Selon un sondage de l'Ifop, 41% des patrons envisagent de voter pour le Rassemblement national lors des prochaines élections législatives anticipées. Le parti d'extrême droite est le favori des intentions de vote pour gouverner la France pour les 5 prochaines années. Le premier tour est le 30 juin prochain.
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00:00Un ras-le-bol généralisé des chefs d'entreprise, Fred. C'est comme cela que justifie un responsable patronal le vote des patrons pour le Rassemblement National qui ne cesse de progresser élection après élection.
00:11Pour les patrons aussi, le tabou semble avoir sauté. Il y a eu un récent sondage de l'IFOP qui a interrogé les patrons.
00:18Ils sont plus de 40% à affirmer qu'ils mettront un bulletin Rassemblement National dans l'urne lors des prochaines législatives.
00:29Pour le parti présidentiel, on est à 15%. C'est un véritable camouflet. Emmanuel Macron était le candidat des chefs d'entreprise qu'il avait plébiscité en 2022.
00:38Ça ne semble plus être le cas.
00:39Qu'est-ce qui a changé en deux ans, Fred ?
00:41Vous savez, les patrons, c'est des Français comme les autres. Ils attendent plus d'autorité. Ils attendent une amélioration du pouvoir d'achat, un petit peu comme tout le monde.
00:48Alors, ils ont quand même des problématiques particulières qu'ils mettent en avant.
00:52D'abord, quand on parle de patrons, ce sont principalement des petits patrons, des artisans, des commerçants, notre boulanger de quartier.
00:59Ces petits patrons-là s'estiment ignorés dans les instances patronales. Ils veulent être plus entendus, qu'on apporte plus de solutions à leurs problèmes à eux.
01:07Ensuite, ils mettent en avant la multiplication des crises, les gilets jaunes, les manifs contre les retraites, les émeutes de juin dernier.
01:14Ils s'estiment toujours en première ligne et pas écoutés sur ces questions-là.
01:17Enfin, il y a deux thématiques très importantes qui sont aussi citées. La paperasse marre des formalités administratives, des normes.
01:25D'ailleurs, c'est ce que disaient les agriculteurs en janvier dernier. Les patrons disent la même chose.
01:29Et puis, il y a la question du manque de logement aussi, qui est source de problèmes pour l'embauche.
01:34Bref, vous voyez, autant de problèmes sur lesquels, selon eux, le gouvernement n'apporte aucune solution.
01:38Pourtant, le gouvernement se dit pro-business.
01:40Pro-business, exactement. C'est le cas, d'ailleurs. Rarement, un gouvernement n'aura été aussi pro-entreprise, aussi politique de l'offre.
01:46Depuis sept ans, on peut citer la baisse des impôts sur les bénéfices, l'impôt sur les sociétés, la baisse des impôts de production,
01:53l'assouplissement du code du travail, autant d'ailleurs de réformes qui avaient été critiquées pour être justement trop pro-business.
02:01Alors, les entreprises sont choyées depuis sept ans. D'ailleurs, ça s'est vu dans les baisses des chiffres du chômage,
02:07sans parler des aides durant le Covid ou durant l'inflation.
02:10Des milliards et des milliards d'euros ont été dépensés pour maintenir à flot ces entreprises.
02:14Les patrons ne sont pas reconnaissants. On peut se demander que si ça n'avait pas été fait, peut-être qu'ils ne seraient pas plus satisfaits.
02:20Alors, côté RN, est-ce qu'on est pro-business ? Il y a très peu, finalement, de mesures pour la compétitivité pour les entreprises.
02:27Il y a la baisse des impôts de production, la baisse de la TVA sur le carburant, ce qui n'est pas vraiment pro-business.
02:32Mais bon, ce sont des mesures qui ne sont pas financées, tout ça.
02:35Idem, la réforme, le retour à l'abrogation de la réforme des retraites, encore rappelé tout à l'heure par Jordan Bardella.
02:42Tout ça, c'est des dizaines de milliards d'euros qui ne sont a priori pas financés.
02:45Et quand on a des dizaines de milliards d'euros de cadeaux, qu'est-ce qu'on fait ?
02:48Soit on augmente les impôts derrière, soit on augmente les cotisations, soit les deux.
02:52Est-ce que ça répondra au ras-le-bol des patrons ? Ce sera à eux de répondre.
02:55Merci Fred.