Marie Bozzoni Egret (Vedettes de Paris): «Nous transformons progressivement notre flotte thermique en électrique»

  • il y a 3 mois
Cécile Desjardins reçoit Marie Bozzoni Egret, directrice générale Vedettes de Paris, en direct de la 15e édition de ParisMat à la Maison de la chimie.

Organisé par le CESAM en étroite collaboration avec le Comité d’organisation, le Rendez-vous ParisMat a pour objet de mettre en valeur les savoir-faire et les connaissances de l’ensemble des acteurs de l’Assurance Maritime, Transports et Aviation évoluant sur le marché français.

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Transcript
00:00Je suis très heureuse de vous retrouver sur ce plateau l'Opinion, l'AGFI, en direct de Paris Mat,
00:20le rendez-vous Paris Mat 2024. Je reçois Marie Bozzoni. Bonjour Marie. Bonjour. Marie,
00:26vous êtes directrice générale des Vedettes de Paris et par ailleurs engagée depuis de
00:30nombreuses années, si tant est que vous soyez, que ce soit possible dans la Convention des
00:36entreprises pour le climat. Alors pourquoi est-ce que le sujet du renouvellement des flottes est
00:42majeur aujourd'hui ? C'est tout le sujet de la décarbonation en fait et de l'impact qu'on peut
00:47avoir sur l'environnement et le climat de manière un petit peu plus précise. C'est effectivement
00:52un grand sujet d'avenir en fait pour la société. Ça concerne la flotte aérienne, la flotte maritime,
00:59la flotte fluviale, vous êtes vous-même représentant de la flotte fluviale. Alors
01:03peut-être un petit exemple, qu'est-ce que vous avez fait chez vous pour renouveler vos flottes ?
01:06Alors nous c'était relativement facile puisque nous on ne fait que des tours d'une heure en fait,
01:12de la navigation d'une heure. Donc ça paraissait relativement aisé de tout simplement rétrofiter
01:18nos bateaux, leur enlever leur moteur thermique pour mettre en place des moteurs électriques.
01:21Ça a été quand même un petit peu compliqué mais on y est arrivé et je pense que c'est beaucoup
01:25plus simple que pour d'autres types de trafic. C'est un peu compliqué, est-ce que c'est un peu
01:29cher aussi ? C'est un petit peu cher. Grosso modo il n'y a pas beaucoup d'écart entre renouveler
01:34juste les moteurs et renouveler sa flotte en fait. C'est assez marginal et pour nous ça
01:40représente quasiment une année de chiffre d'affaires. Vous l'avez fait sur toute votre
01:43flotte ou c'est progressif ? Alors on fait ça de manière progressive parce que la première
01:47chose c'est qu'en fait ça a été une première mondiale puisque néanmoins même si ça paraissait
01:52aisé des tours d'une heure, il faut quand même pouvoir recharger et donc on a mis en place des
01:56bornes de recharge rapide, ce qui est quand même une technologie toute nouvelle pour ce secteur-là.
02:00Ça n'avait jamais été utilisé. Donc on a d'abord commencé par faire un bateau qui a été livré
02:07là en février, il y a quelques mois, mis en exploitation. Mais néanmoins vu qu'on a vu que
02:11ça fonctionnait, on a envoyé deux autres bateaux au chantier l'automne dernier et l'hiver prochain,
02:17on en a envoyé un quatrième. Donc on aura quatre bateaux sur cinq en relativement peu de temps
02:22qui auront été rétrofités en 100% électriques. Si on élargit un peu le champ de la réflexion,
02:28quelles sont les grandes questions que doivent se poser aujourd'hui les spécialistes du transport ?
02:32Les grandes questions c'est tout simplement est-ce qu'on va toujours continuer à se déplacer autant
02:39pour si peu de temps et pour des raisons parfois futiles, au moins juste de loisirs et même pas de
02:48culture ? C'est un petit peu ça la grande question, en tout cas sur ce qui est déplacement lié au
02:53tourisme. Après sur le fret, j'ai un avis mais je suis moins spécialiste. Mais effectivement c'est
03:00ça les grandes questions. Pour moi je pense qu'il faut qu'on continue à pouvoir se déplacer et
03:04aller à la rencontre d'autres cultures parce que c'est ce qui fait qu'en se connaissant,
03:07on évite de se taper dessus. Mais néanmoins il faut le faire de manière intelligente et
03:11certainement pas avoir une consommation de transport telle qu'on peut avoir aujourd'hui,
03:16mais renouer un petit peu avec l'art du voyage et que d'ailleurs le déplacement fasse partie
03:22du voyage et que ce ne soit pas juste le pire moment du voyage. Si on tire les conséquences
03:28de cette grande question très directement sur votre activité, ce que ça veut dire que dans
03:33dix ans vous n'avez plus de raison d'être ? Effectivement, je suis confrontée, si on reprend
03:42un tout petit peu en arrière, je vois bien que dans mon activité je suis directement confrontée
03:46aux impacts météorologiques. Là on a eu une année très pluvieuse, le week-end dernier,
03:55donc le 23 juin, nous étions encore une fois en eau crue, une chose qui est assez étonnante. Là
03:59d'un coup il fait chaud, les touristes n'aiment pas ça parce qu'il fait trop chaud, donc ils
04:04préfèrent les musées climatisés. Nous on s'est posé la question de l'activité que nous avions,
04:11est-ce que nous serions capables de la mener comme ça, sans aucun changement, en pensant
04:16que les modes de consommation et les habitudes des voyageurs n'allaient pas changer. La météo fait
04:22que si, elles vont changer et donc à partir de ce moment-là c'est la question de savoir pourquoi
04:28on est là, qu'est-ce qu'on sait faire et quels sont les messages qu'on veut transmettre et l'apport
04:34qu'on veut avoir dans une vie en société auprès de tous. Et donc à partir de ce moment-là,
04:40c'est effectivement se dire qu'il faut aller, nous pour ce qui nous concerne, dans une forme
04:46d'éducation au voyage, pour que tout le monde soit bien conscient de la beauté du voyage en
04:53tant que tel, de l'importance de voyager, mais de voyager bien, de manière respectueuse,
04:57que ce soit des populations locales, de la nature, de son impact carbone et autres. Et donc ça,
05:02c'est un gros point. Et au-delà de ça, c'est même de se poser la question, comment on peut
05:06aussi devenir utile de manière locale et quels sont les services qu'on peut apporter, en plus de
05:13créer quelques emplois vis-à-vis de la société dans laquelle on évolue, localement. Et là,
05:18après, vous avez quatre heures. Non, mais c'était cinq minutes passionnantes,
05:24merci beaucoup Marine Bosén.

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