• il y a 6 mois
La voile est le sujet de ce nouveau numéro d'A vos marques. Cette semaine, Lukas Nicot recoit Christine Courtois (FF Voile) et Eric Mahieu (Conseiller Technique Fédéral) pour évoquer la pratique handi voile dans les clubs nautiques français. Dans "parcours perf", Chrisophe Ballois (Kitesurfeur handisport) revient sur son parcours et sur les différents records de vitesse qu'il a établi.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00Bonsoir, très heureux de vous retrouver pour A vos marques, votre émission sur Sport en France
00:20dédiée aux pratiques handisport et on va aujourd'hui prendre la mer puisqu'on va parler
00:26de la voile avec nos invités en plateau. On va notamment rencontrer Christine Courtois,
00:32la vice-présidente de la fédération process de voile. Comment ça va Christine ? Très bien
00:37Lucas, merci. En charge de la mixité également ? En charge de la mixité. C'est important,
00:41c'est le sujet aujourd'hui en particulier. On a aussi la chance d'avoir Eric Mailleux avec nous,
00:47c'est le cadre fédéral de voile en France, c'est ça Eric ? Je ne suis pas le seul cadre.
00:54Mais non des moindres Eric. En tous les cas avec comme mission du handivoile et la région des
01:01Hauts-de-France et les clubs parce qu'évidemment tout ça c'est lié, la fédération, les ligues et
01:07les clubs. Et on a la chance aussi d'avoir Chris Ballois, kitesurfer professionnel handisport.
01:12Comment ça va Chris ? Très bien merci. En forme ? En pleine forme. Heureux d'être avec vous en
01:17tout cas pour cette émission dédiée à la voile et comme d'habitude dans A vos marques,
01:22on commence avec mon défi. Évidemment la voile avec la force propulsive, le vent,
01:32toute forme d'handicap qui est le bienvenu dans la voile. Christine on est d'accord,
01:37c'est pratiquable d'un n'importe quel âge et pour n'importe quel type de handicap. Tout à fait,
01:42tout à fait et donc la fédération française de voile est engagée depuis déjà de nombreuses
01:48années dans le développement des pratiques handi-voile et handi-valide. Voilà et on a
01:55aujourd'hui plus de 300 clubs, 320 je crois, qui accueillent de manière régulière des personnes
02:05en situation de handicap pour naviguer avec des personnes dites valides dans les structures. Et
02:12à contre à eux qu'est-ce qui pourrait être un moment difficile pour intégrer ce genre de
02:17pratiques ? Qu'est-ce qui pourrait rendre la chose plus difficile ? Je crois qu'il y a plusieurs
02:20choses. Il y a les personnes qui se mettent des freins elles-mêmes parce qu'elles imaginent
02:26parfois que la voile peut être un sport dangereux et que quand on a déjà un handicap et bien on va
02:34peut-être pas en rajouter. Donc il faut qu'on soit rassurant par rapport à ça pour dire que
02:41dans les clubs oui on peut pratiquer, c'est vraiment un sport qui est ouvert à tous et
02:46donc qu'on peut le pratiquer de manière très sécure. Voilà et l'autre frein c'est que des
02:52clubs n'osent pas se lancer aujourd'hui en se disant que le handicap fait peur et quand on voit
02:59le sigle c'est souvent le fauteuil roulant. Or même s'il y a 12 millions de personnes en
03:06situation de handicap en France aujourd'hui, le handicap fauteuil ne concerne que 2 à 3% de ces
03:13personnes. Donc les clubs n'ont pas forcément besoin de faire de gros investissements pour
03:18accueillir ces personnes et peuvent se servir du matériel qu'elles ont déjà dans leur structure.
03:23C'est vrai qu'il y a 320 clubs qui accueillent au quotidien des personnes en situation de
03:29handicap notamment du côté de Berck-sur-mer. Vous étiez pas plus tard qu'hier, Eric,
03:34je crois, au club. Il se passe de vraies belles choses là-bas. De vraies belles choses depuis 20
03:38ans puisque ça fait partie du projet du club depuis sa création de l'accueil de personnes
03:44en situation de handicap. Donc la particularité c'est que les gens arrivent et ils posent leur
03:50fauteuil ou leur handicap sur le ponton et ils montent sur une embarcation, un bateau,
03:55une planche, quel que soit le support et ils naviguent comme tout le monde. Ça représente
04:02quoi comme coût pour un club qui a envie de se lancer dans cette aventure, Eric ? Le club peut
04:07utiliser ce qu'il a actuellement en général pour tout le monde. Après si la personne a besoin d'un
04:14bateau particulier, on va adapter avec du matériel pour que la personne soit en situation de confort
04:23sur l'eau parce qu'il faut toujours avoir du plaisir à être sur l'eau. Donc il faut absolument
04:30prendre soin de ça et souvent échanger avec la personne en situation de handicap pour que
04:38elle vous dise ce qu'elle ressent et ce qu'elle a besoin. Souvent le valide il freine, il a peur
04:45ou il sait pas. Donc en fait par contre la personne en situation elle sait très bien elle ce qu'elle
04:50ressent et donc automatiquement elle va vous dire j'ai besoin de ça ou j'ai besoin de ça mais ça
04:55laisse-moi faire, je vais le faire. On parlait de toute forme de handicap, tout type de handicap,
05:00il y a aussi les malvoyants qui peuvent se lancer Christine aussi sur la voile ? Complètement,
05:05d'ailleurs la fédération a une convention avec l'UNADEV qui est une association qui travaille
05:15pour permettre justement aux personnes qui souffrent de cécité de pouvoir pratiquer le sport et donc on
05:22a une application qui permet de naviguer et d'avoir sur son smartphone toutes les informations pour
05:29pouvoir se diriger sur l'eau. Ça s'appelle comment Eric cette application ? C'est l'application
05:33Sarah et donc ça permet aux malvoyants de se déplacer sur l'eau et d'être le chauffeur
05:40du bateau. Donc avec son téléphone on peut être le chauffeur de sa navigation ? Complètement voilà
05:45et on est assisté par le téléphone, on peut être assisté aussi évidemment par des voyants et des
05:51valides mais c'est lui qui peut complètement faire son parcours sur l'eau. Chris, ça fait
05:58plaisir de voir toutes ces innovations mises en place pour un sport pour tous finalement ? Bien
06:02sûr, la technologie on s'en sert, c'est certain qu'en tant qu'handi il peut y avoir des facilités
06:08grâce à la technologie et à l'inverse souvent c'est on va dire le besoin d'une personne en
06:13situation de handicap qui va amener la technologie, c'était le cas pour la télécommande, le régulateur
06:17de vitesse sur les voitures, enfin voilà, il y a aussi des éléments qui ont été développés pour
06:20des personnes en situation de handicap qui servent aujourd'hui à tout le monde dans la
06:24vie de tous les jours et puis plus globalement on a un sport, la voile, qui a énormément de types
06:29de supports, on a énormément de types de bateaux, multicoque, monocoque, kite, planche à voile etc,
06:35wing, foil même et ce qui est intéressant c'est qu'en fait en fonction de son envie, en fonction
06:40peut-être parfois de sa pathologie, si on a besoin d'un bateau plus ou moins stable, on va pouvoir
06:44en fait trouver son bonheur dans la voile, avoir des sensations, au départ c'est un plaisir de
06:50naviguer de toute façon et puis comme le disait justement Eric, après c'est du bon sens, c'est
06:55adapter certains supports, parfois on met des sièges en forme de coque, voilà comme des sièges
06:59un peu RATP ou karting pour pouvoir qu'on va fixer sur le bateau à telle ou telle position pour qu'une
07:05personne qui soit paraplégique, sans les abdos ou tétras puisse en fait avoir une certaine stabilité
07:09sur le bateau mais après dans la plupart des cas cette personne elle est relativement autonome en
07:15fait dans le pilotage du bateau et cette notion voilà que Christine soulignait d'Andy Valide
07:20elle est vraiment d'enjeu c'est à dire qu'une personne en situation de handicap par certains
07:23moments elle va avoir besoin d'aide pour pouvoir accéder au bateau par exemple et puis dans le
07:28reste on va aussi apporter des connaissances, apporter de la compétence et puis apporter du
07:33sens en fait au fait de naviguer. Il y a toute forme de bateau et j'avais noté aussi ce bateau
07:38collectif spécialement conçu pour le handisport en fait on prend place avec un accompagnateur c'est
07:44ça Christine ? Oui on a plusieurs types de bateaux collectifs je pense à l'Eco 90. On peut être aussi
07:54en duo sur ce genre d'embarcation ? C'est plus un bateau où on peut venir plus à plusieurs mais
08:02on a des bateaux où on peut naviguer en double des bateaux un peu spécifiques tels que le Hansa
08:07par exemple ou le Néo 490. On voit tous les âges dans ce genre d'embarcation Eric au quotidien ou pas ?
08:17Alors j'ai envie de dire oui mais en fait on a quand même un projet au niveau de la fédération
08:23qui est d'accueillir plus de jeunes aujourd'hui on voit que la population qui navigue c'est une
08:29population qui est quand même vieillissante et un de nos objectifs sur ce mandat fédéral c'est
08:36de développer et de capter de nouveaux jeunes pour la pratique régulière dans les clubs.
08:43Qu'est ce qu'on peut mettre en place pour attirer ces jeunes Christine qui veulent se lancer ?
08:47Je pense qu'on a un gros travail de communication à faire par rapport à ça et donc je pense que
08:54faire des images sur le handicap avec Chris ou sur la voile avec Damien Seguin je pense que
09:04quand on a des figures auxquelles on peut s'identifier ça donne envie et puis mais je
09:10pense aussi qu'on a un gros travail à faire au niveau des parents parce que comme je disais
09:14tout à l'heure c'est important de rassurer les parents pour leur dire que oui la voile c'est
09:20possible pour leur enfant et qu'au travers de la voile ils sont capables de montrer d'autres
09:26compétences qu'ils ne manifestent pas par ailleurs dans la vie au quotidien. Je crois qu'on a aussi
09:34un travail à faire auprès des prescripteurs que sont les médecins qui sont dans les centres
09:40spécialisés pour justement faire connaître toutes les possibilités qu'offre la voile en
09:46termes de réadaptation. C'est vrai qu'on parle aussi souvent, vous l'avez mentionné, de cette
09:50sécurité qui peut inquiéter parfois les parents. Comment on arrive à convaincre les parents
09:55d'enfants qui ont envie de se lancer aussi ? Il faut parrainer parce qu'en fait il faut leur
10:03montrer que c'est faisable et donc il faut emmener les parents et puis il faut emmener les jeunes et
10:09les moins jeunes. Je veux dire à partir du moment où vous emmenez les gens avec vous et vous leur
10:14montrez que c'est possible, je veux dire au niveau de la fédération il y a eu un travail qui a été
10:19fait pour lever le problème de l'attestation de natation pour les enfants donc je veux dire
10:25pour tout le monde. Donc c'est important de montrer qu'il n'y a pas de barrière
10:32qui freine et qu'en respectant le bon sens on va naviguer et faire naviguer tout le monde.
10:41Donc emmener tout le monde en stage, convaincre tout le monde par ce genre de biais-là ?
10:45Oui tout à fait et puis se servir des gros événements pour proposer aussi des baptêmes
10:49parce que je crois que c'est en faisant qu'on dompte un peu ses peurs et que là je vois par
10:58exemple sur la Jacques-Vabre, la fédération avait un stand avec la ligue Normandie, on a
11:05proposé des baptêmes pour essayer les supports et je crois que les gens étaient ravis. Le public
11:12le grand public qui a pu participer à ces baptêmes était vraiment était vraiment ravi.
11:18On va parler d'avenir, Eric vous vouliez ajouter quelque chose ?
11:21Oui je pense que les baptêmes il faut retenir que sortant du Covid on va pouvoir remettre en
11:27place certaines activités et au mois de juin il est prévu une semaine où les clubs seront
11:32ouverts pour faire découvrir plus particulièrement le Landivoile et donc au niveau fédéral on va
11:38communiquer là dessus pour que dans les clubs tout le monde accueille les personnes en situation
11:43de handicap et donc prennent plaisir à naviguer. Ce plaisir à naviguer évidemment c'est par les
11:50compétitions, par ces athlètes qui nous font rêver, on parlera de Chris tout à l'heure,
11:55juste avant on parle de Paris 2024, c'est vrai que c'est une mauvaise nouvelle entre guillemets,
12:00peut-être une bonne pour les années futures mais on ne retrouvera pas la voile pour Paris
12:05pour les Jeux paralympiques, on travaille sur le dossier du côté de la fédération Christine ?
12:10Complètement, parce que effectivement pour 2024 ce ne sera pas le cas mais en revanche
12:16tous nos espoirs se tournent vers 2028 et ce qu'on aimerait en tous les cas pour que le
12:23paravoile revienne, c'est montrer une image dynamique de la voile Andi et on y travaille
12:35de pied ferme et notamment avec Chris puisque je pense qu'on a besoin justement de tout ce que
12:42peuvent nous apporter aujourd'hui les athlètes de haut niveau. C'est vrai que pendant les Jeux
12:48paralympiques l'image de Damien Seguin qui gagne deux médailles en or, c'est des choses qui nous
12:54ont fait rêver et qui font avancer aussi la discipline ? Je pense qu'on est à un moment
12:59en charnière, le paravoile a malheureusement quitté le para et les Jeux olympiques c'est
13:08très dommage et en même temps il faut en profiter pour se renouveler. Aujourd'hui on a aussi besoin
13:14d'être comme dans tous les sports qui sont olympiques, on a besoin d'attractivité, il faut
13:18que ce soit des sports spectaculaires, qui soient spectaculaires pour le grand public mais
13:22spectaculaires et intéressants aussi pour les athlètes et aujourd'hui les anciens
13:28Jeux ont été avec des bateaux aussi qui étaient d'une première génération de Jeux, je pense
13:34qu'on peut passer un step, avoir des bateaux plus modernes, volants pour certains, multicocs pour
13:38d'autres, essayer de faire quelque chose de mixé entre la navigation solo, la navigation en équipage,
13:45les bateaux volants et l'idée c'est d'avoir des bateaux qui soient vraiment extrêmement
13:48explosifs et attirants visuellement, d'avoir des bateaux qui soient motivants pour s'entraîner
13:52parce que pour gagner il faut s'entraîner donc il faut avoir l'envie de se faire plaisir sur l'eau
13:56et aujourd'hui en fait on a une panoplie de bateaux qui existent pour tous, juste incroyable et
14:04ça serait extrêmement dommage d'avoir en fait des sous-bateaux on va dire pour les athlètes
14:11ça serait à mon sens dévalorisant et donc je pense que c'est en même temps dommage qu'on soit
14:17sorti des Jeux et en même temps une chance pour y retourner avec quelque chose d'extrêmement
14:21moderne et de passer vraiment un gap. On a aperçu des belles images de Damien Seguin
14:26tout à l'heure, c'est vrai qu'il a marqué les esprits, vous le connaissez, son parcours
14:30il force le respect c'est vrai. Bien sûr oui on se connaît parce qu'on a navigué, il m'a permis
14:37aussi de naviguer sur l'imoca du Vendée Globe donc c'est une chance et c'est vrai qu'à notre
14:45échelle, à notre niveau, en pratiquant parmi les valides, c'est pour ça que cette notion
14:49du 7ème du Vendée Globe est vraiment intéressante, c'est de montrer qu'en fait on a des
14:53capacités, on a des compétences et qu'il ne faut pas surtout nous freiner. Damien a eu
14:58des difficultés à s'inscrire au Vendée Globe, moi j'en ai eu d'autres sur certaines compétitions
15:01valides et en fait c'est cette difficulté qu'il faut changer, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
15:09certaines personnes prennent des décisions en étant valides pour des andies et ça c'est
15:13un réel frein en fait. Être même parfois meilleur que des valides c'est justement le
15:18thème de ce prochain passage, c'est évidemment la rubrique Parcours Perf.
15:24Parcours Perf avec Chris, on va revenir évidemment sur votre parcours dans cette deuxième partie
15:34d'émission, d'abord on revient sur votre histoire, vous êtes privé de l'avant-bras
15:39gauche à votre naissance, comment vous arrivez à ce sport qu'est la voile ?
15:45Alors moi je suis né sans avant-bras gauche, alors là c'est une prothèse parce que je
15:49suis venu en scooter ce matin à la gare de Rennes, mais globalement en fait comment
15:54je suis venu à la voile, j'ai commencé par l'optimisme, j'étais dans une classe
15:59verte ou classe vacances voile, j'ai fait de l'optimisme, j'ai fait de la caravel,
16:03j'ai fait de la planche à voile et donc mon premier amour c'était vraiment la planche
16:06à voile, j'ai fait du windsurf pendant une bonne vingtaine d'années jusqu'à être dans
16:11les top 10 français dans les vagues parmi les valides et c'est vrai que dans la voile
16:17on a quand même beaucoup de gens qui voyagent et donc pour les gens qui voyagent comme mon
16:22entourage proche aussi, c'est cette notion de dire on n'est pas en situation de handicap,
16:25on est juste différent et on est tous différents par la taille, par le poids, par la couleur
16:29de peau, par la religion, peu importe et donc cette différence elle va nous contraindre
16:34dans certains moments et puis nous solliciter d'autres compétences en fait et nous obliger
16:40à être extrêmement adaptatifs et anticiper beaucoup de choses, donc on travaille un petit
16:44peu différemment mais ça permet de faire beaucoup de choses, donc planche à voile
16:47d'abord, après j'ai développé le marché du kite vraiment en termes de business et
16:53puis en 2014 j'ai décidé d'essayer de faire un lien en fait entre la partie entreprise,
16:58la partie sportive et puis de montrer qu'en fait une personne en situation de handicap
17:02elle peut avoir des compétences et être même meilleure que des personnes valides.
17:06Vous avez quasiment tout touché dans le monde de la mer, vous avez fait du kite,
17:10vous avez fait de la voile, pourquoi justement ce monde-là, vous avez senti plus de liberté,
17:15vous vous êtes plus épanoui que sur terre, plus libre ?
17:18Alors déjà j'aime la mer, j'ai des grands-parents en Bretagne, près de Saint-Brieuc
17:25et puis de l'autre côté en Méditerranée, donc j'ai toujours passé beaucoup de temps
17:28au bord de la mer, ce qui m'a attiré dans la voile c'est la multiplicité des supports,
17:34c'est à dire que j'ai fait optimiste, caravel, planche à voile, kite mais j'ai eu l'occasion
17:40de faire de l'imoca avec Damien, j'ai fait du Figaro 3 aussi avec Bruno Jourdain
17:48qui est un athlète en e-sport, j'ai fait du Diam 24, donc les multicocs et en fait
17:52ça m'intéresse, c'est à dire que dans chaque bateau on va retrouver quelque chose
17:57de différent sur l'autre support et en même temps quelque chose qui les lie et c'est ça,
18:02moi je suis quelqu'un qui bouge beaucoup, je suis toujours dans l'étape d'après
18:05et le fait d'avoir un choix d'engin, de jouet, on peut le tourner comme on veut
18:12et puis après, parce qu'on a des questions de temps ou de moyens parfois,
18:16on va choisir pendant une période tel ou tel engin et puis après tourner sur un autre.
18:20C'est ça qui est génial Eric avec cette discipline, c'est qu'il y a une vraie polyvalence,
18:24une vraie variété dans tout ce qu'on peut entreprendre.
18:26Il y a toujours un bon support et aujourd'hui quand on dit aux jeunes
18:32essayer tout, c'est vraiment essayer tout, je veux dire au mois de décembre on a emmené
18:38des jeunes sur un Diam 24 à Dunkerque, je veux dire il faut voir comment ils avaient le sourire.
18:44Habituellement ils naviguent sur un petit monocoque, ça va doucement et en fait l'image
18:49elle était assez extraordinaire parce qu'en fait à Dunkerque ce jour-là, eux ils ont navigué en
18:54Diam 24 et ceux qui naviguaient en Diam 24, ils ont navigué en Hansa, pas pour la photo,
19:00parce qu'ils apprenaient les règles de course, donc ils apprenaient avec un bateau lent les règles
19:04de course et à côté il y avait les personnes, les jeunes qui tiraient des bords sur une coque,
19:10là ils se faisaient plaisir donc c'est top quoi.
19:12Le plaisir à 100%, on a vu des images de plaisir à 100% aussi de Chris,
19:17en 2014 c'était le Mondial du Vent, c'était une vraie belle participation pour vous ?
19:22Alors il y a eu plusieurs choses, là il y avait des images aussi de l'Uderitz en fait.
19:25Ok, le record ?
19:26Ouais du record, en 2014 voilà, moi j'avais vraiment envie que ce soit dans la société civile
19:33ou dans le monde de l'entreprise de changer les regards sur le handicap et de montrer la compétence,
19:37la première approche c'était de dire que la vitesse en fait permettait cela,
19:40parce que c'est un chronomètre en fait, il n'y a pas d'aspect artistique.
19:43Parce que vous êtes vraiment spécialiste aussi de la vitesse Chris, sur le kitesurf.
19:47Donc j'ai battu en 2014 le record du monde de vitesse à la voile en e-sport
19:52et puis après j'ai fait des traversées entre Jersey et Saint-Malo, entre Brest et Lorient,
19:58j'alterne souvent la compétition pure et puis on va dire le côté aventure en fait, donc de la haute mer.
20:05Et en 2018, l'idée c'était de s'attaquer à un record sur le 1000 nautiques donc 1852 mètres
20:13et de se rapprocher le plus possible du record valide,
20:16ce qui me semblait possible en tous les cas de s'en rapprocher.
20:19Et sur le moment, ça ne s'est plutôt pas trop mal passé,
20:22mais entre 2014 et 2018, les instances internationales ont changé
20:28et en fait on a refusé ma validation de record en e-sport en 2018.
20:32Sur le moment, ça fait un peu un choc, c'est assez déstabilisant
20:36et avec l'organisateur, on s'est dit si on n'a pas de record en e-sport, on va avoir le record valide.
20:42Et à ce moment-là en fait, c'était une période où j'ai navigué sans prothèse,
20:44donc ça m'arrive de naviguer sans prothèse, en fait pour moi la prothèse c'est un outil.
20:48Donc voilà, quand je vais conduire une voiture, quand je vais couper de la viande,
20:50je vais utiliser ma prothèse.
20:52– En 4 heures, ce n'est pas nécessaire.
20:53– Dans la vie de tous les jours, je l'utilise peu
20:56ou je vais l'utiliser également pour m'équilibrer,
20:58c'est-à-dire que quand j'ai un bras en moins,
20:59évidemment au bout d'un moment, le dos va tirer, donc je rééquilibre.
21:02Et au moment où il a fallu aller chercher ce record valide,
21:07j'étais à la limite, je ne pouvais pas aller plus vite,
21:09donc j'ai utilisé une prothèse que j'utilisais pour le paddle en fait,
21:12que j'avais développé pour le paddle et qui globalement est comme celle-ci,
21:16sauf qu'elle vient accrocher carrément la barre,
21:18donc elle est fixée à la barre,
21:20ce qui peut occasionner en tous les cas dans un premier temps un facteur stress
21:24puisque le système de déconnexion est plus lent que pour une personne lambda.
21:30Et par contre ça a marché, donc j'ai battu le record en 2018
21:33et c'est une première et là ça a changé aussi la donne tous sports confondus
21:37puisque c'était la première fois qu'un athlète handisport
21:39battait un record du monde tous sports confondus.
21:43Parmi les valides, Chris, première athlète de l'histoire
21:48à battre des valides et à s'inscrire dans un record du monde,
21:52ça, ça force le respect Christine ?
21:54Complètement, complètement.
21:56Et je trouve que c'est une belle image et ça laisse plein de perspectives justement
22:00pour toutes les personnes qui ont envie de s'inscrire dans ce sport.
22:05C'est quoi les perspectives pour cette année 2022 Christine,
22:08pour la fédération, pour la voile,
22:11qu'est-ce qui nous attend sur cette scène ?
22:14Eh bien, les perspectives 2022, c'est travailler,
22:19faire en sorte qu'on ait de plus en plus de clubs
22:22qui proposent une pratique handi-valide tout au long de l'année,
22:27avec des activités tout au long de l'année.
22:30Des compétitions, on peut ?
22:32Des compétitions, mais je crois que le plus important
22:34c'est que chacun puisse trouver dans le club le projet,
22:39mener dans le club le projet qui lui correspond,
22:43parce que certains vont juste vouloir venir sur l'eau prendre un bon bol d'air
22:49et d'autres vont vouloir effectivement s'inscrire davantage dans les circuits de compétition.
22:55Donc, c'est faire vraiment de la voile une pratique 100% inclusive.
23:01Et puis, dans nos perspectives, c'est travailler la communication
23:06parce que si on veut que des enfants s'inscrivent dans les clubs,
23:10peut-être qu'il faut qu'on montre, et notamment dans les médias,
23:13et je vous en remercie de plus en plus, d'images justement là-dessus, avec des jeunes.
23:22Et puis, il faut qu'on continue aussi à former,
23:24parce que je pense que c'est quelque chose d'important au niveau de la fédération,
23:29c'est de former nos bénévoles justement à l'accueil de ces personnes
23:33qui vont avoir des besoins un peu spécifiques.
23:39Former donc nos bénévoles, mais aussi tous nos éducateurs sportifs et nos professionnels.
23:45Donc, continuer cette formation et puis travailler pour faire en sorte
23:51qu'on retrouve la discipline aux Jeux Paralympiques de 2028.
23:57C'est vrai que c'est un vrai enjeu aussi, les bénévoles.
23:59Il va falloir plus de gens encore qui s'engagent là-dedans.
24:02On a toujours besoin des aidants.
24:05Sans aidants, il y a toujours une petite difficulté.
24:10Donc, chacun a sa place dans le club.
24:14Et les aidants, c'est des personnes à qui on donne les bons gestes,
24:18les bons réflexes pour que tout se passe bien.
24:22Et il faut savoir que Christine parlait de la formation.
24:27Cette année, au niveau de la fédération,
24:29on a accompagné quatre personnes en situation de handicap
24:32à se former pour être moniteurs ou diplômés d'État de voile.
24:40C'est-à-dire que c'est aussi quelque chose de possible.
24:43Il n'y a pas de porte fermée.
24:46C'est un peu plus long.
24:48Il y a un peu de travail à faire, mais c'est possible pour tout le monde.
24:53Plus d'aidants pour plus de pratiquants.
24:55Ce sera peut-être le fin mot de cette émission.
24:58Pour avoir peut-être plus encore de Damien, de Chris
25:00pour faire de grandes choses dans la discipline.
25:03Je dirais que ce qui m'a amené à la voile, c'est le rêve.
25:06C'est parce que la mer, c'est beau.
25:09Naviguer, c'est chouette.
25:12Finalement, ça vient aussi de l'initiative personnelle.
25:15C'est-à-dire que derrière, il y a des clubs qui sont en place.
25:18Il y a des personnes qui sont de plus en plus accueillantes,
25:20de plus en plus informées.
25:22L'idée, c'est de ne pas avoir peur d'une personne en situation de handicap.
25:24On a peur de la différence, mais il ne faut pas en avoir peur.
25:26Au contraire, il faut plutôt poser des questions.
25:28Et derrière tout cela, c'est aussi penser qu'on va sur l'eau pour se faire plaisir.
25:33La compétition, quand elle vient, elle vient après.
25:35Moi, j'ai tendance à rappeler que je ne suis pas un compétiteur.
25:39Au départ, l'idée, c'était de faire de la voile.
25:42Quand j'ai accroché sur une discipline,
25:45j'avais la volonté d'être le meilleur, mais pour moi-même.
25:48C'est-à-dire la volonté de progresser jusqu'à être très bon.
25:50Et à partir du moment où j'ai été très bon, je me suis confronté aux autres.
25:53Mais c'est plutôt dans cet état d'esprit-là.
25:55L'état d'esprit de la voile, c'est aussi d'abord, avant tout, de naviguer.
25:59De naviguer en mer et puis de naviguer aussi entre amis.
26:02Même si le kite, on a tendance à dire que c'est un sport individuel,
26:05mais souvent, on va sur l'eau, on est entre potes, ou on est en famille,
26:10ou on est avec d'autres supports sur le plan d'eau.
26:12Mais c'est cette notion de partage qui est importante.
26:15Et voilà, il ne faut pas surtout focaliser sur la compétition.
26:20C'est avant tout un sport plaisir.
26:22– Un sport plaisir. – Un sport de nature.
26:23– Et n'hésitez pas à vous inscrire dans les nombreux clubs qu'on a cités,
26:28notamment Berck sur mer.
26:29Mais il y en a plein d'autres à retrouver,
26:30pourquoi pas sur le site de la Fédération, Christine ?
26:33– Oui, oui, tout à fait.
26:34Et puis à venir lors de la semaine Andi-Voile, Andi-Valide.
26:41– Du 11 au 18 juin. – Du 11 au 18 juin.
26:43– Et bien voilà, c'est noté pour cette émission.
26:45Merci à toutes et à tous de nous avoir suivis.
26:48À très bientôt pour un nouveau numéro d'Avomark.
26:50Merci à vous trois de nous avoir accompagnés.
26:53Et à très bientôt donc sur Sport en France.
26:55Bonne soirée, ciao.
26:56– Bonne soirée.
26:57– Merci.
26:57– Merci.