Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe de Villiers, cher Philippe, bonsoir.
00:07Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:09Geoffroy, le jeune, est bien sûr présent. Cette émission, Philippe de Villiers, devait être la dernière de la saison.
00:14Mais vous m'avez appelé pour me dire, Eliott, la situation est beaucoup trop grave et telle que nous devons continuer.
00:22Et si vous m'avez alerté, Philippe de Villiers, si vous m'avez dit cela, c'est à cause de ça.
00:30Après avoir procédé aux consultations prévues à l'article 12 de notre constitution,
00:37j'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote.
00:44Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
00:48Geoffroy, le jeune.
00:49Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est une décision qui a surpris beaucoup de monde.
00:52En quoi la situation qu'elle engendre est-elle historique ?
00:59Il y a une phrase de Bertolt Brecht, le dramaturge, le poète, qui s'applique bien à la situation.
01:08Il dit, si le peuple continue à voter contre le gouvernement,
01:16alors il faudra que le gouvernement dissolve le peuple, dissoudre le peuple.
01:24C'est ça l'enjeu.
01:27Donc en fait, Emmanuel Macron, quand je l'ai regardé, je me suis dit,
01:33il demande le recontage des voix, des bulletins.
01:38Il dit, vous avez voté, vous avez mal voté, mais je vais vous donner une deuxième chance pour bien voter.
01:45Comme au sens des plébiscites de Napoléon III.
01:52Ce faisant, il n'a peut-être pas conscience de ce qui se passe en ce moment.
02:00Ce qui se passe en ce moment, c'est que nous ne sommes plus dans un changement de période,
02:07mais dans un changement d'époque.
02:10La période, c'est ce qui s'inscrit dans le quotidien.
02:13L'époque, c'est ce qui s'inscrit dans l'histoire.
02:17Et pourquoi je dis ça ?
02:19Parce qu'il me semble que la classe politique qui nous gouverne depuis 50 ans
02:29va peut-être recevoir le coup de grâce.
02:33Elle est à la fin, c'est la fin d'un cycle historique.
02:38La classe politique mastrichienne, droite et gauche confondue,
02:42dont Philippe Seguin disait, les petits détaillants qui se fournissent une même grossiste à Bruxelles.
02:50Cette classe politique, elle croyait à trois articles de foi.
02:57Premier article de foi, le temps des patries est fini.
03:03Phrase de Drieu Larochelle qui croyait lui aussi à la grande Europe.
03:09C'est-à-dire en fait, cette classe politique, elle croit au dépassement nécessaire des nations.
03:17Deuxième article de foi, le temps des vieux critères, repères moraux de l'ancienne société est fini.
03:31Nous entrons dans l'ère de l'hédonisme consumériste, donc l'individualisme absolu.
03:39Les droits de l'homme deviennent les droits de l'individu.
03:44Et le troisième article de foi, qu'on oublie souvent, en tout cas qu'on ne décrit pas tel qu'il est,
03:51c'est l'état de droit doit contenir et effacer et contredire les caprices du peuple.
04:00Les juges plutôt que le peuple.
04:03Qu'est-ce qui se passe ?
04:04Depuis 50 ans, on a donc une politique sans souveraineté, une politique sans identité,
04:11une politique sans le peuple, c'est la politique du vide.
04:14Or, qu'est-ce qui se passe ? Le peuple se révolte.
04:16Vous savez, je ne sais pas si vous avez vu le film Les révoltés du Bounty.
04:20On a tout l'équipage qui met à l'eau le commandant.
04:27Les révoltés du Bounty, ça veut dire aujourd'hui la révolte des affamés, des déclassés
04:33et de ceux qui sont dépossédés.
04:38Philippe Devilliers, nous allons revenir séquence par séquence sur les temps forts
04:41de cette crise politique historique et parfois une image vaut mille mots.
04:46Et je vous propose cette photo prise par Soicique de La Moissonnière à l'Elysée
04:50dans les coulisses de la soirée électorale.
04:53On y voit les mines défaites de Stéphane Séjourné, Gabriel Attal, Gérald Darmanin,
04:58la tête basse de la présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet.
05:03Philippe Devilliers, quelles sont les motivations secrètes du président de la République ?
05:07Est-ce que c'est un coup de maître ou c'est un coup de folie ?
05:13C'est une énigme, d'abord.
05:16Moi, je pense que, pour le bien connaître,
05:21que la première motivation secrète, c'est l'oubrisse, comme on dit chez les Grecs.
05:28C'est-à-dire qu'il y a quelque chose chez lui d'immature.
05:33Quelque chose du jeune narcisse qui se contemple,
05:40qui joue et qui tout à coup casse son jouet.
05:44C'est-à-dire qu'il s'adresse aux pionniers de la start-up nation et il leur dit ceci.
05:52C'est moi qui fais tout, vous ne faites rien pour m'aider,
05:56je suis obligé de tout faire moi-même, tant pis pour vous.
06:00En d'autres termes, il leur avait dit il y a quelques années, je ne sais pas si vous vous souvenez,
06:05restez des amateurs, des amateurs que vous êtes.
06:12Et maintenant, il leur dit, vous n'êtes que des amateurs, restez chez vous.
06:18Donc ça, c'est le premier ressort secret.
06:23Il punit en fait son camp.
06:26D'ailleurs, il suffit de les écouter dans les couloirs.
06:30Il y a une certaine, comme disent les journalistes, frustration.
06:35La deuxième motivation, c'est la jurisprudence des dissolutions et des cohabitations.
06:43En fait, Emmanuel Macron, qui connaît bien l'histoire de France
06:48et qui connaît bien l'histoire de la présidence de la République,
06:52se voit en Charles de Gaulle, mai 68.
07:00C'est-à-dire, de Gaulle devant le désordre,
07:04les étudiants sont faits pour étudier, les enseignants pour enseigner, etc.
07:13L'ordre.
07:15Il y a une manifestation fantastique le 30 mai 68,
07:19il dissout et il a une chambre introuvable.
07:23Opération réussie.
07:26Mais il se pourrait qu'en voulant jouer à De Gaulle, mai 68,
07:30il se retrouve dans la situation et dans les habits de Chirac, en 1997.
07:37Il y a une phrase magnifique de Patrick de Hedjean,
07:44qui était un ami et qui avait le sens du mot juste, parfois cruel,
07:49et qui dit « Chirac a senti le gaz et il a craqué une allumette ».
07:53En d'autres termes, Chirac avait une majorité de droite incontestable,
07:58mais réputée baladurienne, et Juppé et Villepin, qui n'en ratait pas une,
08:04lui ont dit « il faut dissoudre ».
08:07Il a dissout et il s'est ramassé une majorité de gauche.
08:11Voilà pour les 10 solutions.
08:14Derrière, il y a la cohabitation.
08:17Alors, la cohabitation, il se dit « je l'attends le petit jeune ».
08:21Parce que jusqu'à présent, la cohabitation a toujours profité au président.
08:26Pourquoi ? Parce que le président a usé le premier ministre.
08:30Il en a les moyens.
08:33Mais j'observe que dans toute la tradition historique française,
08:42il y a une loi qui s'est imposée depuis MacMahon en 1877 jusqu'à Chirac en 1997,
08:50c'est que le peuple français a pris l'habitude de sanctionner les 10 solutions de confort.
08:57Je pense que nous y sommes.
08:59Philippe de Villiers, puisque vous parlez de cohabitation,
09:02vous l'avez vécue, vous, la première cohabitation de la Vème République.
09:08Nous sommes en mars 1986 et vous êtes nommé à l'époque par Jacques Chirac.
09:13Et je vous propose cet archive de la première réunion à l'Elysée
09:17entre les 36 ministres, je crois, de Jacques Chirac et François Mitterrand.
09:22Regardez.
09:24Samedi 22 mars à l'Elysée, pour la première fois dans l'histoire de la Vème République,
09:30un président de gauche face à un gouvernement de droite.
09:34Deux légitimités en vis-à-vis, ambiance crispée,
09:39entre Jacques Chirac et François Mitterrand, bien plus que la largeur d'une table.
09:44La cohabitation s'installe, François Mitterrand reste à l'Elysée,
09:49Jacques Chirac, lui, retourne à Matignon.
09:52Le pouvoir, désormais, devra se partager entre les deux la Seine.
09:56Entre les deux la Seine, Geoffroy Lejeune.
09:59On a juste envie de vous demander de nous raconter comment ça s'est passé.
10:03C'est quoi un conseil des ministres dans ces conditions ?
10:05Est-ce que le gouvernement peut faire son travail ?
10:07Comment le président peut-il empêcher le Premier ministre de travailler ?
10:11Il y a deux questions.
10:14D'abord, je vais vous raconter en quelques mots.
10:17Je me souviens de cette photo, je suis en bout de table dans l'arrondi, très loin.
10:24Et comme je suis déjà à moitié sourd, j'ai du mal à entendre ce qu'il dit.
10:29Il nous accueille et il parle volontairement tout bas, François Mitterrand.
10:33Et il dit, bien, mesdames et messieurs, le moment est venu, on va vous y voir.
10:45Cette phrase m'a marqué.
10:47On va vous y voir.
10:50Il a la phrase de Jarnac.
10:53Et alors, qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
10:58Il y a un bras de fer.
11:00Chacun use de son article.
11:06Le Premier ministre fait valoir l'article 20.
11:11Le gouvernement gouverne.
11:13Le président fait valoir l'article 5.
11:16Le président est chargé de veiller au bon fonctionnement des pouvoirs publics,
11:23il est le garant de l'intégrité du territoire, etc.
11:26Ça veut dire qu'à l'international, ce n'est pas simple.
11:29Ils font des conférences à deux.
11:34Donc moi, je suis petit secrétaire d'État à la Culture,
11:38avec mes amis François Léotard, Charles Longuet, Alain Madelin,
11:43une nouvelle génération brillante d'ailleurs.
11:46Et c'est là que je fais la connaissance de Charles Pasqua, Robert Pendreau, etc.
11:53Et la tension monte.
11:55Pourquoi ? Parce que le gouvernement veut tenir ses promesses.
12:00Et le ministre d'État, Édouard Balladur, souffle à Jacques Chirac les solutions,
12:07les hypothèses de travail.
12:10Et voilà le moment où, en plein été, arrivent les ordonnances pour aller plus vite.
12:16Le gouvernement, donc, gouverne par ordonnances.
12:24Sur les privatisations, sur un nouveau découplage électoral mitonné par Charles Pasqua,
12:30et sur la durée du temps de travail, pour revenir sur les 35 heures.
12:35Et là, coup de théâtre, François Mitterrand refuse de signer les ordonnances.
12:43C'est une crise politique majeure.
12:47Et qui va céder ? Le Président ou le Premier ministre ?
12:52Et c'est le Premier ministre qui cède, finalement.
12:54Et petit à petit, l'impérium du Président va s'imposer.
13:00Pourquoi ? Parce que le Président va devenir le rassembleur.
13:04Il va siffler les fautes.
13:07Et il va appliquer la doctrine qu'il avait définie dans ce premier Conseil des ministres,
13:13auquel je faisais allusion tout à l'heure.
13:15Il va dire, la Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution.
13:21Mais ça veut dire qu'en fait, il n'a pas du tout l'intention de jouer les notaires et de signer les décrets.
13:26Sur les nominations, il demande un examen cas par cas.
13:30Et donc, finalement, il est le contre-pouvoir.
13:33Arrive l'affaire Malik Oussikine en décembre.
13:37Un jeune qui meurt dans une manifestation.
13:41Et là, tout bascule et c'est fini.
13:43Le Président redevient populaire.
13:46Et à la fin, il y a un débat extraordinaire.
13:53Ils sont candidats tous les deux à la présidentielle.
13:56Un débat entre Jacques Chirac et François Mitterrand.
13:58Et je vous fais un tout petit condensé, un petit résumé.
14:04À un moment donné, Jacques Chirac dit.
14:10Ici, dans ce débat, je ne suis pas le Premier ministre et vous n'êtes pas le Président de la République.
14:18Nous sommes deux candidats à égalité.
14:20Vous permettrez donc que je vous appelle Monsieur Mitterrand.
14:25Et Mitterrand se recule et cherche la réponse la plus sarcastique qui soit.
14:34Et il le prend de haut, il dit.
14:38Vous avez raison, Monsieur le Premier ministre.
14:41Et on dit souvent que ce débat a été gagné à ce moment-là.
14:45Mais 40 ans plus tard, quasiment, comment caractérisez-vous ce qui pourrait se passer dans le cas d'une cohabitation demain ?
14:54Alors, vous savez, les hommes politiques, ils ne sont que le général Gamelin.
14:58Qui préparait la guerre d'avant et qui parlait de la ligne Maginot, etc.
15:03Qui préparait la guerre de 14 en 40.
15:06Et les hommes politiques, j'ai remarqué ça, ils disent toujours.
15:09Là, il y a un plafond de verre. Il y avait un plafond de verre pour Chirac.
15:12Il y a un plafond de verre pour Marine Le Pen, etc.
15:14Jusqu'au moment où il n'y a plus de plafond de verre, etc.
15:16C'est-à-dire qu'ils refont l'actualité d'hier plaqué sur l'actualité d'aujourd'hui.
15:20Et là, en ce moment, ça y va à fond.
15:22Ils n'ont pas compris du tout ce qui est en train de se passer.
15:25Et donc, en fait, la cohabitation, jusqu'ici, elle a tourné au profit de l'Elysée.
15:35Toujours. Bon, ok.
15:38Mais ce n'est pas pour ça que ça peut se reproduire.
15:42Je pense qu'un sémillant Premier ministre franchissant le pont d'Arcole,
15:49qui n'aurait pas peur, qui brandirait son drapeau,
15:54suivi par le peuple français, pourrait mettre en difficulté le Président.
15:58Alors, le Président a trois armes. Ce Président-là, il a trois armes.
16:04La première arme, c'est lui, c'est ses pouvoirs, à lui.
16:10Il peut s'opposer à un référendum sur l'immigration.
16:13Une deuxième arme, il a les juges.
16:17Il a le Conseil constitutionnel avec Laurent Fabius, son acolyte.
16:22Les Cours suprêmes, l'Europe.
16:27Et enfin, il a les vociférations à l'Assemblée.
16:31Vous imaginez, tous les mardis et tous les mercredis.
16:35Mais, en face, un Premier ministre déterminé,
16:39s'il choisit ses épreuves de force,
16:43en fonction du soutien populaire,
16:48le Président ne peut pas tenir.
16:52Philippe de Villiers, depuis la victoire du RN aux européennes
16:55et l'annonce de la dissolution à l'Assemblée nationale,
16:57de nombreuses manifestations, parfois violentes, ont marqué la semaine.
17:02Ce samedi, il va se dérouler de nombreuses manifestations.
17:05On craint que ces tensions ne cessent d'augmenter.
17:09Une image symbolise cette fièvre extrémiste.
17:11On a pris une image, une séquence, cette semaine à Nantes.
17:14Un drapeau français est arraché par des radicaux de gauche
17:18à la fenêtre d'un appartement. Regardez.
17:37Geoffroy Lejeune.
17:39On dit souvent que le recours au peuple est censé apaiser les tensions.
17:43Là, en l'occurrence, on a le sentiment qu'elles sont exacerbées depuis maintenant une semaine
17:47et que trois blocs vont s'affronter, peut-être même de manière violente,
17:50en tout cas, les images le montraient.
17:52Diriez-vous que la France n'a jamais été aussi divisée qu'aujourd'hui ?
17:55Vous l'avez très bien dit, trois blocs.
17:58En fait, tu sais, il y a une phrase de Méternich
18:04sur l'empire austro-hongrois.
18:09Il disait « Cet agrégat inconstitué de peuples désunis ».
18:13Et il s'en plaignait et il voyait bien le risque de désagrégation.
18:19Nous sommes dans cette situation. Trois blocs.
18:23En fait, il y a trois Frances, aujourd'hui,
18:28qui ne se parlent plus, qui ont même des géographies différentes,
18:32des sociologies différentes, des pensées différentes,
18:38des idéaux, des visions différentes. C'est terrible.
18:42Et ça, c'est le résultat des cinquante dernières années.
18:45Nos politiciens ont failli.
18:47La première France, c'est la France de la créolisation.
18:55La France de la créolisation, c'est une France qui veut changer de France.
19:01On garde l'hexagone, la toponymie, le territoire,
19:12et on le créolise pour y faire surgir un peuple neuf
19:18qui arrive avec ses mœurs nouvelles, avec son art de vivre nouveau.
19:23Tout ça dans une vision révolutionnaire qui tentera de faire vivre ensemble.
19:30La femme grillagée et l'homme enceint,
19:34c'est-à-dire l'islamisme ancestral et le woukisme radical.
19:40C'est, comme l'a dit très bien Vincent Trémolet de Villers,
19:44le choix entre Robespierre en gilet jaune et Robespierre en keffier.
19:51La deuxième France, cette première France, la France de Mélenchon,
19:56c'est un peuple humain. Il n'y a plus de France.
19:59C'est la régénération robespierriste.
20:03Autant dire que les urnes comptent moins que les barricades.
20:07Et que si on ne gagne pas par les urnes, on gagnera par les barricades.
20:11La stratégie du chaos.
20:14La deuxième France, c'est la France de l'ubérisation.
20:18C'est une France qui est pensée comme un business model.
20:28C'est une France mondialisée, disruptée,
20:38avec une application mobile et un agrégat d'agents économiques
20:50parfaitement interchangeables, substituables.
20:54Tout est échange, tout s'échange.
20:56C'est la France du virtuel, la France du nomade,
21:02la France de l'homo sapiens, l'homme qui zappe.
21:06C'est une France qui répugne à l'ancienne France trop stable
21:10et qui rêve d'inventer un peuple de l'instant ubérisé,
21:16bigarré, mondialisé.
21:19C'est la France de Macron.
21:22Et la troisième France, c'est la France des rescapés.
21:24C'est la France de la tradition.
21:27C'est une France qui a peur, c'est une France qui a faim.
21:31C'est une France qui veut préserver son patrimoine matériel et immatériel.
21:37Et c'est une France qui recèle et qui garde pressionnement en elle l'esprit français.
21:46Ces trois Frances, ce sont trois votes du premier tour.
21:51Il y aura le vote de la créolisation autour de Mélenchon et du NPA, des black blocs.
22:01Ils veulent tout détruire, ils veulent tout dissoudre.
22:05Il y a la France de l'ubérisation avec l'homme qui nous a dit à Rome,
22:11dans un aveu saisissant, qu'il ne faut pas prendre à la lettre,
22:16j'ai travaillé comme un fou.
22:18J'ai travaillé comme un fou.
22:21Et puis il y a la France de la tradition.
22:25La France de la tradition, vous avez rappelé le mot de Valéry,
22:29la tradition ne consiste pas à refaire ce que les autres ont fait avant soi,
22:33mais d'en retrouver l'esprit qu'on lui fait faire de toutes autres en de toutes autres circonstances.
22:37C'est un esprit, l'esprit français.
22:40La publicité, on revient dans un instant, on reviendra dans la deuxième partie sur cette crise.
22:44Dans de nombreux partis, notamment chez Les Républicains, hier à Conquête,
22:48on parlera du nouveau front populaire.
22:51Mais avant la publicité, juste une image qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux
22:54et qui vous a fait rire, un peu plus drôle.
22:57On y découvre le processeur Tournesol dire à Tintin,
23:00« McKinsey a proposé dix, le nombre, solution à Macron.
23:03Il a compris dix solutions. »
23:06Oui, c'est grotesque, mais c'est finalement un peu ça, non ?
23:10À mon avis, vous savez qui a lancé ce dessin ?
23:15Non, j'ai cherché, je n'ai pas trouvé.
23:18Moi, je l'avais vu, c'est un compte Twitter extrêmement drôle
23:21qui fait des parodies, des détournements de Tintin.
23:23Mais vous savez qui a lancé ce dessin ?
23:26Non.
23:28Ah si, je sais. Non, je ne sais pas. Allez-y.
23:31Le Premier ministre.
23:33La publicité, on revient dans un instant.
23:35Juste après la publicité, je vous poserai cette question.
23:39Quel est l'enjeu du scrutin à venir ?
23:41A tout de suite.
23:43Parti.
23:4519h30 sur CNews, la suite face à Philippe Devilliers,
23:49avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
23:52Je vous présente la dernière balise Opinion Web pour CNews
23:55qui montre le rapport de force en France
23:58qui est en train de changer.
24:00Le Rassemblement national virant en tête avec 32 % des suffrages
24:03pour l'Union, le Front populaire, le nouveau Front populaire, 25 %,
24:08la majorité présidentielle, 19 % si le premier tour
24:12des élections législatives a lieu dimanche prochain
24:14pour lesquels des candidats suivants voteriez-vous
24:16dans votre circonscription ?
24:18Voilà la réponse à cette question.
24:20Comment, Philippe Devilliers, vous définissez les enjeux
24:25du scrutin à venir, le 30 juin et le 7 juillet ?
24:29Selon moi, il y a un enjeu électoral et un enjeu politique,
24:38voire métapolitique.
24:40Un enjeu électoral, on vient de le voir, on l'a sous les yeux.
24:45Il y a une étude remarquable de Guillaume Tabard dans le Figaro
24:52qui est ainsi sous-titrée.
24:55Si on regarde l'élection européenne de dimanche,
25:01on a 536 circonscriptions sur 577, où on a au deuxième tour
25:13les deux blocs.
25:15Le bloc de la Nupes-Bis, du MPA,
25:19et le bloc qu'on peut qualifier de national,
25:28de l'Union de la France.
25:35Voilà l'enjeu.
25:38C'est-à-dire qu'on peut se réveiller 8 juillet au matin
25:45avec Mélenchon Premier ministre, Daniel Obono,
25:50ministre des Affaires étrangères, je pense que c'est le poste
25:53qu'il réclame, et Philippe Poutou, ministre de l'Intérieur,
25:58ou des médias.
26:03Donc c'est terrifiant.
26:08On voit bien que dans les sondages, après il y a des figurants,
26:13mais c'est là que ça va se jouer.
26:16L'enjeu qui est derrière celui-là, c'est un enjeu métapolitique,
26:23qui est le suivant.
26:25Est-ce qu'on va pouvoir, est-ce que le prochain gouvernement,
26:29est-ce que la prochaine majorité pourront réaffirmer
26:34la souveraineté française ?
26:36Sinon on ne pourra rien faire.
26:39C'est-à-dire la double souveraineté.
26:42La souveraineté populaire.
26:47Le primat de la souveraineté populaire, c'est la souveraineté des juges,
26:52sinon c'est Fabius qui gouverne,
26:56et qui nous dit que la préférence nationale est contraire à la Constitution,
27:02ça veut dire que la distinction entre le citoyen et l'étranger
27:08n'est plus légale.
27:12Donc la France n'est plus la France,
27:14puisqu'elle est définie par le principe même de la préférence nationale,
27:18qui est un autre nom de la citoyenneté.
27:21Donc les juges, donc la souveraineté populaire,
27:24donc le retour du peuple.
27:27Le peuple veut de la sécurité, il veut une justice ferme,
27:30il veut plus d'immigration, moins d'immigration, plus du tout d'immigration.
27:35Il veut du pouvoir d'achat, il veut qu'on baisse le prix du gaz.
27:39On peut l'écouter.
27:41Aujourd'hui, dans le système actuel, on ne peut pas l'écouter.
27:44Et deuxièmement, l'autre souveraineté, la souveraineté nationale,
27:48le primat de la souveraineté nationale, c'est la souveraineté européenne.
27:52Je parlais tout à l'heure avec des patrons de PME,
27:55ils disaient, non mais attendez, il y a pire que les impôts, il y a les normes.
28:00Et tout ce qui arrive de Bruxelles, la pluie des normes, l'empire de la norme.
28:04Et donc si on rétablit ces deux souverainetés,
28:07la France peut repartir de l'avant,
28:09et on peut gouverner le pays.
28:12Aujourd'hui, on n'a plus les manettes.
28:15Les manettes sont ailleurs.
28:17Les manettes, elles sont entre les mains des cours suprêmes
28:21et entre les mains des commissaires de Bruxelles.
28:24Je vous rappelle le mot, je l'ai souvent dit mais je le répète,
28:27de François Mitterrand, je l'ai entendu de ma bouche,
28:30les juges ont eu la peau de l'ancien régime,
28:33ils auront la peau du nouveau.
28:34Et nous y sommes.
28:36Autre sondage CNE, le JDD, 57% des Français se disent favorables
28:41à une démission d'Emmanuel Macron en cas de défaite le 7 juillet prochain de son parti.
28:46Philippe Devilliers, comment vous expliquez que seulement deux ans
28:50après avoir été réinvesti, une majorité de Français voudrait le voir quitter l'Elysée désormais ?
28:57Alors, il faut respecter la Constitution, respecter les institutions.
29:04Donc je ne vais pas m'aventurer dans des hypothèses
29:08où je procéderai à une chasse aux sorcières.
29:12C'est lui qui en parle.
29:14Comment ?
29:15C'est lui qui a mis le sujet sur la table.
29:17D'accord, mais c'est à lui de savoir avec Brigitte ce qu'il veut faire.
29:22Parce qu'il est absolument insaisissable et imprévisible, comme vous l'avez compris.
29:28Oui.
29:29Alors ce que je veux dire, c'est qu'en fait, vous savez l'histoire de Napoléon III, elle est extraordinaire.
29:36Napoléon III, il a fait cinq plébiscites.
29:41Qu'est-ce que c'est un plébiscite ?
29:43Le premier plébiscite, je me souviens, c'était en décembre.
29:45Je me souviens.
29:47Les gens qui nous regardent, ils vont dire, il y va fort le mec.
29:55Vous y étiez.
29:56J'ai appris.
29:57Vous étiez au plus près.
29:59C'est pas crédible.
30:00Pendant la cohabitation.
30:05Napoléon III.
30:06J'ai dit à Napoléon III.
30:09Faites pas ça.
30:12En décembre 1851, est-ce que vous souhaitez maintenir le prince Napoléon ?
30:19Il y va carrément, mais c'est du Macron un peu plus audacieux.
30:25Et donc, quand vous transformez une élection en plébiscite par votre présence, par votre implication,
30:34vous récoltez forcément la tempête si vous perdez.
30:38Et d'ailleurs, il y en a un qui s'appelle Charles de Gaulle, qui a toujours dit,
30:44moi quand je fais un référendum ou une élection, si je perds le référendum ou l'élection, je m'en vais.
30:50Alors tout le monde a dit, attends.
30:53Et en 1969, il a fait un référendum sur une réforme des institutions, il a perdu et est parti.
31:02Et donc là, le risque, quand vous faites un plébiscite, parce que là, on va l'entendre presque tous les jours,
31:08et on voit en décompte le Premier ministre qui fait en ce moment, au lieu de traiter les problèmes, il distribue des tracts.
31:14On retrouve le petit atal de sa prime jeunesse au Parti Socialiste.
31:23Mais quelle déchéance ! Où est-on ? Dans quel régime est-on ? Il n'y a plus de gouvernement du tout.
31:29Donc, ils font un plébiscite, ils vont récolter les résultats du plébiscite.
31:35C'est-à-dire que le premier qui va être concerné le 7 juillet au soir, c'est pas le député moyen, c'est le Président de la République.
31:43Et en fait, c'est extraordinaire, parce qu'ils me rappellent beaucoup les boyards de l'aristocratie russe, dans le film Docteur Givago,
31:54qui trinquent entre eux en éclatant de rire, et il y en a un quand même qui est plus inquiet, il s'appelle Pavel,
32:01et qui dit, regardez, en bas, il y a des drapeaux rouges et il y a des slogans contre le Tsar.
32:05Et à ce moment-là, il y a un jeune boyard qui dit, mais ce n'est qu'une émeute.
32:14Et il y en a un autre qui reprend le mot de la Rochefoucauld à Louis XVI, c'est peut-être une révolution.
32:19– Vous m'avez fait peur, j'ai cru quand vous parliez de boyards, je pensais que vous parliez de Louis Boyard, je me suis dit quand même !
32:25Vous avez dit le Président de la République ?
32:27– Je me suis demandé d'ailleurs, en le disant, ce que je me suis aperçu en le disant, de votre sourire,
32:31parce qu'on se connaît bien maintenant, je me suis dit, ça y est, il va souligner ça.
32:36– Vous avez dit le Président de la République, Philippe de Villiers, est imprévisible,
32:39il est peut-être aussi déboussolé, et il y a un thème, même deux,
32:43là c'est vraiment symbolique ce qui s'est passé cette semaine,
32:46je vous propose de l'écouter pendant cette fameuse conférence de presse,
32:49mercredi, lorsqu'il parle de l'insécurité. Écoutez.
32:53– Pourquoi les extrêmes montent partout ? Pourquoi on a 50% aux extrêmes ?
32:57D'abord parce que dès qu'il y a un fait divers, il est monté en épingle partout.
33:01J'étais à Auradour il y a deux jours, j'ai dit au maire d'Auradour,
33:05mais il y a des choses dramatiques qui se passent chez vous,
33:07il y a un gros problème d'immigration, d'insécurité, le maire d'Auradour me dit non,
33:11mais quand les gens sont tous les jours devant la télé ou les réseaux sociaux,
33:14et voient cet orange mécanique à tous les bords, il dit, ça va m'arriver.
33:18– C'est un sentiment, l'insécurité, et 24 heures plus tard seulement,
33:22voilà ce que dit Emmanuel Macron sur les questions de sécurité et d'immigration.
33:27– Ça ne m'a pas fait plaisir, évidemment que ça m'a touché,
33:29j'ai dit, on doit absolument redemander aux Françaises et aux Français de clarifier,
33:35et leur dire aussi qu'on a compris, il y a des choses qui vont changer,
33:38on a compris ce qu'il disait sur le ras-le-bol des questions d'insécurité et d'immigration,
33:42il faut aller plus vite, plus fort, il faut des choses maintenant massives,
33:45ça doit changer plus fort.
33:47– Geoffroy Lejeune.
33:49– Alors qu'est-ce qu'il faut retenir, qu'est-ce qu'il faut penser de cette opposition aux 24 heures ?
33:53– Chez les paysans de la mer, on dit, il fait du cabotage,
33:56il ne sait pas, il ne sait plus, il est solitaire, il a des courtisans,
34:04et c'est le dernier courtisan qui parle.
34:06Alors en fait, il établit son propos, sa doctrine, sur les trois contre-vérités de la Macronie,
34:16il n'y a pas d'augmentation de l'immigration,
34:19ceux qui disent le contraire sont des racistes ou des téléspectateurs de CNews,
34:24il n'y a pas d'augmentation de l'insécurité,
34:28ceux qui voient des voiles dans la rue et qui voient des couteaux qui sortent des pantalons,
34:38ce sont des menteurs, des affabulateurs,
34:42et puis enfin il n'y a pas de lien entre l'immigration et l'insécurité,
34:46et puis après il dit le contraire, et ça sent la fin de règne, je veux dire,
34:50et si vous me permettez une allusion historique,
34:54à la fin de l'Empire Romain, en 476, il y avait quelqu'un qui était le Macron de l'époque,
35:01et les historiens le décrivent tel quel,
35:04c'est-à-dire, il s'appelait Romulus Augustule, c'est un programme,
35:09c'est une caricature de nom, voilà, Romulus Augustule,
35:13et il était inconstant, grandiloquent,
35:16il souffrait de ce qu'on appelait à l'époque une logorrhée chronique,
35:21comme faire Cicéron, et en fait il s'est fait déposer,
35:28il marchait dans les marécages de Ravenne,
35:33et les insignes impériaux ont été envoyés dans l'Empire d'Orient,
35:40et il ne s'est même pas aperçu qu'il avait été déposé,
35:44par un skire, un barbare qui s'appelait Odoacre,
35:48et donc je pense qu'un jour il va peut-être se retrouver,
35:54dans la situation qu'il avait prédit un jour, quand il avait dit,
35:57je ferai autre chose, vous vous souvenez ?
36:00C'était en début d'année ?
36:02Oui, je ferai autre chose, mais c'est possible qu'il soit appelé à faire autre chose,
36:06si vous avez un job à proposer, le chef d'entreprise,
36:10tous ceux qui l'ont accompagné dans la mondialisation heureuse,
36:14c'est le moment.
36:16Il avait dit ça je crois en déplacement en Hongrie, en tout début d'année.
36:19Philippe Devilliers, je pense aux téléspectateurs,
36:22je pense aux français qui nous regardent,
36:24on va parler de la droite parce que beaucoup attendent
36:28votre réaction sur ces deux crises,
36:31d'abord chez Les Républicains, ensuite à Reconquête,
36:34avec des séquences qui ont parfois été présentées comme des psychodrames,
36:40comme des mauvaises séries américaines,
36:42on attend d'un instant à l'autre par exemple la décision du tribunal judiciaire de Paris
36:47qui doit rendre sa décision sur la validité de l'exclusion du président des Républicains,
36:51Eric Ciotti, après avoir fait alliance avec le Rassemblement National aux élections législatives.
36:57Philippe Devilliers, selon vous, que se passe-t-il à droite ?
37:00Quel est votre regard sur ces crises chez Reconquête et chez Les Républicains ?
37:05Alors, je vais poser chaque mot pour ne pas blesser,
37:09parce qu'il y a des gens que j'aime, qui ont leur mérite,
37:13et je ne veux pas entrer dans des querelles picro-collines
37:20qui à mon avis ne sont même plus d'actualité.
37:25Vous y penserez dans quelques jours, c'est fini.
37:28Maintenant la question c'est de savoir comment on se met en ordre de bataille,
37:33donc je voudrais mettre en perspective ces querelles
37:36qui sont à mon avis tout à fait secondaires.
37:40En effet, nous sommes devant une situation gravissime,
37:43et l'union des droites qui avait été prônée il y a fort longtemps, il y a 25 ans,
37:51à juste titre, il faut la faire.
37:55Alors il y a ceux qui vont la faire au premier tour,
37:58et il y a ceux qui vont la faire au deuxième tour.
38:01Donc moi je ne veux pas jeter la pierre parce qu'on aura besoin de tout le monde.
38:05Prenons de la hauteur, face à cette situation gravissime,
38:11l'union des droites elle va se faire,
38:14et je dirais même l'union nationale de tous ceux qui croient à la souveraineté de la France.
38:19Il faut voir large, il ne faut pas s'arrêter à la droite.
38:24Elle va se faire, et pourquoi elle va se faire ?
38:29Pour une raison mécanique que je voudrais expliquer.
38:32Le système de la Ve République, il est binaire.
38:37Et il y a un mot de Bismarck qui correspond bien à la situation,
38:43quand on est dans un système à trois, il faut être parmi les deux.
38:49Un des deux.
38:52Est-ce que vous connaissez l'apologue de Pierre Juillet ?
38:57Pierre Juillet c'était le conseiller de Georges Pompidou, avec Marie-France Garraud.
39:01Et un jour, je me plaignais auprès de lui, de ne pas décoller.
39:10Je viens de ne pas décoller.
39:13Et il me dit, c'est normal, vous n'avez pas compris le système de la Ve République.
39:19C'est un manège, avec un axe majoritaire,
39:24donc des forces centripètes et des forces centrifuges.
39:27Si vous êtes pris dans les forces centripètes, à cause du mode de scrutin majoritaire à deux tours,
39:34alors vous pouvez devenir une force centrale, il n'y a que deux forces centrales.
39:41Mais si jamais vous êtes pris dans les forces centrifuges, parce que vous êtes trop petit, trop léger,
39:47alors vous êtes condamné à devenir un sublétif, un archi, d'une des forces centrales.
39:53Et donc les gens intelligents et expérimentés, ils ont compris ça.
39:59Et donc dès le premier tour, ils se disent, on va se mettre à l'abri d'une des forces centrales.
40:05Et ceux qui, les autres ils n'ont pas compris, ils sont comme, c'est, De Gaulle les décrivait ainsi,
40:11c'est ces petits hommes qui font cuire leur soupe sur un petit feu,
40:18avec un petit réchaud, dans une petite marmite, dans leur petit coin à eux,
40:25et ils croient assurer leur tranquillité, ils seront balayés.
40:29Et donc en réalité, tout va rentrer dans l'ordre, je vais vous dire pourquoi.
40:34Marie-France Garot, un jour m'a dit, les députés, ils voient leur avenir.
40:43Et l'avenir d'un député, c'est deux choses Philippe, la raison et la gamelle.
40:51Au début il y a la raison, puis après vient la gamelle.
40:56Au premier tour il peut y avoir la raison, je vais m'en sortir,
40:59et au deuxième tour il y a toujours la gamelle.
41:01Donc je suis assez confiant pour l'Union Nationale, elle va se faire.
41:07Pourquoi ? Parce que les gens, là, ils font les marioles, les Retailleaux et tous les autres,
41:16on y arrivera tout seul, on y arrivera tout seul,
41:18sauf que quand ils reviennent chez eux, qu'est-ce que leur disent les gens ?
41:23On a peur, on a peur du Front Populaire.
41:27Philippe de Villiers, il nous reste quatre minutes très précisément.
41:30On devait justement parler du Front Populaire,
41:32je voulais vous faire écouter une déclaration de François Hollande
41:36qui soutient ce Front Populaire, qui donc soutient cette alliance
41:39avec Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, par exemple.
41:43Très rapidement, vraiment très rapidement, quel regard vous portez ?
41:46Quel regard vous portez ?
41:48Le Front Populaire, c'est simple.
41:51La gauche, elle a perdu sa puissance tribunicienne,
41:54elle représentait la plèbe, il n'y a plus de plèbe pour elle,
41:57elle a perdu le prolétariat, elle a perdu les pauvres,
42:00elle a perdu son électorat, elle est maintenant sur une autre clientèle,
42:03l'islamo-wauquisme, et sur un autre discours, une autre rhétorique,
42:07l'antisémitisme, le communautarisme,
42:09et sur un autre discours, une autre rhétorique, l'antisémitisme,
42:11l'antisémitisme, le communautarisme, et sur un autre discours, une autre rhétorique,
42:15l'antisémitisme, le communautarisme, et la rupture avec la droite.
42:19En fait, comme disait Philippe Muray, cité ce matin par Vincent Trémolet de Villers,
42:25la gauche, elle a le magistère moral, toujours.
42:28C'est elle qui dit le bien, la droite dérape, disait Philippe Muray,
42:32la gauche, elle ne dérape pas, elle est le verglas.
42:36Mais rapidement, vous qui l'avez connu, quand même,
42:39même si vous l'avez affronté parfois, François Hollande,
42:43on y va, justement, parce qu'on a entendu tout au long de la semaine...
42:47– Je n'ai pas envie de parler de Mélenchon,
42:49– J'ai bien compris.
42:50– Je vais vous dire, c'est terrible ce qui se passe.
42:54– J'ai bien compris.
42:55– Je plains le pauvre Glucksmann, vous vous rendez compte.
42:58J'ai écouté tout à l'heure Manuel Valls, il sauve l'honneur, voilà.
43:03Il y a des gens comme ça, voilà.
43:05– Et il est bien seul, malheureusement.
43:06– Je ne suis pas d'accord, mais cet homme-là,
43:08il tient une boue sans avoir besoin d'un col en amidon.
43:10– Philippe Devilliers, on a entendu tout au long de la semaine,
43:13vous avez entièrement raison, les politiques se défiaient,
43:17se déchiraient parfois, les tratations, les négociations,
43:20et puis on a complètement oublié ces Français,
43:23et vous étiez en train d'en parler, ces Français qui ont peur.
43:26Philippe Devilliers, ce soir, quel message vous souhaitez adresser
43:29aux Français qui nous regardent ?
43:31– Je vais vous faire une confidence, à tous les deux
43:34et à tous les amis qui nous regardent.
43:37Il m'arrive de plus en plus souvent, surtout cette semaine,
43:41de me réveiller en sursaut,
43:48taraudé par une angoisse,
43:52bousculé par des questions vertigineuses.
43:59Que vont devenir les petits Français dans 20 ans, dans 30 ans ?
44:04Seront-ils des étrangers, dans une France nominale
44:07qui n'aura plus de France que le nom ?
44:13Sur une terre exotique où ils devront apprendre des moeurs
44:16d'une autre civilisation qui ne sera plus celle de leurs grands-parents ?
44:21Est-ce qu'on va les élever comme des Français reniés,
44:24comme disait autant Jeanne d'Arc ?
44:27Et puis au moment de me rendormir,
44:30je suis bousculé par d'autres questions.
44:33La plus importante, comment on peut parler
44:37à tous ces Français qui, encore aujourd'hui, sommes nols
44:41et n'ont pas conscience que le pronostic vital de notre pays est engagé ?
44:49Et je me dis, est-ce que j'ai jeté toutes mes forces dans la bataille ?
44:55Non.
44:58Or, nous vivons un moment inouï.
45:06Le temps politique connaît une accélération phénoménale.
45:15Nous sommes devant une opportunité historique.
45:19C'est peut-être la fin, c'est sans doute la fin d'un monde,
45:23d'une caste qui avait entrepris de faire de la France
45:32le laboratoire planétaire du paradis diversitaire.
45:38Je reprends là l'expression de Mathieu Bocoté.
45:43Alors, aujourd'hui, devant cette situation,
45:50il faut que tous les Français comprennent
45:55que nous sommes au bord du gouffre.
46:01À la France qui veut rester la France,
46:08je dis ceci,
46:12ne vous laissez plus intimider,
46:15ne vous laissez plus culpabiliser,
46:20ne vous laissez plus désigner par les incendiaires et les démolisseurs.
46:26N'écoutez pas, n'écoutez plus les glapissements des renards rusés
46:32qui, la queue enflammée, traversent la forêt,
46:34se retournent vers vous en disant c'est vous qui avez mis le feu.
46:37N'écoutez pas, n'écoutez plus le parti de l'étranger
46:43qui est à l'œuvre, comme toujours,
46:47dans les situations d'abaissement du pays,
46:50avec sa voix paisible et rassurante.
46:53Ce qu'il vous promet, c'est l'engourdissement
46:57qui précède la paix de la mort.
47:00À la France qui veut rester la France,
47:03à la France qui pense que la France c'est plus que la France du moment,
47:12et qu'une nation c'est une mise en image allégorique des tendresses enfouies,
47:18je dis ceci,
47:23soyez, dans les jours qui viennent,
47:28la France des consciences dressées, de l'espérance française.
47:35On est en 40, en juin 40,
47:39levez-vous.
47:42Merci Philippe Devilliers.
47:44Geoffroy Lejeune, merci beaucoup.
47:46Je le disais en début d'émission, ça devait être notre dernière de la saison,
47:50mais vous avez décidé de prolonger l'aventure, en quelque sorte,
47:55jusqu'aux élections législatives.
47:57Merci Philippe Devilliers, dans un instant, et on a pris beaucoup de retard,
48:00mais le message était important,
48:03et donc je présente mes excuses à la régie.
48:05On se retrouve la semaine prochaine, dans un instant,
48:07c'est Olivier Benquimoun pour l'heure des pro 2.