• il y a 6 mois
Karim Nezar, président du Medef37

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00:00L'invité de la rédaction à dix jours du premier jour des législatives, les partis politiques ont passé leur grand oral devant les organisations patronales hier.
00:06Qu'attendent les patrons de ces élections pour en parler ?
00:09Notre invité est le président du MEDEF d'Indre-et-Loire. Il répond à vos questions, Paul Sertilange.
00:14Bonjour Karim Nezar.
00:15Bonjour.
00:16Le patron du MEDEF, Patrick Martin, écarte les programmes du Rennes et du Nouveau Front Populaire qu'il juge dangereux.
00:21Qu'est-ce qui ne va pas dans ces programmes ?
00:24Écoutez, dans ces programmes, ce qu'estime le MEDEF, c'est simplement qu'il y a un manque de rationalité économique.
00:32Un manque de rationalité entre les dépenses annoncées et les questionnements sur les financements.
00:39Donc évidemment, la dissolution qui a été annoncée subitement a pris de court, tout à chacun.
00:46Et nous sommes justement en train d'analyser finalement les propositions.
00:52Il y a eu notamment des débats et une conférence encore hier où le MEDEF a reçu l'ensemble des partis politiques
01:01pour justement éclairer, nous éclairer sur ces différentes...
01:07Alors le Nouveau Front Populaire justement va repréciser son chiffrage tout à l'heure à midi
01:11parce qu'il y a des chiffres un peu dans tous les sens.
01:13100 milliards de dépenses, d'autres 300 milliards, donc on aura des chiffres plus précis tout à l'heure.
01:19Par exemple, une mesure qu'il porte, le SMIC à 1600 euros. Vous, qu'est-ce que vous en pensez au MEDEF ?
01:24Écoutez, nous ne pensons pas que le sujet soit réellement sur le suivi de cette annonce de 1600 euros le SMIC.
01:32Vous savez, les entreprises et les chefs d'entreprise ont tout intérêt à porter une ambiance sociale
01:40la meilleure possible au sein des entreprises et un épanouissement au niveau de leurs salariés.
01:45Nous, nous pensons que s'il y a un sujet de paupérisation de la population
01:50sur une certaine tranche de classe moyenne aujourd'hui en France qui peut être une réalité,
01:56nous pensons qu'il y a aussi d'autres moyens.
01:59On peut parler aussi de formation, on peut parler d'accélération de la formation de la population,
02:05on peut parler aussi de toutes les étapes de RSE, de responsabilité sociétale et environnementale au sein des entreprises
02:12pour réfléchir à une meilleure répartition de la valeur ajoutée créée en entreprise.
02:18A l'heure actuelle, on est en campagne électorale, c'est de l'incertitude,
02:24vous avez peur d'une certaine instabilité politique dans les entreprises.
02:27Quels sont les retours des patrons tourangeux du MEDEF ? Est-ce qu'ils sont inquiets de la situation actuelle ?
02:32En fait, il y a une forme d'inquiétude dans le sens où cette dissolution crée une instabilité et par surprise.
02:41Une entreprise a besoin d'un écosystème, elle a besoin déjà d'un ensemble de fondamentaux
02:49que l'État doit assurer, l'État régalien, la paix civile, l'ordre républicain.
02:55C'est pour ça qu'on est très proche aussi de toutes les écoles et d'assurer un niveau d'éducation
03:01suffisant au niveau de la population pour avoir un écosystème propice.
03:05Ensuite, on a besoin de visibilité, de compétitivité et de stabilité.
03:11La visibilité, c'est cette fameuse continuité des règles du jeu.
03:16Quelles que soient finalement les règles du jeu, on a besoin d'une stabilité dans ces règles.
03:22Et ensuite, la visibilité pour nos carnets de commandes.
03:25Une entreprise qui n'a pas de visibilité sur son carnet de commandes,
03:29c'est une entreprise qui ne peut pas investir, qui ne peut pas prendre de risques.
03:33Vous dites stabilité, continuité aussi, ce serait un mot que vous aimeriez bien.
03:38C'est Emmanuel Macron qui est au pouvoir depuis 7 ans, la majorité présidentielle.
03:42Qu'on poursuive sur cette voie, que ce soit la majorité qui poursuive,
03:46ce serait une bonne nouvelle pour vous au MEDEF ?
03:48Répondons-nous bien, le MEDEF n'est pas un parti politique
03:51et on n'est pas ici pour distribuer des bons points.
03:55Bien sûr, pas d'appel de vote, mais la politique qui est menée est la bonne selon vous ?
03:58La politique qui est menée jusqu'à présent, c'est une politique plutôt de l'offre.
04:03Évidemment, c'est une politique, si on observe depuis les 7 dernières années,
04:07selon les sources MEDEF, c'est une création nette de 2 millions d'emplois sur le territoire.
04:13D'ailleurs, on le vérifie à travers la tension sur le marché de l'emploi.
04:19Et rien que pour ça, on peut dire que oui, c'était quand même
04:23un cadre qui était propice à la création d'emplois.
04:27Édouard Philippe, qui fait partie de la majorité présidentielle,
04:29a déclaré qu'il ne faut absolument pas changer la logique, mais plutôt aller plus loin.
04:32Donc là, ça va dans votre sens aussi ?
04:34Oui, tout à fait. Édouard Philippe, notamment, quand on parle de la crise du logement,
04:39a pris la parole hier assez justement sur le fait aussi de réfléchir autrement,
04:45de penser peut-être autrement le système, comme par exemple sur le logement,
04:49ne pas être que sur une notion de subvention absolue,
04:53mais aussi de réfléchir à peut-être réorganiser l'investissement global possible sur le logement.
04:59Pour finir sur l'instabilité, les tensions palpables actuellement dans la société,
05:04n'avez-vous pas peur que ça vienne dans vos entreprises ici en Touraine ?
05:09Écoutez, encore, je vais faire référence, parce qu'hier, il y a eu quand même un rassemblement
05:15qui était assez historique, puisque vous aviez sur scène le MEDEF, l'UDEP et la CPME,
05:21et l'ensemble des associations professionnelles, qui représentaient pas loin de 90%
05:28des entreprises françaises sur le territoire.
05:32Et le président de l'UDEP, qui représente les plus petites entreprises,
05:37a notamment cité, bien sûr, le fait que les commerçants avaient été marqués,
05:44avaient pu être marqués par des effets de violence, etc.
05:48Donc, pour cette partie-là, le MEDEF, que dit-il ?
05:54Nous disons tout simplement que ça, c'est à la responsabilité de l'État.
05:57C'est l'État qui doit maintenir l'ordre ?
05:59C'est à l'État de maintenir l'ordre.
06:01Karim Nezar, merci à vous. Je rappelle que vous êtes président du MEDEF en Indre-et-Loire.
06:06Merci d'avoir accepté notre invitation et bonne journée à vous.
06:08Merci beaucoup.

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