Zoom - Paul-Marie Coûteaux : L’UE reste une entreprise totalitaire !

  • il y a 3 mois
Ancien haut fonctionnaire et ancien élève de l’ENA, Paul-Marie Coûteaux est essayiste et directeur de la revue "Le Nouveau Conservateur". Les téléspectateurs le connaissent pour être l’animateur de l’émission à succès "Les Conversations", diffusée deux dimanche par mois sur TVL.
Dans cet entretien réalisé début juin, Paul-Marie Coûteaux analyse les forces politiques en présence. Il revient sur l’absence de la Russie aux commémorations du débarquement en Normandie et rappelle les propos surprenants du général De Gaulle. Il rend aussi hommage à Marie-France Garaud. Fort de son expérience politique et avec l’esprit et la culture qui le caractérisent, Paul-Marie Coûteaux assène des vérités et suscite aussi le débat et pourquoi pas la polémique ?

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00:00Je lance un appel à votre générosité, faites ce geste pour que TV Liberté vous libère
00:14de vos chaînes.
00:15Bonjour Paul-Marie Couteau.
00:43Bonjour Martial.
00:45Vous êtes essayiste, directeur de la revue Le Nouveau Conservateur, dont j'ai le numéro
00:5013, mais il va porter bonheur en main, intitulé Europe du songe au mensonge.
00:54Il est pas mal.
00:55On va en rediscuter si vous voulez bien, vous êtes aussi bien évidemment l'animateur
01:00de l'émission à succès de TVL qui s'intitule Conversation et qui est diffusée deux dimanches
01:05par mois.
01:06On va évoquer cette émission, on va évoquer Le Nouveau Conservateur, mais avant toute
01:11chose vous vouliez revenir sur la mort d'une personnalité qui fut, on l'a dit, la femme
01:16la plus puissante de France, vous me direz si ça a été le cas, Marie-France Garot
01:20et que vous avez longuement contrôlé.
01:22Oui, j'ai commis un imperl'autre jour en disant chez un de vos collègues que ce fut
01:26ma maîtresse, pas du tout, sauf en politique.
01:31Je suis devenu souverainiste en grande partie grâce à elle, parce qu'elle avait le souverainisme
01:35chevillé au corps.
01:36La femme la plus puissante de France, bon c'était une formule journalistique toujours
01:41un peu approximative, ça a été vrai à partir du moment où elle a obtenu la peau
01:46de Chabon Delmas en 72 et de la Nouvelle Société qui était une espèce d'adaptation
01:52d'Huguelisme au 68ardisme très bancal, un modernisme, elle très conservatrice pour
01:59le coup, qui ne marchait pas.
02:04Elle a obtenu la peau de Chabon, qui pourtant avait eu une investiture en juillet 72, enfin
02:08tout au moins un vote de confiance, pas une investiture, ça n'existait pas, c'était
02:11la Vème République de l'Assemblée, mais qui a fini par démissionner parce que Pompidou
02:16et elle qui était chez Pompidou, ainsi que Pierre Juillet, son grand complice, avaient
02:22dit à Pompidou qu'on était mal partis et à ce moment-là elle invente Mesmer, je crois
02:27que c'est un peu elle et Jean Foyer qui vont chercher Mesmer, bien entendu Pompidou était
02:32d'accord comme Premier Ministre, et l'idée était de propulser Chirac, qui était à
02:39l'époque un pur sang et qui je crois l'avait impressionné et qu'elle a cornaquée qu'à
02:45un cas, elle l'a poussée aussi, ainsi que Pierre Juillet, à quitter Matignon en 76
02:50dans des conditions, on ne s'en souvient peut-être pas, mais un petit peu dramatiques
02:53en août 76, rupture avec Giscard, et puis en 79 elle était l'une des inspiratrices,
03:00c'est un travail collectif, du fameux appel de Cochin, qui est très intéressant à mentionner,
03:05rappel de Cochin, c'est l'hiver 79, on est à quelques mois de la première élection
03:13européenne, qu'elle jugeait d'ailleurs plus ou moins indû, comme beaucoup de gaullistes,
03:21et même beaucoup de gens à gauche, jugeaient que cette assemblée dite de Strasbourg à
03:28l'époque, n'avait pas de raison d'avoir une légitimité démocratique, on en reparlera
03:31tout à l'heure si on peut parler des élections européennes, mais le fait est que le discours
03:38de Cochin était un discours très national, nous ne le sommes pas absorbés par une construction
03:42supranationale adominante américaine, c'était ça la substance de l'appel de Cochin, terrible,
03:49et il se trouve que cet appel de Cochin a abouti à un très mauvais résultat de Chirac
03:54en face de Mme Veil, Simone Veil, feu Mme Veil, en 79, elle a eu plus de 30%, il n'a
04:02pas fait 15%, et Chirac on l'a déduit à partir de ce moment-là, qu'il ne fallait
04:07pas s'opiniâtrer, comme disait Marie-France Garou, dans une ligne trop nationale, et elle
04:17le laisse filer, enfin il l'abandonne, il se fâche, je crois que Mme Chirac est pour
04:23quelque chose, il y a une histoire dans l'histoire, et puis à ce moment-là, Chirac abandonne
04:32la ligne nationale, celle de l'appel de Cochin, très anti-atlantiste, anti-supranationale,
04:37et s'entoure d'Alain Juppé, de Balladur, et ça sera le Chirac qui a d'autres abandonné,
04:48Balladur, on rappelle dans ce numéro du Nouveau Conservateur, numéro 13 dont vous parliez,
04:54que Balladur a fait un meilleur culpable en disant qu'on s'est trompé sur l'Europe
04:57de A à Z.
04:58– Et pourquoi appel de Cochin ? – Parce qu'il était à l'hôpital, il avait
05:02fait une très mauvaise, il avait eu un très mauvais accident sur les routes glacées
05:07de l'hiver de janvier 79 en Corrèze, chez lui, du côté des Glottons, et il a dit plus
05:15tard qu'on lui avait arraché une signature, en fait ce texte était travaillé et retravaillé
05:21pour préparer les Européennes de l'époque, et je tiens à dire quelque chose qui est
05:24très important et qui rejoint une de vos préoccupations personnelles, Martial, ainsi
05:29que Philippe Millot et puis tous les soutiens de TV Liberté, cet appel n'a pas été
05:36productif dans les urnes, parce qu'il a suscité un ourvarie de l'ensemble des modernistes
05:45menés, devinez par qui ? Maurice Blenstein Blanchet, patron publiciste, qui à l'époque
05:50avait une sorte de monopole sur la publicité et notamment sur la publicité dans les journaux
05:55de droite, notamment tout le groupe Ersan, et Ersan a commencé à prendre ses distances
06:02avec Chirac à ce moment-là, Chirac a bien compris qu'à cause des publicitaires et
06:09de publicistes et de Blenstein Blanchet, le père d'Elisabeth Baninter, enfin on voit
06:15un peu la ligne politique, très moderniste et très anti-nationale en fait, il ne passerait
06:25pas, il n'aurait pas de destin national contre la force montante de l'époque, c'étaient
06:29déjà les publicitaires, qui contrôlaient la presse et qui contrôlaient l'opinion.
06:33Robert Ersan, propriétaire à l'époque du Figaro, de l'Obsidie de l'Europe.
06:36C'est l'époque où Ersan abandonne, et de quantité de titres de province, c'est
06:42en province que ça faisait mal, parce que c'était les candidats RPR de l'époque
06:45qui se voyaient écartés sur ordre de publicistes, des publicités qui faisaient vivre la presse
06:55de province, s'ils accordaient de l'importance aux candidats RPR, ça c'est très intéressant,
07:00Jean-Yves Le Gallou dit des choses intéressantes dans une de mes conversations d'ailleurs
07:02là dessus.
07:03Vous êtes aussi des annonceurs sur les décisions du parti des médias.
07:07Est-ce qu'à vos yeux, Marie-France Garaud était le symbole même du conservateur ? Après
07:11tout, c'est ce terme-là que vous portez, que vous défendez depuis des décennies.
07:13Conservateur, souverainiste, j'aime ce mot que beaucoup n'aiment pas, parce qu'il
07:17est très œcuménique.
07:18C'est une manière, c'est ma vieille obsession, à mon avis, de rassembler des sensibilités
07:22différentes, à droite, chrétiennes ou démocrétiennes, puisque le mot conservateur est issu en bonne
07:30partie de l'ancien PCD de Christine Boutin et de Jean-Frédéric Poisson, mais aussi
07:37des libéraux, mais aussi des populistes, mais aussi, bien entendu, des monarchistes.
07:44Il y a tout un syncrétisme autour du mot conservateur.
07:49Et je trouve que c'est pas mal de trouver un mot, je l'ai cherché pendant longtemps,
07:56il y a certes le mot souverainiste, mais il est devenu un peu équivoque, qui réunisse
08:00plusieurs tendances de la famille trop dispersée de la droite nationale.
08:03Disparition de Marie-France Garot pour en dire un dernier mot, le 22 mai, obsèque le
08:0725 mai, en l'église de Saint-Pompadour, dans son village où elle avait un château,
08:13dans les Deux-Sèvres.
08:14Est-ce qu'elle est le symbole pour vous de ce que vous avez comme représentation du
08:18gaullisme ?
08:19Oui, mais elle ne se... alors, très important, elle ne se voulait pas gaulliste, elle ne l'a
08:24jamais dit.
08:25Elle a dit c'est trop grave, cette appellation de gaullisme a été forgée pendant la guerre,
08:30et a été payée au prix du sang.
08:32Je ne me sens pas, moi, on voit qui elle vise, capable de m'inscrire dans cette filiation-là,
08:39qui est plutôt réservée à une poignée de héros ou de gens qui ont combattu.
08:43Et elle ajoutait d'ailleurs quelque chose de terrible pour les gaullistes, une phrase
08:48du cardinal de Ré, les grands noms sont de grandes raisons pour les petits génies.
08:54Elle aurait pu ajouter, enfin le cardinal aurait pu dire pour les petits esprits, qu'est-ce
09:00que c'est que les gaullistes finalement ? C'est des gens qui ne sont pas courageux, qui suivent
09:05l'air du temps, mais qui croient l'être parce qu'ils s'abritent derrière une grande
09:09statue.
09:10De Gaulle a été courageux à leur place et il s'en dispense.
09:12Elle était très critique avec les gaullistes et même très critique avec les souverainistes.
09:16C'est ce que je voulais vous dire, parce qu'elle n'a pas été aimable avec...
09:19Philippe de Villiers.
09:20Philippe de Villiers non plus, qui en fait aujourd'hui, sans la faire parler à sa place
09:25bien évidemment, qui incarnerait le mieux à ses yeux aujourd'hui, aux élections européennes,
09:32sa pensée, sa réflexion ? C'est difficile ce que je demande.
09:36Non, parce que j'ai un nom qui me vient immédiatement à l'esprit, je dois vous dire.
09:41Après vous avoir dit que les souverainistes étaient souvent la cible de ces attaques.
09:46Mais ce n'est pas un souverainiste auquel je pense.
09:48Alors, je vous écoute.
09:49Qui ne se dit pas un souverainiste.
09:50J'ai anticipé alors.
09:51Mais qui est tout à fait sur cette ligne.
09:52Qu'est-ce que c'est un souverainiste ? C'est considérer que l'un...
09:55D'une part, le béabat de la politique, il faut le redire, parce que c'est complètement
09:59perdu de vue.
10:00Ce n'est pas de défendre son biftec, son orientation sexuelle, sa province, son métier,
10:06c'est de défendre les intérêts supérieurs de la nation.
10:09C'est ça, faire de la politique.
10:11Et la souveraineté est le moyen de mener une politique conforme à ses propres intérêts
10:16sans que des féodalités intérieures ou des empires extérieurs ou des hégémonies extérieures
10:20du type Union Européenne fassent pièce à la défense des intérêts exclusifs de
10:25la nation et de son peuple, qui en a les bénéfices, mais d'abord de la nation et de l'État,
10:30qui en sont les protecteurs.
10:31Elle avait cette manière très nette de s'exprimer que je retrouve chez une personne qui ne se
10:38dit pas souverainiste, c'est François Asselineau.
10:40J'ai bien connu François Asselineau, il y a des émissions qui ont fini par être assez
10:46fameuses.
10:47On a atteint 240 000 vues avec une de mes conversations.
10:49Avec une seule ? On est quasiment à près d'un million sur l'ensemble des conversations.
10:53Ah oui, sur les cinq humus.
10:55Peut-être pas un million, vous êtes plus sûr.
10:57Si, sur l'ensemble des plateformes.
10:59Sur l'ensemble des plateformes.
11:00Enfin, il a eu un grand succès, on en parle encore, d'autant qu'on voit Asselineau dans
11:03la troisième émission pleurer, fondre en larmes, à l'évocation, je ne donne pas le
11:09fin mot de l'affaire, à l'évocation de Charles Pasquois qui s'est très mal comporté
11:12avec lui.
11:13Mais c'est ça le problème, ils se sont tous très mal comportés.
11:15Je vous l'ai dit lors du dernier Zoom que vous m'avez très gentiment accordé au mois
11:19d'octobre, tous nos chefs nous ont trahis, c'est le titre de ce Zoom, on n'y revient
11:23pas, mais j'écrirai là-dessus.
11:25Si, on y revient.
11:26On y revient parce que cette émission n'est pas enregistrée, il faut le dire aux téléspectateurs,
11:30elle est enregistrée juste avant le scrutin du 9 juin, donc on ne peut pas, bien évidemment,
11:36donner des résultats que nous n'avons pas, et quelques minutes, quelques minutes avant,
11:41dizaines d'heures, pardon, avant les célébrations du débarquement en Normandie.
11:48Donc on ne va pas parler de ces deux choses-là, mais en sachant, et en disant clairement à
11:50nos téléspectateurs que nous sommes en amont de ces deux moments-là.
11:54Mais vous avez dit effectivement, je l'ai bien retenu, nos chefs nous ont trahis, est-ce
11:58que votre idée, dit souvent, c'était de vous réfugier dans l'abstention, et quitte
12:06à ne pas peser sur les résultats, quels qu'ils soient.
12:09Oui, alors, deux choses, on envoie un message, mais aussi, on n'est plus dans le jeu.
12:14Deux choses, deux choses, le fait est que je trouvais un peu dérisoire cette division
12:23de la droite à l'occasion, et à l'occasion de toutes les élections, des européennes.
12:29J'avais, et en plus je considère que l'élection même, le principe même de l'élection
12:35au suffrage universel d'une assemblée extra-nationale est illégitime.
12:40Et qu'en plus, on donne l'impression de, enfin on donne un habillage démocratique
12:45à une entreprise qui n'est pas du tout démocratique, qui est en train de rouler
12:49sur toutes ses pentes totalitaires, et on est dupes en votant, je peux le dire maintenant.
12:54Simplement, ce que je n'avais pas mesuré, quand je vous ai dit ça, Marcial, au mois
12:57d'octobre dernier, c'est que ces européennes ont pris beaucoup d'importance à titre
13:02de politique intérieure.
13:04Les français ne peuvent plus s'exprimer.
13:06Aucun référendum depuis, bien écoutez, exactement depuis 2005, c'est-à-dire pratiquement
13:12bientôt, dans quelques mois, ça fera 20 ans sans référendum, c'est invraisemblable.
13:17Des élections présidentielles pipées, on l'a vu en 2017, avec ce qui est arrivé
13:24à François Fillon, et puis la propulsion, on a l'impression que les oligarchies mondiales
13:31ont nommé le Président de la République française, comme ils ont vraisemblablement
13:35nommé Angela Merkel, qui était totalement inconnue quand elle est devenue Première
13:39Chancelière, ou Tony Blair, etc.
13:41Ils ont pris l'habitude de nommer les Présidents de la République, ce qui fait que les élections
13:44présidentielles sont pipées.
13:45Et ensuite, les élections législatives sont très dépendantes des élections présidentielles.
13:49Donc, quand les français s'expriment-ils ? Finalement, il reste ces européennes, non
13:53pas tant parce qu'elles sont européennes, mais parce qu'elles sont à la proportionnelle.
13:56Et là, on a une véritable photographie.
13:58Ce que donne le résultat d'une élection européenne du 9 juin, c'est une photographie
14:11assez exacte de la population française.
14:14Et c'est intéressant parce qu'on voit, c'est béant et c'est énorme, que la légitimité,
14:21très important, c'est aussi important que la souveraineté et la légitimité, c'est
14:25le pouvoir de gouverner, c'est le soutien qu'a un gouvernant pour gouverner.
14:29S'il a peu de soutien, il fait n'importe quoi, c'est ce que l'on voit abondamment
14:32à mesure que c'est filoche.
14:33Et la souveraineté, et la légitimité.
14:36Même pas 10% ! Car il faut couper en deux le score de la candidate, l'Histoire oubliera
14:44le nom, Renaissance, l'Histoire et moi-même, oublions son nom, voyons, on nous en parlait,
14:49ou nous en parlons, je ne prends pas pour l'Histoire, mais enfin, il faut diviser par deux
14:57parce qu'il n'y a pas la majorité des français qui ont voté.
14:59Des français, je dis bien des français de plus de 18 ans qui constituent le corps politique
15:05de la nation.
15:06Il y en a beaucoup qui ne sont même pas inscrits, il y a au moins 3 ou 4 millions de français
15:10qui ne sont même pas inscrits.
15:11Entre les français qui ne sont pas inscrits, les français qui sont inscrits, qui ne votent
15:14pas, et les français qui ne votent pas, ou qui votent, pardon, mais pas.
15:18En s'abstenant.
15:19En s'abstenant.
15:20Ou en votant contre le pouvoir.
15:22Ou qui votent contre le pouvoir, on n'arrive même pas à 10%, même 13 ans de ça, ça
15:28veut dire que le Président de la République n'est même pas M. 10%.
15:31N'importe quel historien, parce que là pour le coup c'est l'Histoire qu'il faut convoquer,
15:37vous dira que ça ouvre la porte à toutes les crises possibles.
15:39Quand un pouvoir est à ce point délégitimé, quand presque plus rien ne le soutient, si
15:43ce n'est le parti des médias que vous avez profondu et qui garde hélas, hélas, trois
15:47fois hélas son efficace, c'est quand même très insuffisant comme esbrouf.
15:52Et je pense que la France est en grand danger parce que son pouvoir n'est plus légitime
15:56du tout.
15:57Et ça a été la vertu de cette élection européenne que de le montrer alors que toutes
16:02les autres élections sont controuvées d'une certaine façon.
16:05Voilà, nous analysons dans le prochain numéro les résultats.
16:08Et dès lors qu'on ne s'abstient pas, on vote pour qui ? Et si je regarde votre profil
16:12politique historique, je me dis que vous auriez pu voter pour M.
16:16Glucksmann dans son temps.
16:17Ah bon ? Vous n'avez pas été socialiste un jour ?
16:19Écoutez, j'ai quitté le parti socialiste quand Malraux est mort et que j'ai découvert
16:24le gaullisme.
16:25Parce qu'on a vu beaucoup Malraux à la télévision, j'ai lu Malraux et par Malraux, je suis arrivé
16:29à De Gaulle.
16:30Et je me suis dit, ça n'a rien à voir avec les conneries que j'entends dans les sections
16:33du parti socialiste.
16:34J'avais 19 ans.
16:35C'est pas un reproche.
16:36Mais j'avais 19 ans.
16:37Oui, d'accord.
16:38Moi, je sais où j'étais à 19 ans.
16:39Et donc, vous étiez socialiste à 19 ans.
16:40Ce n'est pas un scandale.
16:41Ce que je dis quand je regarde votre profil politique, vous ne me débantez pas en me
16:44disant que vous avez été, vous savez, vous pourriez voter pour M. Glucksmann, comme vous
16:48pourriez voter pour M. Bellamy, comme vous pourriez voter pour Mme Marechal, comme vous
16:51pourriez voter pour M. Bardella, comme vous pourriez voter pour M. Asselineau, comme vous
16:54pourriez voter pour M. Filippo, et j'en passe des plus petites listes que j'ai faites.
16:58Ou hélas, Nicolas Dupont-Aignan.
16:59Parce que depuis que nous nous sommes vus, j'ai quand même, malgré tout, joué le jeu.
17:03J'ai pris quelques initiatives et j'ai réconcilié Jean-Frédéric Poisson, que j'aime beaucoup,
17:07et Nicolas Dupont-Aignan, que j'aime beaucoup aussi, avec qui j'ai d'ailleurs fait des
17:10conversations il y a quelques semaines, enfin une longue conversation diffusée par TVL.
17:15Et ils se sont réconciliés, ce qui n'était pas une mince affaire, parce qu'ils s'étaient
17:18beaucoup fâchés après que Nicolas Dupont-Aignan, en 2019, a jeté l'éponge en mettant Jean-Frédéric
17:25Poisson, sans possible numéro 3 de l'époque, dans une seule situation.
17:28Et il a recommencé, je dois dire, que je les ai réconciliés pour rien.
17:32Je suis comme Sisyphe, j'essaie de réconcilier, de concilier, de présenter les uns aux autres.
17:36– C'est le problème de votre famille de pensée.
17:38– C'est le problème de ma vie, mon cher.
17:40– Non mais de votre famille de pensée, parce que ça vous dépasse.
17:42– Pour moi, je n'arrête pas de mettre, alors le Nouveau Conservateur est fait pour ça,
17:46TVL est fait pour ça, qu'il y ait un lieu où se rejoignent les nationaux.
17:50On ne travaille qu'à ça, Martial.
17:52Mais moi, je porte cette croix depuis 30 ans.
17:55Et je dois dire aussi, pour compléter, que le second volet de ma réponse,
18:02François Asselineau, que j'ai connu chez Charles Pasqua en 1998,
18:06avant d'être député européen, élu avec Marie-France Garaud d'ailleurs,
18:10en 1999, c'est le mieux connu, je la connaissais auparavant
18:14parce que je collaborais à sa revue qui s'appelait Géopolitique.
18:18Mais Asselineau a une constance parfaite, une clarté de vue,
18:24il est omniscient et hypermésique, je m'en suis aperçu au fil des 5 conversations
18:29dont nous parlions tout à l'heure, dont celle où il finit par pleurer
18:32qu'il y ait fait 250 000 vues ou pas loin.
18:34Pour les conversations, c'est pas mal,
18:37parce que les conversations, c'est aussi un peu travailler pour les archives,
18:42c'est garder le souvenir d'une vie qui se raconte paisiblement,
18:46chez moi ou dans un cadre un peu intime.
18:49Pas du tout une interview, comme j'ai eu l'occasion de le dire à peu près une centaine de fois.
18:53On intervient beaucoup.
18:56Les téléspectateurs ont très bien compris, puisque ça marche.
19:01Asselineau, j'ai bien compris.
19:03Non, la conversation, ça marche.
19:05Le principe de la conversation, c'est un peu différent.
19:08Asselineau, j'ai bien compris.
19:09Oui, je crois que c'est le seul homme d'État.
19:13Marie-France Gareau était un homme d'État, une femme d'État, si ça se dit.
19:18Je n'en vois pas d'autres à l'horizon,
19:20parce qu'il est intégralement intègre, indépendant d'esprit.
19:26Il a la politique de la France la plus ancestrale chevillée au corps,
19:32qu'était le gaullisme d'une certaine façon.
19:34Il est aussi quelque chose de très important, il est aussi très expérimenté.
19:38Il a dirigé des cabinets ministériels.
19:40En 2017, quand il était candidat à la présidentielle,
19:43il y avait François Fillon et François Asselineau qui connaissaient les rouages de l'État.
19:46Les autres n'avaient jamais exercé des fonctions au cœur même de l'État.
19:50Moi-même, j'ai participé à plusieurs cabinets ministériels.
19:52Je peux vous dire que ça change la perception des choses,
19:54quand on a participé assez haut dans la hiérarchie gouvernementale à la vie politique française.
20:02Vous me disiez pique-pente de l'Europe,
20:04mais elle se retrouve unie pour les célébrations du débarquement en Normandie.
20:09Cet entretien est enregistré, j'ai dit, avant cette commémoration.
20:12Unie, non, parce qu'une Europe unie, elle inclut la Russie,
20:14dans mon esprit et dans l'esprit du général de Gaulle,
20:16et même pour les géographes.
20:18Donc, elle n'est pas unie.
20:19C'est le foie à l'Ukraine.
20:21L'Ukraine représente les États-Unis,
20:23mais les États-Unis, c'est une puissance européenne par accroc.
20:26Alors justement, j'ai été ripelé, je suis ripelé en ce moment,
20:30par l'obsession que mettent les médias à célébrer le sauveur américain.
20:36Ça ne fait plus aucune discussion.
20:38Le sauveur américain, c'était déjà le cas en 2017,
20:41alors que les Américains se sont battus surtout en 2017,
20:46en 1917, et surtout en 1918.
20:49En fait, Pershing et ses troupes ont été efficaces à partir de mars-avril 1918.
20:55Elles ont surtout fait du cinéma, mais au sens propre.
20:58Elles se sont baladées dans les villes de France
21:00avec des expositions permanentes, itinérantes,
21:05plutôt sur le thème le sauveur américain.
21:07Bon, mais enfin, jusqu'à présent,
21:09j'ai toujours kikiné les troupes françaises,
21:10parce qu'il fallait les former, les soldats.
21:11Je parle toujours de 1917-1918.
21:13Et après, ils ont prétendu être les sauveurs américains.
21:15Déjà Berlin, en mars 2018, était en pleine anarchie,
21:19quand les Américains sont entrés en jeu.
21:21Donc on n'en a pas eu besoin, véritablement, en 1918.
21:26Peut-être un peu plus qu'en 1944, mais enfin, oui !
21:30On a eu besoin de tout le monde.
21:32On a eu besoin des Russes, on a eu besoin des Serbes,
21:34on a eu besoin des Italiens quand ils se sont retournés,
21:37on a eu besoin des Anglais et du Commonwealth, certes.
21:41Et on a eu besoin des Français résistants,
21:45et des Français, la division Leclerc, qui a libéré Paris.
21:49Je voudrais dire quelque chose sur la libération de Paris du général De Gaulle.
21:52Et puis, aussi, quand même, c'est très intéressant,
21:57le gaulliste que je suis n'a pas peur de le dire,
21:59on a eu besoin de l'armée de Delattre,
22:02c'est-à-dire de l'armée qui a été reformée en Afrique du Nord,
22:07principalement à Cherchel, grâce à l'armistice,
22:10car le général De Gaulle a été très sévère avec l'armistice.
22:14Nous publions, cette fois, dans notre numéro du mois de juillet,
22:17un article de Jacques Moncompain,
22:19président de l'association de défense du Maréchal Pétain,
22:22donc vous voyez que je ne suis pas sectaire, ça, certainement pas,
22:26qui prouve que cette armistice que De Gaulle a révoquée,
22:29parce qu'il fallait qu'il se vale la place pour lui-même et pour les siens,
22:32évidemment, pour créer sa légitimité,
22:34a été extrêmement utile, au moins du point de vue géopolitique,
22:36empêchant, grâce à Franco et à l'entente entre Pétain et Franco,
22:40les Allemands de pénétrer en Afrique du Nord, en passant par l'Espagne,
22:45de gagner les terres pétrolifères en Libye et au Moyen-Orient,
22:50ce qui aurait dispensé Hitler d'attaquer la Russie,
22:52qui aurait pu changer le cours des choses.
22:54Et d'ailleurs, Hitler dit, à la fin de sa vie,
22:56j'ai été roulé par Pétain.
22:58Bon, ça, c'est très intéressant,
22:59proposons ça dans le prochain numéro du Nouveau Conservateur.
23:02Quant au débarquement, j'y reviens,
23:04est-ce que je peux lire ce que dit De Gaulle à Peyrefitte ?
23:07Mon cher Maréchal, c'est du De Gaulle tout craché.
23:13Il nomme en 1963 Saint-Denis pour préparer les commémorations de 1964,
23:1920ème anniversaire, comme nous avons célébré le 80ème anniversaire,
23:22et on ne finit pas de le célébrer, en juin.
23:26Et il dit, le débarquement du 6 juin, ça a été l'affaire des Anglo-Saxons,
23:30d'où la France a été exclue.
23:32Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi.
23:36Et il demande à Saint-Denis de plutôt commémorer le débarquement en Provence,
23:40la libération de Paris, l'œuvre de la Résistance et de l'armée de l'Atre
23:45et de la division Leclerc,
23:46plutôt que ce débarquement où il dit ne pas aller.
23:50Émotion de Peyrefitte.
23:51Il ajoute, au fond, il s'apprêtait à gouverner souverainement la France
23:57à mesure de l'arrivée de leurs armées.
23:59Et il dira aussi, les Français sont trop portés à croire qu'ils peuvent dormir tranquilles
24:05et qu'ils n'ont qu'à s'en remettre à d'autres du soin de défendre leur indépendance.
24:08C'est exactement le problème.
24:10Et quand il ajoute, je commémorerai la libération de Paris,
24:13puis celle de Strasbourg, puisque ce sont des prouesses françaises,
24:16puisque les Français de l'intérieur et de l'extérieur s'y sont unis,
24:20autour de leurs drapeaux, de leurs hymnes, de leur patrie.
24:23Mais m'associer à la commémoration d'un jour où on demandait aux Français
24:27de s'abandonner à d'autres qu'à eux-mêmes, non.
24:30Et il dira que ce débarquement est dans la même veine,
24:35je ne peux pas citer tout le passage,
24:37et le prélude à une nouvelle occupation du pays.
24:40C'est très fort.
24:41Ça veut dire que les Américains arrivent avec l'idée d'occuper,
24:45comme ils le font en Allemagne, en Italie et pour toute l'Europe en réalité,
24:49en les mettant pratiquement sur le même plan que les nazis.
24:53Et ça, ça choque beaucoup de gens, mais pas moi.
24:57Parce qu'il s'agit d'un autre type d'occupation,
25:00d'une occupation culturelle, d'une occupation des cerveaux,
25:03d'une occupation de notre imaginaire.
25:07Et en effet, et puis une occupation militaire,
25:11jusqu'à ce que de Gaulle leur montre le chemin de la sortie en 1966,
25:15sans parler des crédits Marshall.
25:18Et ce qu'ils voulaient surtout,
25:19ce qui est très symbolique de ce que voulaient les Américains,
25:22c'est les accords Bloom-Burns.
25:24Là aussi, nous avons un article du même bon copain sur le sujet.
25:28Si j'avais le temps, je raconterais des anecdotes extrêmement étonnantes.
25:32Bloom-Burns, 47, Bloom, président du conseil,
25:37accepte que sur 8 semaines de sortie en salle,
25:43ça se passe par semaine,
25:455 soient réservées aux films américains.
25:47Et à partir de là, l'image, les films, la musique,
25:53l'imaginaire anglo-saxon de Gaulle part de leur débarquement,
25:57le débarquement des anglo-saxons,
25:59prélude à une nouvelle occupation du pays s'installe.
26:02Et c'est à ce moment-là que la France n'est plus vraiment souveraine,
26:05sans parler des amendements de souveraineté qui suivront.
26:08Et notamment, ça passe par l'Europe qui a été créée dans les mêmes eaux.
26:14Je révèle dans ce numéro, le numéro 13, celui qui est sorti au mois d'avril.
26:19Ce que personne ne sait, c'est que la déclaration Schumann du 9 mai 1950,
26:25que l'on célèbre comme la naissance de l'Europe,
26:27vous savez, le 9 mai, c'est la célébration de la déclaration de Schumann.
26:30Vous savez par qui elle a été écrite, la déclaration Schumann ?
26:33Dean Hutchinson, qui était le secrétaire d'État américain.
26:38– On vous retrouve bientôt pour conversation.
26:40– J'espère, j'espère.
26:41– Notre temps est écoulé, vous en doutez.
26:43C'est plus compliqué, conversation, on n'a pas des obligations.
26:45– Ah ben nous, quelquefois, on fait deux heures, vous savez.
26:47– On a 26 minutes.
26:48– C'est tranquille.
26:49– C'est tranquille, les conversations.
26:51– Alors, on vous retrouve pour conversation cet été aussi d'ailleurs.
26:53Et à la rentrée, bien évidemment.
26:54– Oui, je fais deux conversations avec Arnaud Juillet,
26:56au cours desquelles d'ailleurs, comme avec Philippe de Saint-Robert,
26:59nous avons parlé de Marie-France Garot,
27:01qui a quand même été une figure tutélaire importante.
27:06C'est un peu grâce à elle, je disais, que je suis devenu souverainiste.
27:09Sa fréquentation m'a beaucoup conforté
27:11dans ce que je pense et ce que je défends.
27:14Il y a aussi des conversations qui sont en ligne depuis une dizaine de jours
27:18avec Boilem Sansal, cet écrivain algérien qui est d'un courage extraordinaire.
27:24Il vit toujours en Algérie et il attaque de front les généraux algériens
27:29parce qu'il ne va pas lui arriver quelque chose.
27:32Et surtout, les barbus, il dit, mais qu'est-ce que vous faites ?
27:34Vous, Français, vous vous laissez envahir, c'est d'ailleurs pas une immigration,
27:37même pas une immigration de masse, c'est une invasion, dit-il.
27:40Un écrivain algérien qui vient nous dire ça.
27:43C'est un caractère extraordinaire.
27:45Et je trouve que ça faconde.
27:47Je l'ai rencontré chez un ami commun dans les Landes,
27:49dans une belle propriété des Landes,
27:51donc ce n'est pas le cadre habituel qui est mon appartement de Paris.
27:54Mais j'aime bien aussi, de temps en temps, aller chez les gens.
27:58Je vais le faire avec le compte chez Rémé Thieff, par exemple, dans quelques jours.
28:02Il y a beaucoup de choses à dire sur la Russie.
28:05J'ai aussi cité les conversations que j'ai faites avec Frédéric Ouvillois,
28:09qui ont moins de succès, parce qu'il est vraiment moins connu.
28:11Mais il y a beaucoup de matière sur la table,
28:14et je pense que ces conversations vont durer
28:18et porteront témoignage de ce qu'ont été notre vigueur intellectuelle,
28:22notre diversité idéologique, on peut dire,
28:25une espèce de permanence de la vie politique française
28:29et de, ce que je persiste à penser, la pensée française,
28:32illustrée à travers ces personnages qui racontent leur vie.
28:35– Et vigueur intellectuelle, parce que la revue trimestrielle
28:38pourrait cesser de l'être trimestrielle.
28:40– Oui, nous ne cessons certes pas de paraître,
28:43cette revue à laquelle je consacre une bonne partie de mon temps,
28:47le Nouveau Conservateur va devenir, je ne sais pas si je peux le dire,
28:51je vais me faire taper sur les doigts, mais il vaut mieux le dire à TVL
28:54que de par ailleurs, va devenir mensuel.
28:56C'est-à-dire que nous aurons des numéros mensuels
28:59d'une centaine de pages et deux fois par an,
29:02des numéros doubles qui seront thématiques, qui seront de véritables dossiers.
29:05Le prochain dossier que j'envisage pour le premier numéro thématique,
29:11c'est un mensonge, car nous poursuivons du mensonge,
29:14le Nouveau Conservateur, l'énorme mensonge que fut la Covid
29:17et à travers cette question, nous poserons la question
29:20qui gouverne le monde ?
29:22Ça aussi, il y a des choses à dire sur le site.
29:25– Il y a des choses à dire, on vous retrouve tout ça sur le site,
29:27mais ça va s'inscrire, le Nouveau Conservateur,
29:29en un seul mot.org.
29:31Merci Paul-Marie Couteau.
29:32– Merci beaucoup, merci Anne.

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