le pays se porte aussi mal, que les gens ont une défiance terrible vis-à-vis de la classe
01:21politique, qui considèrent en partie les avoir trahis, jouer à cela, c'est lamentable.
01:27Et il ose parler de famille politique, moi je ne connais pas un père de famille qui
01:31assassine ses enfants, parce qu'il fait ça quand même à la veille de législatives
01:34qui vont être très difficiles, puisqu'on n'est pas en situation, on n'est pas dans
01:38une période très agréable pour nous, on a fait 7% aux européennes, c'est mieux,
01:42Bellamy a fait une belle campagne, mais bon on a fait 4,4% à la présidentielle, planter
01:47comme ça ses « amis » dans leur dos, alors qu'on doit déposer en plus des candidatures
01:53d'ici dimanche, il a viré tout seul dans son bureau la présidente de la commission
01:57nationale d'investisseurs qu'on a rétablie, sinon on n'avait même pas de candidats,
02:00on ne pouvait même pas les présenter, on n'avait plus de CNI, donc je veux dire,
02:04faire ça, pardon les termes sont forts, mais c'est immonde, c'est immonde, c'est
02:09immoral, cette personne est immorale, et tout ça par obsession niçoise, alors j'aime
02:14beaucoup la ville de Nice, mais de là à sacrifier l'intérêt général, les gens
02:18qui vous ont servi, même parfois aussi les salariés du parti, la façon dont ils ont
02:21été jetés dehors hier, j'ai vu des salariés en larmes, les gens, on ne les méprise pas,
02:26quand on fait de la politique, on respecte l'être humain, quand il est salarié du
02:29parti, quand il est cadre, quand il est militant, et on respecte aussi les français.
02:33Robert Ménard, à l'instant même, on dit de lui « c'est un traître » finalement,
02:39est-ce qu'il l'a fait ? Comment vous réagissez à ça vous ?
02:42Écoutez, à la fois, ce n'est pas vraiment mes affaires, parce que je ne suis pas chez
02:47les Républicains.
02:48Non, mais justement, vous avez regardé tout ça, Robert Ménard, j'imagine, hier.
02:50Attendez, une seconde, j'essaye de dire quand même que je ne suis pas chez les Républicains,
02:55donc c'est un peu leurs affaires, que M. Chioti, qu'Éric Chioti n'ait pas respecté
03:00un certain nombre de procédures internes et tout, je veux bien le croire, je n'en
03:05sais rien, mais manifestement, c'est vrai.
03:06Non, mais là, on est au-delà de ça, Robert Ménard.
03:09Oui, bien sûr, mais le reste, attendez, ils sont un peu jobards aussi, comme on dit chez
03:13moi, enfin, quand même, assassinat, immoral, collaboration, on le vire qu'ils se barrent,
03:18enfin, attendez, il faut juste se calmer.
03:21Vous qui aimez bien les rebelles, est-ce qu'il a raison contre tout le monde ? C'est finalement
03:24ce qu'il nous dit ce matin.
03:25Non, il dit une chose, qu'il n'est pas immoral d'imaginer de s'associer avec le
03:32Rassemblement National.
03:33Moi, je ne suis pas au Rassemblement National, je n'ai même pas, attendez, j'ai voté
03:37pour le candidat des Républicains il y a trois jours, donc je n'ai pas susceptible
03:42de faire l'apologie de Marine Le Pen et de M.Bardella.
03:46Non, mais vous ne vous dites pas tout ça pour ça, justement, vous qui avez voté LR.
03:50Non, je n'ai pas voté LR, d'abord, j'ai voté pour François Xavier, ce qui est une
03:56nuance, une nuance que je reprendrai encore plus à mon compte aujourd'hui, parce que
04:00tout ça est quand même un foutage de gueule total, et de tous les côtés, je veux dire,
04:06il ne faut pas rigoler, un, ce n'est pas un crime de lèse-majesté, deux, j'attends
04:10de voir l'électorat des Républicains et la base des Républicains pour voir si, eux,
04:16par hasard, ils ne seraient pas favorables à cet accord, je pense qu'il peut y avoir
04:20quelques surprises, qu'ils posent mal la question dans la forme, sûrement, je veux
04:26bien le croire, moi, j'ai parlé avec des responsables des Républicains qui m'ont
04:29dit que deux heures avant, ils ne leur n'avaient pas dit qu'ils étaient à la télé pour
04:33le dire.
04:34Alors, c'est vrai qu'à distance, c'est un peu facile, mais chef Florence Porté-Lierre,
04:36t'es à notre avis.
04:37Oui, moi, quand je parlais de moralité, je ne critique pas les gens qui votent Rassemblement
04:40National, ce ne sont pas mes idées, mais je respecte les électeurs du Rassemblement
04:44National, et je respecte d'ailleurs aussi les gens qui ont ces convictions-là, ce ne
04:48sont absolument pas les miennes, qu'on ne se méprenne pas.
04:51Quand je parle d'immoralité, c'est vous être président d'un parti, et vous le planter
04:56avec des braves gens, je veux dire, ce n'est pas des rebuts de l'humanité, enfin, on
05:02respecte l'humain.
05:03On ne peut pas comme ça planter des poignards dans le dos.
05:06Et puis le spectacle, pardon, mais le siège évacué hier, fermé, Anne-Yves Le Marquis
05:12vient avec son double de clef pour essayer d'ouvrir.
05:14J'aime pas le mépris de classe, pardon Robert Ménard, mais jeter comme ça dehors des salariés
05:19qui ont donné leur vie pour un parti politique, ça se respecte ?
05:22Mais ce n'est pas de ça dont je vous parle, Madame Porté-Lierre, quand vous choisissez
05:29le mot collaboration, ça renvoie à quoi ? Vous avez tort de le faire, vous avez tort
05:34de le faire.
05:35Sur le reste, vous avez absolument raison, qu'il n'est pas, attendez, mais ça, ce n'est
05:38pas mon affaire à l'intérieur, vous avez compris, qu'il n'est pas respecter les gens,
05:42qu'il n'ait prévenu personne, qu'il ait mal traité…
05:43C'est ça que j'appelle l'immoralité, Monsieur.
05:44Et la collaboration, c'est quoi, le mot ? Le mot collaboration, ça renvoie à quoi,
05:49Madame Porté-Lierre ?
05:50Mais le mot collaboration, je l'utilise aussi quand on est allé chez Macron, quand on est
05:53allé se vendre chez Macron.
05:54Moi, ce que je ne supporte pas, je termine, Monsieur Ménard, ce que je ne supporte pas
05:58aujourd'hui, ce n'est pas que des gens aient des idées différentes des miennes.
06:00D'ailleurs, par exemple, quand Catherine Vautrin a rejoint le gouvernement d'Emmanuel
06:03Macron, je ne l'ai pas critiqué, ça fait partie de ses idées depuis un certain temps.
06:07Et pourtant, il vient de ma famille politique au départ.
06:09Je respecte cela, moi j'ai des amis qui pensent différemment de moi, et tant mieux,
06:13d'ailleurs, ça fait du bien, ça rend un peu moins bête.
06:14Mais ce que je reproche aujourd'hui à la classe politique, c'est de trahir ses idéaux
06:19matin, midi et soir.
06:20C'est, on va chez Macron alors que trois heures avant, on lui crachait dessus.
06:23On va chez Le Pen alors qu'on s'appelle Marion-Réchelle Le Pen et qu'avant, on disait
06:29pique-pente-sur-aile et qu'on était avec Éric Zemmour.
06:31Les gens sont écœurés, c'est du vomi, je suis désolée, la politique c'est autre
06:37chose que ça, et on est très loin de l'intérêt général quand on pense à son petit marocain
06:41ministériel, quand on pense à son petit poste de député, je suis désolée, tout
06:46ça, ça n'honore pas la classe politique, et moi je suis fière de ce qu'a fait mon
06:48parti hier.
06:49– Pardonne-moi, je voudrais donner la parole à Richard Verly, comment vous percevez ça,
06:55vous vivez en France, vous nous voyez vivre, vous voyez le fonctionnement de nos institutions,
07:00qu'est-ce qu'on en dit à l'étranger et comment percevez-vous les choses vous-même ?
07:03– Écoutez, globalement c'est accablant, alors d'abord la situation politique en
07:08France, la une, je regardais ce matin, la une du soir, le quotidien belge, c'est le
07:10chaos français.
07:11– Le chaos.
07:12– Le chaos français.
07:13Le New York Times publie un commentaire sur le thème, je traduis, est-ce qu'à l'issue
07:21de ce moment, ce ne sera pas le Brexit pour la France ? Donc voilà, voilà les questions
07:25qui sont posées dans la presse internationale.
07:26Alors sur la situation spécifique des républicains, il y a, à mon avis, deux manières de voir
07:32les choses.
07:33La première, c'est l'attitude personnelle de Monsieur Ciotti, c'est ce que vous venez
07:35de dire madame, et la manière dont il s'est comporté.
07:37Après, sur la stratégie, Monsieur Ciotti étant ni soi très intéressé par ni, j'imagine
07:43qu'il regarde du côté de l'Italie, il faut quand même reconnaître qu'en Italie,
07:47ce qui a sauvé Forza Italia, ce qui a sauvé Berlusconi, c'est son alliance avec Fratelli
07:51d'Italia, le parti de madame Mélanie.
07:53– L'union des droites, c'est ça qui sauve la droite.
07:55– Absolument, sinon Forza Italia était mort, et ils ont réussi là aux élections
07:59européennes à remonter.
08:00Ce n'est pas un jugement de valeur que je prononce.
08:02– Non, vous constatez ce qui s'est passé en Italie, qui a fonctionné, et que peut-être
08:05essayent de reproduire Eric Ciotti en France.
08:07– Exactement, à l'inverse, vous avez le cas allemand, où la CDU, les conservateurs
08:11ont fait un mur, bien plus qu'un front républicain, un mur vis-à-vis de la FD,
08:15et ils viennent de remporter une victoire magistrale avec 30%, donc les deux stratégies
08:18peuvent se défendre.
08:19– Florence Portelli, on a un mot, et après Robert Ménard.
08:21– Je vais répondre sur Giorgia Melloni, parce que justement c'est intéressant.
08:23Un, contrairement à Marine Le Pen, elle a une politique libérale qui est même soutenue
08:26par Mario Draghi, donc ce n'est pas du tout comparable avec le RN ici.
08:29De deux, en fait, elle a tué le reste de la droite et d'extrême droite, ce n'est
08:32pas Forza Italia qui a été sauvée, c'est elle qui s'est sauvée et qui a liquidé
08:35Berlusconi.
08:37Donc je mettrais un sérieux bémol, pardon, mais à cette analyse.
08:40Donc moi je pense que le RN, oui mais c'est beaucoup moins qu'avant, et fini, Salvigny
08:46ont été liquidés.
08:47Donc moi je pense qu'au contraire, si on faisait une alliance contre-nature avec le
08:50Rassemblement National, le but du Rassemblement National c'est de nous tuer.
08:53Et on serait dissous dans le Rassemblement National, donc je ne crois absolument pas
08:58à cette alliance, même sur un plan stratégique, je ne parle pas sur le fond, mais là vous
09:01me parliez de stratégie, je pense que ce serait suicidaire.
09:03On ne salit pas quand on est la brebis avec le loup.
09:05– Robert Ménard, on ne salit pas quand on est la brebis avec le loup, justement ?
09:09– Cette rhétorique, j'en peux plus, honnêtement j'en peux plus, et pardon, quand on choisit
09:14le mot collaboration, c'est quand on renvoie un passé, tout ça.
09:17– Prenez un thé, détendez-vous.
09:18– Non, non, non, pardon ?
09:19– Prenez un thé, détendez-vous, quand on vous dit que vous n'en pouvez plus, ça
09:21s'appelle un débat, c'est pas très grave.
09:23– Non, non, madame Portelli, c'est votre vocabulaire, madame Portelli, c'est votre
09:27vocabulaire qui est insupportable, parce qu'il est insultant pour les gens, moi je
09:31n'ai pas voté Marine Le Pen, mais je n'insulte pas le Rassemblement National, et pardon,
09:36la bonne question c'est absolument pas ça, la bonne question c'est se dire, est-ce
09:41qu'il y a matière à faire un accord entre le Rassemblement National et les Républicains.
09:46– Je peux répondre, on ne va pas poser la question, ça ne vous a pas échappé.
09:48– Attendez, je vais essayer juste de finir, madame Portelli, je pense que sur un certain
09:54nombre de thèmes, sur l'immigration, sur l'insécurité, pardon, vous avez tellement
10:01évolué qu'aujourd'hui, oui, honnêtement, il n'y a pas grande différence entre vous
10:06et le Rassemblement National sur ces deux questions-là, mais c'est parce que vous
10:09avez évolué dans le sens du Rassemblement National, en revanche, moi, c'est là où
10:14je pense qu'il y a un vrai problème, plutôt que de parler des histoires que vous, dans
10:18votre partie et tout, est-ce qu'aujourd'hui il est possible de travailler avec le Rassemblement
10:23National sur les questions économiques et sociales et sur la politique étrangère,
10:28là il y a un vrai débat, et là je serai d'accord avec vous, il a raison François-Xavier
10:33Bellamy quand il dit que sur ces terrains-là, il y a un gouffre entre l'un et l'autre,
10:37on ne peut pas dire une chose et faire le contraire, et la seule chose où j'ai encore
10:43un bémol, c'est qu'on vient de parler, le monsieur vient de parler de Mme Bélody,
10:48et Mme Bélody, son programme, il était plus extrémiste que celui du Rassemblement National,
10:57et elle a changé radicalement quand elle est arrivée au pouvoir, alors je ne sais
11:01pas si c'est possible avec Marine Le Pen, encore que quand j'entends les évolutions
11:06sur la retraite de son candidat, je me dis, tout est possible, peut-être qu'ils vont
11:11changer surtout.
11:12On marque une pause, et dans un instant, on va parler à l'autre qui s'accroche,
11:17qui s'appelle Jean-Luc Mélenchon.
11:18La réponse de Florence Portely, bien sûr.
11:20On marque une pause.
11:21RTL Matin, jusqu'à 9h30, RTL Matin, 7h, 9h30, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
11:30Alors, vous aviez envie de répondre à Robert Ménard.
11:32Oui, alors déjà, passe-t'on là avec moi, Monsieur Ménard, il faut être quand même
11:36un peu plus courtois, moi je réponds aux questions qu'on me pose, parce que je suis
11:38une fille polie, quand on me pose une question sur Éric Ciotti, je réponds sur Éric Ciotti.
11:42Après, sur l'accord avec le Rassemblement National sur le fond, sur la sécurité, vous
11:46dites, on est d'accord.
11:47Mais la sécurité, si on met plus de moyens, notamment dans les commissariats, au niveau
11:50des policiers, pour ça, il faut des moyens.
11:53Comment on fait avec un parti qui n'explique pas comment il résout la dette du pays ? Comment
11:56il résout le problème de la dépense publique ? Comment on fait ? En effet, il y a un gouffre
12:00sur le plan économique.
12:01Comment je fais, moi, maire de banlieue, avec un parti qui ne s'intéresse pas au problème
12:05du logement, qui est aujourd'hui la bombe, qui touche tous les foyers de ce pays.
12:08Les gens n'arrivent plus à se loger, à loger leurs enfants, et à loger aussi leurs
12:11seigneurs.
12:12Comment je fais avec un parti qui parle de sécurité, mais qui ne parle pas des problèmes
12:16de la crise de la famille, du problème de l'éducation et du problème de la culture ?
12:19D'ailleurs, si on parlait des problèmes de la culture avec le RN, au Conseil Régional,
12:23ils sont même pour supprimer l'art contemporain.
12:24Donc, je veux dire, sincèrement, il y a un gouffre, mais pas que sur l'économie.
12:28Il y a un gouffre aussi sur l'éducation, la culture et le logement.
12:31D'ailleurs, on ne sait pas ce qu'ils pensent.
12:32Et c'est extrêmement inquiétant, mais la sécurité et l'immigration, ça demande
12:36des moyens financiers.
12:37Et quand on ne sait pas résoudre les problèmes de dette du pays, de dépenses publiques du
12:40pays, on ne pourra pas donner de l'argent, justement, sur toutes ces questions-là.
12:44Florence Portelli, Thomas Desprez du service politique d'ERTEL nous a rejoint.
12:48Thomas, si on regarde les derniers sondages, cette alliance RN-LR dans les projections,
12:53ça donne quoi ?
12:54Si on regarde les derniers sondages, elle est en tête, plus de 30%, mais talonnée
12:58par l'alliance de gauche tout de même, qui est juste derrière.
13:01Ce qui est intéressant, et on pourra regarder plus tard, ce sont les projections, si on
13:04regarde les résultats des élections européennes par circonscription, et là, on voit que le
13:08RN est très, très, très largement en tête.
13:10Florence Portelli, ça ne valait pas le coup d'accepter la main tendue d'Emmanuel Macron
13:13pour peser ?
13:14Non, et je vais vous dire…
13:15Même avec un Premier ministre, Rémi Coran, par exemple ?
13:17J'ai honte de la gauche française.
13:19Moi, je pense que Olivier Faure devrait démissionner ou être mis dehors par ses alliés socialistes.
13:24Nous l'avons fait pour Éric Ciotti, pour ce qu'il a fait avec la France Insoumise,
13:28qui pour moi n'est pas un parti démocratique, qui est un parti d'ailleurs qui a permis
13:31de « normaliser » le Rassemblement National.
13:33Ça fait partie des idiots utiles du Rassemblement National avec Éric Zemmour.
13:37Et je ne voterai d'ailleurs jamais pour la LFI, parce que pour moi, ce sont des gens
13:40qui en plus cautionnent l'antisémitisme.
13:42Mais alors, si vous aviez RN, LR d'un côté, enfin, ce regroupement, cette alliance…
13:45Non, il n'y a pas RN, LR, il n'y a pas RN, LR, il y a RN, parce que toutes les personnes
13:50qui iront avec le Rassemblement National seront exclues.
13:52RR d'un côté, et le nouveau Front Populaire, vous votez quoi ?
13:56Je vote blanc.
13:57Vous votez blanc.
13:58Je vous le dis clairement, les yeux dans les yeux, je vote blanc.
14:00Parce que ce sont des extrémistes des deux côtés.
14:02Je vote blanc.
14:03Robert Ménard, vous votez quoi de la méconviation, de ce choix-là ?
14:06Je n'hésiterai pas à voter Rassemblement National face à la France insoumise.
14:10Madame Portelli, mon ennemi, moi, ce n'est pas Éric Ciotti, mon ennemi, c'est Jean-Luc
14:16Mélenchon.
14:17Et là, je suis sûr qu'on sera d'accord sur Jean-Luc Mélenchon.
14:21Ce à quoi on assiste aujourd'hui à gauche, c'est un désastre moral.
14:26Vous avez raison.
14:27C'est des gens qui n'ont cessé, une partie de la gauche, de me dire que jamais, au grand
14:32jamais, je le jure sur la tête de mes enfants, on fera quoi que ce soit avec la France insoumise,
14:38alors qu'ils ont refusé de manifester contre l'antisémitisme, alors qu'ils trouvent
14:44des excuses au Hamas, alors qu'ils frisent de temps en temps, un certain nombre de propos
14:48frisent l'antisémitisme.
14:50Aujourd'hui, toute honte bue, ils vont tous se retrouver dans un certain nombre de circonscriptions
14:56et les plus nombreuses, à voter pour la France insoumise.
14:58Ce que j'essaie de vous dire, Madame Portelli, c'est que deux choses, mon ennemi, encore
15:03une fois, ce n'est pas Éric Ciotti, ce n'est pas le Rassemblement National, mes ennemis,
15:07c'est cette gauche-là.
15:08Deuxièmement, il faut juste s'interroger, je veux bien que vous disiez, je suis d'accord
15:12avec vous, c'est bien pour ça que je ne suis pas au Rassemblement National et que je n'aime
15:15pas appeler à voter pour eux, je suis d'accord avec tout ce que vous dites sur les inconséquences
15:19en termes de budget, en termes de moyens, on dépensera toujours plus d'argent et on
15:24ne sait pas d'où viendra cet argent.
15:26Vous êtes maire, je suis maire, on est bien obligé de présenter des budgets équilibrés
15:30et ça, le Rassemblement National, ça ne lui a pas effleuré l'esprit, on est d'accord
15:34là-dessus.
15:35Mais en même temps, vous ne pouvez pas faire l'impasse sur le fait qu'ils ont fait presque
15:3932% des voix et vous, vous en avez fait 6, ça veut dire qu'il y a une partie, et moi,
15:45encore une fois, j'ai voté pour vous, donc ce n'est pas le problème, une partie du discours
15:49qui est celui de cette droite plus raisonnable, je ne sais pas comment le dire, il est inaudible
15:54pour les gens, les gens, ils n'en peuvent plus, et puis il y a le passé qui pèse aujourd'hui
15:58quand vous parlez de, moi, je défendais François-Xavier Bellamy, les gens en face de moi, ils disaient
16:05ouais, mais est-ce que Sarkozy a tenu ses promesses ? Et non, Nicolas Sarkozy, il n'a pas tenu
16:11ses promesses.
16:12Donc ce que je veux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, et je suis d'accord bien plus avec vous qu'avec
16:18le Rassemblement National sur tout un tas de questions, mais aujourd'hui, le passé qui
16:22est le vôtre, ce qui se passe aujourd'hui, mais on est d'accord aussi là-dessus qu'il
16:26y a un cirque qui est pitoyable pour tout le monde, il faut avoir un discours plus ferme.
16:32Arrêtez de taper sur Ciotti, et essayons ensemble de dire qu'est-ce que ce serait le danger
16:37si la gauche, cette gauche-là, arrive au courant, et là, ce serait une catastrophe.
16:41– Un discours plus ferme, comment vous réagissez à ça, Florente ?
16:43– Non, mais moi, je n'ai aucune compromission avec des gens qui ne partagent pas mes idées,
16:47enfin, ce qui est quand même dingue, c'est de dire, pour gagner à tout prix, il faudrait
16:51renier ce qu'on pense profondément.
16:52– Mais pas forcément gagner à tout prix, mais empêcher de gagner, Robert Mélenchon
16:54dit, moi, c'est Mélenchon.
16:56– Ni l'un, ni l'autre, quand il me dit Nicolas Sarkozy, alors, moi, je suis devenue
17:00maire en 2014, Nicolas Sarkozy, ça faisait deux ans qu'il n'était plus là, je ne
17:04me sens complètement rien.
17:05– Est-ce que ça vaut pour toi en partie ce que vous êtes en train de nous dire ?
17:07– En tout cas, ça vaut pour moi, j'ai déjà dit l'héritage de Nicolas Sarkozy,
17:10c'est bon, c'est terminé, ça s'est terminé en 2012, et d'ailleurs, dans ce
17:12cas-là, pourquoi on ne ressort pas Marine Le Pen, ce qu'elle a dit sur l'euro ?
17:15C'était encore plus frais que Nicolas Sarkozy.
17:17Donc, quand ils nous disent, nous, notre passif, c'est un passé lointain, et c'est
17:21bon, c'est terminé, moi, Nicolas Sarkozy, c'est encore plus loin, et c'est terminé.
17:24– Mais ni l'un, ni l'autre, comment on sort de là ? Il en faudra bien un ?
17:26– Oui, mais ça, c'est le peuple souverain qui décidera, et moi, je suis désolée,
17:30on ne va pas venir me dire ce que je dois mettre dans l'urne, ce que je dois mettre
17:33comme bulletin de vote, j'ai le droit encore d'avoir des valeurs, d'avoir des idées,
17:36et de ne pas avoir envie de voter, de choisir entre la peste et le choléra.
17:39– Comment percevez-vous nos débats français, vous qui connaissez très bien la société
17:45française, et cette espèce de crise qu'on est en train de traverser ? On a quand même
17:49un parti historique, en l'occurrence la droite traditionnelle française, qui est
17:54en train de s'effondrer littéralement.
17:55– D'abord, il y a un mot qui me choque, mais sans doute prononcé dans la précipitation
18:00matinale par Robert Ménard, c'est le mot « ennemi ». Moi, j'avoue que quand on
18:03utilise le mot « ennemi » en politique et non pas « adversaire », ça me choque,
18:07parce que c'est quand même la porte ouverte à des règlements de comptes, je dirais,
18:10qui ne sont pas de nature absolument démocratique, ça c'est une première remarque.
18:15Après, franchement, l'impression qu'on a c'est d'une radicalisation qui est quasiment
18:20inévitable.
18:21– Mais on en sort comment, vu de l'étranger ?
18:22– On en sort comment ? Je pense par deux choses, premièrement je ne sais pas si on
18:25peut en sortir, et deuxièmement pour en sortir, incontestablement, il faut qu'il y ait des
18:30propositions.
18:31Et moi, ce qui m'a frappé pour avoir été hier à la conférence de presse, comme Thomas
18:34nous étions à la conférence de presse d'Emmanuel Macron, il était à la fin bon sur la tonalité,
18:39le sursaut, etc.
18:40Mais sur les propositions, il faut reconnaître qu'il n'a plus rien à proposer, sinon
18:44la continuation de sa politique actuelle, et sa politique actuelle a conduit à la radicalisation.
18:48– Il est affaibli aujourd'hui à l'étranger, il y a le sommet du G7 aujourd'hui.
18:51– Il est aujourd'hui dans les pouilles, alors sa grande chance c'est qu'il n'est
18:54pas le seul affaibli, paradoxalement.
18:56Olaf Scholz a eu une défaite aux européennes, Joe Biden étant sursis électoral, on le
19:02sait, Ritchie Sounack, l'anglais, aura des élections le 4 juillet, donc finalement
19:06Emmanuel Macron n'est pas isolé de ce point de vue, mais la réalité, elle va se jouer
19:10surtout au niveau européen.
19:1117 juin, premier dîner des chefs d'État et de gouvernement pour désigner le futur
19:15président de la commission, éventuellement Madame von der Leyen, candidate à un second
19:19mandat, est victorieuse puisqu'elle est du camp conservateur allemand, vous ne pensez
19:23bien que la parole d'Emmanuel Macron ne va pas peser lourd ? Et Victor Orban, qui
19:27est le grand parrain des droites nationales populistes, va sûrement un peu taper sur
19:31l'épaule d'Emmanuel en lui disant, écoute Emmanuel, désolé mais t'as le ménage
19:34à faire chez toi.
19:35Et je rappelle que Victor Orban, premier ministre hongrois, assumera à partir du 1er juillet
19:40la présidence tournante semestrielle de l'Union.
19:42Richard Verly, Robert Ménard, Florence Portelli, merci d'avoir débattu ce matin sur l'antenne
19:47d'RTL, dans un instant on va retrouver Julien Courbet, pour ça peut vous arriver.
19:58Vous savez que tout peut nous arriver, puisque Florence Portelli, qui adore nos
20:01transitions, est restée avec nous pour vous entendre, Julien Courbet.
20:03Ah ben c'est très gentil.
20:04Bonjour madame.
20:05Elle me dit j'adore les transitions.
20:06Julien Courbet, je me disais, comme on a quelqu'un qui s'est retranché au siège des Républicains,
20:10vous pouvez peut-être trouver une solution.
20:11Ah effectivement, un serrurier.
20:14Mais alors le problème c'est que le serrurier va venir, va le faire sortir, mais après il
20:17va vous surfacturer le truc.
20:18Et puis vous me rappellerez en disant, vous comprenez monsieur Courbet, monsieur Sioty
20:22était enfermé, on a fait venir un serrurier, il nous a pris 800, etc.
20:25Bon, très bien, merci beaucoup, on aide tout le monde, vous savez nous on n'est ni de droite
20:29ni de gauche.