Le "pro de la rébellion", Juan Branco est l’invité spécial d’Eric Morillot. Son dernier livre "Coup d’Etat" aurait pu s’appeler "Révolution : mode d’emploi" car il nous explique comment prendre le contrôle des lieux clés pour mener à bien une révolution.
Vous avez été plus de 500 000 à voir le précédent "Bistro Libertés" avec ce ténor du barreau, ancien conseiller juridique de Julian Assange et avocat des Gilets Jaunes.
Juan Branco est confronté à Stella Kamnga, Mike Borowski, Greg Tabibian et Dylan Slama.
C’est un "Bistro" de fond en première partie, mais aussi très mouvementé en seconde partie : à ne pas manquer !
Au programme de cet épisode :
- Y a-t-il un déclassement de la France ? La France est-elle encore une grande puissance ? La voix de la France est-elle toujours audible ?
- Comment et par qui est exercé le pouvoir ? Qui gouverne réellement en France ? Pourquoi et comment prendre le pouvoir ?
Vous avez été plus de 500 000 à voir le précédent "Bistro Libertés" avec ce ténor du barreau, ancien conseiller juridique de Julian Assange et avocat des Gilets Jaunes.
Juan Branco est confronté à Stella Kamnga, Mike Borowski, Greg Tabibian et Dylan Slama.
C’est un "Bistro" de fond en première partie, mais aussi très mouvementé en seconde partie : à ne pas manquer !
Au programme de cet épisode :
- Y a-t-il un déclassement de la France ? La France est-elle encore une grande puissance ? La voix de la France est-elle toujours audible ?
- Comment et par qui est exercé le pouvoir ? Qui gouverne réellement en France ? Pourquoi et comment prendre le pouvoir ?
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 [Générique]
00:00:13 Bienvenue à Bistro-Liberté, le débat libre et non conformiste.
00:00:16 Au sommaire de cet épisode,
00:00:18 [Générique]
00:00:22 Y a-t-il un déclassement de la France ?
00:00:25 [Générique]
00:00:29 Et en seconde partie, comment et par qui est exercé le pouvoir ?
00:00:33 [Générique]
00:00:37 Pour en parler, l'invité spécial d'Éric Moriaux est un pro de la rébellion.
00:00:42 Lors de sa venue à Bistro-Liberté, l'émission avait fait 500 000 vues.
00:00:47 Il nous revient aujourd'hui pour présenter "Coup d'État", son tout dernier livre.
00:00:52 C'est un manuel destiné aux révolutionnaires
00:00:55 qui veulent renverser la table du pouvoir de l'oligarchie mondialiste.
00:00:59 Il dit de son livre,
00:01:01 Le livre aurait pu s'appeler "Révolution 2.0, mode d'emploi"
00:01:15 car il nous explique comment prendre le contrôle des préfectures,
00:01:19 aéroports et autres lieux clés pour mener à bien une révolution.
00:01:24 Avec "Crépuscule" et "Abattre l'ennemi",
00:01:27 c'est le troisième volume d'une trilogie anti-Macron.
00:01:30 Ce ténor du barreau, ancien conseiller juridique de Julien Assange
00:01:34 et avocat des Gilets jaunes est parmi nous ce soir.
00:01:38 Je vous demande d'accueillir Juan Bronco !
00:01:41 [Musique]
00:01:46 Bonsoir Juan !
00:01:47 [Applaudissements]
00:01:56 Toujours aussi populaire au sein de notre public.
00:01:59 En tout cas, vous avez un privilège, j'espère que vous en avez conscience.
00:02:02 Vous êtes le premier invité qui a l'honneur, l'immense honneur
00:02:05 de revenir une seconde fois dans la même saison, dans l'émission
00:02:08 où on a considéré que la sortie de votre livre le méritait.
00:02:11 En tout cas, on est ravis de vous retrouver.
00:02:13 Donc, soyez le bienvenu chez Juan Bronco.
00:02:15 Alors, vous connaissez la tradition de cette émission.
00:02:17 Nous sommes entourés de ce qu'on nomme des sociétaires.
00:02:20 Alors tout d'abord, je vais vous demander d'applaudir votre voisine.
00:02:23 Elle s'appelle Stella Kamgast, une ancienne grande gueule d'RMC.
00:02:26 [Applaudissements]
00:02:29 Ancienne d'RMC, mais toujours grande gueule.
00:02:32 Sois la bienvenue ma chère Stella, on est ravis de te retrouver.
00:02:35 À tes côtés, un petit nouveau, il s'appelle,
00:02:38 plutôt on va le nommer, Maître Dylan Slama.
00:02:42 Vous êtes avocat, on vous voit régulièrement sur CNews.
00:02:44 Merci beaucoup d'avoir accepté d'être sociétaire.
00:02:47 [Applaudissements]
00:02:50 C'est une première en tout cas, on est ravis de vous recevoir.
00:02:52 Et puis à mes côtés, je ne les présente plus.
00:02:54 - On va encore faire une blague. - Non, non, aucun qualificatif.
00:02:57 Tout d'abord, Mike Borowski de la chaîne Géopolitique Profonde.
00:03:00 [Applaudissements]
00:03:04 Tu sais que ça va devenir gênant parce que je crains
00:03:06 que tu aies parfois plus d'applaudissements que l'invité.
00:03:09 Donc, il va falloir qu'on gère.
00:03:10 Et puis à tes côtés, hein, content ?
00:03:13 Ouais, ouais, vas-y, fais ton truc.
00:03:15 Allez, Greg Tabibian de la chaîne Super Grandant TV.
00:03:18 [Applaudissements]
00:03:21 Voilà, donc une émission ce soir, comme d'habitude, très chargée.
00:03:25 Mais tradition oblige, vous le savez.
00:03:27 On commence cette émission avec un tête-à-tête.
00:03:29 Ou chers amis sociétaires, vous n'aurez pas le droit de parler.
00:03:32 Je sais que ça va être difficile, mais on va essayer en tout cas.
00:03:35 Alors, cher Juan Branco, comme à notre habitude,
00:03:37 on va commencer par un court tête-à-tête.
00:03:39 Donc, je le disais, pour aborder votre actualité plus généralement.
00:03:42 Certains sujets que nous ne traiterons pas lors des deux débats
00:03:45 qui vont donc jalonner notre soirée.
00:03:47 Alors, tout d'abord, parlons de cette actualité littéraire.
00:03:50 Vous avez publié un livre remarqué intitulé
00:03:52 "Coup d'État, manuel insurrectionnel" aux éditions Diable Veuve Vert.
00:03:56 C'est la suite logique de vos précédents livres,
00:03:58 et notamment de "Crépuscule", "Abattre l'ennemi" et "Lutte", c'est ça ?
00:04:02 Oui, et "Très Pillard".
00:04:03 Oui, oui, oui.
00:04:04 Mais en fait, ça s'inscrit surtout après "Crépuscule" et "Abattre l'ennemi".
00:04:07 "Crépuscule", c'est un effet de dévoilement
00:04:09 sur le fonctionnement de notre système politique.
00:04:11 Et comment, en fait, un certain nombre de puissances,
00:04:14 notamment l'hier chic, réussissaient à construire des candidats
00:04:18 et à tenter de façonner l'opinion pour orienter le vote.
00:04:21 Donc, j'essayais de démasquer ça,
00:04:22 et je l'appliquais à l'émergence d'Emmanuel Macron,
00:04:25 mais aussi d'un petit Macron qui s'appelle Gabriel Attal,
00:04:28 qui fait beaucoup parler de lui ces derniers jours
00:04:30 de par ses remarques pleines de sens et d'intelligence.
00:04:32 Et ensuite, dans "Abattre l'ennemi",
00:04:34 j'avais, à partir du mouvement des Gilets jaunes
00:04:36 et de l'engagement qu'on a mené collectivement,
00:04:38 des propositions qui en sont nées,
00:04:40 notamment le référendum d'initiative citoyenne,
00:04:43 les mandats impératifs et révocatoires.
00:04:45 J'essayais d'imaginer comment est-ce qu'on pourrait concevoir
00:04:48 un autre régime politique différent,
00:04:50 une autre façon de gérer la société,
00:04:52 y compris avec un plan de Paris
00:04:53 où on changeait tous les lieux de pouvoir,
00:04:55 où on sortait les ministres de leurs hôtels particuliers
00:04:58 pour les enfermer à l'école militaire
00:04:59 pour que ça devienne un peu plus rigoureux.
00:05:01 Toute une série de dispositions comme ça,
00:05:03 la création d'un défenseur du peuple,
00:05:05 même d'un guignol de la République.
00:05:06 Bref, une sorte d'utopie révolutionnaire,
00:05:08 mais en même temps très pratique,
00:05:09 avec notamment toute un aspect sur quelle instruction
00:05:11 il faudrait donner aux administrations
00:05:13 pour s'assurer que, par exemple,
00:05:14 l'administration ne se retourne pas contre nous.
00:05:16 Et entre ça, la création de tribunaux populaires,
00:05:19 d'éventuellement de géoles.
00:05:20 Alors on a hésité entre les îles Kergélène
00:05:22 ou la place de la Concorde
00:05:23 pour justement ceux qui ont pillé ce pays ces dernières années.
00:05:26 Essayer de proposer une alternative à l'existant.
00:05:30 Et maintenant, il manquait le comment.
00:05:31 C'est bien beau d'essayer d'imaginer des nouveaux systèmes
00:05:34 comme on l'a fait pendant des mois,
00:05:36 samedi après samedi,
00:05:37 et dans les nombreux ronds-points
00:05:38 où j'ai été amené à intervenir,
00:05:40 à défendre beaucoup de Gilets jaunes.
00:05:42 Il y avait cet aspect,
00:05:43 OK, comment est-ce qu'on provoque cette bascule ?
00:05:45 Comment est-ce qu'on transforme cette utopie en réalité ?
00:05:48 Et c'est le propre de coup d'État qui est de se dire,
00:05:50 OK, c'est très sympathique
00:05:52 quand on est un jeune bourgeois comme moi,
00:05:54 depuis le 6ème arrondissement,
00:05:55 d'appeler à la révolution,
00:05:56 même de s'indigner,
00:05:57 de constater que les choses ne fonctionnent pas.
00:06:00 C'est déjà plus compliqué et conséquent
00:06:02 d'essayer de proposer pratiquement
00:06:04 des moyens d'arriver à cette fin
00:06:05 et de prendre le risque, en fait,
00:06:06 d'éventuellement s'exposer aux appareils de pouvoir
00:06:09 en essayant d'empointer les fragilités.
00:06:11 Et l'objectif de ce texte,
00:06:12 c'est de montrer aux Français
00:06:13 que le pouvoir est partout.
00:06:15 Il ne s'agit pas de se concentrer devant l'Élysée,
00:06:17 ce n'est pas nécessaire.
00:06:18 Il y a des lieux de vulnérabilité sur l'ensemble du territoire
00:06:21 et probablement que des lecteurs vont en trouver,
00:06:23 j'en ai déjà eu qui m'ont dit,
00:06:24 mais je n'aurais jamais cru que près de chez moi,
00:06:25 il y avait tel endroit
00:06:26 qui permettrait le jour,
00:06:28 avec un peu de préparation,
00:06:30 le jour où à nouveau on se retrouve
00:06:31 avec un mouvement de type Gilets jaunes,
00:06:32 en tout cas avec une sorte d'unanimité sociale
00:06:35 quant au fait qu'il faut déposer le pouvoir actuel
00:06:37 de provoquer cette bascule.
00:06:38 Alors justement, ce texte, vous le disiez,
00:06:40 il se décompose en trois parties.
00:06:42 La première, donc, qui explique
00:06:43 les raisons pour lesquelles une insurrection
00:06:45 devrait avoir lieu.
00:06:46 La seconde et la troisième
00:06:47 qui expliquent comment y parvenir.
00:06:48 D'abord, pourquoi une insurrection
00:06:50 vous semble-t-elle nécessaire aujourd'hui ?
00:06:52 Je pense que c'est vraiment
00:06:53 la partie la moins intéressante.
00:06:55 Ce n'est pas à moi de vous expliquer
00:06:56 pourquoi entre les difficultés économiques,
00:06:58 l'indécence de ce pouvoir,
00:07:00 la médiocrité abyssale de nos dirigeants,
00:07:02 et puis largement l'effondrement,
00:07:03 on va en parler, de notre pays,
00:07:05 y compris à l'étranger,
00:07:06 et vis-à-vis de l'international,
00:07:08 on est dans une situation critique.
00:07:09 Critique pour beaucoup de Français
00:07:10 qui ont du mal à se nourrir, à se loger.
00:07:13 Critique pour la société en tant qu'ensemble,
00:07:15 avec, je ne sais pas, à Paris,
00:07:16 un manque de vie extraordinaire,
00:07:17 une sorte d'appauvrissement
00:07:19 de notre rapport à l'autre,
00:07:22 avec une violente crise,
00:07:23 notamment qui engendre des crises,
00:07:26 y compris dans le rapport au désir,
00:07:27 dans le rapport à l'altérité
00:07:28 entre hommes et femmes, et ainsi de suite,
00:07:30 et plus largement,
00:07:31 une absence de rayonnement.
00:07:32 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:07:33 que génère la France ?
00:07:34 Où sont les grands artistes,
00:07:35 les grands écrivains, les grands peintres,
00:07:37 les grands cinéastes,
00:07:38 alors qu'on a été la capitale du monde ?
00:07:40 Donc, il y a presque une question aussi de fierté
00:07:43 par rapport à l'indécence
00:07:44 dans laquelle on s'est effondré,
00:07:45 de se dire, non, attendez,
00:07:46 là, on doit provoquer une bascule,
00:07:48 et c'est clairement pas
00:07:49 avec le chemin sectionnel
00:07:50 que j'étudie, dans le texte,
00:07:51 comme vous le disiez,
00:07:52 je regarde d'abord l'élection,
00:07:54 j'essaie d'envisager si c'est jouable ou pas,
00:07:56 de créer une forme de consensus
00:07:58 par rapport à un certain nombre de réformes de base
00:08:00 sur les questions d'éducation, de finances,
00:08:02 la pression impositive.
00:08:04 J'essaie de montrer aussi,
00:08:05 comment, avec crépuscule,
00:08:06 comment le taux de prélèvement obligatoire
00:08:10 qu'il y a sur les Français,
00:08:11 mais aussi sur les entreprises,
00:08:12 les PME notamment,
00:08:13 est directement lié au pillage systématique
00:08:15 qui se met en branle.
00:08:16 Parce qu'il faut comprendre
00:08:17 que les impôts, c'est quoi ?
00:08:18 C'est, en gros, Paris qui récolte
00:08:21 des ressources qui sont produites
00:08:23 sur l'ensemble du territoire,
00:08:24 qui les concentrent,
00:08:25 et qui après les redistribuent,
00:08:27 théoriquement, selon des choix
00:08:29 qui ont été faits
00:08:30 par une représentation démocratique,
00:08:32 c'est-à-dire par les représentants du peuple,
00:08:34 et donc en suivant les volontés du peuple.
00:08:35 La réalité, c'est pour ça que les oligarques,
00:08:37 et c'est pour ça que ce que crépuscule
00:08:39 a décrivé est si important,
00:08:40 c'est qu'il va y avoir des effets d'accaparements
00:08:43 où des gens très avides vont essayer
00:08:45 de s'assurer que cette concentration de ressources
00:08:48 aille dans leur poche.
00:08:50 Donc, en fait, ils vont mettre
00:08:51 tous leurs efforts pour corrompre
00:08:53 ce que j'appelle le petit Paris,
00:08:55 c'est-à-dire les élites représentatives,
00:08:56 politiques, et ainsi de suite,
00:08:57 mais aussi médiatiques,
00:08:58 pour s'assurer que les décisions
00:08:59 qui seront prises serviront
00:09:00 leurs intérêts et non l'intérêt du peuple.
00:09:02 Et donc, il y a toute une réflexion
00:09:03 à mener pour essayer de s'émanciper de ça
00:09:05 et du coup, relâcher la tension
00:09:07 que subissent les Français,
00:09:09 à la fois d'un côté, évidemment,
00:09:10 à cause de l'inflation,
00:09:11 on pourrait en parler,
00:09:12 mais de l'autre, tout simplement,
00:09:13 à cause aussi de cette pression
00:09:14 bureaucratique, impositive, et ainsi de suite,
00:09:16 qui fait qu'il est devenu difficile
00:09:18 de créer en France, de vivre,
00:09:20 et évidemment, de grandir,
00:09:24 tout simplement.
00:09:25 - Alors, une fois n'est pas coutume
00:09:26 dans cette émission,
00:09:27 j'aimerais vous faire commenter
00:09:28 une citation de Victor Hugo,
00:09:30 qui m'est revenu en lisant votre livre.
00:09:32 Je vous la cite,
00:09:33 c'était dans "Les Misérables",
00:09:34 il écrivait ceci,
00:09:35 "Il y a les meutes et il y a l'insurrection,
00:09:37 ce sont deux colères,
00:09:38 l'une à tort, l'autre à droit.
00:09:39 Dans les États démocratiques,
00:09:40 il arrive quelquefois
00:09:41 que la fraction usurpe,
00:09:43 alors le tout se lève
00:09:44 et la nécessaire revendication
00:09:45 de son droit peut aller
00:09:46 jusqu'à la prise d'armes,
00:09:48 la guerre du tout contre la fraction
00:09:50 est insurrection,
00:09:51 l'attaque de la fraction
00:09:52 contre le tout est émeute,
00:09:53 selon que les tuileries
00:09:54 contiennent le roi
00:09:55 ou contiennent la convention,
00:09:56 elles sont justement
00:09:57 ou injustement attaquées."
00:09:59 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:10:00 - Déjà, je trouve ça presque merveilleux
00:10:03 que ça vous ait évoqué ça,
00:10:05 parce que la lecture des "Misérables",
00:10:06 qui est intervenue alors
00:10:07 que j'écrivais "Crépuscule",
00:10:08 et qui probablement a déclenché
00:10:09 "Crépuscule",
00:10:10 a été cardinale très tardive,
00:10:12 vous voyez,
00:10:13 j'avais 25, 26 ans,
00:10:14 c'est normalement un texte
00:10:15 qu'on lit dans l'adolescence,
00:10:16 ou que l'école vous fait découvrir,
00:10:18 mais on sait à quel point
00:10:19 elle s'est suscité le désir,
00:10:20 cette institution aujourd'hui.
00:10:22 - Vous faites cette distinction
00:10:23 entre l'insurrection et l'émeute,
00:10:24 Rwanda Banco ?
00:10:25 - Je ne sais pas si j'adhère
00:10:27 à la dichotomie que crée Victor Hugo,
00:10:30 parce qu'en fait,
00:10:31 c'est une façon de dire,
00:10:32 il y a une émeute légitime
00:10:33 devient une insurrection,
00:10:34 selon Victor Hugo,
00:10:35 c'est ça ce qu'il essaye de dire,
00:10:37 pour moi, c'est une querelle sémantique,
00:10:39 qu'importe, oui,
00:10:40 on peut catégoriser les choses comme ça,
00:10:41 en tout cas, ce qui est clair,
00:10:42 c'est que je considère
00:10:43 qu'aujourd'hui,
00:10:44 on est dans un temps
00:10:45 où la légitimité d'un renversement du pouvoir,
00:10:47 elle est acquise,
00:10:48 c'est ça la clé,
00:10:49 on peut l'appeler comme on veut,
00:10:50 pour moi, une émeute,
00:10:51 la différence qu'elle produit
00:10:52 vis-à-vis d'une insurrection,
00:10:53 c'est justement qu'elle n'est pas arrivée au bout,
00:10:55 ce que j'essaye de dire,
00:10:57 avec ce texte notamment,
00:10:58 j'ai réfléchi à,
00:10:59 pour moi, les Gilets jaunes
00:11:00 ont été bien plus
00:11:01 qu'une série d'émeutes,
00:11:02 ça a été un vrai mouvement révolutionnaire,
00:11:03 sauf qu'il n'a pas abouti, pourquoi ?
00:11:06 Parce qu'une révolution,
00:11:07 pour aboutir,
00:11:08 nécessitent un coup d'État,
00:11:10 et c'est le paradoxe où en général,
00:11:12 on oppose coup d'État et révolution,
00:11:14 en fait, une révolution
00:11:15 qui permet de prendre le pouvoir,
00:11:17 elle est obligée d'en passer par un coup d'État,
00:11:19 c'est-à-dire non seulement
00:11:20 un effondrement du pouvoir d'en face,
00:11:22 mais aussi une substitution
00:11:24 par des formes différentes,
00:11:26 ça peut défendre des organes politiques
00:11:29 que vous mettez en œuvre,
00:11:30 ça peut être autoritaire,
00:11:31 démocratique, représentatif,
00:11:32 démocratie directe, et ainsi de suite.
00:11:34 Et donc là,
00:11:35 il nous a manqué cette réflexion préalable,
00:11:37 on était dans la spontanéité,
00:11:38 l'émotion par rapport à l'agression verbale,
00:11:42 économique que mettait en place ce gouvernement,
00:11:44 qui traitait la population française
00:11:46 comme des moins que rien,
00:11:47 comme des riens,
00:11:48 qui prenaient des décisions
00:11:49 qui rendaient leur vie impossible,
00:11:50 parce qu'on a structuré la société
00:11:51 autour de l'automobile,
00:11:52 et tout d'un coup, on disait,
00:11:53 "ah non, les cocos,
00:11:54 maintenant il va falloir payer
00:11:55 X% de plus votre essence
00:11:57 et votre carburant de façon générale,
00:11:59 parce qu'il faut s'adapter à l'écologie,
00:12:01 et par contre,
00:12:02 aucune modification des structures urbaines,
00:12:03 aucune modification des façons de consommer,
00:12:05 aucune modification qui permette justement
00:12:07 de compenser,
00:12:08 et en gros, on voulait faire payer
00:12:10 aux classes populaires et à la France en général,
00:12:12 le prix de la transition écologique.
00:12:14 Comme ça, les élites restaient tranquillement,
00:12:16 et donc évidemment qu'il y a eu un mouvement,
00:12:18 un bouleversement par rapport à ça,
00:12:20 une tentative d'émeute,
00:12:22 qui s'est transformée à mon sens
00:12:23 en mouvement révolutionnaire,
00:12:24 parce qu'il y a une pensée
00:12:25 qui a commencé à se développer à partir de là,
00:12:26 ce qu'on disait tout à l'heure
00:12:27 sur les propositions de réforme
00:12:29 qui en sont nées,
00:12:30 et donc on se retrouve dans cette situation
00:12:32 où par contre, ce qui a manqué,
00:12:33 c'était la pensée du pouvoir.
00:12:35 Comment est-ce que, à partir
00:12:37 de cette pensée politique
00:12:38 qu'on a fécondée ensemble,
00:12:39 ce qui montre que le peuple,
00:12:40 contrairement à ce qu'il pense,
00:12:41 n'est pas bête,
00:12:42 il est au contraire extraordinairement intelligent,
00:12:43 extraordinairement capable de réfléchir
00:12:45 les contextes dans lesquels il est confronté,
00:12:47 comment est-ce que derrière,
00:12:48 on provoque la bascule ?
00:12:50 Comment ça se fait qu'à l'acte III,
00:12:51 on se retrouve très largement majoritaire
00:12:53 dans l'opinion publique d'une part,
00:12:55 on était encore à 80% d'approbation,
00:12:57 à quelques pas de l'Elysée,
00:12:58 rue du Faubourg Saint-Honoré,
00:12:59 je m'en souviens,
00:13:00 avec des gendarmes qui reculent,
00:13:02 avec une masse qui pousse,
00:13:04 les gendarmes n'ont pas d'instructions,
00:13:06 donc ils ne vont pas faire barrage
00:13:08 de façon violente,
00:13:09 ils sont en train de lâcher prise,
00:13:10 et nous on décide de ne pas y aller.
00:13:12 Pourquoi est-ce qu'on décide de ne pas y aller ?
00:13:14 Parce qu'en fait, on n'est pas sûr de nous,
00:13:16 non pas sur nos revendications,
00:13:17 mais sur ce qu'il faudrait faire derrière,
00:13:19 est-ce que ça produirait, tout d'un coup,
00:13:20 de se retrouver au sein de l'Elysée.
00:13:21 Deux actes plus tard,
00:13:23 entre-temps, les débats ont commencé
00:13:25 à continuer à se développer,
00:13:26 on commence à avoir justement
00:13:27 le riz qui est compagnie,
00:13:28 qui commence à infuser,
00:13:29 et là, on rentre sans aucune difficulté
00:13:31 dans le porte-parole du gouvernement.
00:13:33 Au Fenwick, on a plus ce doute-là.
00:13:35 Mais, mais, on n'y reste pas.
00:13:37 J'y étais, on détruit la porte,
00:13:40 et on ressort tout de suite.
00:13:42 On ressort tout de suite parce qu'encore une fois,
00:13:43 l'idée ce n'est pas de prendre le pouvoir,
00:13:45 on n'est pas dans une disposition,
00:13:46 on essaie d'accaparer le pouvoir
00:13:47 au détriment du réseau de la population française.
00:13:49 - Tout de même, justement,
00:13:50 en appelant à l'insurrection,
00:13:51 est-ce qu'on demandera sans doute,
00:13:53 tout à l'heure, à Maître Slama son opinion,
00:13:55 est-ce que vous ne placez pas quand même
00:13:56 sous le coup de la loi ?
00:13:57 Certains sont en prison pour moins que cela.
00:13:59 Pourquoi n'êtes-vous pas inquiétés
00:14:00 pour une potentielle atteinte à la sûreté de l'État ?
00:14:02 - Ne vous inquiétez pas qu'en termes de harcèlement
00:14:04 de la part du pouvoir et de procédures
00:14:06 qui sont mises en œuvre à mon encontre,
00:14:07 j'ai droit à...
00:14:08 - Vous voulez dire dans le cadre de vos autres affaires ?
00:14:09 D'ailleurs, on en est où là ?
00:14:10 - En général, convocation, j'ai quand même fait,
00:14:13 eu droit à une accusation dual extraordinaire.
00:14:15 Souvenez-vous, on a essayé de m'accuser
00:14:17 d'avoir drogué une femme
00:14:18 avec une gélule de la maline,
00:14:19 qui est l'équivalent quand même
00:14:21 d'un demi-café serré,
00:14:23 et d'un tiers de codoliprane.
00:14:25 On en est là quand même.
00:14:26 Et ils ont réussi à créer une instruction là-dessus,
00:14:28 à me mettre en examen,
00:14:29 à convoquer ma soeur, ma petite soeur, ma mère,
00:14:31 pour leur faire parler de mon intimité,
00:14:33 à mettre sous surveillance mes compagnes,
00:14:34 et c'est encore en cours.
00:14:35 Donc on est sur une situation
00:14:36 où les formes de répression...
00:14:38 - Vous voulez dire qu'ils vous lâchent pas ?
00:14:40 - Bien sûr que non.
00:14:41 Et des procédures comme ça,
00:14:42 on en a à foison.
00:14:44 Bouygues me poursuit
00:14:45 parce que je dénonce la corruption
00:14:46 qu'il y a sur la construction du palais de justice,
00:14:49 du nouveau palais de justice,
00:14:50 le tribunal judiciaire à Paris, à Batignolles,
00:14:51 la sorte d'énorme monstre
00:14:53 qui est entre le hall d'aéroport et le centre commercial,
00:14:56 qui a coûté près de 3 milliards d'euros aux Français,
00:14:59 2,4 milliards d'euros pour être précis,
00:15:02 alors qu'il n'en a coûté que 645 millions à construire.
00:15:05 Donc moi je décris,
00:15:06 j'explique pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là,
00:15:08 pourquoi est-ce qu'on est dans un tribunal de justice.
00:15:09 - Vous avez les preuves de tout ça ?
00:15:10 - Oui, bien sûr.
00:15:11 On s'est retrouvés avec le fils de Bernard-Henri Lévy,
00:15:14 en temps dans la vie,
00:15:15 et deux autres avocats,
00:15:16 recrutés par Bouygues
00:15:17 pour essayer de me faire la peau.
00:15:19 Et donc on a exposé de façon détaillée
00:15:21 l'ensemble des preuves qui permettaient d'établir l'existence
00:15:23 du pacte en fait entre Martin Bouygues et Nicolas Sarkozy.
00:15:28 En deux mots, Nicolas Sarkozy attribue à Xavier Niel
00:15:30 une licence téléphonique,
00:15:31 je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:15:32 on passe de 3 à 4 opérateurs.
00:15:33 Qu'est-ce que ça produit ?
00:15:35 Une baisse des marges pour les opérateurs existants,
00:15:38 parce que quand vous êtes 4 acteurs au lieu de 3,
00:15:40 évidemment vous perdez un peu d'argent.
00:15:42 Et donc à partir de là,
00:15:43 Bouygues est furieux et dit "attends Coco,
00:15:44 je t'ai mis pendant 20 ans au venteur de TF1,
00:15:46 si je ne te donne pas mon retour,
00:15:47 tu arrives et tu me détruis mon business model".
00:15:49 Et donc il commence à récupérer des marchés publics,
00:15:51 dont celui du Tribunal judiciaire,
00:15:53 mais aussi celui de Ballard,
00:15:54 dont vous vous souvenez peut-être,
00:15:55 sorte de pentagone à la française monstrueux,
00:15:57 où on a dépensé des milliers d'euros
00:15:59 pour la moindre prise,
00:16:00 parce qu'évidemment il s'agissait de s'y trouver
00:16:02 des sources de revenus pour cette entreprise
00:16:04 qui lui permettent de maintenir sa rentabilité.
00:16:08 Et donc vous voyez en fait…
00:16:10 - En parlant de pentagone,
00:16:11 vous pensez toujours qu'il y a des services occultes
00:16:14 d'un pays étranger qui puissent vous surveiller également ?
00:16:17 - Non, je pense que cette phase-là,
00:16:18 qui a été assez intense, ça a été prouvé.
00:16:20 On a récupéré grâce à un lanceur d'alerte,
00:16:22 ils ont été publiés par Der Spiegel,
00:16:24 El Pais, Guardian et tout ça,
00:16:25 les vidéos qui avaient été prises par la CIA
00:16:30 dans mes échanges avec Johan Assange,
00:16:31 le fondateur de Wikileaks,
00:16:32 que je représentais à l'époque,
00:16:33 donc l'entretien entre avocats et clients,
00:16:35 où on était enregistrés.
00:16:36 Il y a eu Mike Pompeo, le directeur de la CIA,
00:16:38 qui fait une déclaration publique
00:16:39 qui assimilait Wikileaks
00:16:41 à un service de renseignement étranger,
00:16:43 et le plaçait en terme de priorité
00:16:44 pour la CIA à la hauteur de Al-Qaïda.
00:16:46 On était 15, hein,
00:16:47 donc je peux vous dire que
00:16:48 quand vous vous retrouvez ciblés comme ça en 2017
00:16:50 par le directeur de la CIA,
00:16:52 et que vous découvrez des années après
00:16:54 qu'en fait il avait discuté avec Donald Trump
00:16:56 au sein de la Maison Blanche,
00:16:57 c'est un article de Yahoo News
00:16:58 que j'invite tout le monde à lire,
00:17:00 qu'en gros ils se sont demandé
00:17:02 s'il fallait plutôt kidnapper, assassiner
00:17:04 ou juste entraver,
00:17:05 c'est le terme qu'utilisent les services de renseignement,
00:17:07 les opérations d'entrave,
00:17:08 voilà, ça a été une époque de ma vie,
00:17:11 entre mes 25 et 28 ans,
00:17:12 où en plus les services de renseignement français
00:17:14 qui au lieu de nous protéger
00:17:16 se faisaient les relais des services états-uniens,
00:17:18 avec évidemment derrière le FSB et compagnie
00:17:20 qui essayaient d'en profiter,
00:17:21 enfin le GRU,
00:17:22 pour essayer de nous déstabiliser,
00:17:25 ça a été assez intense,
00:17:26 je pense que là on est sur une,
00:17:27 je ne représente plus rien
00:17:29 en termes de menaces à l'échelle internationale,
00:17:30 même si je suis quand même l'avocat du principal
00:17:32 opposant à Macky Sall, Ousmane Sonko,
00:17:35 qui risque de faire basculer le Sénégal
00:17:37 dans un autre monde quelque part,
00:17:39 éloigné de la France Afrique habituelle,
00:17:43 de Kémi Séba, de Nathalie Yamme,
00:17:45 donc des personnes qui sont très exposées,
00:17:47 directement visées par les États-Unis,
00:17:48 je suis maintenant,
00:17:49 évidemment d'un certain nombre d'autres opposants,
00:17:51 je suis maintenant en tant qu'avocat,
00:17:52 moins exposé que j'étais à l'époque de WikiLeaks,
00:17:54 donc la menace elle est nationale en fait aujourd'hui,
00:17:57 elle est vraiment dans le rapport de force
00:17:58 qu'on a mis en place,
00:17:59 qu'on tente de mettre en place avec le pouvoir,
00:18:01 et l'idée de ces livres,
00:18:03 c'est en sachant très bien la précarité
00:18:05 de ce qui arrive,
00:18:06 et aussi même en termes de capacité
00:18:07 à incarner quelque chose,
00:18:08 parce qu'il y a les menaces directes,
00:18:10 les pressions,
00:18:11 mais aussi les sellissures qu'on met en branle
00:18:13 pour essayer de rendre votre parole inaudible,
00:18:15 c'est de donner tout ce que j'ai,
00:18:17 que chacun puisse en saisir,
00:18:19 pour qu'il n'y ait pas de dépendance
00:18:20 par rapport à une figure.
00:18:21 Caractère de fascination.
00:18:22 Oui, par exemple, oui, bien sûr.
00:18:23 Donc vous voyez,
00:18:24 c'est essayer de désactiver ça,
00:18:25 et le plus vite possible en fait,
00:18:26 de redistribuer ce que moi j'ai pu découvrir
00:18:28 au cours de mes années de parcours
00:18:30 au sein de ces lieux de pouvoir.
00:18:31 Et vous le rappeliez,
00:18:32 donc vous habitez dans le 6ème,
00:18:33 sans dévoiler votre adresse,
00:18:34 mais qu'est-ce que vous répondez
00:18:36 à ceux qui vous qualifient
00:18:38 de révolutionnaire de salon ?
00:18:39 Vous allez me le faire à chaque émission,
00:18:40 c'est quand même incroyable.
00:18:41 [Rires]
00:18:43 Bah, vous êtes toujours au plein dans le public.
00:18:44 Non, mais c'est parce que c'est important.
00:18:46 Évidemment, voyez,
00:18:47 j'ai réfléchi à ça parce qu'il y a eu,
00:18:48 il y a peu un entretien
00:18:49 entre Clémentine Autain
00:18:50 et Bernard Cazeneuve dans Politis.
00:18:52 Alors je pense que la très vaste majorité
00:18:53 des Français n'en a pas entendu parler,
00:18:55 heureusement pour eux.
00:18:56 Mais quand même,
00:18:57 en fait, en voyant Clémentine Autain,
00:18:59 qui est beaucoup moins bourgeoise que moi,
00:19:00 au sens où elle a grandi
00:19:01 dans un milieu beaucoup moins privilégié,
00:19:03 exclusif que celui auquel j'ai eu accès,
00:19:05 elle est pourtant mille fois plus bourgeoise que moi
00:19:07 parce qu'elle n'a pas fait de travail
00:19:08 de détachement par rapport à son habitus,
00:19:10 par rapport à ses œillères conformistes.
00:19:12 Et donc, en tout cas, moi,
00:19:14 ce que j'essaie de faire,
00:19:15 c'est un vrai travail de distanciation
00:19:16 par rapport à, en effet,
00:19:17 le fait d'avoir grandi
00:19:19 dans ce petit vase clos parisien
00:19:21 et de me confronter le plus possible
00:19:22 aux réalités du monde,
00:19:23 d'aller chercher et appuyer des gilets jaunes,
00:19:25 des gens, il y a un, par exemple,
00:19:27 je représente un,
00:19:28 pas un producteur laitier,
00:19:29 mais un employé de l'actalis
00:19:31 qui se retrouve dans une situation
00:19:33 de combat avec l'actalis
00:19:34 alors qu'il est vraiment au fin fond de la creuse,
00:19:36 enfin, vous voyez, dans le site de la Drôme,
00:19:37 pardon, dans une situation vraiment compliquée.
00:19:39 Le fait de passer du temps avec lui,
00:19:40 de travailler avec lui,
00:19:41 de vivre, en fait,
00:19:42 la souffrance extraordinaire
00:19:43 qui consiste à vous retrouver
00:19:44 face au premier groupe laitier
00:19:46 potentiellement au monde
00:19:47 alors que, pour eux, vous n'êtes rien,
00:19:49 et essayer de l'accompagner là-dessus,
00:19:50 de sentir aussi l'impuissance que ça suscite,
00:19:53 ça crée de l'humilité,
00:19:55 ça crée une compréhension plus fine
00:19:56 de ce que c'est de se retrouver de l'autre côté,
00:19:57 et j'espère un peu d'humanité.
00:19:59 Voilà, donc j'essaye en fait, moi,
00:20:01 de me reconstruire à partir de ça.
00:20:03 - Alors, on va revenir bien sûr
00:20:04 à ce livre "Coup d'État"
00:20:05 qui va infuser un petit peu
00:20:06 toutes les missions et les deux débats
00:20:08 qui vont suivre avec l'intervention,
00:20:09 les interventions de nos sociétaires.
00:20:11 On va parler aussi de quelques autres sujets d'actualité.
00:20:13 Alors, tout d'abord, il y a un autre événement aussi,
00:20:15 puisque vous êtes très prolifique,
00:20:16 très productif en tout cas,
00:20:17 puisque le 25 mai prochain,
00:20:19 sauf à me tromper,
00:20:20 je crois que vous allez publier également
00:20:22 un nouveau livre sur Cyril Hanouna,
00:20:24 intitulé sobrement, je crois, "Hanouna".
00:20:26 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus
00:20:28 sur ce qu'est et pourquoi ce livre ?
00:20:30 - En fait, Hanouna fait partie
00:20:32 de la fabrique du spectacle
00:20:34 et joue un rôle cardinal.
00:20:36 - Il vous recevait en plus, Cyril Hanouna.
00:20:37 - Il me reçoit un peu et je pense qu'il va même,
00:20:39 il aurait même potentiellement le culot
00:20:41 de m'inviter pour parler du livre.
00:20:42 C'est-à-dire, on est sur une situation
00:20:44 où en fait, il est une des clés
00:20:46 de l'asservissement...
00:20:48 - C'est probablement contre Hanouna et Bolloré,
00:20:49 parce que c'est Bolloré derrière.
00:20:50 - Non, c'est pas ça.
00:20:51 C'est vraiment, en gros,
00:20:52 il faut essayer de comprendre
00:20:53 pourquoi une partie de la population française
00:20:55 accepte son destin.
00:20:56 Et quel rôle joue un certain nombre
00:20:58 d'émissions dans cette
00:21:00 acceptation de l'existant.
00:21:01 Et comment le divertissement
00:21:02 va vous amener à vous soumettre.
00:21:04 - Il n'y a pas des ennemis plus importants
00:21:05 que Cyril Hanouna, quand même,
00:21:06 ou Ruan Benko ?
00:21:07 - Mais qui vous dit que je traite en ennemis ?
00:21:08 Vous n'avez pas encore lu le livre.
00:21:09 - Non, mais je pense que ça doit pas être
00:21:10 une géographie.
00:21:11 - C'est pas parce que Booba fait des tweets
00:21:12 dessus.
00:21:13 - C'est un livre hommage.
00:21:14 - C'est une tentative de compréhension,
00:21:15 de compréhension du phénomène,
00:21:16 de comment ça se fait que cette émission
00:21:17 - J'ai vu la quatrième de couverture,
00:21:18 - Concentre 2,5 millions de vues par jour.
00:21:21 C'est-à-dire, en plus, dans les classes
00:21:23 populaires en général,
00:21:24 sur certains âges qui sont importants.
00:21:27 Et comment en fait est née cette force
00:21:29 sociale extraordinaire ?
00:21:30 Pourquoi est-ce qu'elle joue un rôle
00:21:32 important dans le fait de tenir le système
00:21:34 et d'accompagner le système ?
00:21:35 Et quels outils critiques on peut avoir
00:21:37 à distance, justement, de la critique
00:21:39 de gauche habituelle, un peu bébête,
00:21:41 qui consiste à dire, soit à le prendre
00:21:43 de haut avec mépris, et suffisance,
00:21:45 soit à dire, ah oui, mais il joue
00:21:47 le rôle de Bolloré, donc il est méchant.
00:21:49 Essayer de comprendre de façon plus fine
00:21:51 quel rôle il joue dans cette société
00:21:53 du spectacle, et du coup, dans notre
00:21:55 impuissance politique, parce que je pense
00:21:57 que j'y ai beaucoup réfléchi.
00:21:58 - Donc on va apprendre des choses dans ce livre ?
00:21:59 - Et on va beaucoup apprendre, notamment,
00:22:01 sur le système qu'il nourrit, et en fait,
00:22:03 les liens d'influence.
00:22:05 Et on va comprendre en fait qu'Anouna,
00:22:07 c'est juste un morceau, dans un système
00:22:09 beaucoup plus large, qui permet
00:22:11 d'invisibiliser, et qui est celui, en fait,
00:22:13 qui nourrit ces machines à créer de la
00:22:15 distraction, de la vacuité, et ainsi de suite.
00:22:17 Vous le découvrirez dans le livre, on en reparlera.
00:22:19 Vous m'aurez invité, si vous le voulez bien.
00:22:21 - Vous pensez que c'est un symbole de notre époque,
00:22:23 Cyril Anouna ? - Non, c'est un...
00:22:25 Clairement, il a marqué son temps.
00:22:27 Et il faut essayer de comprendre pourquoi.
00:22:29 Oui, il est un peu à la bascule, en effet.
00:22:31 Là, c'est un moment charnière pour lui,
00:22:33 et plus généralement,
00:22:35 encore une fois, je pense, pour notre société.
00:22:37 - Bon. Et pourquoi vous ne faites pas
00:22:39 un livre plutôt, je ne sais pas, au hasard,
00:22:41 sur François Ruffin, par exemple, et également...
00:22:43 - Je ne vous ai pas lu mon livre. - D'ailleurs, vous l'aviez démasqué,
00:22:45 je vous avais rallié, et sur Twitter...
00:22:47 - Eric, c'est vous qui venez d'être démasqué, parce qu'il y a
00:22:49 tout un épilogue sur François Ruffin.
00:22:51 - Non, mais c'est pas un livre !
00:22:53 C'est pas un livre !
00:22:55 - Non, non, mais je parlais d'un livre
00:22:57 particulier, Ruffin. - Mais je n'ai pas besoin !
00:22:59 - Pourquoi, là, vous avez quelques pages ? - On me reproche déjà
00:23:01 de lui avoir accordé trop de pages dans celui-là,
00:23:03 donc je vais pas vous le sormettre.
00:23:05 - Non, mais vous l'aviez démasqué, et on a l'honneur à vous.
00:23:07 - François Bégaudot, parce qu'il y a un moment,
00:23:09 vous me taclez un peu sur Bégaudot... - Peut-être qu'Anouna est plus intéressant
00:23:11 que... Voilà, c'est tout ce que j'aurais à répondre
00:23:13 à ce stade, et j'en suis même à peu près convaincu.
00:23:15 - Oui, c'est vrai, François Bégaudot, je l'ai reçu dans une autre émission,
00:23:17 c'est pas le grand amour
00:23:19 entre vous, on dirait, non ? - Non, mais c'est important
00:23:21 d'essayer de... - Vous êtes pourtant issu de la même caste ?
00:23:23 - De la même caste ? Bégaudot ?
00:23:25 Le pauvre, déjà, lui dire d'une caste,
00:23:27 il fait un bien de nantes... - Il parlait du bourgeois un petit peu...
00:23:29 - Oui, il est pas du tout d'origine bourgeoise, c'est quelqu'un qui...
00:23:31 - On peut le devenir aussi bourgeois, vous savez.
00:23:33 - Oui, il est devenu bourgeois, clairement, mais bourgeois
00:23:35 du 11ème arrondissement. - Vous pouvez me qualifier
00:23:37 d'autoritaire, de libéral autoritaire.
00:23:39 - On fera toute une émission sur la sociologie
00:23:41 de la bourgeoisie parisienne, et vous vous rendez pas
00:23:43 compte à quel point,
00:23:45 et les Français en général, par nécessité,
00:23:47 parce qu'ils y sont pas confrontés,
00:23:49 il y a une absence de porosité
00:23:51 entre presque des clans, c'est-à-dire
00:23:53 Rive-Gauche, par exemple, la bourgeoisie du 6ème,
00:23:55 celle du 7ème, celle du 16ème,
00:23:57 celle du 10ème, 11ème qui naissent,
00:23:59 et en fait, c'est des gens qui pensent très différemment,
00:24:01 qui s'opposent, qui sont dans leur petite guerre
00:24:03 de clans entre eux d'ailleurs, de façon générale,
00:24:05 et c'est pour ça qu'on voyait, par exemple,
00:24:07 Sophie Aram qui clashe
00:24:09 Hanouna, c'est des bourgeoisies
00:24:11 qui s'opposent, vous voyez, en fait, et nous,
00:24:13 on est spectateurs de ces règlements de comptes
00:24:15 complètement inutiles et qui, en fait, ne touchent
00:24:17 en rien nos intérêts, sans avoir nécessairement
00:24:19 les clés de compréhension qui permettent d'expliquer
00:24:21 des oppositions qui, tout d'un coup, deviennent
00:24:23 extraordinairement radicales, alors que ce sont juste des luttes
00:24:25 fratricides. - Un petit mot avant
00:24:27 de clore cette première partie de l'émission, sur le
00:24:29 scandale naissant de
00:24:31 ce qu'on appelle le fonds Marianne, ça vous inspire quoi ?
00:24:33 Vous pensez qu'il y a de la corruption derrière tout cela ?
00:24:35 C'est un peu le scandale des associations
00:24:37 derrière... - C'est ce que je dis sur Crépuscule, c'est en fait,
00:24:39 quand je dis "ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption",
00:24:41 c'est cette idée que ces gens ont les instruments
00:24:43 de la fabrique du droit,
00:24:45 que ce soit la loi, le règlement et ainsi de suite.
00:24:47 Donc, ils n'ont pas besoin de se corrompre, au sens de
00:24:49 violer la loi ou le règlement, ils ont juste besoin
00:24:51 d'avoir accès à ce
00:24:53 qui produit du droit et de légaliser
00:24:55 leur corruption. Et donc typiquement, le fonds Marianne,
00:24:57 il est fort probable qu'en termes purement
00:24:59 juridiques, il n'y ait pas d'infraction
00:25:01 à leur reprocher. Et pourtant, on voit bien
00:25:03 à quel point c'est un détournement
00:25:05 de fonds publics, dans le sens de leur orientation,
00:25:07 où on va utiliser
00:25:09 l'affaire Samuel Paty, pour
00:25:11 financer des alliés politiques
00:25:13 qui vont s'attaquer avec une brutalité
00:25:15 et une violence extraordinaire, sous couvert
00:25:17 d'une légitimité et d'une objectivité
00:25:19 à leurs ennemis
00:25:21 ou à leurs adversaires politiques. Et ces manipulations
00:25:23 d'information, de façon générale,
00:25:25 les gens n'en sont pas forcément conscients.
00:25:27 Mais tout, tout, tout l'espace
00:25:29 public est traversé de ces
00:25:31 financements occultes, de ces
00:25:33 alliances qui, en fait,
00:25:35 cherchent à orienter notre pensée
00:25:37 et dans un système qui soit démocratique. - C'est vraiment le caractère
00:25:39 artificiel de cette fameuse lutte pour les
00:25:41 valeurs de la République. - Mais il faut aller au-delà,
00:25:43 c'est dire, en fait, quel est l'objectif
00:25:45 derrière tout ça ? Comment est-ce que vous arrivez à
00:25:47 obtenir de l'argent en France ? Comment est-ce que Bernard Arnault,
00:25:49 Xavier Niel, Arnaud Lagardère ont
00:25:51 gagné de l'argent ? - Enfin là, le fonds Marienne, c'est pas...
00:25:53 - Oui, mais vous allez voir, c'est pas... En accédant
00:25:55 à l'État. Voyez ? C'est l'État,
00:25:57 en fait. Arnault, c'est Boussac,
00:25:59 Xavier Niel, c'est les licences téléphoniques,
00:26:01 Lagardère, c'est la création de l'Empire de son père,
00:26:03 via la construction... - Non mais d'accord, mais c'est pas suite à la décapitation d'un professeur.
00:26:05 - Oui, mais comment est-ce que vous accédez à ces marchés ?
00:26:07 C'est grâce à l'État. C'est l'État qui vous les
00:26:09 donne, Boussac, c'est l'État qui nous... - Non mais là, dans le cadre ici, pardon,
00:26:11 la symbolique, je parle pas des montants, parce qu'évidemment,
00:26:13 ça n'a pas de bonnes mesures. - Non mais c'est pas les montants. Je pense que vous
00:26:15 avez pas compris ce que je voulais dire, c'est que, en fait,
00:26:17 pour arriver à cet État, vous êtes obligés d'influencer
00:26:19 les électeurs. Et ces
00:26:21 détournements de fonds, cette utilisation
00:26:23 d'événements symboliques, d'émotions
00:26:25 et ainsi de suite, ont pour vocation
00:26:27 d'amener les électeurs dans une direction
00:26:29 qui, in fine, permettra de faire rélire
00:26:31 les personnes qui serviront à vos intérêts. Donc il faut
00:26:33 le prendre dans le cadre plus large.
00:26:35 - Et Marlène Schiappa, c'est quoi ? C'est le néant.
00:26:37 Et si on est dans... - Bah non, elle est passée dans Playboy.
00:26:39 - Et si on est dans une situation où on se sent...
00:26:41 - Pas le néant, elle est partie dans Playboy. - Vulnérable.
00:26:43 - Elle a fait... Ils sont en réimpression,
00:26:45 tellement c'est vendu. - Et si on se sent en vulnérabilité
00:26:47 vis-à-vis de Marlène Schiappa, où
00:26:49 il est... J'essaie de trouver
00:26:51 un qualificatif qui puisse
00:26:53 s'appliquer à des...
00:26:55 C'est même pas des sous-intellectuels, parce qu'il faudrait qu'ils
00:26:57 amènent... - Non mais ça serait intéressant, d'ailleurs, la troisième que vous permettez
00:26:59 de faire. Est-ce qu'il y a pas une forme, et bah je vais jusqu'à ce terme,
00:27:01 d'indécence ? C'est-à-dire qu'on parle
00:27:03 d'un côté de ce fonds maria... Tiens, au hasard,
00:27:05 Marlène Schiappa est quand même citée,
00:27:07 il paraît qu'il y a une commission d'enquête
00:27:09 qui a été demandée, même par la famille,
00:27:11 et puis de l'autre côté,
00:27:13 voilà, on voit ses attitudes...
00:27:15 - Pour reprendre la terminologie macronienne,
00:27:17 quand vous n'êtes rien, et que vous aspirez à devenir tout
00:27:19 parce que votre maman vous a fait trop d'éloges, probablement,
00:27:21 vous êtes prêt à tout. C'est exactement
00:27:23 le cas de ces petits sous-fifres
00:27:25 qui ont été financés et alimentés par Marlène Schiappa,
00:27:27 qui avaient tout intérêt,
00:27:29 du coup, à s'entourer de gens
00:27:31 d'une médiocrité extraordinaire, parce qu'ils seraient
00:27:33 d'autant plus serviles, et d'autant plus prêts
00:27:35 à toute forme d'avilissement et d'asservissement
00:27:37 à leur égard. - C'est fou parce qu'on leur demande
00:27:39 à quelle fin, précisément,
00:27:41 ces fonds, ces subventions
00:27:43 ont été allouées, enfin, pour quel travail,
00:27:45 et je demande continuellement à une association
00:27:47 qui se reconnaîtra, d'ailleurs,
00:27:49 un petit salut au passage, on n'arrive pas à avoir
00:27:51 les réponses. Alors, au début, c'était au nom de...
00:27:53 - Les réponses sont très claires, ils ont payé des salaires
00:27:55 extraordinaires... - Le pacifier pour protéger
00:27:57 la sécurité de ces associations.
00:27:59 - Le Liban fait le boulot. - Ne jouez même pas
00:28:01 à ça, vous savez très bien qu'ils l'ont fait
00:28:03 pour se payer des salaires indécents,
00:28:05 pour attaquer des cibles politiques,
00:28:07 pour essayer d'orienter le débat public dans une direction,
00:28:09 et qu'ils ont détourné, instrumentalisé
00:28:11 et pillé pour cela la mémoire
00:28:13 de Samuel Paty. C'est aussi simple que ça,
00:28:15 il n'y a plus de débat. En fait, ils essayent de créer un débat
00:28:17 pour, justement, détourner la tension
00:28:19 et pour s'assurer
00:28:21 qu'il y aura une forme de brouillard qui naîtra
00:28:23 et qu'on finira par se dire "ah oui, c'est confus".
00:28:25 Mais il n'y a pas de... c'est très simple.
00:28:27 C'est très simple et c'est acquis. Voilà, il faut passer à autre chose
00:28:29 parce que, en fait, ce que l'on voit avec eux,
00:28:31 à une échelle macroscopique beaucoup plus importante,
00:28:33 c'est ce qui se passe avec TF1,
00:28:35 c'est ce qui se passe avec France Télévisions,
00:28:37 c'est ce qui se passe avec les grands médias qui sont détenus par Le Monde,
00:28:39 par Xavier Niel, par Bernard Arnault,
00:28:41 et ainsi de suite, c'est manipuler
00:28:43 des intellectuels, des journalistes,
00:28:45 en gros des gens qui sont prêts à se vendre, à se prostituer,
00:28:47 pour orienter les opinions
00:28:49 et les pensées des citoyens dans une direction
00:28:51 ou dans l'autre, pour servir
00:28:53 les intérêts de leurs maîtres, et non pas pour essayer
00:28:55 de faire la vérité. Et donc je pense que par rapport à ça,
00:28:57 moi j'ai la chance
00:28:59 d'être édité par un éditeur indépendant
00:29:01 de niveau loin de Paris.
00:29:03 Mais vraiment, ils sont
00:29:05 particulièrement courageux.
00:29:07 - C'est légal ?
00:29:09 - On en reparlera.
00:29:11 [Applaudissements]
00:29:13 - Allez, dernier
00:29:15 sujet d'actualité à aborder,
00:29:17 l'intervention bien sûr récente d'Emmanuel Macron
00:29:19 à la télévision, qui veut désormais
00:29:21 relancer son quinquennat.
00:29:23 C'est toi ?
00:29:25 - Je pense que les réactions sont assez... - C'est tout le monde, je crois.
00:29:27 - Vous pensez que son mandat est déjà
00:29:29 terminé, selon vous,
00:29:31 Rodman Coop ? - Je sais pas, il m'intéresse pas.
00:29:33 Il y a vraiment un sujet où à un moment donné, il faut arrêter de...
00:29:35 - Ah bah si vous vous intéressez à ça, vous pouvez pas dire que vous vous intéressez pas à...
00:29:37 - Moi il m'intéressait comme phénomène, pour essayer de comprendre comment ça se fait
00:29:39 qu'une telle personne arrive à une telle position, un peu comme
00:29:41 Gabriel Attal, que j'ai décrit de loin en large en travers,
00:29:43 après avoir eu la chance de l'avoir
00:29:45 à mes côtés entre mes 11 et 22 ans,
00:29:47 donc un personnage que je connais bien.
00:29:49 C'est pas des gens... C'est des gens qui sont insignifiants.
00:29:51 La question c'est comment est-ce que...
00:29:53 Donc la question de savoir, est-ce que ça va être Macron, vous voyez bien qu'il y a d'ailleurs
00:29:55 une sorte de léger décalage oligarchique
00:29:57 où on commence à avoir une forme de lâcher prise
00:29:59 à l'égard de sa figure,
00:30:01 dans l'espoir de recréer
00:30:03 une figure qui permette de prendre le relais.
00:30:05 Nous, ce à quoi il faut qu'on pense
00:30:07 maintenant, c'est à notre émancipation, c'est au fait
00:30:09 de ne plus dépendre de ce genre de figure,
00:30:11 de ce mécanisme institutionnel qui nous
00:30:13 oriente, qui nous manipule et qui finalement nous exploite.
00:30:15 Parce que si on se faisait juste
00:30:17 instrumentaliser, atteindre
00:30:19 notre dignité, ainsi de suite, on pourrait éventuellement
00:30:21 y survivre en disant "ma vie est à côté, tant pis".
00:30:23 Mais non, il y a aussi une dimension d'oppression économique
00:30:25 où ils tirent leurs ressources d'ici.
00:30:27 Gabriel Attal,
00:30:29 qui n'a jamais eu de travail,
00:30:31 jamais eu d'emploi en dehors du politique,
00:30:33 il faut quand même le noter, il avait juste fait un stage
00:30:35 que lui avait trouvé sa maman, son papa, je me souviens plus,
00:30:37 qui avait vécu à la Villa Médicis pendant 6 mois, c'est sa seule expérience professionnelle,
00:30:39 a vécu
00:30:41 toute sa vie d'argent
00:30:43 que nous produisons, que nous générons,
00:30:45 depuis que c'est un enfant.
00:30:47 - Il s'est permis aujourd'hui de dire que ceux qui manifestaient,
00:30:49 c'était pas ceux qui allaient au boulot. - Et il a un capital
00:30:51 de plusieurs millions d'euros. - Et il a une assurance vie,
00:30:53 il a une assurance vie, c'est écrit dans la haute
00:30:55 autorité du patrimoine, d'un million
00:30:57 600 000 euros, il a 33 ans.
00:30:59 - Et je peux vous assurer que c'est pas... - Étant donné comment les gens lui en veulent,
00:31:01 l'assurance vie est peut-être justifiée. - Et je peux vous assurer
00:31:03 que c'est pas tout, parce que
00:31:05 sa mère est encore vivante, enfin vous voyez,
00:31:07 il y a une grande partie du capital familial qui n'est pas
00:31:09 à son nom en problème. Donc,
00:31:11 dans ces conditions-là,
00:31:13 un, ces gens nous sont redevables,
00:31:15 ils n'ont pas intérêt à commencer à nous faire la leçon comme
00:31:17 ils le font, et surtout, on a tout intérêt
00:31:19 à, tout simplement, à s'en défaire
00:31:21 en fait, parce que lorsqu'ils deviennent...
00:31:23 Pourquoi ce qui est arrivé à Griveaux
00:31:25 est arrivé ? Pourquoi il s'est pris
00:31:27 un Fenwick dans la porte ?
00:31:29 C'est pour une raison très simple, c'est parce qu'il avait
00:31:31 parlé des Gilets jaunes comme cette France
00:31:33 qui fume des gitanes et qui roule en diesel
00:31:35 en disant "c'est pas ma France", alors qu'il était porte-parole
00:31:37 du gouvernement, alors qu'il était payé par les Français,
00:31:39 nourri, blanchi, dans un hôtel de la République,
00:31:41 pour porter
00:31:43 la parole du peuple français théoriquement.
00:31:45 Donc évidemment, qu'est-ce qui s'est passé ? On a ouvert ses portes, on a dit
00:31:47 "maintenant, tu sors d'ici et tu nous laisses rentrer
00:31:49 à nouveau dans nos édifices
00:31:51 et tu arrêtes de te prendre pour la crème du monde".
00:31:53 - Vous buvez du vin, Roi de Branco, pas ? - Bah oui, pourquoi pas ?
00:31:55 - Je vois que votre verre est vide, donc Charles-Mathieu,
00:31:57 s'il te plaît. Eh bah écoutez, voilà pour l'introduction,
00:31:59 on commence tout de suite avec le premier débat
00:32:01 dans Bistro Liberté, à tout de suite.
00:32:03 [Musique]
00:32:05 Y a-t-il
00:32:07 un déclassement de la France ?
00:32:09 La France est-elle encore
00:32:11 une grande puissance ? La voix
00:32:13 de la France est-elle toujours audible ?
00:32:15 [Musique]
00:32:17 Voilà, on en vient à notre premier débat, oui.
00:32:19 Vous pouvez vous applaudir, d'ailleurs, merci.
00:32:21 On en profite pour saluer le public
00:32:23 qui nous attend.
00:32:25 On en profite pour saluer le public
00:32:27 toujours aussi nombreux et présents.
00:32:29 Donc vraiment merci, on peut vous applaudir
00:32:31 bien fort. Merci à vous
00:32:33 qui êtes toujours plus nombreux à nous suivre.
00:32:35 N'hésitez pas à liker nos vidéos, à vous abonner.
00:32:37 Puis on peut faire aussi
00:32:39 un amical salut et applaudir
00:32:41 Ignace. Ignace, c'est notre
00:32:43 caricaturiste en live.
00:32:45 [Applaudissements]
00:32:47 Donc il faut l'applaudir parce que sinon
00:32:49 après il se venge avec ses dessins.
00:32:51 Alors, donc notre premier débat,
00:32:53 il porte une foi n'est pas coutume, sur le déclassement
00:32:55 de notre pays, la France,
00:32:57 ces dernières semaines. Emmanuel Macron
00:32:59 a tenté de faire entendre justement la voix
00:33:01 de la France dans le monde. Alors, y est-il
00:33:03 parvenu ? A-t-on encore une influence ?
00:33:05 La voix de la France. Est-ce que c'est quelque chose
00:33:07 qui existe encore ? D'après vous,
00:33:09 Juan Branco, et puis les autres, cette fois, vous pouvez intervenir.
00:33:11 On est très clairement dans un effondrement.
00:33:13 Moi, justement, tout mon travail à l'international
00:33:15 et notamment en Afrique de l'Ouest,
00:33:17 montre non seulement un effondrement...
00:33:19 Vous n'avez pas pu y aller, là, récemment ?
00:33:21 Oui, mais on m'a renvoyé. Le président m'a renvoyé.
00:33:23 Le ministre de l'Intérieur
00:33:25 a fait un communiqué.
00:33:27 Au Québec, hein.
00:33:29 A fait un communiqué de presse, un communiqué après mon
00:33:31 expulsion qui avait suscité indignation, en indiquant
00:33:33 que j'avais parlé de son excellence,
00:33:35 le président de la République,
00:33:37 qui est donc une sorte de
00:33:39 sous-fifre du pouvoir
00:33:41 élyséen, de tyran.
00:33:43 Et que c'était inacceptable.
00:33:45 Et que donc, dans ces conditions-là, je ne pouvais pas
00:33:47 venir, parce que c'était une audience
00:33:49 de son principal opposant, qui va être, en fait,
00:33:51 s'il est autorisé à se présenter en février 2024,
00:33:53 le prochain président du Sénégal,
00:33:55 parce qu'il est extraordinairement populaire
00:33:57 et que le pouvoir actuel ne l'est absolument pas,
00:33:59 eh bien... – Il va nous faire ministre, peut-être ?
00:34:01 – Non, non. Justement, on va essayer d'éviter
00:34:03 de répéter les sorciers blancs et les pratiques
00:34:05 néocoloniales d'antan. Par contre,
00:34:07 ce qui est certain, c'est qu'on est sur une situation
00:34:09 où, alors qu'il y a des découvertes
00:34:11 de gaz et de pédrole dans la région et dans le pays
00:34:13 en particulier, il y a des pouvoirs qui s'accrochent
00:34:15 à ces ressources et ça crée des dérives
00:34:17 absolument hallucinantes. Il y a eu 14 morts
00:34:19 dans des manifestations en 2021
00:34:21 et depuis, un certain nombre de violences
00:34:23 particulièrement hallucinantes. Mais pour
00:34:25 revenir sur la France, ce qu'on voit dans cette région...
00:34:27 – Macron, il a un peu enchaîné les humiliations diplomatiques.
00:34:29 Vous pensez que c'est lié à sa personne
00:34:31 ou à la perte de la puissance française, honnêtement ?
00:34:33 – Mais elles vont ensemble. Moi, je pense que c'est, en fait,
00:34:35 encore une fois, l'insignifiance de la personne,
00:34:37 pardonnez-moi de réutiliser ce terme, mais je pense qu'il faut
00:34:39 qu'on l'ancre dans les esprits, entraîne
00:34:41 celle de notre pays, lorsque la personne qui occupe
00:34:43 ses fonctions a la capacité de diriger
00:34:45 nos destins. Donc il y a une sorte de coagulation
00:34:47 comme ça qui est permise par la Ve République.
00:34:49 Ce qui est clair, c'est ce qu'on voit,
00:34:51 tous les mouvements souverainistes, en Afrique de l'Ouest,
00:34:53 en Afrique centrale, par exemple,
00:34:55 ils sont avant tout le fruit
00:34:57 de l'effondrement de la puissance française et de son incapacité
00:34:59 à, comme on dit, occuper le terrain
00:35:01 et à proposer aux populations
00:35:03 et aux États avec lesquels elle était alliée
00:35:05 tout simplement de continuer
00:35:07 à prospérer. La perte
00:35:09 d'investissements directs étrangers,
00:35:11 on ne tire d'argent
00:35:13 aujourd'hui que des services bancaires, que de la finance.
00:35:15 Grâce à nos grandes banques, si vous regardez
00:35:17 les IDE sortant et entrant,
00:35:19 on ne produit plus rien.
00:35:21 Et on est dans une situation où la seule
00:35:23 ressource que l'on réussit à accaparer, c'est notamment
00:35:25 à travers les banques, c'est-à-dire à notre capacité
00:35:27 à tirer, à piller les ressources
00:35:29 de pays qui n'ont pas assez de capital,
00:35:31 à qui on leur prête, pour qu'une
00:35:33 partie nous revienne sous forme d'intérêt.
00:35:35 Donc on est sur, en fait,
00:35:37 ça c'est assez symptomatique
00:35:39 d'une queue de comète. On est en fait
00:35:41 à un moment de bascule
00:35:43 où, de façon plus générale,
00:35:45 c'est ce que je décris dans le livre,
00:35:47 après avoir été les contre-maîtres de la mondialisation,
00:35:49 c'est-à-dire entre les grands empires
00:35:51 et les esclaves du monde moderne,
00:35:53 ceux qui nous permettent encore aujourd'hui d'acheter des t-shirts
00:35:55 pas chers et qu'ils fabriquent pour 3,5 centimes
00:35:57 en Asie du Sud-Est notamment,
00:35:59 et donc d'avoir encore une forme de petit confort
00:36:01 dans cette précarisation
00:36:03 grandissante, on risque
00:36:05 de basculer de ce côté-là. - Mais c'est l'Occident
00:36:07 en lui-même qui se déclasse
00:36:09 aujourd'hui, qui n'a plus
00:36:11 la voix qu'il avait à l'époque.
00:36:13 Parce qu'aujourd'hui, on a
00:36:15 des BRICS et on a un
00:36:17 reste du monde qui ne veut plus être
00:36:19 sous la mainmise de l'Occident, et à juste titre
00:36:21 pour le coup. Il y a aussi le fait que la
00:36:23 démographie
00:36:25 du reste du monde, qu'elle soit
00:36:27 africaine, asiatique, nous dépasse
00:36:29 largement, et donc
00:36:31 il voit en nous aussi
00:36:33 des gens qui n'ont plus de valeur, plus de morale.
00:36:35 Regardez, on est
00:36:37 actuellement sur du wokeisme,
00:36:39 on est sur
00:36:41 des idéologies progressistes,
00:36:43 sur l'étranger, les ceci,
00:36:45 les cela, et le reste du monde ne veut
00:36:47 plus nous suivre là-dedans, parce qu'il ne nous
00:36:49 considère plus comme étant le pays,
00:36:51 le fameux pays des lumières.
00:36:53 Donc évidemment,
00:36:55 forcément, nous, on est encore
00:36:57 dans notre esprit, j'ai l'impression,
00:36:59 40 ou 50 ans de retard. - Mais on peut la retrouver,
00:37:01 cette puissance passée, ou pas ?
00:37:03 - On peut peut-être la retrouver militairement, mais
00:37:05 intellectuellement, nous avons
00:37:07 40 et 50 ans de retard, nous voulons imposer
00:37:09 des choses que le reste du monde
00:37:11 ne veut pas avoir, ils ne veulent
00:37:13 pas... - Nous aussi on ne veut pas.
00:37:15 - Je sais pas, les peuples
00:37:17 nationaux, je sais pas, il y a
00:37:19 beaucoup, tout ce qui est
00:37:21 mariage, on fête les 10 ans du mariage
00:37:23 pour tous, moi je ne vois pas
00:37:25 des révoltes contre le mariage
00:37:27 pour tous, par exemple, alors que
00:37:29 dans ces pays-là,
00:37:31 en Russie, ou en Afrique, ou en Chine,
00:37:33 je pense que ça, c'est...
00:37:35 c'est inconcevable.
00:37:37 - Au contraire, voilà, mettre ça...
00:37:39 - Sur la grandeur de la France, moi je voudrais vous interpeller sur la
00:37:41 grandeur de la France, que j'ai lu votre livre,
00:37:43 peut-être que j'aurai l'occasion de dire un mot sur le style tout à l'heure,
00:37:45 parce que j'ai peut-être des choses à dire,
00:37:47 je trouvais ça un peu compliqué, mais en tout cas sur le fond,
00:37:49 sur la grandeur de la France, moi je pense qu'avec vous,
00:37:51 c'est peut-être compliqué de la retrouver, pourquoi ? Parce que je vous ai
00:37:53 trouvé extrêmement contradictoire à 3-4 reprises,
00:37:55 mais au moins sur la grandeur de la France, vous dites,
00:37:57 je suis désolé, je prends le livre parce que j'ai pris des notes,
00:37:59 la France a peur de son ombre et il faudrait qu'elle retrouve sa grandeur.
00:38:01 Mais si on vous lit, avec vous, c'est compliqué,
00:38:03 parce que vous dites, par exemple,
00:38:05 que la France a exploité, a pillé, a dévasté,
00:38:07 et vous faites comme ça, un peu, vous-même,
00:38:09 le procès de la France, alors que vous dites qu'il faut qu'elle retrouve sa grandeur,
00:38:11 et de manière plus directe encore,
00:38:13 à un moment, vous parlez de Notre-Dame,
00:38:15 et vous dites qu'il faut faire tomber cet édifice
00:38:17 qui a incarné toutes les laideurs du pays.
00:38:19 - Ah, vous m'avez mal lu,
00:38:21 parce que c'est la préfecture qu'il faut faire tomber,
00:38:23 la préfecture qui fait face à Notre-Dame.
00:38:25 - Non, non, mais je peux lire, j'ai bien lu le livre.
00:38:27 Page 168, il faut libérer la perspective de Notre-Dame,
00:38:29 en faisant tomber un édifice
00:38:31 qui a incarné toutes les laideurs du pays.
00:38:33 - La perspective de Notre-Dame, c'est-à-dire ?
00:38:35 - C'est un défi auquel il me semble digne de se vouer.
00:38:37 - La perspective de Notre-Dame, c'est-à-dire ce qu'il y a en face de Notre-Dame,
00:38:39 c'est-à-dire la préfecture de police.
00:38:41 - Ah, vous voyez, je vais redire un mot sur le style,
00:38:43 parce que ça, c'est le problème de vous-mêmes.
00:38:45 Premièrement, ça, ça n'enlève pas ce que vous dites.
00:38:47 - Mais c'est une critique du terrain.
00:38:49 - Pour la défense d'Hilaine Slamat,
00:38:51 c'était pas non plus rapide.
00:38:53 - C'est pas l'ambide du tout,
00:38:55 parce qu'il y a quand même Notre-Dame...
00:38:57 Bon, bref, l'édifice qui a incarné les laideurs,
00:38:59 mais peu importe.
00:39:01 - C'est pas Notre-Dame qui a incarné les laideurs, quand même.
00:39:03 - Il y a quand même le fait que, page 54,
00:39:05 vous mettez que la France a construit ses richesses
00:39:07 en exploitant, en pillant, en dévastant.
00:39:09 Donc, si vous voulez, c'est vous-même qui avez peur de l'ombre de la France,
00:39:11 à mon avis, à mon sens. Et deuxièmement, juste pour le style,
00:39:13 puisque vous me tendez une perche et que vous essayez de me contredire,
00:39:15 il n'y a pas de souci. Mais vous passez votre livre,
00:39:17 j'ai l'impression, à essayer de faire des rimes en "et",
00:39:19 à inverser, du coup, les adjectifs,
00:39:21 à changer les choses de place, ce qui a rendu,
00:39:23 honnêtement, j'ai dit jusqu'au bout, mais ce qui a rendu la lecture extrêmement difficile.
00:39:25 Alors, il y a des phrases,
00:39:27 je veux pas être non plus trop procureur,
00:39:29 il y a des phrases que j'ai trouvées jolies, j'en ai noté une,
00:39:31 et je vais vous la dire, au moins pour vous faire plaisir,
00:39:33 il y a une phrase, page 50, que j'ai trouvée assez jolie,
00:39:35 c'est lorsque vous écrivez "la justice et le cadre
00:39:37 a fécondé, condition de l'engendrement
00:39:39 de toutes nos beautés". Donc il y a des jolies phrases.
00:39:41 Mais je trouvais que sur l'essentiel, c'est assez illisible,
00:39:43 vous prenez un thrill extrêmement
00:39:45 empoulé, j'ai l'impression, en changeant les mots de place,
00:39:47 et ça, et justement, au-delà de l'aspect
00:39:49 "on n'est pas d'accord ou pas d'accord sur Notre-Dame",
00:39:51 ça rend le truc illisible, et j'ai peur que pour vos lecteurs,
00:39:53 peut-être que je suis en dessous de l'intelligence moyenne,
00:39:55 - Moi je pensais que vous saviez plus sur le géologie, c'est intéressant finalement.
00:39:57 - Mais j'ai l'impression que ça rend la lecture
00:39:59 de votre livre extrêmement difficile,
00:40:01 promenez ce que vous dites sur Notre-Dame,
00:40:03 je suis désolé, c'est pas clair du tout.
00:40:05 - Bon, je vais répondre brièvement.
00:40:07 - Vous êtes un savant catholique, vous êtes un savant.
00:40:09 - Oui, c'est ça, oui. Sur le rapport
00:40:11 à la France, visiblement,
00:40:13 vous êtes en désaccord avec
00:40:15 quelqu'un que j'espère vous estimer, André Bercov,
00:40:17 qui m'a reçu il y a quelques jours,
00:40:19 et qui dit que les mots que je porte sur la France,
00:40:21 parce qu'il y a toute une sorte de sous-chapitre dessus,
00:40:23 lui ont fait penser à Péguy, donc je ne pense pas
00:40:25 qu'il soit quelqu'un de considéré comme étant
00:40:27 fervent opposant à la nature de Notre-Pays.
00:40:29 - Vous vous cachez l'argument de
00:40:31 monsieur Bercov qui lui-même dit que...
00:40:33 - Oui, qui est dans votre famille politique.
00:40:35 - Pourquoi vous dites que c'est ma famille politique ?
00:40:37 - Bah si, bien sûr, c'est quelqu'un
00:40:39 qui est une référence dans
00:40:41 un certain nombre de milieux,
00:40:43 je ne sais pas si conservateurs, mais en tout cas nationalistes
00:40:45 et qui pensent à une forme de souverainisme.
00:40:47 - Non, non, il n'est pas de ma famille politique.
00:40:49 - Sur la question du rapport à la France,
00:40:51 tout pouvoir
00:40:53 naît d'une forme
00:40:55 d'appropriation de choses
00:40:57 qui ne lui appartiennent pas, c'est le fondement du pouvoir,
00:40:59 sinon on serait tous fondamentalement égaux.
00:41:01 Et donc la grandeur de la France, comme vous l'avez dit
00:41:03 en me citant correctement, est nécessairement
00:41:05 passée par la prise
00:41:07 de ressources
00:41:09 qui provenait d'ailleurs. Et la question
00:41:11 c'est est-ce que la France a réussi ou non
00:41:13 à partir de ces processus-là
00:41:15 à générer de la beauté ? Et moi j'en suis
00:41:17 convaincu, et c'est là où on en revient à la question
00:41:19 du rayonnement. C'est-à-dire qu'il y a d'abord
00:41:21 la violence du politique, qui dans toute forme,
00:41:23 dans tout rapport de pouvoir
00:41:25 est naturellement présente, il y a une forme
00:41:27 de violence extraordinaire qui se génère dès le moment
00:41:29 où vous essayez de prendre du pouvoir, et plus vous prenez des pouvoirs
00:41:31 importants et qui ont de l'ampleur,
00:41:33 plus ça génère de la violence.
00:41:35 La question c'est comment est-ce que vous allez
00:41:37 convertir cette violence et en
00:41:39 faire quelque chose qui derrière va permettre
00:41:41 d'inspirer, d'alléger
00:41:43 le quotidien des populations,
00:41:45 de les amener vers quelque chose de meilleur
00:41:47 et de plus grand.
00:41:49 Et ce qui me permet de rebondir sur la question
00:41:51 du style, ça m'amuse
00:41:53 beaucoup parce que
00:41:55 j'ai l'impression que mes ouvrages,
00:41:57 je vais peut-être me jeter une fleur
00:41:59 en disant ça, déstabilisent... - Est-ce que vous faites tout lire ?
00:42:01 - Au point où on se retrouve dans
00:42:03 une situation où mes lecteurs,
00:42:05 notamment ceux qui n'ont aucune qualité pour
00:42:07 le revendiquer, cherchent à
00:42:09 se muer en critique littéraire
00:42:11 à défaut d'avoir une critique de fond à apporter.
00:42:13 Ce n'est pas des ouvrages de littérature.
00:42:15 Il ne s'agit pas de parler,
00:42:17 on ne parle pas de littérature ou de roman, ça avait déjà été
00:42:19 le cas avec "Répuscule", tout le monde m'expliquait
00:42:21 à quel point c'était lisible et compagnie, dont
00:42:23 Eugénie Bastie et autres. Dans mon souvenir,
00:42:25 "Répuscule" a été vendu à 160 000
00:42:27 exemplaires et téléchargé plus d'un million de fois
00:42:29 et entendu 500 000 fois sur Youtube.
00:42:31 - En tout cas, ce n'est pas forcément la preuve,
00:42:33 absolument. - Si, si, la capacité, parce que
00:42:35 c'est ça le fond de la critique, la capacité des gens à
00:42:37 comprendre de quoi il s'agit, à ne pas faire
00:42:39 des contresens comme penser que j'essaierais
00:42:41 de raser "Notre-Dame", ce qui est quand même
00:42:43 assez significatif, à mon avis, est assez
00:42:45 largement partagé et ne m'inquiète pas.
00:42:47 Par contre, l'exigence, parce que si on prend,
00:42:49 c'est vrai, la première phrase... - C'est en partant des lus qu'on est bien lus.
00:42:51 - La première phrase qui commence et qui dit
00:42:53 "Nous vivons les polygômenes d'une guerre.
00:42:55 Celle-ci aura une cause unique, la répartition
00:42:57 des ressources imposées par la transition de notre modèle énergétique."
00:42:59 Je suis convaincu, en effet, que
00:43:01 beaucoup de mes lecteurs n'ont jamais été
00:43:03 confrontés aux termes polygômenes.
00:43:05 Mais je suis convaincu aussi qu'en leur donnant
00:43:07 l'envie de lire et de se
00:43:09 confronter à une prose qui n'est pas forcément celle
00:43:11 à laquelle ils sont habitués, ils vont s'enrichir
00:43:13 et on va apporter, justement, quelque chose,
00:43:15 y compris dans le rapport à la langue française,
00:43:17 que d'un côté, on va permettre aux gens de se décomplexer
00:43:19 par rapport à une littérature qui pourrait
00:43:21 sembler plus ou moins complexe, et de l'autre,
00:43:23 évidemment, derrière,
00:43:25 s'enrichir et avoir une capacité
00:43:27 à analyser de façon plus fine le... Mais encore
00:43:29 une fois, si on veut faire un débat sur le style, moi je suis prêt à le faire.
00:43:31 - Soyez rassurés, je sens qu'il y en a un qui a beaucoup aimé.
00:43:33 - Je parlais du style pour dire que c'était difficilement intelligible.
00:43:35 Le style pour le style, chacun a un sein et je me fais pas juger.
00:43:37 - Je sens qu'il l'a un peu plus apprécié que vous,
00:43:39 Maître, c'est Greg Tabibian, je me trompe ?
00:43:41 - Non. J'aimerais faire...
00:43:43 J'aimerais bien faire le lien, justement,
00:43:45 entre le sujet de la...
00:43:47 du déclassement de la France
00:43:49 et le livre. Parce que je pense qu'il y en a un,
00:43:51 et on l'a vu tout à l'heure,
00:43:53 quand on est arrivé, il y avait un...
00:43:55 J'ai été accosté par un...
00:43:57 Bon, personne qui était abonné de ma chaîne,
00:43:59 qui était... - Tu te lances des fleurs, là.
00:44:01 - D'origine immigrée... Non, non, mais c'était très représentatif,
00:44:03 je vais te dire le truc.
00:44:05 Et... D'origine immigrée, etc.
00:44:07 Maghrébine, probablement.
00:44:09 Et qui me dit...
00:44:11 "Rolala, mais comment vous faites marcher dessus,
00:44:13 les Français, si on m'avait dit, quand j'étais enfant,
00:44:15 je sais pas, depuis que je suis petit, qu'un jour,
00:44:17 vous auriez, à ce point-là, plus de couilles ?"
00:44:19 Et je vois énormément
00:44:21 la façon dont on nous regarde
00:44:23 à l'étranger, qu'ils soient ailleurs
00:44:25 ou que ce soit les gens qui sont venus ici.
00:44:27 Quand on nous juge,
00:44:29 en règle générale, en ce moment, c'est parce qu'on a
00:44:31 pas de couilles. Et puis, quand on nous respecte,
00:44:33 c'est parce qu'on en a.
00:44:35 Dans le même parallèle, vous aurez l'équivalent
00:44:37 du quotidien que vous avez en ce moment en Belgique, etc.
00:44:39 Parce qu'ils ont rien dit sur la retraite
00:44:41 qu'on leur a foutue, et puis ils disent "au moins, les Français,
00:44:43 ils ont gueulé". Et est-ce que,
00:44:45 justement, ce déclassement de la France
00:44:47 n'aurait pas pour issue
00:44:49 qu'on ait des couilles
00:44:51 et qu'on le fasse, ce coup d'État-là ?
00:44:53 Parce que la France, moi,
00:44:55 j'ai du mal, alors c'est une différence
00:44:57 avec certains qui pourraient voir...
00:44:59 - Sur l'Ukraine, par exemple, tu penses qu'on a
00:45:01 quand même plutôt une position assez
00:45:03 tranchée ?
00:45:05 - Assez tranchée ? Ah oui, ils ont inventé
00:45:07 un verbe en Ukraine pour dire "faire un truc sans contrôler"
00:45:09 - Non, mais je veux dire, moi,
00:45:11 les désouleurs, moi, je les fais maintenant, mais au moins,
00:45:13 il va en frontal face à poutre.
00:45:15 - Il va en frontal de quoi ? Il dit qu'il va envoyer des Charles-Claires.
00:45:17 Véran, il est allé à la télé, on lui a demandé
00:45:19 pourquoi est-ce que la mascotte des prochains JO, on l'a fabriquée
00:45:21 en France, il dit "industriellement, on ne peut pas le faire".
00:45:23 Donc le mec, il dit "on va envoyer des chars,
00:45:25 mais on ne peut pas produire Gigi la girafe".
00:45:27 - Non mais on se fout de ta gueule. - Ta gueule, non !
00:45:29 Je dis, est-ce que, justement, il n'y aurait pas
00:45:31 est-ce que ce coup d'état,
00:45:33 j'ai l'impression, alors c'est peut-être
00:45:35 une forme assez romantique, et c'est peut-être
00:45:37 moi aussi une critique que j'avais à vous faire, parfois,
00:45:39 j'ai l'impression qu'il y a quand même un espoir romantique
00:45:41 dans la façon dont vous pensez,
00:45:43 quand vous dites par exemple "on n'a jamais été
00:45:45 aussi près du coup d'état à un moment".
00:45:47 Ah bon ? Enfin,
00:45:49 j'ai pas forcément l'impression que...
00:45:51 Mais est-ce que, justement, vous ne pensez pas
00:45:53 que cette nécessité, cette possibilité
00:45:55 de survie française, passe aussi
00:45:57 retrouver ce respect
00:45:59 des autres nations, passerait aussi
00:46:01 par le fait de montrer
00:46:03 l'exemple aux autres nations du monde
00:46:05 qu'on est capable de renverser la table
00:46:07 et qu'ils peuvent le faire aussi ?
00:46:09 Et moi, je vois pas de France qui n'est pas une France-Monde
00:46:11 et qui n'incarne pas les espoirs
00:46:13 d'une sorte de classe populaire
00:46:15 à l'échelle de la planète,
00:46:17 qui se reconnaît en nous, en fait.
00:46:19 Parce que sinon, on finit par accepter
00:46:21 la régionalisation de l'Europe
00:46:23 et de renoncer à notre identité
00:46:25 en tant que nation. Je pense que si on n'a pas
00:46:27 de capacité à porter des aspirations
00:46:29 qui nous dépassent, ça vaut pas la peine de faire cet effort
00:46:31 extraordinaire qui nous amène à nous
00:46:33 infliger, encore une fois, le comportement des élites
00:46:35 parisiennes et ainsi de suite...
00:46:37 - C'est-à-dire qu'on a déjà préféré rendre ça universaliste ?
00:46:39 - Donc, oui. Alors, juste pour
00:46:41 répondre sur le rapport
00:46:43 au romanticisme, la meilleure réponse
00:46:45 que j'apporte au procès au romantisme
00:46:47 que moi-même, je me fais,
00:46:49 c'est la troisième partie, les modalités pratiques,
00:46:51 c'est-à-dire, à un moment donné, ok,
00:46:53 très bien de dire "il faut...", mais comment
00:46:55 on fait ? Où est-ce qu'on va ? Sur quel endroit
00:46:57 on frappe ? Comment est-ce qu'on s'organise ?
00:46:59 - Alors, de manière comparante, sur ce conflit,
00:47:01 sur cette guerre en Ukraine,
00:47:03 vous en pensez quoi ? - Mais, encore une fois,
00:47:05 qu'est-ce que vous voulez penser d'une absence de pensée ?
00:47:07 Enfin, vous voyez, on est sur une situation où il est très difficile
00:47:09 de commenter le vide. Vous êtes sur quelqu'un qui
00:47:11 essaye de danser sur tous les fronts en même temps,
00:47:13 qui essaye de faire allégeance aux États-Unis
00:47:15 et à Zelensky tout en montrant à Poutine
00:47:17 qu'il n'est pas si éloigné
00:47:19 de lui, mais en fait, du coup, ça crée
00:47:21 une illisibilité majeure et
00:47:23 des erreurs et des échecs comme
00:47:25 ceux que l'on a connus lors
00:47:27 de la visite d'État en Chine, où on se retrouve
00:47:29 avec une commissaire de
00:47:31 l'Union Européenne qu'on essaie d'incruster
00:47:33 en passager clandestin et qui est renvoyée
00:47:35 à travers le contrôle
00:47:37 de visa, parce qu'on la considère comme une moins que rien,
00:47:39 et que la Chine se sent insultée... - Elle l'a pas bien pris, hein.
00:47:41 - ... se sent insultée à raison.
00:47:43 En fait, une visite d'État, c'est-à-dire quelque chose qui est fait pour
00:47:45 faire honneur à un État,
00:47:47 à la France, qui a été toujours
00:47:49 respectée en Chine pour mille raisons, notamment
00:47:51 parce que, suite aux révolutions,
00:47:53 il y avait eu une reconnaissance parmi les
00:47:55 premières de l'État chinois
00:47:57 et non pas de Taïwan, qui était une fiction juridique
00:47:59 absolument aberrante,
00:48:01 et bien tout d'un coup, on se dit "mais on vous invite,
00:48:03 on vous rend honneur, et vous nous casez à côté de vous
00:48:05 quelqu'un, en fait, qui ne représente rien,
00:48:07 qui porte une parole qui est plutôt en inimitié
00:48:09 par rapport à notre régime, ce que je peux entendre, par ailleurs".
00:48:11 Donc, il y avait une sorte de leçon qui était faite,
00:48:13 donc là, c'est sur l'épiphénomène,
00:48:15 le comportement. La réalité,
00:48:17 c'est qu'on est en effondrement
00:48:19 massif et particulièrement
00:48:21 lourd et inquiétant, parce qu'encore une fois,
00:48:23 là, on est sur de la fiction bourgeoise,
00:48:25 c'est-à-dire "ah, est-ce qu'on est haut, pas haut ? Est-ce qu'on crée
00:48:27 de la croyance ? Est-ce qu'on arrive à faire rêver
00:48:29 les gens, etc. Mais la réalité, c'est...
00:48:31 Enfin, pardon, les conséquences de tout ça, c'est notre capacité
00:48:33 à ne pas devenir les esclaves
00:48:35 d'autres mondes.
00:48:37 Si on continue comme ça, si on continue à s'effondrer,
00:48:39 on saura les exploiter de la
00:48:41 nouvelle phase de cette mondialisation,
00:48:43 et on va sentir très brusquement,
00:48:45 et nos élites l'ont deviné, puisqu'elles
00:48:47 sont passées en mode prédation, en mode
00:48:49 pillage, pour se tirer. En fait,
00:48:51 pourquoi est-ce que vous pensez que l'accaparement, la vidité
00:48:53 croissent dans cette société ?
00:48:55 Pourquoi est-ce qu'en fait, cette concentration de ressources
00:48:57 devient de plus en plus obsessionnelle ? C'est tout simplement
00:48:59 parce qu'ils ont compris qu'il n'y avait quelque part plus rien
00:49:01 à tirer d'une France telle qu'ils nous la laissent,
00:49:03 et qu'il fallait au maximum,
00:49:05 par des mesures comme la taxe carburant,
00:49:07 les réformes sur la retraite, etc.,
00:49:09 drainer les ressources que l'on produit,
00:49:11 encore, pour les
00:49:13 accumuler, ce qui explique que
00:49:15 les grandes fortunes françaises continuent de croître
00:49:17 de façon exponentielle, alors que notre
00:49:19 capacité à bien vivre s'effondre,
00:49:21 et on est aujourd'hui, en France, dans un des pays
00:49:23 où le différentiel de vie entre
00:49:25 les classes aisées et le reste de la population,
00:49:27 y compris les classes moyennes, est le plus grand.
00:49:29 C'est-à-dire qu'en fait, il est très dur de vivre en France
00:49:31 pour une très grande majorité de la population.
00:49:33 Stella est restée très scienceuse jusqu'à maintenant, donc...
00:49:35 Et j'ai vraiment fait un gros effort, là.
00:49:37 Allez, c'est à toi.
00:49:39 J'espère vraiment que je peux...
00:49:41 Tu as compris, tu ne m'interromps pas, Frédéric.
00:49:43 J'ai beaucoup... - Aucun "woman-cutting" ou je ne sais pas quoi.
00:49:45 Je vous ai écoutés tous, et...
00:49:47 surtout, hein...
00:49:49 mon société à côté de moi. - Rwanda Brocco.
00:49:51 - Rwanda Brocco. Et j'ai l'impression
00:49:53 que ce qu'il décrit, en réalité,
00:49:55 c'est un monde type Alice au
00:49:57 Pays des Merveilles. C'est-à-dire que...
00:49:59 effectivement, il y a
00:50:01 des problèmes en France, on ne va pas le nier, hein, à tous les niveaux
00:50:03 de la société, mais j'ai l'impression que lui,
00:50:05 il cible une seule partie du problème,
00:50:07 c'est-à-dire la classe dirigeante, la classe
00:50:09 bourgeoise dans son entièreté, et donc,
00:50:11 à partir du moment où ils sont à des postes stratégiques,
00:50:13 des postes de pouvoir,
00:50:15 forcément, systématiquement, c'est eux le problème.
00:50:17 Et je vais faire un parallèle...
00:50:19 - Tu crois que c'est clair, ça ? - J'arrive, j'arrive.
00:50:21 Et donc, on se retrouve,
00:50:23 en fait, dans un phénomène
00:50:25 où, pour moi, on déresponsabilise
00:50:27 les gens. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:50:29 on va dire "oui, Cyril Hanouna,
00:50:31 c'est la même mise, je sais pas moi, pour abrutir
00:50:33 les gens, si vous voulez, mais
00:50:35 j'ai envie de dire qu'on ne force personne à allumer
00:50:37 sa télé et à regarder Cyril Hanouna le soir.
00:50:39 Une comme moi, je ne le fais pas, par exemple.
00:50:41 Donc, pour dire que...
00:50:43 C'est une chose, en fait, de dire
00:50:45 qu'il y a effectivement des gens...
00:50:47 - Tu crois qu'il y en a en demi-million sur 67 millions de Français ?
00:50:49 - J'arrive, j'arrive.
00:50:51 C'est juste pour dire qu'il y a effectivement
00:50:53 des gens qui ont le pouvoir, c'est vrai,
00:50:55 mais il n'en demeure pas moins.
00:50:57 Et ça, c'est pour reprendre la phrase de Greg,
00:50:59 à la dernière émission, Marie-Antoinette était très
00:51:01 confiante, il y a 15 jours. C'est-à-dire qu'effectivement,
00:51:03 on peut avoir une partie de la population
00:51:05 qui détient le pouvoir, qui peut être sûre
00:51:07 d'elle, effectivement, qu'elle détient le pouvoir.
00:51:09 Mais si le peuple est suffisamment
00:51:11 informé, courageux,
00:51:13 il peut décider de mettre fin
00:51:15 à un pouvoir, quel qu'il soit,
00:51:17 qu'il soit bourgeois, qu'il soit macroniste,
00:51:19 peu importe la forme du dit pouvoir en question, c'est une question
00:51:21 de volonté. - Donc vous êtes d'accord, là ? - J'arrive.
00:51:23 Et c'est pour ça que je parle de responsabilité.
00:51:25 Or, lui, quand il parle également de la
00:51:27 Grande Campagne, pour faire le parallèle avec
00:51:29 le déclassement de la France, il parle de
00:51:31 pillage de la France, etc.
00:51:33 À un moment donné, j'ai envie de le dire, il faut assumer son passé.
00:51:35 D'accord ? Moi, je ne vais pas tout mettre
00:51:37 en réalité, c'est-à-dire en
00:51:39 mot de responsabilité de la France,
00:51:41 qui aurait systématiquement pillé.
00:51:43 On est à un point où l'histoire,
00:51:45 c'est l'histoire, c'est arrivé, on n'y peut plus rien.
00:51:47 Mais une fois qu'on est
00:51:49 parti de l'histoire et que la France n'est plus en Afrique,
00:51:51 où en sont les peuples aujourd'hui ?
00:51:53 J'ai envie de dire que si la France,
00:51:55 parce qu'accepter, en fait,
00:51:57 qu'on est suffisamment idiots,
00:51:59 pardon, mais c'est l'expression,
00:52:01 on est suffisamment idiots pour se laisser piller
00:52:03 et pour laisser des pantins de la France
00:52:05 à notre gouvernance
00:52:07 et ensuite dire que voilà, on est fort.
00:52:09 - Surtout qu'il a été élu, Macron, quand même.
00:52:11 - Voilà, c'est ce que j'allais dire, en fait.
00:52:13 C'est qu'on n'a pas de responsabilité. Autant Macron a été élu en France,
00:52:15 autant les différents dirigeants
00:52:17 en Afrique, ils ont été élus.
00:52:19 Et c'est la même chose, c'est la même
00:52:21 critique que je fais aux peuples français, pardon,
00:52:23 c'est la même critique que je fais aux peuples africains,
00:52:25 c'est-à-dire que pour moi, la révolution,
00:52:27 elle n'est pas une révolution de "il faut chasser la classe dirigeante".
00:52:29 C'est une révolution de mentalité
00:52:31 des peuples. Parce qu'une fois que la mentalité
00:52:33 du peuple change, le peuple
00:52:35 peut maintenant décider "est-ce que j'ai
00:52:37 le dirigeant que je mérite ?" Je pense
00:52:39 que pour ceux qui sont informés, qui ont lu
00:52:41 l'art de la guerre, tous les dirigeants ont ce livre-là
00:52:43 à la table de leur chevet, comme la Bible.
00:52:45 C'est-à-dire que les peuples, en général,
00:52:47 ont les dirigeants qu'ils méritent. Donc c'est une
00:52:49 question de responsabilité. - Il y a des peuples
00:52:51 où l'Europe a placé aussi les présidents. - Oui, mais c'est... Non, je refuse.
00:52:53 Moi, je refuse de voir ça. - Par exemple, Paul Biya,
00:52:55 il a été placé, il n'a pas été élu. - Non, non, ça,
00:52:57 ce n'est pas vrai. - Ah si, il y en a quatre-trois qui sont placés.
00:52:59 - Non, ce n'est pas vrai.
00:53:01 Il a peut-être été placé, effectivement,
00:53:03 pour remplacer un précédent, mais depuis
00:53:05 40 ans, aujourd'hui, qu'on le veuille ou pas, il a été réélu.
00:53:07 - Il est encore en démocratie, vraiment, parce que si ça le fout...
00:53:09 - Et je fais partie des mouvements qui ont essayé
00:53:11 effectivement de travailler avec
00:53:13 les révolutionnaires
00:53:15 depuis la diaspora, pour travailler avec.
00:53:17 Et encore une fois, vous voulez changer le peuple ?
00:53:19 Très bien ! Pardon, vous voulez changer la classe
00:53:21 dirigeante ? Très bien, vous voulez renverser Macron,
00:53:23 renverser X président, renverser ci, renverser ça.
00:53:25 Génial, vous voulez remplacer par qui ?
00:53:27 Il l'a très bien expliqué tout à l'heure,
00:53:29 c'était une question de développement...
00:53:31 - Il a peut-être parlé, non ? - Oui, non, c'était une question
00:53:33 de développement par les mouvements du gilet jaune,
00:53:35 effectivement. Quand ils sont rentrés dans les différents
00:53:37 lieux de pouvoir, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils en sont ressortis.
00:53:39 Pourquoi ? Parce qu'ils ne voulaient pas le pouvoir.
00:53:41 Pourquoi ? Parce qu'il n'y avait personne
00:53:43 de destiné pour, comment dire,
00:53:45 pour diriger. Que vous le voulez ou pas...
00:53:47 - Il va vaincre la chauve, ça, vous voulez dire. - Voilà, que vous le voulez ou pas,
00:53:49 vous renversez la classe du gilet jaune, actuellement.
00:53:51 Il faudra la remplacer.
00:53:53 Et dans ce cas, vous la remplacez par qui ?
00:53:55 Et puis moi, j'aimerais après demander à votre
00:53:57 confrère aussi, s'il n'y a pas un risque...
00:53:59 Non, bah là, c'est Rouen qui va répondre, peut-être.
00:54:01 Vas-y, on répondrait vite,
00:54:03 si tu veux se voir. - Moi, j'étais, je trouve,
00:54:05 j'étais le premier jour des gilets jaunes
00:54:07 devant l'Elysée, et c'est qu'en fait,
00:54:09 les gens, quand ils étaient devant, ils étaient face
00:54:11 à l'Elysée, alors qu'à l'époque, le Manif pour tous
00:54:13 n'ont pas traversé les Champs-Elysées.
00:54:15 Donc ils se sont dit "Tiens, on est arrivé à l'Elysée
00:54:17 en l'espace de 5 minutes, on est face à l'Elysée,
00:54:19 face à Place Beauvau". Déjà, les gens ne se rendaient
00:54:21 pas compte qu'ils étaient vraiment face à l'Elysée
00:54:23 ou face à Place Beauvau.
00:54:25 Et ils n'avaient pas de conscience,
00:54:27 ils se disaient "Ah tiens, on est là, comment ça se fait ?"
00:54:29 Il y avait une surprise, parce que rappelez-vous,
00:54:31 pour traverser les Champs-Elysées
00:54:33 à l'époque, Manif pour tous, quand ils étaient
00:54:35 un million, on l'avait refusé.
00:54:37 Et les gilets jaunes sont arrivés comme ça très facilement.
00:54:39 Donc il n'y a pas eu de conscience, en effet.
00:54:41 Et il y a une seconde chose, c'est que
00:54:43 à ce moment-là, rappelez-vous, les gilets jaunes,
00:54:45 c'était un mouvement sans leader.
00:54:47 Il n'y avait pas de leader.
00:54:49 Et lorsque vous voulez une prise de pouvoir...
00:54:51 - Si ça fait la force, c'est peut-être paradoxalement la faiblesse aussi.
00:54:53 - La force et faiblesse. Et quand il y a une prise de pouvoir,
00:54:55 il y a forcément derrière
00:54:57 des leaders qui font passer
00:54:59 d'un point A à un point B et
00:55:01 à un point C, si je puis dire. - Donc c'est pas la faute de Macron,
00:55:03 simplement. - Roi de Mancau, sur moi,
00:55:05 qui a dit "C'était là", une réaction ?
00:55:07 - Moi, ce que je perçois, c'est que...
00:55:09 - C'est vrai qu'on a un peu ce qu'on mérite, mais
00:55:11 si je mime ce que disait "C'était là", c'est comme sur
00:55:13 la réforme des retraites. "C'était là", disait, "bon, la réforme des retraites,
00:55:15 c'était inscrit dans le programme d'Emmanuel Macron.
00:55:17 On l'a élu, voilà."
00:55:19 - Assumé.
00:55:21 - Bon. Je pense qu'il va y avoir débat, mais...
00:55:23 - Non, mais je pense que ça ne vaut pas la peine de débattre
00:55:25 sur cette question. - On est dans une démocratie, encore.
00:55:27 - Mais non, mais démocratie, c'est quoi ? Demos Kratos ?
00:55:29 Pouvoir au peuple ? Enfin, je pense qu'on va tous
00:55:31 commencer à se fendre la gueule si on commence à
00:55:33 prendre cette question sérieuse. - Il y a toujours des débats sur Macron président...
00:55:35 - Mais, encore une fois, la question de Macron... - Il a été élu, je me trompe.
00:55:37 - Non, mais la Macronie, les élections
00:55:39 avec 80% d'abstention, tout ça, vraiment,
00:55:41 c'est fondamentalement indifférent
00:55:43 et ça montre une indifférence croissante
00:55:45 de la part du peuple à l'égard de ces
00:55:47 supposées élites dont elles ont parfaitement
00:55:49 compris le rôle, à la fois l'impuissance
00:55:51 et l'aspect purement fonctionnel,
00:55:53 c'est-à-dire, ils jouent un point de
00:55:55 connexion entre différentes élites,
00:55:57 entre différentes strates de la société. Ils n'ont
00:55:59 pas de capacité en propre à générer ou à faire
00:56:01 quoi que ce soit. D'ailleurs, s'ils l'avaient, on s'en
00:56:03 rendrait compte assez rapidement, ne serait-ce que par effet de contraste.
00:56:05 Donc à partir de là, la question qui se pose,
00:56:07 c'est quel est notre rôle collectif ?
00:56:09 C'est d'essayer de donner des instruments à chacun pour que
00:56:11 la surprise que décrivait M. Borofsky,
00:56:13 en cas de résurgence
00:56:15 d'un mouvement révolutionnaire ou proto-révolutionnaire,
00:56:17 ne soit plus aussi importante.
00:56:19 Donc, du coup, identifier en amont, accroître
00:56:21 la culture politique de ce pays qui, à force
00:56:23 d'être gavé d'émissions d'avertissement
00:56:25 comme celle de Cyril Hanouna,
00:56:27 de contenus TikTok, Youtube
00:56:29 et compagnie qui sont en général fondamentalement
00:56:31 invariants, qu'il commence en fait
00:56:33 à avoir les instruments qui permettent
00:56:35 de se ressaisir de leur destin. Ce livre, c'est
00:56:37 une petite chose parmi
00:56:39 un effort intense qui consiste à
00:56:41 permettre une prise de conscience de notre
00:56:43 capacité potentiellement à reprendre la souveraineté.
00:56:45 Et après, pour décider quoi ? Pour répondre
00:56:47 à la question de l'incarnation.
00:56:49 On appartient à des familles politiques
00:56:51 fondamentalement différentes chacun ici.
00:56:53 Moi, j'ai pas du tout les mêmes positions que vous avez sur un certain
00:56:55 nombre de sujets de société.
00:56:57 - Vous êtes de gauche toujours, par exemple.
00:56:59 - Je finis là-dessus. La question, c'est pas de décider
00:57:01 au nom du peuple. La question, c'est comment
00:57:03 est-ce qu'on s'assure que la population
00:57:05 française retrouve une capacité de décision
00:57:07 par elle-même. Et à partir
00:57:09 du moment où ça arrivera, on pourra
00:57:11 s'engueuler et se disputer sur tel sujet et prendre des ordres.
00:57:13 Mais au moins, on sentira que ce sera notre
00:57:15 décision et que ce sera la société qui, après
00:57:17 ces délibérations, arrivera à nous. - Il faut d'abord
00:57:19 prendre le pouvoir. - Il faut d'abord pour le redistribuer.
00:57:21 - Unis. - Pour le redistribuer.
00:57:23 - J'aimerais quand même bien avoir l'avis
00:57:25 aussi d'Ilan Slamas sur
00:57:27 celui dont vous avez lu, mais cette fois, pas sur le plan
00:57:29 du style, sur le plan juridique.
00:57:31 Est-ce qu'il est dans
00:57:33 les clous ? - Sur le plan juridique, honnêtement,
00:57:35 je vais vous dire... - Oui, puisque l'édition...
00:57:37 - Non, mais je vais vous dire, moi, j'ai choisi d'être avocat, pas procureur.
00:57:39 Donc je vais pas l'âme ériger, si vous voulez.
00:57:41 Je vais pas soutenir l'accusation. - Ça, ça se dit en temps déchaud, ça.
00:57:43 - Bah non, mais ça veut dire que je vais pas soutenir l'accusation.
00:57:45 C'est pas mon métier, c'est pas ce que j'aime faire. Et parce que, moi,
00:57:47 je trouve que, intellectuellement, pourquoi pas. - Non, mais il fait le droit.
00:57:49 - Maintenant, si la question, c'est ce qu'il dit, c'est un risque,
00:57:51 pourquoi pas ? A mon avis, pas tant pour Juan Branco,
00:57:53 ou en tout cas, s'il y en a un pour lui, il avait l'air, tout à l'heure,
00:57:55 de dire... - D'appeler la direction,
00:57:57 c'est pas... - Non, mais que, de toute façon, si jamais il était
00:57:59 poursuivi, c'est presque des procédures Bayon
00:58:01 et que, finalement, on cherche à felter. Donc, moi, je trouve que,
00:58:03 s'il y a du courage, c'est plus pour l'éditeur, qui peut encore
00:58:05 avoir les mêmes risques, que pour Juan Branco,
00:58:07 qui, à mon avis, a déjà intégré ce risque-là
00:58:09 et qui, d'ailleurs, peut-être, ça, j'en sais rien, ça fait peut-être partie d'une stratégie.
00:58:11 Mais, justement, en termes de stratégie,
00:58:13 et c'est peut-être une deuxième contradiction
00:58:15 que j'ai plantée, mais vous allez me dire ce que vous en pensez,
00:58:17 moi, là où je trouve qu'il y a peut-être une faiblesse,
00:58:19 c'est qu'en fait, vous donnez presque...
00:58:21 Voilà, en fait, c'est marqué "Manuel insurrectionnel".
00:58:23 Mais, à partir du moment où vous publiez... - Ça, c'est quand même sacrément fort, quand même.
00:58:25 - C'est assez fort. Et je l'ai dit, je pense qu'il y a un risque,
00:58:27 mais, encore une fois, je suis pas procureur, je vais pas soutenir l'accusation,
00:58:29 c'est pas mon rôle, voilà.
00:58:31 - Jusqu'à présent, il y a rien. - Je m'appelle à vos services.
00:58:33 - Si c'est le jaune gilet jaune qui avait édité ça sur Internet,
00:58:35 et qu'il y en avait 3 millions qui s'écoutent,
00:58:37 je suis pas sûr qu'il prend pas un truc.
00:58:39 - Ah oui, non, mais en plus, on a vu ces derniers temps,
00:58:41 des gens qui font des concartes et qui se font interpeller chez eux, etc.
00:58:43 Mais, bon, c'est parce que... - Je défends d'ailleurs la...
00:58:45 - ... la gilet jaune qui a traité d'ordure Emmanuel Macron.
00:58:47 - Avec, d'ailleurs, d'arrêtés qui ont été pris
00:58:49 sur le fondement de l'antithéoriste.
00:58:51 - Il y a tout ça. Mais moi, en termes de stratégie,
00:58:53 ce qui m'interroge, c'est que vous donnez, en fait,
00:58:55 un mode d'emploi, mais à partir du moment où ce mode d'emploi
00:58:57 est publié, et à partir du moment où vous donnez
00:58:59 les lieux, les personnes,
00:59:01 et effectivement, il y a des choses, parfois,
00:59:03 vous dites qu'il faut prendre en otage certaines personnes,
00:59:05 qu'il faut neutraliser
00:59:07 d'autres personnes en donnant des noms.
00:59:09 Bon, mais à partir du moment où vous donnez les lieux, les adresses,
00:59:11 les dates, il faudrait faire ci, faire ça,
00:59:13 vous donnez d'une certaine manière à votre ennemi
00:59:15 le mode d'emploi, ce que le faire,
00:59:17 et vous perdez, en fait, tout le bénéfice de la surprise.
00:59:19 Et vous donnez tout le bénéfice
00:59:21 de ce qui pourrait être fait. Donc même d'un point de vue stratégique,
00:59:23 à supposer qu'on vous suive, je m'interroge
00:59:25 sur la pertinence et l'opportunité de ce procédé
00:59:27 qui consiste à donner à vos adversaires
00:59:29 - Alors la réponse de l'envers... - Ce qu'ils connaissent, c'est pas surprise,
00:59:31 la méthode est la même depuis 30 000 ans.
00:59:33 - Je suis pas sûr qu'ils... Alors, je vais répondre là-dessus.
00:59:35 - Surtout parce qu'ils le connaissaient pas, maintenant ils le connaissent.
00:59:37 - C'est une question importante et intéressante.
00:59:39 Mon pari, c'est que
00:59:41 la diversité des lieux qui sont mentionnés
00:59:43 et la faiblesse de l'appareil répressif,
00:59:45 contrairement à ce qu'on pense dans ce pays.
00:59:47 C'est-à-dire que, vous vous souvenez de Gérald Darmanin
00:59:49 au plus fort des manifestations
00:59:51 contre les retraites, donc avec jusqu'à 3 millions de personnes...
00:59:53 - J'allais dire que ce que vous pariez, c'est pas d'aller en prison
00:59:55 pour se poser en victime.
00:59:57 - Non mais pardon, je voulais être amoureuse...
00:59:59 - Non, attendez, donc fini.
01:00:01 Dans ce moment de tension la plus absolue,
01:00:03 on se retrouve avec
01:00:05 un ministre de l'Intérieur
01:00:07 qui, très fier de lui, un coq comme ça,
01:00:09 arrive devant les médias et dit
01:00:11 "On va mobiliser 15 000 membres des forces de l'ordre".
01:00:13 15 000 membres des forces de l'ordre
01:00:15 face à des millions de personnes.
01:00:17 Quelle est leur capacité réelle
01:00:19 à endiguer un mouvement qui se serait décidé
01:00:21 à devenir insurrectionnel ?
01:00:23 Évidemment, si c'est pour cadrer
01:00:25 une manifestation qui va de République à Nation,
01:00:27 ça, je peux vous assurer que c'est assez facile.
01:00:29 En effet, il suffit de bloquer
01:00:31 de deux côtés sur chaque croisement
01:00:33 et vous les amenez à bon port avec quelques coups
01:00:35 de lacrymogène, de matraque et autres,
01:00:37 ça marche très bien. Par contre,
01:00:39 dès le moment que vous avez, comme c'est dans le cas
01:00:41 de la République, dans ce texte,
01:00:43 au total, une centaine de lieux
01:00:45 qui eux-mêmes se diffractent,
01:00:47 donc plusieurs centaines d'endroits à protéger
01:00:49 en même temps, dans un contexte révolutionnaire
01:00:51 ou insurrectionnel, c'est-à-dire où vous avez à la fois
01:00:53 des manifestations populaires massives,
01:00:55 disons type gilets jaunes, et en même temps
01:00:57 des gens qui, dans des petits groupuscules,
01:00:59 6-8 personnes, c'est pas plus que ça,
01:01:01 commencent, dans l'ensemble du territoire,
01:01:03 à aller à tel endroit, à tel endroit.
01:01:05 Et d'autres, je trouve, qui vont provoquer
01:01:07 un sabotage ici, ainsi de suite.
01:01:09 Ils sont finis. Donc mon pari,
01:01:11 c'est, évidemment, conscient de la difficulté
01:01:13 que vous soulevez, c'est que la diffraction
01:01:15 que ça va produire va, en fait, au contraire,
01:01:17 les déstabiliser. Et que la meilleure façon
01:01:19 de les déstabiliser, c'est d'en amont
01:01:21 créer une sorte de rizomatique,
01:01:23 comme ça, extraordinairement large,
01:01:25 qui, en fait, ils peuvent pas mettre
01:01:27 un policier ou une brigade derrière
01:01:29 chaque endroit, vous voyez ? - Non, mais vous dites, par exemple, à un moment,
01:01:31 "Là, y a qu'un seul grillage." Je sais plus c'est quel ministère
01:01:33 ou quel truc, "Y a qu'un seul grillage." "C'est facile de passer
01:01:35 parce qu'y a qu'un seul grillage." Bah, ils savent, ils vont dire, "Ah bah oui, c'est vrai,
01:01:37 c'est pas bête, y a qu'un seul grillage." - Oui, alors, s'ils sont intelligents et s'ils ont
01:01:39 les moyens, en effet, ils vont aller sécuriser chacun des gens.
01:01:41 - Pas si de bête, surtout avec, vous voyez,
01:01:43 vous savez sans doute ce qu'ils sont en train de faire avec les Jeux Olympiques,
01:01:45 ça veut dire mettre en face la reconnaissance faciale,
01:01:47 etc., et donc prévoir plus
01:01:49 de répression et plus de systèmes automatisés. - En effet.
01:01:51 - Lorsque vous dites, "Y a qu'un seul grillage, donc c'est facile de rentrer."
01:01:53 C'est pas une question de combien il y en aura. - On va prendre un exemple.
01:01:55 - J'en ai pris un au hasard. - Oui, mais vous,
01:01:57 au hasard, prenez le mien, celui où vous disiez, "Y a qu'un seul grillage."
01:01:59 - Non, mais parce que je me souviens plus lequel c'est, mais
01:02:01 ça revient au même, je pense. "Le point de vulnérabilité ciblable sur
01:02:03 l'air terre, Normandie-Sud, étant les postes en Carville-Seine-Nord
01:02:05 et Marais..." Bon, ça, c'est au fond.
01:02:07 Et, pardon, "Marais-Verniers-Seine-Sud."
01:02:09 Peut-être qu'il y a quelqu'un qui nous écoute qui va dire, "Ah tiens,
01:02:11 ça m'intéresse, c'est près de chez moi." Peut-être qu'ils vont
01:02:13 pouvoir sécuriser celui-là. Mais si vous lisez
01:02:15 avec un peu de curiosité,
01:02:17 d'intelligence, ce texte, vous allez, à partir
01:02:19 du point d'indication
01:02:21 que j'ai donné ici, le poste
01:02:23 de pilotage ou le container de maraînage
01:02:25 qui correspond en effet à cet endroit-là,
01:02:27 vous dire, "Ah tiens, mais est-ce qu'il n'y en a pas un autre
01:02:29 qui soit près de chez moi ?" - Alors du coup, vous n'allez pas
01:02:31 au bout du truc. Parce que là, vous le dites là, donc c'est bien
01:02:33 pour ceux qui regardent. Mais ça, vous ne l'avez pas écrit.
01:02:35 - J'en ai donné, encore une fois, comme on disait,
01:02:37 une centaine, mais c'est ce que je disais sur le fait qu'en fait,
01:02:39 derrière, ça se démultiplie.
01:02:41 En fait, il y en a plusieurs centaines, pas ricochées,
01:02:43 à partir de cette base que j'ai donnée ici
01:02:45 et qui, à mon avis, sont facilement trouvables pour ceux qui...
01:02:47 Donc, il est... - Si, il va faire
01:02:49 un cadastre de tous les points clés
01:02:51 de l'aéroport de tous les marchés.
01:02:53 - L'idée, c'est de dire
01:02:55 quels sont les points de vulnérabilité de façon
01:02:57 systémique, au sens structurellement parlant,
01:02:59 pour faire tenir un pouvoir, pour alimenter, par exemple...
01:03:01 - J'aimerais qu'on n'aborde pas trop, quand même, ça va être l'objet du second débat.
01:03:03 J'aimerais revenir à l'influence de la France.
01:03:05 C'était ça, un petit peu, au début, le sujet du débat.
01:03:07 - Oui, mais parce que c'est une question intéressante.
01:03:09 Par exemple, quand vous arrivez à identifier les endroits
01:03:11 qui alimentent en énergie, en eau et compagnie
01:03:13 les beaux quartiers, les ministères parisiens,
01:03:15 et qui sont, en fait, à des dizaines de kilomètres de là-bas,
01:03:17 c'est que vous n'avez pas besoin de vous retrouver
01:03:19 coincé dans le triangle d'or parisien pour, en effet,
01:03:21 produire un effet, eh bien, ce point-là,
01:03:23 en fait, il consiste
01:03:25 en général, déjà, en une succession de points
01:03:27 parce que c'est toute une... Soit des canalisations,
01:03:29 soit des oleoducs et compagnie.
01:03:31 Donc, déjà, c'est compliqué à protéger
01:03:33 dans son ensemble. C'est des points qui ne peuvent
01:03:35 pas être protégés en permanence pour différentes raisons
01:03:37 parce qu'il n'y a pas de structure autour, parce que c'est au milieu
01:03:39 de la Cambrousse et ainsi de suite. Et donc, surtout,
01:03:41 aussi, c'est le dernier point, vous créez
01:03:43 une forme de tremblement en face, en se disant
01:03:45 "Putain, s'il faut qu'on se mette à couvrir chaque..."
01:03:48 Par contre, ce à quoi j'appelle, c'est à faire attention
01:03:50 à la bêtise qui est celle
01:03:52 des apélistes, donc de mes copains
01:03:54 du comité Invisible et compagnie, qui consiste à dire
01:03:56 "Le dimanche après, on s'embête avec ma copine,
01:03:58 on va prendre une voiture et on va foutre un truc
01:04:00 sur un catenaire pour arrêter le trafic SNCF
01:04:02 avec pour résultat d'embêter 500 personnes
01:04:04 et de s'en tenir là
01:04:06 parce qu'évidemment c'est réparé dans les 48 heures."
01:04:08 Non, tout ça c'est déjà à préparer, à réfléchir
01:04:10 en amont, et c'est dans un cadre
01:04:12 de mouvement populaire large, dans un moment
01:04:14 où justement on se retrouve potentiellement à un moment insurrectionnel,
01:04:16 cette fois, encore une fois, être prêt.
01:04:18 Ça ne veut pas dire qu'il faut le faire et ainsi de suite,
01:04:20 que ce sera nécessaire de le faire, mais être prêt
01:04:22 à potentiellement pouvoir le faire. - Juste, pour
01:04:24 clore cette première partie,
01:04:26 enfin ce premier débat, avant de revenir au second débat
01:04:28 où on abordera plus en détail
01:04:30 le sujet que vous abordez justement,
01:04:32 est-ce que vous pensez comme Éric Zemmour que la France
01:04:34 elle est en train de disparaître sur tous les plans, en gros ?
01:04:36 - Alors pas du tout pour la même raison qu'Éric Zemmour,
01:04:38 voire de façon opposée,
01:04:40 mais...
01:04:42 - Vous faites le même constat, mais pas pour la même raison.
01:04:44 - Ce qu'on note sur l'Afrique de l'Ouest, pour en revenir,
01:04:46 parce que j'ai passé beaucoup de temps dessus, c'est non seulement
01:04:48 un effondrement de l'influence directe et compagnie, mais c'est aussi
01:04:50 tout simplement un effondrement du français,
01:04:52 de la francophonie.
01:04:54 Et ça c'est des signes qui ne trompent pas, c'est quand vous vous retrouvez
01:04:56 non plus seulement sur "Bolloré a vendu
01:04:58 ses ports en Afrique de l'Ouest", on peut être content, pas content,
01:05:00 peu importe, il y a une perte d'influence pratique,
01:05:02 c'est derrière un rapport
01:05:04 culturel, une distanciation culturelle
01:05:06 croissante, qui elle est le symptôme,
01:05:08 le dernier symptôme, c'est-à-dire que vous êtes
01:05:10 vraiment au bout du processus lorsque vous en arrivez là.
01:05:12 Et ça on est en train de le noter de façon
01:05:14 croissante, et à mon sens
01:05:16 de façon désolante, parce que ça s'accompagne d'une
01:05:18 uniformisation, parce que derrière c'est les États-Unis
01:05:20 qui récupèrent une partie de l'influence, parce que les Russes
01:05:22 ils envoient quelques mercenaires pour essayer de récupérer
01:05:24 un bout du morceau,
01:05:26 en payant quelques influenceurs, mais ça
01:05:28 produit pas d'effet d'échange culturel
01:05:30 et compagnie, et c'est pour ça que quelqu'un comme
01:05:32 Sonko au Sénégal,
01:05:34 c'est pour ça que j'ai accepté de prendre sa défense, mais aussi
01:05:36 ce que vous disiez sur "on a les dirigeants qui nous méritent",
01:05:38 que l'on mérite,
01:05:40 les Sénégalais nous donnent
01:05:42 à mon sens au quotidien aujourd'hui, une
01:05:44 grande leçon, parce que, pourquoi ? Ils ont été
01:05:46 capables de mener à bien des révoltes
01:05:48 extraordinaires pour essayer de protéger leurs candidats,
01:05:50 pour essayer de protéger sa capacité
01:05:52 à les représenter, et donc à partir de là porter leurs aspirations,
01:05:54 il a un discours souverainiste
01:05:56 qui est mesuré, c'est-à-dire
01:05:58 qu'il est pas contre la France,
01:06:00 il est pas pour la Russie, ou quoi que ce soit,
01:06:02 il essaie juste de permettre au Sénégal
01:06:04 de profiter de cette nouvelle donne,
01:06:06 et il est dans une situation où
01:06:08 les gens ont compris qu'il était
01:06:10 partagément montré supérieur, - Il a eu le pouvoir de lancer, je crois,
01:06:12 une affaire de viol aussi, - De viol en 2021,
01:06:14 - Je crois même qu'il a fait de la prison en faisant ça,
01:06:16 - Et ça a provoqué des manifestations,
01:06:18 - Une manifestation énorme de jeunes, - 14 personnes sont
01:06:20 mortes, parce qu'il y a eu des tirs à balles réelles,
01:06:22 et les gens ont continué à manifester,
01:06:24 et ce niveau de courage, ce niveau de courage
01:06:26 qui dit "on ne lâche pas", et on ne lâche pas celui
01:06:28 qui est en train de s'exposer pour nous, de prendre des risques pour nous,
01:06:30 parce qu'il est en train de porter, ça c'est une leçon
01:06:32 que l'on doit intégrer, par rapport en effet
01:06:34 à cette forme de passivité que vous décriviez,
01:06:36 de renoncement qu'il peut y avoir, ou de distanciation
01:06:38 par rapport au politique, où on sent peut-être qu'il y a pas,
01:06:40 on a pas pris conscience,
01:06:42 et c'est là où je suis en désaccord avec vous,
01:06:44 on a pas pris conscience de l'enjeu existentiel encore,
01:06:46 c'est pas qu'il n'existe pas, c'est qu'on est dans une situation
01:06:48 où les français ne se rendent pas compte qu'ils sont
01:06:50 au point de se retrouver dans une situation d'assassinat.
01:06:52 – La vie de la fin intervient pour ce que vous dîtes.
01:06:54 – Moi je pense que c'est dramatique dans ce cas-ci,
01:06:56 effectivement, après tout ce que les différents peuples en question,
01:06:59 c'est-à-dire les différents peuples évoqués dans nos débats,
01:07:01 c'est-à-dire le peuple français ou le peuple africain,
01:07:03 enfin je ne veux pas trop généraliser pour l'Afrique,
01:07:05 parce que l'Afrique c'est littéralement un continent,
01:07:07 on compare à la France qui est un pays,
01:07:09 c'est ça le drame, c'est-à-dire qu'à partir du moment
01:07:11 où vous subissez un certain nombre de problèmes,
01:07:13 que ce soit économique, social, et j'en passe,
01:07:15 violence et autres, tout ce que ça englobe en fait dans le quotidien,
01:07:18 et que vous ne réussissez pas à prendre conscience,
01:07:21 pour moi je ne sais pas quel électrochoc il faut en fait
01:07:23 pour vous faire prendre conscience.
01:07:25 Et maintenant, quand effectue…
01:07:27 – Vous pensez que ce livre il va participer ?
01:07:29 – Non, non, non, non.
01:07:31 – Ça concerne les français, c'est différent.
01:07:33 – Non, ça c'est des instruments, c'est pas des conscientisations.
01:07:35 – Et pour parler du déclassement de la France, en effet,
01:07:37 je pense que le fait justement de ne pas avoir démantelé
01:07:41 les mensonges qui avaient été dits, d'avoir laissé fait,
01:07:44 parce que justement, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
01:07:48 mais d'une certaine manière vous contribuez aussi à ce que,
01:07:50 avec le discours de "ils ont pillé ci, ils ont pillé ça",
01:07:53 vous contribuez aussi à une certaine culpabilisation des français.
01:07:56 Au juste, ce n'est pas que la France en tant que place géographique
01:07:59 qui est détestée, mais littéralement toute personne
01:08:02 qui a une carte d'identité nationale française et qui est français.
01:08:05 Et ça, même quand on parle, même quand on se retrouve ailleurs,
01:08:09 et donc la question est de savoir, est-ce qu'effectivement,
01:08:12 il ne fallait pas, pour la France en général,
01:08:16 essayer de modifier la structure du discours pour amener les gens,
01:08:21 non pas à s'attarder dans l'histoire, mais à voir une espèce d'avenir,
01:08:26 pas en tant que, je ne sais pas moi, colon et colonisée,
01:08:29 mais en tant que partenaire, par exemple.
01:08:31 – Et ça c'est une clarification qui est très importante à deux niveaux.
01:08:35 C'est très important d'une part parce que justement,
01:08:37 ce qu'on essaie de faire par exemple avec Sonko, avec Emiseba,
01:08:40 avec toute une série de personnes qui se battent,
01:08:42 que ce soit sur le continent africain ou ailleurs,
01:08:44 je pourrais parler du travail qu'on fait avec l'Espagne,
01:08:46 avec des pays d'Europe et ainsi de suite, c'est l'idée de se dire,
01:08:48 ok, comment est-ce qu'on sort de ces rapports entre élites
01:08:51 dont ne profitent ni les populations françaises,
01:08:54 ni les populations des pays étrangers avec lesquels la France fait alliance,
01:08:59 en tout cas avec leurs élites.
01:09:00 C'est-à-dire qu'on a le pillage, parce que moi je considère que c'est un pillage,
01:09:03 qui a été mis en œuvre par la France pendant un certain nombre de siècles,
01:09:06 pardonnez-moi, Bordeaux, Nantes, c'est quand même inscrit muséalement,
01:09:11 c'est-à-dire que les bâtiments du centre de ces deux villes
01:09:15 sont le fruit des ressources qui ont été tirées non seulement de la colonisation,
01:09:19 non pas tant de la colonisation, mais de l'esclavage
01:09:21 et donc de la destruction de millions et de dizaines de millions de personnes.
01:09:24 – Peut-être, mais la France ne s'arrête pas à Bordeaux et Nantes.
01:09:26 – Voilà, et c'est ce que j'allais dire.
01:09:27 Par contre, c'est les bourgeoisies de ces pays, de ces territoires,
01:09:32 qui ont bénéficié de cette traite,
01:09:34 qui ont bénéficié de ces mécanismes de pillage.
01:09:36 Et les Français, notamment les Gilets jaunes,
01:09:38 aujourd'hui sont dans une lutte de résistance à ce pillage,
01:09:41 de la même façon que les populations d'autres pays avec lesquels il faut qu'on s'allie
01:09:45 sont en résistance par rapport à ces élites qui sont en train d'essayer de créer des pressions.
01:09:49 Et c'est comme ça qu'on sort du discours victimaire,
01:09:51 c'est comme ça qu'on sort du discours sur la culpabilisation et ainsi de suite,
01:09:54 et qu'on rentre dans un rapport de force, où on se dit maintenant on s'émancipe,
01:09:57 on arrête avec ces mécanismes où on va tirer profit grâce à tel multinational,
01:10:01 on va essayer de piller un peu ce qui va permettre de redistribuer aux actionnaires français.
01:10:04 Non, on sort de là et on se dit comment est-ce qu'on se resouverainise chacun,
01:10:07 comment est-ce qu'on recrée des alliances peuple à peuple,
01:10:09 comment est-ce qu'on évite de tenter de faire de l'un l'esclave de l'autre,
01:10:12 et au contraire on essaie de se renforcer mutuellement à travers des alliances culturelles,
01:10:15 notamment, c'est-à-dire que notre espace naturel,
01:10:17 c'est l'espace qui a été, pour des bonnes ou des mauvaises raisons,
01:10:19 un espace francophone, qui reste culturellement lié à nous d'une façon ou d'une autre.
01:10:22 C'est pour ça que quand vous avez la chance, et c'est l'erreur de l'Élysée,
01:10:25 parce que l'Élysée avait envoyé une délégation au Sénégal, trois jours avant ma venue,
01:10:29 pour convaincre Macky Sall, le président, de me faire expulser à mon arrivée,
01:10:32 parce qu'ils avaient peur de la rentrée.
01:10:34 – Ah vous croyez que ça va rentrer ?
01:10:35 – Non, je crois, ça a été dit et éprouvé par la presse locale,
01:10:37 et évidemment par mes clients qui m'ont donné tous les éléments là-dessus.
01:10:40 Et donc, pourquoi est-ce qu'ils sont dans cette situation-là ?
01:10:43 Parce qu'ils voient bien, ils se trompent complètement,
01:10:45 ils ne voient pas que Sonko, en l'occurrence ce candidat,
01:10:47 c'est pour vous donner un exemple, on a l'impression qu'il n'est pas du Sénégal.
01:10:49 – Pourquoi vous avez peur de l'Élysée ?
01:10:51 – On a des échanges entre l'Élysée et ces gens-là, qui disent,
01:10:54 "Attention, ne rentrez pas avocat comme celui-ci",
01:10:57 ou comme sur mon instruction, on va revenir sur…
01:10:59 Vous avez un texte, mon histoire de viol par exemple,
01:11:01 où vous avez quand même un bouquin publié par mes arcs ennemis,
01:11:04 c'est-à-dire les journalistes du Point et du Parisien,
01:11:06 qui expliquent être allés rencontrer la concierge de justice,
01:11:08 elle s'appelle Ministère de l'Injustice, c'est chez Grasset,
01:11:10 donc un éditeur qui n'est pas complotiste,
01:11:12 qui n'est pas susceptible de mettre favorable, et ils disent…
01:11:14 – Non, il est même au cœur de complot de redire ça.
01:11:16 – Donc ils vont voir la concierge de justice de Macron à l'Élysée, Hélène Davaud,
01:11:22 et elle leur dit qu'elle a été informée en amont de ma mise en examen.
01:11:27 Et que c'est évidemment elle qui a servi de source pour le rendre public à tout le monde,
01:11:30 mise en examen qui ne peut qu'être décidée
01:11:32 par un juge d'instruction théoriquement indépendant,
01:11:35 et une fois qu'il a entendu, la personne concernée.
01:11:37 Et donc là, l'Élysée est informée en amont de cette audition,
01:11:39 de cette décision, que je vais être mise en examen.
01:11:42 Donc savoir si l'Élysée s'intéresse à moi ou pas,
01:11:44 je pense que la question, franchement, elle est presque déplacée
01:11:46 dans les circonstances telles qu'elles existent aujourd'hui.
01:11:49 – En tout cas, on clôt ce premier débat, avant d'aborder le second,
01:11:52 justement, on va parler de sujets explosifs, donc de prendre et exercer le pouvoir.
01:11:55 On termine avec ces caricatures, ce premier débat.
01:11:57 Dignas, donc tout d'abord la première, elle vous concerne, vous, Juan Branco,
01:12:01 bien armé contre l'oligarchie mondialiste,
01:12:03 il est de retour sur Bistro Liberté, Branco 2, prêt à faire la révolution.
01:12:08 – Révolution capillaire, assez fort.
01:12:10 – On me dit dans l'oreillette que c'est pas dans tous les sens.
01:12:13 – Après les critiques de style.
01:12:14 Greg Tabibian, le déclassement de la France le met en pétard, je suis pas content.
01:12:18 Bravo, on peut l'applaudir, Ignace au passage.
01:12:20 Mike Bomski, le plus franc chouillard des Polonais.
01:12:25 Eh oui, parce que c'est vrai, tu es d'origine polonaise,
01:12:27 on a trop tendance à l'oublier.
01:12:28 Greg m'a donné des cours d'intégration avec le verre, évidemment.
01:12:32 Ah, mais tu bois de l'eau aujourd'hui.
01:12:33 Charles Mathieu, je crois que Greg n'a plus de vin.
01:12:36 Éric Morin, il ne cesse de revendiquer notre identité sur Bistro Liberté.
01:12:39 Et je commence à avoir de la bouteille, merci Ignace.
01:12:43 Stella Akamga, haute en couleur pour défendre celle de la France.
01:12:48 Joli, pour toi Stella.
01:12:50 Et enfin, Dylan Slama veut la protection de nos frontières contre l'invasion comorienne.
01:12:54 Je suis prêt à mouiller le maillot.
01:12:57 Joli, aussi. Voilà pour vous, voilà. Merci beaucoup.
01:13:00 On applaudit Ignace, on se retrouve dans un instant pour l'interview confession.
01:13:03 [Générique]
01:13:07 Alors, l'interview confession, on peut applaudir en effet, bien sûr, Ignace et tout le public encore ici présent.
01:13:14 Alors c'est très simple, des questions très courtes, des réponses tout aussi courtes, d'autant qu'on est un petit peu à la bourre.
01:13:20 Première question.
01:13:21 Quel personnage historique aimeriez-vous être ?
01:13:25 Wouah, vous me posez une question.
01:13:27 En plus, vous me prenez de but en blanc.
01:13:29 Moi, j'ai un grand respect pour les figures insurrectionnelles ou révolutionnaires qui ont notamment participé...
01:13:34 Ça par exemple.
01:13:36 À l'émancipation d'un certain nombre de peuples.
01:13:39 Donc il y a Blanqui en France au XIXe siècle, il y a des figures beaucoup plus radicales que celles qui font le plus consensus,
01:13:45 comme Malcolm X ou un certain nombre de Black Panthers aux États-Unis,
01:13:47 qui ont eu beaucoup, beaucoup de courage, je pense, dans une période qui était particulièrement difficile,
01:13:51 notamment parce qu'on leur opposait des figures plus consensuelles pour essayer de les écraser,
01:13:56 et parce que par ailleurs, ils faisaient l'objet d'une répression contournée, justement, d'appareils de renseignement, ainsi de suite.
01:14:02 C'est très intéressant de lire leur mémoire, parce qu'on voit l'énergie qu'ils doivent mettre pour faire face à des accusations
01:14:07 toutes plus loufoques les unes que les autres, et comment ça les divertit peu à peu de la lutte.
01:14:11 Ça fait qu'une grande partie de leurs interventions tournent autour d'eux, au lieu des enjeux de fond qu'ils...
01:14:15 Et ça, c'est quelque chose que j'ai connu avec Julian Assange, qui est particulièrement délétère,
01:14:18 parce que du coup, derrière, les gens commencent à dire "Ah oui, mais il a un égo extraordinaire, parce qu'il n'arrête pas de parler de lui",
01:14:22 alors qu'en fait, vous êtes juste en train d'essayer de réagir, de répondre et de rétablir un minimum de votre dignité.
01:14:25 Et ça, en fait, ça vous isole, ça vous enferme, et c'est très compliqué d'éviter ce genre de manœuvre.
01:14:31 Deuxième question.
01:14:32 On va reprendre "La Misérable", parce que vraiment, ça joue une fonction de...
01:14:43 J'invite vraiment tout le monde à le lire, parce qu'on a l'impression qu'on sait de quoi il s'agit, on a l'impression...
01:14:47 Et en fait, quand on plonge dans cette prose, sa radicalité, sa beauté, et à la fois son actualité,
01:14:53 franchement, c'est... Donc lisez Victor Hugo, même si ça a l'air complètement dépassé.
01:14:58 Écoutez-le en livre audio, parce que je sais que c'est de plus en plus difficile d'avoir l'attention suffisante pour le lire,
01:15:02 et ça peut être une solution pour ceux qui n'ont pas pris un livre depuis longtemps.
01:15:05 Troisième question.
01:15:06 L'hypocrisie, vraiment. L'absence de rapport à la sincérité et à forcer ou à la vérité.
01:15:19 Quelqu'un en particulier vous a déçu à ce sujet-là ?
01:15:22 C'est permanent. Dans une situation comme la mienne, vous êtes toujours confronté à...
01:15:26 Par exemple, c'est vraiment anodin, mais c'est assez révélateur.
01:15:29 Le monde diplomatique devait faire paraître une recension sur le texte, ils avaient adoré, ils devaient faire une pleine page et compagnie,
01:15:35 et ils n'ont même pas osé nous prévenir que finalement, ils avaient dû renoncer.
01:15:38 Donc c'est des petites choses comme ça, mais qui forment la lueideur du quotidien dans ces moments-là,
01:15:43 et qui, tout simplement, vous dégoûtent un peu avant que d'autres rencontres vous permettent de respirer un peu.
01:15:51 Allez, avant-dernière question.
01:15:52 Alors, on en avait parlé la dernière fois, donc j'ai peur d'avoir la mauvaise réponse, mais il y en a plein.
01:16:02 Mais je pense que les rencontres amoureuses sont fondamentales, jouent des rôles extraordinaires.
01:16:08 Je pense qu'avoir été accusé de viol par une femme avec qui je m'étais partagé en douceur, en confiance,
01:16:14 avec qui je m'étais ouvert dans mon intimité, qui avait passé la nuit avec moi,
01:16:19 avait dormi à mes côtés et est parti le lendemain en m'embrassant,
01:16:22 pour le surlendemain m'accuser de ça, je pense que c'est quelque chose qui m'a marqué et que je n'oublierai jamais.
01:16:31 Dernière question.
01:16:32 Si je tiens jusque-là...
01:16:41 Je vois Stella qui rigole.
01:16:42 À vos côtés ?
01:16:44 Avec son livre, moi je dirais en prison.
01:16:48 Avec Julien.
01:16:49 Le plus proche possible de vous.
01:16:51 C'est tout ce que je peux répondre aujourd'hui.
01:16:53 Eh bien écoutez, en tout cas, on vous applaudit.
01:16:57 On se retrouve dans un instant pour le second et dernier débat de la soirée.
01:17:01 Comment et par qui est exercé le pouvoir ?
01:17:06 Qui gouverne réellement en France ?
01:17:08 Pourquoi et comment prendre le pouvoir ?
01:17:11 Solitude et narcissisme sont-ils les caractéristiques de l'exercice du pouvoir ?
01:17:17 Voilà, alors ça y est, nous y sommes.
01:17:25 Ce second débat qui promet, je pense, d'être particulièrement animé, parce que ça je le vois, les sociétaires n'en peuvent plus.
01:17:34 Ils ont envie de vous harceler de questions, donc ils recouperaient évidemment très largement votre dernier livre intitulé "On le rappelle",
01:17:40 donc coup d'État aux éditions, donc au diable veau vert.
01:17:43 Alors la première question que j'ai envie de vous poser dans ce second débat, elle est très large, je crois, de Branco.
01:17:47 Qui gouverne réellement en France aujourd'hui ?
01:17:49 Le président de la République, est-ce qu'il a encore un réel pouvoir d'influence sur les politiques menées ?
01:17:54 Il y a un énorme, un immense pouvoir, comme on peut le voir, parce qu'il arrive à faire travailler toute une société,
01:18:01 deux ans le plus, sur une décision qu'il a prise seul dans son coin.
01:18:06 Par contre, c'est un pouvoir qui lui est délégué, à la fois par la passivité du peuple français en rapport à lui,
01:18:12 et aussi également par toutes les forces qu'il va coaguler, qu'il va essayer de concentrer.
01:18:16 C'est quelque chose que j'avais mis dans mon texte contre Macron,
01:18:20 qui était une sorte de tentative d'interprétation anthropologique de ce qui allait amener...
01:18:25 J'annonçais en fait la violence de Macron en juillet 2017 dans ce texte,
01:18:28 et qui pour moi était le fruit d'un incapacité à comprendre sa fonction,
01:18:31 c'est-à-dire non pas un homme tout puissant, capable de trancher sur tout et d'orienter la société là où il voulait,
01:18:37 mais au contraire, dans la Ve République, quelqu'un qui est censé concentrer un consensus à travers des alliances de pouvoir et ainsi de suite.
01:18:44 En tout cas, pardon, je me demande quand vous allez en mettre dans ce nouveau texte, les choses sont claires,
01:18:47 vous allez clairement à une véritable insurrection.
01:18:50 Moi j'aimerais avoir le regard des sociétaires sur cet appel au coup d'État autour de ce bistro.
01:18:54 D'abord, est-ce que c'est pas un peu border ?
01:18:57 Non mais c'est pas border. En réalité, l'insurrection, elle est légale lorsque vous la gagnez.
01:19:03 Lorsque vous gagnez un combat, c'est légal.
01:19:06 Ah tu sais jamais ce que gagner avant de le perdre.
01:19:08 Si M. Macron la perd, elle sera considérée comme illégale.
01:19:11 Le droit est l'instrument du politique, toujours.
01:19:13 J'imagine que vous la connaissez, mais il y a eu un très célèbre article de la déclaration de 1793,
01:19:19 qui dit de mémoire "Lorsque le peuple est menacé, alors l'insurrection devient le plus inscriptible des devoirs", etc.
01:19:26 C'est très beau, ce n'est pas dans notre droit français, mais c'est une belle déclaration.
01:19:29 On nous promettait la guerre civile quoi.
01:19:30 Bloc de constitualité disons.
01:19:31 Non mais c'est pas la guerre civile.
01:19:32 C'est un dialogue de juristes.
01:19:33 Mais pas du tout, on est dans une situation de guerre civile larvée.
01:19:36 Comment on prend le pouvoir aujourd'hui en République ?
01:19:38 On le prend le pouvoir soit par l'élection, mais malheureusement l'élection est pipée.
01:19:43 Pourquoi est-ce qu'elle est pipée ?
01:19:44 Non mais toi tu crains pas le retour de la violence tout court, même en politique.
01:19:47 Attends, mais pourquoi pas ?
01:19:48 Parce que je vais vous dire une chose.
01:19:49 L'élection, c'est, il faut avoir au moins 15 millions d'euros de budget, déjà.
01:19:55 Deuxième chose, il faut venir des partis, parce que la constitution est faite pour que ce soit la droite ou la gauche
01:20:01 ou le centre de gouvernement qui soit élu.
01:20:04 Donc il faut faire partie de ces partis pour avoir aussi les 500 signatures.
01:20:09 Aujourd'hui pour avoir les 500 signatures c'est quasi impossible parce que les maires sont tenus par les agglomérations et les communautés de communes.
01:20:16 Ils ont fait que c'est plus anonyme.
01:20:17 Voilà, ensuite, pour faire une campagne il faut être connu, il faut avoir une notoriété auprès du grand public.
01:20:22 Et malheureusement, les médias ne la donnent pas.
01:20:26 Parce qu'ils parlent de cette fameuse équité, mais il n'y a pas d'égalité de temps de parole.
01:20:31 Donc les candidats qui se présentent, type Asselineau, des gens comme ça, ne sont pas connus du grand public.
01:20:37 Parce qu'ils n'ont pas d'égalité de temps de parole avec les gros candidats.
01:20:41 L'égalité ne vient que 15 jours.
01:20:43 Donc en réalité, l'élection, c'est comme si vous, vous êtes le Red Star, vous jouez à 5 joueurs.
01:20:48 - Il y a des règles. - Attendez, attendez.
01:20:49 Et que vous jouez face au Real Madrid qui eux sont 11.
01:20:52 Donc vous ne pouvez pas gagner que votre Red Star à 5 contre...
01:20:56 - Ilan Slamard. - Juste, je réponds, mais ensuite j'ai une question pour Franck Branco.
01:20:59 Je trouve qu'Emmanuel Macron, pour le coup, est un contre-exemple.
01:21:01 Deux ans avant qu'il soit élu, personne ne le connaissait.
01:21:03 - Il est parti. - C'est pas un contre-exemple.
01:21:06 - Tous les médias ont mis en avant... - Deux ans avant qu'il n'était reconnu.
01:21:10 Mais pour répondre à la question des médias, il y a quelque chose qui dit...
01:21:12 - Attendez, il n'y a pas que ça. Il y a aussi le budget. J'ai parlé du budget.
01:21:14 Il a reçu son budget de 15 millions d'euros.
01:21:17 - Oui, mais vous avez dit deux choses. Vous avez dit, un, la notoriété, il n'en avait pas.
01:21:20 Deux, le parti, il n'en avait pas.
01:21:21 - En tout cas, pour Franck Branco, parce qu'à un moment, il parle justement du pouvoir des médias.
01:21:25 - Il a eu le parti avec lui. - Franck Branco parle dans son livre, par exemple,
01:21:29 du pouvoir des médias qui ont la possibilité de placer tel ou tel individu.
01:21:32 Il dit par exemple, Eric Zemmour a été placé par le bonsoir de Bolloré,
01:21:36 qui a voulu comme si c'était le fait du prince.
01:21:38 Alors, ce n'est même pas la question du résultat.
01:21:39 C'est aussi la question que, avant d'être placé, c'est quelqu'un qui vend énormément.
01:21:43 Et donc, il y avait un soutien populaire de par les audiences et de par aussi les ventes.
01:21:48 - Pas du tout. Il y avait un million et demi de personnes qui le regardaient.
01:21:51 Ce n'est pas quelqu'un d'audience.
01:21:53 - Il a muté par France, mais qu'on aime ou pas, il a muté par France.
01:21:55 - Pourquoi je vous dis une chose ?
01:21:56 - Vous voulez que je vous dise une chose ?
01:21:57 - Moi, je veux parler à Franck Branco, j'ai quelque chose à dire par rapport à son livre.
01:21:59 - Je connais des militants reconquêtes de Bretagne, par exemple,
01:22:03 qui allaient tracter pour Eric Zemmour.
01:22:05 Et en Bretagne, on disait, mais c'est qui ce gars-là ?
01:22:07 - Mais c'est normal !
01:22:08 - Non, on connaît pas la pleuvaine.
01:22:09 - Alors, ça y est, excusez-moi.
01:22:10 Non, non, je vous ai tous écoutés.
01:22:12 Mais à un moment donné, prenez un paquet de mouchoirs et donnez un mic, en fait.
01:22:15 Parce que si je comprends bien, le mec est en train de pleurer.
01:22:17 Parce qu'on ne connaît pas X ou Y candidats.
01:22:20 Mais c'est normal, tout ce qui se passe à Paris, généralement, ne sort pas de Paris.
01:22:24 - C'est pour ça que moi, je dis qu'il faut sortir.
01:22:27 - C'est pour ça que...
01:22:28 - C'est pour ça que je dis que c'est normal, il faut se lever.
01:22:29 - Laisse-moi terminer, s'il vous plaît.
01:22:30 C'est pour ça que le programme à la base d'Eric Zemmour
01:22:33 ne parlait pas à quelqu'un qui vit dans le funictaire.
01:22:35 Eric Zemmour, il va parler de grands emplacements parce qu'il vit dans Paris.
01:22:38 - Non, je suis désolée, c'est pas du tout...
01:22:40 Non, encore une fois, on parle...
01:22:41 - Il faut aller dans Rennes.
01:22:42 - Laisse-moi terminer, s'il vous plaît.
01:22:43 Laisse-moi terminer, on parle de la dose qui fait le poison.
01:22:46 Un mec du funictaire, il va voir 2-3 Noirs et 2 Arabes dans sa communauté.
01:22:51 Ce ne sera pas la même chose qu'un Parisien qui vit dans Paris et qui...
01:22:54 - Non, mais c'est faux, ça.
01:22:55 - Non, donc encore une fois...
01:22:56 - Tu ne connais pas la Provence.
01:22:57 - Si, contrairement à toi, peut-être, j'ai fait beaucoup de bilans.
01:23:01 Tu ne peux pas me dire ça.
01:23:03 Moi, tous les week-ends, pendant un an...
01:23:05 - Tu ne connais pas la Provence.
01:23:06 - Pendant un an, tous les week-ends, il y a une Provence, moi, sur ce sujet-là.
01:23:10 - J'ai probablement fait plus de victoire.
01:23:12 - Vous avez même réussi à faire Erwan Banco.
01:23:13 - C'est sûr.
01:23:14 - Non, allez, ça, je m'en bilance la main.
01:23:16 - Il suffit de dire du bien de Macron et des mots, on est sûr de se faire tapeter.
01:23:19 Moi, j'ai une question pour Erwan Banco sur ce sujet-là,
01:23:20 qui rassemble à la fois la question des médias et à la fois aussi peut-être la question du pouvoir.
01:23:24 Moi, je pense que le pouvoir, il est dans les mots.
01:23:25 Et vous l'avez bien compris, parce que vous avez une phrase avec laquelle je suis totalement d'accord, page 82.
01:23:29 « Dire de quelqu'un qu'il est républicain » revient aujourd'hui à dire qu'il est « des nôtres ».
01:23:32 Voilà, donc c'est une espèce de mot, on adoube quelqu'un...
01:23:35 - Et puis la phrase est bien écrite.
01:23:36 - On adoube quelqu'un, je l'ai bien compris.
01:23:37 Sauf s'il va me dire dans deux minutes qu'en fait, ça veut dire l'inverse.
01:23:39 Mais en tout cas, cette phrase-là, je l'ai bien comprise.
01:23:41 Donc lorsqu'on dit « quelqu'un il est républicain », on l'adoube, ça veut dire qu'il est des nôtres.
01:23:45 Et je trouve qu'il y a un même mécanisme, c'est de dire aujourd'hui de quelqu'un qu'il est d'extrême gauche ou d'extrême droite, c'est l'inverse.
01:23:50 Il suffit de dire de quelqu'un qu'il est d'extrême droite ou d'extrême droite, et c'est une manière de dire qu'il n'est pas des nôtres.
01:23:54 Et là, cette fois, vous tombez dans le piège.
01:23:56 Parce qu'un peu plus tard dans le livre, vous dites « Voilà, tel média, telle personne est d'extrême droite »,
01:24:00 et vous savez très bien que qualifier, c'est disqualifier.
01:24:02 Et donc ce que vous rejetez comme un argument en disant « il faut arrêter de dire républicain par républicain parce qu'il y a une forme de manipulation »,
01:24:07 vous êtes manipulés lorsque vous-même vous dites « extrême gauche, extrême droite » pour disqualifier.
01:24:12 Donc là, vous vous faites avoir par les mots, et vous vous faites avoir au piège que vous dénoncez avec le mot « républicain »,
01:24:16 mais dans lequel vous tombez lorsque vous parlez d'extrémisme.
01:24:18 - Ronron. - Voilà, non.
01:24:21 - L'émission a beaucoup changé.
01:24:24 - Vous pensez réellement qu'il est réellement possible de reprendre le pouvoir par la force en France ?
01:24:30 - Alors, j'ai essayé de... - C'est la question.
01:24:34 - J'ai essayé de répondre à ce que j'ai entendu.
01:24:37 Je crois fondamentalement qu'une rupture révolutionnaire est possible dans ce pays si on s'organise,
01:24:44 si on arrête en effet de s'en tenir à des assertions romantiques,
01:24:47 et qu'on commence pragmatiquement à s'organiser, chacun à l'échelle,
01:24:52 et surtout si on découvre que chacun d'entre nous, même si on n'habite pas dans les beaux quartiers,
01:24:55 même si on n'habite pas dans les grandes métropoles,
01:24:57 avons à portée de main des cibles qui peuvent être identifiées, qui peuvent contribuer à cette bascule.
01:25:03 Et ça, ne serait-ce que le savoir, je pense que c'est un instrument extraordinaire d'émancipation.
01:25:08 Parce que ça nous soulage déjà psychiquement en se disant "en fait, on peut reprendre en main notre destin".
01:25:13 Et après, la question c'est "est-ce qu'on est prêt à aller jusque là ?
01:25:17 Est-ce qu'on est prêt à aller jusque ce que je propose ou suggère dans cet ouvrage ?"
01:25:20 Et ça, ça dépendra du rapport de chacun à la situation politique.
01:25:24 - Le but de l'émission, c'est pas d'éviter ces moments de guerre civile justement.
01:25:26 - Je suis convaincu que contrairement à ceux qui ont pensé qu'une réforme des retraites
01:25:30 pouvait suffire en elle-même à provoquer une insurrection, que c'est une erreur.
01:25:34 Qu'en effet, on ne fait pas la révolution juste à cause d'une réforme ponctuelle.
01:25:38 Et même si ceux qui ont commencé à brûler des poubelles et compagnie,
01:25:42 ont peut-être eu l'intuition juste sur le fait que quand il n'y a plus de possibilité de discussion,
01:25:48 il faut rétablir un rapport de force, ils se sont trompés sur à la fois les modalités
01:25:52 et sur le moment d'agir.
01:25:55 Quand vous avez une manifestation, on l'a déjà dit, mais qui va vers les marges de la capitale
01:25:58 au lieu d'aller vers les centres de pouvoir, tout ce que vous allez faire en y participant
01:26:02 ne va faire qu'à contribuer à dissiper le rapport de force.
01:26:06 - Les Gilets jaunes sont allés autour du pouvoir.
01:26:08 - Les Gilets jaunes, ils ont été 1) sur le point de provoquer une bascule,
01:26:11 et 2) eux, ils ont obtenu quelque chose.
01:26:13 - Ils ont obtenu des milliards.
01:26:15 - L'Élysée a tellement eu peur qu'ils ont créé une barrière au Foubourg Saint-Honoré,
01:26:18 c'est vrai, qu'il n'y avait pas avant, et du coup...
01:26:21 - C'est vrai.
01:26:22 - C'est une réalité.
01:26:23 - Ils ont mis une sorte de barrière, un genre de marrage avec le reste de la rue.
01:26:27 - C'est vrai, et ce qui est vrai par ailleurs, c'est qu'un hélicoptère avait été prépositionné
01:26:31 pour évacuer Emmanuel Macron la veille de l'acte IV.
01:26:34 La modalité d'accès au pouvoir, elle est insignifiante.
01:26:37 On se fiche de la façon dont on arrive au pouvoir.
01:26:39 La question, c'est est-ce que vous réussissez à produire un pouvoir
01:26:42 qui est soit représentatif, si vous croyez dans la démocratie, représentatif,
01:26:44 soit qui est redistributif, c'est-à-dire qui rend le pouvoir et la capacité de décision
01:26:48 aux populations.
01:26:49 C'est ça l'enjeu si vous êtes démocrate, si vous êtes sincèrement démocrate.
01:26:53 - Dans ce cas, où est la limite de l'insurrection ?
01:26:56 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, effectivement, je l'entends, je ne suis pas en train de vouloir
01:26:59 défendre Macron ou quoi que ce soit, moi je suis quelqu'un de régalien.
01:27:01 - Mais si elle avait un peu d'état, nos voisins, elles réagiraient comment ?
01:27:04 - C'est-à-dire qu'aujourd'hui, admettons, tout le monde est contre Macron.
01:27:07 Il faut le destituer, il faut faire une révolution.
01:27:09 On fait une révolution, on enlève Macron, et après...
01:27:11 - Mais c'est tout de même... - Attends, je prends un exemple tout bête.
01:27:13 Et après, demain, le prochain qui arrive et qui fait les choses et qu'on n'est pas d'accord,
01:27:17 on fait quoi ? Une autre révolution ? En fait, où est la limite ?
01:27:19 - Je dirais que vous l'irez en prologue. - Page 29.
01:27:20 "Cela fera justice à l'humanité, se débarrasser de nos maîtres et de leurs héritiers
01:27:23 consistera à abattre ceux qui ont construit un modèle inégalitaire
01:27:26 qui dans un premier temps aura reposé sur l'atroce et agressante dévastation de point entier de l'humanité."
01:27:30 Ok. Alors...
01:27:33 - C'est pas mal écrit, non ? - Une question.
01:27:36 J'aurais mis la virgule ailleurs. Enfin bon, bref.
01:27:38 Non, mais sérieusement, du coup...
01:27:40 Vous croyez au contrat social ?
01:27:45 Est-ce que c'est pas un mot qui est censé désigner une inversion...
01:27:50 Alors, je vais faire le gérardien, d'accord, ok, très bien.
01:27:54 Mais une inversion mimétique dans laquelle ceux qui étaient les derniers deviennent les premiers
01:27:58 - et on est perpétuellement... - La parole du Christ !
01:28:00 - Condamné exactement à refaire la même sacrifice. - A refaire les mêmes décisions.
01:28:03 Parce que la paix, on l'obtient très bien. Elle ne dure qu'un temps et ensuite on recommence.
01:28:07 Justement, une fois qu'elle est faite, la révolution,
01:28:10 comment on garantit cette fois-ci, contrairement aux 2700 fois d'avant,
01:28:14 que la bourgeoisie qui a fait la révolution ne maintient pas le pouvoir et ne le garde pas ?
01:28:18 Déjà, on ne fait pas confiance à la bourgeoisie, on ne lui donne pas les instruments de faire la révolution à notre place,
01:28:22 ça c'est quand même fondamental. On commence par la faire nous-mêmes.
01:28:25 - On se prépare... - Même si on l'a fait nous-mêmes !
01:28:27 Même si on l'a fait nous-mêmes, si on sort de l'utopie valaisienne,
01:28:29 - le pauvre est forcément vertueux et va établir un truc... - Non, non, non, pas forcément !
01:28:32 On se donne les instruments de garder le pouvoir, ça c'est quand même la grande réflexion des Gilets jaunes.
01:28:37 - Comment est-ce qu'on sort du régime représentatif ? - Oui, tirage au sort, etc.
01:28:40 Comment est-ce qu'on arrête de dépendre de personnes qui vont décider en notre nom ?
01:28:43 C'est quand même le point de départ. Et ensuite, le politique, le pouvoir, corrompt.
01:28:48 - Et ils corrompt quoi qu'il arrive ! - Mais on évite que ça revaste !
01:28:51 On ne l'évitera pas ! On va gagner du temps !
01:28:54 On va s'offrir un moment de respiration pendant lequel on va réduire la condition...
01:28:59 On ne sort pas du trône Girardien, on respire deux mois et ensuite ça reprend.
01:29:02 Deux mois, des années, mais c'est ça la vie ! La vie c'est vous grandissez puis vous dépérissez.
01:29:06 - Il n'y a pas de modification profonde institutionnelle qui permettrait de garantir que cette fois-ci...
01:29:11 - Jusqu'au moment... - Les lendemains chantent un peu plus longtemps.
01:29:14 - J'adore, je vais reprendre l'exemple du Sénégal.
01:29:17 Macky Sall avait fait une réforme pour avoir deux mandats et maintenant il va se représenter une troisième fois.
01:29:21 C'est-à-dire que vous avez mis une norme qui vous empêchait de vous représenter.
01:29:24 Et à un moment donné, vous décidez finalement que cette norme ne s'applique plus et vous la changez.
01:29:28 Rien, le droit, la règle ne vous protégeront jamais absolument.
01:29:32 Ce ne sont que des instruments et ce n'est que le rapport de force qui vous permettra de vous protéger.
01:29:36 Par contre, si vous avez une prise plus importante sur les moyens de production, sur les moyens de répression...
01:29:41 - C'est quoi les moyens qu'on traite qui permettent de garantir qu'une fois ce renversement fait,
01:29:47 on ne retombe pas dans la création d'une nouvelle bourgeoisie du pouvoir ?
01:29:51 - On revient à... - Mais tu auras forcément une nouvelle bourgeoisie.
01:29:55 - Mais dans ce cas, à quoi ça sert en fait ?
01:29:58 - C'est l'histoire du monde, s'il vous plaît.
01:30:02 - L'histoire du monde et des sociétés, des classes sociales.
01:30:06 - S'il te plaît Mike, on laisse répondre l'invité.
01:30:10 - Maintenant, Juan Branco, voilà, le coup d'État a eu lieu.
01:30:14 - On passe au tutoiement. - Quels sont les mesures qu'il faudrait prendre pour rendre le pouvoir au peuple ?
01:30:17 - On passe au tutoiement, on parle d'assassinat politique, ce plateau dérive.
01:30:20 - Non, l'assassinat politique de la 5ème République. J'ai fini ma phrase, pitié.
01:30:23 - Juan Branco, on va prendre un peu la parole si c'est possible.
01:30:26 - Le coup d'État a pas agi. - On est dans une politique fiction.
01:30:30 - On revient au texte précédent qui s'appelle... - Vous êtes à la tête de l'État, c'est ça ?
01:30:34 - Non. - Mais non !
01:30:36 - Moi, j'avais, au moment des Gilets jaunes, en fait, la procédure politique,
01:30:39 et je pense que c'est quelque chose pour sortir de cette dialectique,
01:30:43 comment est-ce qu'on fonde une nouvelle société et comment est-ce qu'on recrée un sentiment politique ?
01:30:47 Le point de départ, c'est s'interroger chacun sur deux points.
01:30:50 Le premier, quel rôle j'aimerais jouer dans un processus politique ou révolutionnaire ?
01:30:55 C'est-à-dire, moi, j'aimerais, à ma façon, contribuer à un changement vers un mieux de la société,
01:31:01 soit en protégeant des gens, soit en relayant des informations qui nous approchent de la vérité,
01:31:07 soit en commettant un sabotage dans tel ou tel... soit en manifestant.
01:31:12 Je vais prendre plus ou moins de risques selon ma condition sociale.
01:31:15 - Bien sûr, mais c'est pas juste l'extrême gauche, après vous. - Attendez, j'arrive. Premier point.
01:31:17 Deuxième point, plus important. - Ça, c'est une question d'interdiction.
01:31:20 - Plus important, quel est le rôle que j'aimerais jouer ou que j'aurais aimé jouer dans une société idéale ?
01:31:26 Si on m'avait donné la possibilité de répondre à mes aspirations profondes.
01:31:32 Moi qui suis médecin, est-ce que j'aurais pas aimé être jardinier ?
01:31:35 Moi qui suis mécanicien, est-ce que j'aurais pas aimé être universitaire, avoir du temps pour penser, et ainsi de suite ?
01:31:40 Dans l'idéal, de quoi est-ce que j'aurais rêvé pour moi et pour mes enfants ?
01:31:44 Premier point. Et après, deuxième point.
01:31:46 Qu'est-ce qu'il aurait fallu changer au sein de la société pour me permettre de vivre ça ?
01:31:50 Et est-ce que ce changement, il était factible ?
01:31:53 Et qu'est-ce qu'il aurait fallu sacrifier pour me permettre d'accéder à cette position ?
01:32:00 Et au contraire, qu'est-ce que ça aurait apporté à la société ? Et quel équilibre je dois trouver ?
01:32:03 Et si on commence chacun d'entre nous à réfléchir à partir de cette coordonnée qui peut sembler très individuelle,
01:32:08 et que l'on commence à confronter nos perspectives les uns vis-à-vis des autres.
01:32:12 Et si on se dit "ah oui, moi j'aurais aimé ça, mais attends, si t'avais fait ça, moi ça m'aurait empêché de faire ci"
01:32:16 - J'ai pas bien compris, qui gouvernerait si ce nouveau régime vous a plait de vos voeux ?
01:32:20 - On arrive. - Parlez-en, on va voir.
01:32:22 - Donc ça c'est le point de départ sur ce sentiment politique.
01:32:24 Et après, pour en revenir à "Abattre l'ennemi", le texte qui est précédent, qui précède celui-ci,
01:32:28 comment est-ce qu'on organise ce pouvoir politique ?
01:32:31 Comment est-ce qu'on peut factuellement, on arrive à transformer l'État et ainsi de suite ?
01:32:35 Moi j'ai toute une série de propositions, au-delà des réformes institutionnelles dont on a parlé,
01:32:38 dont il faut reparler à chaque fois, "rééquipement d'impératifs et révocatoires", "terre je sors", etc.
01:32:42 Créer un certain nombre de fonctions, notamment un exact équivalent de l'exécutif,
01:32:47 qui serait un défenseur du peuple, voyez, qui aurait des fonctions extraordinaires,
01:32:50 notamment juridictionnelles.
01:32:52 Il faut faire élire les juges et les magistrats, pour qu'ils aient une légitimité populaire,
01:32:56 pour qu'on cesse d'avoir des petits marquis qui, parce qu'ils ont réussi un concours à 20 ans,
01:33:01 se croient légitimes en "toute indépendance" entre guillemets,
01:33:04 c'est-à-dire juste en reproduisant leurs habitus de décider des vies des uns et des autres.
01:33:09 Il faut qu'on ait de la même façon des contrôles démocratiques sur ceux-ci,
01:33:12 donc la possibilité de les révoquer.
01:33:14 Il faut même aller jusqu'à... C'est pour ça que je vous parlais d'un guignol de république,
01:33:18 qui est institutionalisé des fonctions de subversion du pouvoir,
01:33:21 c'est-à-dire de tourner en dérision en permanence, pour alléger la violence qu'il peut susciter.
01:33:26 Et donc, vous construisez en fait un édifice comme ça, moi je l'ai fait sur plusieurs dizaines de pages,
01:33:30 propositionnel, à partir de ce que j'ai vu avec les jeunes.
01:33:33 Il faut donc à chacun d'entre nous de réfléchir, est-ce qu'il faut changer d'échelle,
01:33:36 surtout à l'échelle communale un peu plus,
01:33:38 parce qu'on est sur un moment par exemple de rupture technologique majeure,
01:33:43 avec ce qu'on appelle la transition écologique, que moi j'appelle énergétique,
01:33:46 on passe de la civilisation du charbon, puis du pétrole et du gaz,
01:33:49 à celle de l'électricité, avec cette phase de transition qui était le nucléaire,
01:33:52 qui en France a eu le rôle que l'on sait.
01:33:55 Eh bien, l'enjeu fondamental, il est double.
01:33:59 D'un, est-ce qu'on va être capable de produire en propre les moyens de production électrique ?
01:34:02 Parce que l'énergie est à la base de tout.
01:34:05 Tout, en fait, notre civilisation est fondée sur son modèle énergétique.
01:34:09 Donc, est-ce que nous-mêmes, on va avoir les moyens de production de cette énergie,
01:34:12 de cette électricité ? Et si c'est le cas,
01:34:14 nécessairement, ça va provoquer une décentralisation du pouvoir.
01:34:18 Parce qu'en fait, on va plus dépendre de grosses structures
01:34:22 qui permettent d'importer le gaz, d'importer le pétrole,
01:34:24 qui justifient l'existence de l'État-nation,
01:34:27 et qui, peu à peu, en fait, on va être capable de s'autonomiser
01:34:30 et de produire, à des échelles plus locales,
01:34:32 nos propres moyens de subsistance, avec potentiellement, à terme,
01:34:35 la réémergence de cités-États et ainsi de suite.
01:34:37 Et donc, il faut se préparer aux conséquences politiques
01:34:40 qui vont s'imposer à nous du fait de ces ruptures technologiques et énergétiques.
01:34:44 Et ça, en fait, moi, je ne crois pas à l'idée que le modèle politique
01:34:50 impose un changement de société.
01:34:52 C'est à l'inverse, c'est des transformations des modèles économiques,
01:34:56 productifs, qui vont à leur tour.
01:34:58 - J'aimerais faire intervenir Stella, qui n'a pas beaucoup parlé.
01:35:01 - Donc, moi, c'est très bien.
01:35:03 Moi, j'adore la plupart des propositions expliquées.
01:35:06 Mais comme, je pense, avec Greg d'ailleurs,
01:35:09 on a un véritable problème dans comment éviter le retour à la case départ.
01:35:14 Parce qu'effectivement, on peut aujourd'hui penser à des cités émergentes,
01:35:18 des cités-nations et tout, mais est-ce que ce n'est pas non plus
01:35:21 dans ce qui est un ensemble, créer des mini-pouvoirs
01:35:24 qui, à leur échelle locale, vont oppresser,
01:35:27 vont faire à soi une forme de dictature aussi sur les populations locales ?
01:35:31 Parce que c'est ça le problème.
01:35:32 Moi, je veux bien qu'on fasse toutes les révolutions que vous voulez,
01:35:35 mais si c'est pour revenir à la case départ,
01:35:37 juste pour gagner un espèce de temps pour souffler,
01:35:40 mais ça aurait été au prix de quoi, en fait ?
01:35:42 Au prix des gens qui se sont vraiment sacrifiés pour revenir à la case départ ?
01:35:45 Quel est l'intérêt ?
01:35:46 - Il faut se méfier des idéalistes et des utopistes
01:35:48 qui vous promettent le paradis sur Terre,
01:35:50 qui vous promettent de vous permettre d'accéder au bonheur.
01:35:52 - Bizarrement, c'est ce que tu fais.
01:35:53 - Non, c'est l'inverse. La vie est dialectique.
01:35:55 On sait très bien qu'en fait, il y a des mouvements de purge nécessaires.
01:35:58 C'est-à-dire qu'à un moment donné, il y a une violence accumulée,
01:36:00 et je pense que c'est le cas aujourd'hui au sein de la société française,
01:36:03 qui amène la société à s'entre-dévorer.
01:36:06 Moi, je ne suis pas du tout d'accord, par exemple,
01:36:08 avec l'approche de M. Borowski en ce qui concerne
01:36:10 la centralité des questions relatives aux minorités sexuelles et compagnie.
01:36:14 Par exemple. Par exemple.
01:36:16 Par contre, je suis convaincu qu'on est dans une société
01:36:19 qui est dans un rapport de crise majeure
01:36:22 dans le rapport au désir, dans le rapport à l'autre,
01:36:25 considéré entre l'homme et la femme, ou entre... qu'importe le genre.
01:36:29 Mais en tout cas, et du coup, sur sa capacité à se régénérer.
01:36:33 Le niveau de solitude, de destruction de liens
01:36:36 que produit cette société aujourd'hui,
01:36:38 d'isolement vraiment, et de souffrance psychique,
01:36:40 qui est générée par l'organisation telle qu'elle est mise en œuvre aujourd'hui,
01:36:44 au sein de la société, par des modèles politiques et économiques,
01:36:47 elle est majeure. Et cette souffrance-là,
01:36:49 elle a besoin d'être purgée, parce que sinon,
01:36:51 elle est en train de créer des violences qui s'accroissent
01:36:54 et qui ne sont peut-être pas immédiatement visibles politiquement parlant.
01:36:57 On n'est pas, encore une fois, aujourd'hui encore,
01:36:59 dans une situation de guerre civile explicite.
01:37:01 À mon sens, on est dans une situation de guerre civile larguée.
01:37:03 Mais ça nous amène à nous attaquer à notre prochain.
01:37:05 Ça amène les violences sexuelles à s'accroître.
01:37:07 Ça amène les violences conjugales à s'accroître.
01:37:09 Ça amène en fait une forme de haine à s'emparer du pays
01:37:12 et de détestation de l'autre, qui est extraordinairement dangereuse.
01:37:15 Et il faut purger ça. Et comment est-ce qu'il faut purger ça ?
01:37:18 Par un modèle de société, par une transformation du modèle de société
01:37:21 qui passe par une rupture et une révolution.
01:37:23 Est-ce que ça va nous amener à un monde absolu
01:37:25 dans lequel on sera heureux pour toujours ?
01:37:27 Pas du tout. Est-ce qu'on va abolir la corruption pour toujours ?
01:37:30 Pas du tout. Par contre, il y a aujourd'hui,
01:37:32 au cœur du pouvoir, au sommet de la société,
01:37:35 des personnes qui sont fondamentalement l'aide et génératrice de l'aideur,
01:37:38 qui ont assis leur pouvoir et leur émergence sur la corruption
01:37:41 et sur la violence, et dont il faut se défaire
01:37:43 et qu'il faut sanctionner pour une raison très simple,
01:37:45 parce que sinon, ils servent de modèle au futur et à nos futurs dirigeants.
01:37:48 Et ils créent un effet mimétique pour reprendre dans les termes dirables.
01:37:51 - Il faut savoir un truc, c'est que... - Dylan Slama, moi j'aimerais savoir,
01:37:53 juridiquement, et j'aimerais bien qu'on me réponde là-dessus,
01:37:56 - quelle est, encore une fois, je sais pas... - On va savoir, est-ce que c'est légal, ce bouquin ?
01:37:59 - Non mais... - Non mais c'est ça la question !
01:38:01 - Non mais c'est poser la question tout en même temps !
01:38:03 - Est-ce que ce livre, pardon Juan Banco, mais je pense que votre éditeur,
01:38:05 je n'arrête pas de la reposer, je la reposerai encore,
01:38:07 - Voilà, qui est la fille d'une grande... - Qui s'en bat les couilles !
01:38:10 - Marion Mazory, qui est la fille d'un des plus grands historiens de la Révolution française.
01:38:13 - Non mais, il y a un mécanisme insurrectionnel... - C'est pour ça qu'elle a une...
01:38:16 - Il y a une prise de risque évidente dans ce livre, Juan Banco le sait très bien,
01:38:19 d'ailleurs, d'une certaine manière, je pense qu'il l'espère un petit peu,
01:38:21 il s'en vante un petit peu, d'ailleurs, dans le livre, de dire "Oh, Berger a porté plainte contre moi
01:38:24 pour le précédent, etc." - Ça faisait soif !
01:38:26 - Donc je pense que, de son point de vue à lui, il y a, vous voyez, tout à l'heure,
01:38:28 il s'est un petit peu vanté, vous voyez, "On essaie de me faire taire, il y a des procédures contre moi,
01:38:31 même pour viol", enfin, moi, j'ai pas envie de parler d'affaires en cours, mais si vous voulez,
01:38:34 je pense que chez Juan Banco, il y a une certaine satisfaction à se dire qu'on pourrait le poursuivre là-dessus,
01:38:38 mais je suis désolé pour lui, je pense pas qu'il ira en prison, même si jamais on peut lui reprocher ce livre.
01:38:42 Je pense que le risque est plus pour l'éditeur, en tout cas le risque juridique,
01:38:45 parce que politiquement, peut-être que Juan Banco, il trouve son compte,
01:38:47 parce que ce qu'il faut dire aussi, c'est que dans ce livre, il y a, d'une certaine manière,
01:38:50 une déclaration de candidature, alors pas une élection, mais il y a une déclaration de candidature...
01:38:53 - Vous l'avez mis en ligne, ce livre ? - Il a un rôle, il a un rôle, et d'ailleurs,
01:38:56 non mais, je pensais pas du tout qu'il s'en défendrait, parce qu'à plusieurs moments, vous dites
01:38:59 "La personne compte", vous dites quand même "je" un certain nombre de fois,
01:39:03 et même quand vous dites pas "je", vous dites "nous", mais on comprend que le "nous", c'est le "je",
01:39:06 vous parlez de vous, vous dites que parfois, il faut une figure, j'avais pas l'impression que vous vous défendriez
01:39:10 du fait que vous aimeriez avoir un rôle, et d'ailleurs, tout à l'heure, vous disiez
01:39:13 "le jardinier va être universitaire", etc. Moi, vous m'avez fait penser un peu à Robert Linnard,
01:39:16 dans ce livre, vous savez, qui a écrit "l'établi", ça veut dire "le bourgeois qui d'un coup se veut ouvrier
01:39:20 et mener une espèce de front syndical", alors vous, c'est différent, mais c'est le bourgeois,
01:39:24 et pour le coup, je crois pas que vous vous défendiez de cet adjectif-là, et dans ma bouche,
01:39:27 c'est pas une insulte, mais qui se veut, en tout cas, jouer un rôle qui sorte de celui que,
01:39:31 sociologiquement, on aurait pu attendre de lui.
01:39:33 - Non, moi, je pense vraiment que j'ai pas l'intention de devenir ouvrier, pas particulièrement...
01:39:39 - Mais révolutionnaire ! - Ça, c'est mon premier point.
01:39:42 Deuxième point, je suis désolé d'avoir commis le péché d'avoir mis quelques jeux dans mon texte,
01:39:48 ou des nues... - Je vous reproche pas !
01:39:50 - Des nues... - Je vous dis juste, vous parlez d'hypocrisie,
01:39:52 je vous dis "ne le soyez pas et assumez votre ambition", qui est saine, d'ailleurs !
01:39:54 - Non, non, justement... - Oui, il y a une ambition qui est saine !
01:39:56 - C'est une réflexion qu'on a eue pendant les Gilets jaunes, justement, et en fait,
01:40:00 j'avais pas fini mon raisonnement tout à l'heure sur quel rôle on aimerait jouer chacun,
01:40:03 et moi, je l'avais dit publiquement, j'avais dit "je me verrais bien en procureur de la Nation",
01:40:07 pour mettre en prison un certain nombre de personnes, en l'occurrence, ces oligarques qui avaient gagné les compagnies...
01:40:12 - Un avocat procureur ! - Ah bah non, on bascule, du coup !
01:40:14 - Oui, on bascule ! - On passerait de l'autre côté,
01:40:17 et on avait pensé à ces remblées qu'il y a à Place de la Concorde,
01:40:22 qui est quand même un lieu éminemment symbolique, où il y a eu la guillotine à un temps,
01:40:25 je parle de la guillotine à un moment, d'ailleurs, en réfléchissant sur pourquoi...
01:40:27 - Il se dit qu'il faut trancher la gorge, là, vraiment !
01:40:29 - Pourquoi les classes bourgeoises ont eu à ce point peur de la guillotine et de la peine de mort,
01:40:33 et pourquoi, contrairement à ce que l'on pense, elles l'ont aboli, non pas pour essayer de faire progresser l'humanité,
01:40:38 mais parce qu'elles craignaient qu'elle se retourne contre eux, comme pendant la période révolutionnaire.
01:40:42 Et donc moi, je me défais un peu de ces stigmates-là, et je me dis que Place de la Concorde,
01:40:46 dans ces remblées où il y avait des activités de prostitution au 19ème siècle, dans ces fosses,
01:40:49 et quelques arbres fruitiers, on aurait pu mettre un peu de plexiglas, voyez,
01:40:53 et enfermer là les maîtres de notre pays, qui en ce moment nous humilient.
01:40:57 Quelques années, voyez, en gros, c'est 30 ans de prison à Fleury,
01:41:00 ou 3 ans à vous faire marcher dessus par les populations.
01:41:04 C'est évidemment une provocation, mais ça permet de subvertir cette sorte d'intimidation
01:41:09 que l'on nous a mis en œuvre, où en gros, à travers ce discours, en effet, légaliste, conformiste,
01:41:16 où il ne faut absolument pas qu'il y ait de violence non-politique,
01:41:19 alors que la violence non-politique, elle est quotidienne.
01:41:21 Il y a 15 000 personnes qui meurent chaque année, selon une étude de l'Inserm,
01:41:25 du fait des politiques qui nous ont amenés au chômage de masse.
01:41:29 On ne parle même pas de la précarisation par l'intérim et compagnie.
01:41:32 Il y a 15 000 personnes qui meurent chaque année,
01:41:34 des effets directs des décisions qui sont prises par nos politiciens.
01:41:37 - Et vous, quand vous dites "il faut trancher la gorge de ceux qui chercheraient à s'y opposer",
01:41:40 qu'est-ce que ça veut dire ?
01:41:41 - Ça veut dire qu'il faut trancher la gorge de ceux qui chercheraient à s'y opposer.
01:41:44 - Non, non, parce que pour le coup, j'ai lu la phrase éclair,
01:41:46 mais pour une explication de texte, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:41:48 "Avancer et armer de cette force pour trancher la gorge de ceux qui chercheraient à s'y opposer."
01:41:52 - Oui, et la phrase d'avant et la phrase après ?
01:41:54 - Je peux tout lire, tout lire. - Non, mais allez-y, c'est important.
01:41:56 - Non, non, bien sûr. "Constituer un peuple, s'y offrir,
01:41:58 puis avancer et armer de cette force pour trancher la gorge de ceux qui chercheraient à s'y opposer,
01:42:01 faire rendre gorge à ceux qui chercheraient à en profiter, à qui trahiraient."
01:42:05 - C'est quand même violent, hein. - Donc c'est ce qu'on appelle...
01:42:07 - Oui, je ne sais pas ce que j'ai, je ne sais pas. - Non, non, mais c'est important.
01:42:09 - C'est important, pourquoi ? - Même en lisant tout, ça reste "trancher la gorge".
01:42:11 - Quel est le point de départ ? C'est "constituer un peuple".
01:42:13 C'est-à-dire vraiment nous constituer en force par rapport à des personnes qui, aujourd'hui,
01:42:17 nous font sentir parfaitement impuissantes, parce qu'elles ont le contrôle sur les relais de visibilité,
01:42:21 sur les médias, sur les forces électorales, qui font qu'on est en difficulté à imaginer qu'un jour,
01:42:27 on aurait la souveraineté suffisante pour les renverser.
01:42:30 Ça, c'est le premier point, et c'est essentiel, parce que dès le moment qu'on conçoit
01:42:33 qu'on n'est pas seulement sur le registre de la supplique, de la plainte,
01:42:36 c'est ce qui fonde ma critique de François Ruffin, vous voyez, comme quoi le lapsus,
01:42:41 en épilogue, et de quelques autres figures qui se veulent de la gauche de la supplique.
01:42:46 C'est-à-dire qu'en gros, ils sont en demande. Ils sont en demande et dans l'aspiration
01:42:50 que le pouvoir leur attribue quelques miettes pour se sentir mieux.
01:42:53 Moi, je suis en débectation par rapport à ce rapport au politique.
01:42:56 Je souhaite une souverainisation du peuple. Je souhaite que le peuple puisse s'affirmer
01:43:00 comme une force puissante qui soit capable de faire trembler...
01:43:03 - Faut qu'il éteigne les morgueillettes, il est né, quand même.
01:43:05 - Il se présente comme bientôt mort. - Je me désintéresse...
01:43:08 - Il est en train de faire la violence. - Je me désintéresse de mon sort personnel
01:43:11 dans un rapport ou dans une situation où ce que j'essaye de faire, c'est de donner
01:43:15 des instruments qui permettent au peuple de retrouver sa dignité.
01:43:18 Après avoir été humilié et sali par ses années, à la fois discursivement et politiquement,
01:43:22 en termes de décision, par ce pouvoir, je n'ai que faire des conséquences
01:43:26 que cela pourrait avoir sur moi. La question qui se pose maintenant,
01:43:29 c'est comment est-ce que vous remettez en position d'établir un rapport de force
01:43:34 par rapport à ces gens-là ? Et pour cela, il faut évidemment mettre en œuvre
01:43:38 une forme à la fois discursive et effective de... En l'occurrence, moi,
01:43:42 je prône le sabotage, je prône des déstabilisations du pouvoir en face...
01:43:47 - Troche à gorge, c'est pas une troche à gorge. - Troche à gorge, c'est une image, évidemment.
01:43:50 - Mais c'est là où on voit le dialogue. - C'est une image littéraire.
01:43:52 Le texte d'Akamonolizé, c'est une image... D'ailleurs, je l'explicite dans le texte,
01:43:56 je ne crois pas à la violence... - Il y a de la violence, quand même.
01:43:58 - Je ne crois pas à la violence sur les corps. - Attends, attends, attends.
01:44:00 Réfléchissons sérieusement. Si vous voulez faire une révolution, si vous n'êtes pas, encore une fois,
01:44:04 un petit con, pardonnez-moi, de bourgeois du 6e arrondissement qui dit "Oui, il faut faire
01:44:07 une révolution, le monde n'est pas sympa, il faut faire le bien pour le peuple",
01:44:10 comment vous faites ? Si vous annoncez qu'il faut prendre des préfectures,
01:44:13 il faut être conséquent. - Il faut arrêter de mettre de la révolution.
01:44:15 - Attendez, à ton moment donné, derrière, il faut évidemment qu'il y ait une capacité
01:44:18 à faire trembler le peuple et pas qu'on vous envoie... - Oui, mais donc, en prendre au corps.
01:44:21 - Et qu'on vous en mette... - Il n'y a pas de révolution dans la révolution.
01:44:23 - Prise, otage... - Le corps !
01:44:25 - Non, mais je ne le touche pas, ce corps. - Ah, prendre un otage, c'est une autre chose.
01:44:29 - Non, je ne le touche pas. - Mais c'est là la difficulté.
01:44:31 - Vous êtes très concrets dans le livre, comment vous faites pour prendre un otage
01:44:33 sans cette violence aujourd'hui. - Je le contrains. Je le contrains.
01:44:35 Quand vous mettez quelqu'un en prison, vous ne touchez pas son corps, justement.
01:44:38 Vous ne le torturez pas. - Ah, ben si il court, il court, vous le touchez.
01:44:40 - Non, vous ne le torturez pas, vous ne l'exécutez pas, vous ne le blessez pas.
01:44:42 Vous ne touchez pas le corps. C'est une question de précision. - Moi, je vais souvent en prison,
01:44:44 je vous le dis, les députés sont souvent touchés, ils sont menottés.
01:44:46 - Précision, précision sémantique. Vous le contraignez.
01:44:48 Et donc, pardonnez-moi... - Il est contraigné par la force physique sur un corps.
01:44:50 Je ne vois pas, elle est... - Non, mais ça ne m'intéresse pas...
01:44:52 - Mais quand on la signe, elle va au courant. - Cette distinction, je la trouve un peu,
01:44:54 excusez-moi. - Elle est fondamentale.
01:44:56 Et ça m'intéresse parce que c'est ce qui nous fait sortir du Moyen-Âge
01:44:58 pour rentrer dans une civilisation moderne.
01:45:00 C'est-à-dire que vous n'êtes pas en train d'affecter le corps,
01:45:02 de le blesser, de le torturer. - Vous ne pouvez pas matériellement
01:45:04 prendre un otage sans s'en prendre au corps.
01:45:06 - Donc, vous le contraignez.
01:45:08 Vous le contraignez. Et la contrainte physique, en effet.
01:45:10 La contrainte. - Contrainte physique sur le corps.
01:45:12 - Attendez, attendez. Donc, la question qui se pose, c'est...
01:45:14 Maintenant, si on se contente de dire
01:45:16 "On va prendre des préfectures",
01:45:18 vous amenez la population
01:45:20 à se faire sacrifier parce qu'elle va se prendre
01:45:22 dans la foulée immédiate, le GIGN, le RAID,
01:45:24 les CRS 8 et compagnie. Et donc, la question,
01:45:26 c'est comment est-ce que vous créez les conditions pour protéger les vôtres,
01:45:28 pour ne pas les amener à la boucherie,
01:45:30 et pour commencer à réfléchir, effectivement,
01:45:32 à une capacité à établir ce rapport de force
01:45:34 et provoquer cette bascule ?
01:45:36 - Celle-là, on voit la différence, aujourd'hui,
01:45:38 entre la droite et la gauche.
01:45:40 Et pour le coup, moi, je suis un gars de droite,
01:45:42 mais j'ai envie d'être parfois de gauche, vraiment.
01:45:44 C'est que la gauche, ils y vont,
01:45:46 ils vont au carton, alors que nous, à droite, on est là,
01:45:48 "Oui, mais vous comprenez, si on casse une vitrine,
01:45:50 un souci, cela..." Et au final,
01:45:52 qu'est-ce qui se passe ? - Ça complique.
01:45:54 - C'est la gauche qui gagne. C'est la gauche qui gagne.
01:45:56 C'est toujours, au final, la gauche qui gagne.
01:45:58 Mais bien sûr que si. - Quand la gauche a gagné ?
01:46:00 - Mais la gauche, ça fait 200 ans qu'elle gagne !
01:46:02 - Attends, attends ! - D'accord, parce que toi,
01:46:04 t'es dans le BMI, elle veut la gauche.
01:46:06 - Le coup d'état 58, donc vous parliez, c'est la gauche ou la droite ?
01:46:08 - Mais c'est la République, c'est la République.
01:46:10 - Il va répondre, les gars.
01:46:12 - La République, c'est la gauche, comme vous le vouliez ou non.
01:46:14 - M. Borowski. - La République, c'est la gauche.
01:46:16 - Et c'est toujours la gauche qui gagne.
01:46:18 - M. Borowski. - C'est toujours les Lumières,
01:46:20 la République des Lumières qui gagne. - C'est la même gauche
01:46:22 qui veut la droite, apparemment. - Y a pas de médias de gauche.
01:46:24 - Le général de Gaulle est de gauche.
01:46:26 - M. Borowski. - Ah oui, non mais là,
01:46:28 je suis un vrai camarade de droite.
01:46:30 - Allez faire un peu de politique, les amis.
01:46:32 - Non, parce que t'es à droite.
01:46:34 - Allez faire un peu de science politique.
01:46:36 - M. Borowski, on s'est rencontrés... - On en a du boulot,
01:46:38 il faut qu'on fasse de la science politique.
01:46:40 - Il faut qu'on fasse des révolutions.
01:46:42 - On s'est rencontrés parce que j'étais l'avocat
01:46:44 de M. Juvin Brunet, qui n'est pas
01:46:46 quelqu'un, a priori, que je sache, de gauche.
01:46:48 C'est plutôt quelqu'un qui appartient à un camp nationaliste
01:46:50 de droite. Et j'ai décidé de le représenter
01:46:52 pour une raison très simple.
01:46:54 Le combat qui est le mien, aujourd'hui, consiste
01:46:56 encore une fois à rendre la possibilité
01:46:58 au peuple français de récupérer
01:47:00 les instruments de sa souveraineté,
01:47:02 qu'ils soient de droite ou de gauche.
01:47:04 Vous voulez ensuite vous entredéchirer sur les questions
01:47:06 queer, LGBT, compagnie,
01:47:08 allez-y, mais ce n'est pas le...
01:47:10 Là, on est sur une question... - Attends, ça, j'en parle pas de ça,
01:47:12 ça, je m'en fiche aujourd'hui. - La question,
01:47:14 elle est en amont. C'est quelle est
01:47:16 notre capacité à chacun d'entre nous de pouvoir
01:47:18 peser sur ces débats et de pouvoir
01:47:20 orienter ceci, non pas
01:47:22 du fait d'intérêts qui nous sont imposés
01:47:24 par des personnes qui cherchent à capter les politiques
01:47:26 pour des raisons privées, mais pour créer
01:47:28 un bien commun et refaire société.
01:47:30 C'est dans un second temps que les questions de
01:47:32 migration, de sexualité, de genre
01:47:34 et compagnie pourront se poser, une fois
01:47:36 qu'on aura reconstruit une base
01:47:38 saine, médiatiquement,
01:47:40 électoralement,
01:47:42 en termes de prise de décision démocratique,
01:47:44 éleurique et compagnie. Et seulement dans ce moment-là,
01:47:46 on pourra dire la gauche, la droite, avec
01:47:48 ce que recouvreront à ce moment-là
01:47:50 ces termes. Parce que si on parle aujourd'hui de la gauche,
01:47:52 pardonnez-moi, est-ce que Cazeneuve est de gauche ?
01:47:54 C'est des questions qui, aujourd'hui, sont quand même
01:47:56 difficiles à identifier, du fait,
01:47:58 ça me permet de répondre à la question que vous aviez posée,
01:48:00 sur la question extrême droite et extrême gauche.
01:48:02 Vous dites que je dis que
01:48:04 Bolloré a... que Zemmour...
01:48:06 que Bolloré pousse un agenda extrême droite
01:48:08 et que je dénonce à cause de ça. Non, je dénonce
01:48:10 la prise oligarchique
01:48:12 sur l'espace politique, qu'elle soit de
01:48:14 droite, de gauche, d'extrême droite
01:48:16 ou d'extrême gauche, ça m'indiffère. Ce qui m'insupporte,
01:48:18 c'est qu'on essaye de manipuler les gens
01:48:20 à travers des fausses divisions, en
01:48:22 jouant à travers des puissances...
01:48:24 - Il dit qu'il y a de l'audience et il y a des ventes derrière.
01:48:26 - Il y a des ventes, mais on pourrait, vous savez,
01:48:28 on pourrait rentrer à un débat infini sur Éric Zemmour.
01:48:30 Moi, je peux vous dire, pendant 20 ans, le gugus,
01:48:32 il a eu une visibilité extraordinaire grâce
01:48:34 au Figaro, qui appartient
01:48:36 à Dassault, qui lui-même, en fait, est
01:48:38 complètement dépendant des contrats qu'il signe d'armement
01:48:40 avec le pouvoir, ce qui, en retour,
01:48:42 l'a amené à investir dans les médias, à racheter l'Empire R100,
01:48:44 pour pouvoir peser sur ses pouvoirs,
01:48:46 et ainsi de suite. Donc, on peut basculer et dire, bah oui, dans ces conditions-là,
01:48:48 quand vous avez toutes les semaines une chronique
01:48:50 bien exposée dans le Figaro, c'est sûr que vous
01:48:52 construisez un public, et c'est sûr que n'importe quelle personne
01:48:54 qui, aujourd'hui, nous écoute, alors même qu'elle
01:48:56 pourrait avoir les capacités intellectuelles
01:48:58 et en termes d'élaboration de proposer une parole...
01:49:00 - Bah là, il n'a pas un public, il est...
01:49:02 - Non, mais attendez ! Il pourrait porter une parole
01:49:04 qui fascine les gens, et bien
01:49:06 il ne se voit pas offrir
01:49:08 cette possibilité-là. Et c'est ça, le problème,
01:49:10 aujourd'hui. C'est qu'une grande partie de la population française
01:49:12 n'a tout simplement pas le droit à la parole.
01:49:14 Et c'est là-dessus qu'il faut se battre, fondamentalement.
01:49:16 C'est l'enjeu, à mon avis, de notre siècle.
01:49:18 - Et vous croyez que la France a en elle,
01:49:20 effoncée en eux, cette capacité électionnelle ?
01:49:22 - Mais bien sûr ! A la fois, la passion... - Regardez la réforme des retraites,
01:49:24 pardon, mais j'ai l'impression que ça va passer crème, non ?
01:49:26 - A la fin, mais on avait fait une émission...
01:49:28 - Crème ! Crème ! - Non, mais ça va pas crème.
01:49:30 - Non, mais... - Ça va pas finir par passer crème !
01:49:32 - Monsieur Moriot. - Bah, je te pose la question.
01:49:34 - Oui, oui, crème, non. Au final, je te le dis.
01:49:36 - Monsieur Moriot, est-ce qu'on avait fait
01:49:38 une émission en janvier, où vous m'aviez
01:49:40 posé cette question, et que vous avez dit
01:49:42 "Si j'étais le pouvoir, au vu
01:49:44 de la forme des manifestations,
01:49:46 je ne craindrais pas et j'irais jusqu'au bout." En janvier.
01:49:48 Vous vous souvenez, on a eu cette émission ensemble et on l'a dit.
01:49:50 Évidemment que la modalité,
01:49:52 la modalité de contestation qui a été mise en œuvre,
01:49:54 a amené à cet impasse.
01:49:56 Pour ça, il faudrait réfléchir au rôle des syndicats.
01:49:58 Il faudrait réfléchir à l'instrumentalisation
01:50:00 qui a été faite de ces questions-là.
01:50:02 Il faudrait réfléchir à beaucoup de choses,
01:50:04 dans un moment où il y a une passation de pouvoir,
01:50:06 à la CGT, à la CFDT, enfin vous voyez, tout ce que ça peut produire
01:50:08 en termes de surenchère artificielle.
01:50:10 Ce qui amène, il faut réfléchir à
01:50:12 pourquoi est-ce que M. Barget demande un délai de décence ?
01:50:14 Ce qui montre que fondamentalement, il n'est pas opposé au pouvoir.
01:50:16 Qu'il a juste envie, en fait, de jouer
01:50:18 parce qu'il est en train de construire
01:50:20 un héritage, et en fait le reste l'indiffère complètement.
01:50:22 Il s'en fiche complètement de savoir que les Français
01:50:24 vont devoir travailler deux ans de plus, ou parce que
01:50:26 la réalité de cette réforme, c'est pas ça.
01:50:28 Le niveau moyen des retraites va se réduire
01:50:30 parce que quasiment personne en France ne travaille jusqu'à 64 ans.
01:50:32 Déjà jusqu'à 62 ans.
01:50:34 Donc en fait, l'objectif c'est juste
01:50:36 de réduire un peu plus
01:50:38 les ressources qui sont redistribuées aux Français
01:50:40 pour les mettre dans une situation qui va
01:50:42 permettre d'accaparer des ressources du côté des...
01:50:44 Donc bref, qu'importe, mais on peut
01:50:46 rentrer dans la phénoménologie
01:50:48 des mouvements contestataires.
01:50:50 Je pense que là, la situation 1,
01:50:52 elle est beaucoup plus critique et qu'elle nous
01:50:54 exige de sortir 1 de ces
01:50:56 querelles de chapelle qui me semblent secondaires,
01:50:58 voire distrayantes, au sens négatif
01:51:00 du terme, c'est-à-dire qui nous dévie
01:51:02 des enjeux fondamentaux auxquels on est confrontés,
01:51:04 et de réfléchir à comment nous, dans les positions
01:51:06 de privilèges qu'on a, c'est-à-dire chacun d'entre nous,
01:51:08 on a un accès plus ou moins important à des fenêtres
01:51:10 qui nous permettent de nous exprimer auprès
01:51:12 d'un certain nombre de personnes. Comment est-ce qu'on peut
01:51:14 contribuer à rendre une partie de ce privilège
01:51:16 et permettre aux gens de s'émanciper ?
01:51:18 La France et les Français sont des gens
01:51:20 particulièrement éduqués, notamment politiquement.
01:51:22 Ils ont une capacité de réflexion et de pensée extraordinaire.
01:51:24 Les Gilets jaunes, encore une fois, l'ont montré.
01:51:26 En quelques semaines, ils ont tout de suite compris ce qui s'était joué.
01:51:28 Personne dans les médias,
01:51:30 personne dans les médias n'avait compris
01:51:32 que la taxe carburant était une arnaque.
01:51:34 Personne dans l'espace politique ne l'avait dénoncé.
01:51:36 Tout le monde avait gobé le discours d'Edouard Philippe
01:51:38 qui consistait à dire "oui, mais c'est pour financer les dispositions écologiques".
01:51:41 Les Gilets jaunes ont tout de suite compris, se sont révoltés,
01:51:43 et j'ai découvert,
01:51:45 grâce au Macronlix, qui avait été publié par Wikileaks,
01:51:47 un échange de mail entre Alexis Collère,
01:51:49 secrétaire général du gouvernement, et Laurent Martel,
01:51:51 concierge fiscal d'Emmanuel Macron,
01:51:53 qui disait que cette taxe carburant n'avait qu'une fonction,
01:51:55 financer le CICE.
01:51:57 C'est-à-dire des exemptions en faveur des actionnaires.
01:52:01 Et que contrairement à ce qu'ils nous avaient vendu pendant des mois,
01:52:03 et ce que les médias avaient gobé, ce que les politiciens avaient gobé,
01:52:06 ce n'était pas pour financer la transition écologique,
01:52:08 mais pour accroître les ressources des plus favorisées,
01:52:12 que cette taxe avait été mise en œuvre.
01:52:14 Et ça, les Gilets jaunes, sans que personne ne l'aurait dit,
01:52:17 sans que personne ne l'aurait expliqué,
01:52:19 ils ont d'eux-mêmes compris l'entourloupe,
01:52:21 et ils se sont révoltés.
01:52:22 Et donc il faut faire confiance en cette force populaire,
01:52:24 et en la capacité du peuple à simplement défendre ses intérêts.
01:52:27 - Maintenant qu'on arrive au terme de cette émission,
01:52:29 sincèrement, vous y croyez à cette révolution ?
01:52:31 - Mais elle est nécessaire, et je pense que chacun le ressent.
01:52:33 - Qu'elle soit nécessaire, c'est une chose, c'est notre opinion.
01:52:35 - Elle est nécessaire, elle le ressent, et donc c'est à chacun de s'engager.
01:52:38 C'est à nouveau le rôle de textes comme celui-ci,
01:52:40 c'est de donner des instruments qui permettent à chacun,
01:52:42 à son échelle, de se mobiliser pour permettre de produire cette rupture,
01:52:46 et de sortir de l'étau dans lequel on est en train.
01:52:48 - Et il est accessible en ligne ce texte, ou pas ?
01:52:50 - Et on l'a mis gratuitement, des gens ont fait l'effort immédiatement
01:52:53 de scanner et de le mettre gratuitement, on l'a relayé,
01:52:55 on a créé un petit QR code.
01:52:57 - Attention, il y a deux, trois mots compliqués.
01:52:59 - Oui, voilà.
01:53:00 - Vous ne gagnez pas d'argent avec ?
01:53:02 - Je vais répondre à cette question.
01:53:04 Pour ceux qui ne s'intéressent pas à l'analyse politique,
01:53:06 ils aillent directement au chapitre 3, qui est les modalités pratiques.
01:53:09 Et sur la question de gagner de l'argent, mon éditeur gagne beaucoup d'argent,
01:53:12 gagne beaucoup d'argent, pardon, le livre est vendu 20 euros par livre,
01:53:15 et nous, on a un pourcentage en tant qu'auteur,
01:53:18 entre 8 et 14%, comme tous les auteurs,
01:53:20 donc quelques dizaines de centimes d'euros par livre, ce n'est pas l'enjeu,
01:53:22 et ce n'est clairement pas la raison d'application de ce livre,
01:53:25 qui, comme vous le dites, produit un certain nombre de risques,
01:53:27 en particulier pour l'éditeur.
01:53:29 - Et peut-être pour vous, accessoirement.
01:53:31 - Merci Juan Branco, ce sera en tout cas le mot de la fin.
01:53:33 Merci en tout cas d'avoir accepté cette nouvelle invitation
01:53:36 dans l'Istro Liberté, fortement animée, on a pu le constater.
01:53:39 On termine avec ce dessin d'Ignace,
01:53:41 l'agitateur Juan Branco est très fort.
01:53:43 "Je ne sais pas ce qu'est la révolution,
01:53:45 je suscite la révolution sur le plateau de Bistro Liberté.
01:53:48 Non, c'est toi, tu es trop bourgeoise."
01:53:51 Je ne sais pas à qui ça s'adresse, sans doute peut-être à ma chère Stella.
01:53:55 Voilà, en tout cas, je vous souhaite à tous une très bonne fin de soirée.
01:53:58 On remercie toute l'équipe de Bistro Liberté,
01:54:01 emmenée par le réalisateur Raphaël Daudville,
01:54:04 produite par Arnaud Soyer,
01:54:06 on remercie Marine, au cadre Boris, Mathilde, Maxime,
01:54:10 sans oublier également Pierre Ausson, qui a dû pas mal galérer.
01:54:14 Ce soir, on se retrouve dans 15 jours pour un nouveau Bistro Liberté.
01:54:17 Très bonne fin de soirée, je vous dis à tous à très vite. Bye bye.
01:54:20 [Musique]