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00:00— Bonjour Fabien Roussel. — Bonjour M. Barberot, bonjour France Bleu Nord, bonjour à tous vos auditeurs.
00:05— Vous portez donc les couleurs du nouveau front populaire dans cette circonscription.
00:08On va parler dans un instant de cette alliance à gauche, évidemment.
00:12D'abord votre territoire autour de Saint-Amand-les-Eaux.
00:15Le candidat du RN dit ce matin que vous êtes peu présent à l'Assemblée nationale. Vous lui répondez quoi ?
00:21— Je réponds que le dernier texte que j'ai défendu, c'est un texte visant à prendre en charge
00:28la totalité des soins liés au cancer du sein. C'est un texte de loi important.
00:34Et donc ça illustre notamment ce que je peux défendre à l'Assemblée nationale.
00:39C'est l'humain d'abord. C'est au cœur de mon combat.
00:42Et voilà. Après, les gens vont lire le bilan que je présente dans le journal que je distribue en ce moment.
00:48Et je pense que j'ai été un député actif et qui a défendu le monde du travail.
00:54— Ce texte qui a dû s'interrompre à cause de la dissolution, ça veut dire que vous le reporterez à nouveau si vous êtes réélu ?
00:59— Bien sûr, puisque le cancer du sein est un cancer qui est le plus mortel et qui touche l'intimité des femmes à leur corps.
01:11Et malheureusement, il coûte cher. Et c'est insupportable. La sécurité sociale doit être garantie pour toutes et tous.
01:19Et c'est pour cela que nous voulons pouvoir faire en sorte que l'ensemble des soins, prise en charge des perruques, la reconstruction mammaire, etc., soient prises en charge totalement.
01:31C'est un beau combat que j'entends mener, y compris dans la prochaine législature.
01:35— Le RN plus reconquête aux dernières élections européennes. Dans votre circonscription, ça totalise 52% des voix.
01:42Ça veut dire une poussée très importante de l'extrême-droite dans votre circonscription.
01:47Comment vous l'entendez ? Comment vous voulez répondre à cela ?
01:51— D'abord, il y a une colère énorme dans le pays. Et c'est le bilan d'Emmanuel Macron, d'abord.
01:5810 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. La smicardisation de la France.
02:03C'est-à-dire on est passé de 12% de personnes survivantes avec un smic en 2017 à 17% aujourd'hui.
02:11Et puis un nombre incroyable de retraités ayant moins de 1 000 euros pour vivre avec des factures qui augmentent.
02:17Alors cette colère, elle est palpable. Et là, quand je discute avec les gens, je me fais attraper là-dessus.
02:23J'ai une retraitée en pleurs devant moi parce qu'elle a encore des médicaments à prendre qui coûtent cher, qui ne sont pas pris en charge.
02:32Elle a 800 euros net par mois de pension. Elle n'en peut plus. Ça, c'est le sujet.
02:37Et la colère, elle déborde là-dessus. Eh bien, je dis aux électeurs, aux électrices, le Rassemblement national n'apporte aucune réponse là-dessus.
02:46Les seuls à dire qu'il faut augmenter les retraites et les petites retraites, d'abord, les seuls à porter ça, c'est justement le nouveau front populaire.
02:55C'est nous, la gauche, l'union de la gauche. On veut mettre le pouvoir d'achat, la hausse des salaires et des retraites au cœur, au cœur de la prochaine législature.
03:03Et les premières mesures que nous prendrons, ce sera là-dessus.
03:06— On va y revenir dans un instant. Je précise qu'on retrouve sur francebleu.fr l'ensemble des candidats pour cette 20e circonscription du Nord.
03:14Emmanuel Macron a écrit une lettre aux Français hier, à une semaine du premier tour.
03:18« La manière de gouverner doit changer profondément », dit-il, notamment si la majorité présidentielle devait remporter ce scrutin.
03:27Est-ce qu'il en est encore capable de changer sa manière de gouverner, Emmanuel Macron ?
03:31— Emmanuel Macron est battu, abattu, isolé. Et la lettre qu'il écrit aux Français n'apporte aucune idée nouvelle.
03:40Son bilan est catastrophique. Et le fait même, là, qu'il ait pris la décision de dissoudre l'Assemblée nationale,
03:46c'est une décision brutale qui déboussole complètement nos concitoyens, nos concitoyennes, à la veille des vacances, à la veille des Jeux olympiques.
03:55Franchement, plus il parle, plus il fait perdre son camp.
04:00Et en plus, il n'apporte aucune mesure, là, pour répondre à la question du pouvoir d'achat des Français, des services publics, de l'école, de la santé.
04:08Il est temps que ça change. Il est temps que ça change, et alors saisissons cette élection comme une chance, pour que ça change vraiment,
04:15et que demain, les Français rapidement voient que leur pouvoir d'achat augmente, que les factures baissent,
04:21qu'il y ait enfin une meilleure répartition des richesses, que les petits payent petit, que les gros payent gros.
04:26C'est le cœur du combat de la gauche qui a été toujours notre combat, une meilleure répartition des richesses.
04:31– Et vous avez inscrit dans ce programme du nouveau Front populaire que vous avez présenté il y a quelques jours.
04:36Le programme, vous dites, c'est l'essentiel, mais animer ce programme, ce n'est pas non plus anecdotique.
04:42Qui pour diriger une alliance de gauche si elle remporte les élections législatives ?
04:46Jean-Luc Mélenchon a encore redit ce week-end qu'il avait l'intention de gouverner ce pays.
04:52Est-ce qu'il est l'homme du consensus ?
04:55– Non, et je dis clairement, et je le dis à Jean-Luc Mélenchon,
04:59personne ne peut s'auto-proclamer Premier ministre.
05:03Il y a d'abord un premier tour, il y a ensuite un second tour,
05:07et je dis à Jean-Luc Mélenchon que la décision de choisir un Premier ministre,
05:14le moment venu, se fera avec les députés élus par le nouveau Front populaire.
05:20– Tous les députés ?
05:21– Tous les députés élus par le nouveau Front populaire,
05:25et les cinq formations politiques qui, depuis plus de dix jours maintenant,
05:30travaillent ensemble nuit et jour sur son programme, sur le chiffrage du programme.
05:36Et je le dis aux auditeurs, aux auditrices,
05:39Jean-Luc Mélenchon n'a jamais été présent dans ces discussions,
05:43il n'est pas dans le nouveau Front populaire, il n'est pas là.
05:47Alors, M. Macron peut agiter Jean-Luc Mélenchon comme un chiffon rouge,
05:52et tout le monde foncer dedans, je dis clairement à nos auditeurs,
05:56aux auditrices, que Jean-Luc Mélenchon n'est pas dans le paysage politique
05:59du nouveau Front populaire, voilà.
06:01Les députés du nouveau Front populaire, demain,
06:04décideront qui est la personnalité la plus rassembleuse
06:08pour construire un Parlement apaisé, une République apaisée,
06:13parce que les Français ont besoin de ça,
06:15et ils ont besoin d'un Parlement où le dialogue sera le maître mot
06:19pour construire les réponses que les Français attendent.
06:22– 7h51, vous êtes sur France Bleu Nord,
06:24notre invité ce matin est Fabien Roussel, secrétaire nationale du Parti communiste
06:27et candidat aux élections législatives dans la 20ème circonscription du Nord.
06:31Regardons maintenant votre programme,
06:33certains économistes promettent un chaos économique et budgétaire
06:36en cas de victoire du nouveau Front populaire,
06:39avec l'abrogation de la réforme des retraites,
06:41celle de la réforme de l'assurance chômage,
06:43la hausse du SMIC est à 1 600 euros net,
06:45vous l'évoquiez à l'instant, est-ce que c'est supportable
06:48pour une petite entreprise un bon de 14% pour les salaires ?
06:54– C'est essentiel, mais c'est essentiel pour les hommes,
06:58les femmes qui aujourd'hui travaillent, travaillent durement
07:01et qui n'arrivent pas à vivre décemment de leur travail.
07:04Quand on dit qu'il faut revaloriser le travail,
07:06ça passe d'abord par un salaire qui permette de vivre dignement
07:10et payer les factures, partir en vacances, élever ses enfants correctement,
07:14voilà, être respecté par le travail.
07:17Et donc nous disons que les grandes entreprises,
07:19celles du CAC 40, celles qui versent des dividendes,
07:22ont largement les moyens de supporter une hausse des salaires.
07:25Et les petites entreprises, nous les accompagnerons.
07:28Il y a aujourd'hui à peu près 200 milliards d'euros d'aides publiques
07:32que le gouvernement d'Emmanuel Macron distribue comme ça,
07:35sans aucun critère, y compris les grandes entreprises en bénéficient.
07:39Eh bien nous, nous disons, finies les aides aux grandes entreprises,
07:42nous allons accompagner les TPE, les PME, les artisans, les commerçants,
07:46pour leur permettre d'absorber cette hausse des salaires.
07:50Et puis je leur dis...
07:51– Avec des exonérations de cotisations sociales ?
07:53– Non, les cotisations sociales, nous en avons besoin,
07:55pour financer la prise en charge des cancers, le cancer du sein notamment.
07:58Nous avons besoin de ces cotisations sociales pour payer la retraite.
08:01Comment on va augmenter les retraites ?
08:03Mais justement, en augmentant les salaires,
08:05il y a plus de cotisations qui rentrent dans les caisses de la Sécu,
08:08et ça permet d'augmenter les retraites,
08:10de prendre en charge la santé pour toutes et pour tous,
08:13de prendre en charge les accidents du travail.
08:15C'est ça la sécurité sociale, c'est une protection sociale.
08:17Nous avons besoin de cotisations, les petites et moyennes entreprises,
08:20nous les aiderons avec un fonds d'aide, de compensation, qui les aidera.
08:24Il y aura aussi la baisse des factures énergétiques,
08:27puisque nous nous engageons là-dessus.
08:29Et puis enfin, un meilleur salaire pour tous les Français,
08:32c'est plus de travail pour les entreprises, c'est plus d'activité.
08:35On va renouveler son électro-ménager,
08:38on s'achètera des gâteaux à la boulangerie,
08:40on va vivre mieux, c'est ça.
08:41– Il y aura un cercle vertueux.
08:42– Mais c'est le cercle vertueux de la relance de l'économie
08:45par la consommation et la hausse des salaires et des retraites.
08:48– Il y a 6 EPR qui étaient programmées,
08:51que le Président de la République souhaitait construire
08:53d'ici une vingtaine d'années en France,
08:55ça n'apparaît pas dans votre programme.
08:57Est-ce que vous, vous voulez maintenir notamment
08:59les 2 EPR prévues à Gravelines ?
09:01– Oui, bien sûr, et nous en avons parlé dans le cadre des discussions
09:05que nous avons eues avec l'ensemble des responsables
09:09des partis du Front populaire, on en a parlé bien sûr.
09:11– Mais vous êtes seul ?
09:12– Non, je ne suis pas seul, j'ai mis ce sujet sur la table
09:15et nous avons pris une décision, c'est que dès les élections passées
09:20et si nous avons la possibilité de construire ce gouvernement
09:24comme je le souhaite, nous mettrons cette question au Parlement,
09:29au cœur de l'Assemblée nationale et je suis sûr
09:31que nous construirons une majorité, il y aura une majorité
09:34pour confirmer les engagements en faveur du nucléaire et du renouvelable
09:39parce que si à gauche tout le monde n'est pas d'accord,
09:42je pense notamment à mes amis écologistes,
09:44en tout cas chez d'autres députés du centre et à droite notamment,
09:49il y a un accord large pour poursuivre les investissements dans le nucléaire.
09:52– Et selon les thèmes, vous irez chercher des majorités ailleurs,
09:54pas forcément de votre bord politique.
09:56– Mais le propre du Parlement, c'est la construction,
10:00le dialogue et dans l'intérêt général.
10:02Et je suis moi pour défendre l'intérêt général
10:05et investir dans le nucléaire et dans le renouvelable,
10:08c'est indispensable pour que la France tienne ses engagements
10:11en faveur du climat et permette de baisser les factures d'électricité,
10:16notamment avec une électricité décarbonée.
10:18Et donc nous mettrons ce sujet tout de suite au Parlement
10:21pour confirmer la loi de programmation énergétique
10:24et confirmer les engagements qui ont été pris sous le précédent gouvernement.
10:28– Merci Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français
10:33et candidat à sa réélection dans la 20ème circonscription du Nord.