Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Et on se retrouve pour Face à Michel Onfray, bonjour Michel, ravie de vous retrouver pour reprendre le fil du dialogue avec vous pour évoquer
00:06cette actualité politique qui a enflammé les esprits depuis dimanche dernier, une séquence absolument inédite
00:13qui a commencé lors de l'annonce des résultats des élections européennes le 9 juin avec un ras-de-marée en faveur du Rassemblement National.
00:19On reviendra sur ce que les Français ont voulu dire non seulement au plan national, bien sûr au président Macron, mais aussi à l'Union Européenne
00:27sous sa forme actuelle. Il y a eu ensuite l'annonce surprise de la dissolution par Emmanuel Macron, un président qui a décidé de redonner la parole
00:35aux Français après un vote sanction qu'il n'avait sans doute pas anticipé dans cette mesure-là. Il y a bien sûr à droite les déchirements du parti Les Républicains
00:43et de son État-major qui n'a pas supporté de voir Éric Ciotti annoncer un accord avec le Rassemblement National. Qu'est-ce que cela dit de l'État de la droite
00:51aujourd'hui en France ? On évoquera bien sûr les désaccords aussi entre le Rassemblement National et Reconquête d'Éric Zemmour qui a exclu Marion Maréchal
01:00tandis que de son côté Marine Le Pen appelait à un gouvernement d'union nationale. Enfin bien sûr l'accord trouvé à gauche entre des partis que l'on pensait irréconciliables
01:11socialistes, communistes, écologistes et France Insoumise qui ont réussi en un clin d'œil à mettre leurs différents deux côtés et pas les moindres, c'est ce que l'on va voir
01:20pour pouvoir boutiquer une répartition des circonscriptions et donc des sièges, mais aussi avec un programme commun qui promet une rupture totale. Demandez le programme, c'est parti
01:31pour aujourd'hui avec Michel Onfray. Michel, on va commencer par la gauche. Le nouveau front populaire de la gauche est donc né déjà d'entrée de jeu. Vous n'avez pas déposé, vous,
01:40front populaire, puisque c'est le titre de votre magazine que j'ai là entre les mains ?
01:44Si, on a déposé le titre. Donc le titre nous appartient. Je rappelle d'ailleurs que quand nous avons racheté ce titre, c'est parce que le PCF l'avait laissé en déshérence. Je crois que le PCF en était le propriétaire.
01:53C'est-à-dire que le Parti communiste français n'en avait pas grand-chose à faire du front populaire à l'époque, puisqu'avec Stéphane Simon à l'époque, on s'était dit on va attendre encore un mois.
02:01Mais évidemment, le PCF va reprendre ce qui lui appartient et le PCF n'ayant pas repris ce qu'il avait finalement laissé à la poubelle, nous, nous l'avons repris pour en faire un front populaire.
02:09Alors, à tout vous avouer, je vais vous faire une deuxième confidence, cette revue ne devait pas s'appeler front populaire au départ. Enfin, du moins, ma proposition, c'était le plébéien.
02:16Et on a trouvé que ça faisait peut-être un peu trop plèbe.
02:19Un peu trop plèbe, donc vous avez dit c'est plus chic front populaire.
02:21Oui, mais dans un esprit, alors pas du tout front populaire de gauche, ni front populaire de droite, mais front populaire français.
02:27C'est Général de Gaulle, en fait. Cette façon de dire faisons un front du peuple et permettons à des gens qu'on n'entend pas habituellement, c'est-à-dire ceux qui sont un peu critiques sur la question de l'Europe de Maastricht, d'être entendus.
02:38C'est pourquoi nous avons démarré en disant que nous étions des souverainistes de droite, de gauche et d'ailleurs, de nulle part.
02:42En tout cas, ce n'est pas exactement la promesse de ce nouveau front populaire de gauche, on en est d'accord, qui réunit donc les partis, je le disais, socialistes, communistes, écologistes et France Insoumise.
02:52Ils se sont mis d'accord pour se répartir les 577 circonscriptions, 229 candidats France Insoumise, 175 pour le parti socialiste, 92 pour les Verts, 50 pour le parti communiste.
03:03Il y a aussi un programme commun avec 150 mesures qui promet une rupture totale, avec une priorité au pouvoir d'achat, avec notamment le SMIC à 1600 euros nets.
03:14On écoute juste Fabien Roussel annoncer une des mesures de ce programme commun.
03:18Nous porterons le SMIC à 1600 euros nets, 2000 euros bruts et le brut est important parce que les cotisations compteront pour financer la protection sociale de notre pays.
03:29Nous indexerons les salaires sur l'inflation qui est demandée par l'ensemble des salariés du privé comme du public.
03:36Alors Michel Enfray, on est sur CNews et sur Orban, comme vous voyez déjà tous ces gens qui sont ensemble à la tribune, les Verts, les écolos, les insoumis, les communistes, qu'est-ce que ça vous fait tout simplement ?
03:47Honte.
03:48Honte ? Carrément ?
03:49Oui, oui, oui, oui, oui, parce que voilà des gens qui se détestent tous, copieusement, vraiment copieusement.
03:55Je rappelle que Raphaël Lutzmann, juif, s'est fait cracher dessus par des antisémites.
03:59On a dit à l'époque de la France insoumise, la France insoumise a dit non, c'était des communistes, enfin du moins c'était cette partie-là de la gauche.
04:05Et donc il n'y a pas de problème de ce côté-là.
04:07On a affaire, je crois que vous avez oublié le nouveau parti anticapitaliste qui fait partie de cette bande.
04:11C'est vrai, le Rajout.
04:12C'est-à-dire qu'eux sont franchement pro-palestiniens, franchement pour une solution violente et franchement dans la défense du Hamas.
04:18C'est-à-dire que d'un seul coup, les antisémites prennent la voie et finalement embarquent tout le monde dans cette aventure.
04:24Ce n'est pas un front populaire, c'est un front antisémite pour le coup.
04:27Antisioniste, antisémite et avec des propositions.
04:32Alors pour le coup, le social, moi je ne suis pas contre.
04:34C'est même ce qui m'intéresse chez Mélenchon éventuellement.
04:36C'est-à-dire qu'augmenter le Smig, en finir avec la loi sur les retraites, etc.
04:44Je suis plutôt pour, c'est ma part de gauche.
04:46Mais il y a cette façon de passer par pertes et profits, ce que dit une partie de cette gauche.
04:52En nous disant en gros que finalement le Hamas c'est un mouvement de libération et que tant pis si les juifs disparaissent.
04:58Et qu'il faut du Jourdain jusqu'à la mer faire de telle sorte qu'il y ait un État palestinien, donc en lieu et place de l'État israélien.
05:04Ça s'appelle de l'antisémitisme.
05:06C'est l'une des modalités de l'antisémitisme.
05:08C'est la forme de l'antisionisme, mais c'est l'antisémitisme comme il y en eut jadis avec un anticapitalisme avec lequel ils n'ont pas rompu.
05:15Tout le monde se déteste, je crois, c'était la France insoumise qui avait traité Fabien Roussel de d'Orio.
05:23En disant qu'il était d'Orio, c'est-à-dire un collaborateur français qui a porté l'uniforme nazi sur le front russe.
05:29Vous avez là des gens qui trotskistes comme Mélenchon ou communistes comme Roussel sont des gens qui ont derrière eux le pacte germano-soviétique.
05:37Puisqu'ils voient sans cesse dans un front national la présence de la Waffen-SS.
05:40Je veux bien, mais eux pendant deux ans ils ont collaboré.
05:43Hitler dit que c'est fini pour le pacte, c'est terminé, opération Barbarossa, etc.
05:47Et les communistes deviennent résistants en 1942.
05:49Donc tous ces gens qui nous donnent des leçons, j'ajoute trotskistes compris, c'est-à-dire que ça concerne aussi le nouveau parti anticapitaliste,
05:55sont des gens qui s'en viennent réveiller les mannes de Léon Blum qui lui était juif et qui a voté contre les pleins pouvoirs de Pétain et qui défendait la création de l'État d'Israël.
06:05Donc c'est un peu une espèce de soupe populaire plutôt que de front populaire dans laquelle il s'agit juste de sauver des sièges.
06:12Les petites lectures gaullistes, c'est vraiment l'affaire des politichiens.
06:15C'est comme il disait, c'est le général de Gaulle qui avait créé ce néologisme.
06:18Et on a là une photo des politichiens, chacun disant, alors la France tout le monde s'en moque, on ne défend pas la France, mais juste mon poste, mon poste, mon poste.
06:26Et donc ils veulent être élus, réélus. Et puis si ça se fait sur le dos des Juifs, ce n'est pas très grave.
06:31On va juste écouter Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste, qui dit la gauche n'est pas irréconciliable.
06:37Alors qu'il a dit exactement l'inverse pendant toute la campagne des Européennes.
06:40Il jugeait même que Jean-Luc Mélenchon rendait impossible une alliance à gauche après les Européennes.
06:44Écoutez juste ce qu'il a dit.
06:45Je vous le dis au nom des socialistes, nous sommes extrêmement fiers d'être avec toute la gauche et les écologistes.
06:52Nous avons entendu souvent dire que nous étions irréconciliables.
06:56Nous sommes en train de vous faire la démonstration que quand l'essentiel est en jeu, nous sommes là, toujours là.
07:03Voilà, il n'y a donc pas, selon Olivier Faure, Michel Onfray, de gauche irréconciliable.
07:07En même temps, ils arrivent à se mettre d'accord en un temps record à gauche.
07:13Ce que ne fait pas la droite.
07:15Oui, mais il faut faire une petite analyse de ce que vous venez de nous montrer.
07:18C'est-à-dire qu'à un moment donné, il parle de l'essentiel.
07:19On aimerait savoir ce qu'est l'essentiel pour lui.
07:21Sûrement pas la France, sûrement pas les Français, sûrement pas l'honneur, sûrement pas la morale.
07:25Donc c'est quoi l'essentiel ?
07:26C'est sauver les postes, justement. C'est la gamelle.
07:30Jean-Pierre Chevènement avait une belle formule pour ça.
07:32Il parlait de quelqu'un très précisément, mais il me disait que c'était un croutard.
07:35C'est quoi un croutard ? C'est quelqu'un qui cherche sa croûte.
07:38Et donc ils veulent absolument être réélus.
07:40Alors s'il faut s'appuyer sur machin bidulintel, peu importe qu'il ait défendu le Hamas,
07:45peu importe qu'il ait estimé qu'on avait traité l'autre de D.A., le suivant de Dorio.
07:53On a aussi des productivistes qui sont, par exemple pour le Parti communiste,
07:56défense absolue du nucléaire français et des centrales nucléaires.
08:01Et puis les écologistes qui n'en veulent pas et qui veulent en revanche.
08:04C'est-à-dire que c'est le mariage de la carpe et du lapin.
08:07Tout ça juste prétendument antifascisme.
08:10Justement, et vous avez souligné dès le départ la question de l'antisémitisme
08:14qui était un fossé béant entre ces parties.
08:17On va écouter Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise,
08:20qui était notre invité cette semaine.
08:22Et sur la question du Hamas, est-ce que le Hamas est un groupe terroriste ?
08:25Question simple, écoutez la réponse.
08:27Nous avons des points d'accord.
08:29Nous sommes par exemple tous d'accord pour dire qu'il faut reconnaître l'État de Palestine.
08:33Nous sommes par exemple tous d'accord pour dire qu'il faut décréter un embargo
08:36sur les livraisons d'armes pour que s'arrêtent les massacres à Gaza.
08:40Les points de désaccord, ça fait l'objet des discussions et vous verrez bien à la fin.
08:44Mais nous sommes tous d'accord aussi, madame, pour condamner les massacres terroristes
08:50qui ont été commis par le Hamas.
08:52C'est une évidence.
08:53Madame, je vous ai répondu 15 fois.
08:55Non, vous n'avez pas répondu.
08:56Mais si, je vous ai répondu avec les mots qui sont les miens
08:58et je crois qu'ils ont été clairs à l'écoute pour tout le monde.
09:00Est-ce que c'est clair pour vous, ce que vient de dire Manuel Bompard, Michel Onfray ?
09:04Non, parce qu'on sait très bien que dans le fond, il suffit juste d'avoir un peu de mémoire.
09:08Je le disais il y a encore quelques temps pour un travail que je suis en train de faire,
09:12mais qu'à l'époque où Armani Nejad était à la tête du président de l'Iran,
09:17de la République d'Islamique d'Iran,
09:19qu'il voulait à l'époque rayer Israël de la carte
09:21et que Jean-Luc Mélenchon lui trouvait déjà des vertus à ce monsieur.
09:24Donc voilà, je veux bien que quelqu'un qui nous dise
09:27qu'on raye Israël de la carte n'est pas un antisémite.
09:30Mais enfin, il va falloir quand même qu'on en fasse la démonstration.
09:32Rayer de la carte, rayer de la carte.
09:34Donc, ce n'est pas neuf.
09:36C'est-à-dire que oui, effectivement, ces gens-là défendent le Hamas,
09:39jadis l'OLP, le Fatah.
09:41Ils défendent les fédayines, la lutte armée.
09:45Ils ont défendu en 1972 l'assassinat des athlètes israéliens.
09:49Enfin, ce sont les mêmes qui aujourd'hui nous disent
09:51non, non, on pense tous à peu près la même chose.
09:53On veut un État palestinien, mais c'est quoi l'État palestinien ?
09:56C'est deux États.
09:57C'est un État palestinien à la place de l'État israélien.
09:59C'est peut-être, comme le disait Edward Said,
10:01et moi j'aime beaucoup cette formule, un État binational
10:04qui permettrait sur le principe d'Albert Camus de fédérer ces deux peuples
10:07qui va finir par falloir concilier un jour.
10:11Ce n'est pas possible que ça dure comme ça autrement.
10:13Mais cette façon d'imaginer que les Israéliens seraient tellement méchants
10:16qu'ils attaqueraient Gaza parce qu'ils veulent y faire des massacres.
10:19J'ai juste envie de dire, mais vous n'avez pas beaucoup de mémoire.
10:22C'est vrai que si ça les ramenait au pacte germano-soviétique, ça les gênerait.
10:25Mais qu'ils aient juste une mémoire qui remonte jusqu'au 7 octobre.
10:28C'est une mémoire d'oiseau, ce n'est pas grand-chose.
10:30Poisson rouge.
10:31Poisson rouge.
10:32En disant, il y a eu ça, puis il y a eu la réponse par la suite.
10:34Israël mène une guerre qu'on lui a déclarée.
10:37Alors on a déclaré une guerre sur le principe terroriste,
10:39que la chose soit clairement dite.
10:41Mais ils ont clairement choisi leur camp.
10:42Et depuis très longtemps.
10:43Si vraiment on a besoin de lire sans avoir les sous-titrages,
10:47qu'on aille voir le nouveau parti anticapitaliste qui fait partie de la bande.
10:49Absolument.
10:50Un dernier mot là-dessus sur la gauche.
10:51Ils veulent tous être Premier ministre.
10:53C'est ça qui est bien.
10:54Donc Jean-Luc Mélenchon s'est proposé.
10:55Monsieur Ruffin, François Ruffin.
10:57Monsieur Roussel.
10:58C'est vraiment la foire d'empoigne.
11:00Oui.
11:01Luxmann avait parlé de Berger en disant, on a encore un candidat.
11:04Entre Laurent Berger, ancien patron de la CFDT, et François Ruffin.
11:08Il y a un moment donné, on se dit, c'est la foire à Matignon.
11:13Et personne ne parle de la France.
11:14Personne ne parle des Français.
11:16Ce sont des hémiplégiques.
11:17Chacun veut une moitié de France.
11:18Et préempte la moitié de France en disant, moi je veux une moitié de France plus un.
11:22Et ça me suffira.
11:23Le général De Gaulle, 51%, ça ne lui suffit pas.
11:25On va l'entendre dans cette émission.
11:26On est face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
11:29Michel, il y a aussi un grand risque de violence qui pèse sur toute la période qui nous sépare des élections législatives.
11:35Il y a déjà eu un certain nombre de manifestations, notamment Place de la République à Paris.
11:40On a entendu des messages de Jordan Temor.
11:44Les services de renseignement craignent un effet de défouloir avec des casseurs d'extrême gauche présents tout au cours de ces prochains jours.
11:54Est-ce que c'est un des risques ?
11:56Il y a des séquences où si on entend les manifestants dire Louis XVI, on l'a décapité, Macron, on peut recommencer.
12:02Il y a un parfum de sédition dans l'air.
12:05Oui, très révolutionnaire.
12:07Moi, je parle de guerre civile à bas bruit depuis bien longtemps.
12:09Depuis bien longtemps, on me dit que j'ai tort.
12:11Et puis, je supprime à bas bruit.
12:13Elle n'est plus à bas bruit.
12:14On le voit très précisément.
12:15J'ai vu l'autre jour, l'anti-France gagnera.
12:17On n'a pas le droit d'utiliser le mot anti-France.
12:19C'était un banderole ?
12:20Non, c'était un bombage.
12:21Et donc, l'anti-France, c'était utilisé par Maurras.
12:24C'était pas bien d'utiliser l'expression anti-France.
12:26Et bien là, d'un seul coup, on se dit que c'est même l'anti-France qui revendique le concept d'anti-France.
12:32Et de fait, ce qu'on propose là, avec ce fameux Nouveau Front Populaire, c'est la France de l'anti-France.
12:38Ce sont ces gens qui nous disent que la police tue.
12:40Non, la police se fait tuer et ne tue pas.
12:42Ce sont des gens qui disent que quand c'est interdit, c'est quand même autorisé.
12:45Quand il y a une manifestation interdite contre les bassines, les extensions ou les constructions d'autoroutes,
12:50et que la préfecture dit que c'est interdit, ils y vont.
12:52Ils sont dans l'illégalité.
12:53C'est-à-dire qu'il y a plein de moments où ils sont dans l'illégalité.
12:55Ils nous disent que la France est un État raciste et racial.
12:58Je regrette.
12:59Eux, quand ils parlent de la Nouvelle-Calédonie, ils veulent un État racial et raciste.
13:02Ils estiment qu'un blanc qui est là depuis quatre générations, c'est un raciste.
13:05Pendant que ce sont les kanaks qui les traitent de sales blancs,
13:08qui passent pour des gens qui sont du terroir et qui ont des racines.
13:11Grand discours pétainiste, d'un seul coup.
13:13Et on parle des peuples premiers.
13:15On a l'ancienne ministre de garde des Sceaux, Christiane Taubira,
13:21qui s'en vient nous parler des peuples premiers, du droit à l'enracinement
13:24et de la possibilité qu'on se dit qu'elle a lu pétain.
13:27Qu'est-ce qui lui arrive ?
13:28Et d'un seul coup, on voit bien que ce qu'on nous propose aujourd'hui,
13:31ce que cette gauche nous propose, c'est ça.
13:33C'est la France qui défend Naël en disant, pauvre petit garçon, mineur,
13:36qui conduit une voiture qui lui appartient pas, sans permis, évidemment, sans assurance.
13:41Il ne méritait pas de mourir non plus, de toute façon.
13:43Personne ne dit que c'était très bien de le tuer.
13:45Personne ne dit ça.
13:46Simplement estimer qu'un policier qui, effectivement, fait ce qu'il fait,
13:50que ce soit un salaud et qu'immédiatement, on l'envoie en prison,
13:53on se dit qu'il y a quand même un moment où il s'est passé la même chose à Cherbourg,
13:55la semaine dernière.
13:56Il y a un moment donné où on se dit, effectivement, il ne fait pas bon être un policier.
13:59Vous le savez très bien, aujourd'hui, les policiers ne peuvent pas rentrer chez eux habillés en policier.
14:03Les enfants sont obligés de cacher la profession des parents policiers.
14:06C'est inadmissible, cette société-là, quand même.
14:08Eh bien, ce que nous disent les gens qui sont derrière Mélenchon,
14:10c'est que la police tue, que la France est raciste,
14:12qu'il faut être dans le décolonialisme,
14:14que le métissage, c'est formidable,
14:16et que les salles blancs de 50 ans, le catholicisme, etc.,
14:19tout ça, il faut jeter à la poubelle.
14:21Et ils sont tous, là, en train de nous dire, du Nouveau Parti Anticapitaliste à Glucksmann,
14:24qu'ils s'entendent comme la rond-enfoire,
14:26et que, tu sais, embrassons-nous Follville, votez pour nous,
14:28et nous aurons Mélenchon qui fait l'éloge de Robespierre,
14:31qui fait l'éloge de Castro, qui fait l'éloge de Chavez,
14:33qui fait l'éloge de la Chine,
14:35qui estimait à une époque que le Tibet, occupé depuis 1959,
14:38c'était quantité négligeable,
14:40parce qu'il parlait des bonnets pointus, etc.,
14:42en se moquant des Tibétains et de leur religion,
14:44on se dit, ce sont quand même tous ces gens-là,
14:46et les gens qui veulent arriver au pouvoir,
14:48et les gens qui nous diraient qu'ils n'ont pas su,
14:50quelqu'un qui vous dit que Robespierre est son héros,
14:52il ne faut pas s'attendre à quelque chose de fantastique.
14:54Alors Michel, on a parlé sur CNews et Europe 1 de la gauche,
14:56cette union qui s'est faite très rapidement à gauche,
14:59à droite, en revanche, c'est très compliqué.
15:01Éric Ciotti, chez Les Républicains, a provoqué un véritable séisme,
15:05en annonçant sa volonté de nouer une alliance avec le Rassemblement National
15:08pour ses élections législatives,
15:10une décision inédite après des années de politique du cordon sanitaire.
15:14On va juste écouter ce qu'en pensent les Français,
15:16parce que moi, je reviens toujours aux électeurs,
15:18qu'est-ce qu'ils en pensent, ceux qui ont voté le 9 juin,
15:20qui ont mis pour la majeure partie d'entre eux un bulletin,
15:23Rassemblement National dans l'Union,
15:25qu'est-ce qu'ils pensent de ce qui se passe en ce moment chez Les Républicains ?
15:28Quelques réactions de Français.
15:30Quelqu'un comme Éric Ciotti, pour moi, c'était prévisible,
15:33c'est quelqu'un qui tenait le même discours que le RN,
15:37je trouve que c'est une grande trahison d'égoïste.
15:39On se retrouve dans des situations où tout le monde veut avoir sa bonne place,
15:43qu'il soit de droite ou de gauche.
15:45Ils ont quand même un programme qui est parfois similaire,
15:47et des valeurs qui sont similaires.
15:49Bien sûr, la droite et l'extrême droite, c'est différent sur certains points,
15:52mais ça ressemble aussi sur beaucoup de points,
15:54donc ça ne m'étonne pas forcément.
15:56Michel Onfray, les Français sont assez partagés,
15:58on a fait un sondage opinionné pour CNE,
16:00est-ce que vous êtes favorable ou opposé à cette alliance
16:03entre Les Républicains et le Rassemblement National,
16:05contre 54% pour 45% ?
16:08Qu'est-ce que ça dit, au fond, pour vous ?
16:10C'est dit que les partis ne travaillent pas,
16:12et qu'ils sont dans l'urgence.
16:13Alors évidemment, ils ont tous été pris de court,
16:15mais ça fait des années qu'on ne travaille pas chez Les Républicains,
16:18qu'on ne travaille pas chez Les Socialistes,
16:19qu'on ne travaille pas chez les communistes.
16:21Sur le fond, vous voulez dire ?
16:22Sur les idées, le programme ?
16:24Voilà, comment peut-on être communiste aujourd'hui ?
16:26Comment peut-on être socialiste aujourd'hui ?
16:27Comment peut-on être gaulliste aujourd'hui ?
16:29Parce que bon, il y a des voitures avec gyrophares,
16:31il y a des bons restos,
16:32il y a des notes de frais payées par les contribuables,
16:35enfin bon, voilà.
16:36Mais en même temps, personne ne bosse.
16:38Et depuis qu'en 1983, Mitterrand a cessé d'être socialiste
16:41et qu'il a fallu trouver un logiciel,
16:43il est allé chercher un logiciel européiste,
16:45puis après on lui a dit que ça ne suffit pas,
16:46il est allé chercher un logiciel américain,
16:47avec la gauche gauchiste.
16:49Mais bon sang, qu'est-ce que ça veut dire, être gaulliste aujourd'hui ?
16:51C'est quelque chose qu'on doit pouvoir se poser
16:53autrement qu'en 8 jours, voire en 48 heures.
16:55Alors ce que fait Éric Ciotti,
16:58c'est dans la tradition bonapartiste du gaullisme.
17:00C'est pas impensable non plus.
17:02C'est-à-dire que dans chaque parti, vous avez deux extrémités.
17:04Vous avez des républicains, une aile droite, une aile gauche.
17:07Vous avez les socialistes, une aile droite, une aile gauche.
17:09Vous avez chez les macronistes, des macronistes de gauche,
17:12des macronistes de droite, etc.
17:13Vous pensez bien que ces bouts-là peuvent s'associer.
17:16Ce que d'ailleurs a fait Macron.
17:17Qu'est-ce qu'il a fait Macron ?
17:18Il a aspiré une partie des républicains.
17:20Dernière prise de guerre en date, Rachida Dati.
17:23Et puis à une époque, il aspirait aussi des socialistes.
17:25Enfin encore que, il était lui-même socialiste,
17:27puisqu'il venait de chez Hollande, notre ami Macron.
17:29Donc il y a un moment donné où ils font tous semblant
17:31de ne pas s'entendre, alors qu'en fait,
17:33ils pensent la même chose sur Maastricht.
17:35Droite maastrichtienne et gauche maastrichtienne
17:37devraient faire un bloc.
17:38Et moi, je serais pour que la gauche anti-maastrichtienne
17:41et la droite anti-maastrichtienne fassent aussi un bloc.
17:43Pour l'heure, Ciotti, il fait un bloc déjà
17:46avec la droite anti-maastrichtienne.
17:48Disons-le comme ça, je pense pas qu'ils soient anti-maastrichtienne.
17:50Enfin, plutôt gaullienne.
17:51Ça, ça se prépare.
17:53Et quand on fait de la politique,
17:55on n'est pas obligé de faire forcément beaucoup de morale.
17:57Et quand vous vous dites, bon, si on va voir les cadres,
17:59effectivement, les cadres, eux, ils veulent juste
18:01sauver leur poste, leur place.
18:03Le petit peuple des électeurs ou des sympathisants
18:05des Républicains, eux, ils veulent penser à la France,
18:07ils veulent penser à des programmes, etc.
18:09Il lui suffisait de court-circuiter
18:11le sommet en allant solliciter la base,
18:13mais six mois en avant,
18:15un an en amont.
18:17Et en disant, j'ai cette légitimité.
18:18La dissolution, là, à peu près de court, comme tout le monde.
18:20Et bien, c'est pas normal que des gens dont la politique
18:22et le métier soient pris de court par ce genre de choses.
18:24Ça fait partie des hypothèses.
18:25Quand on fait ça dix heures par jour,
18:27ça fait partie des choses qu'entre de bons restos,
18:29on doit pouvoir envisager, c'est-à-dire,
18:31c'est-à-dire, est-ce qu'on est dans une logique populaire
18:33dans le gaullisme, à ce moment-là,
18:35on construit le parti autour de ça,
18:37ou est-ce qu'on continue à avoir une logique de gens qui sont dans des partis ?
18:39Et on s'entend dire d'Xavier Bertrand,
18:41qui ont quitté les Républicains,
18:43qui sont revenus pour avoir la caisse en se présentant aux présidentielles,
18:45ou Valérie Pécresse,
18:47qui avait quitté et qui revient en se disant, je vais avoir besoin
18:49du dispositif du parti, etc.
18:51Il a donné des leçons de morale en parlant de traîtrise.
18:53Je veux bien un peu imaginer
18:55que Ciotti n'ait pas été délicat
18:57dans sa manœuvre,
18:59parce qu'il aurait pu préparer et faire
19:01de telle sorte que ça puisse être
19:03entendu et compris par tout le monde.
19:05Mais enfin, je préfère sa proposition
19:07à lui que ces gens qui nous donnent
19:09des leçons de morale et qui sont là en se disant,
19:11je veux, je veux, je veux être, is no good,
19:13je veux être président à la place du président.
19:15On a Wauquiez qui sort de sa grotte et qui nous dit,
19:17j'ai des choses à vous dire, et tous ces gens qui sont des prétendants
19:19au pouvoir, pourquoi faire ?
19:21C'est quoi le pouvoir ? Pourquoi faire ?
19:23Si c'est pour faire la même chose que Macron, votez Macron.
19:25Alors il y a aussi la question de que faire
19:27en cas de second tour entre
19:29la gauche, le front, le Nouveau Front Populaire
19:31et le Rassemblement National.
19:33Est-ce qu'il y a un vote utile
19:35qui va se mettre en place ?
19:37Pascal Praud a posé cette semaine la question
19:39à François-Xavier Bellamy, qui est pourtant hostile
19:41à l'alliance d'Éric Ciotti et du Rassemblement National.
19:43Il a dit, ben non, moi je
19:45voterai pour le Rassemblement National,
19:47François-Xavier Bellamy, pour faire barrage
19:49à l'alliance de gauche s'il y est obligé.
19:51C'est une question que tout le monde va devoir se poser.
19:53Michel Enfler ?
19:55Je pense que c'est une question que tout le monde s'est posée,
19:57que tout le monde a résolue et que très peu de gens ont le courage
19:59de dire, parce que
20:01il y a un moment donné, le pauvre François-Xavier Bellamy
20:03va passer pour un collabo.
20:05Mais c'était un travail, c'est pourquoi je dis que c'était
20:07un travail à faire en amont, juste en disant
20:09il va falloir, maintenant puisque l'ordre des choix nous est
20:11proposé, on a d'un côté effectivement un bloc à masse,
20:13en gros, décolonialiste,
20:15où on lui dit, vous pouvez voter
20:17pour le walk-ins, vous pouvez voter pour l'islamo-gauchisme,
20:19moi j'ai écouté Emmanuel Macron, c'est ce qu'il nous a dit,
20:21il y a trois blocs, il y a eux,
20:23et puis il y a de l'autre côté Marine Le Pen
20:25qui ne sait pas ce qu'elle dit et qui a un programme
20:27communiste, c'est formidable, on ignorait que Marine Le Pen
20:29fût communiste et qui veut la
20:31retraite à tel âge, etc. Et puis au milieu
20:33il y a un bloc de gens intelligents, raisonnables,
20:35qui sont quand même les macroniens, revenez chez nous, vous ne pouvez pas être
20:37aussi débiles que des mélenchoniens,
20:39vous ne pouvez pas être aussi débiles que des
20:41lepénistes, ça ne marche pas.
20:43Ce que ces gens-là n'ont pas compris, c'est qu'ils sont toujours
20:45dans des logiques de parti, mais que les gens que moi
20:47je rencontre sont des gens qui sont dans des
20:49logiques de référendum,
20:51là ils vont faire une espèce de référendum
20:53et ça va être un plébiscite.
20:55Les gens ne vont pas dire on va choisir un projet
20:57de société, ils vont dire on ne veut plus de Macron.
20:59Et que ce soit l'issue,
21:01que ce soit le Rassemblement National ou le Front Populaire.
21:03Oui, je pense qu'il y a un moment donné
21:05où les gens diront, il n'a encore pas compris,
21:07il s'en vient nous expliquer à longueur
21:09de télévision que, en gros,
21:11s'il y a de la délinquance, c'est parce que
21:13les gens regardent trop CNews.
21:15Ou écoutent Europe 1.
21:17Ou écoutent Europe 1.
21:19Et les gens se disent, mais il n'a toujours pas compris.
21:21Et puis après, il fait intervenir
21:23des concepts dont on se dit,
21:25ils sont empruntés à l'extrême droite,
21:27ou il est en train de nous expliquer qu'il y en a marre
21:29de l'immigration qui pose problème.
21:31Ah bon, mais qui parle ? Vous faites un test à l'aveugle,
21:33vous dites c'est qui, c'est peut-être Darmanin ?
21:35Alors c'est probablement une barbée d'adam, mais non, c'est Macron.
21:37Mais Michel, après, il y aura un choix de
21:39civilisation quand même à faire ?
21:41Sur ce second tour des législatives, le 7 juillet ?
21:43Oui, oui, je pense qu'il y aura...
21:45Entre quoi et quoi ?
21:47Il y a trois choix de civilisation. Il y a effectivement une société multiculturelle
21:49accélérée,
21:51avec un immigrationnisme total,
21:53avec, effectivement, la haine de la France,
21:55la fameuse anti-France, dont les anti-français
21:57nous disent qu'ils en sont fiers. Bon.
21:59Dont acte, puisque, effectivement, l'anti-France se présente
22:01comme l'anti-France, il y aura eux.
22:03Et puis, il y aura, effectivement, une autre anti-France,
22:05qui est la France de Maastricht, en disant, vivement,
22:07la fédérale dans laquelle Bruxelles pourra piloter
22:09tout seul, indépendamment des peuples.
22:11Et puis, on aura, de l'autre côté, une espèce de France
22:13vieille France, old school, un peu nationale.
22:15Est-ce que Marine Le Pen
22:17est capable d'avoir des idées
22:19qui ne soient pas indexées sur la perspective
22:21de la présidentielle ? C'est aussi ça.
22:23J'ai cru comprendre qu'ils étaient déjà en train d'enterrer
22:25le projet qui était le leur d'en finir
22:27avec la loi sur les retraites.
22:29Alors, on se dit, ça commence déjà,
22:31le reniement, c'est pas commencé que ça commence déjà.
22:33Attendons les programmes.
22:35C'est dans le monde.
22:37Si c'est dans le monde,
22:39c'est vrai.
22:41Donc, la chose nous a été dite,
22:43ça commence.
22:45On voit bien ces reniements sur toute la ligne.
22:47Ça manque de gaullisme.
22:49Petite pause, Michel Onfray,
22:51sur CNews et sur Europe 1. On se retrouve, on va parler
22:53du Rassemblement national et d'Emmanuel Macron,
22:55ainsi que du signal qu'on voyait les Français
22:57sur l'Union européenne.
22:59A tout de suite.
23:01Et on se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray,
23:03sur CNews et sur Europe 1. Michel, on a parlé de la gauche,
23:05on a parlé des Républicains et de la droite.
23:07Parlons maintenant du Rassemblement national.
23:09Marine Le Pen est arrivée, le parti de
23:11Jean-Anne Barnella et Marine Le Pen est arrivée largement en tête
23:13lors de ces élections européennes.
23:15Marine Le Pen est désormais en campagne pour les législatives.
23:17Elle était en déplacement cette semaine
23:19à Hennin-Beaumont. Elle a promis un gouvernement
23:21d'union nationale
23:23en cas de victoire, dit-elle, pour sortir la France
23:25de l'ornière. On va l'écouter et je vous passe la parole ensuite.
23:27Nous sommes dans un très bon
23:29état d'esprit, vous l'imaginez.
23:31Nous avons la possibilité
23:33de gagner ces élections,
23:35de faire un gouvernement d'union nationale
23:37avec calme
23:39et sérénité.
23:41Il faut sortir la France de l'ornière
23:43et face
23:45à un bloc
23:47extrêmement inquiétant, c'est celui
23:49de la Nupes 2, qui est pire que la Nupes 1.
23:51Eh bien, moi, j'appelle
23:53tous les Français à se mobiliser,
23:55à venir nous aider
23:57pour le pays, pour envoyer
23:59une équipe
24:01qui va faire gagner 3 ans à la France.
24:03Voilà pour Marine Le Pen à Hennin-Beaumont.
24:05Michel Onfray, un gouvernement
24:07d'union nationale. Est-ce que c'est possible ?
24:09Non, parce que je pense que
24:11les deux opposants,
24:13le bloc macronien et le bloc
24:15insoumis, ne sont pas pour l'union nationale.
24:17Ils n'aiment pas la France,
24:19ils n'aiment pas les Français, ils n'aiment pas les résultats des votes.
24:21Après tout, il y a un résultat de vote,
24:23les gens ont voté.
24:25Ils descendent dans la rue, ils expliquent qu'ils vont mettre
24:27le bazar, qu'ils vont mettre le feu, que c'est
24:29interdit, qu'à un moment donné, on se dit
24:31que vous êtes des démocrates et que vous méprisez
24:33le vote des électeurs. Votez autre chose,
24:35votez autrement, évitez les gens qui n'ont
24:37pas voté à aller voter pour que vous
24:39ayez peut-être une représentativité élargie.
24:41Peut-être d'ailleurs, les gens qui
24:43ont compris, moi le premier,
24:45qu'il y avait peut-être une possibilité
24:47d'être entendus, car le problème
24:49c'est que les gens ne sont pas entendus depuis des années.
24:51En 92, il s'agissait,
24:53au moment du traité de Maastricht, de choisir entre
24:55une idée et une opposition
24:57à cette idée. L'Europe de Maastricht,
24:59ça n'existait pas. Ce serait la fin du chômage,
25:01de la misère, de la pauvreté, etc. Bon.
25:03C'est facile d'embobiner les gens
25:05et de leur présenter l'idée comme
25:07la bonne idée et en face, on aurait
25:09des nationalistes, d'autant qu'il y avait Jean-Marie Le Pen
25:11de l'autre côté.
25:13Après, les gens ont vu ce qu'était l'Europe.
25:15Ils se sont dit, misère, chômage, pauvreté,
25:17etc. Ça n'a pas disparu. Donc en 2005, ils disent
25:19non, traité de constitution, ça ne nous intéresse pas,
25:21on n'en veut pas. 2008, je l'ai beaucoup dit,
25:232008, coup d'État.
25:25À l'époque du président Sarkozy et de Hollande,
25:27tous les deux d'accord, qui disent
25:29allez, on va demander au Congrès, c'est-à-dire
25:31Parlement plus Sénat, de ratifier
25:33le traité de Lisbonne, dont Valéry Giscard d'Estaing,
25:35toujours dans Le Monde, excellent journal,
25:37nous fait savoir que c'est le même traité, il y en a juste
25:39changé 2-3 paragraphes, modifié des virgules pour
25:41donner l'impression aux gens qu'on avait un autre projet.
25:43Ce que le peuple avait refusé par référendum,
25:45la classe politique
25:47l'a imposé en
25:49mobilisant ses troupes, les partis, quoi, qui obéissent
25:51au doigt et à l'œil, sinon je ne serais plus sénateur,
25:53je ne serais plus député, etc.
25:55Et là, on voit bien que
25:57les gens en ont assez des partis,
25:59ils en ont assez de ce jeu
26:01de partis. Mais même du Rassemblement
26:03national, parce qu'au contraire, là, on voit depuis
26:052009 que le parti
26:07de Marine Le Pen ne cesse de monter
26:09dans les sondages et dans les votes. Oui, juste pour finir,
26:11ma démonstration, je vous dis que ces gens
26:13ne voudront pas d'union nationale.
26:15Une union nationale, c'est tout le monde,
26:17c'est-à-dire, c'est le général de Gaulle,
26:19qui dit, par exemple, la France est par terre,
26:21la libération vient d'avoir lieu, que fait le général de Gaulle ?
26:23Il dit, sauf les collaborateurs,
26:25je prends tout le monde.
26:27Il prend tellement tout le monde qu'il prend Mitterrand,
26:29qui, lui, a été girodiste, vichiste, maréchaliste,
26:31il le prend. Il prend même des communistes
26:33qui, eux, ont été collabos pendant deux ans. C'est dire, quand même,
26:35que le général de Gaulle faisait de l'union nationale
26:37large. Et puis, il a dit
26:39pas les collabos, ceux-là, au moins, non,
26:41ils ont joué la carte de l'Allemagne contre la France.
26:43Mais proposer un gouvernement
26:45d'union nationale qui va être simplement un gouvernement
26:47d'union des droites, parce qu'il n'y aura
26:49pas un socialiste, il n'y aura pas un communiste,
26:51il n'y aura pas un insoumis, il n'y a pas quelqu'un qui dira,
26:53allez, mettons tout ça de côté. Ils sont capables de mettre
26:55de côté le Hamas quand il s'agit de sauver leur poste,
26:57quand il s'agit de sauver la France, il n'y en a pas un
26:59qui est capable de dire, mettons de côté ce qui peut
27:01nous séparer pour dire, effectivement, sauvons la France.
27:03Ces gens pensent que, il y a des gens qui pensent
27:05que l'immigration, par exemple, sauve
27:07la France, et des gens qui pensent que l'immigration
27:09perd la France. On ne peut pas gouverner avec ces gens-là.
27:11Des gens qui pensent que la France n'existe pas,
27:13ou alors qu'elle est raciste, vichiste, pétiniste,
27:15et d'autres qui disent, non, on a une grandeur
27:17de la France qui, depuis
27:19dix siècles, etc., on ne peut pas faire s'entendre
27:21des gens sur un projet
27:23d'union nationale. Alors, c'est un vœu pieux,
27:25mais, moi, je pense qu'au-delà de l'union nationale,
27:27juste quelque chose qui rassemblerait les Français.
27:29Pas les appels, pas les états-majors.
27:31Il faut arrêter les partis qui parlent aux partis.
27:33Il faut qu'éventuellement
27:35des partis puissent dire,
27:37on en a assez des partis, ça sert à accéder au pouvoir, peut-être,
27:39mais ça sert surtout à rendre la parole au peuple.
27:41Je rappelle que quand Macron dit,
27:43je la joue gaulliste en disant, c'est toujours bon
27:45d'en rappeler au peuple.
27:47Oui, il est toujours bon
27:49d'en appeler au peuple. Il fait un message
27:51sur ce peuple, cette France que j'aime tant.
27:53Qui peut croire une chose pareille ?
27:55Le général de Gaulle, il ne dit pas, on fait un référendum, si je le perds,
27:57je reste. Le référendum, il dit, si je le perds,
27:59ou si je perds les élections, je m'en vais.
28:01Lui, il dit, on fait une consultation, si je la perds, je reste.
28:03Je vous préviens, je reste quand même.
28:05Encore un tout petit mot de ce qui se passe du côté de la droite nationaliste.
28:07Elle reconquête, notamment,
28:09le parti d'Éric Zemmour.
28:11Marion Maréchal a été mise exclue
28:13de ce parti parce qu'elle a tenté
28:15de faire le rassemblement
28:17avec le rassemblement national.
28:19Qu'est-ce que ça dit pour vous de cette frange-là
28:21de la droite ?
28:23Je ne connais pas le détail,
28:25simplement, il y a un moment donné où, quand on entre
28:27chez Éric, on a quelqu'un qui se rallie
28:29et qui dit, oui, mais moi, je ne pense pas comme lui
28:31sur l'Ukraine, sur l'islam, etc.
28:33À un moment donné, on lui dit, mais dans ces cas-là,
28:35crée ton parti, vas-y, toute seule.
28:37Alors, ils vont ensemble aux élections, puis après,
28:39elle dit, bon, je continue à avoir un programme
28:41qui n'est pas le programme d'Éric Zemmour.
28:43À un moment donné, je comprends qu'Éric Zemmour dise,
28:45qu'est-ce que tu es venu faire dans cette galère ?
28:47Pourquoi y es-tu resté ? Tu t'es fait élire, formidable, très bien,
28:49sur un programme qui était quand même le mien,
28:51et puis maintenant, tu t'en vas. Qu'est-ce que ça veut dire ?
28:53De fait, c'est assez illisible de la part de Marion Maréchal Le Pen.
28:55Elle aurait très bien pu rester
28:57chez sa tante ou aller chez
28:59Éric Zemmour, mais la discipline,
29:01ça existe. Quand on entre dans un parti,
29:03je n'ai pas la fibre pour ça,
29:05pour entrer dans un parti, mais dans un parti,
29:07on pourrait faire à l'achevènement.
29:09Vous êtes trop rebelle, Michel.
29:11Non, parce que je suis capable d'être loyal.
29:13Et discipliné.
29:15Je suis discipliné quand j'ai décidé
29:17d'entrer dans une aventure, et à un moment donné,
29:19si vous rentrez dans l'aventure Zemmour,
29:21vous êtes là pour servir le chef.
29:23C'est comme ça que ça se passe. Vous ne dites pas, j'y vais, je m'en sers.
29:25Et puis, à un moment donné, quand ça ne me va plus,
29:27je pousse aux extrémités.
29:29Évidemment, Éric Zemmour, il la met à la porte.
29:31Évidemment, le trajet d'Éric Zemmour,
29:33c'est terrible pour lui, vraiment.
29:35On verra ce que la suite va donner.
29:37On va parler maintenant d'Emmanuel Macron,
29:39quand même, de ce qui s'est passé
29:41pour le président de la République,
29:43avec le Rassemblement national qui est arrivé
29:45en tête de 93% des communes du pays.
29:47Il a annoncé la dissolution,
29:49et puis après, il a fait une grande conférence de presse,
29:51Emmanuel Macron, pour évoquer
29:53des alliances contre nature, aussi bien à droite
29:55qu'à gauche. Je vous propose qu'on l'écoute.
29:57Depuis
29:59dimanche soir,
30:01les masques tombent.
30:03Et la bataille des valeurs
30:05éclate au grand jour.
30:07C'est aussi,
30:09je dirais, une épreuve de vérité
30:11entre ceux qui choisissent
30:13de faire prospérer leur boutique
30:15et ceux qui veulent faire prospérer
30:17la France. Les choses sont
30:19donc simples aujourd'hui.
30:21Nous avons des alliances
30:23contre nature aux deux extrêmes
30:25qui ne sont d'accord
30:27à peu près sur rien,
30:29sinon les postes à partager
30:31et qui ne seront pas en capacité
30:33d'appliquer quelconque programme.
30:35Là-dessus, sur ce que dit Emmanuel Macron,
30:37fondamentalement, il n'a pas tort.
30:39Non, il a même, franchement, raison.
30:41Mais il a juste tort d'imaginer que lui échapperait au schéma.
30:43Parce que lui aussi, il est dans la boutique,
30:45lui aussi, il est dans la bidouille,
30:47lui aussi, il est dans le bricolage.
30:49Il ne faut pas qu'il nous fasse le coup de la France, la France,
30:51parce que ça fait bien longtemps qu'on voit bien que
30:53quand on le juge à ce qu'il a fait,
30:55il n'a pas fait grand-chose en faveur de la France.
30:57Il s'est beaucoup servi de la France,
30:59il ne l'a pas beaucoup servi.
31:01Il a beaucoup travaillé pour l'Europe.
31:03Bien sûr.
31:05C'est pour ça que la GIF est d'autant plus sévère.
31:07Oui, mais on ne peut pas d'un côté dire
31:09que la France n'est pas très grave,
31:11il faut juste qu'elle soit une espèce de rouage de l'Europe
31:13et les gens disent non, cette Europe, on n'en veut pas.
31:15Et là, d'un seul coup, je dis que c'est à moi qu'on dit non.
31:17Vous savez, c'est les théories célèbres d'un certain nombre de psychologues,
31:19Didier Pleu, par exemple, mon compatriote de Caen,
31:21qui a écrit sur ce sujet-là,
31:25à la frustration.
31:27Et d'un seul coup, la frustration,
31:29on voit une carte de France,
31:31elle est toute bleue Marine Le Pen,
31:33et d'un seul coup, il dit, ces gens ne m'aiment pas.
31:35Mais comment se fait-il ?
31:37Et on l'entend encore dans les heures récentes dire
31:39j'ai beaucoup travaillé, je travaille comme un fou.
31:41Probablement, il travaille comme un fou.
31:43Mais pourquoi faire ?
31:45Si pour faire des bêtises, ça ne sert à rien de travailler comme un fou,
31:47il vaut mieux s'arrêter, se calmer, puis regarder la télévision.
31:49Mais s'il s'agit de travailler comme un fou
31:51à la promotion de l'Europe contre la France,
31:53est-ce qu'il y a une priorité quand il y a des étudiants
31:55qui sautent un repas aujourd'hui,
31:57des gens qui dorment dans leur voiture,
31:59ou des pauvres partout ?
32:01Est-ce que vraiment la priorité
32:03d'un chef d'État, c'est d'aller régler les problèmes
32:05du Donbass, par exemple,
32:07quand il y a en France, là pour le coup,
32:09quand la France brûle, est-ce que vraiment l'intérêt,
32:11c'est d'aller regarder ailleurs, du côté de l'Ukraine ?
32:13On ne peut pas prendre toute la misère internationale
32:15du monde sur ses épaules.
32:17On ne peut pas gérer le problème
32:19du Tibet, par exemple,
32:21ou le problème de Taïwan,
32:23ou le problème du Sahara occidental,
32:25ou je ne sais quoi, il y a un moment donné
32:27où on ne peut pas tout faire, il y a 24 heures dans une journée.
32:29Alors même s'il travaille beaucoup,
32:31ce serait bien qu'il réduise ses interventions planétaires,
32:33européistes, parce qu'évidemment,
32:35il est en train de penser un peu à sa retraite.
32:37Quand il ne sera plus président de la République française,
32:39l'Europe lui permet plus facilement une issue de secours
32:41que de devenir président du Tadjikistan,
32:43ce sera quand même plus facile pour lui.
32:45Donc il travaille beaucoup à ça, il se sert de la France pour ça.
32:47Et là, d'un seul coup, les Français lui disent,
32:49on va le mettre un peu confusément, mais on a compris ton jeu.
32:51Il n'est pas content.
32:53Alors il a aussi parlé de l'extrême droite.
32:55Il dit, je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l'extrême droite.
32:57C'est vrai que ce serait une défaite ultime pour lui.
32:59Écoutez les mots qu'il a choisis.
33:01Tout le monde disait,
33:03l'extrême droite arrive en 2027,
33:05il donnera les clés du pouvoir à Mme Le Pen.
33:07C'est déjà écrit.
33:09Mais tout le monde y allait de ses petits calculs.
33:11Chacun tirait ses bords, chacun menait sa barque.
33:13Ben non.
33:15Moi, je ne veux justement pas donner les clés du pouvoir
33:17à l'extrême droite en 2027.
33:19Donc j'assume totalement d'avoir déclenché
33:21un mouvement de clarification.
33:23D'abord parce que les Français nous l'ont demandé.
33:25Dimanche.
33:27Quand 50% des Français votent aux extrêmes,
33:29que vous avez une majorité relative à l'Assemblée,
33:31vous ne pouvez pas leur dire, on continue comme si de rien n'était.
33:33Ce n'est pas les respecter.
33:35Ce n'est pas les entendre.
33:37C'est un retour au peuple qui vous va,
33:39qui est crédible pour vous, Michel Onfray, ou pas ?
33:41C'est toujours crédible, le retour au peuple.
33:43Simplement, c'est une instrumentalisation du peuple.
33:45Je vous dis que si vraiment il était dans une perspective gaulliste ou gaullienne,
33:47j'ai vu que quelques-uns disaient
33:49la grande geste gaulliste, non.
33:51Le général de Gaulle,
33:53il associe son destin personnel au résultat.
33:55Il dit,
33:57vous votez pour moi, je dissous l'Assemblée nationale,
33:59je vous rappelle, après mai 68,
34:01il a un rat de marée et le général de Gaulle
34:03dit, c'est les élections de la trouille.
34:05Il dit, en gros, ils n'ont pas voté pour moi,
34:07ils ont voté pour l'ordre, le retour de l'ordre.
34:09Moi, il me faut un truc. Et il fait un référendum.
34:11Et il fait un référendum sur la participation.
34:13Et le référendum sur la participation,
34:15il y a Pompidou qui fait ce geste,
34:17c'est rapporté par Jean Lacoste.
34:19Il est devenu cinglé.
34:21Il ne le dit pas en présence du général de Gaulle,
34:23mais il le dit aux autres.
34:25On a du violon autour de Pompidou,
34:27ça a été quand même l'un des premiers anticaulistes.
34:29Après, avec les socialistes, les communistes, etc.
34:31Mais le général de Gaulle dit, je veux un référendum,
34:33on ne veut pas que ce soit sur la participation,
34:35parce qu'il est cinglé. C'est Tito, c'est la Yougoslavie,
34:37c'est l'autogestion. Oui, c'était ça,
34:39le proposé de général. Et c'est ça qu'il faudrait aujourd'hui proposer,
34:41d'ailleurs, pour sauver la France.
34:43Et à un moment donné, il voit bien qu'il a perdu,
34:45puisque Giscard dit, oui, mais, ça veut dire non,
34:47la gauche a voté massivement contre lui,
34:49puis une partie des gaullistes historiques,
34:51notamment Pompidou et quelques autres,
34:53je ne sais pas ce qu'ils ont voté, mais on voit bien qu'ils ne soutenaient pas ce programme.
34:55Et le général de Gaulle s'en va.
34:57Il dit, je perds, je m'en vais.
34:59Macron a dit très précisément, si je perds, je vous le précise,
35:01une chose, c'est que je reste.
35:03Donc, évidemment, c'est le contraire du général de Gaulle,
35:05mais ça ne m'étonne pas, c'est comme ça depuis le début.
35:07On est en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
35:09On va écouter donc le général de Gaulle, Michel,
35:11lorsqu'il a sollicité les Français,
35:13par référendum, pour approuver l'élection
35:15du président de la République au suffrage universel,
35:171962, on écoute le général de Gaulle en 1962,
35:19il a clairement
35:21corrélé la réponse des Français
35:23à la suite de son action. Archive.
35:25Quant à moi,
35:27chaque
35:29oui
35:31de chacune
35:33de celles,
35:35de chacun de ceux
35:37qui me l'aura donné,
35:39me sera la preuve directe
35:41de sa confiance
35:43et de son encouragement.
35:45Or,
35:47croyez-moi,
35:49j'en ai besoin
35:51pour ce que
35:53je puis faire encore,
35:55comme hier, j'en avais besoin
35:57pour ce que
35:59j'ai déjà fait.
36:01Ce sont donc
36:03vos réponses
36:05qui me diront
36:07le 28 octobre
36:09si je peux
36:11et si je dois
36:13poursuivre ma tâche.
36:15Voilà pour le général de Gaulle,
36:17Michel Onfray. On voit bien que là,
36:19il dit, c'est où vous me dites oui, où je m'en vais.
36:21Et il n'y a pas de demi-mesure.
36:23C'est le génie de la Vème République
36:25de réunir la monarchie et
36:27la République.
36:29La monarchie, c'est le pouvoir d'un seul,
36:31au suffrage universel. J'ai vu que c'est 1962,
36:33c'est l'élection du président de la République au suffrage universel
36:35direct. Il dit, la volonté
36:37du peuple va générer
36:39la désignation d'une personne.
36:41Cette personne n'a pas des droits,
36:43mais des devoirs à l'endroit du peuple. C'est le contraire
36:45de Macron qui, lui, pense que parce qu'il a été élu,
36:47il a tous les droits sur le peuple. Le général de Gaulle
36:49dit, ça me donne des devoirs. Moyennant quoi,
36:51si je perds ce contrat social
36:53entre vous et moi, je suis le monarque
36:55mais en même temps, la République, c'est que vous disposez
36:57de la guillotine. La guillotine, c'est quoi ?
36:59C'est l'élection. Vous votez contre moi,
37:01contre moi, mon parti, mes représentants,
37:03ou ceux qui se réclament de moi, je m'en vais.
37:05Et c'est le coup de génie,
37:07parce que voilà un homme qui dit, mais moi, je suis à votre service.
37:09C'est pas quelqu'un qui dit, comme Macron, la France,
37:11la France, c'est moi, et si je perds,
37:13je reste. Non. Lui, il dit, si je perds,
37:15c'est que vous ne voulez pas de moi. Si vous ne voulez pas de moi, je m'en vais.
37:17La souveraineté vous revient.
37:19La souveraineté populaire, c'est ça. La démocratie, on apprenait ça
37:21jadis à l'école. Pouvoir du peuple, par le peuple,
37:23pour le peuple. Et le général De Gaulle
37:25dit, ce pouvoir, il le dit en 62, à cette date,
37:27doit culminer dans un homme qui, lui,
37:29a des devoirs.
37:31C'est-à-dire, il dit, mais je ne suis pas
37:33investi des pleins pouvoirs.
37:35Je suis investi du pouvoir que la souveraineté
37:37nationale m'aura donné, que le peuple
37:39m'aura donné. Et aujourd'hui,
37:41le peuple passe à la trappe. Mais plus personne n'aurait ce courage-là.
37:43Plus personne n'a ce courage-là.
37:45Bien sûr. De dire, vous me votez,
37:47vous votez contre moi,
37:49je m'en vais. Bien sûr. Et c'est d'ailleurs
37:51pourquoi il y a tant d'instituts de sondage,
37:53et pourquoi il y a tant de conseillers en communication.
37:55Parce qu'il s'agit d'aller... Alors là, pour le coup,
37:57c'est ça, le populisme. Et c'est ça, la démagogie.
37:59On utilise le mot n'importe comment,
38:01mais la démagogie, c'est l'art de séduire le peuple.
38:03Donc on dit, mais que pensez-vous ? Ah, c'est très exactement
38:05ce que je pense. Vous êtes d'accord
38:07sur ce sujet ? Vous êtes pour ou contre
38:09la peine de mort ? Ah, c'est bizarre.
38:11Moi également. C'est ça, le démagogue.
38:13Le général De Gaulle, il dit, moi, je pense ça. Vous voulez,
38:15vous prenez. Vous voulez pas, ne prenez pas.
38:17Quand le 18 juin, il fait l'appel, il a pas demandé
38:19à un institut de sondage ou à des conseillers en communication,
38:21combien de gens allaient répondre en disant
38:23vous avez été 0,6% à dire
38:25que vous viendriez me rejoindre, donc
38:27je ne fais pas cet appel le 18 juin. Il y va,
38:29et il dit, j'en appelle à l'histoire. Personne
38:31n'en appelle plus à l'histoire. Personne n'en appelle plus au peuple.
38:33Et le peuple, aujourd'hui, il est berné.
38:35Il est subjugué. A chaque fois qu'on lui
38:37demande sa voix,
38:39c'est la plupart du temps pour lui mettre une gifle
38:41dès qu'on aura vu qu'il a mal voté.
38:43Michel, on regarde maintenant ce qui s'est passé
38:45à l'échelon européen, parce que c'est important,
38:47c'était quand même la question qui était posée le dimanche 9 juin.
38:49On voit que l'extrême droite,
38:51on voit que la droite nationaliste progresse
38:53incontestablement, comme le rassemblement national
38:55en France, comme le FPO en Autriche,
38:57l'AFD en Allemagne
38:59termine en seconde position, juste devant
39:01les sociodémocrates de Scholz, et à
39:03l'échelle de l'UE, cette droite nationaliste
39:05reste néanmoins très divisée entre deux
39:07groupes, celui du mouvement de
39:09Marine Le Pen et celui de
39:11Georgia Meloni. Est-ce que les
39:13grands équilibres ont bougé, selon vous,
39:15au sein de l'Union ? Oui, bien sûr, c'est-à-dire que s'il n'était
39:17pas empêtré dans lui-même, notre président de la République,
39:19s'il n'était pas obsédé par lui-même,
39:21s'il n'était pas un kégotiste,
39:23il lui suffirait de dire, j'oublie un peu la France,
39:25mon cas personnel, et ce qu'on m'a dit, et je regarde
39:27ce qui s'est passé en Europe. C'est-à-dire que tout
39:29ce qui s'est passé en Europe confirme que ce sont les
39:31Européens qui ne veulent plus de cette Europe libérale,
39:33et pas seulement la petite personne
39:35d'Emmanuel Macron. Il y a un moment donné
39:37où il pourrait se dire, bon, peut-être que je peux avoir une blessure
39:39narcissique, mais au-delà de ça, j'entends
39:41que cette Europe ne joue pas
39:43pour les peuples, qu'elle joue même contre les peuples,
39:45les peuples le disent. Alors, je veux bien que les
39:47mastrichiens criminalisent tous les autres en disant
39:49« Ah, ceux-là sont des fascistes ». Il est banquier,
39:51il n'a pas une formation d'historien, donc il a le droit
39:53de dire des bêtises, mais il faut arrêter, un chef de l'État
39:55ne peut pas reprendre cette bêtise qu'il y aurait
39:57de l'extrême-droite là où il n'y en a pas.
39:59L'extrême-droite, c'est un concept historique,
40:01de la même manière que fasciste.
40:03On ne peut pas utiliser Horadour-Sur-Glane
40:05comme ça en permanence, on ne peut pas utiliser
40:07les nazis, on ne peut pas utiliser les camps de la mort
40:09simplement pour un bénéfice électoral.
40:11C'est honteux, cette façon d'utiliser
40:13les juifs. D'ailleurs, moi, je le dis depuis très longtemps.
40:15Je dis que la communauté juive ne devrait
40:17pas accepter, devrait presque même porter plainte
40:19à chaque fois que quelqu'un fait un usage électoraliste
40:21ou démagogique de la Shoah.
40:23Ou même d'Horadour-Sur-Glane.
40:25J'ai rencontré le maire d'Horadour-Sur-Glane,
40:27vous avez bien compris, je suis à Horadour-Sur-Glane,
40:29comme d'autres iraient à Stalingrad, en disant « Je lui ai demandé
40:31s'il y avait des problèmes, il m'a dit « Ah non, il n'y a pas de problèmes, zéro. »
40:33Tout ça, c'est bien la faute à CNews.
40:35Non, mais l'Union Européenne
40:37en tant que telle va néanmoins continuer
40:39à fonctionner comme elle l'a toujours fait,
40:41Michel Onfray. Ces élections européennes
40:43ne vont pas fondamentalement
40:45bousculer le fonctionnement de l'Union Européenne.
40:47Si vous permettez un petit mot
40:49personnel, un temps, on avait pensé, la Franc-Populaire
40:51cherchait un candidat pour faire
40:53une liste aux Européennes, et quand
40:55j'ai vu à quoi ressemblait tout ce marigot,
40:57quand j'ai vu à quoi ressemblait l'impéricide
40:59de cette proposition d'installer
41:01des gens sur le Titanic, en disant
41:03« Voulez-vous être au premier rang ou au deuxième rang pour
41:05monter sur le Titanic ? Vous verrez mieux
41:07l'iceberg que nous allons fracasser. »
41:09Ça ne sert à rien, de fait.
41:11Alors, ça sert quand même à quelque chose, c'est que pour le coup,
41:13quand il y a un retour national, on s'aperçoit
41:15que le chef de l'État peut être
41:17un peu ébranlé. Ce qui m'étonne, moi, c'est qu'il ait
41:19agi sous la précipitation. C'est pas le genre.
41:2140 minutes plus tard, il décide de ça.
41:23Il aurait très bien pu faire comme d'habitude,
41:25en disant même pas mal. Le lendemain,
41:27il faisait un petit tour dans une usine
41:29de fabrication de chaussures made in France.
41:31Et puis, ça passait comme notre à la poste.
41:33Il fait ça depuis des années. Et donc, là,
41:35il est en train de jouer avec le feu.
41:37Des fois, quand on joue avec le feu, on met le feu
41:39au pays tout entier. Et si embrasement
41:41il y a, ce sera de sa faute.
41:43Un tout petit mot du dernier numéro de Front Populaire,
41:45parce que je le trouve passionnant. « Mangeais-tu
41:47empoisonnement ou souveraineté ? »
41:49Bon, moi qui pensais qu'on allait avoir des sujets moins
41:51anxiogènes, mais quand même, c'est très intéressant.
41:53Vous dites qu'une civilisation,
41:55elle se manifeste dans
41:57ses monuments, ses oeuvres, mais aussi dans un verre
41:59de vin ou une assiette remplie d'un mets
42:01qui concentre de la mémoire,
42:03et donc de l'histoire. Michel Onfray, racontez-moi.
42:05Ben oui, si vous allez en Corée,
42:07par exemple, on mange
42:09du chien ou on mange des poulpes vivants
42:11et quand on déteste autant, le poulpe, il est
42:13en train de... Arrêtez, arrêtez. Ah oui, il y a même des gens
42:15qui meurent parce que le poulpe vivant descend.
42:17Donc, c'est une culture. Je ne dis pas que ce n'est pas bien.
42:19On dit des Chinois, d'ailleurs, qui mangent
42:21tout ce qui est quatre pattes sauf une table,
42:23tout ce qui est cuisinage sauf un sous-marin,
42:25tout ce qui vole sauf un avion. Mais donc,
42:27effectivement, il y a dans les rapports,
42:29même la façon de couper, d'escaloper,
42:31de cuire. Vous dites
42:33autant qu'un fronton
42:35de cathédrale, vous dites autant qu'une
42:37cantate de Bac, vous dites autant que...
42:39Et donc, on a essayé de montrer
42:41comment on pouvait être souverain en matière d'alimentation.
42:43Si la France n'est pas souveraine en matière d'alimentation,
42:45ceux qui nous nourrissent, ils peuvent
42:47nous affamer le jour où ils décideront de ne plus
42:49nous nourrir.
42:51Et puis, on mange aujourd'hui un certain nombre de choses qui sont
42:53dangereuses,
42:55perturbateurs endocriniens pour la santé,
42:57même toutes ces choses qui font qu'on dit
42:59vous avez pris du poivre, vous avez
43:01du diabète, vous faites des trucs glycérides,
43:03on va vous faire une petite ordonnance, et puis vous allez
43:05devenir un client à Big Pharma
43:07parce qu'effectivement, la nourriture vous aura
43:09transformé en malade. Et donc,
43:11on analyse dans ce volume
43:13avec des très belles contributions,
43:15et on analyse
43:17un petit peu ce que ça peut signifier
43:19la souveraineté alimentaire, parce que le souverainisme,
43:21ce n'est pas juste un gros mot, ça peut se voir
43:23à l'œuvre dans l'assiette et dans le verre.
43:25La civilisation qui s'effondre emporte avec elle
43:27une façon de se nourrir au profit d'une autre.
43:29C'est un des nombreux thèmes que vous traitez
43:31dans ce dernier numéro de Front Populaire
43:33qui est absolument intéressant
43:35sur la malbouffe et la mondialisation
43:37ainsi que la paysannerie. Merci beaucoup Michel Onfray.
43:39On n'a pas vu passer le temps aujourd'hui encore.
43:41On se retrouve la semaine prochaine avec de nouvelles péripéties
43:43sur le plan politique.
43:45Merci à vous. On était sur CNews et sur Europe 1.