Également qualifiés de « polluants éternels », les PFAS sont des molécules qui se dégradent très difficilement dans la nature et posent de véritables problèmes pour la santé et l’environnement. Leur détection est encore un défi complexe qui nécessite des équipements coûteux. Des chercheurs en biomimétisme se sont alors tournés vers une technologie inspirée des embruns marins.
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00:00Et c'est le moment de notre rendez-vous avec le biomimétisme, comment la nature nous inspire.
00:10On en parle avec Anthony Pensard, expert études et conceptions bio, inspiré chez Bioxégie.
00:15Bonjour Anthony.
00:16Aujourd'hui, notre sujet, ce sont les PFAS, ces produits chimiques toxiques et polluants.
00:22Expliquez-nous déjà de quoi on parle précisément et quels défis posent ces PFAS ?
00:30Oui, donc les PFAS, on ne font pas mal parler d'eux en ce moment, c'est en fait une famille
00:35de molécules appelées plus classiquement polluants internels, ça regroupe en fait
00:406000 molécules différentes qui sont largement utilisées dans l'industrie et qui, on se
00:45rend compte, s'accumulent dans l'environnement de façon durable et posent vraiment des problèmes
00:49de santé.
00:50Donc c'est un véritable problème d'actualité car on s'en est rendu compte depuis quelques
00:55années et c'est assez difficile de trouver des solutions.
00:57Pourquoi en fait ? D'où viennent-ils ces PFAS ? En fait, ils sont très largement utilisés
01:01dans l'industrie parce qu'ils sont très pratiques du point de vue de l'ingénieur,
01:05ils sont anti-adhésifs, imperméabilisants, émulsifiants, ils résistent à des très
01:08fortes chaleurs, ils sont très résistants chimiquement.
01:10Donc c'est très pratique, on en fait classiquement des revêtements d'ustensiles de cuisine,
01:16Teflon est assez connu comme exemple, les mousses, les extincteurs à incendie, les
01:19imperméabilisants pour textiles comme le Gore-Tex et il y en a même derrière sous
01:23les skis, ce qui fait que cette pollution se retrouve absolument partout, même dans
01:26les oeufs les plus purs de Haute-Montagne par exemple.
01:28Oui, alors bon, donc il faut trouver une solution et vous, vous êtes allé regarder, enfin
01:32en tout cas dans le secteur du biomimétisme, on est allé regarder du côté des embruns
01:36marins.
01:37C'est ça, tout à fait, donc effectivement le biomimétisme c'est regarder comment la
01:42nature résout des problèmes et là on a ce problème d'épiphases qui se répandent
01:46dans l'environnement de façon extrêmement efficace et qui sont difficiles à détecter
01:51et à supprimer et on peut se demander comment dans la nature on supprime les déchets.
01:55Donc on a tendance à dire en général que dans la nature il n'y a pas vraiment de déchets
01:59car tout est revalorisé mais finalement localement il peut y avoir des endroits où s'accumulent
02:03des déchets qui empêchent le développement de la vie.
02:05C'est le cas par exemple dans les milieux marins où on peut avoir un excès en fait
02:09de matière organique localement qui va venir un peu asphyxier la vie donc sous l'eau par
02:14exemple et dans ces cas-là, la façon dont les océans sont régulés pour permettre
02:19d'oxygéner les milieux et d'évacuer ces déchets c'est en fait les embruns, le vent,
02:25les mouvements des vagues va permettre l'oxygénation via la création de bulles donc dans ce qui
02:31vont aller capter tous ces déchets organiques finalement qui ont tendance à être hydrophobes
02:36c'est-à-dire repoussés par l'eau, ils vont être piégés par les bulles et ramenés
02:39par la surface par le fait que les bulles bien sûr remontent dans l'eau un peu comme
02:42l'écume des pâtes pourrait piéger une sorte de mousse sur la surface d'une casserole,
02:47ça permet donc de nettoyer les écosystèmes et ça peut vous permettre aussi des chercheurs
02:51ont eu cette idée là assez géniale de s'inspirer de comment ces écosystèmes se régulent pour
02:55filtrer et concentrer finalement l'épiphase. Parlez-nous de la technologie qui est née
03:02justement de cette observation du fonctionnement des embruns marins. Pour donner un poil de
03:09contact les chercheurs cherchaient à détecter l'épiphase qui sont extrêmement durs à détecter
03:12en plus il y en a 6000 comme on l'a dit donc ils cherchaient à augmenter leur concentration
03:16pour faire ça ils se sont inspirés des embruns, ils ont pris un bac d'eau avec de l'épiphase
03:20comme l'eau potable on a souvent malheureusement, ils ont ensuite créé un électrolyseur en bas,
03:25c'est-à-dire qu'ils vont passer un courant électrique fort qui va transformer l'eau
03:28en gaz, en hydrogène, en antioxygène qui va ensuite créer des bulles, remonter,
03:32sur le chemin elles vont capter en fait l'épiphase, ces bulles, exactement comme les embruns capteraient
03:38les matières organiques et en arrivant à la surface elles vont soit exploser soit juste
03:44rester à la surface, dans tous les cas en fait l'épiphase vont se retrouver fortement
03:47concentrée et en particulier sur une plaque qui est posée au dessus de la surface de l'eau,
03:51les projections vont être extrêmement riches en épiphases ce qui permet d'enrichir en termes
03:55de concentration d'un facteur 1000 par rapport à la quantité d'épiphases initialement présente
04:00en solution, ce qui est bien sûr extrêmement utile pour être capable de détecter des quantités qui
04:04sont parfois infimes et c'est assez important parce que ça permet après de quantifier si
04:09des choses sont safe pour la consommation humaine, voire de poser des législations,
04:13ça permet vraiment d'agir sur ce problème. Merci beaucoup Anthony Pensard de Bioxégie et merci à
04:19tous nos téléspectateurs de nous suivre et puis merci pour vos questions aussi sur notre sujet
04:23principal du jour, à très bientôt sur la chaîne Bismarck.