Les élections législatives seront-elles un tournant politique ? LFI et le RN sont-ils en mesure de faire tomber Emmanuel MACRON et de gouverner ? Le salut peut-il passer par les urnes ?
Pour en parler, l’invité spécial d’Eric Morillot est Junan Branco. Ce sulfureux et très médiatique avocat est un célèbre défenseur de nos grandes causes : du lanceur d’alertes de Wikileaks Julian Assange, aux antivax, en passant par les Gilets Jaunes. Il a écrit, entre autres, "13 pillards", qui est un précis de la macronie . Pour lui, "Ces êtres ne sont pas corrompus : ils sont la corruption". Il était venu à "Bistro Libertés" en 2023 pour la sortie de son livre "Coup d’Etat" qui aurait pu s’appeler “Révolution : mode d’emploi” car il nous expliquait comment prendre le contrôle des lieux clés pour mener à bien une révolution.
Un avocat de nos grandes causes qui veut renverser la macronie et se présente comme un pro de la rébellion… c’est l'invité idéal pour parler du tournant politique historique que connaît notre pays.
Pour en parler, l’invité spécial d’Eric Morillot est Junan Branco. Ce sulfureux et très médiatique avocat est un célèbre défenseur de nos grandes causes : du lanceur d’alertes de Wikileaks Julian Assange, aux antivax, en passant par les Gilets Jaunes. Il a écrit, entre autres, "13 pillards", qui est un précis de la macronie . Pour lui, "Ces êtres ne sont pas corrompus : ils sont la corruption". Il était venu à "Bistro Libertés" en 2023 pour la sortie de son livre "Coup d’Etat" qui aurait pu s’appeler “Révolution : mode d’emploi” car il nous expliquait comment prendre le contrôle des lieux clés pour mener à bien une révolution.
Un avocat de nos grandes causes qui veut renverser la macronie et se présente comme un pro de la rébellion… c’est l'invité idéal pour parler du tournant politique historique que connaît notre pays.
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00:00:00Le système tremble, jamais depuis l'existence de TVL,
00:00:04le pouvoir n'a été autant placé face à ses propres échecs.
00:00:08Ils ont conduit la France au désastre.
00:00:11Et pourtant les médias du système, dont vous assurez la survie financière malgré vous,
00:00:15pointe du doigt, n'ont pas cette élite toxique au pouvoir,
00:00:18mais le danger des extrêmes, comme ils disent.
00:00:22Ils obéissent aux ordres, ils vous intoxiquent, ils vous désarment.
00:00:26Sur TV Liberté, nous ne recevons de consignes de personne et nous n'en donnons à personne.
00:00:32Sur TV Liberté, nous vous livrons les clés et vous décidez.
00:00:37Mais pour vivre, TV Liberté doit compter sur votre soutien financier.
00:00:41Vous êtes la seule garantie de notre survie, alors je compte sur vous.
00:00:56Bienvenue sur Liberté, le débat libre et non conformiste.
00:01:24Après un tour d'actualité, place au grand débat sur le thème « Faut-il abattre la macronie et à quel prix ? »
00:01:37Pour en parler, l'invité spécial d'Éric Moriot est un docteur en droit international pénal,
00:01:47passé par Yel, le Quai d'Orsay et la Cour pénale internationale.
00:01:51Ce sulfureux et très médiatique avocat est un célèbre défenseur de nos grandes causes.
00:01:58Du lanceur d'alerte des Wikileaks, Julian Assange, aux antivax, en passant par les gilets jaunes.
00:02:06Il a écrit, entre autres, presse pillard qui est un précis de la macronie.
00:02:11Pour lui, ces êtres ne sont pas corrompus, ils sont la corruption.
00:02:16Il était venu à Bistro Liberté en 2023 pour la sortie de son livre « Coup d'état »
00:02:21qui aurait pu s'appeler « Révolution mode d'emploi » car il nous expliquait
00:02:26comment prendre le contrôle des lieux clés pour mener à bien une révolution.
00:02:31Parole, son dernier livre, vient tout juste de sortir.
00:02:35Résumons-nous, c'est l'avocat de nos grandes causes qui veut renverser la macronie
00:02:40et se présente comme un pro de la rébellion.
00:02:43C'est donc le contradicteur idéal pour parler du tournant politique historique que connaît notre pays.
00:02:50Dans ses deux passages à Bistro Liberté, il avait franchi à chaque fois la barre des 500 000 vues.
00:02:56Je vous demande d'accueillir Juan Bronco !
00:03:14Voilà un bel accueil, on est ravis de vous recevoir à nouveau, cher Juan Bronco,
00:03:18puisque c'est la troisième fois et je vais être tout à fait transparent avec les gens qui nous regardent.
00:03:23Les sociétaires ici présents n'étaient pas, il y a encore 5 minutes, au courant de votre venue
00:03:27puisqu'on ne leur avait pas donné votre identité, l'identité de l'invité principal.
00:03:31Pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas fait ? Parce que justement, c'est exceptionnel qu'on vous reçoive
00:03:35puisque je crois que vous n'étiez pas à Paris, vous êtes revenu spécialement pour cette émission.
00:03:40Pourquoi vous êtes revenu ?
00:03:42Parce que le moment est important, je pense qu'on assiste à une décomposition de la France
00:03:46qui va s'accélérant, que le président de la République semble avoir désiré et souhaité
00:03:53et qu'on est proche de la fin d'un régime politique et d'un monstre politique
00:03:59qui est né il y a 7 ans maintenant, qui a été fabriqué oligarchiquement,
00:04:05qu'on a pris notre part dans l'effondrement de cette bête et qu'il est temps de l'achever.
00:04:14J'ai écrit un livre qui s'appelle Abattre l'ennemi, là on n'en est plus très loin,
00:04:18alors il faut être attentif à ce que dans ces derniers jours, la chose ne se renverse pas.
00:04:23Alors justement, Abattre l'ennemi, Abattre la Macronie, c'est le thème du débat de cette émission spéciale
00:04:30dont on va évidemment parler tout au long de cette émission.
00:04:33Mais avant cela, je vais vous présenter, donc c'est la tradition, les sociétaires d'un soir
00:04:37qui vont nous accompagner pour vous interroger puis débattre sans doute entre eux.
00:04:41Alors tout d'abord, je présente mon acolyte, cette fois on l'a mis un petit peu plus loin,
00:04:45c'est Jérémy Marquis, on peut l'applaudir bien fort.
00:04:48Alors Jérémy Marquis, influenceur, et puis Matondi, tu vas lancer, puisqu'on se connaît bien,
00:04:58tu vas lancer une surprise, je crois, samedi prochain.
00:05:00Samedi prochain, on va lancer un projet, voilà, je n'en dis pas plus pour le moment,
00:05:05mais ça va faire pas mal parler, je pense.
00:05:07Ça va être à Paris ?
00:05:08Ça sera à Paris, oui, tout à fait.
00:05:09D'accord. Bon, écoute, on a hâte de savoir de quoi il s'agit.
00:05:12À tes côtés, mon cher, et puis Charles Mathieu évidemment qu'on peut applaudir,
00:05:15puisque c'est lui qui nous a rappelé qu'il était là, spécialiste des ouvertures de bouteilles,
00:05:22juste au moment les plus sensibles en général dans l'émission.
00:05:25À tes côtés, mon cher Jérémy, Romain Maréchal, on est ravis de te retrouver, mon cher Romain,
00:05:29on peut t'applaudir.
00:05:30Merci pour l'invitation.
00:05:32Donc Romain, tu es producteur audiovisuel à la tête d'Épopée.
00:05:35Exactement.
00:05:36Et je crois d'ailleurs qu'il y a une sorte de partenariat avec TVL,
00:05:39enfin que tu es maintenant dans les locaux, dans les murs.
00:05:42C'est un grand mot, effectivement.
00:05:44TV Liberté m'a fait confiance en nous demandant de pouvoir exploiter une de nos productions,
00:05:49et ce qu'on a fait, et je crois qu'on a tous été très ravis des conséquences de ce partenariat.
00:05:54Donc oui, c'est un partenariat sur le long terme en devenir.
00:05:57C'est incroyable, j'ai remarqué tout à l'heure dans l'émission,
00:06:00t'as vu, ton nom, t'as un lien de parenté, il y a quelqu'un qui s'appelle Marion Maréchal.
00:06:04Il paraît.
00:06:05Il y a un lien de parenté ou pas ?
00:06:07Oui, vous verrez.
00:06:09Je pense qu'à mon avis, vous allez le deviner très rapidement.
00:06:12Mais tu n'es pas engagé en politique, en tout cas pas encore.
00:06:14Non, pas du tout, absolument pas.
00:06:15Moi, je suis entrepreneur et je suis engagé pour faire rayonner la France,
00:06:19à travers l'art de l'audiovisuel, justement.
00:06:22Pourquoi je te dis ça ?
00:06:23Parce que justement, c'est une question qu'on pose souvent à des enfants liés à des célébrités
00:06:28ou à des noms connus, voilà.
00:06:30Toi, tu es issu d'une famille, on peut dire qu'elle fait l'actualité en ce moment.
00:06:33Est-ce que ce n'est pas parfois difficile à porter ?
00:06:35Non, au contraire, je trouve que c'est une très grande école de la vie.
00:06:38Je pense qu'on évolue toujours dans l'adversité, jamais dans l'incomplaisance,
00:06:43et du coup, venir de cette famille, ça a été une très belle école,
00:06:46puis ça continue d'être une belle école.
00:06:47La famille de l'enfant.
00:06:48C'est ça aussi.
00:06:49Ça ne doit pas être simple pour eux non plus, j'imagine.
00:06:52En tout cas, on est ravis de t'avoir avec nous.
00:06:54À mes côtés également, c'est Denis Cieslick.
00:06:57On peut t'applaudir, mon cher Denis.
00:07:00Alors, Denis, d'ailleurs, c'est intéressant parce que je venais de parler de Marion Maréchal.
00:07:05Toi, tu es un ancien également cadre, puisque tous les deux maintenant,
00:07:08on peut dire ça, et de Marion Maréchal.
00:07:09Et toi, tu es un ancien cadre de Reconquête.
00:07:11Et aujourd'hui, tu as une chaîne YouTube qui s'appelle Côte à Côte, c'est ça ?
00:07:15Exactement.
00:07:16Tu proposes des entretiens côte à côte.
00:07:17Absolument.
00:07:18Donc, bonjour Eric.
00:07:19Donc, c'est Denis.
00:07:20Denis, pardon.
00:07:21J'ai dit Denis, pardon.
00:07:22J'ai osé franciser ton nom.
00:07:23Non, non, il n'y a aucun problème.
00:07:24Et donc oui, effectivement, on a lancé une chaîne YouTube qui s'appelle…
00:07:26De quelle origine d'ailleurs ?
00:07:27Roumaine et polonaise.
00:07:28D'accord.
00:07:29Ce n'est pas d'avant-garde.
00:07:30Et donc très ancrée en France.
00:07:31Bien sûr.
00:07:32Donc oui, c'est une chaîne qui s'appelle Côte à Côte.
00:07:33Et on invite une personnalité par mois à venir débattre avec des abonnés.
00:07:36Ça change un petit peu des éléments de langage dont on a l'habitude,
00:07:39sur un thème en particulier et autour de bons vins et de bons produits du terroir.
00:07:43Bon, ben en tout cas, on m'encourage les gens à aller regarder cette chaîne.
00:07:47Et puis à tes côtés, il était déjà venu à plusieurs reprises.
00:07:49À chaque fois d'ailleurs, ça a fait pas mal réagir,
00:07:51mais ça prouve l'ouverture d'esprit de TVL.
00:07:53On peut l'applaudir bien fort.
00:07:54C'est Yanis Dalouch.
00:08:00Alors mon cher Yanis, je demande au public d'être indulgent,
00:08:02parce que ce n'est pas tous les jours facile.
00:08:03Il est militant, Nouveau Front Populaire.
00:08:06On peut même dire que tu es militant La France Insoumise.
00:08:08C'est ça.
00:08:09Et à chaque fois, tu n'as pas hésité.
00:08:10Je tiens vraiment à te rendre hommage quand même,
00:08:12à te saluer, parce que tu viens...
00:08:13En général, il n'y a pas beaucoup de gens qui acceptent de venir
00:08:15dans les plateaux que nous proposons ici, alors qu'on les invite.
00:08:19Il faut le dire, Jean-Luc Mélenchon serait ravi.
00:08:21Je parle sous la bénédiction de mon cher directeur général, n'est-ce pas ?
00:08:26Qui me confirme qu'il serait ravi, mon cher Martial, Bild.
00:08:29Donc si Jean-Luc Mélenchon acceptait de venir, on serait ravis.
00:08:32Donc tu es engagé aux côtés de cette nouvelle coalition.
00:08:36C'est ça.
00:08:37L'alternative de gauche qui s'est constituée
00:08:40face à l'extrême-centre qui a considérablement appauvri
00:08:44et relégué la France au rang de nation presque résiduelle en Europe.
00:08:53Et l'extrême-droite qui s'est convertie quasiment au logiciel.
00:08:56D'accord, donc toi, tu as lancé le débat d'entrée.
00:08:58On va y venir dans un instant.
00:08:59Mon cher Juan Branco, avant de commencer,
00:09:02on va parler un petit peu de sujets d'actualité.
00:09:03Mais juste avant, moi j'avais envie de dire justement,
00:09:06puisque vous l'avez dit, vous vouliez revenir,
00:09:09eu égard à la situation dans le pays qui est quand même gravissime.
00:09:12Mais à titre personnel, avec toutes les affaires que vous avez,
00:09:15à l'heure où sera diffusée cette émission,
00:09:17je pense que vous ne serez plus à Paris.
00:09:19Donc vous pouvez peut-être en parler librement.
00:09:21Il y avait un risque pour vous ?
00:09:23Oui, il y a eu ces derniers mois un accroissement,
00:09:25une intensification de la pression sur mon exercice en tant qu'avocat.
00:09:29Parce que j'ai représenté des opposants à ce régime de tous bords.
00:09:33Et donc j'ai vraiment été aux avant-postes de la répression
00:09:36et de la violence de la répression,
00:09:38qui est parfaitement niée par toute une partie de la société française,
00:09:41la plus bourgeoise en général et qui se considère la plus modérée,
00:09:44et qui s'indiffère parfaitement des conséquences
00:09:47de cet accroissement de la violence politique
00:09:49et de cette instrumentalisation de l'appareil judiciaire
00:09:51qu'on a vu encore récemment en Nouvelle-Calédonie,
00:09:54quelle que soit notre position sur le conflit,
00:09:56avec la déportation, enfin oui, c'est une sorte de déportation
00:09:59à 17 000 kilomètres de son domicile,
00:10:02d'une des personnes qui était le leader syndical
00:10:05des luttes qui étaient menées du côté indépendantiste,
00:10:08sous forme de sanctions déguisées, avec un procureur
00:10:10qui prétendait qu'il était parfaitement indépendant
00:10:12et que tout ça, évidemment, n'avait pas été fait sur instruction politique.
00:10:14On avait connu la même situation avec les Grands Frères,
00:10:16qui est un mouvement guadeloupéen
00:10:19d'opposition aux politiques sanitaires pendant la crise du Covid.
00:10:23On avait de la même façon arrêté un certain nombre de jeunes
00:10:26et envoyé sur le territoire français,
00:10:29un peu réparti de Beauvais à Moulins, à la prison de Moulins,
00:10:35où on était allés les défendre, à 6 000 kilomètres de chez eux,
00:10:38y compris avec des enfants en bas âge, pour leur faire du mal
00:10:41et en réactivant des pratiques qu'on avait abandonnées
00:10:44depuis des décennies.
00:10:45Donc ce rapport aux politiques, là je vous parle des deux extrêmes
00:10:48au sens géographique du terme de la France,
00:10:50mais il y a eu, que ce soit avec les Gilets jaunes,
00:10:52après des personnes comme Alexandre Juvin-Brunet,
00:10:55Jean-Luc Mélenchon que j'ai eu à défendre et d'autres.
00:10:57– Oui, vous avez bien connu d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon.
00:10:59– Je le connais bien, bien sûr.
00:11:01D'ailleurs, c'est quelqu'un qui a une…
00:11:03Pour moi, je pense que c'est la seule personnalité politique
00:11:06aujourd'hui dans l'espace représentatif,
00:11:09c'est-à-dire parmi les plus visibles,
00:11:10qui a un rapport à la langue française et à la culture française,
00:11:13qui fasse que quoi qu'on pense de ses idées,
00:11:15il y a là quelque chose de valeur qui devrait être
00:11:17un peu plus protégée par la médiocrité journalistique
00:11:20qui tous les jours essaye de l'écraser et de l'humilier
00:11:24pour des raisons qui sont impensées, qui sont liées aux institutions.
00:11:27– Vous avez vu, cette semaine d'ailleurs,
00:11:29on a appris qu'il fallait faire l'objet d'une consultation
00:11:31de tous les partis de la coalition du Nouveau Front Populaire.
00:11:34Ce n'est pas automatique que si jamais le Front Populaire
00:11:36obtenait la majorité absolue, ce soit forcément Jean-Luc Mélenchon.
00:11:39– C'est normal quand vous avez quelque chose…
00:11:41– C'est pas le leader naturel pourtant.
00:11:42– Quand vous avez quelque chose à part,
00:11:43que toute la médiocrité se ligue pour essayer de vous faire tomber,
00:11:46c'est-à-dire que tous les petits appareils chics qu'on voit…
00:11:48– C'est à qui ?
00:11:49– Quelle que soit l'idéologie que l'on a,
00:11:51que ce soit tous les tondeliers forts,
00:11:53chaque chef de parti aujourd'hui à gauche, à l'exception de cet homme,
00:11:58est constitué par une série de qualités qui sont l'absence de travail,
00:12:02l'absence de pensée, l'absence de culture, l'absence d'éloquence,
00:12:05qui font qu'à un moment donné, face au monstre qui apparaît
00:12:08avec toute son ampleur, qui fait peur,
00:12:11parce que justement parfois il prend des positions
00:12:13qui peuvent faire peur de par la puissance qu'il traîne derrière lui,
00:12:18eh bien il fasse tout l'heure possible pour le s'aborder.
00:12:20Ça c'est une des choses classiques qui peuvent apparaître dans l'espace politique
00:12:26mais qui dans une société comme la française qui est en train de s'effondrer,
00:12:28s'accélère et explique la médiocrité générale,
00:12:31pour le coup je pense transpartisane aujourd'hui.
00:12:33– Vous considérez toujours de gauche Juan Juanco ?
00:12:35– Oui, oui, je pense que je me considère largement
00:12:37comme étant d'une gauche qui est assez différente
00:12:39de celle qui est représentée aujourd'hui dans l'espace public,
00:12:41mais qui se bat pour un certain nombre de principes
00:12:44qui sont oubliés et abandonnés,
00:12:46y compris justement une forme de souveraineté populaire.
00:12:49Une gauche qui aujourd'hui n'est plus représentée
00:12:53et qui n'est pas d'ailleurs, ça se retranscrit dans les intentions de vote,
00:12:57c'est-à-dire que toutes les classes populaires aujourd'hui
00:12:59se sont déconnectées complètement de la gauche
00:13:02et on peut le comprendre lorsque l'on voit d'abord qui les représente
00:13:05et d'autre part quelles sont les priorités programmatiques et idéologiques
00:13:08qui sont mises au-devant de la scène.
00:13:10Mais au-delà de cette question partisane,
00:13:12on voit très bien que le jeu politique tel qu'il existe aujourd'hui
00:13:14ne va pas être résolu par des élections parlementaires.
00:13:17On voit bien en fait que ce qui vient devant nous,
00:13:19quel que soit le résultat de l'élection,
00:13:22sera une forme de chien-lit qui va peu à peu amener un effondrement aggravé
00:13:27dont chacun va tenter de tirer parti ponctuellement,
00:13:31notamment parce que c'est des professionnels de la politique,
00:13:33mais qui ne va découler sur rien,
00:13:35sinon une radicalisation encore plus importante
00:13:37de la société française et de ses antagonismes.
00:13:40Donc nous, on défend une sorte de voix révolutionnaire,
00:13:43mais moi je suis plutôt dans l'esprit d'affûter les guillotines
00:13:46que de me dire de placer mes espoirs dans le 30 juin et le 7 juillet.
00:13:49Vous voyez, il y a vraiment une dimension de radicalisation de la lutte
00:13:52qui est provoquée par l'effondrement à la fois partidaire
00:13:55et évidemment politique, c'est-à-dire du gouvernement,
00:13:58qui m'amène à considérer en effet, pour revenir à ça, que je suis de gauche,
00:14:02mais qu'il y a un besoin de transversalité qui aujourd'hui n'est pas représenté.
00:14:06Vous n'avez jamais voulu vous engager véritablement en politique au sens,
00:14:09on va dire classique ?
00:14:10J'ai fait, je me suis présenté face à Jordan Bardella,
00:14:13quand on avait 27 et 24 ans, c'est assez peu connu,
00:14:15mais on a été sur la même circonscription en 2017,
00:14:17on a fait à peu près le même score, autour de 14%,
00:14:19je pense qu'il y a eu un demi-point de plus que moi,
00:14:21mais on est arrivé 3ème et 4ème derrière En Marche et La Droite,
00:14:27sur une circonscription qui était très adroite.
00:14:29Vous l'avez rencontré un petit peu ?
00:14:30Bien sûr, bien sûr, j'ai rencontré quand il avait 23 ans
00:14:32et j'avais remarqué que, j'avais compris en fait,
00:14:34ce qui lui permettait d'être si en avance sur son âge,
00:14:38c'était notamment lié à des choses qui ne sont pas forcément perceptibles à la télévision,
00:14:42c'est quelqu'un de très grand et qui a une stature, vous voyez,
00:14:45c'est-à-dire qui en fait tient droit et tient avec une forme d'imposition physique
00:14:50qui fait qu'à 23-24 ans, il ne faisait pas gamin, vous voyez,
00:14:53il avait quelque chose, une sorte d'assurance et compagnie
00:14:55qui lui permettait de…
00:14:57Un peu comme vous d'ailleurs, parce que vous êtes très grand d'ailleurs.
00:14:59C'est gentil, tout le monde me dit que je suis petit à la télé,
00:15:01mais bon, on va passer sur ce détail.
00:15:04Et il était venu me séduire en disant,
00:15:06nous sommes les deux seuls candidats qui avons des idées pour la France,
00:15:08nanana, mais je pense qu'il fait le coup à tout le monde.
00:15:11Et il faisait coller ses affiches, c'est très très drôle,
00:15:14par des Roumains qu'il recrutait,
00:15:16parce qu'il n'y avait pas de militants sur la circonscription,
00:15:18donc c'est un petit paradoxe, je pense que ce n'est pas le seul du candidat.
00:15:22Et donc à 6 heures du matin, tous les matins,
00:15:24on se retrouvait avec toute la circo saturée d'affiches pour lui,
00:15:28alors qu'il n'y avait pas un militant sur le terrain
00:15:30et qu'on ne savait pas d'où il venait.
00:15:31Et à 8 heures, c'était vous, sur ses affiches.
00:15:33Et du coup, on venait coller derrière, et on s'était affronté.
00:15:36Et moi, j'étais allé à Clichy-sous-Bois,
00:15:38parce que c'était notamment la circonscription de Clichy-sous-Bois,
00:15:40un peu pour faire contraste.
00:15:41Je pense que lui, il l'avait envoyé un peu en mode Charles Martel à Poitiers,
00:15:44vous voyez, on va bouter les airs à bord de France.
00:15:46C'est la circonscription d'où sont partis les émeutes de 2005,
00:15:48après la mort de Ziedebouna, deux adolescents,
00:15:51dont j'avais accompagné les victimes en justice avec leur avocat.
00:15:54J'étais très jeune, j'étais juste dans l'équipe.
00:15:57Et lui avait parlé, à l'époque, d'ensauvagement de la France, etc.
00:16:00Alors qu'il avait fini par être démontré par l'enquête policière
00:16:04qu'il s'agissait de gamins qui étaient en train de jouer au foot
00:16:06et qui avaient juste pris peur face à des policiers
00:16:08qui étaient peut-être arrivés de façon un peu cavalière, on ne sait pas.
00:16:11Et qui, en fait, dans une sorte de course-poursuite un peu hystérique,
00:16:13avaient fini par s'enfermer dans un transformateur
00:16:16et étaient morts électrocutés à 14 et 15 ans.
00:16:18Donc, il n'y avait rien de l'ordre de l'ensauvagement en ce qui concernait Ziedebouna,
00:16:21qui était des gamins sans aucune forme de casier judiciaire
00:16:26ou d'activité délictuelle quelconque.
00:16:28Et donc, dans ces circonstances-là,
00:16:30il y avait quelque part aussi une forme de face-à-face sur cette question
00:16:35qui n'a pas été résolue parce que, comme vous le savez,
00:16:37les législatives, c'est après les présidentielles,
00:16:39les moments où les gens participent peu ou votent peu,
00:16:41et où il est très difficile.
00:16:42Ce n'est pas des circonscriptions qui sont faites
00:16:43pour générer du débat au niveau de la circonscription.
00:16:46C'est une sorte de découpage électoral qui est organisé à chaque fois par le pouvoir
00:16:50qui cherche à créer des circonscriptions qui vont lui permettre d'avoir un élu
00:16:54parce que la démographie et compagnie prennent en compte tous les facteurs.
00:16:57Mais c'est des circonscriptions où on avait à la fois des villages
00:17:00comme Vaujour et Coubron,
00:17:01qui n'avaient aucun rapport avec Lichy-sous-Bois et Montfermeil
00:17:04qui étaient des réalités sociales très dures,
00:17:06ou avec le Rincy qui était aussi dans la circonscription,
00:17:09qui est la ville la plus bourgeoise de Seine-Saint-Denis,
00:17:12ou encore l'Ivry-Gargan qui était une ville pavillonnaire.
00:17:14Donc, ils avaient mis tout ça ensemble.
00:17:16Donc, du coup, il n'y avait pas de discours à porter
00:17:18qui touchent l'ensemble de ces populations ensemble.
00:17:21En même temps, pardon.
00:17:22La seule chose qu'on avait pu noter,
00:17:24c'était juste déjà l'énorme fragmentation de la société,
00:17:26la solitude majeure déjà.
00:17:29Les gens ne se parlaient pas entre eux.
00:17:30Il y avait de grandes difficultés à générer des dynamiques.
00:17:33Et voilà.
00:17:34Donc, je pense que ça a été une expérience qui est intéressante.
00:17:36On est à l'instant sur l'ascension de Jordan Bardella
00:17:37qui est à peu près le même âge que vous,
00:17:38vous êtes à peu près de la même génération.
00:17:40Sur ce procès en incompétence potentielle due à l'expérience,
00:17:45au manque d'expérience et à l'âge, vous dites quoi ?
00:17:47Moi, le seul procès que je ferais à Jordan Bardella à ce stade,
00:17:50c'est en espagnol.
00:17:51On a cette phrase...
00:17:52Vous êtes aussi espagnol ?
00:17:53Oui, je demeure espagnol, mais en Espagne.
00:17:55Vous êtes double nationalisé ou pas ?
00:17:57Oui, mais je ne suis pas concerné par leur proposition
00:17:59parce qu'elle ne concerne pas les citoyens de l'Union Européenne,
00:18:02pour une raison qui m'échappe.
00:18:04D'ailleurs, à part respecter le droit européen,
00:18:06mais ça fait partie des contradictions de leur programme.
00:18:08Et donc, Bardella, il a ce côté qui commence à naître un peu trop vite,
00:18:13a francesado, on dit en espagnol.
00:18:15En fait, embourgeoisé, mais c'est drôle
00:18:17parce que c'est le terme qui fait référence à un Français.
00:18:19C'est quelqu'un qui veut se faire passer pour un Français,
00:18:21ce qui est dans l'image des Espagnols, c'est-à-dire qui essayent de se tirer du col.
00:18:25Des petites anecdotes peuvent permettre de porter ce jugement,
00:18:30mais le simple fait de sortir le costume trois pièces
00:18:33au moment où vous êtes en train d'arriver au pouvoir déjà,
00:18:35c'est une façon de s'y croire avant d'y être arrivée
00:18:38qui est un peu embarrassante.
00:18:40Pour le reste, je pense encore une fois que,
00:18:43oui, en effet, il y a un problème dans la classe politique en général,
00:18:46mais il n'y a pas plus de problème pour Jordan Bardella que pour Gabriel Attal,
00:18:49pardonnez-moi, entre quelqu'un qui...
00:18:51Ça, c'est votre tête de tueur, Gabriel Attal.
00:18:53C'est plutôt l'inverse, mais oui.
00:18:55D'ailleurs, dans notre dernière émission, vous disiez,
00:18:57mais il fait tout bien, etc.
00:18:58Je lui disais, c'est M. Morillo, un peu de patience,
00:19:00et la chose s'est résolue d'elle-même.
00:19:02Je le trouvais pas mauvais en com',
00:19:03mais bon, malheureusement, il a été hara-kiri par Macron.
00:19:06Ce sera peut-être le Premier ministre qui sera resté le moins longtemps au pouvoir,
00:19:09je me trompe pas ?
00:19:10– Oui, sous Macron, oui.
00:19:11– Mais en général ?
00:19:12– Il y avait Édith Cresson aussi, quand même, non ?
00:19:14– Non, elle est restée un an, quand même.
00:19:15– Ah, c'était un peu plus d'un an.
00:19:16– Oui, simplement.
00:19:17– Et donc, ça vous satisfait, ça ?
00:19:18Qu'il ne soit pas resté longtemps ?
00:19:19– Ça m'est insignifi...
00:19:20Enfin, cet homme est insignifiant,
00:19:21donc il a eu le bonheur qui était le sien et sa jouissance.
00:19:25Vous vous souviendrez, dans un article du Monde,
00:19:27il y a quelques semaines, juste avant la dissolution,
00:19:29il disait, quand même, quelle chance d'être là, etc.
00:19:31à la fin de son article, on va y penser.
00:19:33Ou alors, au moment des cérémonies, quand même importantes,
00:19:36symboliquement, du débarquement,
00:19:38la seule chose qu'il avait trouvée à dire,
00:19:40c'est qu'il était tout excité à l'idée de serrer la main de...
00:19:42– Il a écrit l'arrivée.
00:19:43– Non, mais lui, il était tout excité à l'idée de serrer la main du prince William.
00:19:46Vous voyez, bon, écoutez, quand on est à ce niveau-là, voilà.
00:19:50– Bon, et alors, pour revenir à vous,
00:19:53justement, vos déboires un petit peu judiciaires, notamment.
00:19:56– Ce n'est pas tant des déboires que...
00:19:57En fait, il y a un moment donné où, quand vous défendez efficacement
00:20:00des personnes qui irritent ou nuisent au pouvoir, pour différentes raisons.
00:20:04– Vous craignez un peu ce pouvoir ou pas, quand même ?
00:20:06Parce que le fait que, justement, vous me disiez,
00:20:08vous êtes revenu de manière presque clandestine pour cette émission.
00:20:10– J'en ai senti la puissance et la violence,
00:20:12qui n'est pas la puissance de ce pouvoir,
00:20:15qui est celle de l'État français.
00:20:17C'est-à-dire que l'État français a une capacité extraordinaire,
00:20:20qui lui a été léguée par des générations,
00:20:22à s'imposer sur ses populations, d'accord ?
00:20:24Avec des outils de régulation et de répression qui sont très impressionnants.
00:20:28Et lorsque ces outils sont détournés,
00:20:31parce que vous commencez à donner des instructions au pouvoir judiciaire,
00:20:34au parquetier, vous nommez des personnes qui sont incompétentes
00:20:36au poste qui permettent de priver de leur liberté un certain nombre de personnes,
00:20:40qui permettent de les perquisitionner, d'interroger leurs familles,
00:20:43de les mettre en garde à vue, et ainsi de suite,
00:20:45évidemment, ça crée un régime de terreur, dont la vocation est la terreur.
00:20:49Et quand vous êtes dans une position comme la mienne,
00:20:51votre responsabilité, c'est de ne pas avoir peur,
00:20:53d'y résister, de tenir et de contourner.
00:20:55Donc, STAC, pour continuer à être efficace,
00:20:57c'est pour pouvoir continuer à défendre les personnes
00:20:59qui essayent de proposer des alternatives à ce pouvoir.
00:21:01Et moi, j'ai défendu des gens qui vont de la bouffonnerie
00:21:04à la capacité réelle à nuire.
00:21:06C'est-à-dire, deux personnes qui ont réussi à bloquer toute la Guadeloupe
00:21:09et à presque générer de facto une sorte de mouvement d'indépendance,
00:21:13parce qu'on en était presque là.
00:21:15Ou Kémy Séba, qui a réussi à quasiment…
00:21:18Ça a été un des facteurs principaux sur le fait…
00:21:20Vous êtes son avocat.
00:21:21Je suis son avocat, qu'il n'y ait pas eu de guerre au Niger.
00:21:23En tout cas, on est ravis de vous avoir parmi nous
00:21:25ce soir, Aude Branco.
00:21:26Alors, justement, voilà pour cette longue introduction.
00:21:28Je vais désormais, parce que je les vois croupir,
00:21:30en tout cas, mourir d'impatience d'intervenir.
00:21:33Donc, à partir de maintenant,
00:21:34les sociétaires vont pouvoir intervenir.
00:21:36Je vais encore continuer avant d'aborder
00:21:38le sujet majeur de cette émission,
00:21:40aborder quelques sujets d'actualité,
00:21:43en parlant notamment d'un sujet sur lequel
00:21:46on vous entend assez peu.
00:21:48Je pense à Gaza.
00:21:49Alors, je vais vous demander votre position sur ce conflit.
00:21:51Je vais vous demander d'être assez prudent
00:21:53dans vos propos, parce que j'ai vécu une semaine
00:21:55et je continue de vivre une semaine assez sportive
00:21:57quand il s'agit de donner justement la parole
00:21:59à des gens sur cette question-là.
00:22:00La liberté d'expression, d'ailleurs,
00:22:02de manière générale, elle est encore plus en danger.
00:22:04C'est la preuve de la fragilité,
00:22:06non seulement d'un pouvoir,
00:22:08mais d'une société qui a peur de son ombre.
00:22:11Ces procédures qui se multiplient
00:22:13pour des délits d'opinion,
00:22:15comme l'apologie du terrorisme,
00:22:17y compris lorsque l'on attaque des citoyens
00:22:19qui sont par ailleurs parfaitement respectables
00:22:23ou hors de tout doute,
00:22:25c'est un symptôme.
00:22:27Il y a eu, au cours de cette période,
00:22:29je pense à des élus,
00:22:31je pense à des personnes qui,
00:22:33au sein, par exemple,
00:22:35de ce que l'on considère l'extrême-gauche,
00:22:37je pense que c'était au NPA,
00:22:38se sont retrouvées avec des procédures,
00:22:39alors qu'on sait parfaitement que le NPA
00:22:41a une position qui est ultra-laïque,
00:22:43qui garde presque justement sur ces questions,
00:22:45qui n'a rien à voir avec une quelconque forme
00:22:47de fondamentalisme religieux.
00:22:48Et on va aller chercher,
00:22:49on va aller convoquer les intimidés
00:22:50en période électorale.
00:22:51Vous pouvez penser ce que vous voulez
00:22:52de ces organisations-là.
00:22:53Je veux dire, c'est pas une façon
00:22:54de réguler le débat public.
00:22:56Au contraire, la parole permet
00:22:58de purger la violence,
00:22:59dans certaines circonstances.
00:23:00– Les drapeaux brandis dans l'Assemblée,
00:23:02ça ne vous a pas surpris, choqué ?
00:23:04– Il faut faire attention à la parole,
00:23:06parce qu'il y a des paroles
00:23:07qui cherchent à générer de la violence.
00:23:08D'ailleurs, en droit international pénal,
00:23:10il y a ce qu'on appelle
00:23:11la jurisprudence radio-milkoline,
00:23:13qui était cette radio qui incitait
00:23:14au génocide au Rwanda,
00:23:15en traitant en permanence
00:23:16les tutsis de cafards, et ainsi de suite.
00:23:18Vous voyez ?
00:23:19Donc c'est une façon de réduire
00:23:21l'autre à une animalité,
00:23:23ou en l'occurrence à des insectes,
00:23:25dans le but de justifier
00:23:26qu'on les massacre derrière,
00:23:28leur retirer leur âme, quelque part.
00:23:29Donc cette parole-là,
00:23:30il faut être très attentif.
00:23:31Toute parole qui cherche
00:23:32à réduire l'autre, à l'animaliser,
00:23:34il faut toujours la censurer.
00:23:35– C'est quoi votre position
00:23:36sur ce conflit, justement ?
00:23:37Qu'est-ce que vous pensez
00:23:38de Benjamin Netanyahou, par exemple ?
00:23:39– Netanyahou est quelqu'un
00:23:40d'une violence extraordinaire
00:23:42dans son rapport au politique,
00:23:43un projet millénariste,
00:23:45et qui cherche probablement…
00:23:48En fait, il y a eu une révélation
00:23:50de ces projets, notamment,
00:23:52qu'il a proposés à l'Arabie saoudite,
00:23:53qui consiste à faire de Gaza
00:23:55une sorte de zone franche,
00:23:57qui permettrait à l'Arabie saoudite
00:23:58d'avoir un débouché,
00:24:00qui lui permettrait ensuite
00:24:01de faire commerce en Méditerranée,
00:24:03et ainsi de suite.
00:24:04Mais ça veut dire,
00:24:05la conséquence de cela,
00:24:06c'est retirer sa souveraineté politique
00:24:08au peuple palestinien
00:24:09qui habite à Gaza aujourd'hui.
00:24:11Moi, je considère que la solution,
00:24:13la seule solution qui reste
00:24:14après cette situation…
00:24:15Il y a deux choses.
00:24:16D'une part,
00:24:17il y a une fixation obsessionnelle
00:24:18de la part de la société française
00:24:19sur ce débat.
00:24:20Ce qu'on a longtemps invité,
00:24:21c'est-à-dire l'importation du conflit
00:24:23israélo-palestinien, etc.,
00:24:24c'est devenu une obsession
00:24:25qui fait que j'essaye de ne pas…
00:24:26– À Sciences Po,
00:24:27dans toutes les facs
00:24:28que vous avez connues d'ailleurs.
00:24:29– Mais partout, mais dans les médias.
00:24:30Dans les médias,
00:24:31c'est une sorte d'obsession
00:24:32pendant des mois
00:24:33qui est sans rapport,
00:24:34avant tout,
00:24:35avec notre capacité d'action réelle
00:24:36sur ce conflit.
00:24:37On se comporte encore
00:24:38comme une puissance coloniale
00:24:43où les personnes
00:24:44qui habitent à des milliers de kilomètres
00:24:45de chez nous
00:24:46n'attendent pas grand-chose de nous.
00:24:47Et donc,
00:24:48on se donne une impression d'importance
00:24:49qui fait que moi,
00:24:50j'ai toujours été très attentif
00:24:51à ne pas surélever un conflit
00:24:52qui, parmi d'autres,
00:24:53est un drame
00:24:54et provoque des tragédies humaines.
00:24:55Par contre,
00:24:56de façon aussi efficace que possible,
00:24:57j'ai défendu des victimes
00:24:58que je défends actuellement
00:24:59devant la Cour pénale internationale,
00:25:00qui sont constituées
00:25:01dans les procédures en cours
00:25:02qui ont amené
00:25:03à des mandats d'arrêt
00:25:04contre le Hamas
00:25:05et contre Netanyahou
00:25:06et M. Galland
00:25:07qui ont pour objectif
00:25:08de faire justice aux personnes
00:25:09Donc, ne pas instrumentaliser la violence
00:25:10et ne pas en faire
00:25:11une sorte de machine
00:25:12à gagner des retweets,
00:25:13des likes et compagnie,
00:25:14d'autant plus
00:25:15que sur ce conflit,
00:25:16on voit bien
00:25:17qu'il y a beaucoup
00:25:18d'appareils de propagande
00:25:19qui se mobilisent
00:25:20pour essayer de favoriser
00:25:21les uns ou les autres
00:25:22et qui, du coup,
00:25:23donnent une sorte
00:25:24de survisibilisation
00:25:25à ces différents acteurs.
00:25:26L'objectif,
00:25:27c'est de façon modeste
00:25:28aider et après réfléchir
00:25:29à l'après.
00:25:30Et à mon sens,
00:25:31l'après ne passera pas
00:25:32par une solution à deux états
00:25:33comme on le prétend
00:25:34et il faudra en passer
00:25:35en faveur d'une solution
00:25:36à deux états.
00:25:38Et probablement
00:25:39avec des autonomies réduites.
00:25:40Mais ça,
00:25:41c'est un autre débat.
00:25:42Monsieur Rémy,
00:25:43tu as envie d'intervenir ?
00:25:44Oui, parce que vous disiez
00:25:45que la façon
00:25:46dont on avait traité
00:25:47ce conflit en France
00:25:48était une vision coloniale.
00:25:49En gros,
00:25:50on ne parlait que de ça
00:25:51et que donc,
00:25:52c'était une vision coloniale.
00:25:53Mais du coup,
00:25:54vous appliquez ça aussi
00:25:55à la gauche
00:25:56parce que, par exemple,
00:25:57la France insoumise,
00:25:58son seul élément de campagne
00:25:59pendant les européennes,
00:26:00c'était la Palestine.
00:26:01Donc, c'est-à-dire que
00:26:02si c'est une vision coloniale,
00:26:03ça veut dire que
00:26:04la France insoumise
00:26:05est un parti colonial
00:26:06et que son seul argument de campagne
00:26:07pendant trois mois
00:26:08et les seuls tweets
00:26:09qu'elle a fait, etc.,
00:26:10et je pense notamment
00:26:11à certains candidats
00:26:12de la France insoumise,
00:26:13c'était la Palestine,
00:26:14la Palestine, la Palestine.
00:26:15Mais comment ils ont contourné
00:26:16justement cet argument
00:26:17qui est pertinent
00:26:18en mettant quelqu'un
00:26:19qui était natif ?
00:26:20Rima Hassan visait justement
00:26:22à contourner cet obstacle
00:26:24en disant
00:26:25non, non,
00:26:26on n'est pas en train,
00:26:27nous, français,
00:26:28d'origine française,
00:26:29ainsi de suite,
00:26:30d'essayer d'imposer...
00:26:31Non, on est en train
00:26:32de soutenir le peuple
00:26:33à travers, palestiniens,
00:26:34à travers cette personne.
00:26:35C'est la solution tactique
00:26:36qu'ils ont adoptée,
00:26:37qui crée du clivage
00:26:38et qui a pour objectif,
00:26:39évidemment,
00:26:40de répondre à un clivage
00:26:41dont je ne suis pas sûr
00:26:42qu'ils aient eu l'idée d'origine
00:26:43parce que l'idée d'origine,
00:26:44ça part de,
00:26:45OK,
00:26:46ils ont commis une erreur
00:26:47le 7 octobre
00:26:48et on décide de taper dessus.
00:26:49Vous voyez ?
00:26:50On décide d'insister,
00:26:51d'insister, d'insister
00:26:52et donc ils ont dit
00:26:53OK, on va profiter
00:26:54de cette dynamique
00:26:55pour régénérer une contre-dynamique
00:26:56et dans cette perspective-là
00:26:57mobiliser le vote
00:26:58des classes populaires,
00:26:59de banlieues, ainsi de suite
00:27:00pour avoir une assise
00:27:01dans une élection
00:27:02où la mobilisation de la gauche
00:27:03est très faible en général,
00:27:04du peuple de gauche
00:27:05est assez faible
00:27:06et donc on va gratter
00:27:07nos 8 à 10 %
00:27:08sur un sujet
00:27:09où par ailleurs
00:27:10on a une position de principe
00:27:11qu'on n'est pas en train
00:27:12de trahir
00:27:13parce que ça ressemble
00:27:14plus ou moins
00:27:15à ce qu'on a toujours défendu
00:27:16donc ça nous convient.
00:27:17Donc en effet,
00:27:18il y a eu une tactique
00:27:19et une stratégie électorale
00:27:20qui a été utilisée
00:27:21dans cette perspective.
00:27:22C'est juste contextualisé
00:27:23par rapport à…
00:27:24Et donc ils ont essayé
00:27:25et même le fait de mettre
00:27:26Rima Hassan comme septième
00:27:27sauf erreur sur la liste,
00:27:28c'était une façon de dire
00:27:29OK, si on atteint,
00:27:30il va falloir qu'on atteigne
00:27:31tant de %
00:27:32qui est à peu près raisonnable
00:27:33pour réussir à la faire élire.
00:27:34Donc les gens venaient voter pour nous
00:27:35parce que sinon
00:27:36elle ne sera pas élue.
00:27:37Il y avait presque un chantage
00:27:38quelque part à ce niveau-là
00:27:39à l'idée
00:27:40sinon si elle n'est pas élue
00:27:41ça va être une défaite idéologique
00:27:42et compagnie.
00:27:43Et vous notez
00:27:44que tout de suite
00:27:45après l'élection,
00:27:46il y a eu un rebascule
00:27:47du discours de la FI
00:27:48sur des thématiques
00:27:49plus générales.
00:27:50Sauf que là,
00:27:51plus personne les lâche
00:27:52parce qu'ils restent,
00:27:53ils veulent leur faire payer
00:27:54ces mois de campagne précédents.
00:27:55Ils veulent absolument,
00:27:57c'est d'où
00:27:58l'obsession aujourd'hui
00:27:59sur l'antisémitisme
00:28:00dans l'espace public
00:28:01pour essayer d'y couler,
00:28:02de leur maintenir la tête sous l'eau.
00:28:03Il y a une obsession
00:28:04sur l'antisémitisme d'après vous ?
00:28:05En réalité,
00:28:06dans l'espace public,
00:28:07dans l'espace médiatique,
00:28:08ce n'est pas d'après moi,
00:28:09c'est factuel.
00:28:10On ne parle quasiment que de ça
00:28:11dès qu'on parle
00:28:12de...
00:28:13En l'occurrence,
00:28:14il y a eu quand même
00:28:15des personnalités
00:28:16de la France insoumise
00:28:17qui ont tenu des propos
00:28:18qui étaient limites
00:28:19sur ces sujets-là
00:28:20et sur le choix de Rima Hassan,
00:28:21pardon,
00:28:23Quand on voit que cette femme,
00:28:24la première fois qu'elle est allée
00:28:25au Parlement européen,
00:28:26donc avant d'être élue,
00:28:27elle est allée en visite
00:28:28au Parlement européen,
00:28:29la première fois qu'elle y est allée,
00:28:30c'était pour une conférence
00:28:31organisée par une association
00:28:32soi-disant antiraciste
00:28:33qui est en fait financée
00:28:34par les frères musulmans.
00:28:35Enfin, je veux dire,
00:28:36ce n'est pas spécialement
00:28:37la personnalité politique
00:28:38qui aurait fait consensus
00:28:39au sein de la gauche
00:28:40quand on sait
00:28:41ce qu'est le programme
00:28:42des frères musulmans.
00:28:43Vous voyez ?
00:28:44Moi, j'aime beaucoup Rima Hassan
00:28:45parce qu'elle ne cache pas
00:28:46ce pourquoi elle agit.
00:28:47Elle agit clairement
00:28:48par rapport à son histoire,
00:28:49par rapport à son identité.
00:28:50Après, la question,
00:28:51c'est celle du dispositif.
00:28:52Mais ce n'est pas pour moi
00:28:53la question de la personne
00:28:54Rima Hassan.
00:28:55Sur le reste,
00:28:56oui, on pourrait faire
00:28:57du BFMTV si vous voulez.
00:28:58C'est intéressant
00:28:59parce qu'on a un sympathisant
00:29:00de la France insoumise
00:29:01et du Nouveau Front populaire.
00:29:02Yanis,
00:29:03qu'est-ce que vous avez
00:29:04envie de dire à…
00:29:05Pour revenir,
00:29:06sur les propos de Branco,
00:29:07ils ont été d'une…
00:29:08Rouen-Branco.
00:29:09Rouen-Branco.
00:29:10Maître !
00:29:11Un limpide récapitulatif
00:29:12sur, justement,
00:29:13le Répercussion
00:29:14dû à des flux migratoires
00:29:15complémentaires
00:29:16qui ont été
00:29:18complètement anarchiques
00:29:19et qui sont,
00:29:20en grande partie,
00:29:21induits par des politiques
00:29:22de prédation néocoloniale
00:29:23de la France
00:29:24et d'ingérence systématique
00:29:25et de politiques
00:29:26de déstabilisation
00:29:27dans un certain nombre
00:29:28de pays du Sahel.
00:29:29Je trouve ça un peu faux
00:29:30de cocher.
00:29:31Si, dans un certain nombre
00:29:32de pays du Sahel.
00:29:33Notamment,
00:29:34les fournitures d'armement
00:29:35qui ont servi
00:29:36à la gendarmerie sénégalaise
00:29:37et M. Branco
00:29:38est parfaitement,
00:29:39je pense,
00:29:40au courant de ça.
00:29:41Nous avons entraîné
00:29:42ces personnes,
00:29:43nous avons fourni
00:29:44les armements.
00:29:45Donc, par ricochet,
00:29:46nous avons fourni
00:29:47des exactions
00:29:48et de tous les massacres
00:29:49et des répressions
00:29:50qui sont commises
00:29:51au sein de ces pays
00:29:52parce que nous finançons,
00:29:53en grande partie,
00:29:54les gentes militaires
00:29:55de ces pays
00:29:56et les factions paramilitaires
00:29:57de ces pays.
00:29:58Nous contribuons
00:29:59à les déstabiliser
00:30:00et ce qui se fait,
00:30:01par exemple,
00:30:02à l'échelle européenne,
00:30:03pour ce qui est du Sénégal,
00:30:04l'accaparement,
00:30:05en fait,
00:30:06des ressources.
00:30:07Récemment,
00:30:08l'Union européenne
00:30:09a voté,
00:30:10a fait voter
00:30:11le fait de s'arroger
00:30:12l'entièreté
00:30:13de tous les droits
00:30:14de pêche.
00:30:15Vous savez que la France
00:30:16n'est pas le seul acteur
00:30:17sur le continent africain.
00:30:18Vous avez la Chine,
00:30:19vous avez l'Arabie saoudite
00:30:20qui déstabilisent aussi
00:30:21ces pays.
00:30:22Si vous faites un procès
00:30:23à la France,
00:30:24oui, d'accord,
00:30:25mais enfin,
00:30:26la France,
00:30:27aujourd'hui,
00:30:28ne pèse plus en Afrique
00:30:29autant que...
00:30:30Je peux vous parler
00:30:31des ministres Wagner,
00:30:32par exemple,
00:30:33le Rassemblement national
00:30:34au Parlement européen
00:30:35a voté contre
00:30:36un certain nombre
00:30:37de résolutions,
00:30:38justement,
00:30:39qui pénalisaient
00:30:40les ministres Wagner,
00:30:41par exemple, au Mali.
00:30:42Donc, bon,
00:30:43des ambivalences permanentes...
00:30:44C'est pas la France
00:30:45qui envoie directement
00:30:46des avocats sur place,
00:30:47mais c'est quand même...
00:30:48Le témoignage de Juan Branco
00:30:49est quand même
00:30:50très intéressant, effectivement.
00:30:51Je pense qu'on aura
00:30:52l'occasion de le revenir.
00:30:53Et après, à contrario,
00:30:54vous êtes là derrière
00:30:55à essayer de pousser
00:30:56des mouvements indépendantistes
00:30:57et donc à créer le chaos,
00:30:58finalement,
00:30:59dans des régions
00:31:00où, en fait,
00:31:01il y a eu plusieurs fois
00:31:02des référendums
00:31:03et plusieurs fois de suite,
00:31:04les populations
00:31:05de ces départements,
00:31:06je pense, à Mayotte,
00:31:07notamment,
00:31:08vous ont dit,
00:31:09ben non,
00:31:10on veut rester français,
00:31:11on veut rester français,
00:31:12on veut rester français.
00:31:13Dans votre position idéologique
00:31:14à tous les deux,
00:31:15c'est de dire,
00:31:16ben non, en fait,
00:31:17il n'y a pas le droit
00:31:18de faire d'ingérence en Afrique.
00:31:19Par contre,
00:31:20quand il s'agit de défendre
00:31:21une identité autre que celle
00:31:22d'un territoire,
00:31:23qui est celui de la France,
00:31:24à ce moment-là,
00:31:25on a le droit de pousser.
00:31:26Est-ce que vous pouvez,
00:31:27du coup,
00:31:28expliquer un petit peu
00:31:29la contradiction ?
00:31:30Mais là,
00:31:31vous faites un amalgame
00:31:32entre Mayotte et l'Afrique,
00:31:33ça n'a absolument aucun rapport.
00:31:34Non, non, non, pas du tout.
00:31:35Mayotte est un territoire
00:31:36d'outre-mer,
00:31:37vous parlez du Sénégal...
00:31:38Je ne fais aucun amalgame.
00:31:40Ce que je veux dire par là,
00:31:41c'est que pourquoi,
00:31:42dans certains cas,
00:31:43vous défendez,
00:31:44entre guillemets,
00:31:45la volonté de créer du chaos,
00:31:46et dans l'autre,
00:31:47vous dites,
00:31:48ben non,
00:31:49la France n'a pas à entrer
00:31:50en ingérence,
00:31:51laisser les peuples décider
00:31:52demain ?
00:31:53Ce qui se passe
00:31:54en Nouvelle-Calédonie,
00:31:55par exemple,
00:31:56c'est l'un des territoires,
00:31:57quand vous lisez
00:31:58les différents rapports
00:31:59de l'ONU,
00:32:00c'est même un certain nombre
00:32:01de décisions souveraines
00:32:02qui ont été prises,
00:32:03la Nouvelle-Calédonie
00:32:04est répertoriée
00:32:05parmi les territoires
00:32:06à décoloniser.
00:32:07Oui, mais le peuple
00:32:08n'a pas la promesse républicaine
00:32:09au sein de ses territoires.
00:32:10La quoi ?
00:32:11La promesse républicaine
00:32:12au sein de ses territoires.
00:32:13La promesse républicaine ?
00:32:14Oui.
00:32:15Qu'est-ce que c'est ?
00:32:16De faire en sorte
00:32:17de prémunir ces populations
00:32:18du fait de colons,
00:32:19du fait de français,
00:32:20de français qui ne sont pas natifs,
00:32:21et qui se comportent
00:32:22comme des colons
00:32:23et qui tirent
00:32:24et qui tuent des kanaks.
00:32:25Non mais vous dites
00:32:26que vous êtes pour
00:32:27la souveraineté populaire
00:32:28pour que le peuple décide,
00:32:29le peuple,
00:32:30la Nouvelle-Calédonie,
00:32:31les gens qui habitent
00:32:32en Nouvelle-Calédonie
00:32:33ont voté à trois reprises,
00:32:34ils veulent rester français,
00:32:35le vote est biaisé,
00:32:36vous ne connaissez rien
00:32:37à la Nouvelle-Calédonie,
00:32:38le vote est biaisé.
00:32:39Le roi de Manko
00:32:40va intervenir
00:32:41pour vous départager.
00:32:42Moi je trouve,
00:32:43il y a plusieurs choses,
00:32:44je trouve ça toujours très dangereux
00:32:45de rentrer,
00:32:46de faire du transversal
00:32:47sur des sujets
00:32:48qui sont extraordinairement
00:32:49complexes chacun,
00:32:50donc la question
00:32:51de la Nouvelle-Calédonie,
00:32:52il faut en faire un débat
00:32:53à part entière.
00:32:54Surtout que je parlais
00:32:55de Gaza.
00:32:56Et commencer à,
00:32:57parce que c'est très difficile
00:32:59de maîtriser chaque sujet
00:33:00en profondeur.
00:33:01Du colonialisme,
00:33:02c'est pour ça.
00:33:03Non mais parce que
00:33:04sur la Nouvelle-Calédonie,
00:33:05c'est le débat
00:33:06du colonialisme
00:33:07et de l'ingérence.
00:33:08Oui, mais moi,
00:33:09je n'en ai pas parlé
00:33:10en ce qui concerne
00:33:11la Nouvelle-Calédonie,
00:33:12justement j'en parlais.
00:33:13Donc si on rentre
00:33:14sur la Nouvelle-Calédonie,
00:33:15on pourrait voir
00:33:16que les événements
00:33:17qui se sont déroulés
00:33:18sont liés à une phase
00:33:19de négociation
00:33:20qui a échoué,
00:33:21probablement du fait
00:33:22de cette verticale
00:33:23autoritaire absurde
00:33:24que Macron applique
00:33:25sur tous les domaines,
00:33:26qui a voulu en fait
00:33:27passer en force
00:33:28sur la question
00:33:29de la reconnaissance
00:33:30du corps électoral.
00:33:31Qu'on soit d'accord,
00:33:33c'était en lien
00:33:34avec la possibilité
00:33:35de faire voter
00:33:36les personnes qui étaient là
00:33:37depuis un certain nombre d'années,
00:33:38ainsi de suite,
00:33:39même si elles n'étaient pas…
00:33:40Bon bref,
00:33:41il y avait tout un débat.
00:33:42Mais pourquoi vous,
00:33:43vous êtes contre le vote
00:33:44des personnes blanches
00:33:45dans la Nouvelle-Calédonie ?
00:33:46Parce que c'est
00:33:47de la ségrégation raciale.
00:33:48La question que je voulais dire,
00:33:49c'est que là,
00:33:50à partir de cette situation,
00:33:51de ce débat
00:33:52qui s'inscrivait
00:33:53dans le cadre de négociations
00:33:54qui depuis 20 ans
00:33:55essaient de sortir
00:33:56des situations
00:33:57de tensions majeures
00:33:58qui avaient eu lieu
00:33:59à la fin des années 80,
00:34:00il y a eu une montée en tension
00:34:01parce que le camp indépendantiste
00:34:02voulait faire barrage
00:34:03et opposition
00:34:04à cette mesure
00:34:05que le gouvernement
00:34:06voulait appliquer.
00:34:07Pour moi,
00:34:08ça a été un problème
00:34:09de gestion de conflits.
00:34:10C'est-à-dire que la catastrophe
00:34:11qui a eu lieu en Calédonie
00:34:12à partir de là
00:34:13avec les dégâts matériels
00:34:14et humains,
00:34:15avec les morts
00:34:16qui ont eu lieu,
00:34:17c'est avant tout
00:34:18la démonstration
00:34:19d'une incapacité
00:34:20de ce pouvoir
00:34:21à régler autrement
00:34:22que par le rapport
00:34:23de force des crises
00:34:24comme on l'a vu
00:34:25sur le territoire métropolitain
00:34:26pendant les Gilets jaunes,
00:34:27pendant les manifestations
00:34:28sur les politiques sanitaires,
00:34:30pendant une infinité
00:34:31d'événements.
00:34:32Et en fait,
00:34:33il y a une sorte
00:34:34de translation
00:34:35de ces difficultés
00:34:36qui, dans un contexte
00:34:37d'opposition très forte
00:34:38avec une dimension identitaire
00:34:39très importante
00:34:40comme c'est le cas
00:34:41en Nouvelle-Calédonie,
00:34:42prend une ampleur
00:34:43encore plus importante
00:34:44avec en plus une méconnaissance.
00:34:45Moi, par exemple,
00:34:46j'ai suivi de très près
00:34:47beaucoup plus que
00:34:48la Nouvelle-Calédonie
00:34:49parce que j'ai eu
00:34:50à m'y émerger,
00:34:51parce que j'ai eu
00:34:52à représenter des personnes
00:34:53qui étaient impliquées
00:34:54sur la question guadeloupéenne.
00:34:55On avait des préfets
00:34:56qui débarquent de nulle part,
00:34:57qui n'y connaissent en rien
00:34:58la situation sur place
00:35:00et qui, en tout cas,
00:35:01avec leur égo
00:35:02surdimensionné,
00:35:03pensent qu'ils peuvent
00:35:04traiter de la situation
00:35:05sans prendre en compte
00:35:06le contexte historique,
00:35:07social et compagnie
00:35:08et avec des moyens
00:35:09qui sont en général
00:35:10plutôt brutaux,
00:35:11bon, trancher les situations.
00:35:12Et de toute façon,
00:35:13ils partent trois ans après
00:35:14et ils ont une sorte
00:35:15de toute puissance
00:35:16parce que les préfets
00:35:17outre-mer
00:35:18sont beaucoup plus puissants
00:35:19que sur le territoire national.
00:35:20Ils ont une capacité
00:35:21à influencer les procureurs,
00:35:22les juges et ainsi de suite
00:35:23et donc ils pensent
00:35:24maîtriser la situation.
00:35:25En l'occurrence,
00:35:26en Guadeloupe,
00:35:27c'était quelqu'un
00:35:28qui était Philip Gustin
00:35:29qui était le premier ministre
00:35:30de l'Ouest
00:35:31et cette crise intervenait
00:35:32à un moment
00:35:33où Sébastien Lecornu
00:35:34était convaincu
00:35:35de devenir premier ministre.
00:35:36Il est ministre des Outre-mer,
00:35:37c'est l'une des personnes
00:35:38les moins charismatiques
00:35:39de la Terre
00:35:40et donc il est
00:35:41à un moment de tension.
00:35:42C'est-à-dire qu'il est
00:35:43sur le point
00:35:44de réussir l'imposture rêvée.
00:35:45Il choisit mal
00:35:46ses représentants Macron.
00:35:47On est fin 2020.
00:35:48Oui, il a des effets
00:35:49de proximité.
00:35:50Donc, fin 2021,
00:35:51tout d'un coup,
00:35:52il y a une crise
00:35:53qui émerge en Guadeloupe
00:35:54et il n'arrive pas à la gérer.
00:35:55Il se fait même recadrer
00:35:57d'une des télévisions d'Outre-mer
00:35:58en direct
00:35:59tellement il fait n'importe quoi.
00:36:00Et là, à ce moment-là,
00:36:01il y a ce Philippe Gustin
00:36:02qui a été préfet de Guadeloupe
00:36:03et qui dit
00:36:04« T'inquiète, je gère ».
00:36:05Et il commence à arrêter des gens
00:36:06et à faire une sorte
00:36:07d'instrumentalisation
00:36:08du procédus judiciaire
00:36:09qui enflamme la situation.
00:36:12Et donc là,
00:36:13ils essayent d'exporter
00:36:14la même méthode
00:36:15en Nouvelle-Calédonie.
00:36:16C'est pour ça qu'ils ont déporté
00:36:17cet homme à 17 000 km.
00:36:18Tout ça pour dire
00:36:19qu'il y a un vrai problème
00:36:20structurel d'une part.
00:36:21C'est-à-dire,
00:36:22quel est notre rapport
00:36:23à ces territoires
00:36:24qu'on n'arrive pas, en fait ?
00:36:25C'est un peu avec le Sénégal.
00:36:26La gauche parle souvent
00:36:27de prédation.
00:36:28Non, je trouve
00:36:29ces minorités qui activent…
00:36:30Je finis juste le raisonnement.
00:36:31J'en ai pour une seconde.
00:36:32La gauche parle souvent
00:36:33de prédation de ressources.
00:36:34Ce qui se passe,
00:36:35c'est autre chose.
00:36:36C'est que la France
00:36:37n'a même plus les moyens
00:36:38d'être en position de prédation.
00:36:39C'est-à-dire que la France,
00:36:40aujourd'hui,
00:36:41quand vous regardez
00:36:42ses rapports économiques
00:36:43avec le Sénégal
00:36:44et derrière la Chine
00:36:45et derrière l'Inde,
00:36:46c'est fini.
00:36:47C'est fini, en fait.
00:36:48On est dans une situation
00:36:54en rapport à notre capacité à investir
00:36:56et à apporter quelque chose
00:36:57dans ce rapport de vassalisation
00:36:58qu'on avait alimenté
00:36:59pour aujourd'hui.
00:37:00Si on n'a pas du terrain
00:37:01face à la milice Wagner,
00:37:02face aux influences ruges chinoises,
00:37:03en Afrique,
00:37:04en Afrique subsaharienne,
00:37:05en Afrique de l'Ouest,
00:37:06en Afrique centrale,
00:37:07ça ne date pas d'hier.
00:37:08Ça fait déjà plusieurs années,
00:37:09voire décennies,
00:37:10que la France,
00:37:11à cause d'un discours
00:37:12justement anticolonialiste,
00:37:13a retiré ses pions de l'Afrique.
00:37:15Du coup, l'Afrique se retrouve,
00:37:17en tout cas,
00:37:18certains pays d'entre eux,
00:37:19se retrouvent face
00:37:20à des conflits internationaux
00:37:21sur leur sol.
00:37:22Et à un besoin
00:37:23de trouver de nouveaux partenaires.
00:37:24La France n'intervient presque plus
00:37:25dans la région.
00:37:26Non, justement.
00:37:27La France intervient
00:37:28beaucoup politiquement.
00:37:29On l'a encore vu au Niger
00:37:30où ils étaient prêts
00:37:31à faire la guerre
00:37:32pour rétablir leur emprise
00:37:33sur ce territoire.
00:37:34Mais elle n'a plus
00:37:35les moyens de le faire.
00:37:36Et pourquoi elle n'a plus
00:37:37les moyens de le faire ?
00:37:38Parce que la France
00:37:39est en train de s'effondrer
00:37:40de façon générale.
00:37:41Et en fait, du coup,
00:37:42sa capacité à agir
00:37:43vers l'extérieur
00:37:44commence à être en découplage
00:37:45par rapport à sa capacité économique
00:37:46à investir et ainsi de suite.
00:37:47Et donc, on a des réseaux
00:37:48qui se maintiennent
00:37:49parce que c'est des réseaux
00:37:50hérités historiquement
00:37:51depuis l'époque coloniale,
00:37:52depuis les réseaux
00:37:53de la France Afrique,
00:37:54de Fokar et ainsi de suite.
00:37:55Et à côté,
00:37:56on n'a plus rien à offrir.
00:37:57Donc, ce qui jusqu'alors
00:37:58était plus ou moins accepté
00:38:00avec plus ou moins de violence
00:38:01et ainsi de suite,
00:38:02ne l'est plus du tout
00:38:03par les populations.
00:38:04Et donc, vous avez une émergence
00:38:05d'un sentiment anti-français
00:38:06qui est aussi une façon
00:38:07d'enlever vos pattes d'ici.
00:38:08Qu'est-ce que vous nous apportez ?
00:38:09On n'a plus de rapport avec vous.
00:38:10On préfère, en fait,
00:38:11rentrer dans les rapports
00:38:12avec la Chine et la Russie.
00:38:13La Chine a été léguée aussi
00:38:14dans ces côniers
00:38:15et partie en désuétude.
00:38:16Je pense notamment
00:38:17aux infrastructures,
00:38:18aux écoles, aux hôpitaux,
00:38:19à toutes les lignes électriques
00:38:20et à tout ce que,
00:38:21justement,
00:38:22si je puis dire,
00:38:23ce partenariat a apporté
00:38:24dans les régions.
00:38:25Donc oui,
00:38:26c'est sûr que maintenant
00:38:27la mémoire a été effacée.
00:38:28Mais il n'empêche
00:38:29qu'il n'y a pas si longtemps
00:38:30que ça,
00:38:31les peuples locaux
00:38:32étaient,
00:38:33parler de la France
00:38:34comme de la mère patrie,
00:38:35etc.,
00:38:36parce qu'évidemment,
00:38:37ils leur venaient,
00:38:38ils leur venaient en aide.
00:38:39Je pense notamment
00:38:40à toutes les organisations religieuses
00:38:41aussi,
00:38:42à tous les hospices,
00:38:43à toutes ces personnes
00:38:44qui, dans une logique d'échange,
00:38:45participaient à l'essor du pays.
00:38:46– On ne peut pas dire
00:38:47que c'était une logique d'échange.
00:38:48Si on parle du colonialisme,
00:38:49ce n'était pas une logique d'échange.
00:38:50Enfin, c'était une logique
00:38:51d'intégration,
00:38:52un empire dans lequel
00:38:53le thème de l'échange…
00:38:54– De notre même République,
00:38:55d'ailleurs,
00:38:56c'est les hommes de gauche
00:38:57qui ont voulu la colonisation,
00:38:58les hommes de droite
00:38:59et les conservateurs.
00:39:00– C'est pour ça que je m'étonne
00:39:01de vous entendre…
00:39:02– Non, non, non,
00:39:03j'essaie juste de donner
00:39:04un petit peu de nuance
00:39:05et l'horrible France
00:39:06colonialiste atroce
00:39:07qui a exploité
00:39:08toutes les ressources
00:39:09et terminé
00:39:10qui a acheté le bébé
00:39:11avec l'eau du bain.
00:39:12On dépensait plus de PIB
00:39:13qu'on en gagnait
00:39:14avec l'économie
00:39:15et donc ça,
00:39:16je me dois de le dire
00:39:17parce que c'est la vérité
00:39:18et ensuite,
00:39:19il était question,
00:39:20voilà, il est juste question
00:39:21de rendre à ça
00:39:22ce qui appartient à ça,
00:39:23c'est-à-dire la colonisation,
00:39:24c'est la Troisième République,
00:39:25c'est les hommes de gauche,
00:39:26les hommes de droite
00:39:27voulaient préparer la guerre
00:39:28contre les Allemands.
00:39:29– C'est vous qui s'intéressez à l'Allemande.
00:39:30– Au-delà,
00:39:31on pourrait parler
00:39:32de la politique économique
00:39:33et à quel point,
00:39:34nous,
00:39:35on était en fait
00:39:36dans une tentative
00:39:37de construction
00:39:38d'un marché intérieur
00:39:39assez similaire
00:39:40à ce que l'Allemagne
00:39:41a fait de l'Union européenne
00:39:42aujourd'hui
00:39:43qui cherchait en fait
00:39:44à écouler un certain nombre
00:39:45de ressources
00:39:46et au contraire
00:39:47à attirer notamment
00:39:48en termes de matière première
00:39:49des éléments
00:39:50qui nous étaient utiles
00:39:51avec évidemment
00:39:52des équipes dans les termes
00:39:53d'échanges et ainsi de suite.
00:39:54On pourrait rentrer
00:39:55dans ce débat technique
00:39:56et je pense honnêtement
00:39:57qu'il serait plutôt mal aisé
00:39:58de défendre la position
00:39:59de l'Allemagne
00:40:00qui est un continent
00:40:01qui a été…
00:40:02– J'apporte de la nuance.
00:40:03– Oui, qui a été sur des siècles
00:40:04parce que l'entreprise coloniale
00:40:05que vous décrivez,
00:40:06celle de la Troisième République
00:40:07s'inscrit dans un plan
00:40:08beaucoup plus large
00:40:09qui a inclus notamment
00:40:10le commerce triangulaire…
00:40:11– Oui, les hommes de gauche
00:40:12pensent que c'est pardonnable.
00:40:13– Non, qui a inclus
00:40:14le commerce triangulaire
00:40:15et l'esclavage
00:40:16et la crise démographique
00:40:17que ça a généré en Afrique
00:40:18que l'Afrique paye encore aujourd'hui
00:40:19parce qu'aujourd'hui
00:40:20on est en train de dire
00:40:21l'Afrique a une explosion démographique
00:40:22qui nous met en danger.
00:40:23– Elle est déluge.
00:40:24– Je vais intervenir
00:40:25parce que j'ai écouté
00:40:26avec beaucoup d'attention
00:40:27tout ce qui a été dit.
00:40:28J'ai attendu
00:40:29qu'on me donne la parole
00:40:30pour l'apprendre.
00:40:31Peut-être est-ce un tort,
00:40:32j'en prendrai compte
00:40:33dans la deuxième partie
00:40:34de cette émission
00:40:35mais on a parlé de beaucoup de choses,
00:40:36vous avez parlé même
00:40:37de sujets transversaux
00:40:38et c'est vrai pour le coup là-dessus
00:40:39parce que je vois un certain nombre
00:40:40de désaccords poindre
00:40:41entre vous et moi
00:40:42mais là-dessus
00:40:43je suis d'accord avec vous
00:40:44quand on parle de tout
00:40:45en fait on ne parle de rien.
00:40:46Moi j'aimerais bien
00:40:47définir un peu les termes
00:40:48pour savoir exactement
00:40:49à qui j'ai affaire.
00:40:50Je vous connais
00:40:51j'ai lu vos livres
00:40:52je ne me suis pas intéressé
00:40:53plus que ça
00:40:54d'ailleurs je ne savais pas
00:40:55que c'était vous
00:40:56il y a encore une heure de cela.
00:40:57Quand vous parlez d'effondrement
00:40:58c'est quelque chose
00:40:59qui est revenu à plusieurs reprises.
00:41:00À quoi faites-vous référence
00:41:01d'une part
00:41:02et d'autre part
00:41:03il y a quelque chose
00:41:04qui m'a vraiment marqué
00:41:05êtes-vous légaliste ?
00:41:06Puisque vous avez posé
00:41:07la question tout à l'heure
00:41:08ou plutôt vous avez posé
00:41:09l'affirmation
00:41:10de dire
00:41:11je préfère affûter la guillotine
00:41:12c'est fort comme expression
00:41:13je préfère affûter la guillotine
00:41:14que les urnes.
00:41:15C'est quelque chose
00:41:16les guillotines que les urnes.
00:41:18Rassurez-moi imaginez
00:41:19que vous parlez de la guillotine.
00:41:20Non pas forcément.
00:41:21Donc vous êtes favorable
00:41:22à la peine de mort.
00:41:23La guillotine pardonnez-moi
00:41:24a toujours été
00:41:25un instrument légal
00:41:26toujours justement.
00:41:27Et donc vous êtes favorable
00:41:28à la peine de mort.
00:41:29Il faut faire attention à cela.
00:41:30Mais la gauche a toujours
00:41:31eu cette signature
00:41:32coulissante dans les rues
00:41:33comment est-ce qu'on y peut
00:41:34le dire ?
00:41:35Plus général
00:41:36qu'entendez-vous
00:41:37par effondrement
00:41:38et vous légalisez.
00:41:39Je vais juste dire
00:41:40une phrase de plus
00:41:41parce que j'allais arriver
00:41:42quelque part
00:41:43pour finir sur la question
00:41:44parce que là on partait
00:41:45sur la question économique
00:41:46c'est-à-dire
00:41:47ne jamais oublier
00:41:48que le drame
00:41:49de l'entreprise coloniale
00:41:50qui en effet
00:41:51est une entreprise
00:41:52en grande partie de gauche
00:41:53avec Jules Ferry
00:41:54l'idole de la gauche
00:41:55qui est celle
00:41:56qui a promu
00:41:57cette idéologie
00:41:58de façon massive
00:41:59il ne faut jamais l'oublier
00:42:00parce qu'on peut jouer
00:42:01au sein et compagnie
00:42:02et à un moment donné
00:42:03il faut remettre
00:42:04ne jamais oublier
00:42:05que le grand drame
00:42:06qui est encore d'actualité
00:42:07c'est l'humiliation
00:42:08qu'on a infligée au peuple.
00:42:09Et ça c'est quelque chose
00:42:10qui ne pardonne pas
00:42:11au-delà de...
00:42:12Vous pouvez parler
00:42:13de la question
00:42:14parce que je sais
00:42:15qu'il n'y a pas
00:42:16de colonialisme
00:42:17la question
00:42:18de l'humiliation
00:42:19de l'indigèna
00:42:20de la réduction
00:42:21de ces êtres
00:42:22à une condition sous-humaine
00:42:23ou sous-citoyenne
00:42:24par rapport à d'autres
00:42:25selon la couleur
00:42:26selon la couleur de peau.
00:42:27C'est quelque chose
00:42:28c'est un stigmate
00:42:29c'est un stigmate
00:42:30qui est resté
00:42:31qui est resté
00:42:32et qui continue
00:42:33à produire des effets aujourd'hui
00:42:34et si on ne le prend pas en compte
00:42:35on ne comprend pas
00:42:36la radicalité
00:42:37de l'opposition
00:42:38qui peut encore exister
00:42:39à l'égard de la France
00:42:40alors qu'elle ne joue plus
00:42:41du tout le rôle
00:42:42qu'elle jouait.
00:42:43Vous ne voulez pas
00:42:44dire que la France
00:42:45n'a pas été le seul pays
00:42:46à coloniser
00:42:47le continent africain ?
00:42:48Il y a eu l'Empire Ottoman
00:42:49Il y a eu l'Empire Ottoman
00:42:50mais très bien
00:42:51L'Empire Ottoman
00:42:52n'a pas colonisé
00:42:53L'Empire Ottoman
00:42:54a fait de la traite
00:42:55de la traite esclavagiste
00:42:56Et je tiens à signaler aussi
00:42:57que les pays africains
00:42:58ont eux-mêmes
00:42:59fait d'esclavage
00:43:00ont été participés
00:43:01Mais moi je vous parle
00:43:02en effet là-dessus
00:43:03vous n'êtes pas
00:43:04mais là je vous parle
00:43:05encore une fois
00:43:06de deux choses
00:43:07d'une part
00:43:08c'est l'entreprise coloniale
00:43:09on revient à l'entreprise coloniale
00:43:10troisième république
00:43:11qui va essayer
00:43:13selon la couleur de peau
00:43:14ou l'origine
00:43:15selon
00:43:16et ça c'est quelque chose
00:43:17qui n'avait pas été mis en place
00:43:18et encore une fois
00:43:19la question de l'esclavage
00:43:20justement
00:43:21l'esclavage intra-africain
00:43:22était une affaire tribale
00:43:23une affaire justement
00:43:24d'ethnies
00:43:25de groupements politiques
00:43:26d'empires
00:43:27mais qui n'était pas fondée
00:43:28sur cette humiliation
00:43:29qui consiste à réduire
00:43:30un être
00:43:31du fait de sa couleur de peau
00:43:32et ça
00:43:33et ça c'est pas anodin
00:43:34Pour vous c'est plus grave
00:43:35C'est pas anodin
00:43:36C'est plus grave
00:43:37cette esclavage-là
00:43:38que l'esclavage
00:43:39de l'Empire Ottoman
00:43:40J'essaie de vous dire
00:43:41qu'il y a
00:43:42certaines rancœurs persistes
00:43:44et certains sentiments persistent
00:43:46et au lieu de tenter
00:43:47de les nier
00:43:48ou de les relativiser
00:43:49Moi je crois que vous soufflez
00:43:50justement sur les braises
00:43:51du conflit en France
00:43:52parce que comme le disait Denis
00:43:53je pense que vous n'attendez
00:43:54que ça en fait
00:43:55Il vous a pas posé la question
00:43:56assez directement
00:43:57mais est-ce que vous attendez
00:43:58un conflit de grande envergure
00:43:59sur le territoire français ?
00:44:00Une révolution ?
00:44:01Un conflit ?
00:44:02Une guerre civile ?
00:44:03Est-ce que vous l'attendez ?
00:44:04Moi je cherche une conflictualité
00:44:05avec une élite dominante
00:44:06Le problème c'est qu'en ayant
00:44:07ce genre de discours
00:44:08du coup vous favorisez
00:44:09en fait vous soufflez
00:44:10Non je souffle sur les...
00:44:11Je souffle sur...
00:44:12Ah bien sûr !
00:44:13Je souffle sur...
00:44:14Je souffle sur les braises
00:44:15d'un rapport qui vise à rompre...
00:44:16Non un rapport éthico-religieux
00:44:17Qui vise à rompre...
00:44:18Un rapport religieux, grave
00:44:19Qui vise à rompre
00:44:20l'asservissement dans lequel
00:44:21nous sommes soumis
00:44:22un asservissement qui pille
00:44:23qui produit le pillage
00:44:24de ce pays
00:44:25et qui est lié
00:44:26à ce que moi je décris
00:44:27Parle de la France
00:44:28de la France
00:44:29de l'oligarchisation
00:44:30parce que c'est ces mêmes élites
00:44:31qui ont créé ces systèmes prédateurs
00:44:32qui ont touché
00:44:33ces populations étrangères
00:44:34c'est pour ça qu'il y a
00:44:35une souveraineté
00:44:36et une solidarité
00:44:37Vous savez quand j'étais
00:44:38en prison au Sénégal
00:44:39ce qui a ému
00:44:40les prisonniers sénégalais
00:44:41ils sont venus me voir
00:44:42en me disant
00:44:43c'est bon tu as gagné
00:44:44ils vont te sortir
00:44:45c'est la manifestation
00:44:46des gilets jaunes
00:44:47c'est tout d'un coup
00:44:48de voir qu'en France
00:44:49il y avait des personnes
00:44:50pas le gouvernement
00:44:51si le gouvernement avait soutenu
00:44:52il m'aurait regardé
00:44:53en se disant
00:44:54mais en fait c'est qui ce gars
00:44:55c'est quoi cet infiltré
00:44:56ou qu'est-ce qu'il vient faire
00:44:57Non il voyait tout d'un coup
00:44:58qu'en fait il y avait
00:44:59une solidarité potentielle
00:45:00des luttes
00:45:01qui commençait à naître
00:45:02au niveau justement
00:45:04Donc ces élites
00:45:05qui aujourd'hui
00:45:06qui ont créé
00:45:07ce système triangulaire
00:45:08justement
00:45:09qui consiste à acheter
00:45:10des médias
00:45:11pour acheter de l'influence
00:45:12auprès des dirigeants politiques
00:45:13pour en tirer
00:45:14en retour des ressources
00:45:15c'est ce système triangulaire
00:45:16qu'il faut faire tomber
00:45:17Allez les amis
00:45:18au départ je vous rappelle
00:45:19que la question
00:45:20était encore une fois
00:45:21sur Gaza
00:45:22et le Proche-Orient
00:45:23donc excusez-moi d'y revenir
00:45:24mais je suis un peu têtu
00:45:25juste en un mot
00:45:26et c'est toujours difficile
00:45:27de demander ça rapidement
00:45:28la guerre menée par Israël
00:45:29aujourd'hui
00:45:30elle est juste selon vous ?
00:45:31Elle est clairement
00:45:32pas menée de façon juste
00:45:33et vous ne trouverez aucun expert
00:45:34en droit international
00:45:35qui prétendra
00:45:36qu'il y a une proportion
00:45:37ou même une justesse
00:45:38d'un projet
00:45:39dont l'objectif
00:45:40est très clairement
00:45:41comme je vous le disais
00:45:42de priver de sa souveraineté
00:45:43une partie de la population
00:45:44en l'occurrence palestinienne
00:45:45pour la transformer
00:45:46dans une sorte
00:45:47d'enclave économique
00:45:48qui serait au service
00:45:49des projets de Netanyahou
00:45:50qui n'est pas du tout justifié
00:45:51qui n'est pas du tout justifié
00:45:52en droit
00:45:53Monsieur Branco
00:45:54tout à l'heure
00:45:55vous avez dit quelque chose
00:45:56qui m'a aussi frappé
00:45:57je reviendrai à ma question
00:45:58tout à l'heure
00:45:59dans la deuxième partie
00:46:00vous avez dit
00:46:01que le NPA
00:46:02avait été victime
00:46:03d'une espèce
00:46:04d'opéa médiatique
00:46:05est-ce que vous êtes
00:46:06en accord avec le fait
00:46:07attendez, attendez, attendez
00:46:08est-ce que vous êtes en accord
00:46:09avec le fait
00:46:10que le
00:46:11la déclaration du NPA
00:46:12le communiqué de presse
00:46:13du NPA
00:46:14qui parlait
00:46:15d'une offensive palestinienne
00:46:16à soutenir
00:46:17est proprement scandaleux
00:46:18puisqu'on parle
00:46:19d'une attaque terroriste
00:46:20je préférais
00:46:21votre première question
00:46:22parce que je suis assez
00:46:23je ne vous demande pas
00:46:24de juger mes questions
00:46:25essayez de répondre
00:46:26à au moins une
00:46:27je vais répondre
00:46:28je vais répondre
00:46:29je vais répondre
00:46:31on reviendra à la première
00:46:32après cette seconde
00:46:33parce que en gros
00:46:34là on est en train
00:46:35de refaire du BFMTV
00:46:36je suis ravi de le faire
00:46:37du BFMTV
00:46:38et de saouler les français
00:46:39avec les mêmes sujets
00:46:40dont on leur rebat les oreilles
00:46:41depuis des mois
00:46:42ce qui permet
00:46:43de ne pas parler d'eux
00:46:44ce qui permet à tous
00:46:45ces dirigeants
00:46:46de ne jamais parler d'eux
00:46:47ce qui est quand même
00:46:48un sujet important
00:46:49donc si vous voulez
00:46:50qu'on parle du communiqué
00:46:51qui a été fait le 7 octobre
00:46:52par une organisation
00:46:53qui fait 0,5%
00:46:54de la population
00:46:55on peut le dire clairement
00:46:56que c'est un biais
00:46:57d'extrême gauche
00:46:58qui vise en fait
00:46:59des décennies
00:47:00de soutien
00:47:01de la lutte palestinienne
00:47:02qui à l'époque
00:47:03était laïque
00:47:04qui à l'époque
00:47:05était liée à l'OLP
00:47:06et compagnie
00:47:07qui n'avait pas
00:47:08de fondamentalisme religieux
00:47:09en son aile
00:47:10et qui du coup
00:47:11les amène à interpréter
00:47:12cette situation
00:47:13à partir d'un marxisme
00:47:14matérialiste de base
00:47:15sans prendre en compte
00:47:16la dimension religieuse
00:47:17et idéologique
00:47:18qui maintenant
00:47:19sous-tend cet acteur
00:47:20qu'est le Hamas
00:47:21donc c'est clairement
00:47:22un problème
00:47:23et là vous êtes un peu
00:47:24dans l'excuse intellectuelle
00:47:25quand je regarde Besançon
00:47:26qui essaye d'expliquer
00:47:27cette situation
00:47:28en disant qu'il faut
00:47:29absolument s'impliquer
00:47:30dans la guerre en Ukraine
00:47:31contre la Russie
00:47:32parce qu'il commence
00:47:33à appliquer
00:47:34un logiciel marxiste
00:47:35qu'il a clairement
00:47:36mal digéré
00:47:37pour essayer de justifier
00:47:38le fait qu'en gros
00:47:39il serait en lutte
00:47:40contre un impérialisme russe
00:47:41et donc du coup
00:47:42par définition
00:47:43il faut qu'on soit du côté
00:47:44sans prendre en compte
00:47:45la dimension profondément impérialiste
00:47:46de la réaction
00:47:47à l'offensive russe
00:47:48on est sur des situations
00:47:49en fait
00:47:50où ils essayent
00:47:51de plaquer
00:47:52des logiciels idéologiques
00:47:53et donc au lieu de rentrer
00:47:54sur cette analyse
00:47:55qui permet de comprendre
00:47:56l'erreur
00:47:57on est ensuite
00:47:58sur une assimilation de ça
00:47:59à un antisémitisme
00:48:00qui n'existe pas
00:48:01au sein de cette organisation
00:48:02mais on peut comprendre
00:48:03NPA excusé
00:48:04on peut comprendre
00:48:05les raisons qui les ont poussées
00:48:06à dire cette folie
00:48:07et en même temps
00:48:08ne pas l'accepter
00:48:09moi ça m'intéresse
00:48:10juste plus
00:48:11d'essayer de comprendre
00:48:12d'où vient l'erreur
00:48:13plutôt que d'essayer
00:48:14d'en faire un argument
00:48:15c'est la culture de l'excuse
00:48:16à toutes les échelles
00:48:17mais c'est pas une excuse
00:48:18y compris à l'échelle intellectuelle
00:48:19c'est une compréhension
00:48:20c'est pas une excuse
00:48:21moi j'en ai rien à faire
00:48:22du NPA en général
00:48:23et du communiqué du NPA
00:48:24le NPA fait partie
00:48:25de cette alliance
00:48:26du Nouveau Front Populaire
00:48:27et donc cette alliance
00:48:28d'ailleurs un peu étonnante
00:48:29qui va de Philippe Poutou
00:48:30à François Hollande
00:48:31qui est d'après
00:48:32C'est vrai qu'il y en a
00:48:33à côté de vous
00:48:34qui va en gros
00:48:35parce que François Hollande
00:48:36pour ces gens là
00:48:37c'est le social traître
00:48:38par excellence
00:48:39et il fait partie
00:48:40au même titre que Philippe Poutou
00:48:41de cette alliance
00:48:42c'est quand même
00:48:43invraisemblable
00:48:44Mais surtout François Hollande
00:48:45qui dénonçait en 2015
00:48:46enfin après
00:48:47quand il a quitté le pouvoir
00:48:48la partition islamiste
00:48:49en France
00:48:50et qui aujourd'hui devient
00:48:51acteur de cette même partition
00:48:52en choisissant de s'allier
00:48:53avec les autres
00:48:54Et donc il devient
00:48:55au coeur du sujet
00:48:56de ce soir
00:48:57et de cette émission
00:48:58on l'a intitulé
00:48:59Faut-il abattre la Macronie ?
00:49:00On va le lancer
00:49:01dans un instant
00:49:02ce grand débat
00:49:03Mais voyez
00:49:04pour moi c'est très intéressant
00:49:05parce qu'en fait
00:49:06on est parti d'un sujet
00:49:07qui est justement
00:49:08censé être
00:49:09comment on passe
00:49:10à une nouvelle phase
00:49:11de l'espace politique
00:49:12et vous êtes tous
00:49:13là en train
00:49:14de nous faire retomber
00:49:15dans justement
00:49:16ce qui permet
00:49:17de protéger la Macronie
00:49:18c'est-à-dire rentrer
00:49:19sur des sujets
00:49:20qui ne sont pas
00:49:21les sujets actuels
00:49:22Mais c'est pas une raison pour souffler sur les braises de la guerre civile en France.
00:49:24Mais personne ne souffle sur rien du tout !
00:49:26Mais si, parce que vous vouliez...
00:49:27Vous voulez quoi exactement ?
00:49:28Qu'est-ce que vous voulez qu'il se passe ?
00:49:29On veut...
00:49:30Remettre la guillotine en place de la concorde et couper des têtes pour faire couper du sang.
00:49:33Je voulais redonner au peuple français sa souveraineté de différentes façons.
00:49:38D'abord à travers des instruments politiques, que ce soit justement des capacités comme...
00:49:41Le vote par exemple.
00:49:43Le référendum d'insertie citoyenne.
00:49:45On va s'il vous plaît...
00:49:47C'est vrai qu'on est en introduction.
00:49:50On va juste faire une petite parenthèse.
00:49:53D'abord sur les dessins de notre dessinateur.
00:49:56On peut l'applaudir bien fort.
00:49:58C'est Ignace.
00:49:59Notre caricaturiste en live.
00:50:01Tout d'abord, le premier dessin.
00:50:03Je crois que c'est toi, Denis.
00:50:05Le pire des extrémismes, c'est l'extrême-centre.
00:50:08Et je crois qu'on voit aussi en distinct notre ami Yanis.
00:50:11Voilà pour vous.
00:50:12Pour son soutien à Kémy Séba.
00:50:14Juan Branco.
00:50:15Et je devine que c'est Dupond-Moretti.
00:50:16Il n'est pas tout blanc.
00:50:17Voilà.
00:50:18La grosse frustration de Mélenchon.
00:50:20On aurait donné le droit de vote aux immigrés.
00:50:22Je serais confortablement élu.
00:50:24Pas mal.
00:50:25On peut l'applaudir.
00:50:26Et enfin, faut-il abattre la Macronie ?
00:50:28Donc ça, c'est le grand débat qu'on lance dans un instant.
00:50:30Je tiens à vous rappeler l'abolition de la peine de mort.
00:50:32On peut applaudir bien fort Ignace.
00:50:35Allez, on lance tout de suite une petite séquence confidence.
00:50:39Et on lance ce grand débat.
00:50:40Tout de suite, les questions de confidence.
00:50:48Voilà, c'est la parenthèse confession.
00:50:50Pardon, pas confidence.
00:50:51Donc c'est simple.
00:50:52Cinq questions, cinq réponses.
00:50:53Aussi rapide que possible.
00:50:55Et après, on passe à faut-il abattre la Macronie ?
00:50:57Première question.
00:51:08Pardon.
00:51:09J'étais complètement en dehors du monde.
00:51:10En train de réfléchir.
00:51:11En train de me rendre compte qu'en fait,
00:51:12vous étiez en train de porter exactement le discours de Marie Kinski dans La Fièvre.
00:51:16Donc j'ai trouvé ça rigolo sur la culture de l'excuse.
00:51:18C'était comme un décalque de la...
00:51:20Je n'ai pas encore...
00:51:21Dites-moi, quelle était la question ?
00:51:23La question, c'était de quel pays faut-il s'inspirer ?
00:51:25De la France, de son histoire.
00:51:27De ses contradictions, de ses insuffisances, de ses grandeurs.
00:51:31De chaque étape de la...
00:51:3293.
00:51:3393, si on veut la...
00:51:34Oui, oui, oui.
00:51:35Le sens, c'est 93.
00:51:37Mais je pense qu'on a une capacité à se réfléchir qui est profonde.
00:51:42Moi, je pense que l'exemple du peuple sénégalais est intéressant.
00:51:45La capacité, à un moment donné, ponctuellement là,
00:51:48à rompre avec un système de domination
00:51:51qui faisait qu'a priori, tout était perdu d'avance.
00:51:53Ils avaient tout contre eux, un État policier,
00:51:55tous les moyens de l'ancienne puissance coloniale
00:51:57mobilisés pour les soutenir et ainsi de suite.
00:51:59Bon, donc ça, ça peut être un exemple
00:52:01pour essayer de se défaire de ces rapports
00:52:04qui aujourd'hui nous mettent en difficulté.
00:52:07Eh bien, c'était la réponse.
00:52:08La réponse est courte, donc on passe à la deuxième question.
00:52:12Quelle affaire ne défendriez-vous pas ?
00:52:16Je défends que des affaires avec lesquelles j'ai...
00:52:20Jusqu'ici, je n'ai défendu que des personnes
00:52:23dont je n'avais pas honte de les défendre publiquement
00:52:26et d'une certaine façon...
00:52:27Vous partagez toujours les opinions, les positions.
00:52:29Non, je les protège.
00:52:30Ma fonction, c'est de les protéger.
00:52:31Donc c'est pour ça que, sur les opposants politiques,
00:52:34Damien Tarell, c'était un royaliste proche de l'action française,
00:52:38celui qui a mis une claque à Emmanuel Macron.
00:52:40Je l'ai protégé, je l'ai défendu.
00:52:41Christophe Détingé, c'était un gitan,
00:52:43ancien boxeur, champion de France.
00:52:45Je l'ai protégé, je l'ai défendu.
00:52:46Jean-Luc Mélenchon, c'était un franc-maçon de gauche historique,
00:52:48canal socialiste.
00:52:49Je l'ai défendu.
00:52:50Pourquoi ? Parce que, dans la position qu'ils étaient
00:52:51par rapport au pouvoir à cet instant-là,
00:52:53ils méritaient tout simplement que leur voix
00:52:55et leur capacité à l'action soient protégées.
00:52:57Et leur liberté, évidemment.
00:52:58Troisième question.
00:53:01Avec qui avez-vous regretté d'avoir collaboré ?
00:53:05Avec personne, parce que j'ai beaucoup appris.
00:53:08En fait, j'ai eu beaucoup de chance très tôt,
00:53:10que ce soit à CPI ou à Cour pénationnale,
00:53:12où j'étais avec le procureur très directement.
00:53:15Ensuite, à la campagne de François Hollande,
00:53:18avec Aurélie Filippetti en 2012.
00:53:20En termes d'erreur historique,
00:53:22on n'est vraiment pas loin de l'absolu.
00:53:25Avant, avec Dominique Devillepin,
00:53:27il y a eu quand même toute une série de personnes
00:53:29qui m'ont beaucoup enrichi et qui m'ont fait rompre
00:53:31un certain nombre de naïvetés,
00:53:32notamment partisanes, que j'avais,
00:53:34avec Mélenchon, avec Assange.
00:53:36Celui qui m'a le plus coûté,
00:53:38c'est Julian Assange, de très loin.
00:53:39On s'est pris dans la tête l'Empire américain.
00:53:42Je peux vous dire que ce n'est pas très agréable.
00:53:44C'est comme un choc en voiture à très grande vitesse.
00:53:46Mais le regretter, c'est inconcevable.
00:53:49Quatrième question.
00:53:52Avec qui avez-vous été heureux de collaborer ?
00:53:57Ça, c'est une très bonne question.
00:53:58Je pense que je me suis beaucoup amusé
00:54:00avec le supporter du Barça,
00:54:01qui voulait empêcher le transfert de Messi au PSG.
00:54:05Là, surtout que ça a été dans tous les médias
00:54:08dans le monde entier,
00:54:09alors qu'on avait objectivement assez peu de chances
00:54:11de gagner face aux machines auxquelles on s'opposait.
00:54:15Mais ça nous a permis quand même
00:54:16de remuer un peu le couteau dans la plaie
00:54:18des supporters parisiens.
00:54:20Et ça, ça m'a fait beaucoup plaisir.
00:54:21Allez, dernière question.
00:54:24Quel est l'adversaire que vous respectez le plus ?
00:54:31Aujourd'hui, je pense que l'extrême droite,
00:54:33parce que c'est quelque chose que j'avais dit très rapidement.
00:54:36J'ai commencé très tôt à m'opposer à Macroni.
00:54:39Et j'avais hâte de mener ce combat idéologique
00:54:41dans un deuxième temps.
00:54:42C'est-à-dire, une fois qu'on sera libérés
00:54:44de cette bête funeste,
00:54:45on va pouvoir re-rentrer dans un débat d'idées fondamental.
00:54:48Et moi, débattre,
00:54:50ce n'est pas avec Olivier Véran,
00:54:51avec Benjamin Griveaux et Gabriel Attal,
00:54:53que ça m'intéresse.
00:54:54C'est avec des gens qui ont des convictions profondes,
00:54:55qui peuvent être parfaitement opposées aux miennes,
00:54:57qui peuvent être radicalement opposées aux miennes,
00:54:59mais qui y croient et qui, en fait,
00:55:00sont ancrés dans une histoire,
00:55:01dans une famille de pensées.
00:55:02Alors, pas toute l'extrême droite, du coup.
00:55:03Mais en tout cas,
00:55:04celles qui essayent de se nourrir de quelque chose,
00:55:07ça me stimule plus
00:55:08qu'avec la moyenneté des personnes qui nous représentent.
00:55:11Et malheureusement, en fait,
00:55:13cette absence de débat
00:55:14crée une partie de la violence
00:55:16qui nourrit notre société aujourd'hui, quoi.
00:55:18Parce qu'il n'y a pas de confrontation réelle sur ces questions.
00:55:21Il y a un contournement permanent.
00:55:23Et même le Rassemblement national,
00:55:24aujourd'hui, je suis désolé,
00:55:25mais c'est là où on en revient à poser la question
00:55:27de savoir si Bardella était...
00:55:28C'est pas quelqu'un qui a une substance idéologique
00:55:30qui me semble fondamentalement élevée.
00:55:32Ça a l'air plutôt d'être quelqu'un
00:55:34qu'il est convenable de présenter là,
00:55:36parce que, justement, il présente bien,
00:55:37parce qu'il a une capacité de répartie, ainsi de suite.
00:55:38Mais c'est pas quelqu'un qui est travaillé
00:55:40par des profondeurs spirituelles et intellectuelles majeures.
00:55:43Donc, à partir de là,
00:55:44bon, ça va être un peu le retour au même, quelque part, quoi.
00:55:48Et derrière, une difficulté à générer, en fait,
00:55:50une confrontation qui aille au-delà des débats BFM
00:55:52qu'on voit à chaque fois qu'ils les fassent à la table.
00:55:54Bon, vous voulez que je vous fasse une conférence ?
00:55:56Je pense pas que BFM lancerait un débat
00:55:57sur faut-il abattre la Macronie ?
00:55:59C'est ce qu'on va faire, pourtant,
00:56:00dans un instant, tout de suite, sur TVL.
00:56:02À tout de suite.
00:56:06Faut-il abattre la Macronie ?
00:56:09Les élections législatives seront-elles un tournant politique ?
00:56:14LFI et l'ERN sont-ils en mesure
00:56:17de faire tomber Emmanuel Macron et de gouverner ?
00:56:21Le salut peut-il passer par les urnes ?
00:56:28Ah, donc, ça y est,
00:56:32nous y sommes, donc, au cœur de ce débat très attendu
00:56:36qu'on a intitulé Faut-il abattre la Macronie ?
00:56:38Bon, c'est aussi un petit peu pour renvoyer à votre livre
00:56:41Faut-il... c'était Abattre l'ennemi, c'est ça ?
00:56:43Abattre l'ennemi, voilà.
00:56:44Donc, j'ai vu que les verres de vevin, là, se sont bien remplis.
00:56:47Alors, d'abord, on va parler de ces élections législatives
00:56:49qui viennent, donc, enfin, qui suscitent
00:56:52beaucoup, beaucoup de mystères sur leurs résultats.
00:56:55Vous voyez ces élections comme l'occasion d'abattre la Macronie,
00:56:57justement, vous, Ron Branco ?
00:56:59C'est une étape, une étape de puce
00:57:02dans un combat inespéré, enfin, une étape inespérée, pardon,
00:57:06dans un combat qui est de longue haleine,
00:57:08où on s'apprêtait à attendre encore trois ans de souffrance, en fait,
00:57:12et d'une sorte d'agonie lente d'un pouvoir moribond.
00:57:16Et là, on a une sorte de résurgence, un peu,
00:57:18qui crée de l'excitation, notamment au sein
00:57:20de nos politiciens professionnels, qui voient la possibilité
00:57:23d'un certain nombre de courses au poste, et ainsi de suite,
00:57:25sans nécessairement qu'il y ait une réflexion profonde
00:57:30sur une rupture radicale avec ce qui génère
00:57:33les souffrances des Français.
00:57:34Et alors, ça va de, parce que ça répond un peu aux questions
00:57:36sur ce que vous souhaitiez comme révolution,
00:57:38ça va de...
00:57:39Moi, je veux pas de révolution, c'est vous qui la voulez.
00:57:41Oui, justement, sur ce que vous pensiez,
00:57:43ce que vous vouliez déterminer.
00:57:45Vous voyez, je vous dis, il débouche les bouteilles toujours,
00:57:47au bon moment.
00:57:49C'est un peu comme j'entendais, enfin, la dernière fois,
00:57:51c'est parce que je m'attendais pas à dialoguer
00:57:53avec une voix artificielle extérieure.
00:57:56Du coup, ça me concernait pas.
00:58:00Donc, ça va des politiques monétaires qui font que
00:58:03on peut pas se loger dans une ville comme Paris
00:58:05quand on est jeune ou qu'on fait partie des classes moyennes
00:58:07ou modestes, ou alors tout notre revenu y passe.
00:58:09Et donc, évidemment, ça dévitalise la capitale,
00:58:11ça l'empêche d'attirer, si ce n'est des personnes
00:58:13qui sont déjà intégrées, donc ça génère une baisse
00:58:15de créativité et de stimulation, de concurrence,
00:58:19jusqu'au système éducatif
00:58:21qui, en fait, favorise la reproduction sociale
00:58:23sans à aucun moment permettre, justement,
00:58:25une mise en concurrence à l'échelle de la population.
00:58:27Et donc, par exemple, ce que fait la Chine.
00:58:29La Chine a un système extraordinaire
00:58:31qui date presque de l'idéologie de Confucius,
00:58:34donc de plusieurs, qui a été affinée au cours des siècles,
00:58:36et qui permet d'aller chercher,
00:58:38quasiment dans chaque village,
00:58:40la personne qui aurait une capacité intellectuelle différente
00:58:44qui pourrait être utile pour, en l'occurrence,
00:58:46un régime qui est loin d'avoir mes préférences,
00:58:48mais quelque chose qu'en France,
00:58:50on a complètement oublié de façonner
00:58:54par un aveuglement à la fois conservateur,
00:58:57c'est-à-dire une indifférence à la reproduction sociale,
00:59:00et progressiste qui mettait l'égalité des chances,
00:59:05entre guillemets, au sommet du temple républicain,
00:59:08tout en oubliant que les privilèges
00:59:10qu'offrent un certain nombre d'écoles,
00:59:12comme le FELENA, les écoles normales,
00:59:15et ainsi de suite,
00:59:17avaient pour vocation de servir la société.
00:59:19Donc il ne s'agit pas juste de permettre à tout le monde
00:59:21d'avoir une position privilégiée dans la société,
00:59:23mais de choisir ceux qui vont pouvoir, derrière,
00:59:25nous être utiles.
00:59:27Et donc, on a des effondrements éducationnels,
00:59:29je ne parle même pas de la recherche en France,
00:59:31la capacité à générer des docteurs,
00:59:34de l'innovation,
00:59:36on paye un garçon qui rentre,
00:59:38ou une femme qui rentre au CNRS,
00:59:40à peine au-dessus du SMIC,
00:59:42après un doctorat, après avoir…
00:59:44– C'est quoi les principaux reproches que vous faites à la Macronie ?
00:59:46– Et donc la Macronie, là-dedans,
00:59:48a eu la régimentalité politique
00:59:50de son accession au pouvoir,
00:59:52c'est-à-dire ce que décrit lui-même Emmanuel Macron,
00:59:54une forme de coup d'État institutionnel,
00:59:56il lui parle de cambriolage,
00:59:58mais ça revient à peu près au même,
01:00:00il a pris les clés de la voiture et il est parti avec,
01:00:02et donc, en fait, de ce manque de légitimité initiale,
01:00:04son essuivi,
01:00:06un régime qui était obligé d'utiliser à force
01:00:08imposé, qui n'avait pas franchement d'idée pour la France,
01:00:10qui essayait de gérer l'existant,
01:00:12donc d'insérer toujours plus la France
01:00:14dans l'édifice économique mondial,
01:00:16sans essayer de le réorienter,
01:00:18dans l'édifice européen,
01:00:20cette sorte de suradhésion à l'Europe
01:00:22qui fait qu'aujourd'hui on va intégrer la Moldavie,
01:00:24qui est un SMIC dix fois inférieur au SMIC le plus bas en Europe,
01:00:26donc avec tout ce que ça crée en termes de
01:00:28distorsion sociale, sans à aucun moment chercher
01:00:30une sorte d'unité
01:00:32économique, sociale,
01:00:34politique, et ainsi de suite,
01:00:36c'est un accroissement, évidemment,
01:00:38du pillage dans ce pays, c'est-à-dire une accumulation
01:00:40de ressources au détriment du reste de la société,
01:00:42et surtout de nos capacités spatiales.
01:00:44– Quelle légitimité, alors, accordez-vous,
01:00:46et je reboucle un peu avec la première question, quelque part,
01:00:48quelle légitimité accordez-vous aux urnes ?
01:00:50Si vous parlez d'un pillage, d'un coup d'État ou d'un cambriolage,
01:00:52et j'entends l'idée, puisqu'effectivement,
01:00:54il avait dit, je crois que la phrase exacte,
01:00:56on connaissait les lieux, on avait les clés du camion, un truc comme ça,
01:00:58donc effectivement, il a fait un coup politique énorme,
01:01:00mais enfin, toujours est-il qu'il a été élu,
01:01:02quelle légitimité accordez-vous aux urnes ?
01:01:04Et je reboucle sur ma question par rapport aux guillotines,
01:01:06pardon d'être un peu… – Oui, donc je vous renvoie à…
01:01:08C'est là où l'importance de la lecture,
01:01:10j'imagine que vous êtes un grand lecteur,
01:01:12mais en l'occurrence, comme vous m'avez dit
01:01:14que vous n'avez pas lu mes ouvrages,
01:01:16je vous renvoie à Crépuscule… – J'ai d'autres priorités pour l'instant.
01:01:18– Mais c'est une erreur, c'est une erreur,
01:01:20parce que Crépuscule a été un phénomène social
01:01:22pour une raison très simple, c'était la première fois…
01:01:24– Un carton, un best-seller, absolument.
01:01:26– Avec des résultats de vente importants, mais surtout, en fait…
01:01:28– Je ne dis pas qu'il n'a pas marché ou qu'il est mauvais,
01:01:30je dis que je ne l'ai pas lu, je l'ai lu.
01:01:32J'ai déjà plein de classiques en retard.
01:01:34– Mais justement, ce n'est pas une question,
01:01:36c'est une question de compréhension
01:01:38de comment aujourd'hui des hommes politiques sont fabriqués
01:01:40à travailler notamment une manipulation
01:01:42de l'appareil médiatique qui est lui-même
01:01:44entre les mains d'un certain nombre de personnes
01:01:46qui ont fait fortune grâce à leurs incohérences avec l'État,
01:01:48vous avez Niel, Bernard Arnault et ainsi de suite,
01:01:50qui en fait vont soutenir des figures
01:01:52qui vont leur permettre de maintenir
01:01:54et d'accroître leur pouvoir.
01:01:56Et en fait, je décrivais comment cette mécanique…
01:01:58Donc ça, si vous donnez cette idée,
01:02:00si vous la présentez en idée,
01:02:02on va vous dire bon, complotisme, je ne sais pas quoi et ainsi de suite.
01:02:04Moi, j'ai eu la possibilité, à travers un travail d'enquête
01:02:06et mon expérience personnelle au sein de ces systèmes,
01:02:08en ayant rencontré ces gens-là assez tôt,
01:02:10de décrire de l'intérieur
01:02:12comment elle s'était mise en branle, cette machine,
01:02:14pour l'élection d'Emmanuel Macron.
01:02:16Et comment, dans ces circonstances,
01:02:18l'élection n'a pas eu besoin d'être truquée ni volée
01:02:20parce qu'il suffisait de faire croire aux gens
01:02:22un certain nombre de choses
01:02:24pour essayer à voter dans une direction différente.
01:02:26Et vous savez qu'aujourd'hui,
01:02:28le niveau de politisation et d'accès direct au savoir
01:02:30est relativement faible.
01:02:32Et donc, à partir de là, si vous bombardez les personnes
01:02:34d'un certain nombre d'informations dans une direction différente,
01:02:36en l'occurrence, c'était entre autres
01:02:38la relation entre Brigitte Macron
01:02:40et Emmanuel Macron,
01:02:42qui a été romancée et mise en avant dans la presse people
01:02:44de façon massive pour créer une forme d'attachement émotionnel
01:02:46à défaut d'avoir des idées à proposer
01:02:48et ainsi de suite.
01:02:50Et dans un contexte de crise politique,
01:02:52ces dernières années ont permis
01:02:54d'injecter ce personnage dans l'espace politique.
01:02:56Je partage tout à fait l'idée
01:02:58selon laquelle, à tout le moins,
01:03:00il y a eu des sympathies de la part de la presse et des médias
01:03:02en 2017 puis en 2022 pour le président de la République actuelle.
01:03:04Je le partage absolument.
01:03:06Mais est-ce que ça ne pourrait pas aussi être
01:03:08tout simplement le fait qu'on a des journalistes
01:03:10qui sortent d'écoles
01:03:12où la pensée est très fabriquée,
01:03:14où on leur explique que globalement, il y a,
01:03:16et moi qui suis d'extrême droite,
01:03:18je fais partie des gens qui ne sont pas fréquentables,
01:03:20je suis du mauvais à côté de la barrière,
01:03:22qu'il y a des gens, donc, qui sont fréquentables
01:03:24et d'autres qui ne le sont pas ?
01:03:26Est-ce que tout cela ne serait pas tout simplement
01:03:28lié au fait que notre système de formation,
01:03:30notamment dans les écoles journalistiques,
01:03:32est gangréné
01:03:34par une espèce de conformisme
01:03:36et de bien-pensance,
01:03:38sans pour autant qu'on puisse y voir
01:03:40une volonté oligarchique de mettre quelqu'un
01:03:42à ce poste-là ?
01:03:44Là, vous avez deux interprétations possibles.
01:03:46Soit c'est volontaire de générer une médiocrisation
01:03:48intellectuelle de façon générale, en la servissant,
01:03:50en le corrompant, c'est ce qui est décrit dans
01:03:52« Les illusions perdues » de Balzac,
01:03:54c'est ce qui existe depuis deux siècles.
01:03:56C'est-à-dire qu'on a tout intérêt à mettre des gens
01:03:58qui pensent peu et mal dans des positions d'influence.
01:04:00Et on va tout faire pour créer un système
01:04:02pour qu'à BFMTV, vous ayez des gens
01:04:04qui ont deux neurones et qui, à un moment donné,
01:04:06vont juste répéter ce qu'on leur dit
01:04:08de répéter.
01:04:10Ça, c'est une hypothèse.
01:04:12L'autre hypothèse, en effet, c'est tout simplement
01:04:14qu'on est face à un rapetissement de la France
01:04:16qui passe notamment par le fait que les journalistes
01:04:18qui avaient 50 ans étaient des intellectuels
01:04:20qui étaient formés en histoire,
01:04:22qui étaient formés en géographie, qui étaient formés en philosophie,
01:04:24qui étaient formés en droit, et qui ensuite
01:04:26devenaient journalistes. À partir de cette
01:04:28connaissance, cette maîtrise de fondamentaux,
01:04:30eh bien, cette substitution par
01:04:32cette sorte d'esprit
01:04:34de la technique. C'est-à-dire que
01:04:36le moyen devient fin, c'est-à-dire qu'on vous apprend
01:04:38à... – Ça vous attriste que le débat
01:04:40public ait lieu chez Hanouna, par exemple ?
01:04:42– Mais non, parce que Hanouna, c'est tellement caricatural
01:04:44que ça devient, vous voyez,
01:04:46quelque part, un relâchement. Les gens
01:04:48savent qu'ils vont voir les guignols chez Hanouna,
01:04:50en vrai, vous voyez. Enfin, ils vont voir des guignols
01:04:52incarnés. Et d'ailleurs,
01:04:54les chroniqueurs
01:04:56sont des personnages qui, consciemment,
01:04:58volontairement, étant payés pour,
01:05:00vont endosser le rôle
01:05:02pour Raymond, du
01:05:04camionneur, enfin, du...
01:05:06populaire, un peu...
01:05:08Pour Gilles Verdez, l'homme supposément
01:05:10de gauche, pour Mathieu Delorme. Vous voyez, chacun va
01:05:12accepter d'endosser les habits volontairement caricaturaux.
01:05:14Ça, c'est un jeu
01:05:16de posture qui est assumé.
01:05:18Quand vous allez... – Mais ça dit quoi, quand même ?
01:05:20– Ça dit juste que
01:05:22les Français en ont tellement marre
01:05:24de ce système médiatique qu'ils préfèrent
01:05:26sa caricature à la réalité.
01:05:28Et l'abaissement du politique qui
01:05:30va chercher le Français dans la caricature du système
01:05:32informationnel est, en soi,
01:05:34un symptôme. C'est-à-dire qu'il n'est même plus capable
01:05:36d'attirer l'attention sur BFM et compagnie,
01:05:38donc il est obligé d'aller chercher là où, en fait,
01:05:40les Français vont se réfugier pour s'en éloigner d'eux.
01:05:42– Enfin, il y a aussi C'est à vous et Yann Barthez, où là,
01:05:44c'est aussi... – C'est la même chose.
01:05:46Pour d'autres classes sociales,
01:05:48c'est-à-dire pour les classes plus enbourgeoisées
01:05:50en ce qui concerne Yann Barthez,
01:05:52ou encore les plus jeunes, ou pour les bourgeois
01:05:54plus âgés, pour C'est à vous et compagnie.
01:05:56Et tous, vous aurez noté que
01:05:58chacune de ces émissions va être produite par les 9
01:06:00personnes que je décrivais, qui sont
01:06:02Xavier Niel, Vincent Bolloré, Lagardère,
01:06:04Arnaud et...
01:06:06Bon, il y en a quelques autres de plus secondaires,
01:06:08mais qui chacun, Xavier Niel avec C'est à vous
01:06:10via MediaOne,
01:06:12Bouygues avec Quotidien,
01:06:14Bolloré avec Hanouna,
01:06:16chacun va avoir son segment et va chercher
01:06:18à en faire un vecteur idéologique, donc Quotidien
01:06:20relativement progressiste,
01:06:22mais d'une social-démocratie
01:06:24très limitée. – Qu'ils ne soient pas
01:06:26les représentants du RN. – Hanouna, de plus en plus
01:06:28vers une droite
01:06:30assumée et décomplexée, radicale,
01:06:32et Lagardère
01:06:34d'antan pour la droite classique,
01:06:36et ainsi de suite, on pourrait pour chacun
01:06:38le décréer, et Xavier Niel évidemment
01:06:40pour l'extrême-centre, c'est-à-dire pour Emmanuel Macron
01:06:42de façon massive depuis 2016 avec
01:06:44Mime Marchand et compagnie, et avec des porosités.
01:06:46Mime Marchand qui était l'agent d'influence des
01:06:48– D'ailleurs il vient de racheter sa société je crois. – Voilà,
01:06:50s'est fait racheter par Xavier Niel, et en même temps
01:06:52était très proche
01:06:54de Hanouna, donc évidemment,
01:06:56mais ce qui est intéressant,
01:06:58vous pouvez les diviser, mais c'est des gens qui
01:07:00à Villamon-Morancy, vous pouviez croiser
01:07:02Bolloré, vous pouviez croiser Xavier Niel,
01:07:04ils vivent dans des espaces très confinés
01:07:06qui sont assez similaires, qui sont dans le 16ème,
01:07:08qui sont anneuillis, et ainsi de suite, c'est des gens,
01:07:10Bernard Arnault a racheté
01:07:12l'hôtel particulier de Lagardère
01:07:14pour s'y installer, enfin
01:07:16on vit dans des territoires qui sont
01:07:18plus réduits que le plus petit des
01:07:20villages français, et donc
01:07:22évidemment il y a des confrontations idéologiques,
01:07:24mais au-dessus de tout, il y a la capacité
01:07:26à préserver leur confiance. – Je sens que Jérémy veut défendre Bolloré.
01:07:28– Non, non, pas du tout, c'était pas pour défendre ça, mais plus pour dire
01:07:30que sur le, je vais être d'accord avec vous
01:07:32sur le constat, mais en fait pas sur les solutions,
01:07:34sur le constat de dire que oui, aujourd'hui,
01:07:36il y a une faillite des élites, qu'il y a une déconnexion
01:07:38avec le peuple, que tout ce système
01:07:40aujourd'hui, tel qu'il fonctionne
01:07:42en France, est obsolète d'un point
01:07:44de vue politique et démocratique,
01:07:46mais on n'est pas d'accord sur les solutions, vous,
01:07:48vous dites, voilà, c'est la guillotine, il faut faire couler le sang,
01:07:50il faut tuer tout le monde, etc., je ne trouve pas
01:07:52que ce soit vraiment, enfin, de souffler sur les braises
01:07:54de la terreur et de la guerre civile,
01:07:56soit la solution pour sortir
01:07:58par le haut de cette crise
01:08:00politique, et je trouve que
01:08:02vous ne prenez pas assez en compte
01:08:04le fait que vous dites, il faut parler
01:08:06pour le peuple, pour le peuple, mais aujourd'hui, il n'y a pas un peuple
01:08:08français, il serait naïf de dire qu'il y a aujourd'hui
01:08:10un peuple français, il y a des peuples français.
01:08:12– C'est-à-dire, il y a le peuple du fond populaire ?
01:08:14– Non, non, mais il y a trois
01:08:16peuples français, je pense, il y a le peuple français
01:08:18des Gilets jaunes, que vous avez défendu, et je suis d'accord avec vous,
01:08:20qui est complètement différent du peuple
01:08:22style Sandrine Rousseau, qui pense que la priorité
01:08:24de la civilisation, c'est lutter contre le barbecue,
01:08:26et ensuite, vous avez le
01:08:28peuple, en effet, plutôt islamo-gauchiste,
01:08:30ou en tout cas, qui bascule dans le clientélisme
01:08:32et dans l'islam politique, ou qui sont
01:08:34pour la plupart des gens issus de l'immigration.
01:08:36Ces gens n'ont rien à voir les uns avec les autres,
01:08:38et d'ailleurs, ne se parlent pas, vivent
01:08:40non pas côte à côte, mais face à face,
01:08:42et donc, vous pensez que vous allez
01:08:44réconcilier ces gens-là, sous le coup
01:08:46d'une révolution populaire, etc., mais en fait,
01:08:48ça ne finira qu'en affrontement entre ces différents
01:08:50peuples, donc à une guerre civile.
01:08:52– Moi, je suis d'accord qu'un système constant, c'est là où on va.
01:08:54Un système constant, justement, par incapacité
01:08:56de ce système représentatif
01:08:58à faire peuple, c'est à cet affrontement
01:09:00qu'on va, je ne suis pas
01:09:02forcément d'accord avec le séquençage que vous avez fait,
01:09:04il y aurait d'autres catégories, et ainsi de suite,
01:09:06mais en tout cas, cette sorte d'effondrement
01:09:08de l'idée de peuple français,
01:09:10elle est quand même notable.
01:09:12Donc, à partir de là, justement, moi,
01:09:14je pense qu'un des facteurs… – L'effondrement du camp macroniste,
01:09:16celui-là, il est bien réel dans les sondages.
01:09:18– Oui, mais sauf qu'un des facteurs fondamentaux
01:09:20qui font qu'on n'arrive pas à reconstituer derrière
01:09:22le peuple français, c'est, entre autres,
01:09:24c'est pas le seul, ce contrôle sur l'information
01:09:26et cette subdivision en blocs
01:09:28au sein de cette information
01:09:30qui servent des intérêts.
01:09:32Alors, Bolloré, par exemple, la gauche
01:09:34est d'une stupidité fondamentale
01:09:36à se centrer sur Bolloré, en l'attaquant
01:09:38dans les médias Xavier Niel, sans dénoncer
01:09:40le fait que Xavier Niel
01:09:42ait un impact, et depuis
01:09:44des décennies, d'autres, comme Lagardère
01:09:46et ainsi de suite, sur l'effet social. – Mathieu Pigasse, par exemple,
01:09:48qui est co-actionnaire de Media One, qui a dit
01:09:50que lui soutenait le Nouveau Front Populaire,
01:09:52l'ancien banquier d'affaires qui dirigeait
01:09:54la ZAR. – Oui, alors Pigasse est l'idiot utile de Xavier Niel,
01:09:56c'est celui que Niel a utilisé pour se prétendre de gauche,
01:09:58pour prendre le contrôle du monde.
01:10:00Vous voyez, alors que ça fait partie des...
01:10:02Avec Pierre Bergé, vous avez besoin de cautions
01:10:04qui vous permettent de vous faire adopter par une rédaction
01:10:06qui, à l'époque, était plutôt, plutôt,
01:10:08dans une sorte de centre gauche modéré
01:10:10ou qui se croyait de gauche.
01:10:12Donc, à un moment donné, la reconfiguration
01:10:14de cet espace social, pour moi, il passe par
01:10:16une radicalité politique à l'égard de ces élites
01:10:18parce qu'il faut s'en débarrasser, c'est eux qui entravent
01:10:20et le système parlementaire tel qu'il existe
01:10:22aujourd'hui, y compris sous la 5ème République,
01:10:24ne va pas permettre de résoudre ça
01:10:26parce qu'à l'Assemblée demain, vous pensez vraiment
01:10:28que le RN... On est en train, par exemple,
01:10:30la gérontocratie,
01:10:32en fait, même s'ils sont jeunes en apparence,
01:10:34les Attal, les Bardella et compagnie,
01:10:36on est dans une France où
01:10:38on est en train de débattre depuis une semaine
01:10:40de Léon Blum.
01:10:42Je veux dire, enfin...
01:10:44– Qu'est-ce qu'il en penserait Léon Blum de ce Nouveau Front Populaire ?
01:10:46– Voilà, exactement, qu'est-ce que penserait Léon Blum ?
01:10:48On est dans un concours, en plus, où chacun essaie de se prétendre
01:10:50docteur en histoire de la 3ème République
01:10:52pour dire qu'il était débuté en 1919.
01:10:54– Sauf Mathilde Pannot. – Mais personne...
01:10:56– Mathilde Pannot n'avait pas l'air de savoir que...
01:10:58– Elle se prétendait comme le titan de la pensée politique
01:11:00de gauche, Mathilde Pannot, alors que c'est
01:11:02la politique de cannibaux. – Et pour s'opposer
01:11:04au RN, on invoque
01:11:06des éléments historiques d'il y a 80 ans,
01:11:08ce qui est quand même une faiblesse intellectuelle
01:11:10marquée, c'est presque un aveu d'impuissance, ou à l'inverse.
01:11:12– Pourtant, c'est ce que fait la gauche en permanence
01:11:14et c'est ce que fait de la droite. – Et à l'inverse,
01:11:16on a une sorte de fragilité
01:11:18dans l'accusation, enfin,
01:11:20les discours qui cherchent, de la part
01:11:22de l'extrême centre, à centrer ces accusations
01:11:24sur la gauche, sur la question
01:11:26de la guerre à gaz et compagnie
01:11:28par incapacité à répondre aux arguments qui font
01:11:30qu'en fait, on a un pouvoir qui a fait exploser
01:11:32les déficits et la dette publique sans à aucun moment améliorer
01:11:34le quotidien des Français, ces questions-là
01:11:36auxquelles ils sont incapables d'apporter des réponses,
01:11:38donc ils utilisent, ils instrumentalisent.
01:11:40– Qu'est-ce que vous dénoncez aussi, pardon, quand ces journalistes de France Inter
01:11:42je crois que c'était d'ailleurs ta sœur,
01:11:44mon cher Romain, qui avait été apostrophée sur
01:11:46Pétain, sur France Inter,
01:11:48c'est ridicule ou finalement
01:11:50ça a du sens encore selon vous, ce type
01:11:52d'attaque dans le jeu ? – Ça leur fait gagner des points,
01:11:54donc franchement qu'ils continuent, plus ils disent ça, plus les gens ont envie
01:11:56de voter pour eux, donc je crois qu'ils continuent.
01:11:58– C'est comme les tribunes d'artistes quoi, c'est génial.
01:12:00– Ça pourrait avoir du sens si on avait en fait
01:12:02une élite représentative extraordinairement cultivée
01:12:04qui était capable
01:12:06d'avoir des rapports de rebonds et qui elle-même
01:12:08s'inscrivait dans cette histoire,
01:12:10mutuellement. Là, pardonnez-moi, aucun
01:12:12des acteurs politiques présents en France
01:12:14s'inscrit, à part peut-être Zemmour
01:12:16et Mélenchon, qui ont une culture historique
01:12:18chacun. Les autres
01:12:20sont juste dans un jeu de signifiants
01:12:22où ils cherchent en fait à se donner
01:12:24des cautions morales par incapacité
01:12:26à donner des arguments factuels. – Vous avez vu la déclaration, pardon
01:12:28et je te laisse après parler, Denis, de Mathieu Kassovitz
01:12:30là, qui a fait beaucoup réagir
01:12:32dans la nébuleuse… – Non mais je suis désolé, vous n'allez pas
01:12:34me faire faire, enfin vous n'allez pas
01:12:36me faire faire ce Kassovitz
01:12:38un acteur politique,
01:12:40pardonnez-moi, on n'est pas à ce niveau de décadence,
01:12:42enfin je veux dire, il y a un moment donné où les personnes
01:12:44restent à leur place, en l'occurrence cet individu
01:12:46reste dans la sienne, qui est relativement
01:12:48mesuré, voire minime, à l'échelle
01:12:50de la société française, et on passe
01:12:52à autre chose, on ne va pas, parce que quelqu'un
01:12:54a eu la merveilleuse idée de lui donner la parole
01:12:56sur ces questions-là, de commencer à s'appuyer
01:12:58sur sa parole, ou en contraire s'entre-déchirer
01:13:00ou à discuter à partir
01:13:02de ce que lui a affirmé.
01:13:04– Est-ce que ça ne dit pas quelque chose pour des artistes ? – Ou de Sandrine Rousseau
01:13:06– Mais il y a peut-être une petite contradiction,
01:13:08parce que tout à l'heure, là vous dénoncez
01:13:10justement le phénomène caricatural
01:13:12contre l'extrême-droite, etc.
01:13:14mais tout à l'heure vous avez vous-même parlé d'extrême-droite
01:13:16en parlant de ce camp politique, or aujourd'hui
01:13:18dans les faits, si on prend les faits purement historiques sur
01:13:20qu'est-ce que c'est que l'extrême-droite, la définition,
01:13:22c'est-à-dire l'anti-parlementarisme, l'anti-liberté d'expression,
01:13:24l'anti-liberté individuelle,
01:13:26rien ne correspond aujourd'hui
01:13:28au rassemblement national
01:13:30ou même reconquête, ne correspond pas
01:13:32à cette définition, je suis parlé d'extrême-droite
01:13:34pour parler de ça. – Je ne suis pas d'accord
01:13:36en ce qui concerne reconquête, et je ne suis pas loin
01:13:38d'être en désaccord complet en ce qui concerne une partie du RN
01:13:40où vous avez quand même encore
01:13:42je ne sais plus si c'était la fille ou la sœur
01:13:44de Jean-Marie Le Pen
01:13:46qui expliquait que
01:13:48c'était Paulette ou René,
01:13:50je ne sais plus, mais qui expliquait que
01:13:52Marine Le Pen, on lui apprenait à parler
01:13:54de l'oncle Hitler et de Dolfi,
01:13:56vous avez vu cette vidéo ?
01:13:58– C'est sûr, attendez, attendez,
01:14:00vous n'avez pas vu cette vidéo ?
01:14:02– C'est sa mère, c'est sa mère.
01:14:04– C'est la mère de qui ?
01:14:06– C'est la mère de Marine Le Pen.
01:14:08– Merci pour le public qui nous rattrape.
01:14:10– Clairement elle a dit que
01:14:12factuellement explicitant qu'ils étaient
01:14:14bi-brouanés en racisme.
01:14:16– Non mais attendez, pardon.
01:14:18– C'est pas ça, c'est que un,
01:14:20je pense qu'en ma vie c'est hors contexte.
01:14:22– Vous avez lu ? – C'est hors contexte.
01:14:24– C'est des conflits de divorce et de guerre
01:14:26ignobles dans lesquels effectivement
01:14:28par médias interposés c'était à celui qui disait
01:14:30qu'il était en pauvre de l'autre.
01:14:32Enfin voilà, c'est pas, au même titre,
01:14:34on ne peut pas commenter Kassovitz,
01:14:36on ne peut pas commenter les dires
01:14:38d'une dame qui était en conflit avec son mari.
01:14:42– J'essayais de faire écho aux inscriptions
01:14:46historiques ou non des familles politiques
01:14:48et du coup de la capacité qu'elles valorisaient ou pas.
01:14:50– C'est un fantasme. Le Pen à 6 ans
01:14:52était dans le rue de la Trinité avec un flingue sur lui
01:14:54et il aurait pu être assassiné par ça.
01:14:56– Vous avez raison, si on revient…
01:14:58– Trinité-sur-Mer, village de 300 habitants.
01:15:00– Si on revient au programme, pardon,
01:15:02j'essaie de me réélever après vous,
01:15:04en effet, être rentré dans l'anecdotique.
01:15:06Si on revient au programme politique,
01:15:08le Rassemblement National, un programme politique
01:15:10qui correspond à une droite libérale classique,
01:15:12c'est-à-dire…
01:15:14– Libérale avec un traité à 60 ans ?
01:15:16– Non, non, dans la continuité…
01:15:18– Ils ont relancé, mais donc,
01:15:20maintien dans le commandement intégré de l'OTAN,
01:15:22maintien dans l'ensemble des institutions…
01:15:24– Moi je suis pas représentant donc…
01:15:26– Non, non, non, pardon, je vous regarde,
01:15:28je vais éviter…
01:15:30– Il n'y a rien en face de la parole,
01:15:32parce qu'on parle beaucoup du maintien…
01:15:34– J'ai bien envie de vous parler du fonds programmatique.
01:15:36– Y compris, pardonnez-moi,
01:15:38c'est pour ça qu'en effet,
01:15:40il y a une sorte d'hystérisation du débat public
01:15:42qui est complètement artificielle et qui vise juste
01:15:44à renforcer mutuellement les camps,
01:15:46y compris sur questions migratoires,
01:15:48la différenciation avec les politiques macroniennes
01:15:50est relativement faible aujourd'hui.
01:15:52– C'est marrant, je ne vois pas ce qui vous fait dire ça.
01:15:54– Il faut-il abattre la macronie,
01:15:56qui est formulée évidemment d'une manière un peu provocatrice,
01:15:58volontairement provocatrice.
01:16:00Sur la question, faut-il abattre la macronie,
01:16:02la réponse elle est simple,
01:16:04il n'y a pas besoin d'abattre la macronie,
01:16:06la macronie elle s'est abattue toute seule,
01:16:08et ce pour deux raisons,
01:16:10d'abord parce que je pense que le projet originel
01:16:12est vicié, authentiquement vicié,
01:16:14parce que la macronie c'est quoi ?
01:16:16C'est un ramassis d'opportunistes,
01:16:18des gens comptaient les opportunistes,
01:16:20et qui en réalité considèrent que la France
01:16:22c'est bien un fédéraliste.
01:16:24– En plus c'est des gens qui depuis 40 ans
01:16:26pensaient la même chose, c'est l'UMPS.
01:16:28– Absolument, c'est des gens qui nous faisaient croire
01:16:30qu'ils étaient de gauche et de droite,
01:16:32et qui au fond étaient assez d'accord sur l'essentiel,
01:16:34ça a permis une clarification,
01:16:36je crois qu'Emmanuel Macron a pris
01:16:38la veste de sa vie dans les urnes
01:16:40lors des élections européennes,
01:16:42j'espère qu'il s'apprête à prendre
01:16:44la seconde veste de sa vie
01:16:46lors des élections législatives,
01:16:48et de ce fait Emmanuel Macron va être mis
01:16:50dans les urnes, si bien que si les urnes
01:16:52s'en chargent si véritablement, par exemple
01:16:54le Rassemblement National, ce que j'appelle de mes voeux,
01:16:56obtient la majorité absolue et que Bardella
01:16:58devient Premier Ministre, les urnes auront parlé,
01:17:00on n'a pas besoin de tuer tout le monde
01:17:02et de mettre des guillotines, on aura réussi
01:17:04à mettre Emmanuel Macron hors d'état de l'université.
01:17:06– Quelles sont les propositions de Jordan Bardella
01:17:08par rapport à ce qu'a fait la macronie,
01:17:10disons par exemple le rapport aux médias ?
01:17:12Aucune, quelles sont les propositions de Jordan Bardella ?
01:17:14– C'est ce que vous pensez, c'est l'absence d'énonciation.
01:17:16– Pour moi la macronie c'est plus mes milliards de dettes,
01:17:18500 000 étrangers supplémentaires tous les ans,
01:17:20et sur toutes ces questions-là…
01:17:22– Vous dites que vous êtes gilets jaunes,
01:17:24c'est vous qui avez dit, le Rassemblement National…
01:17:26– Je n'ai pas dit que j'étais gilet jaune mais…
01:17:28– Moi j'y ai participé au début avant que ce soit
01:17:30totalement phagocyté par l'extrême gauche.
01:17:32– Au moment où le Rassemblement National…
01:17:34– C'était le vrai peuple.
01:17:36– Au moment où les gilets jaunes sont dans la rue au tout début,
01:17:38il y a Marine Le Pen qui est invitée aux 20 heures de TF1
01:17:40et qui fait un regard caméra en expliquant
01:17:42qu'il faut rentrer chez soi,
01:17:44et que derrière elle sera une alternative républicaine et ainsi de suite.
01:17:48Donc elle s'inscrit complètement dans la dynamique post-macronienne,
01:17:50à aucun moment…
01:17:52– Mais ne pas être révolutionnaire, c'est pas forcément être macronien.
01:17:54– Très bien.
01:17:56– Je ne suis pas macronien, je ne suis pas pour votre révolution.
01:17:58– Moi j'ai un désaccord fondamental avec vous
01:18:00qui consiste à dire que j'ai défendu toutes les personnes
01:18:02qui pour certaines ont sacrifié ce qu'elles avaient de plus précieux…
01:18:04– C'est tout à votre honneur.
01:18:06– Non, pardon, c'était pas pour le mettre en valeur,
01:18:08moi c'était pour le mettre en valeur eux,
01:18:10pour participer à la chute et à l'effondrement
01:18:12de cet édifice politique.
01:18:14Je ne suis pas du tout d'accord avec l'idée de dire
01:18:16qu'ils se sont effondrés d'eux-mêmes.
01:18:18Ça a été une guerre d'attrition et d'usure particulièrement douloureuse
01:18:20qui a mobilisé des moyens d'État extraordinaires
01:18:22pour faire taire chaque espace de contestation
01:18:24qui naissait dans le pays de façon chronique
01:18:26et qui, à un moment donné,
01:18:28a fini par générer une forme de dégoût
01:18:30au-delà des politiques qui étaient adoptées
01:18:32qui a amené à la séquence actuelle.
01:18:34Donc il ne faut pas sous-estimer cette ampleur.
01:18:36– Mais c'est aussi les politiques prises par Emmanuel Macron
01:18:38qui l'ont rendue…
01:18:40– Que ce soit sur l'immigration,
01:18:42que ce soit sur la sécurité, que ce soit sur l'économie,
01:18:44sur tout un tas de sujets, Emmanuel Macron s'est ridiculisé
01:18:46en disant un jour blanc, un jour noir
01:18:48et puis en faisant le contraire de ce qu'il avait dit la veille.
01:18:50– Et le rassemblement national, entre-temps,
01:18:52s'est installé dans les institutions
01:18:54et a attendu que ça passe.
01:18:56Moi, j'ai défendu des personnes qui ont risqué beaucoup
01:18:58pour les faire tomber.
01:19:00Ce qui, moi, me place dans une dynamique
01:19:02qui est extra-électorale.
01:19:04C'est-à-dire que les gens qui se sont battus,
01:19:06je les ai vus se battre vraiment en prenant des risques fondamentaux
01:19:08en dehors de ces querelles et de ces luttes partisanes
01:19:10et c'est à partir d'eux que, donc,
01:19:12je défends des alternatives
01:19:14qui n'ont pas vocation à s'insérer
01:19:16dans la dynamique électorale actuelle.
01:19:18– Qu'est-ce qu'il faudrait plus pour abattre la Macronie,
01:19:20comme vous dites ?
01:19:22– La Macronie, c'est une expression d'un système,
01:19:24c'est une des expressions
01:19:26d'un système qui cherche à se reproduire,
01:19:28à se maintenir, qui cherche à maintenir
01:19:30le système économique français tel qu'il existe.
01:19:32– Vous ne pensez pas que Mardela et l'ORN, comme dit Denis,
01:19:34sont les ennemis de la Macronie ?
01:19:36– Parce que le Rassemblement National se nourrit de la bête
01:19:38et justement, on voit bien la montée
01:19:40de plus en plus importante
01:19:42du Rassemblement National à mesure…
01:19:44Moi, j'ai appelé à voter blanc en 2017
01:19:46parce que j'ai dit, c'est la suite logique
01:19:48d'un logiciel macroniste, libéral, mondialiste
01:19:50et ainsi de suite, ça va être nécessairement
01:19:52le Rassemblement National et ils n'ont qu'à s'installer,
01:19:54c'est exactement ce qu'ils ont fait, ils sont installés,
01:19:56ils ont attendu, ils ont attendu et c'est venu
01:19:58et ils ont eu raison de s'attendre et aujourd'hui,
01:20:00ils sont un peu pris de court, donc ils ajustent le programme
01:20:02à la dernière minute pour s'assurer que, finalement,
01:20:04il n'y aura pas trop de déceptions et qu'il n'y aura pas trop de ruptures
01:20:06et ainsi de suite et ils vont continuer une forme de gestion
01:20:08de l'existant, donc je suis désolé, si vous attendez
01:20:10à ce qu'il y ait une rupture pour le peuple français
01:20:12avec leur victoire, si victoire il y a, vous vous trompez
01:20:14fondamentalement, fondamentalement,
01:20:16ça va être une perpétuation de l'existant,
01:20:18si vous pensez que ce que vous considérez
01:20:20être la priorité, c'est-à-dire par exemple la crise identitaire
01:20:22française va être résolue
01:20:24parce qu'il est proposé par le Rassemblement National,
01:20:26vous êtes dans l'erreur la plus absolue parce que la France,
01:20:28au niveau identitaire, ce qu'elle traverse
01:20:30c'est avant tout une crise spirituelle,
01:20:32vous êtes tous en train à chaque fois d'attaquer
01:20:34ce que vous considérez être l'ennemi, que ce soit l'islam,
01:20:36la migration et ainsi de suite.
01:20:38Moi je vous dis que ce qui vous manque
01:20:40profondément dans votre discours tel
01:20:42qu'il est représenté dans l'espace public,
01:20:44c'est une défense de vos valeurs et de
01:20:46votre culture, y compris de votre religion
01:20:48qui à aucun moment n'est présente, c'est-à-dire que vous êtes en permanence
01:20:50sur la défensive en train de chercher des boucs émissaires
01:20:52à notre faillite.
01:20:54Et notre faillite elle est massive,
01:20:56elle est massive aujourd'hui parce qu'on est dans l'incapacité
01:20:58de proposer une alternative plus séduisante
01:21:00à ces individus que celles qui sont proposées
01:21:02que ce soit par l'islam ou par d'autres religions.
01:21:04Et c'est cela qui génère l'effondrement
01:21:06de la France, c'est pas le fait
01:21:08que des personnes viennent avec leur croyance
01:21:10sur le peuple français, sur le territoire français
01:21:12que ce soit incapable de les convaincre qu'il y a d'autres projets derrière.
01:21:14Non c'est le fait que ces personnes viennent sans vouloir
01:21:16vivre à l'occidental et à la française.
01:21:18Mais parce qu'on est des gens...
01:21:20Mais on n'a rien à leur proposer !
01:21:22On est un territoire avec une histoire,
01:21:24avec des valeurs, avec des traditions,
01:21:26si ces gens viennent sur notre territoire...
01:21:28Les traditions de la société française aujourd'hui, elles sont effondrées.
01:21:30Elles sont effondrées, vous le voyez bien.
01:21:32On a un mode de vie, on a une culture,
01:21:34on n'est pas une coquille vide.
01:21:36Vous me faites penser...
01:21:38Vous me faites penser à celui que vous décrivez
01:21:40et décrivez beaucoup, qui est Emmanuel Macron.
01:21:42Je vais vous dire pourquoi.
01:21:44Parce qu'en fait, vous êtes exactement dans le discours
01:21:46de la négation, il l'avait dit lui-même,
01:21:48il n'y a pas de culture française,
01:21:50et vous favorisez
01:21:52en permanence
01:21:54des conflits internes
01:21:56au sein du pays, en défendant
01:21:58des personnalités qui, justement,
01:22:00font tout, et je mets de côté les gilets jaunes
01:22:02et la crise du Covid, parce que c'est un sujet
01:22:04bien particulier, très complexe, où il faudrait prendre
01:22:06beaucoup de temps de développer, mais indépendamment de ça,
01:22:08quand vous défendez des personnalités comme
01:22:10Kévy Seba, ou quand vous défendez
01:22:12l'émeute de 2005,
01:22:16je ne sais pas ce que vous avez dit lors de la dernière émeute
01:22:18qui a généré plus d'un milliard
01:22:20de destructions de voies.
01:22:22Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'en fait,
01:22:24plutôt que d'essayer, effectivement, de construire
01:22:26une identité, et je suis sûr qu'il y a plein de nuances
01:22:28de l'idée d'identité française, mais que l'important
01:22:30c'est de se réunir pour avoir un projet commun.
01:22:32L'identité, pour moi, est de facto liée
01:22:34aussi à la spiritualité, mais il faut d'abord commencer
01:22:36quelque part. À ce moment-là,
01:22:38oui, vous pourriez nous dire ce qu'il en est,
01:22:40ce qu'il faut faire, sauf que là, en fait, vous soufflez
01:22:42sur ce conflit interne. – J'essayais de vous répondre.
01:22:44Je pense que vous
01:22:46mélangez un discours, soit
01:22:48partisan, soit instrumental, qui,
01:22:50à mon avis, n'est pas
01:22:52du tout quelque chose de personnel, mais qui ne m'apparaît pas
01:22:54digne, parce que quand je défends
01:22:56des personnes qui sont mortes électrocutées,
01:22:58je ne défends des jeunes, des enfants,
01:23:00ou adolescents de 14 et 15 ans,
01:23:02je ne défends pas des émeutes.
01:23:04Vous voyez ? Vous rentrez dans des raccourcis
01:23:06qui sont particulièrement
01:23:08dangereux. – Non, non. – Parce que vous rentrez dans un…
01:23:10– Vous faites semblant. – Non.
01:23:12– Vous faites semblant de prendre cette affaire,
01:23:14comme si, évidemment, vous n'auriez pas de représentation
01:23:16médiatique. – C'est Jordan Bardella.
01:23:18– Pardon.
01:23:20– Vous vous débrouillez toujours pour être
01:23:22devant les médias. – Non. – Vous les critiquez beaucoup, mais vous y êtes souvent.
01:23:24– J'avais 23 ans à cette époque. – Avec Apolline de Malarme, notamment,
01:23:26sur l'affaire Doloré.
01:23:28– Sur Pavlinsky.
01:23:30Sur, par exemple, cette affaire,
01:23:32juste pour donner un exemple rhétorique,
01:23:34ce n'est pas mon cas qui importe.
01:23:36C'est Jordan Bardella, à mon sens, qui a soufflé
01:23:38sur les braises, en utilisant
01:23:40cette situation, pour parler d'ensauvagement
01:23:42des banlieues, alors que ces gamins, en particulier,
01:23:44n'y participaient en rien. – C'est un prétexte.
01:23:46– Oui, c'est un prétexte. – C'est un prétexte.
01:23:48– Quand vous, au contraire, vous défendez juste
01:23:50la réparation
01:23:52qui est due, à la fois symbolique
01:23:54et morale, à ces jeunes qui sont morts
01:23:56pour rien, comme c'était dit à l'époque, vous n'êtes pas
01:23:58en train de souffler dans les braises. – Quand vous allez au Sénégal, vous cassez du sucre
01:24:00sur le dos de la France. – À aucun moment.
01:24:02– Pardonnez-moi. – Vous parlez des réseaux,
01:24:04qu'il y a un filtre, l'oligarchie sénégalaise,
01:24:06etc. – C'est à ce moment-là.
01:24:08– Il y a beaucoup de combats que vous prenez, parce que, justement,
01:24:10ils vous exposent et ils vous mettent comme le héros
01:24:12de la défense absolue
01:24:14de ce qui détruit. – Un Français.
01:24:16– Ça, vous avez ce côté très romantique
01:24:18et ça, effectivement, il faut le reconnaître,
01:24:20il y a du courage. – C'est très important
01:24:22de maintenir un pont entre notre pays
01:24:24et ses territoires. – On va dans la nuance.
01:24:26Parce que sinon, il n'y a plus rien.
01:24:28– Et quand vous dénoncez l'accusation,
01:24:30quand vous accusez votre gouvernement
01:24:32de complicité, de dégradation
01:24:34de l'idée que se font
01:24:36ces gens de la France,
01:24:38vous êtes en train de la défendre, elle, contre votre gouvernement.
01:24:40Et au contraire, quand on essaye de vous abattre
01:24:42parce que vous seriez en train d'atteindre
01:24:44l'intérêt de la nation, alors qu'au contraire,
01:24:46vous êtes en train d'essayer d'éviter que ceci
01:24:48soit dégradé par cette action de ces personnes
01:24:50qui n'est pas légitime, vous êtes en train
01:24:52de protéger une idée plus grande que celle
01:24:54que prétendent incarner ces individus.
01:24:56C'est ça, le sens de ma lutte. À aucun moment,
01:24:58j'ai commencé à rentrer dans un discours de dénigrement
01:25:00systématique de la nation française
01:25:02et de cette idée qui m'a fait venir
01:25:04et qui m'a fait demander la naturalisation.
01:25:06Vous voyez, c'est comme, je suis dans une démarche
01:25:08depuis toujours, mais qui me permet
01:25:10aussi, à travers de ce chemin
01:25:12que j'ai eu à adopter, qui n'était pas
01:25:14quelque chose de naturel chez moi, de comprendre
01:25:16ce que peut être un conflit identitaire, de comprendre
01:25:18ce que ça peut être l'ambivalence que l'on peut nourrir
01:25:20à l'égard de cette idée. – Mais dans le même temps, vous dites qu'il n'y a pas de culture française.
01:25:22– Non, je suis en train de dire que la culture française
01:25:24et les traditions et les valeurs françaises
01:25:26aujourd'hui sont très difficiles à identifier
01:25:28parce qu'elles ont été dégradées. – Je ne suis absolument pas d'accord.
01:25:30– Dégradées, dégradées. – Non, mais il y a un mode de vie.
01:25:32– Si vous allez dans n'importe quel village,
01:25:34vous allez le retrouver, simplement que Paris n'est pas la même.
01:25:36– Oui, Paris n'est pas la même.
01:25:38– C'est ce qu'il a dit typiquement.
01:25:40Quel est le rapport entre un jeune bourgeois
01:25:45qui se veut de gauche du 11e arrondissement
01:25:47et quelqu'un qui va vivre aujourd'hui
01:25:49dans un village de la Creuse de la Drôme
01:25:51et qui va connaître une désaffection à l'égard
01:25:53de l'idée de la France du fait de l'absence
01:25:55de services publics et ainsi de suite.
01:25:57Quel est le rapport aujourd'hui entre quelqu'un qui va vivre
01:25:59une réalité sociologique comme celle que vous vivez
01:26:01dans une banlieue française, avec celle qui…
01:26:03Vous voyez, c'est écartement.
01:26:06– On partage quand même une histoire et une culture commune.
01:26:09– Je pense que c'est là où vous faites une erreur de lecture
01:26:11puisque de tout temps et à toutes les époques,
01:26:13en tout cas depuis que l'État-nation existe,
01:26:15on s'est sentis français, on a pu se sentir appartenir
01:26:18à la communauté nationale avec des différences de classe,
01:26:20avec des différences de géographie.
01:26:22– Est-ce qu'il y a eu la transcendance de cette idée aujourd'hui ?
01:26:24C'est ça que je cherche à identifier.
01:26:26– Vous avez parfaitement raison, et donc j'allais dire
01:26:28mais êtes-vous devenu de droite, M. Branco ?
01:26:30Puisqu'en définitive, ce que vous êtes en train de nous expliquer
01:26:32c'est que nous n'affirmons pas suffisamment nos valeurs,
01:26:34nos convictions, voire même nous ne l'imposons pas suffisamment
01:26:36à des gens qui nous rejoignent, tant et si bien qu'ils sont légitimes
01:26:38à essayer d'imposer la leur.
01:26:40C'est ça que vous dites en arrière-plan.
01:26:42– J'en crois à la nécessité du désir politique.
01:26:44– Et si c'est ça que vous pensez, alors votez Jordan Bardella.
01:26:46Mais non, je vous assure.
01:26:48– Parce que Jordan Bardella, vous pensez qu'il a un projet
01:26:50d'attirance et de désir ?
01:26:52– Oui, je crois. Vous avez eu des mots tout à l'heure très durs
01:26:54par rapport à Jordan Bardella, que moi je trouve courageux
01:26:57et je pense franchement sincère dans ses convictions.
01:26:59Il est engagé depuis qu'il a 16 ans ou 17 ans, je crois,
01:27:01au Rassemblement national.
01:27:02– C'est pour ça que t'as quitté le Rassemblement ?
01:27:04– J'ai quitté bien avant que Jordan Bardella gagne les élections européennes.
01:27:07En réalité, aujourd'hui, je pense que l'erreur de lecture fondamentale
01:27:10que vous faites, c'est que les Français,
01:27:12et je déteste les gens qui ne pensent pas dire
01:27:14les Français veulent, il y a beaucoup de Français,
01:27:16il y a autant de Français qu'il y a de vision politique de ce pays.
01:27:18Mais la majeure partie des gens, quand ils vont voter,
01:27:20fondamentalement, ils ne se posent pas la question de savoir
01:27:23s'il y a une oligarchie, s'ils sont néolibéralistes,
01:27:25ils se posent la question de savoir s'ils sont encore chez eux,
01:27:28s'ils peuvent encore aimer leur pays, s'ils ont encore le droit
01:27:30de se sentir Français, sans avoir la honte d'être Français.
01:27:34Et je termine juste là-dessus très brièvement,
01:27:36et je crois que fondamentalement, le Rassemblement national
01:27:38l'a parfaitement compris, Roquenquête se battait aussi pour cela,
01:27:41et la grille d'analyse, mais qui en plus,
01:27:43est loin d'être complètement sans pertinence,
01:27:45moi je trouve qu'il y a des choses dans la lecture que vous faites,
01:27:47qui parfois, et pour avoir très modestement,
01:27:49je ne suis ni normalien, ni énarque,
01:27:51mais j'ai été au fonctionnaire et j'ai fait quelques plateaux,
01:27:53et je trouve que parfois, dans l'analyse que vous faites,
01:27:55il y a des choses pertinentes.
01:27:57Mais cette grille d'analyse, elle est à mon sens dépassée,
01:27:59et les urnes viennent de vous donner tort.
01:28:01Les urnes, elles viennent de montrer que les Français,
01:28:03ils veulent reprendre leurs estampes.
01:28:05– Qu'est-ce qu'elles disent les urnes d'ailleurs ?
01:28:07La Yanis Dallouche est bien silencieuse depuis tout à l'heure.
01:28:09– C'est surtout une politique d'acharnement, de matraquage médiatique,
01:28:11c'est-à-dire qu'il y a une vraie politique d'embrigadement,
01:28:13où maintenant, on a des thématiques liées à l'immigration,
01:28:15le moindre fait divers…
01:28:17– D'acharnement contre Giplein…
01:28:19– Mais c'est faux, vous dites n'importe quoi.
01:28:21– Tous les jours, il y a 120 coups de couteau,
01:28:23il faut arrêter de considérer que l'insécurité n'existe pas.
01:28:29– Vous avez une vision cataclysmique des choses
01:28:31et pour recentrer un peu le débat, j'étais d'accord avec Branco
01:28:33qui rappelait judicieusement que oui,
01:28:35le rassemblement national ne s'inscrit pas dans une rupture.
01:28:37Clairement, c'est la continuation
01:28:39de toutes les vieilles lubies néolibérales
01:28:41et de la cure d'austérité.
01:28:43Vous regardez, on va de renoncement,
01:28:45on va de renoncement,
01:28:47le néolibéralisme…
01:28:49Lisez Naomi Klein sur la stratégie du choc,
01:28:53vous verrez pertinemment que le néolibéralisme,
01:28:55dans sa composante autoritaire et policière,
01:28:57mène in fine au fascisme,
01:28:59qui est un peu la route secours du capital.
01:29:01– Le néolibéralisme est dans le pays le plus taxé du monde.
01:29:03– Non, non monsieur, les milliardaires sont considérablement…
01:29:05– La France est 51% de création fiscale.
01:29:07– Non, non, non, 50 milliards, 50 milliards.
01:29:09– Comment peut-on considérer la France ?
01:29:11Nous sommes le pays le moins libéral au monde.
01:29:13– C'est faux, c'est faux.
01:29:15– On est un pays communiste.
01:29:17– C'est faux, c'est ce qu'on appelle le néolibéralisme.
01:29:19C'est la prédation sur les petits
01:29:21et notamment les épargnants les plus modestes,
01:29:23mais c'est l'impunité,
01:29:25voire des passerelles qui leur permettent de s'exonérer de l'impôt.
01:29:27Quand vous regardez la politique de Macron,
01:29:29qui est plébiscitée maintenant par le Rassemblement National,
01:29:31parce qu'on voit de renoncements en dérobades
01:29:33avec le Rassemblement National,
01:29:35l'abrogation de la réforme des retraites,
01:29:37ils n'en veulent plus,
01:29:39la réforme de l'assurance-chômage,
01:29:41ils n'en veulent plus,
01:29:43la sortie du marché européen,
01:29:45qui est probablement la mesure
01:29:47la plus antisémite d'ailleurs,
01:29:49de tous les programmes.
01:29:51L'interdiction de l'abattage barrière,
01:29:53vous savez,
01:29:55les derniers qui ont préconisé
01:29:57une telle mesure,
01:29:59c'était sous le régime de Vichy,
01:30:01donc nous ne sommes pas
01:30:03pour la fin de l'abattage cachère,
01:30:05nous ne sommes pas pour l'abattage de la vente cachère,
01:30:07nous ne sommes pas pour l'abattage de la vente cachère,
01:30:09mais qui est un sujet périphérique.
01:30:11Quand on regarde les grandes lignes,
01:30:1350 milliards de cadeaux fiscaux faits par la Macronie
01:30:15aux plus fortunés et aux multinationales,
01:30:17170 milliards d'aides aux entreprises
01:30:19sans aucune contrepartie,
01:30:21sans aucune additionnalité sur le versement de ces aides.
01:30:23Que dit le RN ? Nous allons maintenir tout ça.
01:30:25Donc maintenant, ils sont phagocytés,
01:30:27clairement ils sont de connivence avec le grand capital,
01:30:29c'est-à-dire qu'il faut voir maintenant leur lien d'intérêt
01:30:31avec Bolloré et les grands milliardaires,
01:30:33pour finalement dire que
01:30:35les gens qui sont à la racine des problèmes en France,
01:30:37les fameux bouc émissaires,
01:30:39et c'est pour ça que Branco a raison,
01:30:41de dire que ce sont les immigrés qui coûtent cher.
01:30:43Il y a 10 ans, les milliardaires français,
01:30:45la totalité des milliardaires français
01:30:47pesaient 10% du PIB français.
01:30:4910 ans plus tard, aujourd'hui, les mêmes milliardaires,
01:30:51on a à peu près 44 milliardaires, pesent 50% du PIB français.
01:30:53La population vote pour le RN ?
01:30:55Là est le vrai problème, là est l'accaparement des richesses,
01:30:57là est la monopolisation des richesses.
01:30:59Les classes populaires votent RN ?
01:31:01C'est un mensonge éhonté, c'est faux.
01:31:03Quand vous vous rendez dans les hôpitaux,
01:31:05dans les services publics,
01:31:07on a près de 25% en Ile-de-France
01:31:09des médecins qui sont d'origine étrangère,
01:31:11même extra-européen,
01:31:13dont près de 40% sont d'origine algérienne,
01:31:15près de 40% des médecins généralistes
01:31:17d'origine étrangère.
01:31:19Donc quand vous dites que l'immigration...
01:31:21Vous mettez tout et n'importe quoi sur le même plan.
01:31:23Mais c'est vous qui amalgamez en permanence,
01:31:25qui faites les raccourcis.
01:31:27On se veut en disant que l'immigration est un vecteur
01:31:29de déstructuration de la France, un vecteur d'approvisionnement.
01:31:31C'est faux.
01:31:33La France n'a jamais été aussi riche
01:31:35au niveau de son PIB
01:31:37plus de 1200 milliards en l'espace de 35 ans
01:31:39que depuis
01:31:41qu'il y a proportionnellement
01:31:43énormément d'immigrés.
01:31:45Donc c'est faux ce que vous dites.
01:31:47La France ne s'est pas appauvrie.
01:31:49On a une confiscation de la plus-value
01:31:51qui s'est faite au bénéfice d'une petite minorité.
01:31:53C'est les fameuses richesses pour la France
01:31:55qui poignardent et qui provoquent l'insexualité.
01:31:57Une grande richesse.
01:31:59Je pense qu'on est dans une crise
01:32:01civilisationnelle majeure
01:32:03qui ne se transcrit pas ni en chiffres...
01:32:05Crise civilisationnelle, c'est-à-dire
01:32:07guerre de civilisation ?
01:32:09Non, une crise civilisationnelle.
01:32:11Ni en mesure, que ce soit sur l'abattage rituel
01:32:13de la population des plus riches.
01:32:15Tout ça, c'est de la distraction.
01:32:17Il y a un profond sentiment de solitude dans ce pays
01:32:19qui est en train de s'accroître,
01:32:21qui fait violence de façon massive,
01:32:23qui accompagne notamment une crise du désir
01:32:25qui, à mon avis, est à la source
01:32:27de beaucoup de violence chez les jeunes
01:32:29qu'on voit exploser en termes de dépression,
01:32:31de suicide, d'absence de rapport sexuel.
01:32:33Tout ça, c'est des symptômes
01:32:35qui sont fondamentaux et qui ne sont pas du tout
01:32:37traités dans l'espace public et dans les débats
01:32:39tels qu'on les pose aujourd'hui, qui sont des débats partisans
01:32:41de savoir est-ce qu'il faut taxer un peu plus, un peu moins,
01:32:43est-ce qu'on est 51 %, 45 %, etc.
01:32:45Donc, ma perspective,
01:32:47elle est très simple. Si le RN gagne demain,
01:32:49on aura à peu près...
01:32:51Vous votez quoi, vous, dimanche ?
01:32:53Arrêtez de me ramener...
01:32:55Mais non, c'est tout sauf la question de fonds
01:32:57parce qu'on aura à peu près la même trajectoire
01:32:59que si n'importe quelle autre force politique gagne.
01:33:01C'est ça que j'essaye de dire.
01:33:03Aujourd'hui, on a des forces politiques
01:33:05qui ont un logiciel idéologique à peu près commun
01:33:07qui est un logiciel gestionnaire
01:33:09qui consiste avec l'existant d'accompagner
01:33:11les forces d'un système productif mondial,
01:33:13qui consiste à accompagner
01:33:15les forces d'un système européen institutionnel
01:33:17qui nous prive d'une partie
01:33:19de notre souveraineté,
01:33:21qui consiste à accompagner notre inscription
01:33:23dans un impérialisme occidental
01:33:25qui est en train de s'effondrer
01:33:27à quelques milliers de kilomètres.
01:33:29Il n'y a pas aujourd'hui, par exemple, de partis de la paix
01:33:31en France. Il n'y a pas un parti
01:33:33qui dise que notre engagement
01:33:35sur le terrain de guerre russo-ukrainien
01:33:37est dangereux et nous mène...
01:33:39Non, le nouveau Front Populaire,
01:33:41même le nouveau Front Populaire,
01:33:43même le nouveau Front Populaire
01:33:45dans son programme
01:33:47veut le maintien des livraisons
01:33:49d'armes de façon non limitée
01:33:51à l'Ukraine. Donc on est sur
01:33:53cette même dynamique qui alimente
01:33:55et à l'inverse, le RN qui longtemps
01:33:57a été isolationniste, qui longtemps
01:33:59a été dans une position
01:34:01sceptique à l'égard non seulement
01:34:03des institutions européennes mais de l'atlantisme,
01:34:05aujourd'hui, veut rester dans le commandement
01:34:07intégré de l'OTAN. Je pense qu'on mesure
01:34:09mal l'ampleur de rupture
01:34:11qui fait qu'il y a une déreprésentation massive
01:34:13des idées et des angoisses
01:34:15des citoyens français qui sont en train de voir
01:34:17qu'on est en train de les embarquer dans une dynamique
01:34:19qui est similaire à celle précédant
01:34:21la Première Guerre mondiale, d'alliances
01:34:23contre alliances sur des conflits périphériques
01:34:25qui peuvent nous amener à une catastrophe majeure
01:34:27sans qu'à aucun moment personne ne prenne
01:34:29l'ampleur de la situation,
01:34:31la gravité de la situation à l'esprit
01:34:33et évidemment d'en tirer les conséquences.
01:34:41Et les sujets de distraction,
01:34:43parce que, pardonnez-moi, ce sont des sujets de distraction,
01:34:45par exemple, la fixation
01:34:47obsessionnelle sur le conflit israélo-palestinien,
01:34:49la fixation obsessionnelle sur un certain
01:34:51nombre de sujets qu'on a eu jusqu'ici, permettent
01:34:53de ne pas avoir à traiter de façon sérieuse
01:34:55de ces sujets de fond et de protéger
01:34:57la population française, qui devrait être le seul objectif
01:34:59de nos dirigeants, c'est-à-dire de réfléchir d'une part
01:35:01à pourquoi est-ce qu'il y a une telle haine
01:35:03et violence au sein de la société française,
01:35:05pourquoi des gens sont attirés par des fondamentalismes religieux
01:35:07si radico-extrêmes, parfois avec
01:35:09une bêtise délirante, par exemple,
01:35:11moi j'ai défendu des victimes dans le procès de l'attentat
01:35:13de Nice, qui est
01:35:15un procès potemkin.
01:35:17Dont le seul objectif
01:35:19était d'esquiver la question des responsabilités de l'État,
01:35:21c'est-à-dire l'incurie de nos dirigeants,
01:35:23qui ont été incapables de protéger la population française
01:35:25sur un événement pareil, qui ont été incapables
01:35:27de mesurer les conséquences de leur engagement
01:35:29dans la guerre syrienne et du rapport dialectique
01:35:31qu'ils créent avec l'État islamique à ce moment-là,
01:35:33et les risques d'importation du conflit, pour quels bénéfices
01:35:35aucun si ce n'est plaire à la puissance américaine
01:35:37à l'époque, et qui au surplus
01:35:39derrière ont été obligés d'aller chercher
01:35:41quelques boucs émissaires pour les condamner à des peines
01:35:43délirantes, pourquoi ? Parce qu'ils avaient pris un café
01:35:45avec cette personne qui était un psychotique
01:35:47et qui enfin n'ont pas réfléchi
01:35:49à cette chose très inquiétante qui fait que
01:35:51cette personne qui n'avait aucun réseau,
01:35:53aucune allégeance préalable à l'État islamique
01:35:55ou quoi que ce soit, a été suffisamment
01:35:57inspiré par les discours qu'il entendait
01:35:59pour les intégrer à
01:36:01sa crise psychotique et aller
01:36:03écraser 98% et les détruire
01:36:05au nom d'une idéologie qu'il n'avait
01:36:07pas adoptée deux semaines avant, parce qu'il avait un amant
01:36:09de 80 ans, parce qu'il allait régulièrement
01:36:11coucher avec des femmes par ailleurs, parce qu'il
01:36:13regardait des vidéos porno à rigo,
01:36:15c'était tout sauf un fondamentaliste
01:36:17islamique en termes d'idéologie.
01:36:19C'était quelqu'un qui à un moment donné dans sa crise
01:36:21psychotique a réussi à se nourrir de
01:36:23ces discours de violence, à se les approprier,
01:36:25donc à s'identifier à eux, et à les
01:36:27appliquer sur le territoire français en quelques semaines
01:36:29sans qu'il y ait de possibilité de réaction
01:36:31de la part des autorités. C'est ça qui devrait nous terrifier.
01:36:33C'est-à-dire, quelle est la réponse qu'on a à ça ?
01:36:35Et là, tout ce dont on parle depuis une heure et demie,
01:36:37tout ce dont on parle, le Rassemblement National, le droit du sol, etc.,
01:36:39ça n'a aucune espèce
01:36:41de conséquence sur cette capacité
01:36:43aujourd'hui... – Ah bah si, vous avez des populations
01:36:45sur le sol
01:36:47de France qui estiment que finalement
01:36:49Samuel Parti méritait de se faire décapiter,
01:36:51qui estiment que Charlie Hebdo
01:36:53était légitime, mais bien sûr que si,
01:36:55vous avez des gens qui légitiment ça, vous avez des gens qui légitiment
01:36:57ce discours, et ça le gouvernement français n'y est pas.
01:36:59– Cette pulsion de violence qui est réelle,
01:37:01cette pulsion de violence qui est réelle et qui existe
01:37:03et qui se traduit régulièrement en actes,
01:37:05on le voit, il y a en actes régulièrement
01:37:07aujourd'hui encore, des attentats,
01:37:09des actes terroristes individuels parfois,
01:37:11selon plus ou moins... C'est-à-dire que, ça c'est intéressant,
01:37:13c'est y compris suite à l'effondrement
01:37:15des principales organisations
01:37:17terroristes, ou en tout cas leur réduction, que ce soit Al-Qaïda,
01:37:19l'État islamique, et ainsi de suite, cette dynamique a persisté.
01:37:21C'est-à-dire qu'il y a une capacité d'appropriation
01:37:23de ces discours, d'une part,
01:37:25elle n'est pas du tout traitée à la racine, c'est-à-dire
01:37:27dans notre rapport à ces régimes théocratiques
01:37:29qui les alimentent, qui les financent, que ce soit le Qatar,
01:37:31l'Arabie Saoudite, on a laissé le Qatar acheter
01:37:33le Paris Saint-Germain, c'est-à-dire le principal
01:37:35club de France, alors qu'on a
01:37:37l'État qui est le principal
01:37:39financeur des frères musulmans dans le monde.
01:37:41– Oui, mais on laisse les frères musulmans
01:37:43au Parlement européen.
01:37:45– Pour reconnecter même au Bataclan et ainsi de suite,
01:37:47c'est cet État-là
01:37:49à qui on livrait des armes
01:37:51avec l'Arabie Saoudite, pour qu'ils le livrent à leur tour
01:37:53en Syrie, et ce sont ces armes qui ont permis
01:37:55de former les terroristes
01:37:57qui sont ensuite revenus en France
01:37:59pour importer cette violence, après y avoir
01:38:01été attirés par des imams
01:38:03et par aussi les discours de nos dirigeants
01:38:05de type Laurent Fabius, qui à l'époque disaient
01:38:07Bachar el-Assad, c'est le diable absolu,
01:38:09il faut absolument l'éliminer par tout moyen
01:38:11et qui ne faisait rien pour le faire.
01:38:13Et donc du coup, des personnes qui pouvaient être sensibles
01:38:15à identifier ces questions-là,
01:38:17elles sont absentes du débat public, et lorsque l'on essaye
01:38:19d'entamer des procédures pour essayer d'aller chercher
01:38:21à responsabiliser ces individus, l'appareil judiciaire
01:38:23fait tout pour l'écraser et pour préserver
01:38:25l'impunité de nos dirigeants et chercher des clampins,
01:38:27des boucs-émissaires, et on pense qu'en condamnant
01:38:29les personnes qu'on a condamnées, on va régler quoi que ce soit.
01:38:31On ne va rien régler du tout, et en ce qui
01:38:33concerne la politique migratoire du RN,
01:38:35je vous mets face à vos contradictions, vous pensez
01:38:37que c'est en expulsant massivement
01:38:39des personnes par exemple, disons, qu'on va pouvoir
01:38:41régler cette difficulté. Vous savez que la France
01:38:43est un des pays qui expulse le plus de personnes en Europe
01:38:47par an, c'est-à-dire rien. Rien. Pourquoi ?
01:38:49Parce que ça coûte très cher, parce qu'il faut
01:38:51l'autorisation des pays d'origine.
01:38:53Oui, mais il y a la solution britannique.
01:38:55Le Royaume-Uni va se faire un accord
01:38:57avec le Rwanda. Et donc vous en êtes
01:38:59à vous dire qu'il faut en fait qu'on ait un accord
01:39:01avec un état tiers type le Rwanda pour pouvoir
01:39:03y exporter des Marocains, des Algériens
01:39:05et compagnie, vous pensez que ça n'a aucun sens.
01:39:07Vous êtes face à une Napoléon
01:39:09qui n'est même pas proposée par le RN.
01:39:13Donc si c'est ça ce à quoi vous aspirez,
01:39:15vous êtes en train de jouer un jeu de dupe
01:39:17et à prétendre, et à mentir aux Français
01:39:19en prétendant que vous les mettez
01:39:21dans une direction qui n'est pas celle
01:39:23qu'ils vont adopter du tout. Et donc à partir de là,
01:39:25cette élection, y compris pour des personnes
01:39:27qui ont des idées complètement opposées aux miennes,
01:39:29y compris, est un jeu de dupe
01:39:31dans lequel vous vous plongez.
01:39:33En fait, si vous considérez que
01:39:35il y a un signe égal entre le Rassemblement
01:39:37national et Emmanuel Macron parce qu'il y a
01:39:39une continuité de l'État, alors effectivement
01:39:41dans votre façon de percevoir les fausses,
01:39:43je comprends très bien que vous le pensiez.
01:39:45La vérité c'est que oui, il va y avoir une continuité de l'État
01:39:47et heureusement avec le Rassemblement national...
01:39:49Mais s'il n'y a pas de majorité absolue,
01:39:51qu'est-ce qui s'est passé derrière ?
01:39:53La vérité c'est que le RN peut changer les choses
01:39:55en ayant précisément l'appareil d'État.
01:39:57Et vous disiez, vous disiez, ils ne pourront rien faire
01:39:59puisqu'il n'y a que 40 000 applications d'OQTF chaque année.
01:40:01On en reparle dans deux ans.
01:40:03Et bien il y a des rapports de force que l'on peut engager.
01:40:05D'ailleurs vous parlez souvent des rapports de force
01:40:07et après tout la diplomatie ce sont des rapports de force.
01:40:09Il n'est pas du tout impossible de dire à un pays
01:40:11si vous ne reprenez pas, si vous ne signez pas
01:40:13les laissés-passer consulaires,
01:40:15nous couperons vos arrivées au Western Union.
01:40:17C'est ce qu'Emmanuel Macron a cherché à faire.
01:40:19C'est ce qu'Emmanuel Macron a cherché à faire.
01:40:21Il n'est jamais allé au bout de la démarche.
01:40:23Il a créé une crise diplomatique.
01:40:25Attendez, il a créé une crise diplomatique majeure
01:40:27qui a gravé la situation,
01:40:29qui a gravé la situation non seulement
01:40:31et qui en plus nous a mis dans une situation de défaillance fondamentale
01:40:33avec un autre sujet qui n'a pas été traité ici
01:40:35qui est fondamental, qui est la gangrène
01:40:37de corruption avec l'État français
01:40:39notamment à travers les trafics et les politiques
01:40:41qui sont adoptées sur les questions de trafic de drogue et ainsi de suite
01:40:43dans le pays qui est le plus consommateur de drogue
01:40:45en Europe, d'accord ?
01:40:47Et cette question-là non plus, à aucun moment elle n'est traitée
01:40:49alors qu'elle est une source de danger fondamentale
01:40:51beaucoup plus importante et beaucoup plus directe
01:40:53parce que quel est le pays
01:40:55d'où s'exporte le plus de drogue aujourd'hui
01:40:57vers la France ? C'est le Maroc. Vous le savez parfaitement.
01:40:59Et le Maroc aujourd'hui est un narco-État.
01:41:01Et le Maroc a la capacité de réguler
01:41:03les flux sortant vers la France
01:41:05en essayant de créer une crise diplomatique avec le Maroc
01:41:07à travers cette question des laissés-passer
01:41:09la seule chose qu'a obtenue Macron, et c'est la seule chose
01:41:11qu'obtiendra le Rassemblement National
01:41:13c'est aggraver les flux entrant de drogue
01:41:15de trafic et donc de violence en France
01:41:17sans aucune capacité de maîtrise à ce niveau-là. Pourquoi ?
01:41:19Parce que par ailleurs vous restez au sein de l'Union Européenne
01:41:21parce que par ailleurs vous restez au sein de l'espace Schengen
01:41:23parce qu'en fait vous êtes des hypocrites et vous êtes en train de mentir
01:41:25au peuple français. Si, vous le défendez
01:41:27l'option du Rassemblement National en disant qu'elle va changer.
01:41:29Et je vous dis que c'est un mensonge...
01:41:31Et je vous mets...
01:41:33Je suis désolé de vous le dire, M. Branco.
01:41:35On se retrouve dans deux à cinq ans.
01:41:37On sait que ce sera comme Mélanie, qu'il n'y aura pas de changement.
01:41:39Si vous pensez par ailleurs que la crise identitaire française
01:41:41est liée aux flux migratoires
01:41:43et pas à la dizaine de millions
01:41:45de personnes qui sur le territoire français
01:41:47déjà ont des ancestralités
01:41:49et n'arrivent pas à combiner
01:41:51combiner ces identités
01:41:53et les fusionner...
01:41:55Mais ils ne veulent pas combiner, M. Branco. Ils ne veulent pas la combiner.
01:41:57Ils ont le droit d'être maîtres
01:41:59de leur destin. Ils ne veulent pas
01:42:01se créoliser. Ils ne veulent pas se métisser.
01:42:03Ils ont le droit.
01:42:05Rhétoriquement, ce qui vient de se passer, c'est que vous venez d'esquiver
01:42:07ce que je viens de vous dire. C'est-à-dire que vous pouvez expulser...
01:42:09M. Branco, vous n'avez toujours pas répondu à ma première question. Vous n'allez pas expliquer.
01:42:11J'essaie de vous répondre à peu près honnêtement.
01:42:13Ces gens-là ne sont pas et ne seront jamais expulsables.
01:42:15Donc, vous ne réglez rien avec cette proposition.
01:42:17Mais pourquoi ne le seraient-ils pas ?
01:42:19Vous voulez expulser 10 millions de Français ?
01:42:21Pourquoi ne le seraient-ils pas ?
01:42:23Expulsez 10 millions de Français. Mais assumez-le. Proposez-le.
01:42:25Ne dites pas que vous allez expulser quelques dizaines de millions de Français.
01:42:27Attendez. Là, ce que vous faites, c'est que 1. Vous parlez fort.
01:42:292. Vous parlez plus vite. Et 3. Vous faites des procès d'intention.
01:42:31Donc maintenant, si vous permettez, je vais vous répondre un peu calmement
01:42:33parce que vous dites, excusez-moi, sur cette question
01:42:35à peu près n'importe quoi.
01:42:37Il n'y a pas du tout d'impossibilité
01:42:39à appliquer des OQTF.
01:42:41Beaucoup de pays, d'ailleurs, arrivent à reconduire
01:42:43ce qu'on appelle... Mais je suis en train de vous répondre.
01:42:45Je vous dis que ce n'est pas le sujet.
01:42:47Ça n'est pas le sujet pour vous. Mais souffrez.
01:42:49Moi, je dis que c'est possible et j'explique pourquoi.
01:42:51Et souffrez que ce ne soit peut-être pas votre sujet
01:42:53mais que ce soit le sujet de 36% des Français
01:42:55ou de 40% des Français.
01:42:57Quels sont les flux en temps migratoires annuels à peu près en France ?
01:42:59Les flux illégaux, on est à peu près autour de 500 000.
01:43:01Tout combiné.
01:43:03C'est très compliqué de savoir les flux illégaux par définition.
01:43:05Les estimations qui sont proposées...
01:43:07Ça va entre 150 et 1 million.
01:43:09Disons que ça fait entre 650 et plus d'un million et demi de personnes par an.
01:43:11On arrive à peine à expulser
01:43:1340 000 personnes par an.
01:43:15On ne fait pas ce qu'il faut pour le faire.
01:43:17Parce qu'il n'y a pas de volonté politique.
01:43:19Vous savez combien de personnes sont expulsées par l'Espagne chaque année ?
01:43:21C'est-à-dire 8% de QTF.
01:43:23C'est-à-dire 8% de QTF.
01:43:25C'est presque une question technique.
01:43:27Vous savez combien de personnes sont expulsées par l'Espagne, disons, chaque année ?
01:43:29En Espagne, non, je n'ai pas les chiffres.
01:43:313 000.
01:43:33Et c'est la moyenne européenne.
01:43:35Pour vous dire que, techniquement, ce que vous proposez
01:43:37est une illusion.
01:43:39A partir de là, pourquoi...
01:43:41Donnez-moi maintenant les chiffres entre avant et après Mélanie.
01:43:43Allez-y, dites-moi.
01:43:45Je ne vais pas faire des questions et des réponses.
01:43:47Il n'y a pas eu d'évolution sur les expulsions.
01:43:49Si, il y a la passée des accords avec l'Albanie.
01:43:51Voilà, sur la limitation des flux entrant à l'arrivée.
01:43:53Ce n'est pas pareil.
01:43:55Parce que c'est un pays...
01:43:57On n'est pas obligés de régulariser aussi facilement.
01:43:59On n'est pas obligés de laisser rentrer aussi facilement.
01:44:01On peut contrôler nos frontières.
01:44:03Ils arrivent en France ou ils arrivent d'abord en Italie ?
01:44:05Ils passent par la Grèce, l'Italie, l'Espagne, ils arrivent en France.
01:44:07On pourrait se poser aussi la question, pourquoi ils arrivent en France
01:44:09et ils ne s'arrêtent pas en Italie ?
01:44:11Ah, peut-être parce qu'il y a un système de prestations sociales moins intéressant en Italie.
01:44:17C'est parce que votre lecture vous empêche de penser la chose.
01:44:21Vous avez un discours complètement idéologique.
01:44:23Et moi, j'essaie de vous répondre pragmatique.
01:44:25Moi, je suis en train d'essayer de vous expliquer que les pays frontaliers
01:44:27comme la Grèce, l'Italie et l'Espagne
01:44:29ont une capacité à réguler ces flux
01:44:31parce que c'est les points d'entrée.
01:44:33Mais une fois qu'ils sont en Grèce, en Espagne, en Italie,
01:44:35tant que vous ne changez rien à l'espace Schengen
01:44:37et tant que vous ne décidez pas de sortir de ce système,
01:44:39vous ne pourrez plus faire grand-chose.
01:44:41C'est tout ce que je dis.
01:44:43Et par rapport à ça, par rapport à votre électorat et à ce que vous dites,
01:44:45par rapport à la réoccupation de votre électorat,
01:44:47vous êtes en train de leur mentir et de créer une illusion.
01:44:49C'est tout ce que je dis, et c'est pour ça que je dis,
01:44:51rendez-vous dans deux ans ou dans cinq ans
01:44:53et on en reparlera de cette illusion qu'aujourd'hui vous promouvez
01:44:55pour qu'ils arrivent au pouvoir.
01:44:57Je vous dis, ce n'est pas comme ça que vous allez régler
01:44:59ni les problèmes de front dont on a parlé tout à l'heure.
01:45:01Au final, c'est quoi la meilleure arme anti-Macronie d'après vous ?
01:45:03On en arrive à la fin de cette émission bientôt.
01:45:05Déjà, c'est d'essayer de sortir
01:45:07de ces querelles de chapelle
01:45:09qui sont fondées sur des discours
01:45:11qui, encore une fois, ne reposent pas
01:45:13sur des propositions factuelles réelles
01:45:15et qui, du coup, empêchent le débat réel.
01:45:17Vous voyez, vous vous reprochez à la gauche
01:45:19d'être dans l'illusion
01:45:21parce qu'elle vous parle, ou dans le factice,
01:45:23je le reprochais moi-même d'ailleurs,
01:45:25en maniant des références historiques,
01:45:27datées, et ainsi de suite.
01:45:29Moi, je vous reproche de manier un fétiche,
01:45:31la question identitaire et migratoire,
01:45:33sans à aucun moment élaborer dessus.
01:45:35Et en n'ayant pas de propositions réelles
01:45:37pour sortir de l'ornière
01:45:39et en fait en alimentant un marché.
01:45:41Un marché électoral et une satisfaction
01:45:43qui, par ailleurs, est en partie un propositaire.
01:45:45Donc, ça, c'est le premier point.
01:45:47Sur le deuxième point, qui est la question
01:45:49de l'antimacronie, et je remercie le seul
01:45:51le seul bourgeois de SF.
01:45:53Il y en a eu un.
01:45:55Donc, sur
01:45:57la question, encore une fois,
01:45:59structurelle de la macronie
01:46:01comme expression d'une défaillance systémique,
01:46:03pardonnez-moi d'avoir un peu
01:46:05un vocabulaire un peu
01:46:07un peu trop technique,
01:46:09c'est tout simplement, encore une fois,
01:46:11remettre à bas, à la fois, en termes de contrôle médiatique
01:46:13mais aussi institutionnel, à travers des outils
01:46:15de démocratie directe, ce qu'avaient tout de suite compris
01:46:17les gilets jaunes, des référendums d'initiative citoyenne,
01:46:19des mandats impératifs et révocatoires.
01:46:21Ce que ne peut pas faire le Rassemblement national.
01:46:23Ils ne sont pas dans ce débat, justement,
01:46:25de meilleure représentativité, de démocratie participative.
01:46:27Ils ne proposent aucune de ces mesures.
01:46:29Nous, nous les proposons.
01:46:31À travers une purge d'un certain nombre de traîtres
01:46:33qui, dans les élites économiques, dans les élites médiatiques,
01:46:35dans les élites judiciaires, font tout pour favoriser
01:46:37ce pays, notamment dans son asservissement au système économique.
01:46:39C'est qui ces traîtres ?
01:46:41C'est des procureurs qui ont trahi leur mandat et leur mission
01:46:43pour essayer d'emprisonner ou écraser
01:46:45un certain nombre d'opposants, encore une fois, qu'ils soient de droite, de gauche,
01:46:47qu'importe. C'est un certain nombre
01:46:49de hauts fonctionnaires, de dirigeants économiques
01:46:51qui ont bradé
01:46:53des actifs nationaux, notamment
01:46:55aux États-Unis, pour s'insérer
01:46:57dans cette mondialisation
01:46:59qui leur apportait de l'argent. C'est ceux qui élaborent
01:47:01les politiques économiques monétaires,
01:47:03qui favorisent la spéculation, notamment immobilière,
01:47:05qui fait qu'il y a toute une jeunesse aujourd'hui
01:47:07qui ne peut plus se loger dans la grande ville. C'est comme ça
01:47:09qu'on combat la solitude, le sentiment des affections,
01:47:11l'incapacité à vivre, à être heureux, et ainsi de suite.
01:47:13C'est tout simplement en faisant une purge dans ce pays.
01:47:15Et c'est pour ça que vous me dites que je ne voulais pas
01:47:17la révolution qui est la mienne. Je suis désolé.
01:47:19– Je reconnais en effet
01:47:21une certaine cohérence dans vos propos,
01:47:23parce que vous disiez tout à l'heure que vous préfériez
01:47:25en tout cas la guillotine aux élections
01:47:27du 30 et du 7 juillet. Et là,
01:47:29vous dites qu'en gros, les solutions qui sont proposées
01:47:31pour la remigration de certaines personnes qui sont incompatibles
01:47:33avec notre mode de vie est impossible.
01:47:35Dans ces cas-là, il y aurait une guerre civile aussi.
01:47:37Donc en effet, je vous félicite. Là, la guerre civile,
01:47:39vous l'aurez, vous aurez le sang qui coule dans les rues
01:47:41parce que vous ne pourrez pas forcer deux peuples
01:47:43qui ne veulent pas vivre ensemble à vivre ensemble.
01:47:45Et le fait est qu'aujourd'hui, une écrasante majorité
01:47:47de Français n'a pas envie de vivre avec des gens
01:47:49qui sont à l'opposé aux antipodes de leur mode de vie.
01:47:51Donc vous aurez la guerre civile.
01:47:53– Ce que j'espère, dans ce qui n'est pas une proposition
01:47:55de guerre civile, mais au contraire une tentative d'inhibition
01:47:57de cette guerre civile, c'est qu'à nouveau,
01:47:59on puisse replacer dans l'espace public
01:48:01des débats sur des questions qui concernent
01:48:03les Français directement et pas des débats instrumentaux
01:48:05qui cherchent à les diviser, à leur faire violence.
01:48:07Et peut-être, peut-être que ça nous aidera
01:48:09à régler un certain nombre de conflictualités latentes
01:48:11et de violences croissantes au sein de cette société
01:48:13et de les rapprocher les uns des autres.
01:48:15Peut-être, et peut-être pas.
01:48:17Mais en tout cas, les solutions qui sont aujourd'hui
01:48:19proposées dans l'espace politique ne suffisent pas à cela.
01:48:21Et j'ai une dernière critique sur mon camp,
01:48:23sur la gauche aujourd'hui dans le programme
01:48:25tel qu'il est, j'en ai quelques-unes,
01:48:27mais il y en a une qui m'apparaît fondamentale
01:48:29qui est sur la politique économique
01:48:31parce que c'est des questions qui déterminent
01:48:33les conditions matérielles d'existence,
01:48:35je ne suis pas marxiste, mais quand même un peu,
01:48:37déterminent les questions identitaires aussi.
01:48:39Et c'est important, juste là-dessus,
01:48:41la politique économique qui est proposée par aujourd'hui
01:48:43le nouveau front populaire,
01:48:45je veux bien entendre que ça a été fait rapidement
01:48:47et ainsi de suite, mais c'est avant tout
01:48:49une politique économique de la subvention,
01:48:51c'est-à-dire l'augmentation des APL,
01:48:53l'augmentation d'un certain nombre de dépenses
01:48:55qui sont des dépenses de flux.
01:48:57Les biens de consommation ne sont pas produits en France
01:48:59donc le bénéfice économique pour la France sera très faible.
01:49:01Alors que ce qu'il nous faudrait,
01:49:03c'est justement investir dans des choses
01:49:05qui sont concrètes, que ce soit pour la sécurité,
01:49:07que ce soit pour l'éducation, que ce soit pour l'université à la recherche,
01:49:09des résultats qui recréent
01:49:11de l'adhésion au système français dans les écoles.
01:49:13Si vous avez une école
01:49:15à 10 ou à 15 élèves,
01:49:17des écoles à 10 ou 15 élèves,
01:49:19vous allez voir comment vous pouvez résorber beaucoup plus facilement
01:49:21les failles identitaires, les différences culturelles
01:49:23que dans des écoles à 30 ou 40 élèves
01:49:25dans lesquelles vous n'avez même pas le temps
01:49:27d'ingurgiter quoi que ce soit
01:49:29qui concerne tout ce que vous appelez.
01:49:31Monsieur Branco,
01:49:33très rapidement, je le dis avec tout le respect
01:49:35que j'ai pour la qualité des échanges que nous avons eus
01:49:37et pour l'intelligence que je sais être la vôtre,
01:49:39j'ai le sentiment que vous avez une analyse néo-marxiste
01:49:41super structurelle
01:49:43liée à l'oligarchie qui fait que vous démonétisez
01:49:45toute forme de grille lecture différente,
01:49:47vous démonétisez toute forme d'analyse différente de la société
01:49:49telle que moi je peux par exemple la concevoir
01:49:51et vous avez le droit de ne pas être en accord avec
01:49:53mais je trouve que c'est dommage parce que du coup
01:49:55vous passez à côté d'un certain nombre de choses essentielles
01:49:57et me semble-t-il, vous qui êtes
01:49:59quelqu'un unanimement reconnu qu'en étant assez
01:50:01intelligent, ça n'est peut-être pas à votre hauteur.
01:50:03Je pense pas parce que je pense qu'il y a...
01:50:05Je pense qu'il y a...
01:50:07Encore une fois...
01:50:09Bon, la fin vous revient, Roi de Branco.
01:50:11Encore une fois, dans votre camp et de façon générale en France,
01:50:13il y a un manque d'offres identitaires
01:50:15y compris à gauche, c'est-à-dire en fait
01:50:17quel est le modèle de société que l'on propose
01:50:19et que l'on rend désirable et honnêtement,
01:50:21ce n'est pas inscrit dans un système libéral
01:50:23en termes, pas en termes de politique, en effet vous avez raison
01:50:25sur la dépense publique et ainsi de suite, c'est très élevé
01:50:27mais en termes d'organisation de la société.
01:50:29Vous voyez, il y a aussi une question
01:50:31de valeurs comme l'honneur et ainsi de suite qui sont complètement effondrées
01:50:33dans cette société et ce qui génère beaucoup de violence.
01:50:35Et il n'y a pas d'offres à ce niveau-là,
01:50:37il n'y a pas de réorganisation. Donc c'est normal que vous ayez
01:50:39des leaders spirituels ou culturels
01:50:41qui par exemple dans les populations de banlieue
01:50:43à travers le fait religieux vont essayer
01:50:45de proposer des alternatives
01:50:47et nous on ne les a pas ces alternatives à proposer.
01:50:49Et les personnes à ce niveau-là
01:50:51nous proposent à des français des points
01:50:53de ralliement et de réorganisation de la société
01:50:55qui nous permettent de nous rassurer.
01:50:57Les crises que l'on est en train de connaître sur un certain nombre de domaines sociétaux
01:50:59elles doivent nous alarmer
01:51:01à ce niveau-là, à ce niveau-là
01:51:03et ce n'est pas les réactions défensives
01:51:05qui sont les vôtres
01:51:07à mon avis ne sont pas la réponse
01:51:09à cette crise et c'est pour ça que je vous dis
01:51:11rendez-vous dans 5 ans, vous allez voir, vous allez en fait
01:51:13probablement être dans une aggravation
01:51:15ou au pire dans une stagnation
01:51:17par rapport à la crise identitaire que connaît la France aujourd'hui.
01:51:19Eh bien le rendez-vous est pris en tout cas, merci beaucoup
01:51:21on va terminer avec les dessins d'Ignace
01:51:23donc qu'il a produit
01:51:25donc pendant cette émission et ce débat
01:51:27je suis peut-être pour la guillotine mais je veux la fin
01:51:29de cette guerre otanesque et on voit
01:51:31donc c'est vous sans doute Franck Branco je pense
01:51:33un autre dessin Mbappé
01:51:35Macron Hanouna, il faut changer
01:51:37l'équipe de France, on peut applaudir mon cher
01:51:39Ignace
01:51:41le macronisme n'est pas
01:51:43compatible avec la religion car
01:51:45Dieu vomit les tièdes, voilà
01:51:47joli, enfin c'est moi
01:51:49ou le chaos
01:51:51immigration, insécurité, dette
01:51:53et on voit donc Emmanuel Macron devant
01:51:55un graphique
01:51:57et puis donc on termine avec le cadeau
01:51:59pour l'invité principal
01:52:01donc il a fait pendant, voilà, on va la montrer
01:52:03le portrait donc de Roi Macron
01:52:05avec un sourire au moins, c'est pas mal
01:52:07on peut l'applaudir bien fort
01:52:09voilà pour vous mon cher Juan Branco, d'ailleurs au passage
01:52:11si vous ne pouvez plus
01:52:13voir Macron en peinture, en caricature
01:52:15et bien vous préférez d'autres caricatures
01:52:17ou portraits, vous pouvez les commander
01:52:19sur le site d'Ignace, donc
01:52:21dessignace.com, on voit le lien apparaître à l'écran
01:52:23et puis j'en profite aussi pour à nouveau rappeler
01:52:25donc votre dernier ouvrage, c'est ça
01:52:27Juan Branco, ça s'appelle Paroles et c'est toujours
01:52:29aux éditions, au Diable, vos verres
01:52:31donc voilà, on encourage tout le monde
01:52:33à se le procurer je suppose sur la boutique
01:52:35de TVL, donc sur notre site
01:52:37on va remercier tout le monde, à commencer
01:52:39d'abord par les sociétaires
01:52:41d'un soir, donc je précise
01:52:43Jérémy Marquis, Romain Maréchal,
01:52:45Yannis Dallouche et Denis Cielci
01:52:50et j'aimerais qu'on remercie toute l'équipe
01:52:52autour de Bistro Liberté, tout d'abord à la réalisation
01:52:54Raphaël, on peut l'applaudir bien fort
01:52:56au son très important
01:52:58le son de Pierre, ainsi qu'Edouard
01:53:00au cadre, c'est-à-dire
01:53:02derrière toutes les caméras, il y avait ce soir
01:53:04Charles, Thomas et Maxime
01:53:06à la production
01:53:08Marion Martial, Arnaud
01:53:10et bien sûr Marine, et enfin
01:53:12à l'ouverture de bouteilles Charles Mathieu
01:53:14et puis j'aimerais surtout qu'on applaudisse bien fort le public
01:53:18on se retrouve dans deux semaines, ce sera
01:53:20un Bistro Liberté spécial
01:53:22et on commentera bien sûr les résultats
01:53:24de ces élections législatives
01:53:26on vous souhaite une très bonne soirée, à dans deux semaines, bye bye
01:53:38Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org