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00:00:30Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:01:00Le candidat du Cameroun a été officiellement porté à la présidence de la 79ème Assemblée
00:01:25Générale des Nations Unies le 6 juin dernier à New York pour un mandat de 12 mois.
00:01:30Un mandat qu'il a placé sous le thème de l'unité dans la diversité pour la promotion
00:01:34de la paix, du développement durable et de la dignité humaine pour tous et partout dans
00:01:39le monde.
00:01:40Cette élection de Philem Oya est naturellement une fierté pour le Cameroun qui, sous l'impulsion
00:01:46du président de la République Paul Biya, a actionné tous les leviers pour vaincre
00:01:51toute l'irréticence dans une approche faite de tact, de persuasion, mais aussi et surtout
00:01:57de discrétion.
00:01:58Toutes choses qui ont permis d'aboutir à ce véritable tour de force dont nous sommes
00:02:03tous fiers aujourd'hui.
00:02:04Au siège des Nations Unies à New York, quelques minutes avant le verdict final,
00:02:21ce jeudi 6 juin 2024, les membres de la délégation camerounaise devisent en toute
00:02:28confiance dans l'attente de l'arrivée au perchoir de Philem Oya du Cameroun à la présidence
00:02:33de la 79e session de l'Assemblée Générale des Nations Unies.
00:02:37Quelques instants plus tard, le nouvel élu entre en scène sous les applaudissements nourris
00:02:43de l'assistance.
00:02:44Le rituel semble réglé comme sûr du papier à musique.
00:02:48On pense alors ici et là à une simple formalité.
00:02:51Ce qui est loin d'être le cas.
00:02:53Puisqu'à la vérité, le couronnement du candidat camerounais au départ, candidat
00:02:59de l'Afrique par la suite et candidat du monde entier au final, apparaît comme l'épilogue
00:03:05d'une démarche patiente et affirmée, construite avec méthode et tact par le président de
00:03:10la République Paul Biya, patron de la diplomatie camerounaise, qui a su rallier ses pairs autour
00:03:15de la candidature de son poulain.
00:03:17Au-delà du triomphe d'un candidat, dont les États de service ont tracé le sillon
00:03:23de ce verdict, comment ne pas y voir un juste retour d'ascenseur, un hommage à un homme
00:03:29d'État hors pair, le président de la République Paul Biya, qui plus qu'un chef d'État
00:03:34est devenu pour ses homologues un véritable inspirateur.
00:03:37Tout au long de la longue marche qui a conduit à ce heureux dénouement, aujourd'hui unanimement
00:03:43sadué, le palais de l'unité aura été la plaque tournante d'une activité diplomatique
00:03:48des plus intenses.
00:03:49Dans une scène internationale de plus en plus clivée, l'entrée en scène de Philemon
00:03:55Hyang rassure.
00:03:56Lui dont la tempérance et le doigtier sont connus de tous et qui d'ailleurs a, à juste
00:04:01titre, placé son mandat sous le thème de l'unité dans la diversité pour la promotion
00:04:07de la paix, du développement durable et de la dignité pour tous, partout dans le monde.
00:04:13Une vision d'une urgence et d'une pertinence profonde qui a été saluée à la fois par
00:04:19son prédécesseur à la présidence de l'Assemblée Générale, mais également par le secrétaire
00:04:24général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui n'a d'ailleurs pas manqué d'indiquer
00:04:28que le nouveau président de l'Assemblée Générale, fort de sa grande expérience et
00:04:33du travail abattu au plus haut niveau de l'État cambrunais et au sein de l'Union Africaine,
00:04:39jouera à coup sûr un rôle majeur dans la réalisation de l'objectif de bâtir un
00:04:45monde plus pacifique et plus durable.
00:04:59Jeudi dernier était jour de fête au complexe scolaire, l'écorcinel du Palais de l'Unité.
00:05:04C'était à l'occasion du départ en vacances des pensionnaires de cet établissement scolaire,
00:05:08comme toujours à chaque fois qu'elle en a eu l'occasion, la première dame du Cambroune,
00:05:13Madame Chantal Bia, est venue présider personnellement la cérémonie.
00:05:16Une cérémonie joyeuse et très colorée qui a permis à la première dame d'apprécier
00:05:21la qualité des travaux des élèves et de procéder à la distribution des prix aux
00:05:26méritants.
00:05:27Joseph-Emmanuel Omba.
00:05:28Au bout de neuf mois d'intenses labeurs intellectuelles, le complexe scolaire, l'écorcinel
00:05:42du Palais de l'Unité, ferme le cahier de l'année scolaire 2023-2024.
00:05:47Ayant usé des samuses inspiratrices pour créer ce complexe inauguré le 29 septembre
00:05:542000, la première dame cambrounaise, Madame Chantal Bia, vient s'acquitter de l'agréable
00:05:58devoir de célébrer le succès et l'excellence chez l'écorcinel.
00:06:02En dimanche et nous gratifiant d'une ambiance bon enfant, les jeunes coccinels exécutent
00:06:17l'hymne national.
00:06:18Guillaume Pouenanga, le directeur de l'école, dresse un bilan flatteur de l'année qui s'achève
00:06:23avec du 100% de taux de réussite pour le passage en classe supérieure.
00:06:27Autour de Madame Chantal Bia, quelques membres du gouvernement, des proches collaborateurs
00:06:32du chef de l'État, les épouses, des proches collaborateurs du président de la République,
00:06:37des responsables du cabinet civil, des dames du cercle des amis du Cameroun, plusieurs
00:06:41invités spéciaux, des parents, amis et connaissances, mais aussi des anciens élèves et des invités
00:06:47de marque.
00:06:48Ils auront écouté la gratitude de la communauté éducative vis-à-vis de Madame Chantal Bia
00:06:53dont l'engagement envers les coccinels prépare leur succès.
00:06:57Faisant étalage de leur bilinguisme, les élèves donnent la pleine expression de leur
00:07:02talent et de leur génie culturel à travers chant, danse, sketch et récit.
00:07:07Agrémente aussi ce carousel culturel la jeune artiste Kris N, Victor Nga, Willy Mendo rendant
00:07:19un hommage appuyé à Madame Chantal Bia.
00:07:23L'épouse du président de la République les écoute et les accompagne, la distribution
00:07:35des prix s'enchaîne.
00:07:36Madame Chantal Bia récompense les élèves des premières classes dans une dimension
00:07:40joviale et non moins studieuse.
00:07:42Les membres du gouvernement en prison sacrifient au même rituel.
00:07:45Les élèves reçoivent leurs prix selon leurs performances et leurs coûts.
00:07:49Dans ces classes, le taux de réussite est de 100%.
00:07:52Les moyennes annuelles aussi entre 13,44 sur 20 et 16,58 sur 20 pour plus de 98% de succès
00:08:01au concours d'entrée dans le secondaire.
00:08:03Puis une pause s'impose dans les photos.
00:08:06Se rendant ensuite dans les salles de classe, Madame Chantal Bia inspecte les travaux des
00:08:10élèves.
00:08:11L'échange avec le corps enseignant félicite les acteurs.
00:08:19Les exhortants amusent à finir leur pédagogie pour le futur.
00:08:23Entre deux salles de classe, Madame Chantal Bia salue les parents et d'autres invités
00:08:27avant d'aller, offrir le carte, partager un repas avec les coccinelles.
00:08:31En lettre d'or, Madame Chantal Bia distribue les bons points aux élèves, les coccinelles
00:08:37qui veulent la garder auprès d'eux.
00:08:39La première dame camerounaise quitte alors le complexe scolaire des coccinelles du Palais
00:08:43de l'Unité, laissant les uns les autres pour de bonnes et grandes vacances amplement
00:08:49méritées.
00:08:50L'intérêt des Camerounais pour une gestion saine des processus électoraux dans notre
00:09:05pays est allé croissant et d'ailleurs, on note comme un frémissement sans précédent
00:09:09ces derniers mois en attendant naturellement que l'actualisation du fichier électoral
00:09:13vienne le confirmer.
00:09:14Pendant ce temps, à Elections Cameroun, loin du tumulte ambiant, on travaille non seulement
00:09:20à consolider les acquis mais plus encore à explorer de nouvelles voies pour garantir
00:09:25toujours la libre expression du vote des citoyens électeurs, sa sincérité et sa crédibilité,
00:09:32ceci en toute impartialité, selon la volonté du Président de la République, Paul Biya.
00:09:37A la veille d'un nouveau cycle électoral, sauf changement de calendrier, nous avons
00:09:42entrepris d'aller prendre le pot à ELECAM, l'organe en charge de l'organisation des
00:09:47élections dans notre pays, pour faire le point des activités qui s'y déroulent.
00:09:51Place à Éric Essousset, le Directeur Général des élections, et à lui nous poserons toutes
00:09:57les questions que vous vous posez là-bas, à la maison.
00:10:00Chers téléspectateurs, merci encore de votre hospitalité.
00:10:13Docteur Essousset, Éric, Directeur Général des élections, bonsoir.
00:10:18Bonsoir.
00:10:19Nous sommes très heureux de vous recevoir dans le cadre de cette édition de Présidence Actue.
00:10:23Vous êtes, je le disais, Directeur Général de ÉLECAM, en poste depuis 2018 comme Directeur Général,
00:10:31mais avant cela, entre 2008 et 2018, vous avez officié comme Directeur Général adjoint.
00:10:38Alors, on est curieux de constater que vous affichez une totale sérénité, alors qu'à
00:10:45l'extérieur, il y a comme une surchauffe en ce qui concerne le processus électoral.
00:10:51Comment comprendre cette sérénité que vous affichez ?
00:10:54Il faut comprendre cela parce qu'ÉLECAM travaille dans le cadre de la loi, le code électoral existe.
00:11:00À partir du moment où nous travaillons dans le cadre de la loi, nous sommes à l'aise
00:11:04de savoir que nous faisons tout ce que la loi nous autorise de faire, procéder aux inscriptions,
00:11:10distribuer les cadres électoraux, travailler dans les commissions mixtes électorales,
00:11:15tout, c'est ce que nous faisons.
00:11:17À partir du moment où nous le faisons, je pense que nous n'avons pas de problème, nous sommes sérés.
00:11:20Alors, la qualité ambiante, je ne vous apprends rien, tourne depuis plusieurs semaines,
00:11:24depuis plusieurs mois maintenant, autour du processus d'inscription sur les listes électorales.
00:11:30Comment comprendre ce revent d'engouement autour du processus d'inscription sur les listes électorales dans nos pays ?
00:11:36Oui, bien sûr, je suis dans les élections depuis presque 40 ans, donc je sais que chaque fois
00:11:41que nous nous approchons des élections, il y a cet engouement, parce qu'effectivement,
00:11:45les partis politiques mobilisent leurs militants, leurs sympathisants, pour pouvoir aller s'inscrire sur les listes électorales.
00:11:52Et encore, pour les élections qui arrivent dans les prochains mois, vous savez, la démocratie est en train de s'installer,
00:11:59les gens apprennent à, on dit, à la culture démocratique de plus en plus dans leur compréhension,
00:12:05donc il est tout à fait normal qu'on puisse avoir cet engouement.
00:12:08Et c'est ce que nous demandons à ELECAM, que les Camerounais aient voté à partir de 20 ans à s'inscrire,
00:12:14et nous sommes plutôt à l'aise que cela se fasse.
00:12:16Sauf que ces derniers temps, quand même, on note un intérêt tout particulier des Camerounais à s'inscrire sur les listes électorales.
00:12:23Mais bien sûr, vous savez, la conquête du pouvoir au niveau national, au niveau des régions, au niveau des communes,
00:12:29tout cela, je crois que ça crée cet engouement, et c'est de bon augure, c'est pour ça que ELECAM est à l'aise,
00:12:35et que nous encourageons les Camerounais à aller s'inscrire, parce que c'est le vote qui permet, n'est-ce pas,
00:12:40de voter les autorités capables de mener les affaires de l'État.
00:12:45Il est normal que les Camerounais manifestent cet engouement.
00:12:48– Mais curieusement, et ce, c'est Éric, directeur général des élections,
00:12:53on a comme le sentiment que vous êtes comme un peu surpris,
00:12:56que vous avez été surpris par ce regard de l'engouement des compatriotes.
00:13:01Est-ce que vous êtes vraiment outillé pour faire face à cette demande de plus en plus forte ?
00:13:07– J'ai d'abord relevé que l'ÉLECAM n'est jamais surpris, c'est notre job.
00:13:10Notre job, c'est de faire des inscriptions sur les listes électorales.
00:13:13Et chaque année, nous avons des inscriptions qui commencent de janvier au 31 août de chaque année.
00:13:19Donc c'est notre travail, nous le faisons, et nous sommes outillés pour cela.
00:13:22C'est pour cela que nous ne sommes pas surpris, et que, d'ailleurs,
00:13:25nous encourageons les Camerounais à s'inscrire.
00:13:27Donc vraiment, de surprise, non, nous ne sommes pas surpris.
00:13:30– Mais il y a eu des grincements dedans, il n'y a pas longtemps,
00:13:32autour du matériel, la disponibilité du matériel d'enrôlement.
00:13:36C'était vu de l'esprit ?
00:13:38– Non, pas du tout, non, même pour le matériel, il n'y a pas vraiment de problème.
00:13:41Bien sûr, nous avons des kits que nous avons depuis 2013,
00:13:47il y en a certains qui sont obsolètes,
00:13:49ce qui fait donc que nous devons, de temps en temps, avoir quelques problèmes.
00:13:52Mais nous faisons en sorte que nos techniciens puissent les réparer
00:13:56et permettre que nous puissions continuer les inscriptions.
00:14:00Et chaque commune a au moins un kit.
00:14:01Donc ce qui fait que même quand il y a quelques problèmes de kits,
00:14:05nous avons toujours l'occasion de dépanner et en même temps, les inscriptions continuent.
00:14:09– Donc vous nous rassurez que ce qui a été dit,
00:14:13la publicité qui a été faite autour, c'était une tempête dans un verre d'eau ?
00:14:17– Bien, puisque vous m'avez dit qu'il y a cet engouement,
00:14:20donc si il y a cet engouement, c'est que les gens s'inscrivent.
00:14:22D'une part et d'autre part, le gouvernement nous a donné les moyens
00:14:25pour maintenant acquérir un nouveau kit.
00:14:27Dès la nouvelle génération, vous savez aujourd'hui, la technologie évolue très vite.
00:14:31Donc nous avons les moyens pour acquérir de nouveaux kits.
00:14:35Et la délégation vient de se rendre en Chine et au Japon pour faire des prospections.
00:14:40Je pense que d'ici quelques mois, nous allons avoir des kits de nouvelle génération.
00:14:44Mais en attendant, ceux qui sont là nous permettent de faire notre travail.
00:14:46– Et les nouveaux kits, qu'est-ce qu'ils vont apporter comme nouveautés, en termes de fiabilité ?
00:14:51– Mais effectivement, comme je vous disais, la technologie étant évoluante,
00:14:55nous pensons que nous allons être plus dans la fidélité, dans la précision,
00:15:00dans le rendu de tout ce qui permet que quand on est inscrit, on a sa carte électorale.
00:15:06Et surtout, configurée dans le fichier électorale.
00:15:09– Monsieur le député général, que dit la loi en ce qui concerne la période d'inscription,
00:15:15les jours d'inscription, la composition des équipes d'inscription ?
00:15:20Que dit la loi ?
00:15:21– La loi est précise.
00:15:22On s'inscrit du 1er janvier, mais comme sur le 1er février, du 2 janvier au 31 août.
00:15:28Première chose.
00:15:29Et à partir de là, ça fait 8 mois.
00:15:32Et on s'inscrit du lundi à vendredi, puisque c'est ça la grommettation pour les horaires de travail.
00:15:37Mais comme nous avons laissé une nouveauté en disant qu'au lieu de s'arrêter à 15h30,
00:15:41on peut aller jusqu'à 18h.
00:15:43Et exceptionnellement, mais alors exceptionnellement le samedi,
00:15:47quand je pense que les nécessités se font sentir sur le terrain
00:15:51et que les commissions de révision des listes électorales sont en accord avec les partis politiques.
00:15:57Donc c'est une organisation.
00:15:58Il faut que cette organisation soit en place pour qu'il n'y ait pas de suspicion.
00:16:02Parce que souvent c'est ça qui est le problème.
00:16:04Parce que s'il n'y a pas de consultation entre les partis politiques,
00:16:07on croit qu'elle est peut-être en train de travailler pour un parti politique ou pour un autre.
00:16:12Donc c'est cette organisation autour et dans les commissions de révision des listes électorales
00:16:17qui garantit que tout se passe de manière normale.
00:16:21Donc je me répète, c'est du 1er janvier au 31 août.
00:16:25Et puis à travers les commissions et tous les jours de lundi à vendredi jusqu'à 18h.
00:16:30Et exceptionnellement le samedi.
00:16:31– Mais pour l'enrôlement les week-ends, vous savez que cela a fait débat.
00:16:36Il y a certains responsables de formation politique, notamment l'opposition,
00:16:40qui ont estimé que le fait d'avoir limité ces inceptions les week-ends les frustrait,
00:16:47était constitué un avantage plutôt pour le...
00:16:49– Oui, pour une meilleure organisation.
00:16:51C'est pour ça, c'était pour qu'on fasse une bonne organisation.
00:16:53Parce qu'on se sentait un peu désordre.
00:16:54J'ai vu, j'ai suivi dans certaines télévisions,
00:16:58que souvent les dimanches, nos enfants travaillent jusqu'à 23h.
00:17:01C'est inadmissible, ce n'est pas normal.
00:17:04– Et s'ils ont commencé à le faire depuis toutes ces années ?
00:17:06– Non mais oui, je crois que c'était peut-être que nous étions plus ou moins tolérants.
00:17:11Mais maintenant qu'il y a un afflux, et surtout, ce qui est grave,
00:17:15c'est parce que ça nous apporte le doublon.
00:17:17Parce que très souvent, on n'inscrit même pas.
00:17:19Parce que comme les gens ne savent pas que...
00:17:22Peut-être, parce que quand quelqu'un n'a pas encore reçu sa carte,
00:17:24et quand il vient, il s'est réinscrit.
00:17:26D'autres même, ils changent de résidence, il va s'inscrire.
00:17:29Donc ça nous apporte le doublon.
00:17:30Parce que dès que tu t'es inscrit une fois,
00:17:32tu es déjà dans le fichier, dans le système.
00:17:34Donc même si tu changes de résidence,
00:17:36tu n'as pas besoin de te réinscrire.
00:17:37Et nous, ça nous crée le doublon.
00:17:39Ça veut dire quoi ?
00:17:40Vous pouvez avoir 500 000 inscrits.
00:17:42Ça fait beau avoir, ça fait bon s'entendre.
00:17:44Mais vous avez 200 000 doublons.
00:17:45À la fin, vous voyez que c'est un travail vain.
00:17:47Donc pour rationaliser cela,
00:17:50on a fait en sorte que maintenant,
00:17:51on travaille selon la réglementation.
00:17:54Et exceptionnellement, comme les partis politiques se sont demandé,
00:17:58on peut ouvrir ça le samedi, c'est tout.
00:18:00– Et ce n'est pas tête chercheuse, ces ouvertures-là que vous criez ?
00:18:04– Je ne sais pas de quelle tête chercheuse, ce sont les commissions.
00:18:07Vous savez, dans chaque commune,
00:18:10il y a une commission de révision des listes électorales.
00:18:12– Quelle est la composition ?
00:18:13– La composition, un responsable de récampe qui préside,
00:18:17un responsable de l'administration, le sous-préfet ou son représentant,
00:18:21un représentant du maire ou son représentant,
00:18:24et chaque parti politique représenté dans la localité.
00:18:27Alors, il faut passer à un débat sur l'excès ou le désastre,
00:18:31de dire que les camps de fer, c'est une commission et elle le travaille.
00:18:35Et ensuite, c'est cette commission qui valide
00:18:38les inscrits sur la liste électorale dans la semaine.
00:18:42Chaque parti, je ne sais pas, signe.
00:18:44C'est clair.
00:18:45C'est ça qui se passe dans les bureaux de vote.
00:18:47Quand il y a l'élection, il y a un PV signé de tous les partis politiques
00:18:52qu'on prépare à la compétition.
00:18:53À partir de là, chacun a son PV.
00:18:55– Sauf que c'est celui de l'ECAM qui fait foi.
00:18:57– Il fait foi, mais…
00:18:57– C'est également aux affaires débats pour certains.
00:18:59– Il fait foi, mais ça veut aussi dire que s'il y a un débat,
00:19:01tu apportes aussi ton PV pour, n'est-ce pas, pour qu'on puisse…
00:19:06– Confronter.
00:19:07– Confronter, voilà.
00:19:08– Sauf que pour trancher, c'est le PV de l'ECAM qui va être considéré.
00:19:11– C'est ce qui est normal.
00:19:13– On a vu certaines formations politiques se déployer
00:19:16autour des sites d'enrôlement, d'inscription des Camerounais
00:19:20sur les listes électorales.
00:19:22Comment cette pratique-là est perçue ?
00:19:24Que dit la loi à ce sujet ?
00:19:26Est-ce que c'est permis ?
00:19:27Est-ce que c'est interdit ?
00:19:28– Je pense que nous devons être aussi très précis.
00:19:31Les inscriptions sur les listes électorales, c'est précis, c'est clair.
00:19:36Et c'est une commission qui inscrit.
00:19:38Ce ne sont pas les partis politiques qui, quand on inscrit,
00:19:42ils viennent rouler autour de la commission, non, c'est ça.
00:19:45Ça, c'est une violation de la loi.
00:19:48C'est pour cela que ça crée quelques conflits dans certaines communes.
00:19:52Mais nous voulons être au clair que c'est une commission
00:19:55qui inscrit sur les listes électorales.
00:19:56Ce ne sont pas tous les partis politiques.
00:19:58Donc nous devons faire en sorte que les partis politiques
00:20:01qui souvent reprochent à l'ECAM de ne pas respecter la loi,
00:20:04qu'eux-mêmes aussi respectent la loi.
00:20:05Parce que c'est de ça qu'il s'agit.
00:20:07C'est une commission et ils sont représentés dans cette commission
00:20:10par une seule personne, pas par dix ou vingt personnes
00:20:13qui viennent autour de la commission pour l'influencer.
00:20:17Je ne sais pas ce que ça veut dire.
00:20:19Nous leur demandons d'être républicains, de respecter la loi.
00:20:23Et l'ECAM aussi respecte la loi.
00:20:25– Mais ils vont vous dire que c'est simplement pour accompagner,
00:20:28pour mobiliser, pour amener leurs militants à venir s'inscrire.
00:20:32– Pourquoi ils ne le font pas souvent ?
00:20:34Et subitement, ils viennent le faire et ça fait des ordres.
00:20:37Ça fait des ordres.
00:20:38Ça fait des ordres puisque ça crée des conflits.
00:20:41– Alors, une fois inscrit, un électeur devrait avoir sa carte d'électeur
00:20:45ou à tout le moins son récépissé.
00:20:48Et si on s'en tient aux grèves qui sont formulées ici et là,
00:20:50ce n'est pas toujours le cas. Pourquoi ?
00:20:52– Quand on s'inscrit, voilà le principe.
00:20:54Quand on s'inscrit, on a son récépissé qui a son nom, son prénom
00:20:58et son bureau de vote.
00:20:59– C'est systématique ?
00:21:00– C'est systématique.
00:21:01– Chaque inscrit reçoit sa récépissé ?
00:21:03– Oui, bien sûr, il devient systématique.
00:21:05Et quand maintenant le kit a un problème,
00:21:07il peut arriver que le récépissé ne sorte pas
00:21:10parce qu'il y a un dysfonctionnement technique.
00:21:12Mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:21:13On peut demander à l'électeur de filmer son nom,
00:21:20son identité sur la caméra et en même temps,
00:21:23quand le kit est dépanné, maintenant on reçoit le récépissé
00:21:27et chacun veut prendre son récépissé.
00:21:29Donc c'est souvent des pentes passagères.
00:21:31– Est-ce que ces errements-là ne sont pas de nature
00:21:37à favoriser des tripatouillages comme certains le suspectent ?
00:21:40– Ce ne sont que des suspicions puisque c'est une commission.
00:21:44Ils sont dans la commission.
00:21:46Vous savez, c'est la politique.
00:21:47Quand on est dans la politique, on veut se lancer la pierre à l'autre.
00:21:50Mais c'est un jeu que nous comprenons très bien,
00:21:52il n'y a pas de problème, nous avançons avec ça.
00:21:55– Maintenant, M. le directeur général de l'ECAM,
00:21:58que répondez-vous à ceux qui s'étendent
00:22:01de ce qu'il n'y a pas de listes électorales à l'échelle nationale,
00:22:06qu'elles ne soient pas publiées ?
00:22:07Est-ce que ce n'est pas une violation de la loi ?
00:22:09– D'abord, sur le concept de la liste nationale,
00:22:11vous savez, la loi est claire,
00:22:13on s'inscrit dans la commune et pas au bureau de vote.
00:22:17Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la commission est communale.
00:22:20Donc on vous inscrit dans votre commune et dans votre bureau de vote.
00:22:24Alors, ce qui veut dire, de façon claire,
00:22:29quand on a fait cette agrégation des inscriptions dans toutes les communes,
00:22:35le 20 octobre, on sort la liste provisoire,
00:22:41si on peut l'appeler ainsi, la liste provisoire,
00:22:43et chacun qui a un grief, qui peut être son nom mal écrit,
00:22:47sa date de naissance, etc., peut faire des réclamations.
00:22:50Et donc, le directeur général des élections sort la liste définitive
00:22:54le 30 décembre.
00:22:56Cela veut dire quoi, en d'autres termes ?
00:22:57Ça veut dire que le 30 décembre,
00:22:59chacun peut vérifier son nom dans la liste et dans sa commune.
00:23:04Mais nous, au niveau central, nous avons toutes ces listes ici et là.
00:23:07Alors, on avait même cette liste dans notre système,
00:23:10mais notre système a été piraté.
00:23:12Notre système a été donc piraté,
00:23:13ce qui a fait qu'on est en train de faire des travaux pour remettre cela,
00:23:16même quand bien même la liste est dans le site.
00:23:20Ce n'est pas une liste alphabétique,
00:23:22ce n'est pas ce que dit la loi.
00:23:24On n'est pas inscrit dans la commune,
00:23:26on entre dans le site et on ne consulte que son nom.
00:23:29Parce que si vous ouvrez le site naturellement,
00:23:30les gens vont pirater cela,
00:23:32ils vont ajouter des choses qui ne sont plus sous notre responsabilité.
00:23:36Ce sont des données confidentielles,
00:23:37ou du moins des données qui ne doivent pas être tripatouillées.
00:23:43C'est ça, le fichier électoral est très important,
00:23:45il doit être crédible, objectif, impartial et transparent.
00:23:49Dans le même temps, ça répondrait à un souci de transparence.
00:23:53Oui, bien sûr, c'est pour ça que nous disons que
00:23:55chacun peut vérifier son nom dans sa commune.
00:23:58Et si les partis politiques veulent avoir plus d'assurance
00:24:01que la fameuse liste nationale existe,
00:24:03ils viennent à l'adhésion générale et ils trouveront tous ses noms.
00:24:07Nous, on ne peut pas aller sortir par autre alphabétique
00:24:08parce que ce n'est pas ce que nous dit la loi.
00:24:11Peut-être que, M. le directeur général des élections,
00:24:15si ces formations, si ces acteurs politiques
00:24:18sont agglutés sur le fait qu'ils souhaiteraient
00:24:19que les listes soient publiées à l'échelle nationale,
00:24:23c'est peut-être pour voir un peu l'évolution des tendances
00:24:26par rapport à l'engouement, à la mobilisation
00:24:29qui sont en train d'apparaître sur le terrain.
00:24:31Je crois que quand on a dit l'évolution des TIC,
00:24:34des techniques d'information et de communication,
00:24:37nous sommes en train aussi, on l'avait même déjà fait,
00:24:40mais on va évoluer davantage pour nous arriver
00:24:42à toutes ces évolutions modernes de la technologie.
00:24:44Mais je vous dis que pour le moment,
00:24:46la loi n'impose pas cette liste telle qu'on la demande.
00:24:50Mais les partis politiques peuvent les consulter
00:24:52dans les communes et les camps.
00:24:53Mais bientôt, dans le sud, nous allons revenir à cela
00:24:56quand toutes les précautions techniques seront prises.
00:24:59Et c'est tout à fait normal que nous évoluons.
00:25:01Mais dans le cadre de la loi, pour le moment,
00:25:03il n'y a pas de problème.
00:25:04Dans un registre voisin, sur cette liste,
00:25:07nos compatriotes vivant à l'étranger estiment
00:25:10que la période d'inscription court à partir
00:25:13du 1er janvier de chaque année.
00:25:15Mais ce n'est pas toujours le cas sur le terrain.
00:25:17Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
00:25:18– Là, c'est tout à fait normal, c'est la loi qui le dit,
00:25:21ils ont raison, c'est que nous avons le problème du Covid.
00:25:24Le Covid a créé beaucoup de problèmes de dysfonctionnement
00:25:26dans tous les systèmes, et notamment celui
00:25:28des inscriptions sur la liste électorale.
00:25:31Surtout pour la diaspora.
00:25:32Ce qui nous a causé d'avoir des déplacements
00:25:34où ce n'était plus possible, on ne pouvait pas se déplacer.
00:25:36Ce qui fait que quand on a repris, quand le Covid a été résorbé,
00:25:41nous avons eu quelques problèmes techniques
00:25:43qu'il fallait mettre en niveau puisque certains sont obsolètes.
00:25:46Maintenant que nous l'avons fait, on a ouvert les inscriptions
00:25:49dans la diaspora, les inscriptions sont parties
00:25:51à travers le monde, en Afrique, en Amérique, en Europe, en Asie,
00:25:55et les inscriptions se passent très bien.
00:25:58Mais je pense à mon avis aussi que compte tenu du fait
00:26:00que la masse d'inscrits n'est pas la même qu'au plan national,
00:26:03en peu de temps, on va rattraper cela.
00:26:06Et je pense que nous, nous profitons pour demander
00:26:09à nos compatriotes de l'étranger, qui l'ont inscrit,
00:26:11maintenant que c'est ouvert, qu'on va rattraper ça très vite.
00:26:13Et puis, quand ça finit cette année au 31 août,
00:26:16on reprend en janvier prochain, on a le temps de rattraper tout ça.
00:26:19Il n'y a plus de problèmes de disponibilité des kits électoraux
00:26:22pour nos compatriotes dans la diaspora ?
00:26:24Ah oui, pas du tout, parce qu'effectivement,
00:26:26quand nous sommes arrivés sur place, on a trouvé que certains kits
00:26:29qui étaient là-bas étaient encore fonctionnaires
00:26:31et d'autres que nous avons apportés ont donné un secours supplémentaire
00:26:36et tout s'est passé bien, toujours dans les commissions,
00:26:38toujours dans les partis politiques, ils sont dedans.
00:26:40Donc, si vous entendez qui nous reproche, c'est que c'est un autre débat.
00:26:44Alors, les Kamelins sont établis dans pratiquement tous les cinq continents,
00:26:49et pratiquement dans tous les pays du monde.
00:26:52Bien sûr.
00:26:52Mais on imagine mal les Kamelins en train de faire le tour de la planète
00:26:56pour inscrire les électeurs.
00:26:57Peut-être, c'est ce que nous faisons.
00:26:58Comment vous procédez ?
00:26:59Nous procédons comme mal, puisque nous avons pratiquement
00:27:0246 missions diplomatiques post-consulaires.
00:27:05Donc, nous envoyons les délégations, les équipes,
00:27:08nos équipes à travers toutes ces missions diplomatiques
00:27:11et tous ces postes consulaires.
00:27:14Et c'est ce que nous avons fait et nous le faisons.
00:27:17Le gouvernement nous a donné les moyens pour les déplacements
00:27:19et nous réussissons à le faire pour couvrir tous ces cinq continents
00:27:25et toutes nos missions diplomatiques et tous nos postes consulaires.
00:27:29Il n'y a pas de problème à ce niveau.
00:27:31Les responsables de ces ambassades, de ces postes consulaires
00:27:36nous ont reçu nos missions, qui ont fait du bon travail,
00:27:40qui ont formé les points focaux, comme on les appelle,
00:27:43et les membres de la commission des besoins des vies électorales.
00:27:46Et on les a formés aussi à l'outil d'inscription qui est le kit.
00:27:51C'est bien que tout se passe très bien.
00:27:53Et nous sommes satisfaits pour le moment.
00:27:55Pour rester encore un petit moment sur les kits,
00:28:00notamment dans les rangs des parties d'opposition
00:28:03qui nous ont fait le procès,
00:28:07qui ont vu derrière l'indisponibilité des kits pendant un moment
00:28:11une manœuvre d'obstruction à l'endroit des parties d'opposition
00:28:14pour favoriser le parti au pouvoir.
00:28:16Je vais vous dire d'abord ce qu'il y a,
00:28:19ce que nous appelons dans notre jargon à l'écampe,
00:28:22la plateforme que le conseil électoral a mise en place.
00:28:26Cette plateforme réunit tous les acteurs du processus électoral
00:28:32au niveau national et surtout même dans les régions.
00:28:34Cette plateforme permet d'adresser toutes les questions auxquelles nous sommes confrontés
00:28:40pour que d'accord au parti, nous trouvions les solutions.
00:28:43Ce qui veut dire quoi ?
00:28:44C'est que les partis politiques, quand nous faisons ces réunions,
00:28:47tous ces problèmes sont débattus et ils le savent.
00:28:50Maintenant, le rendu de chacun peut être différent.
00:28:53C'est tout à fait normal.
00:28:54Nous sommes dans une matière très controversée.
00:28:57Je pense qu'il n'y a pas de problème à ce niveau non plus.
00:29:00C'est pour cela que je dis que nous ne favorisons aucun parti
00:29:03puisque ce sont des commissions qui travaillent.
00:29:05Chaque parti politique qui est dans la commune est représenté dans cette commission.
00:29:10Alors, je ne vois pas où l'électorat va favoriser un parti.
00:29:13Puisque chaque parti, c'est le PV à la fin des inscrits,
00:29:18comme dans les bureaux de vote, c'est la même chose.
00:29:20C'est un système inclusif de notre système.
00:29:23Il inclut tout le monde, les partis politiques, l'administration, la société civile.
00:29:28Cela fait que tout le monde est comptable de ce qui s'est fait.
00:29:32Maintenant, dans le rendu, chacun peut avoir quelques divergences,
00:29:35mais ça fait partie du jeu quand même.
00:29:36D'abord, l'inscription est un droit.
00:29:38Ça, c'est reconnu.
00:29:39Mais ce n'est pas obligatoire.
00:29:41Ce n'est pas obligatoire.
00:29:42C'est-à-dire qu'on ne vient pas vous prendre dans votre maison pour aller inscrire.
00:29:46Donc, maintenant, il appartient aux partis politiques
00:29:48qui sont bénéficiaires de cette opération d'immobiliser les militants.
00:29:51Et les commissaires peuvent beaucoup.
00:29:53Nous le faisons dans les radios communautaires.
00:29:55Nous le faisons dans les médias, n'est-ce pas, officiels que vous représentez ici,
00:30:01dans les médias privés.
00:30:02Nous faisons tout un ramadan, comme vous le dites.
00:30:04Nous-mêmes, nous le faisons.
00:30:06Maintenant, il appartient aux directeurs de venir s'inscrire.
00:30:09Et vous savez, avec tout ce qui se passe aujourd'hui dans le monde,
00:30:13les gens sont distraits à écouter plein d'autres sirènes.
00:30:16Et aussi, il y a les gens qui doivent se battre pour le quotidien.
00:30:20Donc, entre toutes ces contradictions,
00:30:22ce n'est pas du tout évident qu'on trouve le temps pour aller s'inscrire.
00:30:25Mais il faut que les partis politiques continuent à attirer les militants,
00:30:29à faire en sorte qu'ils aient la carte d'identité.
00:30:32Parce que pour s'inscrire, il faut la carte d'identité nationale.
00:30:35– Le récépissé, c'est-à-dire l'identité, est valide également.
00:30:38– Bien sûr, bien sûr.
00:30:40On ne va pas nous faire un procès qu'on est réfugié sur l'art.
00:30:42Non, c'est valide.
00:30:43Du coup, c'est une pièce officielle.
00:30:45Qu'est-ce que nous faisons avec la caméra ?
00:30:46Nous voulons que notre réfugié soit crédible.
00:30:48Et puis, comme l'inscription n'est pas obligatoire,
00:30:54les Camérounais vont s'inscrire selon leur calendrier,
00:30:57selon le temps qu'ils veulent faire,
00:31:01selon le fait que les partis politiques les mobilisent pour le faire.
00:31:06Et dès qu'on fait sa part, les partis politiques aussi doivent faire leur part.
00:31:10C'est de ça qu'il s'agit.
00:31:12– Qu'est-ce qu'au niveau de l'ECAM ?
00:31:14Je reviens un peu sur cela, M. le député général.
00:31:15Les stratégies mises en place pour des enrôlements plus inclusifs,
00:31:21ou des exceptions plus inclusives ?
00:31:23– Oui, effectivement, l'ECAM travaille pour toutes les couches sociales,
00:31:26les personnes vivant avec le handicap, les jeunes, les femmes,
00:31:30tous les genres, les minorités, les pygmées, etc.
00:31:33Donc, nous faisons que notre inscription est inclusive,
00:31:37qu'elle comprenne toutes ces couches sociales.
00:31:39Et nous faisons beaucoup aussi de sensibilisation auprès de ces couches,
00:31:43en faisant, comme je l'ai parlé, les réseaux communautaires,
00:31:46en le faisant à travers la presse,
00:31:50à travers les médias officiels, Cameroun Tribune, la CIA TV,
00:31:54et tout le reste des canals, des kiosques.
00:31:57Donc, nous, nous occupons tous les médias
00:32:00et tout ce qui peut nous permettre de sensibiliser au maximum.
00:32:05Et nous voulons être encore plus offensifs,
00:32:06parce qu'aujourd'hui, on est dans le monde de la communication,
00:32:09dans le monde, n'est-ce pas, de convaincre.
00:32:12Chacun, dans son secteur, nous devons faire le maximum.
00:32:14C'est ce que nous devons faire pour que personne ne se sente lésé
00:32:18et que personne ne considère qu'il est lésé pour contre.
00:32:22Voilà.
00:32:23– Et que répondez-vous, enfin, que dites-vous à ceux qui sont inscrits,
00:32:28se sont fait inscrire, mais n'ont pas reçu…
00:32:30– Les cartes.
00:32:30– …les cartes d'électeur ou de récépissé.
00:32:32Qu'est-ce que vous leur dites ?
00:32:33– D'abord, comme vous le dites, d'abord, le principe,
00:32:36c'est que quand on s'inscrit, on doit toujours recevoir sa carte.
00:32:38Et ça a toujours bien marché.
00:32:41Mais notre imprimante est obsolète, il faut le dire clairement.
00:32:45Et elle est hors-jeu depuis quelques… je crois, depuis deux ans.
00:32:49– On estime qu'elle est quand même en gros budget, on voit des…
00:32:52– Mais le gouvernement, effectivement, comme on est en gros budget,
00:32:54le gouvernement nous a donné les moyens
00:32:56et nous avons déjà acquis une nouvelle imprimante
00:32:59qui est déjà dans nos murs et qui est maintenant…
00:33:02qu'on est en train de configurer pour que d'ici, je crois,
00:33:04quelques semaines, nous puissions reprendre l'opération de distribuer les cartes.
00:33:08Donc c'est pratiquement résolu.
00:33:09Et nous avons aussi eu les moyens du gouvernement pour acheter de nouveaux kits.
00:33:12Je vous l'ai dit tout à l'heure, on est en train de travailler
00:33:14pour qu'on puisse avoir un kit de nouvelle génération encore plus performant.
00:33:19– Que doit faire un électeur qui a perdu sa carte d'électeur ?
00:33:22– Oui, mais quand on perd sa carte d'électeur,
00:33:24il y a une possibilité, c'est de demander à ELECAM de vous l'imprimer à nouveau.
00:33:29Ou alors, si vous n'avez pas pu le faire, le jour de l'élection,
00:33:32quand votre nom est dans le fichier,
00:33:33vous avez votre carte d'entité nationale,
00:33:36on vous identifie et vous votez.
00:33:38C'est aussi simple que ça.
00:33:40– Et ce c'est Éric, directeur général d'ELECAM.
00:33:44Que répondez-vous à ceux qui vous soupçonnent
00:33:47ou vous accusent de collusion avec le RDPC, le Parti Proche du Pouvoir ?
00:33:52– Mais le problème c'est que ça fait 40 ans que je suis dans les élections,
00:33:55on m'a toujours dit cela et pourtant les affaires marchent très bien.
00:33:58Vous avez beau dire que ça fait partie du jeu, chacun accuse l'autre.
00:34:01– Bon, ils le disent et pour le soutenir,
00:34:04ils prétendent que celui qui vous a nommé,
00:34:08vous ne pouvez qu'être redevable à son endroit.
00:34:10– Mais est-ce que mon diable est dans un meeting du RDPC ?
00:34:13Pour qu'il dise que comme je suis payé par le gouvernement,
00:34:16je dois aller…
00:34:17– Est-ce que vous avez forcément besoin d'assister à un meeting pour…
00:34:19– Mais bien sûr, pour que…
00:34:20– Pour donner un coup de main à celui à qui vous devez…
00:34:24– Mais pour que je confirme leur accusation,
00:34:27il faut bien que je me fasse identifier dans un meeting.
00:34:30Là, je peux accepter, mais à partir du moment où c'est ce que les gens disent,
00:34:34c'est les impressions, je pense que non, ça ne peut pas marcher.
00:34:38Puisque je vous ai dit tout à l'heure, on travaille dans le cadre de la loi,
00:34:40et la loi est claire, elle est neutre, c'est neutre.
00:34:44Et nous travaillons avec tous ces partis politiques,
00:34:46surtout ceux qui sont dans les commissions.
00:34:48Si encore c'était que c'est eux qui sont seuls,
00:34:50mais nous ne sommes pas seuls, ils ne nous sont pas seuls.
00:34:53– Et c'est l'attitude que vous avez de créer à votre guise des bureaux de vote,
00:34:59est-ce qu'elle ne vous donne pas une marge de manœuvre pour donner un coup de main à…
00:35:03– Ce n'est pas à notre guise, ça aussi, ça répond à des critères bien précis.
00:35:07C'est-à-dire que c'est au plus de 500 personnes dans chaque bureau de vote.
00:35:11Dès que vous, dans une commune, vous avez atteint un quota de 500,
00:35:17conséquemment, vous créez un nouveau bureau de vote.
00:35:20C'est clair, c'est comme ça que cela se passe.
00:35:23Et à la fin, le directeur général des élections sort la liste des bureaux de vote
00:35:28et le ressort de chaque bureau de vote, et le ressort, et c'est public.
00:35:32– Alors, les prochaines élections, les prochaines échéances électorales
00:35:36sont prévues pour 2025, en principe.
00:35:39Quel est le chronogramme, quel est votre calendrier au niveau de l'ECAM ?
00:35:45Et quelles assurances pouvez-vous nous donner
00:35:48que l'ECAM va prendre sa part dans ce processus-là ?
00:35:52– Ce que je dois dire, c'est que le chronogramme ne dépend pas de l'ECAM.
00:35:56L'ECAM organise, on nous donne le chronogramme.
00:35:58Mais comme nous savons que c'est tous les cinq ans,
00:36:00chacun peut tirer ses conclusions.
00:36:02– C'est ça que j'ai bien dit sur le principe.
00:36:03– Bien sûr, c'est tout.
00:36:04Donc, ce qui fait que l'ECAM…
00:36:05Pour nous, ce qui concerne, c'est que l'ECAM est prêt au jour J
00:36:09pour organiser les élections.
00:36:10Et surtout, il faut beaucoup anticiper.
00:36:12Parce que quand vous n'anticipez pas, l'élection ne vous pardonne pas.
00:36:14Il faut anticiper pour que chaque étape soit maîtrisée
00:36:17et que le jour J, il y ait le breton de vote,
00:36:19il y ait tout dans l'isoloir pour aller faire son vote.
00:36:24Et c'est ça qui est le plus important.
00:36:25Et nous sommes donc vigilants, vigilants et vigilants.
00:36:28– Et vous pouvez donner l'assurance à tous les électeurs inscrits
00:36:33qu'ils pourront exprimer leur suffrage le moment venu sans problème.
00:36:39– Comme nous le faisons très souvent.
00:36:41Et je suis content de dire ici qu'on considère
00:36:44que l'ECAM est l'une des meilleures institutions électorales en Afrique,
00:36:47pourquoi pas dans le monde.
00:36:48Au-delà des critiques, on fait du bon travail, du très bon travail.
00:36:51– Quels sont les déterminants sur lesquels cela s'appuie pour vous juger aussi favorablement ?
00:36:56– D'abord que notre système est inclusif, tout le monde est acteur,
00:37:03les partis politiques, les campes d'abord, les partis politiques,
00:37:06la société civile, toutes les couches sociales.
00:37:09Ce qui fait que tout le monde est comptable.
00:37:11Et les administrations, tout le monde est là.
00:37:14Ce qui fait donc que la justice qui publie les résultats
00:37:19pour certains scrutins présidentiels des sénateurs etc.
00:37:22C'est pour vous dire que notre système est solide
00:37:25parce qu'il répond à l'inclusivité de tout le monde.
00:37:28Et à partir de ce moment, les critiques ont peu de place
00:37:32pour affaiblir le système qui est solide.
00:37:36Et c'est ça qui est très intéressant.
00:37:37Et c'est pour cela que quand nous avons reçu les élections,
00:37:41le PV qui sort des urnes est un PV de tous les acteurs
00:37:46qui ont participé à l'élection.
00:37:48Et ils ont signé, mais si après vous entendez certains se plaindre,
00:37:53c'est que c'est la politique.
00:37:55Mais ils ont le PV dans la poche, mais ils critiquent.
00:37:57Mais enfin, le plus important, c'est que les résultats sont objectifs.
00:38:00Mais comment comprendre que malgré toutes ces précautions
00:38:03que vous prenez, malgré toutes les assurances que vous donnez
00:38:07sur le caractère inclusif du processus,
00:38:10qu'il y ait quand même autant de suspicions,
00:38:12autant de griefs à l'endroit de l'ECAM
00:38:15en ce qui concerne la gestion du processus électoral ?
00:38:17Mais vous qui suivez le processus dans le monde,
00:38:19vous pensez que c'est la différence ?
00:38:21Je ne peux pas citer le pays.
00:38:22Dites-vous-même, vous voyez, tous les jours,
00:38:25les gens s'accusent, toi tu as fait ceci, toi tu as fait cela.
00:38:28Mais c'est ça le jeu.
00:38:29C'est ça le jeu pour affaiblir l'adversaire.
00:38:31C'est tout. C'est tout.
00:38:33– Alors, vous êtes en charge de la gestion du processus électoral
00:38:38ou des processus électoraux depuis plusieurs années.
00:38:41Au regard des expériences passées,
00:38:43notamment la plus récente, celle de 2018,
00:38:47qu'est-ce que vous en avez tiré comme enseignement
00:38:50qui va vous permettre, pour les prochaines échéances,
00:38:55de faire mieux qu'avant ?
00:38:56– Je peux d'abord vous dire une chose,
00:38:57c'est que nous avons beaucoup évolué au Cameroun.
00:38:59Vous savez, on a commencé avec le Parti unique,
00:39:01on est allé avec le Parti avec plusieurs tendances,
00:39:04pour arriver, on est arrivé avec ONEL1, ONEL2, etc.
00:39:08pour arriver aujourd'hui à un institut indépendant.
00:39:10Donc on a beaucoup évolué.
00:39:12Et puis, je dois vous dire quelque chose,
00:39:13la démocratie est une culture, elle s'apprend, elle s'intègre,
00:39:17on s'en approprie.
00:39:18Donc quand vous brûlez les étapes,
00:39:20vous les rattrapez et vous pêchez.
00:39:22Ce que j'ai retenu, c'est qu'au Cameroun,
00:39:25c'est méthodique, étape par étape.
00:39:28Et ce qui fait donc qu'aujourd'hui,
00:39:30à l'étape où nous sommes arrivés,
00:39:31nous avons fait en sorte que tout le monde soit dans le processus,
00:39:35pour qu'il soit témoin et qu'il rende compte.
00:39:37Et surtout, qu'il puisse signer les documents,
00:39:41les procès verbaux,
00:39:43qui font que quand on va à la justice,
00:39:44là, c'est le procès verbal,
00:39:46que ce soit pour la distribution des cartes électorales,
00:39:48que ce soit pour les listes électorales,
00:39:50que ce soit pour les scrutins,
00:39:52c'est le PV qui compte.
00:39:54Et ça, c'est très important.
00:39:56C'est un document, ce que je peux dire,
00:39:58qui est solide et qui est fiable
00:40:00et qui fait donc que, malgré la controverse,
00:40:01c'est lui qui parle.
00:40:02On a beaucoup progressé
00:40:05et je crois que comme la vie est dynamique,
00:40:08même cela, on va faire d'autres conquêtes à l'avenir.
00:40:12Pour refermer définitivement cette page consacrée
00:40:16à la gestion de notre processus électoral,
00:40:20à un jeune ou un adulte qui vous pose la question
00:40:25de savoir, d'avoir des gages
00:40:27sur le caractère indépendant des LECAM.
00:40:31Qu'est-ce que vous lui dites ?
00:40:32Mais le caractère indépendant,
00:40:34c'est d'avoir la loi, c'est vrai que c'est le papier.
00:40:36Maintenant, dans les faits,
00:40:38le caractère indépendant revient sur l'inclusivité.
00:40:42C'est ça, le caractère indépendant.
00:40:43C'est-à-dire que tout le monde participe.
00:40:46À partir où tout le monde participe,
00:40:48et puis ensuite, les membres du conseil électoral
00:40:51ne sont pas,
00:40:52on n'irait juste pas dans le cadre de leurs fonctions,
00:40:55sauf pour trahison.
00:40:57Mais sinon, la loi les protège, la loi nous protège.
00:41:00C'est ça le caractère.
00:41:02Si nous étions exposés aux caprices de quoi que ce soit,
00:41:05là, ce serait grave.
00:41:06C'est ça aussi qui renforce notre indépendance.
00:41:08Nous sommes libres de faire notre travail
00:41:10dans le cadre de la loi et nous le faisons.
00:41:12Et d'autre part, comme je l'ai dit,
00:41:14l'inclusivité, tout le monde est dans le processus.
00:41:16Les partis politiques, la société civile, l'administration,
00:41:19tout le monde est dedans.
00:41:20Et quand on doit programmer les résultats,
00:41:22ce sont des institutions légales qui le font.
00:41:25Et l'ECAM prépare tout le cadre, prépare tout le matériel
00:41:28et transmet tout cela, n'est-ce pas,
00:41:30aux institutions habilitées à le faire.
00:41:33Et ça, c'est régulier.
00:41:34Mais au regard des chiffres des dernières élections,
00:41:37M. le député général de l'ECAM,
00:41:39on a constaté que très peu de formations politiques
00:41:42avaient la possibilité d'être représentées
00:41:46pendant les élections dans tous les bureaux de vote.
00:41:49On avait 25 000 pour la dernière présidentielle,
00:41:50un peu plus d'ailleurs, je pense.
00:41:53Comment donner l'assurance à un parti politique
00:41:58qui n'est pas représenté dans un bureau de vote ?
00:42:01Comment garantir la sincérité, la fiabilité
00:42:07du dépouillement qui a lieu en son absence ?
00:42:09Bien sûr, je pense à mon avis
00:42:11que d'abord il y a le financement des partis politiques.
00:42:13Les partis politiques sont financés.
00:42:14Chaque année, on leur donne un montant,
00:42:18une somme d'argent qui leur permet de venir les activités.
00:42:20Donc ce qui veut dire que le jour du scrutin,
00:42:22il faut que les partis soient dans les bureaux de vote.
00:42:24C'est la loi.
00:42:25Maintenant, quand ils ne le veulent plus,
00:42:26ça n'est pas plus de l'ECAM.
00:42:29Ne nous faites pas un procès
00:42:31qu'on n'a pas transporté les représentants des partis politiques.
00:42:35Ce n'est pas notre job.
00:42:36Ce n'est pas notre job.
00:42:37Donc nous, les encouragements des partis politiques,
00:42:38c'est de faire du travail.
00:42:40– Docteur Essoussé, Éric, directeur général des élections.
00:42:46Alors, malgré toutes ces occupations
00:42:48qui ont trait à votre activité principale,
00:42:52la gestion des élections,
00:42:54vous trouvez du temps pour continuer à écrire ?
00:42:56Vous avez une abondante production littéraire d'ailleurs.
00:43:00Trois ouvrages déjà,
00:43:02et vous en êtes sur le point de produire le quatrième.
00:43:07– C'est l'industrialisation de l'Afrique,
00:43:10une priorité absolue, l'industrialisation de l'Afrique.
00:43:12– En football, on parlerait d'une transversale.
00:43:15Comment partir des élections pour l'industrialisation ?
00:43:18– Mais c'est tout simplement parce que moi,
00:43:20je suis un enfant de l'église.
00:43:22J'ai grandi, mon père était pasteur,
00:43:23donc très tôt, on m'a appris à lire,
00:43:26à beaucoup lire, à aimer la lecture.
00:43:27Et j'ai fréquenté dans un collège,
00:43:29un collège d'Afrique sacrée,
00:43:30où j'étais responsable de la bibliothèque.
00:43:32J'avais des milliers de livres à ma portée,
00:43:34donc j'ai beaucoup lu.
00:43:36Ensuite, j'ai compris une chose centrale,
00:43:39ce qui conduit les sociétés humaines, c'est l'intelligence.
00:43:41L'intelligence vient par le travail intellectuel, de la pensée,
00:43:45parce que c'est la pensée qui fait tout, qui organise tout.
00:43:47– Mais il y en a qui disent que l'intelligence est une injustice divine,
00:43:50qui est inégalement répartie par Dieu.
00:43:53– Non, quand vous lisez les scènes d'écriture,
00:43:54Dieu a donné la grâce à tout le monde.
00:43:57Bon, maintenant, ça peut venir progressivement,
00:43:58mais tout le monde est sous la grâce,
00:44:00moi, je vous parle, je suis devenu écrivain par cette formation.
00:44:04Donc, c'est pour dire que c'est cette éducation à la lecture,
00:44:09c'est ce qui m'a donné le goût à l'écriture,
00:44:11et ça m'a fait que tout ce que je fais à l'Écampe,
00:44:14je le fais parce que la pensée précède tout ce que je fais ici, voilà.
00:44:18Quand j'ai lu, quand j'ai écrit, c'est facile à travailler,
00:44:21c'est facile à expliquer, comme je le fais là, maintenant.
00:44:24Quand vous expliquez les élections,
00:44:26mais en fait, ça rentre dans un ensemble qui n'est pas isolé,
00:44:29voilà pourquoi j'ai du temps pour écrire,
00:44:31parce que c'est ça la base de tout.
00:44:32Cherchez d'abord celle-ci, et vous avez celle-là.
00:44:34C'est ça qui s'agit.
00:44:35– Maintenant que vous nous avez fait des vidéos à la bouche,
00:44:37dites-nous quel est le contenu,
00:44:39la quintessence de ces dernières ouvrages ?
00:44:41– En fait, la quintessence, c'est que pour que la fruité se développe,
00:44:44la fruité doit s'industrialiser,
00:44:45c'est la base qui vous permet de transformer la matière,
00:44:47d'avoir la valeur ajoutée, en fait, café, cacao, or, diamant,
00:44:51tant que ce n'est pas transformé,
00:44:52vous avez le minimum et d'autant le maximum.
00:44:55Donc, il faut inverser la tendance, et c'est ça qui s'agit.
00:44:59– Merci.
00:45:00– Docteur Essoussé, Éric, directeur général des élections,
00:45:05merci d'avoir accepté d'échanger encore une fois,
00:45:08aussi librement, dans le cadre de cette édition de Les présidences actuelles.
00:45:12– C'est moi qui vous remercie,
00:45:13de transmettre tout ce que nous avons dit
00:45:15pour que les électeurs et les Cameroonais soient informés
00:45:18de ce que nous faisons à L'Échange Cameroon.
00:45:20Je vous remercie.
00:45:21– Sous-titrage ST' 501
00:45:51– Sous-titrage ST' 501
00:46:21– Sous-titrage ST' 501
00:46:51– Sous-titrage ST' 501
00:47:21– Sous-titrage ST' 501
00:47:30– Bonsoir, je tiens là un livre d'histoire politique du Cameroun,
00:47:35rédigé par un de nos plus éminents universitaires,
00:47:38le professeur Magouar Oundoua, sur l'État unitaire au Cameroun.
00:47:44C'est que, justement, nous avons rendez-vous
00:47:47avec l'État unitaire et son histoire,
00:47:50mais également un des acteurs majeurs de cette histoire.
00:47:55Au sens de Thomas Carlyle, écrivain et historien britannique,
00:48:00l'histoire du monde n'est, à la vérité,
00:48:03que la biographie des grands hommes.
00:48:06Il en est du monde comme du Cameroun,
00:48:08qui vient de tourner une page importante de son histoire cette semaine,
00:48:13étouffant ainsi la biographie d'un homme d'État, Paul Biya,
00:48:17qui présidait au boulevard du 20 mai 1972
00:48:21sa 37e parade militaire et civile
00:48:24à l'occasion des 51 ans de l'État unitaire.
00:48:28La pluie qui a arrosé la capitale camerounaise et les manifestations
00:48:32n'étaient pas assez fortes pour doucher le souvenir et les images
00:48:37de la présence d'un homme réputé discret
00:48:41qui participe de cette histoire camerounaise et qui,
00:48:44en 1972, année du référendum de l'État unitaire justement,
00:48:49passait sa licence en droits privés à l'université de Yaoundé.
00:48:53Philemon Young, puisqu'il s'agit de lui,
00:48:55connaît bien l'ancien et l'actuel régime qui l'a servi,
00:48:59tout comme le premier et le second président de la République du Cameroun.
00:49:05Premier ministre et chef du gouvernement du 30 juin 2009
00:49:09au 4 janvier 2019,
00:49:11il détient le record et sans doute le secret
00:49:14de la longévité à ce poste sous le renouveau.
00:49:18Depuis le 17 avril 2020, il est grand chancelier des ordres nationaux
00:49:24et c'est l'invité de cette sortie d'Actualité Hebdo consacrée,
00:49:28comme je l'ai dit, à l'unité nationale et à son parcours des Titans.
00:49:34Philemon Young, bonsoir et merci d'accueillir Actualité Hebdo
00:49:38ici dans votre résidence.
00:49:40Merci, c'est pour moi un grand plaisir d'être avec vous.
00:49:44Commençons par le défilé d'hier et disons même l'ensemble de la journée.
00:49:50On a vu certaines personnalités partir du boulevard du 20 mai sous la pluie.
00:49:54Est-ce que c'était aussi votre cas ?
00:49:57Oui, effectivement, la pluie c'est la bénédiction.
00:50:01Nous avons tout regardé, tout s'est bien passé.
00:50:04Et puis même le soir, tout s'est bien passé.
00:50:07Évidemment, la pluie a joué son jeu et c'est tout à fait normal.
00:50:12Même l'année passée, il y a eu la pluie.
00:50:15Donc la journée était formidable malgré ça.
00:50:19On a déjà l'habitude de cette pluie le 20 mai, comme vous le dites.
00:50:23On ne nous a jamais dit si le 20 mai 1972, le jour du référendum,
00:50:28il avait également plu.
00:50:30Vous qui étiez là ce jour, partagez un peu avec nous les souvenirs de cette journée.
00:50:36Comment était-elle ?
00:50:38À quoi vous vous êtes occupé vous-même ?
00:50:40Je ne crois pas qu'il y ait eu de pluie ce jour-là.
00:50:42C'était plutôt une bonne journée et on était des électeurs.
00:50:47Parce que le 20 mai, on a voté à ce qu'on appelle communément Château d'Eau.
00:50:54C'est l'endroit qui est tout près de l'université de Yaoundé.
00:50:57En Guayquilie.
00:50:58En Guayquilie.
00:50:59À l'époque, il n'y avait qu'une seule université fédérale du Cameroun.
00:51:03Donc on a voté effectivement.
00:51:05Et nous étions étudiants et je crois que la plupart des gens autour de nous
00:51:10étaient des étudiants de l'université de Yaoundé.
00:51:16Est-ce que ce référendum a été vraiment nécessaire ?
00:51:21Je crois que le référendum était absolument nécessaire.
00:51:26Nous sommes un grand pays et chaque pays s'organise
00:51:30pour trouver des solutions qui sont bonnes.
00:51:34Je peux dire qu'avant ça, il y avait déjà des problèmes.
00:51:38Disons qu'en général, en Afrique, à l'époque, il y avait des coups d'État.
00:51:44Nous étions un jeune pays et d'ailleurs le Cameroun n'avait qu'à peine 12 ans d'existence.
00:51:50Donc nous étions un jeune pays.
00:51:53Et nous n'avions pas à l'époque tous ces grands Camerounais qui sont ingénieurs,
00:51:58qui sont des professeurs et puis des médecins.
00:52:01On n'avait pas beaucoup de gens.
00:52:04Et puis nous étions un pays pauvre.
00:52:06Je dis un pays pauvre par rapport à ce que nous sommes devenus
00:52:10parce que nous sommes un grand pays qui est riche aussi.
00:52:14Donc à l'époque, il fallait trouver une solution à un problème qui se posait.
00:52:20Quel était ce problème ?
00:52:21C'est-à-dire que nous avons opté pour le fédéralisme en 1961.
00:52:28Et le fédéralisme était lourd.
00:52:32Il y avait trois gouvernements, un gouvernement fédéral, un gouvernement abouya,
00:52:38un gouvernement ayande, c'est-à-dire de deux États fédérés.
00:52:43Et puis nous avions quatre assemblées.
00:52:46Il y avait une assemblée fédérale, une assemblée du Cameroun occidental
00:52:51et puis du Cameroun oriental.
00:52:53Mais en plus, le House of Chiefs abouya.
00:52:57Et je crois que pendant les 12 ans, on a vu que c'était lourd, ça a coûté cher.
00:53:04Et puis il y avait énormément de frictions.
00:53:08Donc il fallait trouver une solution.
00:53:10On était assez mal organisés.
00:53:14Et avec la centralisation, c'est-à-dire la création de l'État unitaire,
00:53:19on est devenu un pays plus fort.
00:53:22Et je pense que le référendum était absolument nécessaire.
00:53:28D'accord. En 1984, on est passé de la République unie du Cameroun,
00:53:33issue de la Constitution du 2 juin 1972, à la République du Cameroun,
00:53:40suite à une loi de l'Assemblée actée par le chef de l'État.
00:53:44Certains disent souvent que cela a sapé les fondements
00:53:48et même les fondamentaux de l'unité nationale.
00:53:51C'est aussi vécu de cette manière par vous.
00:53:55Est-ce que vous y voyez les débuts d'une crise de l'État unitaire ?
00:53:59Non. On peut donner ça comme l'une des raisons qu'avancent les séparatistes.
00:54:05Mais vous savez, le non, ce n'est pas ça qui donne du pain aux Camerounais,
00:54:08ce n'est pas ça qui fait vivre les Camerounais.
00:54:11Et je crois qu'il y avait aussi la recherche de donner à ce pays un nom
00:54:16qui correspond à ce que nous voulons être.
00:54:19Et je crois qu'on peut donner ça comme argument,
00:54:22mais ce n'est pas un argument qui tient.
00:54:24Pour commencer, le pays est ce qu'il est.
00:54:29Et le nom de la République du Cameroun nous permet de continuer à travailler.
00:54:33S'il y avait un acte qui empêchait aux Camerounais de bien travailler,
00:54:38de bien faire les études, de développer ce grand pays que nous avons,
00:54:42on n'aurait pas pensé que ce soit important.
00:54:45Mais donc c'est un argument de séparatistes qui n'est pas important.
00:54:50À cette période-là, monsieur le Premier ministre,
00:54:53qu'est-ce qui soudait les Camerounais entre eux ?
00:54:58Qu'est-ce qui les reliait fortement ?
00:55:01Je crois que pour parler de cette question, il faut regarder l'histoire de notre pays.
00:55:06C'est-à-dire qu'en 1884, les Allemands sont arrivés ici.
00:55:11On est devenu une colonie allemande.
00:55:14Et par la suite, après la Première Guerre mondiale,
00:55:19nous sommes devenus un pays divisé entre les Britanniques et les Français.
00:55:26Et par la suite, il a fallu réunir le pays
00:55:30pour psychologiquement être ce qu'on souhaitait être.
00:55:34Donc c'était important que l'on puisse redevenir le pays que nous sommes.
00:55:38Et c'était important d'imaginer que les frères qui se connaissaient avant,
00:55:43à l'époque allemande, souhaitaient redevenir un pays, un seul pays.
00:55:49Je crois que c'est ça qui a fait que les Camerounais ont été animés par ce sentiment
00:55:55de recréer le pays qu'ils connaissaient à l'époque,
00:55:58qu'ils connaissaient avant, à l'époque allemande.
00:56:01Dans le discours officiel, le Cameroun est uni,
00:56:04mais ce n'est pas toujours le sentiment qu'on a lorsque l'on regarde les réseaux sociaux,
00:56:10qu'on écoute les débats à la radio ou qu'on les regarde à la télévision.
00:56:15Pour vous qui avez été au gouvernement et qui en avez même été le chef,
00:56:20qu'est-ce qui divise autant les Camerounais ?
00:56:22C'est le partage du pouvoir et ses avantages,
00:56:26ou alors l'arrogance de ceux qui veulent tout pour eux et rien pour les autres ?
00:56:32Il y a tout ça, mais je crois que le problème de fond,
00:56:36c'est que nous sommes un pays en création.
00:56:38En 60 ans, on ne peut pas tout faire.
00:56:41Mais c'est sûr que dans l'avenir,
00:56:44certains des arguments qu'on avance maintenant, on ne va pas les avoir.
00:56:49Et on peut imaginer qu'il y a des gens qui donnent des arguments par-ci, par-là,
00:56:54mais il faudrait une grande éducation,
00:56:56éducation civique pour que l'on puisse penser à ce pays
00:57:00simplement en disant que nous sommes tous des Camerounais.
00:57:04Mais il y a des gens qui peuvent utiliser d'autres arguments,
00:57:09les séparatistes, les tribalistes et tout ça.
00:57:12Mais je crois que l'objectif, c'est de créer un pays fort.
00:57:19Et je crois que nous sommes un pays comme tous les autres.
00:57:21Aucun pays ne peut tout faire du jour au lendemain.
00:57:25Vous allez en Europe, vous verrez des pays où il y a des tendances,
00:57:31des sécessionnistes par-ci, par-là.
00:57:33Vous pouvez aller aux Etats-Unis, même à l'intérieur des Etats-Unis,
00:57:36vous allez au Canada, il y a des frictions.
00:57:39Donc je ne crois pas que c'est ça qui devrait décourager les Camerounais.
00:57:43Ce sont des problèmes que nous avons,
00:57:45mais nous sommes tous capables de trouver une solution.
00:57:48Est-ce que nous avons quelque chose à copier du Canada, justement ?
00:57:51Par exemple, vous avez été longuement en poste comme ambassadeur,
00:57:56me semble-t-il, pendant une vingtaine d'années,
00:57:59puisque le Canada a également la chance d'utiliser le français et l'anglais,
00:58:04qu'est-ce que nous pouvons gagner du Canada ?
00:58:08Je crois qu'avec le Canada, nous avons énormément de points communs.
00:58:13D'abord, les deux langues que nous utilisons,
00:58:17en fait les langues principales,
00:58:19parce qu'il y a l'anglais, il y a le français au Canada,
00:58:22mais il y a aussi d'autres langues au Canada,
00:58:24comme nous avons d'autres langues ici.
00:58:26Mais c'est surtout le fait que les Canadiens ont pu mettre ensemble
00:58:32l'expérience de la Grande-Bretagne et l'expérience de la France.
00:58:37Ils ont pu créer un pays qui n'est pas parfait,
00:58:39il n'y a pas de pays parfait,
00:58:42mais nous pouvons regarder le système politique canadien
00:58:46et apprendre certaines choses.
00:58:48Nous sommes maintenant au niveau de la décentralisation.
00:58:52Les Canadiens ont plutôt une confédération
00:58:55et on peut continuer à travailler ensemble
00:58:58et apprendre certaines choses du Canada et d'autres pays.
00:59:02Mais je pense que le système canadien est très intéressant.
00:59:06Nous avons aussi adopté le multiculturalisme,
00:59:10qui est déjà une politique au Canada depuis longtemps,
00:59:13sous le premier ministre Pierre-Éliott Trudeau.
00:59:17Et avec le multiculturalisme, je crois que c'est un début d'une solution.
00:59:23Ça veut dire que je respecte votre culture et vous respectez la mienne.
00:59:28Donc il y a l'équité quand on commence à regarder la culture.
00:59:32Donc je crois que l'on peut regarder le Canada,
00:59:34mais il faut se méfier d'une solution qui a été fabriquée ailleurs.
00:59:40Si on essaie de l'amener ici, il faut faire beaucoup de travail.
00:59:45À propos des facteurs qui divisent les Camerounais
00:59:48et du train de vie des hauts fonctionnaires,
00:59:51j'ai observé tout à l'heure, de manière en passant tout à fait par hasard,
00:59:55devant votre parking, il n'y a pas beaucoup de véhicules.
00:59:58Ce n'est pas souvent le cas chez beaucoup de vos anciens collaborateurs
01:00:02ministres et hautes personnalités de la République.
01:00:07Comment est-ce que, lorsque vous étiez premier ministre,
01:00:10vous gériez ce niveau d'accumulation des richesses,
01:00:14d'enrichissement des personnalités publiques ?
01:00:19En fait, le premier ministre est un secrétaire de l'État.
01:00:25Il n'utilise que les moyens qui sont à sa disposition.
01:00:29Je crois que c'est une pratique qui devrait devenir plus répandue.
01:00:37Et je ne pense pas que simplement voir le nombre de véhicules,
01:00:40ça peut déterminer la capacité de qui que ce soit.
01:00:44Je n'ai pas beaucoup de véhicules ici,
01:00:46mais en même temps, nous avons les véhicules dont on a besoin.
01:00:51Donc, il ne vous est jamais arrivé de rappeler vos collaborateurs à l'ordre
01:00:55par rapport à leur train de vie ?
01:00:58Non, mais vous savez, c'est une politique de notre président,
01:01:01de rappeler à l'ordre tous les serviteurs de l'État.
01:01:05On le fait constamment, mais nous ne sommes pas dans un monde parfait, M. Ngoc.
01:01:12Si vous le dites, M. le Premier ministre, dites-moi,
01:01:15le 6 mai 1972, vous étiez où ?
01:01:20J'étais en faculté de droit, mais je crois qu'à ce moment spécifique,
01:01:24j'étais au docteur, en fait, à la cité universitaire.
01:01:29Et j'ai suivi le discours du chef de l'État, le président Amadou Aïdjo.
01:01:36Sur la convocation du référendum ?
01:01:39Oui, et effectivement, quand il a dit ça, nous, on ne s'y attendait pas,
01:01:45mais il a aussi donné la journée de l'élection, de la révolution pacifique.
01:01:51Et en fait, nous, on s'est dit, on a déjà l'âge, on ira voter, et on l'a fait.
01:01:57Je voudrais vous proposer, ainsi qu'à nos téléspectateurs,
01:02:00de replonger dans les souvenirs de cette journée du 6 mai 1972,
01:02:07en réécoutant la déclaration du président Amadou Aïdjo à l'Assemblée nationale.
01:02:14Au cours des dix années écoulées, nous avons constamment privilégié ce qui nous unit.
01:02:20C'est ainsi que tout ce qui pouvait être fait, l'a été pour consolider toujours davantage
01:02:27l'intégration économique et sociale de la nation,
01:02:31et harmoniser les conditions de vie et le chance de développement sur les deux rives du Mungo.
01:02:37C'est également ainsi que nous avons ensemble,
01:02:42dans la conscience aiguë de l'intérêt supérieur de la patrie camerounaise,
01:02:47créé l'Union nationale camerounaise pour manifester de façon vivante l'unité de la nation
01:02:55et servir, appuyer sur ces organismes annexes que vient de renforcer l'UNTC,
01:03:00d'instrument de son destin.
01:03:03Dans ces conditions où les structures fédérales apparaissent comme un handicap au développement rapide du pays,
01:03:10et où, en revanche, le peuple camerounais a déjà consacré dans l'effet sa profonde unité,
01:03:17ma conviction, mesdames et messieurs les députés,
01:03:20ma profonde conviction est que le moment est venu de dépasser l'organisation fédérale de l'État.
01:03:31J'ai, en conséquence, conscient de mes responsabilités à l'égard de la nation et devant l'histoire,
01:03:40décidé de consulter, par voie de référendum,
01:03:46le peuple camerounais, souverain et maître de son destin,
01:03:50sur l'institution immédiate d'un État unitaire.
01:04:01Vous avez suivi ses discours en temps réel ?
01:04:04Je l'ai très bien suivi et je le suis encore maintenant, c'est bon.
01:04:11Comment les Camerounais ont-ils réagi globalement autour de vous, immédiatement après ses discours ?
01:04:20Je dois avouer que nous, dans les milliers d'étudiants, la plupart des gens étaient pour.
01:04:28Pourquoi ?
01:04:30C'est que quand vous regardez, on en a parlé parmi nos enseignants aussi,
01:04:36la plupart des pays dans l'histoire centralisent d'abord, avant de décentraliser.
01:04:45Il faut avoir un pays fort, un pays uni, avant de décentraliser.
01:04:51Donc ça c'est un processus que je trouve tout à fait normal.
01:04:56Quand on a eu la réunification en 1961, on a créé un système qui était trop ouvert
01:05:05et qui n'était pas assez bon pour organiser un jeune pays.
01:05:12C'est pour cela qu'en 1972, on s'est rendu compte qu'il fallait trouver une solution.
01:05:19Et donc cette solution sort de notre culture politique, sort de notre système économique,
01:05:26sortait à l'époque de notre système économique, dont la centralisation était absolument nécessaire.
01:05:33Et on peut aussi dire que par la suite, en 1996, on a pu décentraliser
01:05:40parce qu'on avait déjà un pays unitaire et un pays fort.
01:05:45Je voudrais maintenant recueillir votre regard sur un des éléments de force de notre unité nationale
01:05:52mais qui est devenu une faiblesse, l'équilibre régional adopté par l'État pour limiter les injustices
01:05:58est instrumentalisé, est torpillé par ceux qui ont la signature ou le pouvoir politique.
01:06:05Et généralement, ce n'est pas toujours les meilleurs qui sont retenus à tel concours
01:06:12ou promus à tel poste dans l'administration.
01:06:15Dans vos milieux du pouvoir, est-ce qu'il y a souvent même un débat sur cette politique d'équilibre régional ?
01:06:24Oui, c'est sûr qu'il y a un débat, mais nous sommes dans une jeune société.
01:06:30Il est absolument important de s'organiser pour que l'on puisse avoir la participation de tout le monde.
01:06:38Et je crois que quand vous regardez de près, il serait anormal,
01:06:43si on se basait uniquement sur les intelligences, d'avoir une ou deux régions qui occupent tous les postes.
01:06:50Ce ne serait pas bien.
01:06:52Et je crois que l'équilibre régional nous permet d'organiser le pays.
01:06:57C'est sûr qu'un jour, quand on sera super développé,
01:07:02quand on aura ce qu'on a dans beaucoup de pays, où le système est déjà tellement bien,
01:07:10où il y a déjà un équilibre national, où toutes les régions sont bien placées,
01:07:15et où on n'a plus d'équilibre à trouver, à ce moment-là, on pourrait mettre ça à l'écart.
01:07:21Mais pour le moment, c'est très important pour qu'on n'ait pas de régions qui sont écartées de ce gâteau national.
01:07:31Donc je crois que ce qu'on a à l'heure actuelle est un bon système.
01:07:35Mais une fois que vous avez le système en place, la gestion peut poser des problèmes,
01:07:41mais il ne faut pas écarter le système parce qu'il y a des problèmes, parce qu'il y a des difficultés.
01:07:46Vous venez de prononcer le mot gâteau national, M. le Premier ministre.
01:07:50Cette métaphore alimentaire n'arrange pas tout le monde.
01:07:54Est-ce que la conception du Cameroun comme un gâteau qui est à partager n'est pas aussi un facteur de division,
01:08:02notamment sur les parts que les uns et les autres reçoivent ou souhaiteraient recevoir ?
01:08:08Non, je ne crois pas parler, évidemment, du budget de l'État.
01:08:14On peut l'appeler un gâteau national, et tout ce que nous avons comme richesses communes, c'est bon pour le pays.
01:08:22Mais il est toujours important, et le chef de l'État y tient absolument,
01:08:27il est toujours important de s'organiser pour établir des règles.
01:08:32Ça ne peut pas être un équilibre parfait, mais il est important de tout faire pour qu'on puisse avoir la participation de tout le monde.
01:08:41Et d'ailleurs, nous sommes en démocratie, et toutes les démocraties prévoient, sont obligées de travailler.
01:08:50Il y a des négociations constamment, de compromis constamment et de concessions.
01:08:56Aucune victoire n'est parfaite.
01:08:59Donc je crois que nous pouvons mettre n'importe quel système en place.
01:09:03Le système ne peut pas être parfait.
01:09:05Parce que nous, les hommes qui appliquons le système, qui appliquons les principes, nous avons aussi des faiblesses qui sont naturelles.
01:09:13Mais je crois qu'il faut avoir le sentiment que tous les communes qui ont telle partie du gâteau national auront quelque chose de mieux dans l'avenir.
01:09:26Je crois que c'est cet espoir-là qu'il faut donner à tout le monde.
01:09:32Mais je ne peux pas imaginer un pays où, de ce point de vue-là, tout se passe comme on aurait souhaité.
01:09:39Mais le chef de l'État a dit lui-même que nous ne sommes pas dans une société parfaite.
01:09:44Et je crois que ça, c'est très important.
01:09:47Mais on travaille là-dessus.
01:09:49On peut, chaque jour, continuer à travailler en trouvant des équilibres par-ci, par-là.
01:09:54Mais ça ne serait jamais parfait.
01:09:56Le tribalisme fait donc partie des choses qui font que notre société ne sera jamais parfaite aussi.
01:10:04Ce tribalisme a envahi l'administration.
01:10:07Quand on fait un peu la sociologie de la nomination des responsables dans certains ministères et entreprises, j'ai dit bien certains.
01:10:17Et même le discours politique s'est ouvertement tribalisé durant l'élection présidentielle de 2018.
01:10:26Et tout le corps social est aujourd'hui affecté.
01:10:30À qui la faute et comment replacer l'unité au centre des préoccupations ?
01:10:37Alors, l'unité nationale est absolument nécessaire.
01:10:41Si l'unité souffre, c'est le pays qui va souffrir.
01:10:45Et c'est pour cela que le président Paul Biya insiste sur l'unité de la nation.
01:10:51Mais regardez, on ne peut pas laisser tomber la tribu.
01:10:57La tribu en tant que telle n'est pas un problème.
01:11:00Le tribalisme est un problème parce que c'est un abus.
01:11:04Et le tribalisme à outrance est dangereux.
01:11:08Mais la tribu en tant que telle ne pose pas de problème.
01:11:12La tribu est même une question d'identité.
01:11:16Mais je m'appelle et vous appelez monsieur Ngoc.
01:11:20Vous êtes d'une tribu, je suis d'une tribu aussi.
01:11:23Ça, en tant que telle, ça ne pose pas de problème.
01:11:26Mais il peut y avoir des abus si chacun de nous se comporte mal en utilisant sa tribu.
01:11:32Je crois que s'il y a des failles dans ce domaine,
01:11:37ce sont des failles qui proviennent de nous, les êtres humains, qui sont imparfaits.
01:11:42Ce n'est pas la politique qui est mauvaise.
01:11:44Et le chef de l'État, à chaque fois, insiste sur le fait que nous devrions respecter tout le monde
01:11:52et que dans la gestion des choses, que ce soit l'argent ou le personnel de l'État,
01:11:56que l'on soit plus juste.
01:11:59Mais ce n'est pas une politique nationale s'il y a des gens qui commettent des abus.
01:12:04Mais ça, ce n'est pas la politique de notre pays.
01:12:07Mais il faut continuer à travailler contre ça.
01:12:09Et le chef de l'État, dans ses discours, dans ce qu'il dit,
01:12:13ne fait qu'insister sur le fait qu'il faut chaque fois bien gérer.
01:12:17Mais est-ce qu'il est suivi, le président de la République, dans ce qu'il dit,
01:12:21notamment au niveau, ne serait-ce que de l'équipe gouvernementale,
01:12:25pour les souvenirs que vous vous en gardez ?
01:12:27Je crois que le chef de l'État est suivi.
01:12:30Mais regardez, quand on nomme les gens, on regarde le ministère,
01:12:36on fait attention pour que les gens ne viennent pas d'un seul village.
01:12:40Ça, c'est déjà une façon d'appliquer la politique du chef de l'État.
01:12:45Quand on travaille sur le budget, le budget n'est pas dépensé uniquement à Yaoundé.
01:12:51On dépense le budget à Yaoundé, à Douala, à Bamenda,
01:12:55à Angélémédouka et à Nkambé.
01:12:58Donc il y a un essai, il y a une tentative de trouver des solutions qui sont bonnes.
01:13:04Mais c'est sûr que de temps en temps, on aura des abus.
01:13:08Vous avez parlé tout à l'heure de votre appartenance et de la mienne.
01:13:14D'accord. Mais quand on arrive dans un cabinet ministériel, par exemple,
01:13:19qui est dirigé, disons, vous l'avez dit, par M. Yan,
01:13:23et qu'on trouve une succession de Yans à des postes divers ou des gens du village,
01:13:30est-ce que c'est normal ?
01:13:33Est-ce qu'il n'y a pas moyen au niveau, par exemple, de la primature,
01:13:38de prendre une décision qui annule ce genre de procédés ?
01:13:43Mais si ça arrivait comme ça, le premier ministre peut annuler ça.
01:13:48Voici comment ça se passe dans la réalité.
01:13:53La plupart des nominations d'un certain niveau, en fait, pas les plus bases,
01:14:01les services du premier ministre regardent ça pour s'assurer qu'il n'y a pas d'abus.
01:14:07Et si on trouve qu'il y a des cas où on risque d'avoir des abus,
01:14:11on attire l'attention du ministre là-dessus.
01:14:14Et c'est constamment ça.
01:14:17Même les nominations par le premier ministre, le directeur de conseil technique,
01:14:23reçoivent le feu vert de la présidence.
01:14:26Et l'une des raisons, c'est pour tout faire,
01:14:30pour que l'on ne nomme pas tous les directeurs d'un seul village.
01:14:35Un ou deux mots sur la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest.
01:14:40Il se dit que le calme revient,
01:14:43mais pourquoi, malgré les efforts de l'État et le soutien de certains pays amis,
01:14:48comme les États-Unis, le banditisme et la criminalité continuent.
01:14:52Est-ce que, honnêtement, les séparatistes n'ont pas des soutiens de l'intérieur parmi vous, les élites ?
01:14:59Non. C'est possible, mais ce n'est pas probable.
01:15:05En fait, je dis ceci parce qu'il y a des gens à l'extérieur qui sont méchants,
01:15:11qui financent le séparatisme, ce qu'on peut appeler communément la sécession, le projet de sécession.
01:15:20Et je ne peux pas dire que ces gens sont tous à l'extérieur.
01:15:25Il peut y avoir des gens ici à l'intérieur qui le font,
01:15:28mais ce sont tous des malfaiteurs, ce ne sont pas des gens bien.
01:15:32Parce que le séparatisme n'est pas bien, ce n'est pas un bon projet.
01:15:36D'ailleurs, c'est un crime, parce que l'article 64 de la Constitution dit que tout ce qui est séparatisme,
01:15:46qui détruit l'unité du pays, l'intégrité territoriale de la nation, est à bannir.
01:15:54Ce n'est pas permis, ce n'est même pas une option.
01:15:57Donc, je pense que si les séparatistes n'ont pas cessé de faire ce qu'ils font,
01:16:04de commettre les crimes, ce n'est pas parce que l'État ne fait rien.
01:16:09C'est parce que les malfaiteurs sont méchants et continuent à faire du mal.
01:16:14Donc, j'ai dit qu'il y a des gens à l'extérieur qui financent ça.
01:16:18Mais je ne peux pas dire, je ne peux pas savoir tout ce qui se passe.
01:16:23Il peut y avoir des malfaiteurs ici au Cameroun qui financent aussi ça.
01:16:27On va poursuivre ce sujet dans un instant.
01:16:30Mes petites questions, M. le Premier ministre.
01:16:32Vos bureaux actuels sont au palais de l'unité.
01:16:36Mais vous vous y êtes rendu quand même hier pour la réception ?
01:16:40Oui.
01:16:41Vous ne vous lassez pas d'aller au palais de l'unité ?
01:16:43Non, pas du tout, puisque ça fait partie de ma vie.
01:16:47J'ai d'abord travaillé au palais de l'unité quand je suis rentré du Canada.
01:16:51J'ai fait quatre ans et demi là-bas.
01:16:54Et puis, je suis parti au service du Premier ministre.
01:16:58Et depuis trois ans, je travaille encore au palais de l'unité.
01:17:03Un autre poste, je suis grand chancelier.
01:17:06Donc, je mire tous les jours de lundi à vendredi.
01:17:10Sans gêne, ça ne me gêne pas.
01:17:12Très bien.
01:17:13Sauf qu'hier, c'était pour la fête et non pour le travail.
01:17:16Et nous allons replonger dans l'atmosphère de la journée d'hier.
01:17:20Le film du défilé civil et militaire au boulevard du 20 mai.
01:17:25Mais aussi cette réception au palais de l'unité.
01:17:28Voici le récit de Yves-Marc Meudot.
01:17:34Dès les premières heures de cette matinée du 20 mai 2023,
01:17:37l'esplanade du palais de l'unité offre un spectacle très coloré.
01:17:41On chante et on danse avec, comme à l'accoutumée, des acteurs joyeux.
01:17:45Un spectacle interactif auquel il est difficile, très difficile de résister.
01:17:50Un grand moment de fraternité qui ne va pas tarder à connaître son pic
01:17:54avec la sortie du président de la république Paul Biya,
01:17:57précédé par une escorte d'honneur et de sécurité des grands jours.
01:18:01Les honneurs rendus ici sont de type A, les plus relevés, en pareille circonstance.
01:18:06En route pour la grande communion, le cortège présidentiel est l'objet d'une grande fascination
01:18:11le long des artères de la cité capitale, joliment parvoisée pour l'occasion.
01:18:16Comment ne pas se laisser émerveiller par ce beau spectacle fait de sirènes et de chants.
01:18:22Un spectacle qui sera bientôt enrichi par l'entrée en scène de la cavalerie.
01:18:27Aux 24 motocyclettes de l'escadron-moto de la garde présidentielle
01:18:31va se greffer désormais une belle chorégraphie de la cavalerie.
01:18:36Symbole de puissance, de noblesse et de gloire,
01:18:39les 60 chevaux qui viennent étoffer le cortège présidentiel offrent des clichés inoubliables.
01:18:47A son arrivée au boulevard du 20 mai, le président Biya est accueilli à sa descente de voiture
01:18:51par le ministre délégué à la présidence chargée de la Défense, Joseph Betty Assomont,
01:18:56avant de s'incliner devant le drapeau de la République.
01:19:09Le passage des troupes en revue qui va suivre et qui s'effectue en voiture
01:19:12offre l'opportunité au chef de l'état, chef des forces armées,
01:19:16d'entrer en totale immersion avec la troupe.
01:19:19Et c'est rassuré des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité cammonaise
01:19:24que Paul Biya va regagner la tribune officielle où il a été précédé par la première dame Chantal Biya
01:19:29tout le gratin diplomatique, administratif, sociopolitique et militaire de notre pays.
01:19:35En bonne place également, les invités spéciaux.
01:19:38Ce 20 mai 2023, Paul Biya est celui vers qui convergent tous les regards.
01:19:44C'est lui qui rassemble tous ceux taillés aux pages.
01:19:47C'est lui le symbole de notre attachement à notre pays et à son unité.
01:19:52Le passage en ouverture du contingent de symphonies militaires de la République arabe d'Egypte
01:19:57offre des clichés très plaisants avec notamment la reprise des airs musicaux bien connus.
01:20:02Le passage des différents carrés des forces spéciales est tout aussi plaisant.
01:20:14La garde présentielle toujours parée, le bataillon d'intervention rapide,
01:20:18les troupes aéroportées de coups tabac offrent un spectacle des plus relevés.
01:20:23De même que la gendarmerie nationale, les soldats de la loi, l'école militaire interarmée
01:20:28et toutes les autres composantes de notre armée, terre, mer, air, la douane,
01:20:33l'administration pénitentiaire, les anciens soldats et la police cambrounaise complètent le tableau.
01:20:40Attentif d'un bout à l'autre de la parade, aussi bien des troupes à pied que des troupes motorisées,
01:20:45le président de la République ne va pas tarder à adresser ses chaleureuses félicitations à la fin du défilé
01:20:50au commandant des troupes, le général de brigade Mouba Doubekriou.
01:20:54L'ensemble des troupes qui étaient commandées par le général de brigade Mouba Doubekriou,
01:21:00le commandant de la séquelle légion militaire interarmée.
01:21:03Au passage des différents carrés du défilé civil, c'est un pôle billet très décontracté
01:21:08qui voit passer les défilants en leur adressant à chaque fois ses encouragements.
01:21:13Les mouvements d'ensemble, les messages portés par les banderoles renseignent à suivre
01:21:18sur l'attachement des Cambrounais à l'unité de notre pays et à celui qu'ils incarnent.
01:21:23Près de deux heures se sont déjà écoulées lorsque le président de la République quitte la tribune
01:21:27pour regagner son véhicule.
01:21:29Un dernier salut aux officiels et voilà le cortège qui s'ébranle à nouveau en direction du palais de l'unité
01:21:35alors que de part et d'autre des artères de l'itinéraire,
01:21:38les rues ont de nouveau été garnies de troupes d'animation,
01:21:41de militants de formation politique et de citoyens ordinaires
01:21:45qui tiennent tous à vivre jusqu'au bout cette célébration du 20 mai 2023.
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