• il y a 5 mois
Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 17 juin 2024

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Transcription
00:00RTL matin jusqu'à 9h30
00:06Avec Amandine Bégaud et Yves Kelvin
00:08A l'heure du débat désormais sur RTL comme chaque matin, on décrypte cette folle campagne des législatives. C'est parti !
00:13Kylian Mbappé est contre les extrêmes, contre les idées qui divisent.
00:17J'ai envie d'être fier de porter ce maillot, le 7.
00:19Je suis sélectionneur, je suis pas là-dedans.
00:21Je suis pour des idées qui rassemblent, la mixité, le respect et la tolérance.
00:24Jamais l'extrême droite n'a été aussi proche du pouvoir depuis la libération.
00:28Comment rester indifférent ?
00:30Un ancien président de la République qui se présente avec M. Poutou, c'est honteux.
00:33Premier ministre, je ne le serai pas, je ne serai jamais le problème.
00:37Permettez-moi d'avoir une pensée émue à cet instant pour celui qui m'a tout appris.
00:42Je répète, je ne serai jamais le problème.
00:45Jean-Luc Mélenchon, il a toujours dit ceci, à la fin, ça se finira entre eux et nous.
00:50Mais maintenant, vous ne croyez pas qu'il faut parler plutôt des programmes ?
00:52C'est bon pour vous ? C'est bon pour tout le monde ?
00:55Et avec nous ce matin, Robert Ménard, Isabelle Saporta, François Lenglet,
00:59mais d'abord, l'essentiel de l'actualité, Olivier Voix.
01:03Dans 13 jours, le premier tour des législatives,
01:06le camp présidentiel ne présentera pas de candidats dans une soixantaine de circonscriptions,
01:10là où un PS ou un Républicain peut l'emporter, soit face à l'alliance de gauche,
01:15soit face à l'alliance RN-Éric Ciotti.
01:17Le parti de Marine Le Pen, précisément, qui va investir de son côté 62 candidats
01:22selon l'entourage d'Éric Ciotti.
01:24Et puis donc, à gauche, on vient de l'entendre, deux informations à retenir.
01:26François Hollande est bien candidat à estampiller Nouveau Front Populaire en Corrèze.
01:30Et Jean-Luc Mélenchon change un peu de ton hier sur France 3.
01:33Je ne serai jamais le problème.
01:34Si vous ne voulez pas que je sois Premier ministre, je ne le serai pas.
01:37Cette campagne marquée par la prise de position de Bappé, je suis contre les extrêmes.
01:42Lui n'a pas cité le RN, mais il a soutenu son coéquipier Marcus Thuram,
01:45qui lui, pour le coup, dit qu'il allait se battre pour que le RN ne passe pas.
01:50Les Bleus qui jouent ce soir, premier match contre l'Autriche à Düsseldorf.
01:55Coup d'envoi 21h, mais RTL foutent des 20h autour d'Éric Sylvestreau.
01:59Et puis, Paul McCartney, bientôt de retour sur scène en France.
02:02Ça faisait 6 ans qu'il n'avait pas donné de concert chez nous, Yves.
02:06Et bien, il chantera les mercredis 4 et jeudi 5 décembre prochains à Paris la Défense Arena.
02:11Ce sera un concert RTL.
02:12Ouverture des pré-ventes dès demain 10h.
02:14Et ce sera d'ailleurs, Yves, une journée spéciale sur RTL.
02:17Et vous allez faire gagner des places.
02:19Je suis ravi, c'est mon Beatles favori.
02:21Tout au long de la journée et dans tous les programmes d'RTL.
02:23Merci Olivier Bois. Dans un instant, Mbappé contre les extrêmes, a-t-il eu raison de prendre la parole ?
02:28On en débat, à tout de suite.
02:399h05 sur RTL, RTL Matin qui continue, je vous le rappelle, désormais jusqu'à 9h30.
02:44Et comme promis, on ouvre le débat avec nous ce matin.
02:47Robert Ménard, maire d'Hiver Droite de Béziers.
02:50Bonjour.
02:51Bonjour.
02:52Vous avez, je le rappelle, soutenu Marine Le Pen par le passé.
02:55Voté François-Xavier Bellamy aux dernières européennes.
02:57Face à vous ce matin, Isabelle Saporta.
02:59Bonjour Isabelle.
03:00Bonjour.
03:01Éditorialiste et éditrice.
03:02Et pour commencer donc, Mbappé, Kylian Mbappé qui s'invite dans cette campagne.
03:06Kylian Mbappé contre les extrêmes, contre les idées qui divisent.
03:09Je suis pour des idées qui rassemblent, pour la mixité, le respect et la tolérance.
03:13J'ai envie d'être fier de porter ce maillot, le 7.
03:15Je n'ai pas envie de représenter un pays qui ne correspond pas à mes valeurs.
03:18Il faut savoir faire la part des choses et avoir le sens des priorités.
03:21L'euro a une place très importante dans nos carrières.
03:23Mais je pense qu'on est des citoyens avant tout.
03:25Et je pense qu'on ne doit pas être déconnectés.
03:27On dit souvent qu'il ne faut pas mélanger politique et foot.
03:29Je suis d'accord quand ça concerne des broutilles.
03:31Mais quand c'est des situations comme celles-ci, c'est très important.
03:33Et c'est plus important, comme j'ai dit, que le match de demain.
03:37Alors, merci Kylian.
03:38Je me tourne vers vous deux.
03:39Je commence avec Isabelle Saporta.
03:40Est-ce que vous avez été surpris par cette prise de position ?
03:42Je n'ai pas été surprise.
03:43C'est de tout temps que les personnalités publiques donnent leur avis.
03:46Et puis, il a le droit d'être macroniste Mbappé.
03:49Moi, je trouve ça formidable.
03:50Il en reste tout très peu.
03:51Il est macroniste dans ce qu'il dit ?
03:53Oui, parce qu'il met un point d'égalité, un signe égal entre les deux extrêmes.
03:57Donc, il est macroniste.
03:58Il est un peu comme tous les macronistes.
04:00Il a le soutien modeste.
04:01C'est-à-dire qu'il ne dit pas Macron.
04:03Il ne dit pas non plus Rassemblement National.
04:05C'est vrai.
04:06Mais moi, je trouve ça très bien.
04:07Et je trouve que comme Squeezie avait fait des causes contre le Rassemblement National,
04:13c'est le rôle de toutes les grandes personnalités publiques.
04:15Et puis, après, c'est à nous, à chacun d'entre nous, de nous faire notre propre avis.
04:19Et puis, moi, je vais vous dire, c'était la campagne de RTL, vivre ensemble.
04:22Donc, on va vivre ensemble avec des gens qui ne pensent pas pareil.
04:24Je trouve ça assez sain, en fait.
04:25Robert Ménard, vous trouvez ça logique ou normal qu'il prenne la parole ainsi ?
04:29Je trouve ça un peu lourdeau, d'abord.
04:31Parce que, contrairement à Marcus Turan, au moins, on a compris que c'était le Rassemblement National qu'il visait.
04:37Et là, évidemment que c'est le Rassemblement National et pas la France insoumise.
04:43Et je trouve ça...
04:44Alors, moi, j'aime le foot.
04:46Enfin, je préfère le rugby au foot.
04:47Mais ça, c'est une autre paire de manches.
04:49J'ai juste envie que les Bleus gagnent ce soir face à l'Autriche.
04:52Mais qu'on m'explique ou que des gens qui sont multimillionnaires m'expliquent ce qu'il faudrait faire pour défendre,
05:00attendez, la mixité, la tolérance et le respect.
05:03Pourquoi la mixité, ça n'existe pas quand on vote à droite et très à droite.
05:08On est moins tolérant et on est moins respectueux des autres.
05:11Qu'est-ce que c'est cette leçon de morale ?
05:13Il aurait mieux fait de se taire, c'est ce que vous nous dites.
05:15Mais non, mais écoutez, on va y avoir droit, là.
05:18On va avoir, j'ai vu qu'ils étaient plus d'une centaine ou 160 sportifs.
05:22Je vous garantis qu'on aura...
05:23Dans l'équipe, oui, 200 sportifs.
05:26200 sportifs, qu'on aura des artistes qui sont aussi multimillionnaires qui viennent nous expliquer.
05:32Mais alors, Robert, qu'est-ce que ça fait que...
05:34Mais non, mais ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent.
05:36Vous vous sentez menacé ?
05:38Vous avez été très macroniste, vous aussi, fut un temps.
05:40Vous l'aimez moins, certes, mais il y a un moment, vous l'aimiez d'amour, vous aussi.
05:44Donc, qu'est-ce que vous voulez ? Il faut que tout le monde puisse s'exprimer.
05:47Madame, je n'aime d'amour que ma femme.
05:49Petit point, je vous rappelle.
05:51Je trouve que vous le dites un peu trop souvent.
05:53Je commence à me poser des questions.
05:54C'est suspect, vous trouvez ?
05:55Oui.
05:56Non, mais attendez.
05:57Des conneries, ce matin, ça vaut le bas, là.
06:00C'est vous qui nous avez convoqués.
06:02Mais je sais bien, je plaisante.
06:04Ce que je veux vous dire, c'est que, d'abord, on peut appuyer...
06:07C'est terrible, les remarques comme ça.
06:09On peut appuyer M. Macron quand il a pris sa tombe de mesure, sans être macroniste.
06:14On peut trouver que Marine Le Pen n'est ni une fasciste, ni une raciste, ni je ne sais pas quoi,
06:19sans devenir être le péniste.
06:21Et on peut trouver qu'à gauche, aujourd'hui, c'est un spectacle désopilant, triste, abominablement triste,
06:30et sans être un espèce de facho.
06:33Moi, il fait ce qu'il veut.
06:35On est d'accord, du coup.
06:36Mais non, ce qui me fatigue...
06:38On est entièrement d'accord.
06:39C'est incroyable.
06:40Qu'est-ce qui vous fatigue ?
06:41Vous savez ce que ça va faire ?
06:42Il n'y a rien qui va apporter plus de voix au Rassemblement national que toutes ces prises de position.
06:47Les manifestations samedi, là, contre l'extrême droite et tout,
06:50pour rendre plus populaire Marine Le Pen.
06:52Manifestez.
06:53Moi, je propose qu'ils manifestent tous les soirs.
06:55Ça va encore mieux marcher.
06:56Isabelle, c'est vrai, ça se joue ?
07:00Moi, je pense que non.
07:01Je pense que ça ne se joue pas.
07:02Je suis très étonnée que Robert Ménard et une partie des soutiens du Front national
07:08soient si inquiets du Rassemblement national, pardon,
07:10soient si inquiets de voir des personnalités publiques qui sortent et qui donnent leur avis.
07:14Moi, je suis étonnée.
07:15Vous vous sentez si fragile.
07:16Pas inquiet du tout.
07:17Vous vous sentez fragile ?
07:18Vous vous sentez en faiblesse, là, pour avoir si peur de ces personnalités ?
07:21Vous prenez vos désirs pour la réalité.
07:24D'après vous, qui va gagner les élections dans 15 jours ?
07:27Je suis à peu près certaine.
07:29Ce n'est pas que ça me fasse tellement plaisir.
07:31On prend rendez-vous lundi, d'accord ?
07:32Le lundi 8, on en parle tous les deux.
07:34Écoutez, de toute façon, moi, ce ne se passe pas comme ça.
07:36Je ne suis pas un fan du Rassemblement national.
07:38Dieu merci, je n'aurais même pas à voter pour le Rassemblement national
07:41puisqu'il présente un candidat contre ma femme
07:43et comme je l'aime, je voterai pour elle.
07:45Figurez-vous.
07:46Donc, à baiser.
07:47Non, mais vous avez compris, je trouve que ça respire un peu l'insuffisance, tout ça.
07:52En plus, il parle de lui-même à la troisième personne.
07:54Je ne savais pas que...
07:55Tiens, Robert Ménard pense ça.
07:57Non, non, attendez, c'est une bouffonnerie de parler à la troisième personne de soi-même.
08:02Vous devriez le faire au journal, là.
08:04J'attends que vous le fassiez, tous les deux.
08:06On va voir ce qu'en pensent les électeurs.
08:08Les électeurs supporters.
08:09Écoutez, petit essentillon au micro RTL de Dimitri Ramelot.
08:13J'espère juste que c'était spontané.
08:15On connaît ces liens rapprochés avec le président.
08:17Donc voilà, forcément, ça peut peser auprès des jeunes.
08:19Je ne pense pas qu'il doit jouer un rôle politique en tant que capitaine de l'équipe de la France.
08:25Après, en tant qu'individu qui a une certaine nettoyetté, pourquoi pas, oui.
08:30Est-ce que ça peut peser auprès des jeunes ?
08:33C'est la question.
08:34Oui, mais bien sûr que ça peut peser auprès des jeunes.
08:36118 millions d'abonnés.
08:37Voilà, et que c'était comme Squeezie avec ses 19 millions d'abonnés qui s'est engagé.
08:41Bien sûr que ça peut peser.
08:43Et moi, je trouve que ce qui est intéressant, c'est pas vrai que les gens vont changer d'avis
08:47parce que Mbappé ou Squeezie leur dit quoi que ce soit.
08:49Par contre, ça va leur dire, en fait, engagez-vous.
08:52Vous pouvez voter, allez voter, engagez-vous.
08:55Donc moi, c'est pour ça que je ne comprends pas que le Rassemblement national tremble comme une feuille
08:58à chaque fois qu'il y a une personnalité publique qui dit de s'engager, mais qui s'engage.
09:02C'est extraordinaire, fantastique.
09:04Mais écoutez, il ne s'agit ni de trembler, ni rien du tout.
09:07Il s'agit juste sur la démarche.
09:09Vous n'avez pas compris, avec le résultat qu'on a eu aux européennes,
09:13qu'il y a un certain nombre de gens, y compris dans la France profonde,
09:16dont je suis le maire d'une petite ville moyenne,
09:18qui en ont juste marre des gens qui tentent de penser à leur place.
09:22Qu'est-ce qu'on vous dit à Béziers, Robert Ménard, justement ?
09:24Qu'ils s'occupent de ses oignons, voilà ce qu'on me dit.
09:27On me dit, s'ils disaient seulement il faut voter, mais j'applaudirais.
09:30Bien sûr qu'il faut aller voter.
09:32Bien sûr que c'est un choix important.
09:34Bien sûr que c'est un choix même essentiel pour ce pays.
09:36Bien sûr que même moi, ça me fait un peu peur ce choix-là.
09:39Honnêtement, c'est vrai.
09:40Mais oui, bien sûr, je n'en échoue pas.
09:42Mais vous, vous n'avez jamais aucun état d'âme.
09:44Moi, j'en ai plein d'état d'âme.
09:46Mais je me dis, est-ce qu'aujourd'hui, encore une fois,
09:49le Rassemblement national et la France insoumise,
09:52la mixité, la tolérance et le respect,
09:54est-ce que ça n'existe que dans cinq ans ?
09:56Je ne le crois pas.
09:57Mais est-ce que vous pensez qu'il n'y a que nous ?
09:59Et quand il dit, on va se demander si on sera fier de porter le maillot,
10:03le 7, en l'occurrence, oui, le 7 au soir,
10:06le maillot de l'équipe de France.
10:07Mais il croit quoi ?
10:08Et pourquoi il a...
10:09Attendez, Robert, vous ne donnez pas votre avis, là, vous ?
10:11Il n'y a que les politiciens qui ont le droit de donner leur avis ?
10:13Il n'y a que les éditorialistes qui ont le droit de donner leur avis ?
10:15Vous vous le donnez largement, votre avis ?
10:17Qu'est-ce que vous voulez que je sache ?
10:18Ben non, mais pourquoi vous ne voulez pas que le patron,
10:20le capitaine de l'équipe de France donne aussi son avis, en fait ?
10:22La parole n'est pas contrôlée encore.
10:24On n'est pas en dictature.
10:25On n'est pas encore le 8 juillet.
10:27Vous voyez ce que je veux dire ?
10:28Il fait ce qu'il veut.
10:29D'abord, on n'est pas encore le 8 juillet, comme s'ils allaient interdire RTL.
10:32Mais enfin, vous présentez des bêtises, voilà.
10:34Non, non, c'est juste le service public.
10:36Le service public, là, c'est vrai que ça va être un peu plus compliqué.
10:39Mais de temps en temps, une bonne gifle, le service public, il le mérite.
10:42Mais enfin, c'est une autre parenthèse.
10:43Eh ben voilà, de mieux en mieux.
10:44Quoi, de mieux en mieux ?
10:45Vous ne savez pas soutenir la France ?
10:46Vous rigolez ? Vous écoutez France Inter, vous, de temps en temps ?
10:49Non, parce que vous êtes sur RTL.
10:51J'aimerais bien qu'on entende deux sons de cloche.
10:53Regardez, on les entend, là, les deux sons de cloche.
10:55J'attends que sur France Inter, ils le fassent.
10:59Non, mais attendez, moi, encore une fois, ça ne me choque pas du tout.
11:02Je m'en fiche sur le fond.
11:04Il peut dire ce qu'il veut.
11:05Mais il ne me semble pas que la Fédération française de foot,
11:07elle a appelé l'équipe à une espèce de neutralité.
11:10Vous savez, je vais vous dire quelque chose.
11:12Moi, il y a un certain nombre de chanteurs que j'adore, je ne sais pas,
11:15je pourrais en citer comme ça, de chanteurs jeunes et tout ça.
11:18Et après, je vois qu'ils prêtent nouveau fait et cause
11:21contre l'extrême droite et tout.
11:23Et de temps en temps, ça me donne envie de ne plus les écouter.
11:26C'est terrible, parce que je n'ai pas envie de ça.
11:28Je n'ai pas envie de ça.
11:30On va me répondre, il y a Sardou.
11:31Oui, il y a un Sardou par rapport à 50 qui, aujourd'hui,
11:35ils sont tous, ils croient tous.
11:37Le chanteur de droite et qui le revendique, c'est plus rare.
11:40Oui, ça, c'est sûr.
11:41Et Didier Barbeau-Mézières ?
11:42Oui, on est d'accord.
11:43Il était à Béziers il y a quelques jours.
11:45Je le salue.
11:46C'est un de mes auteurs.
11:47Vive Béziers !
11:48Et puis, il est chez vous.
11:50Il ne faut pas rigoler.
11:52Il est chez une station concurrente.
11:54Pardon, erreur.
11:55Ce n'est pas grave.
11:56On marque une petite pause et on se retrouve dans un instant.
11:58On va parler pouvoir d'achat.
11:59Les promesses économiques, notamment.
12:01Sérieux ou du pipeau ?
12:03François Lenglet a regardé tout ça de très près.
12:05Alors là.
12:07RTL Matin, jusqu'à 9h30.
12:159h17, RTL Matin se poursuit.
12:18On va parler programme.
12:19C'est parti pour cette campagne au pas de course.
12:2213 jours, c'est court.
12:23Résultat, les partis tentent de frapper fort avec des promesses choc.
12:27Écoutez ce que nous disait ce matin sur RTL, Gabriel Attal.
12:30J'ai annoncé des mesures sur la question du pouvoir d'achat.
12:34Une baisse de la facture d'électricité à l'hiver prochain.
12:37J'ai pris l'engagement, si nous avons une majorité,
12:40que les retraites seront systématiquement revalorisées avec l'inflation.
12:44Mais ça c'est la loi.
12:45On est les seuls à pouvoir prendre cet engagement.
12:46On va supprimer pour les primo-accédants, des jeunes, les frais de notaire,
12:49pour leur permettre de faciliter l'accès à un logement.
12:51Voilà, c'est des choses très concrètes sur lesquelles on s'engage.
12:53Et nous, on ne promet pas monts et merveilles comme les extrêmes.
12:56Mais quand on promet des choses, on le fait.
12:58On est crédible.
12:59Nous, on est crédible.
13:01François Langley, vous nous avez rejoint.
13:03Crédible, le programme de la majorité présidentielle sortante ?
13:07Crédible, dans la mesure où c'est la poursuite de la foire à la saucisse.
13:11Qu'est-ce que vous appelez la foire à la saucisse ?
13:13Si vous voulez, c'est une espèce de surenchère permanente
13:16dans la distribution non financée, toujours non financée,
13:19qui se traduit par du déficit dans un premier temps et par de la dette.
13:23C'est ce que fait le gouvernement depuis deux ans.
13:25Je sors la perte du Covid.
13:28On peut considérer que c'était une exception, etc.
13:30Que d'autres pays l'ont connu.
13:32Nous, on a continué.
13:34D'abord, on l'a fait beaucoup plus que les autres.
13:35Et on a continué plus longtemps que les autres.
13:37Et cette campagne électorale va faire au moins une victime,
13:43quel que soit le résultat.
13:46C'est le retour à une trajectoire budgétaire normale.
13:49C'est-à-dire que dans tous les cas de figure, on dérape.
13:52Plus ou moins, suivant les trois solutions.
13:56Mais en tout cas, la facture sera lourde.
13:58Sauf qu'on ne peut pas ne pas parler de pouvoir d'achat, Isabelle Saporta.
14:01C'est ce que les gens attendent.
14:03C'est ce que les gens attendent.
14:04Mais je crois que surtout là, Monsieur Lenglet a libéré le vote,
14:07quel qu'il soit, pour le 30 juin.
14:10C'est-à-dire que si, en fait, vous le dites très justement,
14:13c'est la foire à la saucisse et que finalement, les promesses n'ont tenu.
14:16Bon, on a bien vu que Jordan Bardella,
14:18il avait commencé déjà à dire qu'il allait faire un audit
14:20et qu'on verrait bien ce qu'il pourrait faire, qu'il ne pourrait pas faire.
14:23On est quand même à peu près certain qu'à partir du moment
14:25où, dans le Front Populaire, on a l'ancien président de la République,
14:29qui est François Hollande, qui a quand même fait la seconde réforme des retraites.
14:34Enfin, pas la seconde, après Sarkozy, la réforme des retraites.
14:37Et Aurélien Rousseau, qui lui-même a travaillé sur la réforme des retraites avec Madame Borne.
14:42Bon, on voit bien qu'il va falloir faire le grand écart.
14:44Donc là, la question pour moi, je suis désolée de le dire,
14:47elle n'est pas économique.
14:48C'est-à-dire qu'en fait, la question, ça va être, pour les gens du Front Populaire,
14:51de savoir si oui ou non, avec un incendiaire comme Macron,
14:54qui a mis de l'alcool à brûler sur les braises des divergences françaises,
14:59on vote pour ou contre ça, en fait. C'est tout.
15:02Alors, parlons-en des 1600 euros, si vous voulez, net, par la proposition du Front Populaire.
15:07Enfin, qu'est-ce que ça vous inspire comme commentaire ?
15:09Si vous voulez, j'ai relié à deux temps de la matinale.
15:12On a entendu Jean-Pizani-Ferré qui disait, le sujet central, c'est la croissance et la productivité,
15:17c'est-à-dire les richesses que nous produisons tous.
15:19Ce qui revient à dire, il faut travailler.
15:21Et le deuxième temps de la matinale, pardonnez-moi de me citer,
15:24c'est le Front Populaire, le vrai, celui des années 30, où on a fait ce type de choses.
15:29Alors, c'était des conquêtes sociales dont on se souvient,
15:31elles avaient certainement, pour certaines au moins, leur justification.
15:34Mais ça crée un choc de compétitivité à l'envers, qui fait partir le pays dans le décor.
15:38Bon, alors, la France Insoumise nous explique, globalement, le Front Populaire,
15:43qu'on peut trouver de l'argent pour financer ça.
15:45Oui, on peut trouver, si on assomme...
15:48Ils citent un certain nombre de mesures, des hausses d'impôts...
15:5150 milliards de hausses d'impôts dès l'été.
15:5350 milliards, ça représente un peu plus de la moitié de ce que rapporte l'impôt sur le revenu.
15:57Là, vous tuez la bête !
15:58D'abord, c'est complètement naïf d'imaginer que quand vous arrivez avec un marteau,
16:02le contribuable reste dessous.
16:03Il va développer des stratégies d'évitement, soit en partant à l'étranger pour les plus fortunés,
16:07c'est par les cas les plus nombreux.
16:09Ils partiront ?
16:10Forcément ! On a vu ça !
16:11Dans les années Hollande, il y avait plusieurs centaines de gens qui, chaque année,
16:15c'était les revenus au-dessus de 100 000 euros, gros revenus.
16:17Enfin, qui ne sont pas non plus inutiles au pays.
16:20Ils contribuent à la marge de l'État et à la marge de l'économie.
16:23Mais en fait, François, ce que vous nous dites ce matin, qui est assez affolant,
16:26c'est que quel que soit le choix, quoi qu'il arrive, ce sera la catastrophe.
16:29Quoi qu'il arrive, on part dans le décor au plan budgétaire, ça c'est sûr.
16:32Pardonnez-moi, c'est parce que c'est une tradition française, c'est pas nouveau.
16:35Oui, si ce n'est que...
16:36Ça fait des années que les rails ne sont pas dans le même sens.
16:38C'est vrai Yves, mais...
16:40Pardonnez-moi.
16:41Je le cite régulièrement parce que je pense que c'est une idée qui est perturbante.
16:45Depuis toujours, Jean-Luc Mélenchon nous dit qu'on ne paiera jamais notre dette.
16:49Notre dette accumulée qui est absolument monstrueuse quand on cite le chiffre.
16:52Oui, enfin quand on ne l'a pas fait, ça s'est mal terminé.
16:54Et en général, il faut bien avoir présent à l'esprit que la dette, c'est l'épargne des ménages.
16:59C'est les deux faces de la même pièce.
17:00Donc si vous tuez la dette, vous tuez l'épargne.
17:02Est-ce que vous êtes prêt à ça ?
17:03Est-ce que Mélenchon est prêt à ça ?
17:04Il ne s'est jamais exprimé là-dessus.
17:05Non.
17:06Mais ça m'intéresserait.
17:07Je reviens sur votre question initiale.
17:09Je cite un confrère du Figaro, Jean-Pierre Robin, qui disait à juste titre
17:15la situation de la France d'aujourd'hui est beaucoup plus détériorée que celle de 1981.
17:20En termes de finances publiques, en termes de compétitivité relative.
17:24Donc en 1981, on avait peur des chars rouges, etc.
17:27C'était faux.
17:28D'accord, on a quand même eu un programme de gauche très dépensier pendant deux ans.
17:32On s'en est sorti.
17:33Et puis la rigueur derrière quand même.
17:35Parce que Mitterrand a corrigé le tir à partir de 1983.
17:38Mitterrand et Delors, de façon très intelligente, en emballant ça dans l'Europe.
17:42Mais là, on est dans une situation beaucoup plus problématique.
17:46Pour dire un mot juste, Amandine, sur ce que vous disiez dans tous les cas, c'est la catastrophe.
17:50Il y a quand même une question de degrés.
17:52Dans un cas, on a des dizaines de milliards.
17:54Dans les deux autres, probablement on rajoute un zéro.
17:57Mais est-ce que vous y croyez vraiment ça, François Lenglet ?
17:59Qu'ils vont se tenir justement à ces programmes dont vous dites vous-même qu'ils ne sont pas tenables ?
18:04C'est-à-dire que là, on voyait bien, on avait...
18:06Je ne sais pas, j'écoute ce qu'on me dit.
18:09Je n'ai que ça pour juger.
18:10Ils n'ont pas été au pouvoir ni l'un ni l'autre.
18:12Oui, mais regardez, de toute façon, on est toujours à peu près dans la même tartufferie.
18:17C'est-à-dire qu'à chaque élection, on promet monts et merveilles à chaque élection.
18:20On nous dit qu'on va raser gratis.
18:21Et à chaque élection, on voit bien que ce n'est pas ce qui se passe.
18:23Quand on a Bruno Le Maire, ce n'est pas à vous que je vais apprendre ça.
18:26Vous connaissez l'économie beaucoup mieux que moi.
18:28Qui dit je vais baisser de 10 à 15 % le prix de l'énergie en 2025.
18:33Alors que c'est une baisse qui va se faire mécaniquement.
18:35Et qui mécaniquement devrait être supérieure à celle de 10 à 15 %.
18:39Donc on voit d'ailleurs qu'il va faire sans doute de la trésorerie s'il reste au pouvoir.
18:42Je ne pense pas qu'il restera au pouvoir, mais c'est ça qui se passe.
18:44Donc si vous voulez, il y a un moment aussi où plus personne ne dit la vérité.
18:48Le problème, c'est que personne ne dit la vérité.
18:50Personne ne dit les choses.
18:51Si vous votez pour un programme en sachant qu'il ne va pas l'appliquer, pourquoi est-ce que vous votez pour lui ?
18:58Alors là, je pense que c'est une question de valeur.
19:00C'est-à-dire que je pense que là, la question...
19:02Il a raison de dire qu'il n'y a pas que l'économie.
19:04Donc ce n'est pas le pouvoir d'achat, l'économie qui va jouer cette élection, mais plutôt une histoire de valeur.
19:07Parce qu'on est dans une tartufferie.
19:08Il a raison, François Langlais.
19:09Je veux dire, comment vous voulez, en vrai, comme je vous le disais tout à l'heure, que de François Hollande au NPA, on ait le même programme économique ?
19:16Il faut quand même arrêter de prendre les gens pour des idiots.
19:18Au Rassemblement National, Ciotti, le libéral, et le Rassemblement National, qui maintenant a quand même plutôt une politique économique de gauche.
19:26Bon, voilà.
19:27Donc si vous voulez, je veux dire, il y a un moment où il faut arrêter de prendre nos auditeurs pour des idiots et les électeurs pour des idiots.
19:31Bien sûr qu'il y aura des aménagements.
19:33Enfin, ça va sans dire.
19:34Et à ceux qui se disent, il faut frapper un grand coup, un gros coup de ménage, et puis après ça repart.
19:39Ça existe ou pas, François Langlais ?
19:40Non, mais je sais pas, il y a des gens qui se disent ça.
19:43Il y a des gens qui se disent ça.
19:44Il y a des gens qui se disent, après tout, vaille que vaille...
19:47Tout dépend des plans.
19:49Au plan économique, si vous dites ça, si vous faites ça, vous partez pour l'abîme.
19:54Bon, vous pouvez.
19:55C'est-à-dire, à partir du moment où on tombe, on ne peut que remonter.
19:58Mais c'est quand même un calcul un peu spéculatif.
20:00Et c'est d'ailleurs pour ça que cette dissolution est plus que dangereuse.
20:04Parce que toutes les expériences qui ont été faites dans ce domaine montrent que
20:09si vous distribuez plus que ce que vous produisez,
20:13ce qu'on fait d'ailleurs de façon régulière en France et plus encore ces dernières années,
20:18un jour ou l'autre, vous êtes rattrapés par la réalité.
20:21Ça vient frapper à votre carreau et c'est généralement désagréable.
20:24Est-ce que les marchés s'affolent effectivement ?
20:27Est-ce que la situation de la France est vraiment, voilà,
20:32dans une situation vue de l'extérieur, grave et potentiellement encore plus grave ?
20:37Mettez-vous un moment dans la tête de quelqu'un qui a de l'argent, qui veut le placer.
20:43Il a différentes opportunités, des actions, des obligations, différents pays.
20:46Il voit un pays, la France, qui dépense sans compter depuis plusieurs années,
20:51qui a été en partie rattrapé par la patrouille avec la dégradation de la note.
20:54Un pays où on précipite délibérément la crise politique.
20:59Un pays où les possibilités…
21:01Vous nous dites que la simple décision de la dissolution
21:04est déjà un message épouvantable envoyé pour notre économie.
21:07Il y a déjà une facture ?
21:08Pour l'instant, c'est la facture, la hausse des taux de la semaine dernière, c'est ça.
21:13D'accord. Combien ça a coûté ?
21:15Écoutez, si on fait un calcul sur un coin de table,
21:18on voit que les taux d'intérêt ont augmenté de 0,2 entre 0,2 et 0,3.
21:22On emprunte près de 300 milliards d'euros par an.
21:24Et ça veut dire que, sur la seule semaine dernière,
21:27la facture de nos intérêts, payée avec nos impôts,
21:31elle a augmenté de plusieurs centaines de millions d'euros.
21:33Et donc ça a un impact sur la vie quotidienne des Français ?
21:36Ben oui, parce que ce n'est de l'argent que vous ne mettrez pas dans l'hôpital, dans l'école,
21:39dans la redistribution de divers événements.
21:41Et pendant ce temps-là, les taux d'intérêt augmentent ?
21:42Je veux dire, si on veut acheter un petit appartement ou quelque chose comme ça ?
21:45C'est effectivement le risque de moyen terme.
21:46C'est qu'il y ait un effet d'entraînement
21:48et que ce soit tous les crédits français qui soient tirés à la hausse.
21:52Il est encore trop tôt pour le dire, mais c'est possible.
21:54J'en reviens à mon investisseur.
21:56Crise politique, et en plus, perspective de voir arriver
22:00soit le RN avec des dizaines de milliards d'euros de dépenses,
22:04soit le Front Populaire avec des centaines de milliards d'euros de dépenses.
22:08Il se dit, si je prête à la France,
22:12je ferais mieux quand même d'assurer mes arrières,
22:14je vais lui demander plus cher.
22:15Les taux d'intérêt montent.
22:16Mais moi, ce qui m'impressionne dans ce que vous nous dites,
22:18c'est qu'au-delà des deux familles politiques que vous venez de citer,
22:20vous nous dites que le macronisme lui-même
22:22a contribué à cela très largement.
22:24Mais Yves, depuis deux ans massivement,
22:26et encore ce week-end,
22:28et le Premier ministre est venu nous le répéter
22:30à ce micro il y a quelques minutes,
22:33la facture des mesures annoncées ce week-end,
22:36elle s'évalue aussi en milliards.
22:38C'est plus de 10 milliards.
22:39L'indexation des retraites l'année dernière,
22:41ça a coûté 15 milliards sur une année.
22:4415 milliards.
22:45Alors c'est parce qu'il y avait eu une inflation élevée, d'accord.
22:47Mais enfin, potentiellement, c'est une bombe financière.
22:50Juste un dernier mot Isabelle Sabortin.
22:52Je pense que Paul Englas a raison.
22:54C'est-à-dire qu'à partir du moment où les premiers de la classe
22:56nous ont mis dans le mur,
22:58c'était normalement les Mozart de la finance,
23:00comme disait Marine Le Pen.
23:02Normalement, ils auraient dû être effectivement extraordinaires.
23:05Ça n'a pas été le cas.
23:06Je pense que ça ouvre la voie à n'importe quel vote maintenant.
23:08Je serais tenté de vous dire que tout cela peut nous arriver.
23:11Et on va retrouver Julien Courbet dans un instant, n'est-ce pas ?
23:14A tout de suite sur RTL.
23:15Bonne journée à tous.
23:16Merci de nous être fidèles.

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