• il y a 6 mois
"Les macronistes ont perdu leur boussole depuis bien longtemps", dénonce ce samedi sur France Inter Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. À l'occasion de la campagne pour les élections législatives, le camp présidentiel renvoie dos à dos les "deux blocs extrêmes", comme l'a par exemple décrit Gabriel Attal vendredi. Avec cette stratégie, que Marine Tondelier qualifie de "délétère", les macronistes "sont à l'inverse de l'histoire, c'est nous l'ennemi, c'est nous les boucs émissaires", pointe-t-elle. Ils ont d'après elle "perdu tout repère historique" et "se sont fait le marchepied de l'extrême droite". "Je compte sur le peuple de gauche et de l'écologie pour relever le flambeau, nous y sommes prêts", assure-t-elle.

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Transcription
00:00Dernière ligne droite de cette campagne accélérée avant les élections législatives.
00:04Dernier discours, dernier moment pour pouvoir s'adresser aux électeurs ou aux abstentionnistes.
00:11Premier tour, vous le savez, dimanche prochain, et le grand entretien de la matinale avec Marion Lourd.
00:16Notre invitée ce matin est la secrétaire nationale du parti Les Écologistes.
00:21C'est l'une des composantes du nouveau front populaire.
00:24Vos questions, chers auditeurs, vos réactions au 01.45.24.7000 ou sur l'application France Inter.
00:30Bonjour Marine Tendelier.
00:31Bonjour.
00:32Et bienvenue.
00:33Comment imaginez-vous le jour d'après ? Comment imaginez-vous le 8 juillet ?
00:38A quoi pourrait ressembler le paysage politique selon vous, de manière crédible, le scénario le plus probable ?
00:45Le scénario le plus probable, c'est quand même une confusion politique.
00:49On a vu cette dissolution là, improvisée par Emmanuel Macron, décidée seule, comme il décide souvent d'ailleurs,
00:55qui plonge le pays dans une forme de chaos, mais aussi dans une forme de passion politique.
01:01J'ai l'impression que les Français en avaient marre de la politique, ne s'y intéressaient plus.
01:04Et là, depuis quelques jours, partout où nous allons, sur les marchés, même dans les transports en commun,
01:09on entend, j'ai l'impression que tout le monde s'est remis à parler de politique.
01:11Et c'est tant mieux finalement, parce que les gens se sont rendus compte que peut-être ils se réveilleraient
01:16dans 15 jours avec un Premier ministre d'extrême droite.
01:18Et je suis soulagée de me rendre compte que ça fait réagir une grande partie du pays qui n'en veut pas,
01:23des artistes, des footballeurs, et puis beaucoup d'électeurs, heureusement.
01:27Emmanuel Macron n'aura plus de majorité après le 8 juillet.
01:30Nous sommes le Front populaire, après seulement une semaine d'existence, 10 points devant lui dans les sondages.
01:35Donc la majorité présidentielle est en sursis, elle n'existe déjà plus.
01:38Et donc ce sera ou l'extrême droite, ou nous.
01:41Alors si c'est l'extrême droite, il va se passer quand même un certain nombre de choses préoccupantes.
01:47Je le dis notamment aux auditeurs de France Inter qui, je le sais, sont attachés à cette radio.
01:51Je vais leur donner un exemple très concret.
01:53Ils veulent la privatisation de l'audiovisuel public.
01:55C'est-à-dire que France Inter, demain, serait rachetée par quelqu'un qui a de l'argent, par exemple par Bolloré,
02:00et que ça deviendrait plus ou moins, possiblement, la ligne de CNews.
02:03Si c'est nous, par contre, si c'est nous, je sais ce qu'on fera.
02:05On a un programme de rupture pour les 15 premiers jours, avec 25 milliards d'euros de dépenses pour des mesures d'urgence.
02:12Mais ce serait, quelque part, se tirer de la meilleure manière possible de cette crise
02:17pour aller vers des jours heureux, de l'apaisement, de la réconciliation, de la justice sociale, de la justice environnementale.
02:22Bref, on pourrait faire sortir le meilleur de cette crise politique.
02:25Justement, on a le sentiment que vous remerciez quasiment Emmanuel Macron d'avoir permis, justement, le retour de cette passion politique.
02:33C'est parce que je suis une personne positive, j'essaie toujours d'en tirer le meilleur.
02:35Mais donc, vous n'imaginez pas une victoire de la gauche ?
02:39Ben si, c'est ce que je viens de vous dire.
02:41Non, mais est-ce qu'elle vous paraît probable ?
02:43Evidemment qu'elle me paraît probable.
02:44On a seulement une semaine d'existence, on est à dix points devant la majorité présidentielle,
02:49et à quelques points, deux selon un sondage sorti hier, du Rassemblement National,
02:53qui, on le voit bien, n'en a plus sous la pédale.
02:55Et on ne comprend plus ce qu'ils font, d'ailleurs.
02:56Moi, franchement, ce n'est plus le Rassemblement National, c'est le revirement national.
03:00Alors, quand vous êtes un jour pair, Jordan Bardella est pour supprimer la TVA sur les produits de première nécessité.
03:04Mais les jours impairs, il se réveille en disant que, finalement, il n'est plus sûr.
03:07Sur la retraite, vous vous endormez, Jordan Bardella est en train, à la télé, d'expliquer qu'il veut abroger la réforme des retraites.
03:13Vous vous réveillez le matin, il nous explique qu'il faut la laisser à 64 ans.
03:17Moi, je ne comprends plus rien, je crois que lui-même ne comprend plus rien non plus.
03:19C'est-à-dire qu'il y avait un programme assez clair de Marine Le Pen en 2022,
03:22et plus il chiffre, plus il se rend compte qu'en fait, ils ne veulent pas faire ça.
03:25Donc, eux, ils sont perdus, et surtout, il est seul, Jordan Bardella.
03:28Depuis les Européennes, rien n'a changé dans sa dynamique.
03:31Là où il s'est passé, à gauche, et les écologistes, quelque chose qui me réjouit beaucoup,
03:35on a fait cette unité, on a fait ce Front Populaire, ce nouveau Front Populaire.
03:38C'est historique, et c'est à la hauteur de l'histoire, donc je suis très fière qu'on ait fait ça.
03:42– Mais ce n'est pas un mariage d'amour, dit Raphaël Glucksmann.
03:44– On peut dire qu'il se passe quelque chose, quand même.
03:46– Ce n'est pas un mariage d'amour ?
03:47– Ce n'est pas un coup d'un soir, non plus.
03:50Et pardon, le Président de la République, il a pensé que vous...
03:53– Mariaman ne va pas s'en remettre.
03:54– Je ne vais pas me remettre, effectivement.
03:55Le Président de la République a parlé de vous hier, enfin, il a parlé du nouveau Front Populaire.
03:59Il a dit, contrairement à ce qu'ils disent, l'un n'est pas le rempart de l'autre.
04:02Donc le nouveau Front Populaire n'est pas le rempart du Rassemblement National.
04:06Ils votent ensemble l'émotion de censure.
04:08Il y a des extrêmes qu'on ne peut pas laisser passer.
04:10Qu'est-ce que vous avez envie de lui dire, Emmanuel Macron ?
04:12– Les centristes, les macronistes ont perdu leur boussole depuis bien longtemps.
04:15Ils se sont fait, sous prétexte, alors ils nous expliquaient que ce serait le rempart,
04:19qu'ils avaient conscience de la responsabilité qui les écrasait.
04:22Ils se sont fait le marche-pied de l'extrême droite.
04:24Vraiment, c'est concret et c'est chaque jour.
04:26Hier, la porte-parole du gouvernement, Madame Thévenot,
04:28expliquait qu'il fallait faire barrage, tenez-vous bien, au Front Populaire.
04:33C'est-à-dire qu'ils sont à l'inverse de l'histoire.
04:35– C'est vous l'ennemi ?
04:36– C'est nous l'ennemi.
04:37C'est nous les boucs émissaires.
04:40C'est une stratégie qui est délétère,
04:41parce que que l'extrême droite, ce d'extrême droite,
04:42émène une campagne d'extrême droite, ça c'est d'avis.
04:45Mais que les centristes se soient fourvoyés dans cette aventure,
04:48s'en fassent les marche-pieds et perdent tout repère historique.
04:51Franchement, c'est assez déconcertant.
04:53Ça en dit beaucoup de où en est arrivée la France.
04:56Et je compte sur le peuple de gauche et de l'écologie
04:57pour relever ce flambeau-là, je sais que nous y sommes prêts.
05:00Que le peuple de gauche et de l'écologie a le droit et l'espoir,
05:02dans ce pays, a le droit à cette flamme.
05:03Pas la flamme du Rassemblement National, non, celle-là on va l'éteindre.
05:06Mais voilà, a le droit d'espérer.
05:07Et je pense vraiment que nous n'avons jamais été aussi prêts,
05:09depuis plusieurs années, d'exercer le pouvoir
05:11et de faire ce qu'ils attendent depuis longtemps.
05:12– À une semaine des élections législatives et du premier tour,
05:15est-ce que vous appelez d'ores et déjà les candidats de la gauche
05:18à se retirer en cas de triangulaire au second tour,
05:22pour faire battre le Rassemblement National ?
05:24– Vous savez, moi je suis élue depuis plus de 10 ans maintenant
05:27dans une ville, Rassemblement National,
05:28la ville où je suis née, où j'ai grandi, où j'habite à Énambaumont.
05:31Je n'ai jamais tremblé sur le sujet, je n'ai jamais eu aucune hésitation.
05:35Et ça a été très instinctif à chaque fois chez moi.
05:37Et ça continuera à l'être, comme chez les écologistes
05:40et j'imagine au Front Populaire.
05:42Je ne vois pas vraiment de raison de faire autrement.
05:44– Mais est-ce que vous appelez les candidats de la gauche
05:46à se retirer en cas de triangulaire ?
05:47– On va attendre les résultats.
05:48Mais vous verrez que d'ailleurs, dans la plupart des cas de triangulaire,
05:51on sera devant les macronistes.
05:52Donc c'est plutôt à eux que se posera question.
05:54Nous, nous sommes clairs sur le sujet.
05:55Eux, pour l'instant, je suis assez paniquée de ce qu'ils racontent.
05:58– Vous ne pensez pas très clair ?
05:58– Si, si, je suis très claire.
05:59Je vous l'ai dit que je l'ai toujours fait, que je le ferai toujours.
06:01Donc je ne peux pas être beaucoup plus claire que ça.
06:03– Alors on ne doit pas rentrer dans le détail des circonscriptions,
06:05mais quand même, vous, vous n'y allez pas aux élections législatives ?
06:07– Si, je suis candidate suppléante.
06:08J'étais hier sur le marché, je serai ce soir en meeting à Drocour,
06:11à côté d'Énambaumont.
06:12– Donc vous n'êtes pas dans une position éligible ?
06:14Vous n'y croyez pas assez pour y aller en fait ?
06:16– Vous savez bien que sur cette circonscription,
06:17même que j'aurais été titulaire,
06:19je n'aurais pas spécialement été dans une position éligible.
06:21Je pense que c'est une des circonscriptions les plus dures de France.
06:23J'aurais pu faire le choix d'aller sur une circonscription plus facile,
06:27mais très sincèrement, mon engagement politique vient de cette ville,
06:30vient de ce territoire.
06:31Je ne serais sans doute pas secrétaire nationale des écologies
06:33si je n'y étais pas née, si je ne m'étais pas engagée.
06:36Donc je veux le meilleur pour cette circonscription.
06:38Il se trouve qu'en tant que chef de parti,
06:39je ne pouvais pas me consacrer à plein temps à cette campagne,
06:41donc j'ai laissé Samira Lahal,
06:43avec qui je milite depuis plus de 15 ans, qui est socialiste.
06:45– Attention, vous êtes en train de nous mettre dans le rouge
06:47avec le gendarme des médias.
06:48On ne doit pas parler des circonscriptions.
06:50– Je t'étais vraiment sur le principe d'y aller ou de ne pas y aller, Marine.
06:54– Je peux citer l'autre candidate, elle s'appelle Marine Le Pen,
06:56comme ça on l'a tous fait.
06:58Mais très sincèrement, je suis en campagne.
06:59Je suis très contente d'être suppléante
07:01parce que j'aurais culpabilisé beaucoup.
07:03Je ne me serais pas sentie à ma place
07:04sans mener cette campagne aussi sur le terrain.
07:06C'est ce que j'ai fait hier, c'est ce que je ferai ce soir.
07:08Et voilà, c'est important que les chefs de parti se battent.
07:11– Une question justement à propos des relations que vous avez
07:14avec un autre parti qui fait partie du nouveau Front de Gauche,
07:18du nouveau Front populaire, c'est-à-dire la France insoumise.
07:22Il y a une semaine, vous parliez de purges
07:25quand la France insoumise a refusé d'investir,
07:29d'écarter cinq personnalités, cinq députés.
07:31– Ce n'est pas spécialement moi qui en ai parlé.
07:33– Mais vous disiez que c'était quasiment un scandale,
07:36qu'il fallait se réunir.
07:38Et puis, pas grand-chose n'est sorti de votre bouche très concrètement.
07:44Il y a ceux qui ont été écartés, ils sont cinq.
07:46Est-ce que vous souhaitez leur victoire contre la France insoumise ?
07:51– Alors, première chose, ce n'est pas moi qui ai parlé de purges.
07:53Et je pense que les mots ont un sens dans l'histoire et qu'il faut les manier avec précaution.
07:57Deuxièmement, vous dites que j'ai eu des mots forts.
07:59Oui, parce que je pense que dans le politique, il faut dire ce qu'on pense.
08:02Et que ce que j'avais à dire sur le sujet, je l'ai dit.
08:04Troisièmement, vous me dites que je n'ai pas dit grand-chose.
08:06Sauf qu'en fait, vous dites que j'ai eu des mots forts.
08:07Donc, ça montre que je me suis quand même exprimée sur le sujet.
08:09– Au moment où ils ont été écartés, mais plus depuis une semaine.
08:13– Oui, parce que je pense que dans la campagne,
08:15nous devons parler de fond de nos propositions,
08:17qu'on aura peut-être dans quinze jours un Premier ministre d'extrême droite
08:19et que ça va nous appeler à la hauteur.
08:21Franchement, on ne peut pas passer toute la campagne à être nombriliste
08:24et à parler de tout ce qui nous dérange, sinon on n'y arrive pas.
08:27– Marine Tondelier, c'était sur France Info, le 15 juin,
08:29vous avez employé le mot de purge pour parler justement de ce qu'avait fait la France Insoumise.
08:35– J'en ai parlé d'ailleurs sur une autre chaîne aussi, le jour même.
08:38– Juste d'un mot en l'occurrence,
08:41est-ce que vous souhaitez par exemple la victoire d'Alexis Corbière ?
08:44– Mais ce n'est pas le sujet. – Oui, non.
08:45– Je souhaite la victoire du Front Populaire.
08:47Et je souhaite qu'un maximum de députés soient élus.
08:49– Ah non, pas d'Alexis Corbière, puisqu'il n'est pas investi par la France Insoumise.
08:52– Je souhaite qu'il y ait un maximum de députés de gauche et écologistes
08:55à l'Assemblée Nationale.
08:56Et je vais vous dire, je ne vais pas passer ma campagne à commencer les faits et gestes
08:59des uns et des autres.
09:00Je ne suis pas membre du groupe local de Montreuil.
09:01Je leur souhaite bon courage, mais c'est de quelque chose d'un peu plus grand
09:04dont je dois m'occuper en ce moment, c'est-à-dire faire gagner pour qu'on puisse gouverner.
09:07– Donc vous ne choisissez pas, puisque je dois respecter les règles de l'ARCOM,
09:12je dois citer donc tous les autres candidats de la 7e circonscription.
09:16– Vous vous êtes mis dans la mouise vous-même.
09:17– Pas du tout, ce n'est pas la mouise, ça va prendre très peu de temps.
09:19– Sabrina Ali Benali qui a été officiellement investie par LFI, Yannick Dutertre, Alexis
09:25Corbière, Sébastien Atlani, Aurélie Jochot, Françoise Trova, Pauline Breteau, Eric Wareg,
09:32Antoine Toch, Elsa Caudron, voilà qui est fait.
09:35– C'est fait.
09:36– Et en tout cas, on ne sait pas donc si vous souhaitez la victoire d'Alexis Corbière.
09:39– Je peux vous dire que les électeurs de Montreuil ont de la chance d'être sur une
09:42circonscription dont ils sont sûrs que quoi qu'il arrive, elle finira à gauche.
09:45– Puisqu'on est parti sur les questions politiques, Marine Tourdelier, on voudrait
09:48faire avec vous le portrait d'un futur Premier ministre si le nouveau Front Populaire l'emportait.
09:53Comment serait-il désigné ? Par un vote comme le demande Olivier Faure au Parti Socialiste
09:58ou désigné par le parti qui a le plus de représentants à l'Assemblée Nationale
10:02comme le dit Manuel Bompard à la France Insoumise ?
10:03– C'est encore une question qui demande je pense de la hauteur.
10:06Premièrement, il y a une bonne nouvelle, c'est que tout le monde est d'accord pour se dire
10:09qu'il faut désigner le Premier ministre après l'élection.
10:12C'est le sens, d'ailleurs c'est la logique institutionnelle de la France et toutes celles
10:15et ceux qui essayent de faire autrement, c'est pour des petits calculs politiciens.
10:18On voit évidemment que mes collègues, chacun essaye d'inventer le mode de scrutin qui
10:22va arranger sa famille politique et c'est logique de faire comme ça.
10:25Chez les écologistes, on a une logique autre qui est de se dire quel est le bon portrait
10:31robot en fait pour le poste ? Nous pensons que premièrement, il faut une personne évidemment
10:35qui ait l'expérience et les compétences, ça paraît logique et il y en a beaucoup
10:38dans notre famille politique écologiste et dans le nouveau Front Populaire.
10:40Il faut aussi une personne qui évidemment soit attachée au programme de notre coalition,
10:45qui soit alignée avec ce programme, qui soit à l'aise, que ça lui plaise, que ça lui
10:48plaît et qu'elle soit en mesure de l'incarner sincèrement.
10:50Il faut évidemment quelqu'un qui sache rassembler, apaiser le pays.
10:55Ça va vous en tirer les conséquences que vous voulez, je pense que chacun aura un jugement.
10:58Moi je vous donne des critères objectifs, chacun les analyse ensuite de manière subjective
11:02mais vous voyez, on est le pays dans un tel état qu'on a besoin vraiment de l'apaiser,
11:06de le rassembler.
11:07Et puis aussi, il faut quelqu'un qui soit soutenu par toutes les composantes du Front
11:12Populaire.
11:13C'est un choix qui va 100% bien à quelqu'un et qui fait hurler une autre partie de la
11:19majorité.
11:20Il faut que ce soit quelqu'un qui fédère au sein du camp du Front Populaire.
11:23Ça ne peut pas être Jean-Luc Mélenchon.
11:24Mais vous savez, pour moi, ce n'est pas une question parce qu'il y a des gens qui
11:27ont dit qu'ils ne voulaient surtout pas que ce soit lui et lui-même, Jean-Luc Mélenchon
11:30a dit qu'il ne voulait pas s'imposer.
11:31Donc pour moi, cette question a fait l'objet d'une convergence, c'est réglé au consensus
11:36et pour moi déjà tranché.
11:37C'est mon avis personnel.
11:38Donc c'est sans lui ?
11:39Sans lui, il est là.
11:40Il y a François Hollande, il y a plein de gens, mais pour moi, il n'est de fait pas
11:45candidat à ce poste.
11:46C'est en tout cas ce que j'ai compris.
11:47Candidat à ce poste, mais pour poursuivre la question de Marion dont vous disiez que
11:52vous ne vouliez pas quasiment y répondre, c'est beaucoup d'auditeurs qui sont sur
11:57l'application et qui vous interrogent sur Jean-Luc Mélenchon et qui vous demandent
12:02comment vous pouvez faire alliance avec lui.
12:05Et d'ailleurs, on va aller au standard.
12:08Bonjour Marc !
12:09Bonjour !
12:10Vous avez une question pour Marine Tourdelier ?
12:12Oui, tout à fait.
12:13Je voulais tout simplement lui poser la question, y aurait-il un moyen d'évincer Jean-Luc
12:21Mélenchon de la formation de gauche qui se réunit ? Car à mon avis, il est un peu
12:30le point noir et fait naître des réticences par rapport à cette union.
12:39Merci Marc !
12:40Donc voilà, la question est posée.
12:42Comme pour beaucoup d'auditeurs, comment serait-il possible d'évincer Monsieur Mélenchon
12:46de ce rassemblement populaire ?
12:47Écoutez, moi je ne suis ni la porte-parole ni l'avocate de Jean-Luc Mélenchon, donc
12:51je pense que c'est à lui ou à la France Insoumise qu'il faut poser la question.
12:54Le Front Populaire est né parce qu'on était dans un moment inédit de l'Histoire.
12:58D'ailleurs, en 1936, il allait des communistes et des communistes de 1936 jusqu'à Dalallier
13:04qui était centriste.
13:05Les mêmes questions se sont posées à l'époque et l'avènement du Front Populaire a permis
13:08de faire la semaine de travail à 40 heures, de faire les congés payés pour la première
13:11fois en France.
13:12Voilà, nous avons fait ce parti pris d'avoir le rassemblement le plus large possible qui
13:18va de Philippe Poutou à François Hollande.
13:20Alors je ne pense pas que François Hollande soit venu par amour de Jean-Luc Mélenchon,
13:25je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon soit venu par amour de François Hollande, mais
13:28nous sommes là ensemble et ça fonctionne.
13:30Ça fonctionne parce que les sondages montrent que beaucoup de Français sont prêts à voter
13:33pour ce rassemblement, que les voix s'additionnent, elles ne se soustraient pas et que les certitudes
13:37de vote sont très élevées.
13:38Donc j'entends, en fait si on commence à se dire tous les problèmes auxquels on pourrait
13:43penser pour maintenant, pour le présent, pour l'avenir, alors on n'aura que des problèmes.
13:46Si on pense qu'on veut et même qu'on doit y arriver, je dirais parce que c'est quand
13:49même un résultat qui nous oblige, alors nous y parviendrons, c'est l'état d'esprit
13:52que j'ai choisi.
13:53Ça n'enlève rien à ce que je pense, ça n'enlève rien à ce que j'ai pu dire dans
13:56le passé, ça n'enlève rien à ce que je pourrais dire dans l'avenir, mais au moment
13:59où nous sommes, on a deux priorités, faire campagne pour gagner puis gouverner.
14:04Et parlons du programme, justement.
14:05Et parlons du programme, notamment du programme économique, puisqu'il a été présenté
14:09un peu chiffré hier par les membres du Nouveau Front Populaire.
14:14Donc, programme économique, hausse du SMIC, des salaires des fonctionnaires, des allocations
14:18logements, blocage de certains prix, des indemnités des fonctionnaires, excusez-moi, blocage de
14:23certains prix, dépenses estimées à 150 milliards d'euros d'ici la fin 2027, financées par
14:29des hausses d'impôts, plus de tranches d'imposition à un impôt sur la fortune avec composantes
14:33climatiques.
14:34Vous n'avez pas peur de faire fuir les plus riches, les chefs d'entreprises ? Peut-être
14:39que je vous pose la question parce que le président du MEDEF lui-même renvoie votre
14:42programme dos-à-dos avec celui du RN en termes de crédibilité.
14:45Alors premièrement, il faut se rappeler aussi du Front Populaire, l'histoire c'est souvent
14:50intéressant.
14:51En 1936, quand on explique qu'on va passer de 48 heures de travail par semaine à 40
14:56heures, il y a des éditorialistes, il y a des dessins de presse qui montrent vraiment
15:00la faillite morale, la misère, le chômage, l'effondrement économique de la France
15:04si on fait ça.
15:05Et puis ça a été fait, et puis on l'a même fait plus, on a fait la semaine de 35
15:08heures, peut-être un jour la semaine de 32 et ça s'est bien passé.
15:11C'est des progrès sociaux qu'on a arrachés et à chaque fois qu'il y a eu des progrès
15:13sociaux d'ampleur, ça a provoqué la panique des milieux financiers et des décideurs.
15:17C'est comme ça.
15:18Mais il va falloir les garder les chefs d'entreprises pour avoir de l'activité dans le pays.
15:20Vous avez raison.
15:21La deuxième chose c'est que nous avons chiffré ce programme, pas nous tout seuls
15:24sur un coin de table mais on l'a fait sérieusement, ça a pris du temps, quelques jours et quelques
15:27nuits je dois dire.
15:28Et on l'a fait avec des experts économiques, on l'a fait avec Esther Duflo qui est quand
15:32même prix Nobel d'économie, Mathieu Pigasse j'ai vu s'était exprimé, Mickaël Zemmour,
15:36enfin beaucoup d'économistes ont travaillé et s'associent à ce programme en disant
15:40qu'ils le soutiennent et que ça va le faire, pour reprendre leur mot.
15:44Ensuite, il faut… Vous voulez que j'arrête là ?
15:47Non, je veux donner la parole aux auditeurs.
15:49Allons-y, allons-y.
15:50Parce qu'il y a beaucoup de questions sur les points précis du programme.
15:53Ça allait marcher, que c'était chiffré, il n'y avait pas d'inquiétude à avoir
15:56de ce point de vue-là.
15:57Et 9 Français sur 10 ne paieront pas plus d'impôts avec notre programme, parce qu'on
16:00va chercher l'argent là où il est et faire une politique juste.
16:02La justice c'est un mot qui a manqué quand même ces derniers temps.
16:05Bonjour Emmanuel.
16:06Oui bonjour.
16:07Vous avez une question pour Marine Tondelier, une question précise justement sur le programme.
16:12Oui, une question très précise, alors en fait Madame Tondelier, j'aurais voulu savoir
16:16comment fait-on pour allier des gens qui sont d'un côté comme vous contre le nucléaire,
16:22des communistes qui sont favorables et des socialistes dont on ne connaît pas la position.
16:25Alors j'aimerais éviter justement, vous évitiez surtout, c'est la langue de bois
16:29comme vous venez de le faire depuis tout à l'heure, ça finit par être très écologique
16:32le bois, mais c'est pas terrible.
16:34Pas toujours, c'est pas bon pour la qualité de l'air de brûler du bois, je vous rappelle.
16:39Bon, merci Emmanuel pour votre question.
16:40Mais répondez déjà à la question.
16:42Ben oui, mais vous n'avez pas l'air de bonne humeur ce matin, mais je vais le faire
16:44quand même.
16:45En fait, si on avait pris tous les sujets qui nous divisent, en disant vraiment là-dessus
16:48personne ne bouge, on n'aurait pas bougé d'un iota et on n'aurait pas fait cette union.
16:51Donc oui, l'objectif était de faire l'union.
16:53Sur la question du nucléaire, on a fait un projet de mandature pour deux ans, puisque
16:58la présidentielle est en 2027.
16:59Et donc, en deux ans, c'est pas vrai que soit on ouvre un nouvel OPR, ça prend plus
17:04de 20 ans quand ça se passe bien, soit qu'on ferme une centrale nucléaire.
17:07Donc notre mandat pour les deux ans qui viennent est très clair, c'est d'accélérer le
17:11déploiement des énergies renouvelables, c'est bon pour le climat, c'est bon pour
17:14l'emploi, c'est bon pour l'énergie, et celles et ceux qui vous disent que le nucléaire
17:17va régler tous les problèmes de l'énergie en France vous mentent.
17:20C'est pas vrai.
17:21Les objectifs de l'accord de Paris, on doit les respecter pour 2030, la crise énergétique
17:25elle est maintenant, et donc si on attend un nouvel OPR, on résoudra jamais rien.
17:28On fait par contre quelque chose d'important, sur lequel tout le monde est d'accord dans
17:31le Front Populaire, c'est arrêter avec ce projet de fusion de l'ISN et de l'ARSN.
17:35J'en parle parce que c'est deux instances de sûreté nucléaire.
17:38On a eu l'occasion d'en parler sur le plan interne.
17:40Emmanuel Macron y passait en force là-dessus, c'est une erreur, nous reviendrons là-dessus.
17:44Parce que qu'on soit pro ou anti-nucléaire au sein du Front Populaire, on est tous d'accord
17:47pour dire que la sûreté nucléaire n'est pas négociable.
17:49Malgré le réchauffement et l'urgence climatique qu'on connaît, vos thématiques, les thématiques
17:54écologistes, elles ont l'air d'avoir du mal à être audibles dans la campagne.
17:59La preuve, le RN fait campagne contre la rénovation énergétique des logements, contre l'interdiction
18:05de la vente des voitures thermiques en 2035, ça c'était dans le cadre de la campagne européenne.
18:10C'est hypocrite parce que même les fabricants d'automobiles disent qu'ils y sont prêts,
18:13qu'ils ont commencé et qu'il ne faut surtout pas changer cette règle, parce qu'ils ont
18:16tout mis en œuvre pour aller vers ça, qu'industriellement ils ne sont pas capables de faire autrement.
18:19Mais parce que là, ils parlent aux électeurs, en réalité des électeurs qui ont souvent
18:24des voitures thermiques, qui sont guidées en priorité, on l'a vu dans tous les sondages,
18:27par leur pouvoir d'achat.
18:28Qu'est-ce que vous leur dites quand pour eux, le prix du carburant c'est un des premiers
18:32déterminants du vote, ou en tout cas du choix du candidat qu'ils vont désigner ?
18:35Ils ont raison d'être attachés au pouvoir d'achat, et d'ailleurs le Front Populaire
18:39va faire un plan d'urgence, donc 25 milliards dès cet été pour le pouvoir d'achat et
18:43jusqu'à 90 milliards par an à plein régime en 2027.
18:46Et l'écologie là-dedans ?
18:47Il y aura des mesures partout, oui mais vous me posez les dents en même temps, je réponds
18:49en même temps.
18:50Sur l'écologie, je suis d'accord avec vous et je le regrette pour dire qu'on n'en
18:54parle pas beaucoup dans cette campagne législative, où on n'a quand même pas le temps de parler
18:57de grand-chose vu qu'elle va très vite.
18:58Mais dans le programme du Front Populaire, il y a des pas qui ont été faits, qui sont
19:01des combats historiques écologistes, qui ont ému beaucoup d'écolos qui disent « mais
19:05vous avez réussi à écrire ça dans un programme avec des communistes et des socialistes, bravo
19:08et merci ». Je vous donne un exemple, sur les grands projets autoroutiers, on ne manque
19:12pas d'autoroutes en France, on est le pays d'Europe qui a le plus de kilomètres d'autoroutes
19:15par habitant et en nombre de kilomètres brut.
19:18Donc vous voyez, évidemment qu'il faut des routes, évidemment qu'il faut les entretenir,
19:22en construire des nouvelles qui vont coûter très cher et que d'ailleurs on n'aura
19:24pas les moyens d'emprunter, ça ne sert à rien.
19:25On n'a pas juste mis fin dans ce programme au projet de la 69 qui a été très concessé
19:30dans le Sud, mais à tous les nouveaux projets autoroutiers.
19:32Deuxièmement, on fait un moratoire sur les projets de Méga-Bassines qui là aussi étaient
19:35très contestés et sont des fausses bonnes solutions.
19:37On fait un moratoire sur les fermes-usines.
19:39Mais tout ça, ça ne va pas résoudre par exemple le problème de mobilité des gens.
19:42Bah si, parce que tout l'argent public que vous ne mettez pas dans des autoroutes ou
19:45dans des méga-bassines, vous pouvez le mettre dans des trains.
19:47Et quand le gouvernement avait annoncé un plan de 100 milliards pour le train, on était
19:51tous très contents, sauf qu'il n'a pas vu le jour.
19:53Quand ils ont annoncé des milliards pour la rénovation thermique des logements, vous
19:57voyez bien qu'au moment où ils ont dû faire des économies et sabrer 10 milliards
20:00d'euros de dépenses, il y en a eu deux pour l'écologie et un sur la rénovation
20:04thermique des logements.
20:05Parce qu'en 2024, ils ont renoncé à rénover 150 000 logements, c'est l'équivalent
20:09de toute la ville de Lille ou de toute la ville de Rennes.
20:11Et donc Jordan Bardella, qui vous dit que lui ne trouve pas ça important, c'est qu'il
20:14est hostile au pouvoir d'achat des Français, qui veulent qu'ils continuent à vivre dans
20:17des passoires thermiques l'hiver et dans des bouloirs thermiques l'été, qu'ils
20:20veulent que leurs factures continuent à exploser.
20:22Et donc, à un moment, je trouve ça assez cynique, lâche, hypocrite, et je combattrai
20:26ça autant qu'il le faudra.

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