Le Club Sport en France - Émission 61 - FF Voile

  • il y a 3 mois
Le CSF, c'est le rendez-vous incontournable de Sport en France, le lieu de passage de tous les athlètes et de découverte de toutes les disciplines. Aujourd'hui la Fédération Française de Voile rend visite à Maxime Gras, notamment après l'élection du marin de l'année 2021 : Yannick Bestaven. Retour sur le Vendée Globe 2020-2021, les disciplines olympiques ou encore le foil, qui anime la voile pour Paris 2024 !

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Transcript
00:00Générique
00:23Salut la compagnie ! Bienvenue dans Club Sport en France, l'émission des fédérations sportives de l'Hexagone.
00:29Évidemment, on a le plaisir cette semaine de prendre le large, ou plutôt c'est le large qui vient à nous.
00:35On n'est pas téméraires quand même dans le club avec dans cette émission l'une des plus grandes fédérations du mouvement olympique
00:42qui nous fait l'amitié de venir à nous. Il s'agit de la fédération française de voile avec aujourd'hui sur ce plateau,
00:50Et ça, ça fait plaisir dans ces conditions habituelles sanitaires où le distanciel a été un peu généralisé.
00:56Hélène Noès-Mohen nous fait l'amitié d'être avec nous. Bonjour Hélène.
00:59Bonjour.
01:00Comment allez-vous ?
01:01Très bien, merci.
01:01Très bien. Vous avez passé de bons moments sur Paris ces derniers jours ?
01:05Oui, on a eu des bons moments, notamment à la soirée des marins de l'année.
01:10On va en parler, notamment avec aussi Aloïse Rotornase qui vous fait face.
01:16Salut Aloïse, comment allez-vous ?
01:18Très bien.
01:19J'ai cru comprendre qu'il fallait être un peu tempo piano ce matin.
01:22Non, ça va.
01:23Ok, super. On va en profiter pour parler de plein de choses de votre actualité, mesdames,
01:29et aussi de l'actualité de la fédération avec Billy Besson qui nous accompagne, vice-président de cette fédération.
01:35C'est difficile, vous voyez aussi pour moi. Bonjour Billy.
01:38Bonjour.
01:39Ça va ?
01:39Très bien.
01:40Bon, formidable. On aura aussi une petite surprise dans cette émission puisque vous avez parlé il y a quelques minutes
01:45de l'élection du marin de l'année.
01:47Ce marin de l'année, il nous fera l'amitié d'être parmi nous en distanciel.
01:52Pour sa part, il s'agit de Yannick Bestaven.
01:54Oui, j'ai brûté la surprise, mais bon, maintenant on le sait, tout le monde est au courant de toute manière.
02:00Première partie de l'émission, l'actualité fédérale, c'est fait décodage.
02:04« Musique »
02:13Alors Billy, autour de ce plateau, on a deux éminentes représentantes de deux disciplines importantes,
02:18évidemment de votre fédération, avant d'évoquer leurs disciplines, leurs actualités respectives.
02:24D'abord, un petit mot avant ces fêtes de fin d'année, l'état de santé de cette fédération.
02:30Qui va bien ? Qui va bien ? Dites-nous un petit peu ce qui fait aujourd'hui le sel de son actualité
02:37et des mois à venir lancés que nous sommes, ça y est, et on aime bien nos médias en parler, vers Paris 2024.
02:44Exactement, on a tous à cœur en tout cas d'être présents exactement comme ces sportives qui sont là actuellement à Marseille.
02:53Parce que les Jeux de Paris seront à Marseille, pour la voile en tout cas.
02:58Donc c'est vrai qu'on a vraiment cet axe tourné dans cette direction-là.
03:03Par contre, après, c'est vrai qu'au sein de la fédération, c'est quand même une grosse fédération où il faut s'occuper de tout le monde.
03:09Donc là, c'est vrai qu'on organise aussi beaucoup de choses différentes,
03:14que ce soit dans les initiations, parce qu'il n'y a pas que la voile olympique, il y a le large, les initiations, la plaisance.
03:24Donc c'est vrai que tout ça fait un bon mixte et on a une bonne représentativité aujourd'hui, en tout cas avec ces deux femmes.
03:33La preuve, en tout cas, ce qui est bien, c'est qu'en la voile olympique, en tout cas particulièrement,
03:38on est à peu près, je crois, 50% d'hommes et 50% de femmes, donc parité exacte dans la voile.
03:46Donc ça sera parfait.
03:47Et on aura l'occasion d'en reparler puisque cette parité, cette mixité, elle sera encore plus à l'honneur
03:53lors des disciplines olympiques, n'est-ce pas Aloïse, dans vos disciplines, notamment, on y reviendra.
04:00Vous l'avez un petit peu suggéré, donc on a 270 000 licenciés, ce qui est déjà un très très beau terreau,
04:05mais il y a énormément de pratiquants, on peut dire quasiment dix fois plus, même dix fois plus.
04:09Donc ces initiations sont évidemment une grande partie de ce travail.
04:14Est-ce que la crise sanitaire que l'on connaît, malheureusement on ne peut pas parler au passé,
04:19que l'on connaît, cette volonté de grand air de la part des Français qu'on a pu voir,
04:23est-ce qu'elle a pu, entre guillemets, bénéficier, même si le mot est très capitalistique,
04:28est-ce que ça a pu bénéficier un peu à la Fedé et justement aux moniteurs et aux clubs ?
04:32Mais bien sûr, un peu comme dans tous les corps de métier, c'est-à-dire que malheureusement,
04:38avec les conditions sanitaires, beaucoup de gens n'ont pas pu partir en vacances, en tout cas à l'étranger.
04:42Et donc ça a quand même beaucoup profité à l'Hexagone, il ne faut pas l'oublier,
04:46que ce soit dans l'hôtellerie, que ce soit un peu partout, dans les campings, tout.
04:50Et donc du coup, les fédérations sportives, en tout cas la voile,
04:54on a bien profité l'été dernier, je vous avoue, même si on voyait un peu un avenir incertain.
05:02Et en fait, les gens ont vraiment envie, en tout cas, d'aller dans cette direction,
05:07de retrouver un peu plus de liberté, parce que mine de rien, quand on fait de la voile,
05:12la première sensation qu'on a, c'est d'être libre sur l'eau, qu'on soit tout seul, à deux, à trois, ou à plusieurs en tout cas.
05:20C'est une sensation de pouvoir faire ce que l'on veut, parce qu'il n'y a pas de feu rouge,
05:25il n'y a pas d'axe de circulation, on fait exactement ce que l'on veut.
05:29Et ça, c'est un plaisir.
05:32Et donc du coup, c'est vrai que cette notion de plaisir, en tout cas,
05:35je pense que beaucoup de Français l'ont fait et ont envie, en tout cas, je pense, de le refaire.
05:42– Vous êtes une championne de 470, Aloïse, vous comprenez l'idée du plaisir qu'on prend,
05:48ne serait-ce qu'à barrer, à dériver ?
05:50– Oui, bien sûr, moi, je ne me limite pas qu'à naviguer sur 470.
05:54Quand je suis chez moi, dès que j'ai du temps libre, je navigue, je suis sur l'eau,
05:59en surf, en paddle, en foil, il y a plein de jouets dans les sports nautiques pour s'amuser.
06:05Donc, je ne me limite pas au 470.
06:07– D'accord, planche à voile aussi, il n'y a pas que ça.
06:10Le grand large aussi pour vous, Hélène, non ?
06:12– Non, moi, je viens des Sables d'Olonne, donc forcément, le grand large,
06:15tout le monde y fait référence, mais non, je me limite plutôt
06:19à ce qui est plus près des côtes, on va dire, pour l'instant.
06:22Mais c'est sûr que dans la voile, on a cette chance d'évoluer dans un environnement
06:25qui change tous les jours, de devoir s'adapter aussi aux conditions.
06:29Et on sait qu'on peut en jouer aussi un peu sous toutes ses formes
06:33et varier les plaisirs sur l'eau.
06:35– Clairement, il y a le plaisir de l'eau, il y a le plaisir des conditions atmosphériques,
06:38bref, il y a plein de disciplines dans lesquelles on prend plaisir quand on fait de la voile.
06:43Billy, avec la liberté de la personne qui venait d'arriver aux affaires,
06:47est-ce qu'on pourrait revenir, on a commencé à parler sportif avec ces dames,
06:52sur le bilan de Tokyo, trois médailles, on est peu ou prou dans la même lignée que Rio,
06:56même s'il y avait eu un titre à Rio, il y a même une médaille sur ce plateau,
07:03est-ce que vous pouvez, on y reviendra, qu'est-ce que vous en avez déjà pensé,
07:07qu'est-ce qu'on peut en dire de ce bilan, est-ce qu'il a satisfait la fédé ?
07:11– Bien sûr, le bilan est très positif, en tout cas pour la Fédération française de voile,
07:15trois médailles, donc aussi bien que Rio, même si on n'a pas eu l'or,
07:19mais par contre c'est vraiment une super moisson, on va dire,
07:26donc ça représente quand même pas loin de 10% des médailles françaises,
07:30donc il faut quand même le souligner,
07:34donc oui c'est sûr qu'en tout cas en vue des Jeux qui vont être à Paris,
07:40je pense que tous les sportifs qui y seront auront vraiment la hargne,
07:46en tout cas de décrocher ce genre de médailles,
07:49donc oui, on ne dit pas que l'avenir sera peut-être plus beau,
07:53mais en tout cas on espère, en tout cas les sportifs qui y seront,
07:59sauront vraiment viser cette médaille-là.
08:01– Alors, Charline Piquant, Thomas Goyard en argent, RSX,
08:05et puis avec votre compère, comère, je ne sais pas quoi équipier en tout cas,
08:10la Brestoise, Camille Lecointre, vous avez pu décrocher ce bronze à l'OIS,
08:15est-ce que vous avez encore le smile ?
08:19Quel sentiment quand on a digéré un petit peu le côté événement,
08:23l'entraînement, la compétition,
08:24quel sentiment reste au-delà de la ligne du palmarès aujourd'hui ?
08:28– Ça reste une grande fierté, c'est sûr que ce n'est pas une finalité,
08:33mais c'est quand même la réalisation d'un rêve,
08:36ça représente beaucoup d'heures de travail,
08:38et c'était beaucoup, beaucoup d'émotion d'avoir cette médaille
08:42et de pouvoir monter sur ce podium avec Camille,
08:44donc ça représente énormément, après ça donne envie d'y retourner quand même,
08:49c'est un peu addictif les Jeux Olympiques,
08:50donc quand on y a égoutté, je me posais un petit peu la question
08:53de qu'est-ce que je ferais après,
08:55et en fait ça donne vraiment envie d'y retourner,
08:58il n'y a qu'à travers le sport qu'on peut vivre toutes ces émotions-là,
09:01et c'est incroyable.
09:03– Alors, tout à l'heure vous avez commencé votre réponse
09:06en disant que ce n'était pas une finalité,
09:09mais il y a le goût d'y retourner,
09:11alors la finalité c'est quoi ?
09:12C'est la compétition, c'est les sensations,
09:14c'est le fait d'être à deux, de vivre ça à deux,
09:17qu'est-ce qui pousse qu'au final ce soit une finalité d'y retourner ?
09:19– Je pense que c'est de vivre de sa passion,
09:22avoir la chance de pouvoir pratiquer la voile comme ça,
09:25à haut niveau, et autant dans l'année,
09:28en plus j'ai un emploi du temps aménagé à côté dans une entreprise,
09:32c'est quand même une vraie chance de pouvoir évoluer comme ça
09:34en tant que sportive de haut niveau,
09:35donc c'est ça la finalité, c'est de s'épanouir dans son sport
09:39et dans ce qu'on aime faire,
09:40aller à l'entraînement en ayant envie d'y aller.
09:44– Vous avez envie d'aller à l'entraînement vous aussi Hélène ?
09:45– Oui c'est sûr, en plus moi je navigue sur un nouveau support à Foil,
09:49et tous les jours on a cette chance, même on est à haut niveau,
09:53et pourtant on réapprend tout tous les jours,
09:54il y a vraiment tout à explorer,
09:56et ça fait que tous les jours on a envie d'aller à l'eau,
09:59et presque d'un entraînement à l'autre, ça nous manque déjà.
10:02– Le Foil, vous pourrez nous en reparler tout à l'heure,
10:04on aura l'occasion de développer parce que ce mot est sur toutes les lèvres
10:08quand on parle aujourd'hui de l'actualité de toutes ces disciplines de voile,
10:13et vous êtes en plus à la pointe dans son utilisation de par vos performances,
10:17donc ce sera évidemment au cœur de nos débats.
10:21Avant, j'ai sorti le mot 4.70, l'expression,
10:26est-ce que vous pouvez nous expliquer quelle est votre discipline,
10:28comment elle se déroule tout simplement au format olympique ?
10:33– Oui on voit l'Olympique, c'est vrai qu'on ne verra pas des grands bateaux
10:36comme on a l'habitude de voir en France avec le large,
10:39nous on est dans des petites embarcations,
10:41en général c'est de la voile légère les Jeux Olympiques.
10:44– 4.70 c'est la longueur, on le rappelle.
10:46– Donc le 4.70 c'est un bateau qui fait 4,70 mètres avec 3 voiles
10:49et 2 coéquipières à bord, il y a une barreuse et une équipière,
10:53donc en général une petite et une grande,
10:55donc moi je suis plutôt grande donc je suis équipière.
10:58Et oui c'est une discipline qui va évoluer aussi,
11:02là pour la première fois de l'histoire,
11:03elle passe mixte pour les Jeux Olympiques de Paris 2024,
11:07donc c'est super, c'est une belle initiative qui fait que la discipline
11:11va avoir un peu un renouveau, un nouveau plateau international,
11:14donc ça va être très intéressant.
11:16– Avec un changement de coéquipiers à venir,
11:20en attendant on voit ces images-là en course,
11:25comment justement, au-delà du simple rôle qui est donné,
11:29pas simple mais coéquipière-équipière-barreuse,
11:32comment on s'organise dans la préparation du bateau,
11:35dans la manière de manœuvrer,
11:38tout devient un peu comme en rallye pilote-copilote,
11:41tout devient intuitif, instinctif, de code, d'attitude,
11:45plus que de grands discours ?
11:46– Oui, il faut qu'il y ait vraiment une alchimie
11:48entre les deux coéquipiers ou coéquipières,
11:52après chaque équipage a un petit peu ses spécificités,
11:56c'est quelque chose qu'on définit à la base d'un équipage,
11:59de savoir qui va faire quoi à bord,
12:01nous le 470 on n'est pas un support très rapide
12:04comme on va pouvoir le voir avec les foils avec Hélène tout à l'heure,
12:08c'est un support qui… c'est un peu le bateau du juste milieu,
12:12on ne va pas trop vite donc on peut faire beaucoup de manœuvres,
12:16du contact, on a vraiment le temps de réfléchir pendant la course,
12:21et du coup il y a toute une dimension tactique et stratégique qu'il faut gérer,
12:24donc on se répartit à bord,
12:26en général dans mes équipages c'est plutôt moi l'équipière
12:30qui faisais la tactique dans les allures,
12:32on remonte vers le vent au pré et inversement,
12:35on jette la patate chaude quand c'est important
12:38de prendre les décisions tactiques et stratégiques.
12:42Excellent, en tout cas ces images de préparation sont super intéressantes
12:46et on imagine après la dextérité, la difficulté,
12:50même si les vitesses comme vous dites ne sont peut-être pas folles,
12:54l'entraînement et le partage doivent être assez exceptionnels.
12:57Alors, il n'y a pas ces vitesses mais il n'y a pas ce vécu olympique du coup pour vous Hélène,
13:02de votre côté vous n'avez pas eu la chance d'être à Tokyo
13:05parce que planche à voile, RSX c'est ça ?
13:08Jusque là on change pour Paris 2024 le format c'est ça ?
13:11Oui c'est ça, donc la RSX c'est la planche à voile classique qui flotte sur l'eau,
13:16qui était au programme des Jeux Olympiques depuis 4 Olympiades
13:19et du coup là ça est remplacé, ça suit un peu l'évolution du sport,
13:22c'est remplacé par de la planche à voile sur foils
13:24et c'est vrai qu'en voile olympique les places sont toujours chères pour aller au jeu,
13:28il n'y a qu'un seul et qu'une seule représentante par pays
13:30et souvent en plus dans la voile française et encore plus dans la planche à voile,
13:34on est une nation vraiment forte et on sait que quand on va au jeu c'est pour aller chercher une médaille.
13:38Donc cette année la représentante c'était Charline Piquant qui nous a ramené une belle médaille d'argent
13:43et voilà j'espère aller chercher l'or dans 4 ans.
13:46Voilà, foils, foils, foils, mais qu'est-ce qu'un foils, qu'est-ce qu'un foils ?
13:50Billy, Hélène aidez-moi, qu'est-ce qu'un foils ?
13:54Le foils c'est un petit appendice qu'il y a sous les bateaux ou sous les planches à voile du coup,
13:59sous les surfs aussi maintenant et qui permet en fait de soulever la planche ou le bateau au-dessus de l'eau
14:06et d'avoir des sensations de vitesse très importantes parce qu'on n'a plus du tout de frottement sur l'eau
14:11et notamment donc en voile on arrive à aller très vite à deux fois la vitesse du vent dans des vents assez faibles.
14:17Après quand le vent monte un peu ça devient plus compliqué en contrôle
14:20mais ça permet vraiment d'avoir des belles sensations.
14:22Alors cette évolution qui est une évolution technique mais qui par ruissellement change toutes les catégories,
14:29a amené aussi les athlètes à évoluer, à changer de matériel,
14:35comment on a au niveau fédéral pu accompagner voire anticiper pour certains athlètes
14:42qui ne l'ont fait pas eux-mêmes ces dernières années,
14:45je pense à Hélène évidemment quand je dis ça, comment on a pu accompagner ce passage au foils ?
14:50C'est vrai qu'en tout cas le foils a modifié un petit peu la facette de la voile ces derniers temps,
14:58donc on l'a vu dans tous les bateaux différents en tout cas.
15:00Oui parce qu'Hélène l'a dit, ce n'est pas juste qu'on commis tant à l'arrivée de la planche à voile.
15:05Exactement, ce n'est pas que la planche à voile, c'est tous les bateaux existants,
15:08ça se trouve peut-être que le dimanche quand vous irez faire de la voile, vous iriez faire du foils.
15:13Oui peut-être, je pense à mes amis Rochelet qui n'ont pas pensé à me le faire faire.
15:20Exactement, mais ce qui est sûr c'est que cette évolution a fait aussi une évolution des mœurs
15:26parce que c'est d'une différente population, c'est de différentes personnes,
15:30les mentalités ont changé donc du coup la fédération a s'adapté à ça
15:34et c'est là-dessus que nous on accompagne le plus.
15:37Donc du coup vraiment on essaye de mettre aussi les clubs au goût du jour
15:42parce que le nouveau pratiquant voit ça dans sa télé et il dit
15:46« c'est super le foils, j'aimerais bien essayer ».
15:48Oui mais donc du coup dans quelles conditions ?
15:50Donc il faut vraiment accompagner en permanence et c'est ce qu'on fait.
15:53On met en place aussi des formations typées que foils,
15:57c'est-à-dire que pour former des entraîneurs là-dessus.
16:02Donc c'est vrai que l'évolution de la fédération suit son cours avec l'évolution des supports.
16:09Ça a eu un coût énorme parce que c'est une technologie qui forcément a amené des évolutions
16:14même si elle est maintenant mature, c'est quand même quelque chose qui doit être extrêmement dur à suivre.
16:19Oui mais après l'évolution du matériel elle est souvent faite par les constructeurs
16:22parce qu'il y a une grosse bataille, les gens essayent d'aller le plus vite possible comme les concurrents.
16:28Donc du coup c'est vrai que cette évolution-là est vraiment faite par les constructeurs.
16:32Le rôle de la fédération elle est là pour essayer de guider la série et de guider en sécurité
16:39après la mise en place, la sécurité des intervenants, des gens aussi qui vont pratiquer, des pratiquants.
16:45Donc c'est plus là-dedans où on accompagne le pratiquant, le licencié.
16:52Dans l'émission « Génération jeune » sur cette chaîne Sport en France,
16:55on avait reçu Axel Mazella il y a quelques temps.
16:57Hélène qui nous expliquait à quel point Formula K est le foil français.
17:02On avait pris énormément d'avance au niveau des athlètes. Pourquoi ? Comment ?
17:07Déjà on a cette chance, notamment en planche à voile, d'avoir des constructeurs de foils qui sont français.
17:13Donc ça veut dire que dès le début de la discipline, on a pu commencer à s'entraîner sur le matériel.
17:19Le matériel a évolué depuis donc ce n'est plus du tout le même mais on a vraiment eu cette dynamique.
17:23C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'endroits en France où si on regarde les pratiquants loisirs, ils font du foil.
17:28On a cette dynamique-là, nous on est dans le haut niveau mais en fait à l'entraînement,
17:31on se retrouve aussi bien des fois avec des pratiquants loisirs parce qu'ils sont à l'eau tous les jours, ils aiment ça.
17:36Et on a réussi à construire cette belle dynamique en France,
17:39je pense beaucoup par la passion et l'émulation qu'il y a autour du foil.
17:44C'est vrai que du coup on a des gros groupes, nous on le sent aussi dans les collectifs français,
17:49ça pousse fort à l'entraînement mais je pense que c'est juste le reflet de la pratique nationale.
17:53Et puis on est au-delà de vous de la partie galvanisante de la découverte,
17:59vous êtes toujours galvanisé au quotidien mais je crois que ça fait depuis 2018 que vous travaillez sur ces planches-là.
18:05Oui, alors moi j'ai commencé même le foil avant ça, grâce notamment à Loquet Foils, un constructeur de foils à Saint-Malo.
18:12Mais en fait j'étais aussi en même temps sur la RSX donc je m'y suis mis vraiment que plutôt en 2020
18:18quand il y a eu le report des Jeux Olympiques et qu'on a su que le support allait changer pour 2024.
18:24Mais c'est vrai que ça s'est fait petit à petit et maintenant avec beaucoup plus d'intensité.
18:28Oui, si vous vous mettez à temps plein en 2020 que vous êtes championne du monde en formula foil cette année-là,
18:35c'est que ça allait, a priori vous étiez pas mal.
18:38Et vous tout de suite, c'est du pragmatisme ou la mayonnaise a pris sur les sensations, sur la vitesse
18:44et vous vous êtes dit non, je ne reviendrai pas en arrière ?
18:47Je ne sais pas si je me suis dit je ne reviendrai pas en arrière, mais c'est vrai que c'est un peu addictif la vitesse,
18:52l'adrénaline qu'on a aussi parce qu'on a vraiment des sensations de glisse assez exceptionnelles
18:58mais on sait qu'à tout moment on peut faire une grosse chute et du coup ça fait vraiment énormément d'adrénaline pendant la pratique.
19:04Et du coup on a envie d'en faire de plus en plus et voilà, je pense que c'est ça qui m'a emmenée à naviguer encore plus.
19:12L'être humain est complexe parfois.
19:14Et vous êtes aussi championne d'Europe depuis quelques semaines maintenant, en plus du côté de Marseille,
19:20IQ Foil gagnant européen, ça donne des idées ça, vous saviez que ça allait tomber cette question ?
19:27Oui, c'est vrai que depuis le début des compétitions sur Foil, on a eu toutes nos compétitions internationales sur lac en Italie et en Suisse
19:35et là en octobre 2021, on a fait notre première compétition en mer
19:39donc on attendait un peu de voir ce que ça allait donner aussi au niveau de la concurrence internationale,
19:44ce n'est pas du tout pareil dans la façon de piloter les Foil et de gérer sa planche dans la houle notamment.
19:49Et donc on a fait notre première épreuve à Marseille sur le site des épreuves de voile des Jeux de 2024
19:55et c'est vrai que c'était super intéressant et pour ma part ça s'est bien passé
19:59mais on a senti aussi que le niveau français était là et on espère le pousser encore plus d'ici 2024.
20:06Et une dernière question concernant le déroulement de ces compétitions d'IQ Foil,
20:13c'est comme ça qu'on les appelle, il y a une temporalité dans la saison là,
20:17vous avez un petit peu de temps de vacances désormais ou ça repart pour vous bientôt ?
20:22Oui, alors là on est un peu dans l'intersaison, on va reprendre les compétitions à partir du printemps
20:28avec des échéances au fur et à mesure du printemps, l'été et surtout notre Championnat du Monde 2022
20:33qui sera au mois d'octobre en France à Brest et du coup d'ici là, on a une grosse phase de travail cet hiver
20:39au niveau technique notamment, aller faire plein d'essais de réglages,
20:43essayer de développer encore d'autres façons de naviguer pour essayer d'aller toujours plus vite.
20:48Et pour celles et ceux qui découvrent, le format des compétitions, ça se passe comment ?
20:54Comment sont organisées ces compétitions ? Quel est l'objectif in fine ?
20:58Alors l'objectif c'est de passer la ligne d'arrivée en premier, on part sur une ligne de départ tous ensemble,
21:04on a des bouées à passer, des marques de parcours un peu dans toutes les orientations du vent.
21:09Les compétitions elles se déroulent en général sur une semaine pour arriver à avoir le reflet de différentes conditions de vent,
21:15du vent fort, du vent faible, de terre ou de mer et alors nous en IQFoil, on a trois formats de course.
21:21Dans des vents faibles, on a des formats de course qu'on appelle slalom qui sont très courts,
21:25c'est des courses de 4 minutes à peu près, très intenses au niveau cardiaque
21:28et où il faut prendre pas mal de risques notamment sur les départs pour être devant dès le début.
21:33Et je ne vais pas vous mentir, assez télégénique d'ailleurs, mais ça c'est une parenthèse, je vous ai coupé.
21:40Pas de souci, ensuite on a des courses plus classiques de voile olympique sur ce qu'on appelle du pré-vent arrière,
21:46donc c'est de la remontée et descente au vent et du coup ça, ça amène beaucoup plus de tactique sur des courses un peu plus longues,
21:51donc il faut être plus dans la gestion de l'effort et enfin on a un dernier format qu'on appelle le marathon,
21:56c'est une course longue distance qui peut durer une heure et demie, deux heures dans l'idée d'aller faire un petit peu des tours des îles
22:03s'il y en a ou des tours de marque naturelle quand c'est possible.
22:06Super, magnifique, ça doit donner aussi de belles images.
22:09Bibi, on a suggéré que ces Europes pouvaient être un tremplin pour les athlètes,
22:14est-ce que c'était un petit peu aussi une idée de test event pour la FED et pour l'arrêt aux pages autour de cette organisation-là ?
22:23C'était surtout aussi pour nous en tout cas, mettre la ville de Marseille dans des conditions à peu près…
22:31Oui, analogues.
22:32Analogues on va dire, mais les vrais test events vont arriver au fur et à mesure, toutes les ans du coup à partir de l'année prochaine,
22:41donc c'est vrai que c'est des rendez-vous en tout cas à ne pas manquer par rapport à l'organisation mais aussi par rapport aux coureurs,
22:48on va bénéficier de pouvoir aller sur les Jeux, le site des Jeux est quand même assez, comment on pourrait dire, très fort pour nous
23:01parce qu'en fait en temps normal il faut juste savoir que les Jeux Olympiques sont le plus souvent à l'étranger,
23:07donc du coup il faut emmener les bateaux au conteneur, il faut les emmener là-bas,
23:11donc ça coûte de l'argent, certes ça coûte de l'argent mais c'est du temps de perdu,
23:15on doit prendre l'avion, faire des allers-retours, là, pour une fois, c'est chez nous, donc c'est juste parfait,
23:22là on n'a rien à faire, on va juste aller naviguer en bas, c'est tout.
23:27L'avantage concurrentiel.
23:29Donc en vrai, il faut en profiter de ce truc-là,
23:32c'est pour ça que pour nous c'est vraiment essentiel de pouvoir essayer de mettre les coureurs en tout cas dans de bonnes conditions.
23:39Vous n'aviez pas vu forcément sous cet angle-là, ça vous a fait sourire quand Vidy en a parlé.
23:44Alors certes, de votre côté, il n'y a pas de changement technologique mais vous l'avez dit,
23:49changement humain pour 2024, quand on est avec quelqu'un comme Camille qu'on connaît par cœur,
23:57comment on se prépare, est-ce qu'on est déjà tourné vers ce fameux ticket olympique 2024
24:05qui sera seul et unique cette fois-ci pour une épreuve mixte ?
24:08Vous avez annoncé il y a quelques jours que vous serez avec Kévin Péponnet, je crois, c'est ça ?
24:11C'est ça. Les campagnes olympiques, de toute façon, c'est toujours comme ça, ça dure quatre ans.
24:15En équipage, il y a souvent un turnover, on va dire.
24:17Donc là, c'est en plus imposé puisque de toute façon, je ne peux pas continuer à naviguer avec une femme.
24:23Donc moi, je trouve ça hyper positif.
24:25La mixité, c'est un peu dans toutes les bouches aujourd'hui.
24:29Donc je trouve ça intéressant de pouvoir naviguer avec un homme.
24:31Ça va aussi surtout renouveler le plateau international et apporter quelques changements
24:36parce que ça fait plus de 40 ans que c'est comme ça.
24:39Les mêmes noms, les mêmes nationalités qui sont un peu aux avant-postes chez les hommes et chez les femmes.
24:44Et là, on va fusionner tout le monde. Donc ça va être vraiment très intéressant, je pense.
24:48Oui, on se connaît par cœur, mais Kévin, c'est pareil.
24:51Je suis habituée à me déplacer avec lui depuis déjà une Olympiade.
24:55Donc je le connais aussi très bien et je pense que ça va très bien se passer.
24:58On a déjà eu quelques expériences en équipage tous les deux et ça se passait plutôt bien.
25:02Champion du monde 2018 aussi en 70.
25:06Et qui est le neveu d'un ancien champion olympique en 88, il me semble, de tête.
25:12Oui, oui, je crois que c'est C.O., il me semble.
25:16Donc effectivement, là aussi, une grande famille de voileux et de passionnés.
25:23Ça rebat, selon vous, les cartes au niveau du concert international.
25:28Ces binômes-là, en trois ans, pourraient avoir non pas des surprises,
25:32parce que ça vous laisse le temps de travailler,
25:33mais on pourrait avoir quand même des nouveaux venus.
25:37Oui, bien sûr. Par exemple, on avait les Australiens qui étaient très forts chez les hommes.
25:42Souvent les Anglaises aux avant-postes chez les femmes.
25:45Donc de voir ce que ça va donner de mixer tout ça,
25:48ça va faire beaucoup de nations, je pense, au top niveau.
25:52La flotte, elle va devenir deux fois plus forte d'avoir cette mixité.
25:58Et ensuite, on verra ce que ça va donner.
26:00Mais rien qu'au niveau français aussi, ça va être intéressant de pouvoir rentrer en concurrence avec...
26:07Vous avez bloqué le contact de Camille Lecointre, du coup ?
26:09Vous ne parlez plus ?
26:10Si, on échange encore.
26:11Elle est avec Jérémy Mignon maintenant, c'est fini ?
26:14C'est pour ça qu'elle est partie en Israël, elle ne veut plus me voir.
26:18Non, non, mais ça...
26:19On veut du clash, on veut du croustillant !
26:21Non, mais ça va être très bien.
26:22Je pense qu'il faut qu'on utilise la force qu'on a en France
26:25d'avoir plusieurs équipages qui vont être au très bon niveau.
26:27Il y a d'autres équipages qui sont en train de se former aussi.
26:31C'est une vraie force.
26:33C'est vrai qu'on le voit par exemple en planche à voile
26:35où ils sont souvent très nombreux à être dans le top 10 mondial.
26:39Et là, je pense qu'il faut qu'on utilise ça pour monter en puissance tous ensemble
26:43et avoir une vraie force de frappe française.
26:46Billy, question d'un néophyte, mais qui aime la compétition.
26:51On a, on l'a dit dans ces deux disciplines, 470, planche à voile,
26:55une belle concurrence, une belle émulation hexagonale.
26:57Il y a un partage de technologie où chacun a sa technologie qui lui est propre
27:02avec un partenaire malouin pour certains, certaines, et d'autres entreprises ?
27:07Ou est-ce qu'en 470, par exemple, on a les mêmes bateaux basiques pour tout le monde ?
27:12Alors, justement, avec l'avenue des foils, mine de rien, ce n'est pas qu'on divise.
27:17C'est qu'il y a quand même une grosse séparation entre les bateaux qui sont hors de l'eau
27:21et les bateaux qui sont dans l'eau.
27:22Et mine de rien, ce n'est pas du tout les mêmes sensations.
27:25On peut discuter avec, je pense, ces deux jeunes femmes.
27:28Elles vont nous dire, c'est sûr que ce n'est pas les mêmes sensations.
27:31Et en vrai, il y a un partage, par contre, dans ce que disait Louise,
27:39c'est qu'il y avait déjà un partage, eux, dans la série, entre les garçons et les filles.
27:44Donc, ils se connaissent depuis très longtemps.
27:46Mais en plus de ça, souvent dans les regroupements de l'équipe de France,
27:52il y a vraiment beaucoup de partage entre les séries parce qu'on peut avoir différents problèmes
27:57et puis peut-être des solutions auxquelles on n'avait pas pensé.
28:00Et ça, là-dessus, c'est vraiment un leitmotiv pour notre part, en tout cas, Fédération,
28:06de pouvoir mettre ça en place.
28:08Et cet axe-là est d'autant plus vrai pour les engins à foils, on va dire,
28:14qui, eux, la manière dont on va poncer le foil, le grammage du ponçage,
28:24la dextérité, la viscosité de l'eau, la salinité,
28:28donc tout ça, il y a quand même un minimum à trancher dessus.
28:33Et les supports ne sont pas les mêmes.
28:36C'est-à-dire que les foils n'ont pas les mêmes courbes, mais par contre, il y a des tendances qui se font.
28:40Et après, chacun, justement, d'essayer de discuter les uns aux autres.
28:45Et on avait déjà mis ça en place, en tout cas, il y a deux ans, sur les engins à foils.
28:51Et c'est sûr qu'on remet le plus en plus ça au goût du joueur.
28:56C'est aussi vrai que ça en compétition, il y a un vrai partage de savoir-faire entre concurrents.
29:03La cocarde est plus forte que la victoire, Hélène ?
29:06Nous, on essaie de garder tout ce savoir-faire français pour l'équipe de France.
29:13Mais des petits débriefs technico-tactiques entre des manches, ça, ça s'opère, quoi ?
29:17Oui, complètement. Et même, on est notamment sur le site des Jeux à Marseille.
29:22Donc, ça va faire deux ans qu'on va, pendant la période olympique, sur le site des Jeux
29:26pour vraiment étudier le plan d'eau, essayer d'en tirer tous les secrets.
29:31Et là-dessus, avec toutes les séries de la voile olympique au niveau français,
29:34on se retrouve là-bas. On a pu regarder, notamment, les medalles race
29:39de nos amis qui étaient aux Jeux en même temps.
29:42Et c'est vrai qu'on essaye vraiment de profiter de la force du groupe
29:46pour essayer de faire monter tout le monde et que ce travail collectif
29:50nous permette d'aller chercher plus de médailles ensuite.
29:53C'est quand même ballot, ce seul ticket olympique à Billy.
29:57C'est compliqué à gérer dans ces initiatives.
30:00Je suis d'accord. Franchement, je suis d'accord avec toi.
30:04C'est sûr. C'est vrai que quand on voit, en athlétisme, qu'on peut aligner,
30:11je ne sais pas, trois Américains, mais moi j'aimerais bien aligner trois Français,
30:16trois Françaises.
30:17Alors, soyons pragmatiques derrière le constat.
30:21Comment, quand on est chargé du haut niveau, comme c'est votre cas,
30:25comment on maintient une forme d'émulation et comment on fait en sorte
30:31qu'il n'y ait pas de personnes qui soient blasées,
30:35qui se sentent hors de l'eau ou hors de cette équipe de France ?
30:39Surtout, c'est une clairvoyance pour que tout le monde soit sur le même piédestal.
30:45C'est sûr qu'en fonction des résultats acquis au fur et à mesure de l'année,
30:54bien sûr que les mœurs peuvent évoluer.
30:58Mais c'est pour moi, d'abord...
31:01Non mais...
31:02Les mœurs peuvent évoluer, ça je...
31:04C'est sûr, c'est sûr, c'est vrai.
31:07Mais c'est vrai que pour moi, le plus important, et ça on le remarque dans toute discipline,
31:14que ce soit foil ou pas foil, c'est d'abord le plaisir.
31:18C'est-à-dire que cette notion de plaisir et cette notion d'aller chercher la gagne,
31:22elle est très importante.
31:24Et là-dessus, donc, mise à part...
31:28On va essayer de mettre, en tout cas nous, la fédération, de combler tout ce qu'on peut,
31:32technique, technologique, d'aider les sportifs à être au mieux,
31:39en préparation mentale, en préparation physique,
31:42tout ce qu'on peut pour les mettre dans des super conditions.
31:46Et ça, c'est notre rôle.
31:48Et ça, c'est très important parce qu'il faut que d'une part,
31:51eux aient confiance en nous et que nous, on ait confiance en eux, là-dessus,
31:54pour donner le meilleur d'eux-mêmes.
31:56Et c'est une relation vraiment donnant-donnant.
31:59– Ce travail d'anticipation technologique, on l'a abordé.
32:03Ça avère que là, on parle de mixité pour les épreuves, notamment de 470.
32:09Est-ce que cet aspect compétition, on l'a aussi un petit peu anticipé dans les clubs ?
32:15Comment on prépare justement cette série à devenir un petit peu un fleuron aussi ?
32:22En tout cas, que la base génère de futures embarcations de compétition
32:28puisque cette génération-là, elle est obligée de s'adapter
32:29même s'ils se connaissent déjà par cœur.
32:31– Non, non, exactement.
32:32En fait, généralement, elle se fait naturellement parce que les envies…
32:39C'est ce qui est magique dans la voile,
32:40c'est qu'en fait, on a une envie de faire de la voile avec quelqu'un.
32:46Là, par exemple, en tout cas, en 470, les couples hommes-femmes sont arrêtés.
32:55Donc, on est obligé de mixer.
32:56Et là, du coup, l'affinité ou l'envie de gagner
33:00ou le fait d'être ensemble va se mixer.
33:04Et dans les clubs, c'est exactement le même principe.
33:07C'est-à-dire que souvent, les jeunes vont se mettre avec le copain, la copine.
33:12Et là, c'est créer quelque chose d'une émulation.
33:15Et pour moi, le meilleur rôle, en tout cas, qu'il y a à faire en tant que sportif
33:20qui représente cette série, c'est plus d'aller vers les clubs
33:25et de montrer ce qu'on sait faire.
33:27Et ça, pour moi, c'est une valorisation au sein des clubs.
33:30Et ça, c'est beaucoup plus important.
33:32Et c'est souvent le rôle, en tout cas, de star, on va dire.
33:39Vous faites les marraines, mesdames ?
33:40Vous faites les marraines, des fois, dans des clubs alentours ?
33:43Au sable, on n'a pas besoin d'être marrains, marraines, pour mettre en avant la voile.
33:47Mais malgré tout, est-ce que de temps en temps, un petit tour dans les clubs,
33:53aider des plus jeunes, ça fait partie de vos petits plaisirs quotidiens ?
33:58Oui, justement.
33:59Vous dites qu'au sable, on n'en a pas besoin.
34:01On ne connaît que l'aspect course au large.
34:02Et il y a toute une dynamique vraiment d'école de sport
34:05qui commence par l'optimiste.
34:06Il y a de la planche à voile, du catamaran.
34:08Et du coup, avec Aloïs, on a fait quelques petits moments de partage
34:13avec l'école de sport, des petites régates aussi avec eux.
34:15Tu lui as fait une initiation au 4-7 quand même ?
34:17Mais non !
34:18À cette occasion-là.
34:19On tournait avec les jeunes du club.
34:21Il y en avait qui tournaient en optimiste sur le parcours.
34:23Et vous débarquez, c'est fait argument.
34:25Je vais récupérer Hélène dans le bateau.
34:28Une initiation normale.
34:30Vous avez mis le gilet ?
34:31C'était bon ?
34:32J'ai eu le droit à une marraine de qualité.
34:34Oui, je crois.
34:34Mais ce n'est pas mal.
34:35C'est ma planche à voile à Camille Lecointre.
34:37Et puis, j'ai trouvé un petit baptême du 4-70.
34:41D'accord.
34:41Et Camille, la planche à voile l'a bien rendue ?
34:44Ça va ?
34:45Oui, elle s'en est bien sortie.
34:47On pourrait presque s'y mettre.
34:48On pourrait finir la manche en même temps que les jeunes.
34:53Pour vos échéances, justement, à ce nouveau binôme,
34:56vous avez parlé tout à l'heure brièvement d'Israël,
34:58qui sera le spot des prochains Mondiaux en octobre prochain.
35:02C'est loin et en même temps, c'est un bon test demain.
35:05Je pense qu'il y aura les France au mois de juin
35:07qui seront aussi une belle valeur étalon.
35:09Comment vous allez vous organiser de votre côté
35:12dans les prochaines semaines, les prochains mois ?
35:14Alors nous, avec Kevin, on est encore à la base de notre projet.
35:17Donc pour le moment, on construit, on cherche des partenaires
35:20et on va recommencer à naviguer au mois de mars.
35:23C'était important pour nous deux
35:24de prendre un petit peu notre temps après les Jeux
35:26parce que c'est des projets, les projets olympiques
35:29qui prennent toute ton énergie.
35:31Il faut y aller avec tout ton cœur et c'est très énergivore.
35:34Et moi, ça faisait 15 ans que je faisais ça sans m'arrêter,
35:36sans réfléchir, j'enchaînais, j'enchaînais.
35:39Je m'étais dit qu'après Tokyo, il fallait que je fasse une pause.
35:41Donc là, c'est pause de grosses compétitions pendant quelques mois.
35:45Et au mois de mars, on va reprendre, en reprenant le circuit classique.
35:50On va reprendre les compétitions dès le mois de mars.
35:53Et puis ensuite, on aura les championnats du monde
35:54et les championnats d'Europe qui sont en septembre et octobre.
35:57Donc la saison va être plutôt un petit peu décalée vers le fin d'année.
36:01OK, bon, on vous laisse prendre un peu de repos alors, c'est ça ?
36:03C'est ça.
36:05Pour revenir plus fort après.
36:06Très bien, ça marche.
36:07Vous pourrez profiter des fêtes de Noël librement dans l'esprit
36:11avant de vous relancer sur ce projet.
36:14Un petit mobili sur des nouvelles disciplines
36:17qui émergent au sein de la FEDE,
36:19qui ont une connotation un petit peu jeune,
36:23inspirée peut-être par le foil.
36:25Est-ce que vous pouvez nous dire deux mots sur les petits bébés de la FEDE
36:29qui sont en train d'émerger et ces nouvelles disciplines
36:31que vous voulez tenter de faire pousser un petit peu ?
36:34C'est surtout l'avenue des foils, en tout cas,
36:37est arrivée par le plaisir de la glisse.
36:40Et la preuve en est, on a eu le kite, la planche à voile.
36:44Et on a un nouveau support qui arrive, c'est le wing foil,
36:48qui, lui, est en train de pousser très fort.
36:50Et donc, du coup, nous, au sein de la FEDE,
36:52on est déjà en train de cadrer, en tout cas, ce nouveau sport qui arrive
36:59et vraiment prend beaucoup d'essor chez les jeunes et moins jeunes aussi,
37:02parce qu'en fait, c'est quand même super sympa.
37:07À tous, c'est jeter une wing.
37:08Exactement.
37:11Donc, c'est vrai que c'est pour ça qu'en tout cas,
37:13on met en place un cadrage fédéral,
37:16mais pour aussi, justement, cadrer cette discipline,
37:20mais aussi aider les clubs,
37:22parce que je pense que, justement, peut-être que la saison prochaine,
37:26on va avoir au point location ou directement des wings de partout.
37:32Donc, tout ça, c'est vraiment à mettre en place.
37:36Avec notamment Arthur Guillibert en kiteboard freestyle,
37:38qui est champion du monde.
37:39Et voilà, ça peut amener de la pratique
37:42quand les fleurons sont comme ça d'excellents exemples.
37:45C'est ce qui est incroyable, en fait, chez les foils,
37:47c'est qu'il y a une culture, en tout cas en France,
37:51qui est incroyable, c'est celle de la glisse.
37:54En vrai, que ce soit en kite, en IQ foil ou en wing,
38:02mais c'est juste improbable de voir autant de pratiquants faire cette discipline-là.
38:08Donc, c'est vraiment une nouvelle culture du foil,
38:12on appelle ça le foil, une culture de la glisse, quoi, qui arrive.
38:15Et c'est vraiment, en tout cas, à pousser.
38:19Alors, le kite freestyle ne sera pas au programme des Jeux.
38:22Je fais un petit récapitulatif.
38:23Les dix disciplines, quatre mixtes, trois masculines, trois féminines.
38:27Parité parfaite du coup, niveau médaille.
38:31Billy, l'objectif.
38:33Tout à l'heure, on a évoqué Tokyo,
38:35qui était pour vous, nouvel arrivant avec le nouveau président de la Fédération,
38:40quelque chose qui était un peu passé, même si c'était le présent.
38:43L'avenir, il est entre vos mains, les mains de vos athlètes.
38:47Quel est l'objectif pour cette Olympiade à la maison ?
38:50Alors, c'est vrai que nous, on n'aime vraiment pas dire un nombre de chiffres,
38:53parce que d'une part, ça met de la pression à tout le monde.
38:58Alors, disons le leg.
39:00Qu'est-ce que vous aimeriez, au-delà des médailles de nos championnes et champions,
39:03le leg, qu'est-ce que vous aimeriez qu'on retienne de la voile à Paris,
39:06ou à Marseille plutôt ?
39:08Ce qui est, en tout cas, pour nous, le plus avantageux,
39:12c'est qu'en tant que pays organisateur,
39:14on a le droit à avoir les dix séries inscrites,
39:18ce qui n'était pas le cas à Tokyo.
39:20Il en manquait une, il y en avait neuf.
39:22Donc là, déjà, on sait qu'on en a dix.
39:24On sait qu'on a dix chances, en tout cas.
39:28Et c'est à nous, Fédération, à pouvoir mettre les bouchées doubles
39:32pour essayer de positionner un peu tout ça
39:36pour qu'on ait vraiment une représentation parfaite
39:41de ce que pourrait être le sport français dans quatre ans,
39:44dans trois ans maintenant.
39:45Oui, trois ans, ça va arriver vite.
39:46Ça arrive vite, ça arrive vite.
39:47Croisez les doigts.
39:48On souhaite bonnes vacances à ceux qui en auront,
39:51ceux qui voyageront pendant cette période-là.
39:54Également, est-ce que vous voulez rester avec nous ?
39:56On a notre marin de l'année dans la deuxième partie de l'émission.
39:59Ça va ?
39:59Oui ?
40:00Oui.
40:00Parfait.
40:01Ok.
40:01Allez, c'est comme ça.
40:03C'est parti, fait débat.
40:07Aloïse, Hélène, vous concourriez pour cette élection du marin de l'année.
40:11Vous avez le seum ou quoi ?
40:13Attendez, là, ce oui, il n'était même pas ferme définitive.
40:18Oui, on va rester, il faut bien, c'est ça, Aloïse ?
40:20Non, pas du tout.
40:21Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
40:22Est-ce que vous avez perdu votre titre, c'est ça ?
40:24J'ai eu la chance d'avoir été marin de l'année,
40:25donc franchement, je suis très contente de passer le soir avec vous.
40:29Je suis très contente de vous avoir rencontré.
40:31Je suis très contente de vous avoir rencontré.
40:33Donc, franchement, je suis très contente de passer le flambeau
40:37et franchement, il le mérite amplement.
40:39Et c'est super dur de comparer toutes les champions qu'il y avait.
40:43En fait, on fait des disciplines qui sont tellement différentes.
40:46Non, je n'ai pas le seum, je suis très contente.
40:48J'aurais été ravie que ce soit Hélène.
40:50Et je suis plutôt contente que ce ne soit pas nous,
40:52même parce que c'était pour féliciter notre médaille olympique.
40:56Il y avait quand même deux médailles d'argent,
40:57donc c'est quand même mieux que le bronze.
40:59Thématiquement, deux, c'est mieux que trois.
41:01Donc, je suis très contente pour Yannick.
41:03Il est avec nous, il s'agit de Yannick Bestaven.
41:06Est-ce qu'il nous entend, Yannick ?
41:08Oui, bonjour à tous, je vous entends très bien.
41:10Super, on a fait un petit sourire, évidemment,
41:13mais on est ravis de vous accueillir.
41:16Avant d'évoquer ce titre de marin de l'année
41:20que vous avez obtenu il y a quelques jours maintenant de cela,
41:24Billy, un petit mot de contexte sur cette cérémonie
41:29et comment ce trophée, ce titre a été remis, comment ça se passe ?
41:35En fait, c'est vrai qu'en tout cas, les quatre dernières années,
41:37on n'avait plus de représentation comme ça se doit en tout cas.
41:44C'était à l'Olympia cette année.
41:45Exactement, donc là, on a eu quand même l'Olympia,
41:48il faut quand même le souvenir.
41:49Trophée qui n'avait pas été remis.
41:51En revanche, il y avait eu un trophée pour Franck Hamas, je crois.
41:53Exactement.
41:54Le dernier qui avait été nommé marin de la décennie.
41:57Décennie, c'est ça.
41:59Mais bon, marin de l'année, c'est très bien quand même,
42:02surtout à l'Olympia.
42:02Mais grave, carrément.
42:04Et du coup, comment ça s'est passé ?
42:05Tout le monde pouvait voter, il y avait le grand public ou le palais d'experts ?
42:11Il y a des jurys qui sont nommés
42:14et puis ensuite, il y a aussi une partie du vote qui est le public.
42:19Donc du coup, tous ces gens-là ont élu Yannick Bestaven,
42:24marin de l'année pour ça et donc c'est vraiment parfait.
42:30Pour moi, la cérémonie s'est super bien passée.
42:33Je trouve qu'il y a vraiment un cœur dans l'Olympia, je trouve.
42:37Et surtout, le fait de retrouver toute la voile,
42:40que ce soit Olympiens, que ce soit les enfants en optimistes,
42:48parce qu'il y avait de tout, et aussi les coureurs au large,
42:51c'est quand même une grande famille.
42:53Pour moi, on n'essaie d'oublier personne et c'est l'essentiel de la voile.
42:57C'est l'essentiel de la fédération.
42:59Puisque cette année, cette élection a couronné la course au large.
43:03C'est le vainqueur du Vendée Globe, Yannick Bestaven,
43:06qui est avec nous, qui a été couronné.
43:09Qu'est-ce que ça représente dans une année qui fut tellement riche
43:14et même cette journée de cette élection,
43:16puisque vous avez aussi été reçu par le président Macron
43:20pour une belle Légion.
43:23Qu'est-ce que ça représente tout ça, ce retour post-compétition ?
43:28C'est sûr que c'est des journées exceptionnelles.
43:30Ça représente beaucoup de choses.
43:32Hier, ce jour-là, dans la même journée,
43:35j'étais à l'Élysée l'après-midi, à l'Olympia le soir.
43:38Ça ne m'était jamais arrivé et ça n'arrivera probablement jamais par la suite.
43:43C'est des moments exceptionnels.
43:45C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans la soirée d'hier soir.
43:48C'est que, comme l'a dit Billy, il y a des Olympiens,
43:52il y a de la course au large, il y a des jeunes, des moins jeunes.
43:56Il n'y avait que des champions hier dans la salle,
43:57de toute manière des futurs champions.
43:59Moi, j'ai passé beaucoup d'années à venir à cette soirée,
44:02à être assis sur les fauteuils.
44:03Et puis aujourd'hui, de me retrouver sur la scène,
44:06ça couronne beaucoup de travail.
44:09Tout le travail de mon équipe pour ce titre sur le Vendée Globe.
44:14Et puis la voile en général, la course au large en général.
44:17Et c'est vrai que, lors de la remise de la Légion d'honneur,
44:23lorsque le président a mis en avant la course au large,
44:27je pense que c'est bien pour toute la Fédération française de voile.
44:29Je pense que c'est bien pour toute l'économie du nautisme,
44:34pour nos chantiers, pour nos architectes,
44:35qui sont parmi les meilleurs architectes
44:37qu'on retrouve aussi sur la Côte d'Amérique.
44:39La voile est en pleine mutation, on parle beaucoup des foils.
44:42En Olympique, ils sont tous sur les foils.
44:45Nous, en course au large,
44:46on a des foils de plus en plus grands sur nos bateaux.
44:49Donc, il y a plein de choses, il y a plein d'avenir dans tout ça.
44:53Ça me plaît beaucoup d'être au cœur de cette histoire-là.
44:56On va revenir sur cette édition 2020-2021 du Vendée
45:01que vous avez remportée à la fin du mois de janvier, le 28 janvier.
45:05Ligne franchie sur Maître Coq, 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes précisément.
45:12En troisième position, mais déclarée vainqueur,
45:14on y reviendra autant grâce à une compensation de 10h15
45:17pour avoir participé au sauvetage de Kevin Escoffier.
45:20Ce qui est intéressant aujourd'hui aussi, c'est d'avoir ce recul, votre recul.
45:28Aujourd'hui, après cette compétition,
45:31on vous entend à chaud, souvent fatigué, après autant d'heures de passer sur les mers.
45:37Aujourd'hui, avec le recul, cette épopée, vous la voyez comment ?
45:42C'est vrai que le cerveau ne retient que les bons moments.
45:49J'ai eu des moments très difficiles, des moments durs,
45:53c'est sûr dans les mers du Sud, avec beaucoup de stress.
45:56Le Vendée Globe, c'est quand même 80 jours de stress
45:59sur des bateaux qui sont de plus en plus rapides, de plus en plus violents.
46:04Et le froid, et beaucoup de choses.
46:10C'est vrai que lorsque j'ai eu passé la ligne d'arrivée, en plus victorieux,
46:14comme tous les grands champions qui sont là,
46:18on vit une adrénaline qu'on a envie de revivre, le cerveau ne se rappelle que de ça.
46:23Et lorsque Maître Coq m'a proposé de repartir sur un contrat de 4 ans
46:27pour le prochain Tour du Monde, pour le prochain Vendée Globe,
46:30je n'ai pas mis longtemps à me décider, à dire oui,
46:33malgré toutes les difficultés que je venais de vivre.
46:37Parce qu'on a envie de revivre cette adrénaline, l'adrénaline de la victoire,
46:41l'adrénaline de ces moments où on va se dépasser,
46:44l'adrénaline de la préparation aussi, parce que c'est beaucoup de préparation.
46:47Je le disais encore hier, c'est une victoire, on parle de course en solitaire,
46:50mais c'est une victoire d'équipe. Moi aussi, je suis arrivé à ce résultat-là.
46:53Et c'est grâce à mon équipe, 12 personnes derrière moi
46:55qui ont œuvré jour et nuit pendant 3 ans pour me donner le meilleur.
47:00Et donc voilà, j'ai envie de revivre cette aventure-là.
47:03C'est une aventure humaine formidable.
47:06Oui, c'est une équipe, mais là, en haut du mât, je crois que je ne vois que vous.
47:09Et il n'y a que vous. Et je ne crois pas que ce soit des moments, d'ailleurs,
47:11que vous surkiffiez, si je peux me permettre l'expression.
47:15Du coup, malgré ces moments-là, on a envie de retourner au charbon, quoi.
47:22C'est ça ?
47:23Oui, on a envie de retourner, parce qu'on est amoureux de notre sport,
47:29de la voile, de la course au large.
47:31On aime la compétition aussi. C'est vrai que de se confronter les uns les autres,
47:35c'est prenant de réfléchir à des options météo, à la tactique,
47:41d'essayer de gagner mètre par mètre pour faire la différence sur ses adversaires,
47:45et tout ça sur un terrain de jeu qui est formidable,
47:48sur un tour du monde, autour de la planète.
47:52Enfin, on a un terrain de jeu qui est magnifique pour notre sport.
48:01Malgré ce tour du monde, il va falloir remonter en tête de marée,
48:04il va falloir plonger sous la quille pour aller enlever un filet.
48:06Il va falloir réparer des choses.
48:09Des fois, on aura peut-être un peu peur.
48:12Mais tout ça, on a envie de le revivre, parce que c'est l'histoire d'une vie.
48:15Et que là, le Vendée Globe, c'est du concentré d'émotion sur trois mois.
48:18Oui, effectivement. On va essayer d'améliorer encore plus notre connexion,
48:23comme quoi des fois, au bout du monde, on s'en sort très bien.
48:26Et parfois, pas si loin, c'est un peu plus compliqué.
48:29Et pendant ce temps, je vais recontextualiser un moment
48:31sur lequel j'aimerais bien vous faire réagir.
48:33C'est le 30 novembre. Julien Perroné, notre chef d'édition,
48:36a quelques images de ce qui s'était passé ce 30 novembre,
48:40quand Kévin Escoffier envoie un mail D à son équipe PRB
48:44et déclenche sa balise de détresse.
48:46Jean Le Cam, environ à deux heures derrière lui,
48:49est appelé pour aller à sa rescousse.
48:51Il le retrouve, mais perd le contact visuel.
48:53La direction de course fait ensuite appel à vous,
48:56ainsi qu'à Boris Herrmann et Sébastien Simon,
48:58pour se diriger vers le radeau de survie de Kévin.
49:01Finalement, après un sacré quadrillage,
49:04Jean qui le récupère à ses côtés.
49:07Ce genre de moment, là, vous avez parlé des moments difficiles,
49:11mais ce genre de moment où on se dit que potentiellement,
49:14pour un adversaire, ami, en tout cas un comparse,
49:18le plus dur peut se produire,
49:20ça doit être des sacrés questionnements,
49:23même si on sait que vous êtes retourné à l'eau
49:25quelques mois après ?
49:27Oui, bien sûr.
49:28C'est sûr qu'on a vécu cette nuit-là,
49:32une nuit en enfer, à rechercher un copain
49:36dans un radeau de survie,
49:37son bateau qui venait de se casser en deux,
49:39qui venait de couler.
49:40Après, quand on est dans l'action,
49:42on ne pense pas à tout ça.
49:43L'objectif, c'était vraiment de tout mettre en œuvre
49:46pour retrouver Kévin.
49:48Le plus difficile, ça a été de se remettre en route
49:50dès le lendemain, de repartir dans la course
49:52qu'on avait complètement abandonnée.
49:54Le cerveau avait développé autre chose.
49:56C'était parti dans le sauvetage de Kévin.
49:58Il n'y avait plus de course.
49:59On n'était plus là pour jouer.
50:00La course au large, le Vendée Globe, c'était un jeu.
50:02La compétition est un jeu.
50:03Là, c'était une vie.
50:05Il n'y avait plus de jeu en question.
50:07De repartir, de se remettre en mode course,
50:10ça a été difficile parce qu'on imagine
50:12ce qui s'est passé.
50:13On imagine aussi que si c'est arrivé à Kévin,
50:15ça peut nous arriver à nous,
50:16un bateau qui casse.
50:17C'est ça.
50:18De remettre du charbon dans la machine,
50:19de se relancer, de repartir à fond.
50:22Il nous restait encore la moitié du tour du monde à faire,
50:24la moitié des mers du Sud.
50:25La route était encore longue.
50:27Les 24 heures qui ont suivi le sauvetage de Kévin
50:31ont été vraiment difficiles moralement.
50:35Hélène, vous portez un regard particulier
50:37sur ces expériences qui sont des expériences de vie.
50:40Quand on arrive à trois mois de compétition,
50:42Malouise aussi, vous pouvez réagir.
50:43Ça doit être des choses qui sont quand même
50:45assez singulières, je pense.
50:47C'est vrai que j'ai grandi avec ces Vendée Globe.
50:50J'ai eu la chance de grandir au Sable d'Olonne,
50:52d'aller en plein hiver voir les arrivées en pleine nuit.
50:57C'était vraiment quelque chose d'assez porteur,
50:59de voir aussi les premiers regards de ces marins
51:01qui reviennent de loin quand même
51:03et d'aller longtemps chercher au bout d'eux-mêmes.
51:06C'est vrai que c'est super sympa de pouvoir vivre ça
51:10à travers eux aussi.
51:11J'ai des bons copains qui étaient sur le dernier Vendée Globe
51:14avec Sébastien Simon, avec qui j'ai commencé l'Optimiste
51:17et Benjamin Dutreux.
51:18C'est vrai que du coup, de pouvoir partager ça,
51:21entendre toutes ces petites anecdotes
51:23et vivre un peu cette aventure en les suivant,
51:26c'est vraiment une chance.
51:28Oui, ça hérisse même un peu le poil
51:31pour être franc d'entendre ces tranches de vie
51:34qui sont parfois denses.
51:35Ça ne vous a pas empêché de partir.
51:37On vous a même vu sur la Jacques Vabre
51:39et réussir une belle 9e place.
51:41Et enchaîner sur une promo,
51:44sur la promo d'un film qui était dans les salles
51:47et dont on vous propose un petit trailer
51:50pour vous, chers téléspectateurs.
51:51On en reparle juste après.
51:57Mon rêve, c'est de voler.
52:00Comme ça, je pourrais voir tous les animaux
52:03qui volent de plus près.
52:11Grandiose ou modeste.
52:16Déclarée ou secrète.
52:18J'aimais faire du sport.
52:19C'était mon plaisir.
52:21Et ça s'est transformé en rêve.
52:24Raisonnable ou complètement dingue.
52:29Je dirais que 99% des gens me disaient
52:31mais Philippe, c'est pas possible.
52:32Arrête de rêver, mon gars.
52:33Tu pourras pas traverser là.
52:34Mais t'as pas de bras et pas de jambes.
52:35T'es dingue ou quoi ?
52:36Quoi qu'il en soit,
52:39aucun rêve n'est petit.
52:44Découvrez les histoires incroyables
52:47de petits et grands enfants
52:49qui ont décidé de viser la Lune
52:51pour approcher les étoiles.
52:57Avec Yannick Bestaven
52:59et bien d'autres.
53:18Les rêves ne meurent jamais.
53:20Et je pense que c'est ça qui nous porte.
53:23Ce qui m'intéresse dans la vie,
53:25c'est justement qu'il n'y ait pas de mort dans la vie.
53:28Qu'est-ce qu'un rêve ?
53:29C'est ce qui permet d'éviter la mort dans la vie.
53:32Rendez-vous avec l'enfant qui est en vous
53:34le dimanche 5 décembre
53:36à 18h dans votre cinéma.
53:48Les rêves ne meurent jamais,
53:49c'est le titre de ce vrai document.
53:52Et quand le titre est donné par Daniel Auteuil,
53:55ça a encore plus de cachet.
53:58C'est Sébastien Blémont,
53:59qui est un ami, je crois, Yannick,
54:02qui a réalisé ce superbe travail
54:05de ce film documentaire.
54:07D'où est venue l'idée ?
54:09Comment ça s'est passé
54:10dans le cadre de votre partie à vous,
54:12qui est une partie importante de ce film ?
54:15Oui.
54:16Sébastien Blémont, c'est un ami
54:17qui me connaît depuis longue date,
54:18depuis 2001,
54:20lorsque j'avais gagné ma première mini-transat.
54:22Donc, il a vu mes victoires,
54:23il a vu mes échecs,
54:24mon démattage en 2008.
54:26Voilà, je pense que tous,
54:29on a été confrontés
54:31avant de gagner aux échecs.
54:33Et moi, j'ai souvent dit
54:34qu'on se construisait lors des échecs.
54:36Et que voilà,
54:39c'est un hommage à la résilience,
54:41un hommage à la résilience.
54:43C'est un hommage à la résilience,
54:45un hommage à ce film,
54:46c'est un documentaire.
54:47On a envie vraiment de donner
54:49aux jeunes et aux moins jeunes
54:51le goût d'aller au bout de ses rêves.
54:53Lorsque Bichante Lizarazu explique
54:55que quand il était petit,
54:56au centre de formation de football,
54:58on lui disait qu'il n'avait pas le gabarit
54:59pour être footballeur professionnel.
55:00Il a quand même continué
55:01et il a gagné les Coupes du monde.
55:02Daniel Auteuil explique
55:03qu'il s'est fait virer
55:05de trois écoles de théâtre
55:07avant de devenir le grand acteur qu'il est.
55:09Quand on voit Philippe Croizon
55:11qui se dit
55:12que j'ai été électrocuté
55:14parce que la vie que j'ai aujourd'hui,
55:16elle n'aurait pas eu le même sens,
55:18il y a eu des défis, des exploits.
55:20Il y a beaucoup de messages positifs
55:22et surtout l'envie de dire aux jeunes
55:24et j'aimerais qu'un jour ce film
55:26puisse aller à l'éducation nationale
55:28pour ouvrir le débat
55:29et pour montrer qu'on a tous nos chances.
55:31Il suffit juste de croire en nos chances
55:34et de se donner à fond,
55:36de travailler pour aboutir
55:38en ses objectifs.
55:41C'est pour ça que le reportage est beau
55:43parce qu'il n'en parle pas que de Vendée Globe.
55:45Ça parle de beaucoup de choses
55:47qui sont encore plus grandes que Vendée Globe.
55:50Yannick, il y aura un peu de repos
55:51dans cette fin d'année
55:52parce que j'ai l'impression
55:53qu'il y a une boulimie de projet.
55:54C'est impressionnant.
55:57Oui, on me l'avait dit.
55:59À l'arrivée de Vendée Globe,
56:00c'est marrant parce que j'ai croisé
56:02Armel Leclech et François Gabart
56:04à deux moments différents
56:05qui m'ont dit exactement la même chose.
56:06Ils m'ont dit que Vendée Globe,
56:07c'est de la rigolade.
56:08Le pire qui t'attend,
56:09c'est maintenant.
56:10Fais attention à toi.
56:11Les journées ne durent que 24 heures.
56:12Ils avaient entièrement raison.
56:14Ils m'ont évanoui.
56:15J'étais préparé à ça.
56:17C'est un bonheur
56:18de pouvoir surfer sur cette victoire.
56:20Maintenant, dès le mois de janvier,
56:23il va falloir retourner à ce qu'on aime
56:25et à ce qu'on sait faire
56:26parce qu'on repart sur une copie blanche.
56:27Il y a de nouveaux bateaux,
56:28de nouveaux projets.
56:29Ce n'est pas parce que j'ai gagné
56:30la Vendée Globe
56:31que je suis champion du monde.
56:32Je repars à zéro.
56:33Il y a la concurrence qui monte derrière.
56:35Il y a de très beaux bateaux,
56:36de très beaux projets,
56:37de grands marins
56:38qui vont s'aligner
56:39pour le prochain tour du monde.
56:40J'ai envie de faire partie de cela
56:42et j'ai envie de retravailler
56:44pour essayer de revivre
56:46tout ce que j'ai vécu.
56:48Merci Yannick.
56:49Je crois que c'est un mot,
56:51une expression qui était valable
56:52pour tout le monde
56:53ici aussi autour de ce plateau,
56:55des nouveaux projets.
56:56C'est un éternel recommencement
56:58et c'est ce qui vous habite,
57:00c'est ce qui nous habite tous
57:01et c'était magnifique.
57:02Merci Yannick d'avoir été avec nous.
57:05Merci Hélène de nous avoir accompagnés
57:07pour cette émission.
57:08De même qu'Aloïse,
57:09on vous souhaite plein de belles choses
57:11pour cette année.
57:12Billy, vous aussi évidemment.
57:13On sait que vous êtes beaucoup sur l'eau,
57:15beaucoup de projets également par ailleurs.
57:17On vous souhaite le meilleur
57:19en attendant un petit peu de repos.
57:21Je sollicite aussi les équipes en régie
57:25pour leur souhaiter aussi de belles fêtes
57:29en attendant de bons moments
57:31évidemment sur l'antenne de sport en France.
57:33Je pense évidemment à Julien Peyronné,
57:35notre chef d'édition.
57:36Je pense à Thomas Muthos à la réalisation.
57:38Lucie Piyou au son
57:39et Sandrine David au maquillage.
57:42Merci à toutes et à tous.
57:43La semaine prochaine, nouvel opus
57:44avec l'Association française
57:45pour un sport sans violence
57:47et pour le fair play.
57:48C'est beau ça, magnifique.
57:49Club Sport en France,
57:50à jeudi prochain.
57:51Bye bye.
58:06Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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